O7 | En quête de réponses

Bonjour/Bonsoir !
(Olala deux chapitres à l'heure d'affilée, je m'améliore rip)
Bref, vous l'avez attendu après m'avoir détestée pour la fin du précédent donc le voici, le voilà, prêt à être lu x) et espérant que vous allez l'appréciez ! Encore une fois, un grand merci, on a dépassé les 600 vues ♡ et comme toujours merci à tous ceux qui commentent et votent : Calycorne, CristalPersonne, Enferna_Satana, DarkCheshire-, Aizalah, CreamyMilkCoffee, Cress21, loxrnlt, Cheshire-Sama, kotonko et SidneyGondor ! (ça me prend de plus en plus de temps de faire la liste jkjkjk)
Sinon, vous avez vu Les Crimes de Grindelwald ? Vous en avez pensé quoi ? (spoilez pas dans les commentaires par contre, je l'ai vu mais j'ai pas envie d'avoir des lecteurs sur le dos parce qu'ils ont été spoilés x)) Perso je l'ai beaucoup aimé !
Bon allez, je vous laisse lire, on se retrouve le 21 décembre pour votre cadeau de Noël x) (ou pas)

PS : toute plainte ou réclamation par rapport aux évènements de ce chapitre sont à adressées à... personne nan mais oh !

.:.

Chapitre Sept - En quête de réponses

La pluie tombait lentement sur Londres. Le ciel aux nuances de gris masquait les rayons du soleil, ce qui convenait parfaitement à Atsushi. Abrité sous son parapluie, il préférait ce temps sombre à une journée ensoleillée. Les rayons du soleil et les chants des oiseaux lui auraient donné l'impression que la vie elle-même se fichait d'avoir perdu Junsa. Que ce n'était qu'une victime de plus.

Il sortit de ses pensées quand Yamagawa lui prit la main. Elle avait l'air tellement fragile, dans sa robe noire qui contrastait avec sa peau pâle. Elle avait masqué ses cernes et attaché ses cheveux en chignon décoiffé. Elle s'appuya contre lui, posant sa tête sur son épaule sans un mot. Son parapluie à elle pendait vers le sol.

Une autre femme s'approcha d'eux. Ils reconnurent Arisa Sugimoto, la mère de Junsa. Elle avait l'air d'un fantôme, c'était peut-être ce qu'elle était devenue d'ailleurs. La mort de son fils avait dû l'anéantir. Elle ressemblait un peu à Yama, avec ses traits tirés et ses cheveux vaguement attachés. Elle les salua d'une voix faible.

« Merci d'être venus. »

Ils hochèrent simplement la tête. C'était normal. Junsa était leur ami. Ils se devaient de venir lui dire au revoir. Ils étaient peu nombreux, Arisa et le reste de la famille avaient souhaité tenir une cérémonie assez intime. Les seules personnes extérieures aux Sugimoto étaient Yama et lui, ainsi que le directeur Fukuzawa et le ministre Hawthorne. Ils avaient tenus à être présents, et la famille de Junsa n'avait pas eu le cœur à protester. Ils les avaient énormément soutenus après tout.

« Il est sûrement heureux de vous voir, poursuivit Arisa. Il me parlait tout le temps de vous, surtout avant... » Sa voix se brisa. « ... la rentrée.

- Nous aussi, on aurait voulu le revoir, souffla Yama.

- Il va nous manquer, acheva Atsushi.

- Il nous manquera à tous. Mais il avait de la chance d'avoir des amis comme vous. »

Elle s'éloigna ensuite pour échanger quelques mots avec le directeur Fukuzawa qui s'était approché. Atsushi et Yama restèrent en retrait, ne voulant pas commettre d'indiscrétion. Au bout de quelques minutes de silence, la brunette murmura :

« Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?

- On avance, lui répondit Atsushi sur le même ton. Il ne voudrait pas qu'on abandonne.

- Il est mort maintenant, lâcha Yama sur un ton cassant. Si tu veux mon avis, il se fiche pas mal de ce qu'on fait. » Elle soupira. « Mais je suppose que tu as raison. On devrait continuer. Si on y arrive.

- On y arrivera. » lui assura son meilleur ami d'un ton qui se voulait ferme.

Il l'espérait en tout cas. La douleur, elle finissait par partir non ? Elle ne restait pas aussi vive, aussi poignante, pas vrai ?

Le reste de la cérémonie fut tout aussi silencieux que le début. Quelques discours furent faits, dont l'un d'eux par Atsushi et Yama. Le ministre de la Magie parla aussi, débitant un discours similaire à celui qu'il avait fait aux élèves. Il semblait sincèrement attristé par la mort de Junsa. Ce dernier avait toujours été l'un de ses élèves préférés.

Lorsque les discours prirent fin et que le cercueil fut mit en terre, Yulin s'approcha d'eux. La grande sœur de Junsa avait les mêmes yeux que lui, cela les avait toujours troublés, encore plus maintenant qu'il n'était plus là. Elle tenait, serré contre sa poitrine, ce qui ressemblait à un album.

« Nakajima, Yamagawa..., les salua-t-elle. Ma mère n'est pas d'accord, mais je pense que vous avez le droit de voir ceci. »

Elle leur tendit l'objet, que Yama saisit. Il était en mauvais état, corné aux coins. La reliure partait par endroits et la couverture gondolait, comme s'il avait été trempé. Elle l'ouvrit avec délicatesse, d'une main légèrement tremblante. La première page était blanche, tout comme les suivantes. Atsushi interrogea Yulin du regard, qui leur fit signe de continuer.

Il n'y avait qu'une seule page noircie : elle figurait au milieu de l'album. Un schéma approximatif était tracé dessus. L'encre avait coulé, rendait les trois quarts du tracé illisible, mais Atsushi parvint à distinguer le nom d'Akutagawa. Celui-ci occupait le centre de la page, avec le nom du premier ministre britannique moldu. Un peu plus loin était lisible le nom du professeur Mori. Un dernier nom était encore visible, celui de Q. En dessous de la lettre qui servait de pseudonyme au tueur en série, un nom semblait avoir été écrit mais il était illisible. Un trait le reliait à un autre nom, illisible également.

« Qu'est-ce que c'est que ça ?..., demanda Yama.

- On ne sait pas exactement, mais c'était dans la valise de Junsa, caché sous ses vêtements. Les Aurors pensent qu'on ne doit pas y faire attention, que c'est un simple jeu. Mais moi je pense que c'est important. Je sens que c'est important !

- Mais qu'est-ce que cela peut bien signifier ? interrogea Atsushi.

- Je pense qu'il enquêtait sur l'assassinat du premier ministre moldu.

- Pourquoi ferait-il ça ? s'insurgea légèrement la brunette.

- Il a toujours cru qu'Akutagawa n'était pas le vrai coupable, lui rappela le gris.

- Quand bien même ! »

Atsushi prit l'album et tourna les autres pages dans l'espoir de trouver quelque chose d'autre inscrit sur une page. Il finit par trouver, inscrit en minuscules lettres sur la dernière page, un nom qu'il ne connaissait pas. Ango Sakaguchi. Il se tourna vers Yulin, curieux.

« Ango Sakaguchi, qui est-ce ? » Elle fronça les sourcils et vint lire le nom.

« Je ne sais pas, lâcha-t-elle. Je n'ai jamais entendu ce nom. »

Les deux Poufsouffles échangèrent un regard intrigué. Encore un mystère de Junsa visiblement.

« Mais attendez..., reprit Yulin. Cet été, j'ai plusieurs fois aperçu mon frère en compagnie d'un jeune homme que je n'avais jamais vu dans le coin. Un garçon de votre âge à peu près aux lunettes rondes. C'est peut-être lui ? »

Atsushi repensa à ce que Kyoka lui avait révélé. Cela concordait. L'inconnu avait donc désormais un nom, ce qui rendrait peut-être sa recherche plus aisée. Le préfet était bien déterminé à retracer les derniers moments de la vie de son meilleur ami, et surtout à découvrir ce qu'il voulait absolument lui dire. Il avait le sentiment que c'était vraiment quelque chose d'important. Et il se demandait bien ce que cela pouvait être, et surtout, quel lien pouvait-il y avoir avec lui...

.:.

Cette nuit-là, Ryunosuke dormit particulièrement mal. Pas à cause de la mort de Sugimoto, c'était regrettable bien sûr mais il n'allait pas pleurer pour une personne qu'il ne connaissait même pas quand même, mais à cause de mauvais souvenirs qui lui étaient revenus sous forme de cauchemars. Les souvenirs - et les sensations - des mois passés à Azkaban l'avaient hanté toute la nuit. Il avait revu son arrivée, les premiers jours où il avait cru mourir de désespoir et de froid, puis les semaines passées sans bouger, sans parler, à lutter contre la folie et les Détraqueurs. Il comprenait mieux maintenant pourquoi les prisonniers devenaient tous fous. Quand on est seul, confronté aux souvenirs les plus tristes que l'on possède et sans rien à quoi se raccrocher, on a vite fait de perdre la boule.

Cela n'avait pas été son cas heureusement - ou malheureusement ? Certains auraient sans doute préféré qu'il devienne dingue et s'ouvre les veines dans sa cellule. Oh, il avait songé bien sûr. Mais il ne l'avait jamais fait. Pourquoi ? Il l'ignorait. Peut-être qu'une part de lui voulait obtenir justice. Ce qui était stupide, vu qu'il était en prison car il l'avait voulu. Avoir des regrets était inutile.

Lorsqu'il se leva pour se rendre à la Grande Salle, il put se remonter le moral en voyant les autres sursauter en le croisant. Ses cernes avaient visiblement un effet effrayant. Ils devaient se dire qu'il avait passé la nuit à trouver un moyen de les tuer dans leur sommeil.

Il retrouva son Auror du jour devant la salle, l'ignora et s'assit directement à la table des serpents, à côté de sa sœur. Elle lui adressa un regard vaguement interrogateur, probablement surprise de le voir aussi fatigué, auquel il ne répondit pas. Son regard balaya les élèves présents et s'arrêta sur la table des Poufsouffle. Ils avaient tous la tête basse et la mine sombre. Il aperçut Nakajima et son amie dont il n'avait pas retenu le nom, qui étaient visiblement revenus de l'enterrement de leur ami.

Étrangement, ils ne semblaient pas particulièrement déprimés. Ils n'étaient pas non plus en train de sauter de joie mais ils n'avaient pas cet air triste que l'on a quand on revient d'un enterrement. Ils semblaient plutôt... déterminés. Il croisa le regard d'Atsushi qui, pour la première fois ne détourna pas les yeux. L'argenté soutint ses prunelles, avant de se lever et de se diriger vers la table des Serpentards.

Au fur et à mesure qu'il avançait, les bavardages cessaient et tous les élèves présents finirent par observer le préfet si discret de Poufsouffle avancer d'un pas déterminé vers la table vert et argent. Ryunosuke nota qu'il semblait déstabilisé par l'attention qu'il recevait, mais il continua néanmoins d'avancer, jusqu'à se trouver à son niveau. Il s'assit aux côtés de Chuuya qui faisait face aux deux Akutagawa. Le rouquin lui jeta une œillade surprise - venant d'un élève qui semblait plutôt le craindre en général, c'était inattendu - mais ne fit aucun commentaire, prolongeant le silence qui s'était installé dans la Grande Salle. Ryunosuke échangea un regard intrigué avec sa sœur qui fut la première à briser le silence :

« Euh... Nakajima, tu as besoin de quelque chose ? » Sa phrase résonna dans le calme. Le susnommé lui adressa un de ses habituels sourires avant de lui répondre :

« J'aimerais juste parler à ton frère. »

Le concerné haussa un sourcil. Lui qui pensait que le jeune homme était effrayé en sa présence... Il prit la parole, curieux.

« Et pourquoi donc ? »

Son interlocuteur sortit un papier de sa poche et le tendit à Ryunosuke, qui l'attrapa. L'encre avait coulé à de nombreux endroits, mais quelques mots étaient encore visibles, notamment son nom. Associé à celui du premier ministre britannique moldu. Il fronça les sourcils avant de demander :

« Qu'est-ce que c'est ? » Sa voix résonna sèchement et fit tressaillir toute la salle. Du coin de l'œil, le noir aux pointes blanches vit l'Auror chargé de sa surveillance s'approcher. Atsushi répondit, d'une voix moins assurée qu'auparavant.

« Ce que cherchait Junsa avant sa mort. »

Gin, qui avait lu au-dessus de l'épaule de son frère, laissa échapper un hoquet de stupeur. Son frère, lui, sentit une certaine colère s'emparer de lui. Alors comme ça, le Poufsouffle enquêtait sur son crime ?

« Junsa ne t'a jamais considéré comme le coupable, lâcha Atsushi. Il...

- Ferme-la. »

Le juron avait volé, sèchement. Ryunosuke décocha un regard glacial à l'argenté avant de se lever. Sous les regards de toute la salle, il se dirigea à grandes enjambées vers la porte et quitta la pièce. Il se rendit directement au troisième étage, dans une salle de classe vide et peu souvent occupée. Il pourrait être seul avec ses pensées ainsi, sans être dérangé par sa sœur ou quelqu'un d'autre.

Une multitude d'idées lui traversaient l'esprit, toutes décousues. Plus que tout, il ressentait une grande colère. Pourquoi, pourquoi fallait-il qu'il se mêle de ça ? Cette sombre affaire, il ne devait pas s'en préoccuper. Atsushi Nakajima devait rester loin de l'affaire que l'on appelait l'affaire Akutagawa.

Les vitres de la classe se fêlèrent légèrement. Il ferma brièvement les yeux pour tenter de se calmer. Être en colère n'amènerait rien de bien, surtout pas si cela entraînait une perte de contrôle de sa magie. Il risquait d'aggraver encore plus son cas. Il souffla longuement pour se calmer. Les souvenirs de tout ce qui s'était passé, tout ce qu'il avait enduré lui revenaient les uns après et les autres, comme la nuit précédente.

Il se revoyait encore et encore, lors du procès, garder le silence alors que tous l'invectivaient, lui criaient d'avouer ses crimes. Il se revoyait, traîné à Azkaban par les Détraqueurs, tandis que tous crachaient dans son dos. Mais surtout, il se revoyait le soir où tout avait basculé. Une formulation bien clichée, mais qui correspondait parfaitement à ce qu'il s'était passé.

Un grincement le fit se retourner vers la porte. Nakajima se tenait dans l'embrasure de la porte. Ryunosuke serra les dents. Il aurait préféré voir n'importe qui d'autre. Même Dazai.

« Akutagawa... »

Son nom résonna étrangement dans la bouche du Poufsouffle. Peut-être parce que c'était la première fois qu'il le prononçait.

« Dégage. » L'autre tressaillit mais ne se démonta pas.

« Non. »

Ah parce qu'il lui tenait tête maintenant ?

« Pourquoi tu tiens absolument à te mêler de ça ? cracha le noir aux pointes blanches.

- Mon meilleur ami est mort alors qu'il tentait de prouver ton innocence !

- Je ne lui ai pas demandé de le faire ! Et tu n'as pas à en faire de même !

- Pourquoi tiens-tu à refuser notre aide ? Ne veux-tu pas être déclaré innocent ? »

Akutagawa se figea. Son sang commença à bouillir dans ses veines. L'une des vitres fêlées se brisa complètement, faisant sursauter Atsushi.

« Qui te dis que je suis innocent ? »

Sa phrase claqua sèchement. Son interlocuteur pâlit violemment.

« Que-

- Qui t'as dit que j'étais innocent ? Ce n'était qu'une hypothèse de ton ami ! J'ai été condamné tu te souviens ?

- Tu n'as pas avoué ! protesta le gris, mais sa conviction semblait s'ébranler.

- Je n'ai pas nié. » Utiliser les arguments que les autres lui balançaient lui coûtait, mais il voulait que le jaune et noir oublie toute cette histoire. A son grand désespoir, cela ne semblait pas dans les projets du jeune homme.

« Si c'est le cas, pourquoi m'avoir aidé ? »

Ryunosuke fronça les sourcils. Évidemment... Il savait qu'à un moment ou un autre il devrait expliquer son geste. Il aurait juste voulu que ce soit dans d'autres circonstances.

« Si tu es un tueur, pourquoi m'avoir aidé dans mes recherches ?

- Ça n'a aucun rapport. » coupa sèchement l'ancien prisonnier.

Piètre esquive, certes. Il fit un pas pour quitter la salle, et Nakajima le laissa passer. Il l'entendit cependant déclarer :

« Si tu étais coupable, tu te serais déjà enfui.

- Je suis surveillé par des Aurors en permanence, riposta le Serpentard.

- Comme si ça pouvait t'empêcher de t'échapper. Si tu l'avais vraiment voulu tu aurais pu non ? »

Akutagawa choisit de ne pas répondre et s'éloigna à grandes enjambées. Un sourire naquit cependant sur ses lèvres. La dernière réplique du Poufsouffle n'était que trop vraie. Il avait largement les capacités d'échapper à ces incompétents. Mais il avait choisi de ne pas le faire, la fuite constituant un motif valable pour l'emprisonner, à vie cette fois.

Il secoua la tête pour chasser cet amusement. Sa colère s'était calmée, mais elle était encore bien là. Il n'était pas persuadé d'avoir découragé le gris d'enquêter sur lui. Malheureusement. Il le faudrait pourtant, où les conséquences seraient catastrophiques. Pour Nakajima, comme pour lui.

.:.

Après cette discussion mouvementée, Ryunosuke aurait voulu pouvoir se reposer. Malheureusement, alors qu'il profitait de l'heure de pause qui lui était octroyée le lundi après-midi pour avancer son travail - il avait décidé de se reconcentrer sur ses études après une intervention de sa mère, il maudissait Gin de lui avoir parlé - sa sœur vint s'asseoir à ses côtés et attrapa son encrier pour l'empêcher de poursuivre.

« Tu vas t'y mettre aussi ? soupira-t-il.

- Ryunosuke. » souffla-t-elle simplement.

Il posa son parchemin et s'affala un peu plus dans le fauteuil de la salle commune où il s'était installé ; elle était déserte heureusement. Entendre Gin prononcer son prénom lui faisait bizarre, elle ne le faisait presque jamais.

« Qu'est-ce que tu veux savoir ?

- ... » Elle hésita. « Je suppose que te demander la vérité est inutile ? »

Il soutint son regard un instant. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui demandait ça. Depuis son accusation publique, elle n'avait cessé de l'interroger. Quelle était la vérité ? Qui était le vrai coupable ? Et pourquoi l'avait-il couvert ? Gin formulait à voix haute toutes les questions que les autres se posaient tout bas, la seule différence était qu'elle était persuadée qu'il n'était pas coupable. A chaque fois, il avait refusé d'y répondre.

« Tu supposes bien.

- Pourquoi tant de mystères ?

- Tu sais que je ne peux rien dire.

- Non. Tu as toi-même choisi de ne rien dire ! »

Si seulement c'était si simple..., songea le noir.

« C'est plus compliqué que tu ne le penses.

- ... Pourquoi t'es-tu énervé contre Nakajima ? »

Il ferma brièvement les yeux.

« Parce que.

- Tu ne veux que personne ne se soucie de ton cas. A croire que tu te fiches de retourner Azkaban.

- Je ne désire pas y retourner. Mais parfois, on doit faire des choix qui vont à l'encontre de nos désirs.

- Tu parles comme un philosophe. » soupira-t-elle.

Elle passa la main dans ses cheveux noirs qu'elle avait attachés en queue de cheval comme toujours. Son frère vit à quel point elle semblait épuisée, malgré ses efforts pour le cacher.

« Je n'aurais jamais cru dire ça, finit-elle par déclarer, mais tu ne devrais pas te sacrifier pour les autres.

- Ce n'est peut-être pas un sacrifice.

- Ryunosuke. Tu ne me feras jamais avaler que tu es coupable. Je sais que tu ne l'as pas tué.

- ...

- J'espère au moins que le vrai coupable en vaut la peine. »

Elle partit sur ces mots, laissant Ryunosuke seul avec ses pensées une nouvelle fois. Décidemment, cette journée l'épuisait. D'abord Sugimoto et Nakajima, ensuite sa sœur. Tant de gentillesse à son égard le mettait mal à l'aise. Ils étaient tous trois persuadés qu'il était innocent. Il se demandait d'où pouvait bien venir leur conviction. Pour sa sœur, il pouvait comprendre, mais pour Sugimoto et Nakajima, il ne voyait pas. Surtout pour le premier, le gris avait pu être influencé par sa découverte. Mais le cas de Junsa le laissait plus que perplexe.

Ils ne se connaissaient pour ainsi dire pas. Ryunosuke voyait à quoi il ressemblait, un jeune homme timide et réservé, mais bon élève. Ils avaient une année de différence donc le noir n'en savait pas beaucoup plus. Sugimoto devait connaître les rumeurs à son sujet - celles avant son arrestation comme celles après - mais rien de plus. Alors pourquoi, par Salazar, s'était-il persuadé qu'il était innocent ?

Ce n'était pas tout. Maintenant qu'il savait que Sugimoto faisait ses propres recherches, il se demandait ce qu'il avait pu trouver. Le schéma était presque illisible, donc impossible de se baser sur ça. Et il était probablement assez intelligent pour avoir bien caché le produit de ses recherches. Peut-être même qu'il n'y avait que le cahier trouvé par sa famille et que le reste était dans sa tête. Si c'était le cas, les réponses étaient bien enterrées.

Une dernière question le taraudait. Se pouvait-il que la mort du jeune homme ne soit pas aussi hasardeuse que les circonstances le laissaient paraître ? Junsa Sugimoto avait-il réellement été assassiné par un coup du destin, parce qu'il avait croisé la route de Q ? Ou était-ce une habile manipulation ? Avait-il en réalité été assassiné parce qu'il en savait trop ? La question se posait.

Ryunosuke avait toujours soupçonné Q d'être plus relié au meurtre du premier ministre moldu qu'on ne le pensait. Sa brusque apparition, un mois plus tard, semblait un peu grosse pour une coïncidence. Mais les victimes du tueur en série semblaient vraiment sans relations, que ce soit entre elles ou avec le premier ministre britannique.

La porte de leur salle commune s'ouvrit, le tirant de ses pensées. Cette fois, c'était Chuuya qui venait d'arriver, en pleine discussion avec une fille blonde qui était de la même promotion que Ryunosuke avant son arrestation. Higuchi ou quelque chose comme ça. Ils l'aperçurent et se dirigèrent vers lui.

« Tu n'as pas cours ? l'interrogea le rouquin en s'asseyant à ses côtés.

- Non. Vous non plus ?

- Étude des moldus, soupira le capitaine de l'équipe de Quidditch. Toujours pas de professeur. »

Ryunosuke avait presque oublié ce détail. Le professeur d'études des moldus de Poudlard avait été renvoyé au début de l'année pour incitation à la haine des moldus. Malgré ses efforts, Fukuzawa n'était pas parvenu à trouver de remplaçant. Il s'occupait parfois des cours mais la mort de Junsa le tenait très occupé.

« Et toi ? demanda-t-il à Higuchi qui sursauta, surprise.

- Oh, euh, j'ai cours de défense contre les forces du mal, mais le professeur Mori est en réunion avec le directeur Fukuzawa. »

Elle jouait nerveusement avec ses mains, mais elle ne lui semblait pas hostile. Cela le changeait. Il acquiesça vaguement, avant de reprendre sa plume pour poursuivre son travail. Higuchi les salua avant de partir retrouver ses amis de sixième année.

« Au fait, Gin t'a parlé de Tachihara ? » demanda soudainement Chuuya. L'aîné Akutagawa releva les yeux vers lui.

« Non. Qu'est-ce qu'il se passe avec lui ?

- Il voulait nous parler en privé, le soir où on a appris la mort de Sugimoto. Il semblerait qu'il sache quelque chose sur les Gryffondors qui ont agressé ta sœur. »

Cette fois, le noir lui accorda toute son attention.

« Au final, on a dû annuler, vu les circonstances, mais on doit se retrouver ce soir. Dans la salle de sortilèges, après le dîner. Tu viendras ?

- Je suppose. » Ryunosuke n'était pas vraiment convaincu, mais les informations du Gryffondor valaient peut-être le déplacement.

Chuuya lui adressa un signe de tête, satisfait. Il se releva ensuite pour quitter la salle commune. Ryunosuke se demanda vaguement où il allait - le cours suivant n'était pas tout de suite - mais s'en fichait un petit peu. Ce n'étaient pas ses affaires, et il devait d'abord se concentrer sur sa dissertation de potions, qu'il devait rendre le lendemain.

.:.

Pendant ce temps, Dazai s'ennuyait complètement en cours d'histoire de la magie. Bien que le professeur Ranpo était intéressant, bien plus que le professeur Hawthorne, le sujet du jour, soit la persécution des sorcières au Moyen-Âge ne l'intéressait que moyennement. Il avait toujours préféré les guerres moldues et le rôle que le monde sorcier avait joué dedans.

Une chose assez étrange était qu'il se souvenait parfaitement d'Edogawa Ranpo, du temps où il était élève. Le jeune homme n'avait que cinq ans de plus que lui et il se souvenait l'avoir aperçu de nombreuses fois dans la salle commune lorsqu'il était encore à Poudlard. Le voir revenir en tant que professeur était assez surprenant, d'autant que le jeune homme n'était pas vraiment passionné par l'histoire de la magie.

Il mourait d'envie d'interroger le professeur sur les raisons qui l'avaient poussé à devenir professeur d'histoire de la magie, mais il ne pouvait pas le faire en plein cours. Il essaierait d'aller le voir à la fin du cours, avant l'heure de métamorphose.

Il agita sa plume dans le vide. Il avait cessé de prendre des notes depuis un moment. Il piquerait celles de Kunikida. Ou d'Odasaku, au choix. Dans tous les cas il se ferait houspiller pour son manque d'assiduité.

Il était songeur depuis le matin. Il avait vu la discussion mouvementée entre Ryunosuke Akutagawa et Atsushi Nakajima et se demandait de quoi ils avaient parlé. Lui qui adorait les mystères était curieux de résoudre celui-ci. Il avait déjà une liste plutôt longue de problèmes dont il devait s'occuper - la culpabilité de Ryunosuke, les malaises inexpliqués de Nakajima, l'identité de Q pour résumer les principaux - mais il ne pouvait pas s'empêcher d'en rajouter.

Il soupira à nouveau, s'attirant l'attention du professeur Ranpo.

« Monsieur Dazai, mon cours vous ennuie ?

- Bien sûr que non professeur, sourit presque hypocritement le brun.

- De quoi étais-je en train de parler ? » Cette fois, c'était le professeur à lunettes qui souriait. Le fautif ne se laissa cependant pas démonter et conserva son sourire tout en répondant :

« De Jeanne d'Arc monsieur. Et de l'origine des voix qu'elle prétendait entendre. »

L'ancien Serdaigle sourit et hocha la tête. Il reprit ensuite son cours, non sans avoir adressé au capitaine de l'équipe bleu et bronze un regard amusé. Il avait visiblement compris que cette réponse, bien que correcte, venait des notes que Kunikida prenait à côté et non d'une réelle attention de Dazai.

Lorsque le cours prit enfin fin, il renonça à poser sa question au professeur et sortit de la salle. Il eut la surprise de trouver Chuuya, adossé au mur de pierre qui faisait face à la porte. Il soutenait avec un air de défi les regards inquisiteurs qu'on lui lançait. Apercevant Osamu, il se dirigea vers lui, accentuant les murmures.

« On doit parler. » déclara de but en blanc le rouquin. Son interlocuteur se fendit d'un sourire et répliqua bien fort :

« Oh Chuuya ! Je suis tellement content de voir que notre amitié est désormais restaurée ! »

Il lui attrapa le bras et entendit des exclamations étouffées venant du groupe de premières années qui avaient cours après eux. Chuuya se dégagea bien vite de son étreinte, lui décochant au passage un coup de pied dans le tibia avant de le traîner loin du groupe.

« Dis donc..., cracha-t-il lorsqu'ils atteignirent les escaliers, tu tiens vraiment à ce que tout Poudlard croie qu'on est ensemble ?

- C'est déjà le cas, répondit Osamu, toujours souriant. Je pense que quoique l'on fasse ils nous verront ensemble ! »

Le Serpentard soupira de désespoir en entendant ça.

« D'ailleurs, poursuivit le brun, ce serait amusant qu'on se mette vraiment en cou- »

Il s'interrompit brusquement lorsque Chuuya le prit par le col et tenta de le jeter par-dessus la rambarde de l'escalier sur lequel ils se tenaient.

« Je plaisante voyons ! » s'exclama-t-il rapidement pour éviter de contrarier encore plus le rouquin et de manquer de finir par terre, sept cent mètres plus loin. Son « ami » lui jeta un regard assassin avant de le refaire passer du bon côté de la rambarde. « De quoi tu voulais parler alors ? finit par demander Dazai en réajustant sa cravate.

- Tachihara, tu vois qui c'est ?

- Un Gryffondor roux avec une cicatrice sur le nez, réputé pour son caractère aussi explosif que toi, ami des Tanizaki ET de Akutagawa - ce qui est assez surprenant - et potentiellement amoureux de Gin Akutagawa ? »

Le rouquin haussa les sourcils.

« Dis-moi que tu ne sais pas ce genre de choses sur chaque élève de Poudlard.

- Je n'ai pas fini ma documentation sur les premières années qui viennent d'arriver, répliqua le brun d'un air faussement contrit.

- Flippant. » conclut le vert et argent.

Il prit la direction de la salle de métamorphose - en marmonnant une insulte au passage sur Fitzgerald et ses punitions douteuses lors des retards. Dazai lui emboîta le pas.

« Bon, quel est le problème avec Tachihara alors ?

- Il paraît qu'il sait quelque chose sur les agresseurs de Gin.

- Et ? C'est une bonne chose non ?

- Tu sais quelque chose toi ? » demanda le rouquin en éludant la question rhétorique.

Le brun lui adressa un sourire énigmatique auquel Chuuya répondit par un regard noir. L'autre rit avant de lui répondre :

« Non.

- Non ? Toi qui sais toujours tout, tu ne me feras pas croire que tu ne sais rien.

- Et pourtant, je ne sais rien de plus que le reste des élèves. Disons que ce mystère n'est pas une de mes priorités. » Le rouquin renifla, peu convaincu.

« J'ai du mal à le croire.

- Ta confiance me flatte Chuuya mais c'est la vérité. »

Le susnommé garda un instant le silence. Alors qu'ils approchaient de la salle de métamorphose, devant laquelle les élèves attendaient encore le professeur, il reprit la parole.

« Ce soir, les Akutagawa et moi on doit le retrouver dans la salle de sortilèges.

- Et donc ? » Le brun cligna des yeux sans trop savoir où son ami voulait en venir. Celui-ci se retourna en lui envoyant un demi-sourire narquois.

« Je dis juste ça comme ça. »

Il partit ensuite saluer Oda qui les attendait, laissant un Dazai surpris. Il ne rêvait pas, Chuuya venait bien de l'inciter à venir les espionner ce soir ? Il n'aurait jamais cru ça possible. Oda sembla remarquer sa surprise puisqu'il haussa les sourcils en le voyant. Son regard bleu reflétait sa curiosité. L'auburn était le premier heureux de voir que ses amis avaient cessé de se disputer à tout bout de champ, mais il semblait encore surpris de les voir discuter tranquillement.

Lorsqu'Osamu s'assit à ses cotés, il l'interrogea discrètement.

« De quoi parlais-tu avec Chuuya ? » Dazai lui adressa un sourire radieux.

« J'ai l'impression que quelque chose de très intéressant va se produire ce soir. »

Oda haussa un sourcil. Une foule de questions semblèrent se bousculer dans son esprit jusqu'à ce que Dazai, qui venait de comprendre le double sens de sa phrase, le coupe fermement :

« Odasaku, non ! »

.:.

Le soir venu, Dazai dîna rapidement, prétextant un important travail à terminer, puis monta ensuite dans la salle de sortilèges. Avisant une armoire assez large, il se cacha dedans, prêt à espionner comme il se devait le quatuor qui ne tarderait pas à monter. Kunikida allait lui hurler dessus lorsqu'il remarquerait qu'il lui avait menti, mais peu importe. L'invitation de Chuuya était trop tentante.

Des pas résonnèrent dans le couloir. Le brun se ratatina dans l'armoire lorsqu'il entendit la porte de la salle grincer. Il n'eut cependant pas le temps de réagir lorsque les portes du meuble s'ouvrirent en grand, laissant apparaître un Oda à l'air désespéré.

« Oda..., commença le Serdaigle, surpris, qu'est-ce que... » Il s'interrompit lorsque l'auburn grimpa dans l'armoire à ses côtés. Il referma ensuite les portes sans rien dire. « Aurais-je déteint sur toi ?

- Pas du tout, se défendit le Poufsouffle. Mais j'avoue que tu as piqué ma curiosité en me parlant de ce que Chuuya t'a dit. »

Dazai avait été obligé de lui expliquer toute l'histoire pour ne pas qu'il ne se fasse des idées.

« Et puis... » Oda marqua une pause. « Ma mère m'a parlé de quelque chose... Que je veux vérifier. »

Cela intrigua son ami. Qu'est-ce que sa mère, bien placée au ministère, avait pu lui dire ? Il n'eut pas le temps de l'interroger car des pas se firent de nouveau entendre. La porte grinça une nouvelle fois, et les deux amis purent reconnaître la voix de Chuuya.

« Il m'énerve, mais qu'est-ce qu'il m'énerve ! Avec son accent français alors qu'il est aussi anglais que vous et moi... »

Dazai dut retenir un rire en comprenant qu'il parlait du professeur Fitzgerald.

« Tachihara n'est pas arrivé ? le coupa sèchement Ryunosuke.

- Visiblement non, répondit sa sœur.

- J'espère qu'il ne va pas nous poser un lapin, grinça l'ancien prisonnier avec humeur.

- Vu comme il a insisté pour qu'on vienne, je ne pense pas. » fit simplement Gin.

Quelques minutes s'écoulèrent durant lesquelles personne ne parla. La porte finit par se faire à nouveau entendre, et Dazai devina que le Gryffondor venait d'arriver.

« Désolé de vous avoir attendre..., dit-il simplement. Naomi m'a retenu. » Un reniflement se fit entendre, et les deux amis cachés devinèrent qu'aucun des trois serpents n'était ravi d'entendre le nom de la Gryffondor qui les détestait autant.

« Et donc ? demanda Chuuya. Qu'est-ce que tu avais à nous dire ?

- Tu sais qui a agressé ma sœur ? enchaîna Ryunosuke.

- Mm... Disons que j'ai des informations. »

Un froissement de tissus se fit entendre ; le jeune homme était probablement en train de s'asseoir.

« Le soir où l'agression a eu lieu, j'ai entendu une discussion.

- Entre qui et qui ? » Cette fois, c'était Gin qui avait parlé.

« John, Junchirô et Naomi.

- John ? répéta l'aîné Akutagawa.

- Steinbeck. Un sixième année blond, celui qui loge les Tanizaki maintenant. »

Osamu voyait bien de qui il s'agissait. C'était un Gryffondor qui ressemblait plus à un Serpentard. Il était rusé et savait mettre au point des stratégies remarquables.

« C'étaient eux les trois agresseurs ? » demanda l'ancien prisonnier. Le bleu et bronze songea qu'il semblait encore plus à cran que d'habitude.

« Pas Naomi. Je ne sais pas qui était la troisième personne.

- Ils parlaient de leur plan comme ça, en pleine salle commune ? » Le capitaine de Serpentard semblait sceptique.

« Ils-Ils étaient à l'écart et ne parlaient pas fort ! Je suis juste passé à côté d'eux et j'ai entendu ton nom Gin, alors je suis resté en retrait pour les écouter. »

Dazai était aussi sceptique que le rouquin. Voilà une explication qui tenait fort peu la route. Il avait la nette impression que le rouge et or leur mentait sur ce point.

« Mais, intervint Gin, pourquoi vouloir m'attaquer ? Je ne comprends pas.

- Et bien, les Tanizaki voulaient probablement se venger de ton frère..., déclara Tachihara.

- Parce que la guerre que j'ai provoqué les a transformés en orphelins, ma sœur doit payer, résuma le concerné, pragmatique.

- Une réflexion typique de Gryffondors. » marmonna Chuuya.

Michizô ne sembla pas se formaliser de l'insulte puisqu'il répondit simplement :

« C'est tout ce que je sais.

- Dernière chose, le retint Ryunosuke. Si tu savais, pourquoi tu ne les as pas arrêtés ? »

Il y eut un silence embarrassé.

« Je... Je ne pensais pas qu'ils allaient attaquer le soir même... Je voulais prévenir Gin le lendemain... »

Dazai ne put empêcher un rictus de naître sur ces lèvres. Il donna ensuite un grand coup de pied dans la porte de l'armoire et en sortit tranquillement sous les regards médusés d'Oda et des quatre autres.

Il ne savait pas qui faisait la tête la plus amusante. Le teint de Tachihara était si pâle qu'il aurait pu concurrencer celui de fantôme d'Elise. Chuuya semblait plus désespéré qu'autre chose, tandis que Gin et son frère avaient gardé un visage neutre, bien qu'il pouvait déceler de la surprise dans le regard de la plus jeune.

« Qu'est-ce que..., bredouilla le seul griffon de la pièce, sous le choc.

- Bonsoir mon cher Tachihara ! J'espère que je ne dérange pas ! »

Oda sortit à son tour de l'armoire en soupirant.

« On devait être discrets Dazai...

- Osamu Dazai et discrétion, ça ne rime pas ensemble. » grommela Chuuya entre ses dents. Michizô tourna un regard accusateur vers lui.

« Tu lui as dit de venir !

- Non. » Le serpent haussa les épaules. « J'ai évoqué notre rendez-vous devant lui. »

Osamu laissa échapper un rire avant de dévisager l'explosif Gryffondor.

« Et si tu disais la vérité ?

- De quoi tu parles ? se défendit avec violence son interlocuteur.

- Tu mens relativement bien, mais certaines de tes explications ne tiennent pas la route, poursuivit le bleu et bronze. J'ai du mal à croire que nos agresseurs aient évoqué leur plan devant leurs camarades, et surtout, en l'absence de la troisième personne.

- Ça n'a...

- C'est toi la troisième personne pas vrai ? » coupa Oda.

Le rouge et or en resta sans voix. Dazai coula un regard amusé vers son ami d'enfance.

« Tu as compris également ?

- Tu n'as pas le monopole de la déduction Dazai. » répliqua l'auburn, ce qui le fit rire.

Gin tourna un regard accusateur vers son ami.

« C'était toi ?

- Non ! Je t'assure que... !

- De plus, quelque chose me dit que tu sais très bien pourquoi ils ont agressé Gin.

- Pour se venger de son frère !

- Non. » Le Poufsouffle avait repris la parole. « C'était lié à Ryunosuke Akutagawa, mais pas à cause de la guerre qu'il a déclenché. C'était un message.

- Un message ? répéta le noir.

- Un avertissement même. Ce n'est qu'une hypothèse mais je crois que quelqu'un a voulu t'avertir de ne pas faire quelque chose. »

Ryunosuke se rembrunit. Dazai, lui, jeta un regard intrigué à son ami d'enfance.

« Comment sais-tu tout ça ? Tu m'as dit tout à l'heure que ta mère t'avait parlé de quelque chose, ç'a un rapport ?

- Je croyais que Gin n'avait pas parlé de cette agression, même aux professeurs, souligna Chuuya qui était resté silencieux depuis le début des accusations.

- C'est vrai, bien que je pense que la majorité des professeurs ait entendu les rumeurs qui circulent parmi les élèves. Je n'ai pas eu d'informations reliées directement à Gin mais... » Il hésita.

« Mais ? répétèrent d'une seule voix Ryunosuke, Gin et Dazai.

- Ma mère travaille au département des mystères, à qui le ministre provisoire Hawthorne a confié une importante mission.

- Les langues-de-plomb ne sont pas supposées ne pas parler de tout ça ? s'écria Tachihara, toujours aussi pâle.

- Ma mère avait des raisons particulières de me parler de ça, riposta le jaune et noir. Quoiqu'il en soit, on leur a demandé d'enquêter sur le groupe extrémiste anti-sorcier qui se fait appeler La Milice. »

Dazai se figea. Petit à petit, les pièces du puzzle se mirent en place dans son cerveau. Les évènements de cet été... Les raisons particulières... Et la réapparition dans leur vie d'une certaine personne ces derniers jours... Tout faisait sens.

« Et alors ? fit Michizo.

- Je sais que tu as été approché par l'un des membres de ce groupe.

- C'est faux ! Je-Je n'ai jamais vu un seul de ces types ! Qu'est-ce que je ferais avec des anti-sorciers ?

- La même chose que ce que Junsa Sugimoto faisait. »

A l'exception de Dazai, tous hoquetèrent de surprise, même Ryunosuke.

« Où tu veux en venir ? » demanda Gin, hésitante. L'auburn inspira un grand coup avant de déclarer :

« Peu avant sa mort, Sugimoto a été vu plusieurs fois en compagnie d'un homme aux cheveux noirs et aux lunettes rondes. Et ils ont tous deux plusieurs fois rendu visite à Tachihara ici présent. Or, cet homme appartient à la Milice.

- C'est faux !

- Ça ne l'est pas. » Cette fois, c'était Dazai qui avait parlé. « Et nous sommes bien placés pour le savoir. C'était notre plus vieil ami d'enfance, Ango Sakaguchi. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top