O6 | La dixième victime
Bonjour bonjour ! - bon je pense que ce sera plutôt bonsoir quand je posterai mais là il est 7h45 au moment où je tape ça et je gèle devant mon lycée bref -
J'espère que vous allez bien et que vous avez survécu à cette rentrée ! Si ce n'est pas le cas, j'espère que ce chapitre vous fera revivre d'entre les morts x)
D'ailleurs, merci pour les 500 vues ! Je n'ai même pas eu le temps de vous remercier pour les 400 c'est fou. Et merci également pour tous les commentaires que vous me laissez. Je les lis tous sans exception et ils me font très plaisir alors merci ,vraiment !
Comme d'habitude, je remercie tous ceux qui prennent le temps de voter et de laisser ces commentaires : DarkCheshire-, Cress21, kotonko, Prunigami, t_aSshole, CristalPersonne, Enferna_Satana, loxrnlt et Calycorne ! (j'espère n'avoir oublié personne...)
Un grand merci également à Hasami pour sa bêta lecture !
Pour le prochain chapitre, il sortira normalement le 29 novembre (pas besoin de faire le calcul ;)) mais je ne peux pas entièrement vous le promettre parce que j'aurais probablement un dst de SES avant et que je dois absolument rattraper la catastrophe du précédent ;; Quoiqu'il en soit, bonne lecture !
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Chapitre Six – La dixième victime
Un éclair zébra le ciel sombre, faisant sursauter une bonne partie des élèves présents dans la Grande Salle. Même si le ciel n'était pas réel - ce n'était que le célèbre plafond enchanté - les éclairs étaient on ne peut plus réalistes, et c'était toujours assez impressionnant de voir la foudre tomber.
Chuuya faisait partie des élèves capables de ne pas sursauter, même quand un éclair passait près d'eux. Cependant, il n'appréciait pas spécialement de devoir passer tous ses repas sous un plafond aussi capricieux. Cela durait depuis plusieurs jours déjà, et tous commençaient à être agacés par cette défaillance certaine d'un des « objets » magiques les plus célèbres.
Une défaillance, oui, étant donné que le temps en dehors des murs était incroyablement beau pour une fin de septembre. Or, le plafond n'était-il pas supposé refléter ce climat ?
C'est ce que tout le monde disait tout haut, tandis que tout bas, chacun avait sa petite idée sur la question. Et si, loin de défaillir, le plafond fonctionnait en réalité très bien ? Et si ce qu'il reflétait était la réalité ? Avait-on alors affaire à une métaphore de la menace qui couvait dans l'ombre, alors que les conflits commençaient à s'étendre au reste du monde ?
Une dizaine d'élèves de Durmstrang arrêtés pour terrorisme. Une attaque à la bombe au siège du MACUSA. Le Ministre de la Magie brésilien visé par une attaque revendiquée par un groupe anti-sorcier. Trois sorciers retrouvés morts dans leur maison à Istanbul.
Les titres de ce genre fleurissaient dans la Gazette du Sorcier et les autres journaux britanniques. Le chaos jusque là contenu en Grande-Bretagne commençait à toucher le reste du monde, malgré tous les efforts des dirigeants sorciers pour calmer le jeu. Le premier ministre provisoire Hawthorne s'était rendu dans le Londres moldu afin de reprendre les négociations amorcées en novembre 1996 et en avril 1997.
Chuuya lisait toutes ces informations chaque jour, de plus en plus inquiet. Malgré les paroles rassurantes du gouvernement magique, tous savaient que la guerre n'avait jamais été si proche d'éclater. Et tous savaient qu'elle serait désastreuse, sans aucun doute. Ils ne pouvaient qu'espérer que les négociations aboutissent, que les gouvernements trouvent un accord.
Chuuya faisait partie des pessimistes : pour lui, ils avaient déjà été trop loin. Même si un accord était trouvé, les violences ne s'arrêteraient pas aisément, il en aurait mis sa main à couper.
Il fut tiré de ses pensées lorsque Gin et son frère s'assirent à côté de lui. La jeune femme jeta un regard à la Gazette que tenait le rouquin.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé récemment ? demanda-t-elle d'un ton neutre.
– La directrice de Beauxbâtons envisage de fermer provisoirement l'école.
– Qu'est-ce que ça changera ? fit Ryunosuke. Les élèves sont plus en sécurité à l'intérieur de l'Académie qu'à l'extérieur au fond.
– A priori, des groupes anti-sorciers auraient été vus près de l'école, ce qui inquiète les parents. »
L'aîné des Akutagawa fit claquer sa langue.
« Ils ont leurs sortilèges de protection non ? Les français paniquent pour des broutilles. » Gin sourit légèrement, mais ce sourire disparut lorsqu'elle vit le directeur Fukuzawa s'avancer vers eux, suivi par Herman Melville.
« Messieurs Nakahara et Akutagawa, ainsi que mademoiselle Akutagawa, bonjour. Pourrait-on s'entretenir avec monsieur Akutagawa ? »
Le susnommé soupira et attrapa une tartine avant de se lever pour les suivre. Chuuya le suivit du regard avant d'interroger Gin :
« Tu sais quelque chose à ce propos ?
– Pas vraiment, lâcha son interlocutrice. Un Auror m'a interrogée à propos d'une feuille disparue ou je ne sais quoi... Je crois qu'ils soupçonnent Ryunosuke de l'avoir volée.
– Une feuille ?
– Une liste il me semble, je ne sais pas de quoi exactement. Je leur ai dit que je ne savais rien de toute façon. »
Elle se redressa pour attraper le plateau de bacon mais une personne l'attrapa avant elle. Chuuya arqua ses sourcils en reconnaissant Michizo Tachihara. Le sixième année de Gryffondor s'assit à côté de la noire, à la place précédemment occupée par Ryunosuke. Des murmure réprobateurs se firent entendre à la table de vert et argent, ainsi qu'à celle des rouge et or.
« Tachihara, tu es tellement stupide que tu as oublié dans quelle maison tu es ? lança Motgommery sur un ton méprisant.
– Je pense que tu me confonds avec l'une de tes amies Montgommery. A moins que ce ne soit avec toi-même ? » répliqua le concerné.
La jeune fille se raidit comme s'il l'avait giflée. Elle le foudroya du regard mais n'ajouta rien, tandis que des rires étouffés résonnaient.
« Belle répartie. » sourit Chuuya.
Il ne connaissait pas personnellement le jeune homme, mais savait qu'il avait la réputation d'être beaucoup plus impulsif que lui. La rumeur courait qu'il avait secrètement un faible pour Gin depuis des années, cependant rien n'avait jamais pu encourager cette idée.
« Merci, lui sourit en retour le sixième année.
– Tu as besoin de quelque chose Tachihara ? intervint Gin.
– J'ai entendu votre discussion.
– Et ? Tu sais quelque chose ?
– Pas vraiment, mais je sais qu'Akutagawa a été parler avec Nakajima, et que juste après il s'est légèrement pris la tête avec l'Auror chargé de le surveiller ce jour-là.
– C'est tout ? rétorqua la jeune femme. Tout le château sait déjà qu'il a parlé à Nakajima. Et pour la prise de tête avec les Aurors, ce n'est pas exceptionnel.
– Oui, mais tu ne trouves pas ça étrange ? Qu'il parle à Nakajima – auquel il n'a jamais parlé – et que juste après il s'embrouille avec un Auror ? »
Chuuya échangea un regard interrogateur avec sa camarade de maison.
« Parce que tu trouves ça moins étrange de supposer qu'il ait donné cette liste à Nakajima ? interrogea le capitaine de l'équipe de Quidditch d'un ton dubitatif.
– C'est vrai, approuva la noire. Connaissant Ryunosuke, j'ai beaucoup de mal à imaginer que ce soit lié. Il n'est pas du genre à aider quelqu'un et puis il ne connaît pas Nakajima. Même si... » Elle s'interrompit. Les deux autres lui jetèrent un regard en biais, intrigués.
« Même si ? répéta Michizo.
– Depuis qu'il est rentré, il semble beaucoup s'intéresser à Nakajima. Enfin « beaucoup », plus que d'habitude.
– J'ai du mal à l'imaginer intéressé par quelque chose ou quelqu'un. » commenta le batteur de Gryffondor.
La préfète lui donna une tape sur l'épaule.
« Ce que je veux dire, reprit-elle, c'est que j'ai l'impression qu'il y a quelque chose avec Nakajima. Mais je ne vois vraiment pas quoi...
– C'est peut-être lié à Sugimoto ? intervint Chuuya.
– Qui ? répondirent les deux.
– Vous êtes des élèves de Poudlard oui ou non ? C'est l'un des amis de Nakajima, un Poufsouffle qui n'est pas venu à Poudlard.
– Né-moldu ?
– Ouais.
– Rien de bien étrange alors. Et puis je ne vois pas vraiment ce que mon frère pourrait savoir. Il vient de passer dix mois à Azkaban.
– Je suppose... » Tachihara ne semblait pas très convaincu mais n'ajouta rien.
« C'est tout ce que tu voulais nous dire ? demanda Chuuya.
– Non. Je voulais vous parler d'autre chose. Surtout à toi Gin. »
La concernée lui jeta un regard surpris.
« Par rapport à ce qu'il s'est passé il y a cinq jours. Quand des... » Il hésita sur le mot. « Gryffondors t'ont attaquée.
– Tu sais quelque chose ? s'exclama le rouquin assez fort.
– Chut ! répondit instantanément le jeune homme en baissant la voix. Il vaut mieux qu'on n'en parle pas ici. Vous pouvez me retrouver après le dîner dans la salle de sortilèges ? Ton frère aussi, Gin. »
Les deux Serpentards acquiescèrent, surpris. Pourquoi Tachihara ne pouvait-il pas leur en parler ici et maintenant ? Chuuya aurait voulu le questionner un peu plus, mais il devait se rendre en cours. Il s'en serait cependant bien passé étant donné qu'il avait Fitzgerald en première heure, perspective que ne le mettait pas en joie. D'autant plus que, il venait tout juste de s'en souvenir, il n'avait que des cours communs avec Dazai. Même si le brun et lui s'entendaient « mieux » – disons qu'ils avaient arrêté de se disputer pour rien – il n'avait pas vraiment envie de passer toute la journée à entendre les professeurs s'extasier sur le talent pour la magie du Sedaigle. Surtout Fitzgerald, le plus énervant de tous.
Il soupira en se levant. Si seulement quelque chose pouvait rendre sa journée plus intéressante...
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La demande de Chuuya fut en partie exaucée par un évènement inattendu qui eut lieu en début d'après-midi, et dont, à la réflexion, il se serait bien passé. Après une longue matinée, alors que les élèves prenaient leur repas dans la Grande Salle, une chouette fendit les airs et se posa devant le directeur Fukuzawa. Celui-ci détacha la lettre qu'elle portait à sa patte, et la lut brièvement, tandis que tous les élèves observaient un silence royal. Il était inhabituel qu'une missive arrive dans la journée, et il était évident que c'était quelque chose d'important, et de grave probablement.
Après quelques minutes, le directeur se pencha vers le professeur Mori, assis à sa droite, et lui murmura quelques mots. Le bleuté hocha la tête et murmura à son tour quelque chose au vieil homme. Ils se levèrent ensuite tous les deux, et le directeur de Poudlard se racla la gorge tandis que le directeur adjoint adressait quelques mots à voix basse aux autres professeurs présents.
« Chers élèves, commença le blanc, j'ai juré au début de cette année de rien vous cacher concernant la situation extérieure. Je vous ai déjà informé de la découverte d'un billet de train pour le Poudlard Express dans les poches de la récente victime du tueur en série Q. On vient de m'informer que l'identité de cette victime vient d'être confirmée, et qu'il s'agit bel et bien de l'un des élèves de cette école. »
Des murmures effrayés se firent entendre dans toute la salle, mais ils se turent lorsque le directeur reprit la parole.
« Le nom de cette personne ne figure pas dans la lettre, mais je suis convié au ministère cet après-midi. Le professeur Mori m'accompagnera, ainsi que l'Auror Melville. Je laisse le château sous l'autorité du professeur Ôzaki. »
La directrice de la maison Serdaigle et professeur de métamorphose acquiesça silencieusement à ces mots. Ses yeux roses balayèrent la salle mais elle ne fit aucun commentaire.
« Les professeurs restants assureront leurs cours, cependant, si vous ne vous sentez pas bien et désirez parler à quelqu'un, sachez que les absences en cours cet après-midi ne seront pas sanctionnées, et que madame Yosano a sa porte grande ouverte à tous. »
Il passa en revue tous les élèves et certains eurent l'impression que son regard perçant se brouillait, mais ils étaient tous trop loin pour en être certains.
Et lorsqu'il quitta la salle, accompagné des autres professeurs, un coup de tonnerre résonna, et le plafond de la pièce se mit à déverser des torrents de larmes.
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Dazai n'était pas surpris par l'annonce de son directeur. Selon lui, Q n'avait aucun intérêt à tenter de brouiller les pistes ainsi. Tous les cadavres avaient sur eux un élément distinctif permettant une identification plus ou moins rapide. Il y avait également le cas de Taeko, qui avait directement son nom écrit sur elle. Elle était la seule dans ce cas, ce qui était assez étrange.
Il y réfléchissait depuis plusieurs jours, mais il ne trouvait rien de satisfaisant comme explication. Pourquoi diable Q avait-il voulu que cette victime soit immédiatement identifiée ? Qu'est-ce que cela lui apporterait ?
Il fut interrompu dans ses pensées lorsqu'une personne l'interpella alors qu'il se dirigeait vers la bibliothèque. Oda se dirigeait vers lui, suivi de près par Atsushi Nakajima et une autre personne, une fille, que Dazai n'identifia pas.
« Bonjour Odasaku ! salua-t-il joyeusement son ami.
– On s'est déjà vus ce matin, souligna le susnommé d'un air blasé, ce qui fit simplement rire le Serdaigle.
– Bon, vous avez besoin de quelque chose ?
– Oui, intervint la jeune femme. On aimerait parler à Edgar Poe. »
Dazai cligna plusieurs fois des yeux, surpris.
« A Poe ? répéta-t-il.
– Oui, répondit cette fois Nakajima. On sait que c'était lui qui était chargé d'emmener Junsa à Poudlard.
– Et on voudra savoir ce qu'il s'est passé exactement quand il y a été, enchaîna sa camarade.
– Et comment savez-vous tout ça ? Ce sont des informations confidentielles non ? » demanda Dazai, un sourire en coin.
Les deux autres échangèrent un regard embêté. Osamu devina qu'ils hésitaient à lui révéler leur source. Son sourire s'agrandit lorsqu'il se souvint que quelques jours auparavant, Ryunosuke Akutagawa avait parlé en privé à Atsushi. Le noir n'était pas étranger à cette affaire, il en aurait mis sa main à couper.
« Bon, suivez-moi. » déclara-t-il, les prenant tous de court. Il prit la direction de la tour de Serdaigle tandis que les autres lui emboîtaient le pas. Oda se plaça à ses côtés et lui souffla :
« Tu es sûr que c'est une bonne idée ?
– Pourquoi pas ? Ils veulent juste parler à Poe, je ne vois pas où est le problème.
– Dazai, toi et moi on sait que cette information n'est pas censée filtrer. Junsa Sugimoto fait partie des élèves pouvant potentiellement être une victime de Q et on sait que Poe a été convoqué dans le bureau du directeur Fukuzawa avec d'autres septièmes années à qui il « manquait » des élèves.
– La victime a été confirmée, lui rappela le brun. Ce soir tout le monde saura. Alors quel intérêt de se taire ?
– Mais est-ce que Poe pensera comme toi ?
– Il le fera.
– Comment peux-tu en être si sûr ? »
Dazai lui adressa l'un de ses plus beaux sourires.
« Ne t'inquiète pas pour ça. »
Ils arrivèrent à la salle commune des Serdaigles, face à la porte en bois au heurtoir en forme d'aigle. Le bleu et bronze fit signe aux trois autres de l'attendre un peu en retrait, le temps qu'il pénètre dans sa salle et voie si Poe y était ou non. Ils s'exécutèrent, lui tournant le dos afin de ne pas voir comment les Serdaigles entraient dans leurs dortoirs.
Le brun frappa le heurtoir, qui s'éveilla et lui posa la traditionnelle énigme :
« Même quand elle passe du noir au rouge, elle reste bleue. Qui est-elle ? »
Dazai observa un silence de quelques minutes avant de donner la réponse. Le heurtoir hocha la tête avant d'ouvrir la porte pour le laisser entrer. Il s'avança dans la salle, saluant au passage les élèves assis sur les fauteuils. Avisant Kunikida, il se dirigea vers lui.
« Tu aurais vu Poe ?
– Poe ? répéta le blond, méfiant.
– Oui, je voudrais lui parler de l'entraînement de demain soir, sourit Osamu.
– Comment peux-tu encore penser au Quidditch alors que l'un des élèves est mort ? souffla Doppo.
– On ne doit pas s'arrêter de vivre tu sais ?
– ... Es-tu sans cœur Dazai ? » Le préfet poursuivit sans attendre : « Poe est dans le dortoir. »
Dazai le remercia avant de se diriger vers la pièce indiquée par son ami. Il y trouva Edgar allongé sur son lit à baldaquin, occupé à rédiger ce qui ressemblait à une dissertation. Enfin, il semblait plutôt perdu dans ses pensées, la plume au dessus du parchemin.
« Je ne crois pas que ce soit très recommandé de faire ses devoirs sur son lit, déclara le capitaine sans détours.
– Peu importe, soupira le noir. C'est pour Motojiro de toute façon. »
Le brun sourit et s'assit au bord du lit.
« J'ai un service à te demander. Deux élèves de Poufsouffle veulent te parler. »
Edgar se retourna vivement vers lui.
« Des élèves de Poufsouffle... Ils veulent me parler de- » Il s'interrompit avant de prononcer le nom, mais Osamu poursuivit à sa place :
« Junsa Sugimoto oui.
– Je n'ai rien à leur dire. Je n'ai pas le droit d'en parler. »
Le brun soupira. Il se doutait que Poe allait refuser. Mais il n'avait pas dit son dernier mot. Il déposa un sourire sur son visage et continua :
« Le professeur Ranpo a dit que tu pouvais.
– C'est vrai ? » Poe releva la tête les yeux brillants. Dazai se sentait presque coupable de jouer sur l'admiration et la volonté de surpasser sans failles du poursuiveur pour le professeur d'histoire de la magie. Mais lui aussi était intéressé par ce que Poe pouvait bien avoir à dire au sujet de Junsa Sugimoto. C'était l'un des (nombreux) mystères qui le taraudaient depuis la rentrée.
« Bien sûr. »
A sa grande surprise, le jeune homme ne se releva pas en vitesse. Il resta allongé et jeta un regard en biais à Dazai.
« Mais même s'il a dit ça, je ne le ferais pas. Le directeur Fukuzawa m'a bien dit de n'en parler à personne. Et puis, dépasser une personne commence par ne pas suivre ses indications !
– Ne m'as-tu pas dit il y a exactement trois jours que dépasser une personne commençait par écouter tout ce qu'elle pouvait dire ?
– J'ai changé d'avis. »
Le brun souffla.
« Même si le directeur Fukuzawa t'a dit qu'il ne fallait pas en parler, ce soir nous serons fixés. Que tu en parles maintenant ou que tu n'en parles jamais, ça ne changera rien. »
Edgar souffla à son tour.
« Tu ne lâcheras pas l'affaire hein ? »
Il se releva, épousseta sa cape et regarda son capitaine droit dans les yeux.
« Je ne dirais rien Dazai, et sûrement pas que Junsa est une des victimes les plus plausibles. »
Un bref silence s'installa, avant que Poe ne laisse échapper un juron peu élégant et que Dazai ne se morde la lèvre pour ne pas rire.
« Maintenant que tu m'as dit ça, tu n'as plus qu'à tout dire à ces deux Poufsouffles. » lâcha-t-il d'un ton joyeux. L'autre le foudroya du regard.
« Fukuzawa va me virer lorsqu'il apprendra que j'ai dit ça.
– Il ne l'apprendra pas. Maintenant, viens ! »
Le capitaine de l'équipe de Serdaigle entraîna son équipier vers la sortie de leur salle commune. Oda, Atsushi et la jeune femme était toujours devant.
« Tu as pris ton temps, bougonna Oda.
– Sortons dans le parc, proposa Osamu en l'ignorant. Nous pourrons y parler calmement. »
Quelques minutes plus tard, la petite troupe descendait le chemin menant au bord du lac. Ils y croisèrent le frère et la sœur Akutagawa, qui remontaient en sens inverse. Dazai put le voir échanger un regard lourd de sens avec Nakajima. Décidément, il se passait quelque chose entre ces deux là.
Ils arrivèrent finalement au lac où ils s'assirent dans l'herbe devant. Poe prit la parole après quelques secondes de silence.
« Vous êtes des amis de Sugimoto c'est ça ? » Les deux cinquièmes années opinèrent vivement, tandis qu'Oda marmonna quelque chose qui ressemblait à « je ne le connais que vaguement ». « Je ne devrais pas vous parler de ça. Mais puisque Dazai m'y a forcé...
– C'est toi qui a parlé en premier, se défendit avec malice le concerné.
– Quoiqu'il en soit, déclara Poe comme s'il n'avait rien dit, le directeur Fukuzawa m'a interdit de parler de Junsa Sugimoto.
– Pourquoi ? s'enquit la brune.
– Parce que c'est l'une des victimes les plus plausibles. » lâcha Edgar, sans le moindre tact.
La jeune fille hoqueta et Atsushi pâlit violemment. Même Oda semblait déstabilisé.
« Mais pourquoi ? demanda-t-il. Je croyais qu'on ne pouvait pas identifier la victime.
– C'est vrai, mais le fait qu'elle paraissait se rendre à Poudlard était un indice convainquant. Le jour de la rentrée, j'ai été à la maison des Sugimoto et j'y ai été accueilli par sa mère. Quand je me suis présenté en lui disant que je venais chercher Sugimoto, elle a parut surprise. La seule chose qu'elle a pu me dire, c'est que Sugimoto ne lui avait jamais parlé des mesures du directeur au début de l'année. Elle pensait que la rentrée se déroulait comme d'habitude, et son fils ne l'a pas détrompée. Il était parti seul se rendre à King's Cross tôt le matin, il connaissait bien le chemin a priori. »
Quelques minutes passèrent, le temps que tous assimilent ce que disait le Serdaigle.
« Ce qui veut dire, hésita Atsushi, que Junsa a menti à sa mère. Et que le fait qu'il ne soit pas venu à Poudlard cette année n'a pas de lien avec le fait qu'il ait quitté le pays pour protéger sa mère ou je ne sais quoi.
– C'est exact. Il n'a pas donné de nouvelles depuis, précisa Edgar.
– Mais..., intervint Oda, le directeur Fukuzawa a dit que rien ne pouvait indiquer que Sugimoto était la victime. Il a menti ?
– Quand était-ce ? demanda Poe.
– Il y a une semaine environ, répondit Nakajima. Lorsque l'on a découvert le billet de train sur la victime. Donc il avait déjà fait le rapprochement, termina-t-il, l'air sombre.
– Alors oui, il a menti. Mais je vois mal notre directeur faire ça pourtant..., déclara la fille. Lui qui disait vouloir nous tenir au courant de tout... » Sa voix trembla. « Il a dit de garder espoir ! Alors qu'il savait que c'était lui. »
La fin de sa phrase monta dans les aigus, et Dazai vit Atsushi et Oda échanger un regard anxieux. L'argenté se rapprocha d'elle et l'emmena un peu plus loin pour lui parler.
« Une dernière chose, souffla Poe à voix basse. La mère de Sugimoto a trouvé une feuille de papier déchirée avec un mot presque illisible dessus. Elle a identifié l'écriture de son fils et est parvenue à déchiffrer le mot.
– Comment sais-tu cela ? interrogea Oda.
– J'ai entendu le professeur Ranpo en parler avec l'Auror Melville.
– Quel mot était-ce alors ? intervint Dazai avant que son ami ne pose une autre question qu'il jugeait stupide.
– Un mot étrange. »
Le capitaine s'apprêtait à insister lorsque son camarade prit à nouveau la parole et prononça un mot auquel il n'avait plus songé depuis longtemps.
« Mouche.
– Pardon ? » fit Oda, incrédule, tandis que Dazai se mordait la lèvre.
Par Merlin, songea-t-il, qu'est-ce que cet insecte a à voir avec tout ça ? Et surtout, quel rapport y a-t-il entre Sugimoto et Akutagawa ?
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Quelques heures plus tard, Atsushi était allongé sur le sol de la tour d'astronomie, observant le ciel qui rougissait. Le soleil disparaissait derrière l'horizon, emportant avec lui tous les soucis du jour pour laisser place à ceux de la nuit, dominés par la lune. Tandis qu'il observait l'immensité bleuté se parer des couleurs de l'automne, Atsushi se demandait si Yama avait raison depuis le début.
Les révélations du Serdaigle l'avaient bouleversées, et même les lettres optimistes que sa mère continuait de lui envoyer ne lui remontaient pas le moral. Il ne cessait de songer que c'était peut-être le cadavre de son meilleur ami qui avait été découvert. Que pendant que lui respirait et vivait sa vie, celle de Junsa avait peut-être brutalement pris fin. Et dans des circonstances peu réjouissantes probablement.
Q ne tuait pas gentiment. Il mutilait atrocement ses victimes, à l'aide de sortilèges de magie noire et les laissait toujours défigurées et dans un état inhumain. La simple idée que c'était le sort qu'avait pu connaître son ami de toujours lui retournait l'estomac.
Perdu dans ses pensées noires, il n'entendit pas la porte de la tour s'ouvrir et ne remarqua pas la présence d'une autre personne avant de croiser son regard azur lorsqu'elle s'assit à côté de lui.
« La Gryffondor de l'autre jour. » souffla-t-il. La jeune fille aux cheveux noirs se contenta de le dévisager en silence. Il se redressa sur les coudes et soutint son regard. « Toi aussi tu viens m'apprendre des choses que j'ignorais sur Junsa ? »
Atsushi ne savait même pas ce qu'il espérait entendre comme réponse. Junsa qui mentait avant de disparaître brutalement... Son cerveau avait du mal à coller l'image d'un menteur sur celle qu'il se faisait de son meilleur ami. Junsa avait sûrement une bonne raison de mentir n'est-ce pas ?
« Je t'ai déjà dit tout ce que je savais sur Junsa Sugimoto, répondit simplement la jeune fille.
– Il devait me parler de quelque chose d'important, c'est un peu vague comme information. Et d'ailleurs, comment tu le sais ?
– On s'est croisés. Quatre jours avant la rentrée.
– Et ?
– Je l'ai très clairement entendu dire « Je dois lui parler d'un truc important ». Et juste après : « Pauvre Atsushi, il ne va rien comprendre ».
– Quoi ... ? demanda l'argenté en fronçant les sourcils. Tu veux dire que tu l'as croisé dans la rue en train de dire ça ?
– Oui, il parlait à un type aux cheveux noirs et aux lunettes rondes. »
Atsushi retint son souffle inconsciemment. Un type aux cheveux noirs et aux lunettes rondes ? Qui était-ce donc ? Personne à Poufsouffle ne correspondait à cette description, et Junsa n'était pas spécialement proche de sorciers de d'autres maisons.
« Tu saurais le reconnaître ?
– Probablement, mais il n'est pas à Poudlard.
– C'est un moldu ? » Le Nakajima allait de surprise en surprise. Son interlocutrice hocha la tête.
« Mais je ne l'avais jamais vu dans notre ville. Je pense qu'il venait d'ailleurs. »
Le cinquième année se rallongea. Encore une révélation sur son ami... Qui était ce moldu ? Un ami de primaire de Junsa avec qui il avait gardé contact ? Et que voulait dire « pauvre Atsushi, il ne va rien comprendre » ?
« Au fait, fit-il en se redressant encore, comment connaissais-tu mon nom de famille ? Junsa n'a dit que mon prénom d'après ce que tu m'as rapporté.
– Quelqu'un me l'a dit.
– « Quelqu'un » ?
– Oui. »
Elle se mura ensuite dans le silence ce qui fit légèrement souffler le jaune et noir. Il y avait trop de mystérieuses personnes dans cette conversation.
« Et toi ? Comment tu t'appelles ?
– ...
– Encore un mystère je suppose...
– Kyoka. Kyoka Ozaki. »
Atsushi la dévisagea, surpris d'avoir obtenu une réponse. Et maintenant qu'il l'avait eue, il s'étonnait de ne pas l'avoir reconnue plus tôt. Tout le monde à Poudlard avait déjà entendu parler de cette mystérieuse orpheline recueillie par le professeur Ozaki quelques années auparavant. Son adoption avait fait parler les élèves car une certaine rumeur courait sur sa filiation, celle qu'elle était une cousine des Akutagawa. Les concernés n'avaient jamais démenti, et tout le monde savait qu'ils étaient assez proches tous les trois. Aussi proches que ces trois personnes détachées de tout peuvent l'être.
« ... Pourquoi tu me dis tout ça ?
– Il m'a dit que je pouvais te le dire.
– Qui ça ? »
Kyoka ne répondit rien, mais le jeune homme eut l'impression de lire dans ses yeux un « Devine. ». Théoriquement, il n'y avait pas énormément de candidats. A qui d'autre Kyoka aurait-elle pu raconter tout ça ? Il se souvint brutalement d'une certaine ronde de préfets où il avait aperçu la jeune Gryffondor.
« Et Dazai ? C'était cela qu'il voulait savoir lorsqu'il t'a... Interpellée ?
– Pas tout à fait. »
Suite à cette réponse incomplète, elle se releva pour partir, le laissant seul avec ses pensées. Alors qu'il fixait les étoiles qui apparaissaient lentement, il se demanda si d'autres personnes faisaient de même au même moment. Était-il connecté à ces personnes ? Une des étoiles attira son attention, une étoile plus brillante que les autres, et alors, cela recommença.
Il vole, toujours plus vite.
...
Au-dessus de lui, la nuit noire. Les étoiles sont invisibles, tout comme leur souveraine.
...
La lune, ronde, brillante. Altaïr, l'étoile porteuse de lumière. Elle brille si fortement, comme pour lui dire de ne pas abandonner. Cachées encore quelques secondes avant derrière les nuages, le disque pâle et les étoiles inondent désormais l'étendue aqueuse située en dessous de lui, tandis que lui vole toujours, vers la ville, vers son objectif.
...
Son... Objectif ?
...
Non... Non... Il ne doit pas. Il ne doit surtout pas faire ça !
...
PAS ÇA !
...
Sinon...
Atsushi ouvrit brutalement les yeux, le souffle court. Encore la vision... Elle lui était apparue plus nette cette fois-ci, et plus détaillée. Mais le sentiment de terreur pure était encore là. Il ne devait pas faire quelque chose... Mais quoi ?
Il secoua la tête pour se changer les idées. A quoi pensait-il ? Cela ne pouvait pas le concerner, sinon pourquoi ne s'en souviendrait-il pas ? D'un autre côté, d'où venait cette vision si elle ne lui appartenait pas ?
Toutes les questions qu'il avait enfermées dans un coin de son cerveau ressurgissaient. Il n'y voyait pas plus clair que la dernière fois. Il en avait touché un mot à sa mère, mais elle lui avait simplement dit que c'était probablement des hallucinations dues à la fatigue. Atsushi avait pourtant du mal à la croire. Est-ce que des hallucinations pouvaient être aussi réalistes ? Cela ressemblait plus à des souvenirs. Mais il n'avait jamais vécu ça, il en était certain.
Il fut interrompu à nouveau dans ses sombres pensées par un léger bruit qui ressemblait à celui d'un insecte. Il aperçut en effet une petite masse mouvante qui se baladait devant ses yeux. Il la chassa d'un geste, mais l'insecte continua de lui tourner autour et alla même jusqu'à se poser sur son bras. Comme il s'en doutait, il s'agissait bien d'une mouche.
Il tenta de s'en débarrasser mais elle semblait imperturbable. Elle arrêta cependant de tourner et resta immobile lorsqu'une silhouette se dessina en haut de l'escalier qui menait à la tour d'astronomie. Atsushi reconnut – avec une certaine surprise – Ryunosuke et Gin. Les deux Serpentards le regardèrent surpris de le voir dans une position un peu étrange (il avait les bras tendus droits devant lui et un pied en l'air) mais le Poufsouffle vit le regard du jeune homme glisser à ses côtés et se fixer un point, qui devait être la mouche. Le noir fronça les sourcils mais ne dit rien.
« Ehm, Nakajima ?..., demanda Gin, hésitante. Tout va bien ? »
Il reprit une position normale en toussotant avant de lui répondre.
« Oui, tout va bien. Qu'est-ce que vous faites ici ?
– Fukuzawa est revenu, répondit simplement sa collègue. Il a convoqué tous les élèves dans la Grande Salle. »
Atsushi se sentit nauséeux. Bientôt, ils allaient savoir. La longue attente insupportable allait prendre fin. Il inspira longuement avant de faire signe à la cinquième année qu'ils pouvaient y aller. Celle-ci coula un regard vers son frère, qui n'avait toujours pas quitté la mouche des yeux, qui elle ne bougeait plus vraiment non plus.
« Ryunosuke ? » La voix de Gin sembla le tirer de ses pensées. Il détacha son regard de l'insecte avant de se détourner pour redescendre les escaliers. Les deux préfets échangèrent un regard perplexe mais descendirent à sa suite.
« Kyoka t'a parlé ? finit par demander la noiraude.
– Oui. Je me doutais bien que c'était vous. » L'autre ne prit pas la peine de répondre à cette évidence.
« Tu sais quelque chose à propos de ce type aux lunettes rondes ?
– Non. Je ne savais même pas qu'il avait des amis moldus.
– Un « type aux lunettes rondes » ? » répéta une voix derrière eux.
Atsushi et Gin se retournèrent tandis que Ryunosuke poursuivait son chemin sans même accorder un regard au propriétaire de la voix. Dazai et Oda se trouvaient derrière eux, et c'était le brun qui avait parlé. Il semblait sincèrement surpris, tout comme le gardien de Poufsouffle.
« Ça ne te regarde pas Dazai. » coupa sèchement la préfète. Son interlocuteur lui sourit.
« Si tu fais tant de secrets c'est que c'est important.
– Même si ça l'est, je ne crois pas que tu ais besoin de le savoir. »
Elle tourna les talons et rattrapa son frère. Atsushi resta sur place, tandis qu'Oda soupirait et balançait un léger coup de poing dans l'épaule de Dazai.
« Quand arrêteras-tu de te mêler de ce qui ne te regarde pas ?...
– Ça me regarde peut-être. »
Sur ces mots, le brun accéléra à son tour le pas, laissant l'argenté avec son capitaine. Celui-ci secoua la tête avant de se tourner vers son cadet.
« Alors comme ça on va savoir... » Le cinquième année acquiesça en silence. Intérieurement, il se demandait ce que Dazai voulait dire par « Ça me regarde peut-être ». Est-ce que tout le monde savait des choses sur le mystère Junsa sauf lui ? Ou le brun avait-il juste dit ça comme ça ? « Tu dois être inquiet. » poursuivit Oda.
« Un peu..., avoua-t-il.
– Je garde espoir personnellement. Je suis sûr que Junsa est en vie. »
Atsushi lui sourit. Le ton réconfortant du rouquin lui réchauffait le cœur. Il espérait de tout son cœur qu'il avait raison. Que Junsa finirait par réapparaître, en rigolant, en disant que c'était une blague et que tout était rentré dans l'ordre maintenant. Qu'il reviendrait à Poudlard comme avant, et que Yama retrouverait sa joie de vivre. C'était ce qu'il souhaitait le plus actuellement.
Mais était-ce seulement possible ? La guerre qui couvait se faisait de plus en plus ressentir. Même si Junsa revenait, ils ne retrouveraient pas leur vie paisible d'avant la quatrième année, avant que le scandale n'éclate.
Avant que Ryunosuke Akutagawa n'assassine de sang-froid le premier ministre britannique.
Cette pensée le fit frémir. Ces derniers temps, ses interactions avec le Serpentard lui avaient fait oublier son crime. Pourtant, il restait un meurtrier. Une personne capable de supprimer une vie humaine.
La seule chose dont Atsushi était sûr, c'était que le jeune homme avait un comportement très déroutant. Il semblait détaché, distant, mais aussi profondément concerné par tout ce qui arrivait. Et il lui avait apporté son aide, à plus d'une reprise. En lui donnant la liste, mais également en demandant à Kyoka de venir le voir. Il était presque sûr que l'idée venait du jeune homme.
Il soupira. Trop de pensées l'assaillaient. L'éclair qui le frôla quand il entra dans la Grande Salle eut le mérite de les lui faire oublier. Le plafond enchanté était plus déchaîné que jamais. Sa foudre tombait de plus en plus bas et de plus en plus souvent. Atsushi rejoignit ses camarades de maison sous le grand dôme que les professeurs mettaient en place, aidés par les septièmes années. Réunir tous les élèves du château sous un seul et même dôme n'était pas aisé et ils étaient tous collés les uns aux autres, mais ils étaient tous trop impatients de connaître la vérité pour y prêter réellement attention.
Les murmures qui parcouraient tout le groupe prirent fin lorsque le directeur Fukuzawa entra, suivi par le professeur Mori, l'Auror Melville, mais également un homme que tous les élèves à l'exception des premières années reconnurent immédiatement. Ses cheveux étaient encore plus gris, son visage encore plus tiré, mais nul doute, il s'agissait bien du ministre de la Magie provisoire, Nathaniel Hawthorne.
Il se positionna à droite du directeur, tandis que Mori prenait place à la gauche de Yukichi. Melville, lui, resta en retrait. L'ancien professeur d'histoire de la magie pointa sa baguette vers sa gorge et lança un Sonorus pour amplifier sa voix – ce qui n'était pas vraiment nécessaire vu qu'ils étaient tous regroupés à portée de voix et que le silence qui régnait était absolu – avant de prendre la parole.
« Chers élèves, si revenir en ce lieu est un plaisir pour moi, j'aurais préféré le faire dans des circonstances plus joyeuses. » Pas un bruit ne venait perturber son discours. Atsushi eut l'impression que l'entièreté de la salle retenait son souffle. « Aujourd'hui, je suis ici pour vous annoncer la mort de l'un d'entre vous. Peut-être était-ce quelqu'un que vous connaissiez à peine. Peut-être était-ce votre camarade de maison, peut-être même était-ce votre ami. Dans tous les cas, jamais ne n'oublierons qu'il est mort bien trop jeune, qu'il avait encore toute la vie devant lui. Et, au nom de tout le ministère, je peux vous assurer que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour attraper, et punir comme il se doit le coupable. »
Il échangea ensuite un regard avec Fukuzawa qui prit la parole à son tour.
« Non, nous n'oublierons pas que Q nous a arraché l'un de nos élèves. Mais je vous demande de ne pas céder à la haine et à la violence. Ce n'est pas...
– Qui est-ce ?! » l'interrompit une voix provenant du fond du groupe, qui fit se retourner tout le monde. Atsushi reconnut Yama, qui se tenait en retrait, les mains crispées autour de ses bras croisés. Fukuzawa ne sembla même pas s'offusquer de l'insolence et baissa la tête. En même temps que sa réponse retentit un violent coup de tonnerre, qui n'étouffa cependant pas le nom prononcé, ni les exclamations d'horreur des élèves, et encore moins le cri que poussa Yamagawa.
« Junsa Sugimoto. Junsa Sugimoto est la dixième victime de Q. »
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