20 | L'heure des explications
Hey hey hey 👀
est-ce que vous êtes prêts pour la r....
révélation ?
bah oui, révélation du coupable, vous pensiez à quoi d'autre ?
bref, avant tout cela je voulais encore une fois vous remercier, déjà pour les 10K de vues parce que c'est juste incroyable ??? je n'aurais même pas osé imaginer atteindre ce nombre de vues quand j'ai commencé à écrire cette ff, alors merci merci merci ❤
je voulais aussi vous remercier pour avoir autant joué le jeu depuis le chapitre précédent et les bonus que j'ai donné, je n'aurais jamais pensé que certains prendraient tout cela autant à cœur et arpenteraient les chapitres de ma ff pour trouver de minuscules détails et découvrir le.s coupable.s x')) vous avez aussi été trèès inspirés en matière de théories, ce qui a d'ailleurs payé puisque certains d'entre vous ont bien avancé dans la résolution du mystère 👀
comme prévu la fin de ce chapitre vous révélera le nom du coupable, êtes-vous prêts à découvrir la réponse mouhaha ?
bref, je vous laisse lire tout ça, le chapitre 21 sortira le 19 septembre, et ce sera l'avant-dernier (;-;) !
Bonne lecture !
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Chapitre Vingt - L'heure des explications
Le souvenir de leurs baisers hantait encore Ryunosuke dans la nuit, plusieurs heures après qu'ils se soient séparés à contre-cœur. Il n'avait absolument pas prémédité ce qui était arrivé, cela s'était simplement fait sous l'impulsion du moment ; de toute façon, Atsushi ne l'avait pas repoussé, et l'avait même embrassé plusieurs fois en retour.
Le Serpentard devait avouer qu'il en était heureux, et qu'il avait apprécié ce contact entre eux. C'était la première fois qu'ils se touchaient aussi directement depuis le début de l'année, et ce contact lui manquait déjà.
Cependant, plus le temps passait, plus sa raison reprenait le dessus, et plus il songeait que cela avait été une erreur. Oui, il avait désiré embrasser le Poufsouffle, mais cela avait probablement été une très mauvaise idée de satisfaire ce désir. Si jamais Atsushi apprenait à quel point il lui mentait depuis le début... Il savait que le jeune homme n'en viendrait sûrement jamais à la détester, mais c'était la perspective de le décevoir qui le faisait se sentir coupable.
Pour la centième fois depuis le début de l'année, il repensa à la soirée où tout avait commencé, à la soirée où il avait pris toutes ces décisions, dont il ignorait encore si elles étaient bonnes ou mauvaises, et il s'interrogea à nouveau. Que ce serait-il passé s'il s'était comporté différemment ce jour-là ? Les choses auraient sûrement été plus simples.
Mais en même temps, il songeait que s'il n'avait pas fait ce qu'il avait fait, il n'aurait sans doute jamais pu se rapprocher autant d'Atsushi. Leur relation serait restée celle qu'elle était avant, c'est-à-dire une relation de camarades, de « je-te-connais-parce-que-tu-es-de-la-même-année-que-ma-sœur », quasi inexistante.
Cela en valait-il la peine ? On lui avait souvent posé la question depuis que son innocence avait été prouvée, et que les gens avaient compris que, même s'il avait pu être manipulé, il protégeait quand même quelqu'un. Il ne répondait jamais, mais il savait au fond de lui la réponse. Rien que pour ça, cela en valait la peine.
Alors qu'il s'accrochait à cette pensée et sombrait doucement dans le sommeil, un léger bourdonnement se fit entendre à côté de son oreille ; le bruit le réveilla complètement, et il se redressa d'un coup. Dans la chambre plongée dans l'obscurité, il ne pouvait pas discerner l'insecte, mais il l'entendait voleter tranquillement autour de son lit.
Il sortit sa baguette et lança un Lumos, l'un des seuls sorts qu'il réussissait parfaitement en informulé. Une boule de lumière jaillit de sa baguette, et illumina son lit, mais ne révéla aucune présence de mouche. Il écarta lentement les rideaux qui séparaient son lit, et parcourut la pièce, en vain. Aucune mouche ne peuplait sa chambre, et les seuls bruits qu'il entendait désormais étaient les protestations de ses camarades de dortoir, que la lumière agressive du sort avait réveillés.
Ryunosuke marmonna un « Désolé », et éteignit sa baguette rapidement, avant de se recoucher. Lorsque le silence revint dans la chambre, il s'attendait presque à entendre de nouveau le bourdonnement de la mouche, mais rien ne résonna. Il finit par se demander s'il n'avait pas rêvé. A moins qu'il ne s'agisse que d'effets secondaires de son séjour à Azkaban. Il finit par conclure que la fatigue avait dû provoquer de petites hallucinations.
Mais au fond de lui, il continuait de se demander si c'était réellement à cause de la fatigue qu'il l'avait entendue, ou si l'Animagus qu'il redoutait de croiser s'était bien rendue à Poudlard.
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Le lendemain matin, après une nuit courte et peu reposante, Ryunosuke se rendit en traînant des pieds dans la Grande Salle pour le traditionnel petit-déjeuner. Son crâne le faisait déjà légèrement souffrir, et il songea que la journée allait être difficile. Il s'installa à la table des verts et argents, toujours aux côtés de sa sœur et de Chuuya, qu'il salua sans énergie ; Gin, qui semblait avoir aussi peu dormi que lui, lui rendit son salut du bout des lèvres. Chuuya avait meilleure mine qu'eux, mais des cernes se voyaient également sous ses yeux azurs.
« J'ai l'impression que tout le monde a bien dormi. » commenta justement ce dernier en dévisageant les deux Akutagawa.
Il attendit quelques instants pour voir s'il obtenait une quelconque réaction, puis sembla comprendre qu'il n'aurait aucune réponse et reprit son repas. Le petit-déjeuner se déroula sans problème, si ce n'est qu'il était silencieux, jusqu'à ce qu'Osamu Dazai fasse son apparition.
Le Serdaigle avait aussi bonne mine que les autres jours et il entra dans la Grande Salle en se faisant remarquer, comme à son habitude, puisqu'au lieu d'aller s'asseoir avec ses camarades de maison, il se dirigea vers la table des Serpentards, et s'assit comme si de rien n'était aux côtés de Chuuya. Celui-ci haussa un sourcil devant son culot.
« As-tu déjà oublié que nos maisons sont rivales ? » lâcha le rouquin. Dazai balaya l'argument d'un geste de la main.
« Je sais, mais j'ai bien le droit de prendre mon petit déjeuner avec toi non ? » Akutagawa trouva l'attention touchante de la part de ce génie égoïste, mais son aîné ne semblait pas l'entendre de cette oreille.
« Tu parles, répliqua-t-il, c'est toi-même qui m'a dit que ce n'était pas la peine de créer encore plus de rumeurs sur nous. Pourquoi tu viens t'installer ici ?
- Ah, Chuuya, pourquoi refuses-tu d'accepter mon affection ? » Voyant que sa tirade tragique laissait son petit ami de marbre, il enchaîna : « Kunikida a remarqué que j'étais resté éveillé une bonne partie de la nuit, et je ne veux pas qu'il me pose de questions. Du coup, je m'installerai également à côté de toi dans nos cours communs.
- La place n'est pas libre, Oda y est installé.
- Et puisqu'Oda est mon ami, il ne verra pas d'inconvénient à me la laisser.
- J'ignore comment il réussit à te supporter, vu ton ingratitude. »
Ryunosuke suivit leur joute verbale sans rien dire. Il se demandait si les deux septièmes années étaient toujours ainsi, même alors qu'ils étaient en couple - et se doutait que la réponse était oui.
« Pourquoi es-tu resté éveillé toute la nuit ? intervint Gin.
- Je réfléchissais au meilleur moyen d'aborder Mori, répondit le Serdaigle avec franchise. J'ai besoin de m'assurer qu'il ne me mène pas en bateau.
- Et comment comptes-tu faire ?
- Si je le savais, je ne serais pas resté éveillé toute la nuit. »
Akutagawa observa du coin de l'œil les professeurs attablés face à eux. Mori discutait avec les professeurs Ôzaki et Ranpo, tout en sirotant ce qui devait être une tasse de café ou de thé. Effectivement, lui parler pour lui soutirer des informations ne serait pas simple. Le professeur de défense contre les forces du mal était une telle énigme qu'il était difficile de savoir ce qu'il pensait, et personne à sa connaissance n'était capable de se rendre compte de s'il mentait ou non. Shizuka Mori le pouvait peut-être, mais c'était sûrement le seul.
« Et j'ai aussi réfléchi à ce dont nous avons parlé, Akutagawa. » ajouta le bleu et bronze avec un regard dans sa direction.
Le susnommé soutint son regard sans rien dire. La veille, lorsque Dazai lui avait montré la lettre de son ami, ils avaient ensuite parlé de ce qu'ils savaient personnellement sur Junsa Sugimoto. Le Serdaigle lui avait demandé, comme Nakajima plus tard, si Sugimoto était le coupable - la seule différence résidait dans le fait que Ryunosuke ne lui avait pas répondu à lui.
En revanche, il lui avait parlé de ce que Kyôka savait, à savoir que Sugimoto voulait effectivement parler à Atsushi Nakajima avant toute cette histoire. Il avait été à peine surpris d'apprendre que Dazai s'en doutait déjà, même s'il ignorait que le jeune homme avait tenté de soutirer des informations à sa demi-sœur au début de l'année.
Au final, il avait refusé de répondre à la majorité des questions du Serdaigle, mais il savait que celui-ci reviendrait à la charge. Fort heureusement, pour le moment, il était plus concentré sur la conversation qu'il espérait avoir avec Mori, ce qui donnait au vert et argent un peu de répit. Et un peu de temps pour réfléchir à ce qu'il voulait lui dire.
« Au fait, reprit Dazai, tu as parlé de tu-sais-quoi à Nakajima ? » Akutagawa n'eut pas beaucoup de mal à déterminer que le Serdaigle s'adressait à lui. Les deux autres Serpentards de la conversation le dévisagèrent avec étonnement.
« Ouais. » répondit simplement l'aîné de la fratrie Akutagawa. Il n'avait pas vraiment l'intention de détailler ce qu'il s'était passé ensuite.
« Vous avez parlé ? demanda Gin en fronçant les sourcils. Quand ça ?
- Hier soir, je l'ai croisé dans une salle calme. On a discuté. » Sa sœur continua de le regarder avec un air suspicieux.
« Vous avez discuté ? » répéta Dazai, un sourire aux lèvres.
Akutagawa ignora volontairement le sous-entendu et termina son petit-déjeuner. Alors qu'il s'apprêtait à partir, deux silhouettes se dirigèrent vers leur table ; Oda et Atsushi s'installèrent tant bien que mal à leurs côtés, comme si de rien n'était.
« Vous confondez notre table avec Les Trois Balais ? souligna à nouveau le capitaine de Serpentard. Il ne manque plus que les Gryffondors et toutes les maisons sont assises à la même table.
- Et alors ? lâcha Dazai, ce n'est pas interdit par le règlement.
- Niveau discrétion, c'est raté par contre, commenta Gin en voyant que tous les élèves de la Grande Salle murmuraient en leur jetant des regards en coin.
- J'ai une bonne raison, répliqua Oda. J'ai du nouveau au sujet de Tachihara. »
La seule fille de la tablée se retourna vivement vers lui, subitement plus intéressée par ce qu'il avait à dire. Les trois autres jeunes hommes se redressèrent et regardèrent Oda avec attention ; Atsushi resta en retrait, il savait visiblement déjà ce qui allait suivre. Son regard croisa celui de Ryunosuke et il lui sourit doucement.
« Ta mère t'a appris des choses ? interrogea Dazai.
- Je lui ai parlé hier en utilisant la cheminée du dortoir. Premièrement, pour tes questions, déclara le jaune et noir en s'adressant à son ami d'enfance, elle va essayer d'obtenir la liste des membres de la Milice. Quant à ceux qui devaient être interrogés par Alcott, il y a Nakajima, Yamagawa - qui n'est pas venue -, Akutagawa et Poe.
- Tu as été interrogé par Alcott ? releva Gin à l'intention de son frère.
- Il faut croire. » lâcha le concerné.
Il avait été interrogé par trois Aurors en même temps, et aucun d'entre eux n'avait daigné se présenter, alors il ne savait absolument pas quels étaient leurs noms. L'un d'eux était Melville, et il y avait effectivement une femme dans le groupe , mais il n'avait pas immédiatement supposé que c'était Alcott.
« Il y a Poe aussi ? répéta Dazai. Je pourrais lui demander s'il n'a pas vu quelque chose. Il est assez observateur.
- Et au sujet de Tachihara ? reprit Gin, visiblement désireuse de savoir ce qu'Oda avait appris.
- Le ministère voulait le condamner à Azkaban, mais ils ont décidé de d'abord l'interroger pour savoir s'il n'était pas en possession d'informations utiles.
- Et ? Interroga Chuuya.
- Ils n'ont appris qu'une chose : Tachihara était sous Imperium. »
Gin lâcha un cri de triomphe, tandis que les autres hochaient la tête. Dans ce cas, le Gryffondor bénéficiait de larges circonstances atténuantes.
« Il ne sait rien, ce qui fait que l'enquête est toujours figée, mais ils ne pourront pas le condamner à Azkaban. »
Ryunosuke observa sa petite sœur, dont le visage s'était illuminé à cette nouvelle. Elle semblait sincèrement ravie de ce retournement de situation. Il était content lui aussi ; il se fichait bien du sort de Tachihara, mais voir sa sœur heureuse lui convenait.
Il s'autorisa ensuite à observer Nakajima qui n'avait rien dit ; leurs regards se croisèrent de nouveau, et il lui sourit une nouvelle fois. Le Serpentard lui rendit un léger sourire, en espérant que personne ne le regardait à ce moment-là.
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« Donc, monsieur Dazai, que puis-je faire pour vous ? »
Mori croisa les mains au-dessus de son bureau et adressa un grand sourire effrayant à Dazai, assis face à lui. Celui-ci conserva son calme, il s'était préparé ces deux derniers jours à cet entretien et il était en pleine possession de ses moyens.
« J'ai vraiment besoin de vous le dire ? »
Il avait décidé de jouer d'emblée cartes sur table, et d'être franc avec le professeur. Ce dernier pensait sûrement que son élève ignorait sa particularité - à moins que son ancêtre ne lui ait tout expliqué - et comptait probablement s'en servir à son avantage ; Dazai avait bien l'intention de lui faire comprendre que non.
L'homme aux cheveux foncés fronça un bref instant les sourcils, et le Serdaigle devina qu'il sondait son esprit pour voir ce qu'il savait exactement. Il n'avait jamais pris de leçons d'occlumencie, mais il avait passé toute la nuit précédente à lire des manuels à ce sujet, et pensait avoir assimilé les bases. Bien sûr, sans pratique, cela restait compliqué, mais il voulait rester confiant.
« Je vois que vous en savez long, commenta le professeur de DCFM au bout d'un instant. Mon ancêtre est visiblement très bavard. » Il jeta un coup d'œil accusateur à un cadre photo sur son bureau, et Dazai devina qu'il s'agissait d'une autre demeure de Shizuka Mori.
« Vous savez donc de quoi je suis venu vous parler.
- De beaucoup de choses visiblement, sourit narquoisement Mori. Vous avez l'air de penser que j'en sais beaucoup sur cette triste affaire. »
Il attrapa une tasse de café qu'il porta à ses lèvres ; son regard rosé ne quitta pas le Serdaigle des yeux.
« Vous êtes suspecté d'avoir tué Mallowan.
- Non. Je suis suspecté d'être le complice de son tueur.
- Vous savez de qu'il s'agit.
- En effet.
- Donc c'est la vérité, vous êtes complice. » Les yeux de l'homme étincelèrent étrangement.
« Monsieur Dazai, faites-vous partie de ces gens qui pensent que chacun est tout noir ou tout blanc ?
- Être coupable est tout noir, innocent tout blanc, et complice tout gris. » répliqua le brun. Son professeur gloussa à cette remarque. « Nakajima vous a vu parler à un elfe de maison. Vous saviez pour la bombe.
- C'est exact. C'est moi qui l'ait placée d'ailleurs. »
Dazai écarquilla les yeux, surpris par l'aveu du professeur. Celui-ci continuait de siroter son café comme si de rien n'était, comme s'il ne venait pas de confirmer les soupçons des Aurors et de se condamner.
« Vous..., commença-t-il, mais Mori leva la main pour l'interrompre.
- Monsieur Dazai, je ne suis pas votre ennemi. Je sais qui est le véritable coupable, et les raisons que j'ai de garder son identité secrète sont similaires à celle de monsieur Akutagawa, croyez-le ou non.
- Qui est-ce ? » Ôgai Mori soutint son regard un instant, avant de répondre :
« Êtes-vous sûr de vouloir le savoir ?
- Akutagawa veut que je sache.
- J'ai cru comprendre. Mais vous, désirez-vous également comprendre ? Savoir qui est ce tueur, au risque d'en souffrir ? »
L'interrogation de l'homme ébranla la conviction du Serdaigle. Il avait ses hypothèses concernant l'identité du tueur de Mallowan, mais aucune d'elle ne concernait ses proches. Cependant, d'après l'homme, ce pourrait être l'un d'eux. Néanmoins, dans quelle mesure pouvait-il croire son aîné ? N'était-il pas juste en train de le manipuler ?
« Je ne vous manipule pas, monsieur Dazai. Ma question est sincère.
- Aucun de mes proches n'aurait pu tuer Mallowan.
- Avez-vous au moins les bonnes personnes en tête, pour affirmer cela ?
- Il n'y en pas tant que ça. »
L'homme gloussa de nouveau sans rien ajouter. Dazai sentait le doute s'installer dans son esprit, et remettre en question toutes ses hypothèses. Il serra les poings à ce constat ; en quelques minutes d'entretien, Mori avait réussi à l'ébranler. Il inspira longuement pour se calmer, et reprit :
« Et je veux quand même savoir. Je veux comprendre ce qu'il s'est passé ce soir-là, et pourquoi vous tentez à ce point de cacher la vérité. » Les yeux de Mori restèrent un instant fixés sur lui, comme s'ils sondaient son esprit - et c'était sûrement le cas - puis le professeur se pencha vers lui et murmura :
« Les murs ont des oreilles, à Poudlard plus qu'ailleurs. Renseignez-vous sur ceux qui ont autrefois porté de l'intérêt à Q, et la réponse s'imposera à vous. »
Dazai observa l'homme sans rien dire, avant de hocher la tête. Il n'obtiendrait rien de plus de son aîné, il le savait. Et d'une certaine façon, il avait déjà obtenu ce qu'il était venu chercher, même si c'était toujours sous la forme de devinettes. À moins que Mori ne lui ait menti, il se rapprochait de la vérité.
Alors qu'il remontait dans sa salle commune, son esprit tournait à toute vitesse. Il avait effectué quelques recherches sur Q lorsqu'il avait obtenu son véritable nom, et il avait appris une chose importante : le jeune garçon avait tué ses parents, puis été envoyé dans un hôpital psychiatrique. En se concentrant sur les personnes entrées en contact avec le garçon pendant cette période, il trouverait sûrement la personne dont Mori voulait parler.
Il gravit les escaliers rapidement, pressé de rejoindre la salle commune afin d'envoyer une lettre à Kenji au plus vite, pour qu'il puisse consulter les dossiers. Le jeune moldu lui était d'une grande aide car il ne pouvait pas quitter l'enceinte du château en dehors des vacances - et le passage secret qu'il avait utilisé précédemment avait été condamné - et était donc limité pour ses recherches. Son ami pouvait cependant plus facilement se renseigner, et puisqu'il adorait voyager, cela ne le dérangeait pas de partir à l'autre bout de l'Angleterre pour cela.
La perspective de tout savoir faisait déferler un flux d'adrénaline dans ses veines. Cette fois-ci, il tenait le bon bout, il en était certain. Il remisa ses doutes dans son esprit par la même occasion. Pour le moment, il devait rester concentrer. Il aviserait lorsqu'il saurait de qui il s'agissait.
De plus, cette recherche effrénée du coupable, cette sensation de comprendre petit à petit ce qui s'était passé, tout cela lui rappelait son désir de devenir Auror, et lui faisait repenser à ses motivations premières, qu'il avait souvent oubliées. Même si les Aurors n'étaient pas des super-héros, même si leur métier n'avait souvent rien d'incroyable, il voulait toujours en devenir un. Parce qu'être Auror, même si c'était une profession souvent ingrate, c'était parfois protéger des vies, et en améliorer d'autres grâce à ses capacités.
Auror, il pourrait protéger Chuuya, Oda et ceux qui compteraient pour lui dans un futur proche et lointain. Auror, il pourrait faire bouger les choses. C'était ce qui importait au fond.
Alors, peu importe s'il devait en souffrir, il trouverait et révélerait à tous l'identité du tueur de Mallowan. Parce que cela lui permettrait de faire ses preuves pour devenir Auror. Et parce que c'était un premier pas vers son objectif.
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La semaine qui suivit sa discussion avec Mori et l'envoi de sa lettre à Kenji lui parut interminable. Il ne cessait de guetter sa chouette, dans l'espoir de la voir revenir avec une réponse de son ami d'enfance. Malheureusement, les jours se suivaient sans que le moldu blond ne se manifeste.
« Tu ne comptes vraiment pas me dire ce que tu attends avec tant d'impatience ? » finit par s'agacer Chuuya au bout du sixième jour, alors qu'ils se promenaient tous les deux dans le parc du château.
« Je te dirais tout lorsque je serais fixé Chuuya, je te le promets. »
Il avait choisi de ne pas complètement résumer sa conversation avec Mori à ses amis, passant sous silence le fait qu'il allait bientôt savoir qui avait tué Mallowan. Il avait bien compris le message de Mori : il était dangereux d'ébruiter la moindre chose au sujet de cette affaire qui empoisonnait le monde des sorciers.
Oda et Chuuya avaient cependant bien compris qu'il y avait plus que cela, et si son petit ami ne s'était pas beaucoup plaint, Dazai savait qu'il était blessé par cette décision.
« Je finis par espérer à mon tour que tu reçoives cette lettre, lâcha le jeune homme au bout d'un instant.
- Comment sais-tu que c'est une lettre ?
- Parce que chaque matin tu fixes les hiboux et les chouettes apportant du courrier, et que lorsque tu ne reçois que la Gazette, tu tires une tête de trois pieds de long. Ce n'est pas parce qu'on ne mange pas à la même table que je ne m'en rends pas compte. »
Dazai esquissa un petit sourire, ravi au fond de lui de constater que son petit ami l'observait lors des repas.
« J'attends une lettre de Kenji, finit-il par déclarer, estimant que ce n'était pas une information capitale.
- J'ai peur d'en savoir la raison.
- Avec un peu de chance, je pourrais bientôt te le dire. » Chuuya garda le silence quelques minutes avant de changer de sujet :
« Tu sais ce que j'ai vu hier soir ?
- Pas encore, mais je le saurai bientôt. » Chuuya rit légèrement.
« J'ai vu Akutagawa entrer dans une salle de classe vide, et Nakajima le suivre quelques minutes plus tard. » Les yeux de Dazai s'illuminèrent devant cette information.
« Enfin ! » Sa réponse fit rire de nouveau son petit ami.
« Ils ont dû dire la même chose pour nous. »
Dazai acquiesça, un petit sourire aux lèvres. C'était probable oui, surtout qu'au fond, les deux cinquièmes années ne s'étaient rapprochés que cette année, avant ils ne se parlaient même pas.
« Nakajima et Akutagawa..., finit-il par lâcher. C'est une association intéressante quand même.
- Comment ça ?
- Nakajima est du genre souriant, insouciant, naïf, et j'en passe. Quant à Akutagawa... C'est tout le contraire.
- Tu dis cela comme si on se ressemblait, nous deux. » Dazai dut reconnaître que le Serpentard n'avait pas tort. Eux aussi avaient beaucoup de différences. « Dans tous les cas, c'est une bonne chose pour eux deux.
- Tu l'as dit à Gin ?
- Pas encore. Je me suis dit que tu voudrais voir ça. »
Les deux compagnons rirent de nouveau à la perspective de voir la réaction de Gin lorsqu'elle apprendrait que son asocial de grand frère avait quelqu'un en vue. Cette scène promettait d'être mémorable.
Et puis, rire leur faisait du bien. Dazai pouvait presque oublier tous ses tourments de ces derniers jours. Cette discussion insouciante sur les relations de leurs camarades... Il aurait presque pu croire que c'était un jour normal au cours de sa septième année normale, et qu'aucun évènement tel que la mort de Mallowan ou celle de Q n'avait perturbée cette dernière année à Poudlard.
Pourtant, le retour à la réalité se fit encore plus vite qu'il ne le pensait : un battement d'ailes attira brutalement leur attention, et la chouette effraie de Dazai apparut dans leur champ de vision, une lettre attachée à la patte. Son rire se figea dans sa gorge, et sous le regard surpris de Chuuya, il attrapa avec vivacité la missive rapportée par son animal de compagnie.
La lettre provenait bien de Kenji, et il l'ouvrit rapidement avant de lire les mots de son ami d'enfance.
Dazai,
Woah, ça n'a pas été facile ! J'espère que c'est bien ce que tu voulais, parce que j'ai eu du mal à obtenir cette information ! Au moins, ça m'a permis de voyager : tu as déjà été à Bristol ? C'est là que Q a vécu quand il était plus petit, et c'est aussi là que se situent le poste de police d'où provenaient les policiers qui ont arrêté Q et le cabinet d'avocats qui s'est chargé de le défendre lorsqu'il a été jugé pour le meurtre de ses parents. C'est animé la ville, c'est incroyable !
J'ai eu un peu de mal à obtenir le nom des policiers et des avocats chargés de l'affaire, mais comme tu me l'as conseillé, mettre en avant le fait que mon père est un homme d'affaires a été efficace. Ils n'ont pas besoin de savoir que je ne l'ai jamais vu pas vrai ?? En revanche, pour les infirmières de Sainte-Anne, ça n'a pas marché.
J'espère que la liste t'aidera quand même ! Tiens-moi au courant !
Kenji
En plus de cette lettre, un autre bout de papier était coincé dans l'enveloppe. Dazai le sortit et découvrit le nom de tous les policiers et avocats qui avaient eu un lien avec Q. Il n'y en avait que six, aussi crut-il pendant un instant qu'il n'obtiendrait pas la réponse qu'il désirait. Mais, en lisant le dernier nom, ses yeux s'écarquillèrent et son souffle se bloqua dans sa gorge.
« Oh, par Merlin... » murmura-t-il, tandis que les dernières pièces du puzzle s'imbriquaient parfaitement dans son cerveau.
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Atsushi en était presque certain : quelque chose se tramait à Poudlard. Une tension vive s'était installée au château ces derniers jours, et il la ressentait de plus en plus chaque jour. Tout avait commencé par un événement qui n'aurait pas dû surprendre, mais qui l'avait fait - une dispute entre les deux élèves les plus populaires du château, qui formaient accessoirement un couple depuis quelques semaines - et la situation avait empiré ensuite.
Lorsqu'il avait entendu les premières rumeurs sur la dispute entre Dazai et Chuuya, il avait d'abord pensé qu'il s'agissait d'une information exagérée et amplifiée, éloignée de la vérité. Pourtant Oda l'avait confirmé : les deux capitaines s'étaient copieusement engueulés dans le parc de Poudlard. La nouvelle avait surpris l'argenté, même si au fond ce n'était pas quelque chose de si extraordinaire pour les deux septièmes années. Il pensait juste que, depuis qu'ils sortaient ensembles, leurs rapports s'étaient améliorés.
Quoiqu'il en soit, Oda savait visiblement à quel sujet ils s'étaient disputés, mais il n'avait pas voulu le révéler aux autres élèves. Atsushi, comme la plupart des élèves, avait accepté cette décision, mais Yamagawa et quelques autres avaient protesté, arguant qu'il y avait trop de secrets dans cette école. Le résultat : des éclats de voix qui avaient tant résonné dans les couloirs que le professeur Mitchell les avait entendus, plaçant donc en retenue tous ceux qu'elle avait trouvé sur le lieu de l'altercation.
Les innocents comme Atsushi avaient tenté de prouver qu'ils n'étaient pas impliqués, mais Mitchell n'avait pas changé d'avis et avait maintenu la retenue des vingt-deux élèves présents dans le couloir. Une décision qui avait également entraîné des tensions, entre ceux qui avaient vraiment crié et ceux qui n'avaient rien à voir avec cela.
Pour ne rien arranger, le directeur Fukuzawa avait fini par révéler aux élèves du château ce qui était arrivé à Tachihara, et les décisions prises par le gouvernement à son sujet - une détention provisoire dans les bureaux du Ministère en attendant une décision définitive, rendue par un juge. Beaucoup de Gryffondors avaient protesté, demandant le retour de leur camarade ; d'autres avaient contré en déclarant que c'était un tueur.
La discussion s'était finie en débat, ramenant au passage sur la table le cas d'Akutagawa, et provoquant une nouvelle fois des tensions entre ceux qui soutenaient complètement le vert et argent, et tous ceux qui estimaient qu'il restait complice et que si Tachihara restait en détention, alors il devrait l'être également.
Cette suite d'évènements qui s'étaient déroulés en l'espace de quatre jours avait plongé le château de Poudlard dans une atmosphère électrique, qu'Atsushi trouvait de plus en plus étouffante.
« D'une certaine manière, lâcha Akutagawa lorsqu'il lui confia ces pensées, il y a toujours eu une atmosphère électrique depuis la rentrée. Mais c'est vrai qu'on la ressent énormément ces derniers jours.
- La dispute de Dazai et Nakahara a tout déclenché au final, soupira le jaune et noir. Tu en sais un peu plus à ce sujet ?
- ... » Ryunosuke garda le silence, et Atsushi lui jeta un regard mi-surpris, mi-accusateur.
« Tu sais pourquoi ils se sont disputés. » C'était une affirmation, que le Serpentard ne démentit pas.
« C'est compliqué, répondit celui-ci en secouant la tête.
- C'est toujours compliqué. » marmonna le Poufsouffle.
Ryunosuke ne répondit rien et se contenta de fixer le paysage qui s'étalait devant eux. Ils étaient montés en haut de la tour d'astronomie, cherchant un peu de calme.
« Ils se sont réconciliés ?
- Pas que je sache, répondit en soupirant le jeune homme aux cheveux bicolores. Ils sont tous les deux têtus alors, ça peut encore durer longtemps.
- Oda n'a pas l'air d'approuver cela, commenta avec un petit sourire le jeune homme aux cheveux argentés.
- Je le comprends. J'ignore comment il parvient à les supporter tous les deux depuis si longtemps. »
Atsushi acquiesça, et posa sa tête sur l'épaule de son compagnon. Il appréciait la sérénité des moments qu'ils passaient ensembles, même s'il sentait parfois une certaine réserve du côté du Serpentard, qu'il ne savait pas exactement comment interpréter. Était-ce de la timidité ? Ou autre chose ?
« Vous voilà ! » Une voix résonna derrière eux, brisant le moment paisible qu'ils partageaient. Atsushi se releva rapidement, pour croiser le regard neutre de Gin, qui ne semblait pas surprise de les trouver ainsi.
« Quelque chose ne va pas ? s'enquit son frère.
- Dazai te cherche, répondit-elle, et c'est très urgent à priori. Et, étant donné qu'il a décidé de rester devant notre salle commune le temps que tu reviennes, c'est d'autant plus urgent parce que l'entraînement de Quidditch se termine dans une dizaine de minutes.
- Et donc Nakahara va bientôt revenir, compléta Ryunosuke. J'arrive. »
Il se tourna vers Atsushi.
« Désolé, lâcha-t-il à mi-voix.
- Ne t'inquiète pas. On se verra plus tard. »
Le bicolore hocha la tête, puis suivit sa sœur dans les marches redescendant jusqu'aux couloirs. Le Poufsouffle les regarda s'éloigner, une vague appréhension lui serrant la poitrine. Maintenant qu'il n'était plus avec le Serpentard, il sentait de nouveau cette tension omniprésente dans le vieux château.
Il balaya la pièce vide du regard, presque surpris qu'aucune vision ne vienne le tourmenter. C'était en général dans ces moments-là qu'elles ressurgissaient sans prévenir. Pourtant, rien, pas le moindre fragment n'envahit son esprit. Ni cela, ni la voix de Junsa. Peut-être commençait-il à aller mieux ?
Il se résolut à redescendre à son tour, pour retourner dans la salle commune des Poufsouffles. Lorsqu'il parvint aux tonneaux qui en masquaient l'entrée, il manqua cependant de heurter quelqu'un, qui n'était d'autre que Yamagawa.
« Oh, désolée Atsushi. » s'excusa la jeune femme en le reconnaissant. Elle semblait un peu plus... calme que ces derniers jours, nota son ami d'enfance. Il remarqua aussi qu'elle tenait une lettre dans ses mains.
« Qu'est-ce que c'est ? » lui demanda-t-il en désignant la lettre. Étrangement, Yama se raidit et détourna le regard.
« Une lettre de ma mère, répondit-elle, mais cela sonnait faux aux yeux du jeune homme.
- Vraiment ? ne put-il s'empêcher d'insister.
- Bien sûr ! Tu ne crois quand même pas que je vais te mentir ? s'agaça immédiatement son amie.
- Non mais... Ta mère ne t'écrit presque jamais et...
- Et quoi ? Elle l'a fait pour une fois, ce n'est pas non plus inconcevable ! Je n'arrive pas à croire que tu me soupçonnes ! »
Yama s'éloigna sur ces mots chargés de colère, laissant Atsushi sans voix. Qu'est-ce qui n'allait pas avec son amie ces derniers temps ?
Lorsqu'il retourna dans son dortoir, une autre chose le troubla. Sa valise, posée comme d'habitude aux pieds de son lit, semblait un peu moins bien fermée que la dernière fois qu'il l'avait observée. En l'ouvrant, il constata en effet qu'un livre avait changé de place ; livre qui lui servait à recouvrir l'album de Junsa. Quelqu'un l'avait-il consulté en son absence ? La seule personne susceptible de le faire serait Yama.
Mais... pourquoi, par Helga, aurait-elle fait cela en secret ? Il lui aurait suffi de lui demander, il l'aurait laissée le regarder. Un malaise s'installa de nouveau en lui. L'attitude de Yama avait changé ces derniers temps. Il avait d'abord mis cela sur le compte du deuil mais... était-ce vraiment cela ?
Il replaça le livre correctement, et referma sa valise avant de la remettre à sa place. Son esprit était envahi de pensées, et il songea qu'il ne savait toujours pas si Dazai avait pu parler à Mori ou non. Puisque le Serdaigle ne les avait pas « réunis » de nouveau, il supposait que non, ou alors que la discussion n'avait pas été fructueuse.
Alors qu'il s'asseyait sur son lit, se demandant si Ryunosuke et Dazai étaient encore tous les deux, en train de discuter, Oda vint le trouver. L'espace d'un instant, Atsushi crut qu'il allait lui parler du prochain match de Poufsouffle, contre Serpentard, mais le visage de l'auburn était plus sérieux.
« Je viens de voir Dazai, déclara-t-il, ce qui répondit à la question du gris, il veut qu'on se retrouve une nouvelle fois pour discuter de ce qu'il a appris avec Mori. » Donc, finalement, les deux hommes avaient parlé.
« Maintenant ?
- Demain soir, après le repas. Dans la salle de défense contre les forces du mal.
- Dans la salle de Mori ? Il sera là ? » Oda haussa les épaules d'un air désabusé.
« Je ne sais pas. Je ne lui ai pas posé trop de questions, on sera fixés demain de toute façon. Je peux compter sur toi pour faire passer le message à Yamagawa ? » Atsushi acquiesça.
« Pas de problème. »
Il garda ses doutes pour lui. Pas besoin de les partager avec son aîné alors qu'ils n'étaient pas fondés. L'attitude étrange de Yama ne voulait peut-être rien dire. Oda lui sourit, satisfait.
« Oda ? l'interpella Atsushi alors qu'il s'apprêtait à quitter la pièce.
- Oui ?
- Dazai et Nakahara... Ils se sont réconciliés ? » Si une réunion avait lieu le lendemain, c'était probable non ?
« Je ne crois pas. Ils ont plutôt intérêt à bien se tenir demain. Je commence à en avoir assez de leurs bêtises. » soupira le septième année, et son cadet eut le sentiment qu'il valait mieux pour les deux jeunes hommes qu'ils restent calmes le lendemain...
.:.
Le lendemain soir, Atsushi se rendit avec Yama dans la salle de défense contre les forces du mal. Ils n'avaient pas abordé de nouveau le sujet de leur « dispute » de la veille, et leurs rapports étaient redevenus amicaux. Lorsqu'ils poussèrent la lourde porte de la salle, ils constatèrent deux choses. Tout d'abord qu'ils étaient les derniers à arriver, et ensuite que de nouveaux venus étaient présents.
En plus de Dazai, Oda, Chuuya et des deux Akutagawa, le directeur Fukuzawa, le professeur Mori, l'Auror Melville, et même le ministre Hawthorne étaient présents. Atsushi s'attendait presque à voir la ministre moldue sortir d'un coin de la salle.
« Tiens, bonsoir, monsieur Nakajima, mademoiselle Yamagawa, les salua le directeur avec un petit sourire.
- Sommes-nous au complet maintenant, monsieur Dazai ? demanda Mori, son insupportable sourire aux lèvres, comme s'il connaissait déjà la réponse.
- Je crois bien professeur.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? interrogea Yama d'un ton critique. Pourquoi sommes-nous aussi nombreux ?
- Parce que ce que j'ai à dire intéressera aussi nos professeurs. » répondit Dazai avec un petit sourire.
Le regard d'Atsushi passa sur les quatre adultes de la salle , qui semblaient attentifs à ce que leur élève avait à dire. Il se demanda brièvement ce que le Serdaigle avait bien pu leur raconter pour les faire venir - surtout le ministre !
« Vous êtes décidément fort en mise en scène, monsieur Dazai, commenta justement le ministre Hawthorne. Combien de minutes comptez-vous nous faire attendre avant de nous dire pourquoi vous nous avez tous réunis ici ?
- Merci pour le compliment monsieur ; rassurez-vous, je vais vite tout vous expliquer. » Son regard se posa brièvement sur Chuuya lorsqu'il prononça ces mots. Le rouquin soutint son regard sans ciller.
« Tout, c'est-à-dire ? S'enquit Melville.
- Tout, depuis le meurtre de Mallowan jusqu'à aujourd'hui. Sans oublier le nom du coupable. »
Atsushi sentit les battements de son cœur s'accélérer. Était-ce la vérité ? Dazai avait-il réellement découvert ce que le ministère cherchait depuis un an et demi ? Melville semblait aussi sceptique que lui.
« Si c'est une blague monsieur Dazai, commença-t-il avant d'être coupé.
- Ce n'en est pas une. Dans quelques minutes, vous saurez qui de nous est le coupable.
- Dazai, intervint Oda d'un ton tendu, tu insinues que le coupable est parmi nous ?
- Je ne l'insinue pas, c'est la vérité. »
Tous les élèves présents pâlirent.
« C'est une blague ? s'agaça Chuuya. Tu crois sincèrement que l'un d'entre nous aurait pu tuer Mallowan ?
- Je n'aurais jamais pu le croire, répondit doucement Dazai, mais les preuves m'ont montré que c'était pourtant le cas.
- Dazai. » intervint Ryunosuke, qui hésita un long moment après avoir interpellé le septième année. Il parut chercher ses mots, et son interlocuteur prit la parole.
« Il faudra que tu me pardonnes, Akutagawa. Je sais tout ce que tu as fait pour garder ce secret... Mais il faut que la vérité éclate.
- Dazai, tu sais comme moi que c'est injuste.
- Je sais. Mais il est temps que cela cesse, cette guerre stupide entre sorciers et moldus. »
Les autres personnes présentes suivaient leur conversation avec un intérêt mêlé de crainte.
« Crachez le morceau, monsieur Dazai, s'emporta soudainement Melville. Cette comédie a assez duré.
- Rien ne presse Herman, intervint Fukuzawa. Laisse donc à ces enfants le temps de se préparer. » L'Auror tourna un regard stupéfait vers son ami. « Tu sais ?
- Qui est le coupable ? Oui. » Cette fois, ce fut Akutagawa qui tourna un regard stupéfait vers son directeur.
« Vous savez ?
- Je lui ai dit. » répondit Mori, qui avait repris son air sérieux.
Atsushi tentait vainement de suivre ce qui se produisait devant ses yeux. Ils savaient... Tous savaient déjà qui était le tueur... Alors, pourquoi faire tant de mystère ?
« Je ne comprends plus rien, finit par souffler Chuuya, traduisant la pensée générale.
- Les explications vont venir, répondit Dazai.
- Donnez-nous le nom du coupable d'abord, ordonna Hawthorne.
- Uniquement si vous me promettez de ne pas l'arrêter tout de suite.
- Vous voulez lui laisser une chance de s'échapper ?
- Non. Je veux lui donner une chance de comprendre. » Gin finit par intervenir :
« Par Merlin, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? »
Dazai garda son regard fixé sur le ministre de la Magie, qui finit par acquiescer lentement, signifiant son accord. Il se retourna ensuite vers ses camarades, qui le fixaient tous avec appréhension. Atsushi sentait son cœur battre de plus en plus vite.
« Dazai. » La voix de Ryunosuke restait ferme, mais elle avait perdu de son habituel ton impératif. « Ne fais pas ça.
- Pardonne-moi, Akutagawa. » répondit simplement Dazai, avant de sortir sa baguette.
Atsushi observa immédiatement les autres élèves présents, pour voir celui qui sortirait sa baguette également. Le coupable allait bien essayer de se défendre pas vrai ? Le bleu et bronze leva sa baguette, avant de l'agiter, lançant un informulé qui accentua la tension de la pièce. Rien ne se produisit sur le coup, aussi tous échangèrent des murmures intrigués.
« Le coupable... Celui qui a tué Mallowan... » L'espace d'un instant, Atsushi eut le sentiment qu'il hésitait, comme pris soudainement de remords. Mais cela ne dura qu'un bref instant, et le jeune homme reprit : « Le coupable est... »
Le brun ne finit pas sa phrase, ou du moins Atsushi ne l'entendit pas. Des cordes sorties de nulle part apparurent et l'attachèrent brusquement, le plaquant par la même occasion contre le mur le plus proche.
Sous le choc, il ferma brièvement les yeux, et lorsqu'il les rouvrit, tous les sorciers avaient le regard posé sur lui.
« ... Atsushi Nakajima. » termina Dazai d'un ton ferme.
Le souffle coupé par l'accusation insensée, Atsushi posa un regard paniqué sur son petit ami, cherchant un réconfort. Mais Ryunosuke détourna le regard, ses yeux gris emplis de remords. Ses lèvres formèrent doucement un mot, un simple mot qui brisa plus que jamais le cœur du Poufsouffle.
Désolé.
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