1O | Le calme avant la tempête

Bonjouuur/Bonsoiiir !
IL FAIT FROID ! voilà ma réflexion philosophique du jour. Je sais qu'on est en janvier mais on gèle trop bon sang ;;
Sinon j'espère que vous allez bien et que vous supportez le froid :) Vous êtes prêts à me spammer de commentaires ? :')
D'ailleurs, MERCIIII (comme toujours) pour les 1,7K de vues j'ai littéralement bug en voyant ça je djjddj J'ai droit aux 2K avec ce chapitre ? :')
Comme pour le précédent chapitre, je vous mets les remerciements ici -> et je vous laisse lire ! Ce chapitre est, comme prévu, le dernier de la première partie, on rentrera donc dans la deuxième moitié de l'histoire à partir du prochain chapitre.

Je précise que j'ai un bunker pour me protéger de vos attaques suite à la fin de ce chapitre :0 pas de haine envers moi svp :)
Le prochain chapitre sortira le 21 février pour l'anniversaire de Emelynn21 par le plus grand des hasards :')

Comme pour le chapitre 09, je vous réponds à tous demain parce que mon téléphone va pas assumer sinon jdjddj

Bonne lecture !

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Chapitre Dix - Le calme avant la tempête

Le mois de novembre se termina en douceur à Poudlard, avec le match Serdaigle/Poufsouffle qui eut lieu le dernier week-end. Le match se conclut par la victoire attendue de la maison bleu et bronze, à la grande déception des jaune et noir. Malgré leurs efforts, ils ne parvinrent pas à arracher la victoire à la maison qui dominait la coupe depuis plusieurs années et qui l'emporta avec 200 points de plus, prenant par la même occasion la tête de la coupe.

Puis décembre arriva, amenant avec lui les premières neiges et le froid glacial de l'hiver, particulièrement marqué cette année-là. La neige s'abattit sur le château, et très rapidement les entraînements de Quidditch devinrent un sport extrême. Ils furent même suspendus durant une semaine en raison des températures négatives qui s'étaient installées. D'autres cours, tel que soin aux créatures magiques, furent perturbés par cet épisode inattendu de froid.

Malgré ces petits inconvénients, la vie continuait tranquillement son cours à Poudlard. Les méfiances des parents vis-à-vis du refus de Fukuzawa de fermer l'école se dissipèrent petit à petit, grâce au calme plat qui s'était installé. Même dans le monde moldu, les violences s'étaient calmées, motivées par une annonce faite à la fin du mois de novembre par le gouvernement britannique moldu : un nouveau premier ministre allait être désigné.

La reine avait pris son temps pour le choisir, mais elle avait arrêté son choix, et le nouveau titulaire prendrait son poste au début de l'année 1998. Toute la communauté sorcière qui ne voulait que la paix retenait son souffle, impatiente de pouvoir engager les conversations avec leur nouvel interlocuteur et espérant pouvoir aboutir à une paix.

Le premier ministre Hawthorne devait d'ailleurs rencontrer son homologue dès le 2 janvier, jour de sa nomination. Il avait souhaité procéder à cette rencontre au plus vite, et le futur premier ministre avait semblé approuver son initiative. La rencontre était donc fixée, ils n'avaient plus qu'à attendre.

Le calme était également revenu à Poudlard. Les morts étaient encore dans les esprits, mais une nouvelle préoccupation était apparue chez les élèves : la fête de Noël qui arrivait, et les vacances qui leur étaient accordées à cette occasion. Presque deux semaines dans leur famille, voilà qui avait de quoi les mettre en joie ! Et au pire, s'ils ne pouvaient pas rentrer chez eux, ils pouvaient profiter du grand repas de Noël organisé par l'école.

Une nouvelle année s'apprêtait à débuter, attendue avec excitation par tous. Serait-elle meilleure que la précédente ? Ils l'espéraient.

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Ryunosuke souleva sa valise, soufflant d'exaspération contre son poids. Il avait essayé de ne prendre que le strict minimum, pourtant elle lui paraissait bien lourde. Il s'étirait, tentant de chasser la douleur dans ses muscles, quand une main surgit et attrapa sa valise sans trop de difficultés.

« Besoin d'aide ? » proposa Chuuya qui était arrivé derrière lui.

Le noir hésita à l'envoyer balader mais se ravisa. Il n'était pas contre un peu d'aide et il appréciait plutôt le rouquin. Si cela avait été quelqu'un d'autre, il aurait refusé.

« Alors comme ça tu rentres chez toi pour Noël ? demanda le septième année alors qu'ils montaient dans le grand hall du château.

- Ma mère m'a forcé la main. » expliqua le noir en haussant les épaules. Le capitaine de l'équipe de Quidditch rit légèrement.

« Tu devrais dire ça à la Gazette, ils te verraient peut-être autrement que comme un dangereux criminel.

- Je préfère garder cette information pour moi, j'ai une réputation à entretenir. » répliqua Ryunosuke, pince-sans-rire.

Ils s'engagèrent ensuite dans le parc de Poudlard, encore recouvert de neige.

« Tu restes à Poudlard ? demanda-t-il, remarquant que Chuuya n'avait pas de valise avec lui.

- Ma mère m'a dit de faire comme je voulais, alors j'ai choisi de ne pas rentrer, expliqua ce dernier. L'ambiance est tellement lourde chez moi que je préfère encore rester ici.

- J'ai entendu dire que Dazai restait aussi. » déclara innocemment le noir.

Son interlocuteur lui jeta un regard inquisiteur, comme pour essayer de savoir s'il y avait un quelconque sous-entendu dans sa déclaration. Évidemment qu'il y en avait un, il ne parlait peut-être pas beaucoup, mais il était observateur, et il avait bien remarqué que ces deux-là semblaient se tourner autour depuis des années.

Chuuya le fixa un instant avant de choisir une approche neutre.

« J'ai entendu ça oui. Moi qui voulais passer un Noël tranquille... » Son ton était assez calme ce qui contredisait sa protestation. « Au moins, Steinbeck et les Tanizaki rentrent chez eux, je n'aurais pas à supporter leurs regards noirs pendant deux semaines.

- A la place, tu auras les réflexions agaçantes de Dazai.

- J'ai un allié, Oda reste aussi.

- Ah oui ? Je pensais qu'il rentrerait chez lui.

- Il ne veut pas croiser son ami. Sakaguchi Ango. Et de toute façon, sa mère travaille le soir du réveillon à ce qu'il m'a dit. »

Ryunosuke acquiesça. Il pouvait comprendre les raisons du Poufsouffle. Ils arrivèrent au niveau du Poudlard Express, et le cinquième année récupéra sa valise, remerciant le rouquin d'un signe de tête. Sa sœur l'attendait à l'entrée d'un wagon.

« Tu as pris ton temps. » bougonna-t-elle.

Son frère ne releva pas et observa les élèves qui montaient dans le train en saluant leurs camarades qui restaient. Il ne connaissait pas le nom de la plupart d'entre eux, mais repéra dans la foule des silhouettes familières : Higuchi, Nakajima et Kyoka. Les deux premiers montaient dans les wagons, tandis que la dernière saluait ses camarades de Gryffondor qui partaient. Elle ne resterait pas à Poudlard mais rentrerait avec le professeur Ozaki par transplanage une fois que les élèves seraient partis.

Les deux Akutagawa saluèrent une nouvelle fois Chuuya avant de s'installer dans un wagon vide. Ils seraient sûrement tranquilles pendant tout le voyage, personne n'oserait se mettre avec eux. Le trajet jusqu'à Londres se déroula calmement, sans interruption quelconque. Ryunosuke le passa à dormir essentiellement.

Lorsque le train s'arrêta et qu'ils descendirent sur le quai, ils eurent la surprise de constater que quelqu'un les y attendait. Fuku Akutagawa, qui ne passait pas inaperçue avec sa grande robe de sorcière noire, se précipita vers eux quand elle les vit arriver et tenta de leur faire un immense câlin : Ryunosuke se décala assez vite pour l'éviter mais pas Gin qui fut prise dans l'étreinte maternelle.

« Vous m'avez manqué ! »

L'ancien prisonnier sentait que tous les regards étaient sur eux, pour un nombre trop grand de raisons : il était un assassin condamné, accusé de divers meurtres, accompagné de sa sœur qui était en train de mourir étouffée par sa propre mère, qui se démarquait complètement des autres parents sorciers.

Lorsqu'elle se détacha de sa fille, tous purent remarquer à quel point la chef de la famille Akutagawa avait fière allure : ses cheveux noirs tombaient en cascade autour de ses épaules, s'arrêtant au-dessus de ses hanches. Elle portait une longue robe noire ornée d'un dragon gris au-dessus de la poitrine. Dragon que l'on retrouvait sur sa main droite, en chevalière, le symbole qu'elle dirigeait la famille. A sa main gauche était visible une alliance usée, qu'elle n'avait jamais retirée malgré le fait qu'elle était veuve depuis près de treize ans.

« Je suis heureuse d'enfin te revoir en chair et en os Ryuu. » déclara sa mère. Il était vrai qu'ils ne s'étaient pas vus depuis son emprisonnement, il avait été emmené à Poudlard dès sa libération. Il ne releva même pas le surnom. « Enfin, en chair..., ajouta-t-elle après l'avoir détaillé de haut en bas. Il va falloir que tu reprennes du poids, tu ressembles à un cadavre. »

Elle n'avait peut-être pas tort mais il aurait préféré qu'elle ne dise pas ce genre de choses à voix haute, avec une quarantaine d'élèves à portée de voix. Heureusement qu'il avait une réputation bien marquée, sinon il entendrait des ricanements. Il fut néanmoins soulagé lorsque sa mère leur fit signe d'attraper sa main, afin qu'ils transplanent. Il remarqua au même moment un grand groupe d'Aurors qui observaient les retrouvailles parents/enfants.

Ceux-ci n'étaient pas là pour lui, il le savait car il ne les avait jamais vus à ses côtés. De plus, dans sa grande mansuétude, Herman Melville l'avait autorisé à se passer d'Aurors durant ces deux semaines de vacances accompagnées de fêtes familiales. Évidemment, le manoir Akutagawa serait surveillé par le ministère, mais aucun Auror ne pourrait le déranger en le surveillant en permanence. Le noir devait avouer qu'il était plutôt content de cet arrangement.

Il attrapa la main de sa mère, et ils transplanèrent aussitôt. La sensation était toujours aussi désagréable, mais il réussit à garder une certaine contenance. Lorsque le tournoiement cessa, il se trouvait face à la grande bâtisse lugubre qui tenait lieu de manoir principal à sa famille.

Il avait déjà entendu parler de ces « maisons hantées » moldues, ces grandes maisons couvertes de toiles d'araignées et à moitié en ruines, et il n'avait pu constater qu'une chose : il n'y avait quasiment aucune différence entre ces endroits et son manoir.

On y trouvait les mêmes toiles d'araignées, la même aile à moitié en ruines et le même manque absolu de lumières et le jardin en friches. L'absence de lumières extérieures était pour mieux camoufler le manoir, tandis que l'état de la maison et du jardin s'expliquait par le fait que la seule personne qui occupait l'aile et qui appréciait le jardin était partie depuis de longues années.

Le père de Ryunosuke et Gin était décédé treize ans auparavant, quand le jeune homme en avait trois, et sa sœur deux. Cause de la mort : arrêt cardiaque. Tout simplement. Il était là, et d'un coup, il y avait eu un vide. Cela s'était fait brutalement, sans signes avant-coureurs.

Il ne manquait pas spécialement à Ryunosuke. Il savait à peine ce que représentait une figure paternelle et les souvenirs de son père s'étaient effilochés avec le temps. Et puis avec le secret qui avait été révélé après sa mort... Il se souvenait juste d'un homme imposant aux cheveux noirs méchés de blanc, peu souriant et toujours très fermé. Il se demandait ce que son père aurait pensé de l'affaire dans laquelle il était pris. Aurait-il été déçu ? L'aurait-il soutenu, tout comme Fuku le faisait ? Il se posait la question.

Il suivit sa mère à travers les couloirs empoussiérés en traînant sa lourde valise. Elle le remarqua et agita sa baguette, lançant un sort de lévitation informulé afin de la faire flotter. Son fils songea qu'il aurait dû y penser plus tôt, au lieu d'accepter l'aide de Chuuya.

Lorsqu'il arriva au niveau de sa chambre - ancienne chambre ? Il ne savait pas quel terme convenait le mieux vu qu'il n'y avait pas mis un pied depuis plus d'un an - il croisa un des elfes de maison qui en sortait. Celui-ci s'inclina pour les saluer, puis Fuku lui fit signe de disparaître.

En rentrant, il vit que rien n'avait changé et que même la poussière ne s'était pas invitée. L'elfe avait dû faire le ménage. Il posa sa valise d'un coup de baguette et en sortit quelques affaires. Il n'avait pas envie de totalement la défaire, aussi ne sortit-il qu'une partie de ses vêtements. Il laissa l'autre dans sa valise, il ne mettrait probablement pas tous ces vêtements de toute manière.

Alors qu'il sortait un pull élimé, un enveloppe glissa et tomba à ses pieds. Son nom était inscrit dessus, aussi la ramassa-t-il avant de la décacheter pour la lire. Elle ne contenait que quelques mots, qui le figèrent sur place.

« Joyeux Noël et bonne année !

Fais attention à toi :)

J. »

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Après avoir accompagné Akutagawa, Chuuya retourna au château, qui paraissait bien vide maintenant que la majorité des élèves étaient partis. Il ne savait pas combien d'élèves s'étaient, comme lui, inscrits pour passer les fêtes à Poudlard, mais ils ne devaient pas être bien nombreux. Dazai et Oda restaient, ça il le savait. Mais pour les autres...

En remontant dans sa salle commune, il eut la (désagréable) surprise de croiser Montgommery. Elle ne pouvait pas rentrer dans son manoir de riches elle ? Chuuya ne l'aimait pas, avec ses grands airs et ses répliques mesquines, elle l'agaçait. C'était les personnes comme elles qui donnaient une mauvaise réputation aux Serpentards.

En l'apercevant, la jeune fille leva les sourcils, interloquée. Elle ne savait pas visiblement pas qu'il serait ici pendant les vacances. Il était vrai qu'il avait plutôt l'habitude de rentrer chez lui à cette période, et ce, depuis sa première année. C'était le premier Noël qu'il passerait sans sa famille. A la place, il aurait autour de lui un horripilant Serdaigle, une insupportable camarade de maison, un Poufsouffle sympathique et souriant (c'était déjà ça) et il ne savait qui d'autre.

Noël allait être amusant cette année.

Il ignora royalement la quatrième année et rejoignit le dortoir qu'il serait le seul à occuper durant presque deux semaines. Il devait encore emballer ses cadeaux pour sa famille, et les confier aux chouettes de Poudlard, afin qu'ils soient acheminés à temps. Il s'était contenté de présents simples, ses relations avec sa famille étaient tendues depuis les évènements de l'été dernier.

Il fut cependant interrompu dans sa tâche par une voix curieuse.

« Hm... Nakahara ? »

Il se retourna, retenant un soupir, vers sa camarade de maison. Elle se tenait dans l'embrasure de la porte du dortoir, triturant entre ses mains l'une de ses tresses.

« Oui ? » Il s'efforça de prendre un ton amical.

« J'aurais une question à te poser.

- Oui ? répéta le rouquin avec une pointe d'irritation.

- Tu fais confiance à Akutagawa ? Le frère je veux dire. »

Chuuya soupira entre ses dents.

« Oui, et tu ne me feras pas changer d'avis. » Montgommery leva les mains en signe de protestation.

« Je n'essaye pas de te faire changer d'avis. » La phrase sonna étrangement faux. « Je voulais juste te dire...

- Quoi ? s'impatienta le septième année.

- Mes parents m'ont appris quelque chose au sujet de sa famille, et de la relation qu'ils ont avec Ozaki, la fille adoptive du professeur Ozaki.

- Tu comptes tourner autour du pot encore longtemps ?

- C'est leur demi-sœur. »

Le rouquin écarquilla les yeux, surpris par l'information.

« La fille de leur père et d'une de ses maîtresses. Quand leur père est décédé, il y a environ treize ans, ils l'ont confiée au professeur Ozaki, probablement pour qu'aucun scandale n'éclate. Mais... » La jeune fille prit une voix mielleuse. « L'information a fuité. Et de ce que j'ai appris, elle s'est rendue dans les mains d'une journaliste de la Gazette. Qui se trouvait au discours du premier ministre britannique. »

Elle marqua une pause, laissant au rouquin le temps d'assimiler toutes les informations qu'elle venait de lui donner. Chuuya commençait à comprendre où elle voulait en venir.

« Le voilà, le motif parfait pour un meurtre, conclut la quatrième année d'un air satisfait.

- Attends attends. C'est du n'importe quoi ! C'est le premier ministre britannique qui a été tué, pas une journaliste ! protesta le rouquin.

- Le sort a dévié voilà tout ! Et il a touché la mauvaise personne. Tu ne vois donc pas que c'est exactement comment tout s'est déroulé ? Alors réfléchis bien à tes fréquentations Nakahara. » Elle lui adressa un clin d'œil provocateur. « Ce serait dommage qu'il t'arrive quelque chose. »

Lucy quitta ensuite la pièce, laissant Chuuya réfléchir à ses mots. Était-ce vrai ? Et comment savoir si ça l'était ? Il n'avait aucun moyen de vérifier si ce que disait Montgommery était vrai. A moins de demander aux concernés, mais cela lui paraissait être une mauvaise idée. Il devait se débrouiller autrement.

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Chuuya passa les jours suivants à réfléchir à une manière de découvrir la vérité et finit par se résigner : il n'y en avait qu'une seule autre que demander aux Akutagawa. Il allait devoir s'adresser à la plus grande commère de Poudlard, celle qui était toujours au courant de tout. Il aurait voulu se débrouiller sans recourir à elle, mais cela lui semblait impossible.

Aussi, la veille de Noël, monta-t-il les marches menant à la tour de Serdaigle, à la recherche de Dazai. Il l'avait à peine aperçu ces derniers temps, le jeune homme était invisible toute la journée, sauf lors des repas. Il se demandait ce que le brun pouvait bien trafiquer, ces absences n'étaient pas bon signe selon son expérience. Lorsqu'il avait demandé à Oda s'il en savait plus, il lui avait juste dit que Dazai « travaillait sur quelque chose d'important ». Lui non plus ne savait pas quoi exactement.

Arrivé devant l'entrée de la salle commune, il se retrouva en tête à tête avec le heurtoir en forme d'aigle qui en gardait l'entrée.

« Pas un élève de Serdaigle, lâcha-t-il. On ne rentre pas.

- Je dois absolument parler à Osamu Dazai. », répliqua le Serpentard. Le heurtoir resta silencieux. « Est-ce qu'il est là au moins ? » marmonna-t-il.

Le heurtoir ne répondit toujours pas, et Chuuya eut la désagréable impression qu'il se moquait un peu de lui. Soupirant, il finit par rebrousser chemin. Mais alors qu'il redescendait, il croisa le brun qui venait en sens inverse. Celui-ci sembla surpris.

« Je dois te parler, déclara le vert et argent sans préambule.

- J'ai pour habitude de refuser les demandes de mise en couple mais... » Le coup de pied bien placé de son interlocuteur le coupa dans son élan. Ce dernier avait de plus en plus de mal à supporter ses plaisanteries au sujet d'une potentielle relation entre eux deux.

« Arrête tes bêtises et écoute-moi.

- D'accord, d'accord...

- J'ai parlé à Montgommery. »

Dazai afficha une moue si ridicule que Chuuya dut retenir un rire. Le bleu et bronze ne semblait pas plus apprécier la jeune fille que lui.

« Ce qu'elle dit est faux.

- Tu ne sais même pas ce qu'elle m'a dit.

- Laisse-moi deviner. » Le brun posa un doigt sur ses lèvres et fit mine de réfléchir pendant quelques secondes. « Elle t'a dit que Ryunosuke Akutagawa était le méchant de toute cette affaire et qu'il vaudrait mieux que tu cesses de le soutenir. »

Chuuya le fixa, bouche-bée. Il ne s'habituerait jamais aux capacités de déduction de Dazai.

« Trop prévisible, conclut celui-ci devant la mine interloquée du rouquin.

- Elle dit qu'Akutagawa a tué le premier ministre par erreur, qu'il visait une journaliste qui s'apprêtait à publier des informations compromettantes sur leur famille.

- C'est faux. Évidemment.

- Évidemment ? releva le capitaine des serpents.

- Évidemment. Tu n'as jamais vu Akutagawa jeter un sort ? »

Chuuya réfléchit un instant. Non, il ne se souvenait pas avoir déjà vu le noir jeter un sortilège.

« Je ne crois pas...

- Il n'aurait pas manqué sa cible.

- Tu l'as déjà vu faire ? » Le brun lui adressa un demi-sourire énigmatique.

« Crois-moi, il n'aurait pas manqué sa cible. L'argument de Montgommery ne prouve en rien qu'il est coupable, même si... »

Dazai se tut brusquement.

« Quoi ? demanda le rouquin, intrigué par la coupure brutale dans la phrase du Serdaigle.

- Rien rien... »

Dazai essaya de dépasser le jeune homme pour retourner dans sa salle commune mais Chuuya lui bloqua le passage.

« Attends un peu Dazai, tu ne t'en tireras pas comme ça. « Même si » ?

- Je ne suis pas censé être au courant de ce détail donc je ne peux pas t'en parler.

- A d'autres Dazai. Je me fiche bien de la légalité de tes informations.

- Toi peut-être mais pas les Aurors s'ils apprennent tout ça. » Chuuya souffla d'exaspération.

« Dis moi de ce que tu sais. Sinon je ne me gênerais pas pour prévenir mon père que tu sais des choses que tu n'es pas censé connaître. »

C'était faux bien sûr, mais Osamu n'avait pas besoin de le savoir. Le jeune homme ne sembla pas cependant pas dupe puisqu'il haussa un sourcil quelque peu moqueur.

« Tu n'oserais pas. »

Ils se fixèrent un instant dans le blanc des yeux avant que le brun ne lâche un petit rire.

« Très bien. Mais suis-moi. »

Chuuya fut surpris par son changement relativement rapide d'avis mais ne protesta pas et laissa passer le bleu et bronze. Dans le mouvement, leurs mains se frôlèrent et le vert et argent sentit son rythme cardiaque s'accélérer. Il maugréa intérieurement. Son cœur ne pouvait pas se calmer un peu ?

Il suivit le jeune homme jusqu'à sa salle commune et le laissa donner son mot de passe. Il pénétra ensuite dans la grande pièce, en jetant au passage un regard moqueur au heurtoir. La salle commune était grande et assez impressionnante, avec sa bibliothèque bien remplie et son plafond étoilé.

« Bon, débuta Dazai, tu sais comment l'assassinat du premier ministre a eu lieu ?

- Il a été tué lors d'un discours non ? Un sortilège de mort l'a touché de plein fouet.

- Non.

- Pardon ?

- Si c'était le cas, comment les moldus auraient-ils appris l'existence de la magie ? »

Chuuya garda le silence. Dazai avait raison, cela n'avait pas de sens. Il réalisa alors qu'il avait toujours pensé que c'était aussi simple que cela. Les journaux sorciers ne s'étaient jamais épanchés sur le sujet, se contentant de dire les choses acquises : le premier ministre britannique moldu était mort et l'existence du monde magique avait été révélée.

« Si tous les sorciers daignaient se renseigner un minimum, ils découvriraient que c'est plus compliqué. Mais bon, c'est au-dessus de leurs compétences je pense.

- Tu peux arrêter le sarcasme et en venir au fait ? s'agaça le Serpentard sans relever l'insulte implicite.

- Quelqu'un a infiltré le discours, s'est camouflé derrière un sortilège de magie noire et a tranché la gorge du premier ministre avec un sort de découpe. »

Un silence suivit cette déclaration. Chuuya n'en croyait pas ses oreilles.

« Q-Quoi ?

- Quelqu'un s'est camouflé derrière un sortilège de magie noir et...

- Ça j'ai compris ! Mais comment c'est possible ? » Dazai sourit.

« Avec un soupçon de magie noire, tout est possible. Même réaliser les choses les plus sordides. 

- Mais quel rapport avec Akutagawa ? »

Le Serdaigle pinça les lèvres.

« Le sortilège de magie noire utilisé pour la dissimulation est un très vieux sortilège appelé Voloculis Subducor  qui permet de se camoufler derrière une créature imaginaire et maléfique, qui ne porte même pas de nom. Peu de gens connaissent encore ce sort aujourd'hui mais... » Il hésita. « Akutagawa le connaissait.

- Sérieux ? souffla le rouquin, désemparé.

- Ouais. C'est ce que le professeur Mori a déclaré, arguant que Akutagawa lui en avait parlé quelques jours plus tôt.

- Pas très discret.

- Tu formules ma pensée. »

Dazai s'étira avec un demi-sourire et planta son regard dans celui de Chuuya.

« Cela faisait partie des chefs d'accusations lancés contre lui.

- Je ne préfère même pas savoir comment tu es au courant de ça.

- C'est mieux.

- Du coup, je ne suis pas plus avancé, soupira le capitaine des Serpentards. Tu démens les accusations de Montgommery pour au final en ajouter une nouvelle.

- Ce n'est pas vraiment une accusation, lâcha Dazai. Elle me paraît peu crédible pas toi ? Quel tueur irait demander des renseignements sur un sortilège aussi dangereux avant de l'utiliser quelques jours plus tard ?

- Mais en même temps, si Akutagawa le connaissait réellement...

- C'est toute la question. Mais l'accusation de Mori me dérange.

- Il aurait menti ?

- Peut-être, mais dans quel but ? »

Chuuya garda le silence, prenant quelques minutes pour réfléchir.

« Et si, finit-il par hasarder, Mori n'avait pas menti sur le fait qu'Akutagawa connaissait le sort, mais plutôt sur la manière dont il l'a appris ? Ce prof donne toujours l'impression d'être au courant de tout, comme toi d'ailleurs.

- Par quel autre moyen aurait-il pu... » Dazai s'interrompit une nouvelle fois. Ses yeux se mirent à briller et il s'écria : « Chuuya tu es un génie ! »

Le susnommé haussa les sourcils, perplexe. Quelle mouche l'avait piquée ? Osamu semblait incroyablement satisfait, comme s'il venait de recevoir le cadeau qu'il voulait depuis des années. Il salua Chuuya d'un signe de la main avant de quitter la salle commune en vitesse. Le rouquin en resta sans voix. Pour l'amour de Salazar, qu'est-ce qu'il lui prenait encore ?

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Chuuya ne revit pas Dazai avant le lendemain soir, lors du repas de Noël de Poudlard. La Grande Salle avait été richement décorée - comme chaque année avait sourit Oda qui était déjà resté une fois en deuxième année et douze immenses sapins l'ornaient de part et d'autres. Comment avaient-ils passé la porte de la salle ? Mystère.

Il n'y avait qu'une seule table pour les élèves, les maisons étaient exceptionnellement réunies en raison du petit nombre d'élèves qui restait cette année. Ils n'étaient que quinze, les familles n'avaient manifestement pas tenu à ce que leurs enfants restent au château, malgré les paroles rassurantes du directeur et l'affirmation que la sécurité serait aussi optimale à Noël que d'habitude.

Une autre table était installée, celle des professeurs, comme d'habitude verticale en opposition à la table horizontale des élèves. Il y avait cependant moins de monde qu'en temps normal, certains professeurs prenaient aussi des vacances bien méritées. Les Aurors, qui mangeaient habituellement à part, dans le bureau qui leur était consacré, s'étaient même installés avec eux.

La salle portait les couleurs des quatre maisons, et même le plafond enchanté avait revêtu une ambiance festive, avec des étoiles et des flocons de neige qui tombaient lentement.

Chuuya arriva dans les premiers avec Oda, qu'il avait croisé au détour d'un couloir. Tous deux furent très surpris de voir Osamu leur faire de grands signes depuis un coin de la table.

« Quand on parle du loup... » déclara Oda qui disait justement quelques minutes auparavant qu'il n'avait pas vu le brun depuis deux jours.

Il se dirigea vers lui et le vert et argent lui emboîta le pas. Il était curieux de savoir ce qui était arrivé au brun la veille, bien qu'il doutait d'obtenir une réponse honnête et claire.

« Je suis presque surpris de... »

Oda s'interrompit brutalement et Chuuya regarda au-dessus de son épaule pour comprendre les raisons de son interruption. Il les comprit vite en effet : Dazai était non seulement vêtu d'un immense pull de Noël bleu en laine, mais il était aussi affublé d'une paire de lunettes postiches qui lui faisait un immense nez et lui grossissait les yeux.

« Je savais que l'abus de chocolat était mauvais pour la santé mais à ce stade... » déclara Chuuya, qui oscillait entre amusement et désespoir. Cela fit rire le brun qui déclara :

« Ma mère m'a envoyé ça pour Noël. Le pull est fait main et les lunettes viennent d'une boutique de farces et attrapes située sur le Chemin de Traverse.

- Ta mère a des goûts intéressants en matière de cadeaux, observa Oda en s'installant. Je préfère les cadeaux plus traditionnels de la mienne. »

Dazai sourit et le détailla brièvement avant de demander :

« Quels cadeaux t'a-t-elle fait ?

- Des chocolats et un livre que j'ai lu étant petit et que je voulais relire depuis longtemps.

- Je préfère mes lunettes, conclut Dazai. Quoique le livre peut être intéressant. » Il observa ensuite Chuuya. « Et toi ? 

- Juste une vague lettre et un versement sur mon compte. Ma mère n'avait visiblement pas envie de se creuser la tête. »

Dazai lui jeta un regard qu'il ne sut pas interpréter - en même temps, il était difficile d'interpréter la moindre de ses expressions vu la paire de lunettes ridicule qu'il portait. Fukuzawa les interrompit, il passait vraisemblablement voir tous les élèves présents.

« Messieurs Oda, Dazai et Nakahara, joyeux Noël. » Il sourit aux deux dernières personnes mentionnées. « Je suis content de voir que vous êtes suffisamment réconciliés pour passer Noël ensemble. »

Chuuya grinça des dents et dut se retenir de faire un commentaire. Il n'avait pas oublié que le directeur semblait, tout comme le professeur Mori, persuadé qu'il y avait une relation d'une autre nature qu'amicale entre Dazai et lui. Ce qui était « évidemment » faux. Ils n'étaient qu'amis, si tenté qu'on puisse dire cela pour les qualifier.

Le professeur de défense contre les forces du mal était d'ailleurs absent. Le rouquin supposa qu'il était rentré chez lui fêter Noël en famille - avait-il une famille ? Bonne question - à l'instar d'une bonne partie du corps enseignant. Les seuls professeurs présents en plus du directeur étaient le professeur Hirotsu, le professeur Ranpo, le professeur Shibusawa, ainsi que l'infirmière Yosano. Le Serpentard se fit la réflexion que c'était tous des sorciers très doués en magie. Coïncidence ou volonté du directeur ?

« Monsieur le directeur, déclara Dazai, ramenant l'attention du rouquin sur la tablée, vous avez volontairement choisi des sorciers compétents pour rester pas vrai ? »

Oda secoua la tête avec désespoir et Chuuya ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Comme d'habitude, Osamu Dazai était fidèle à lui-même, mettant les pieds dans le plat et posant les questions informulées. Le rouquin ne s'étonnait même pas qu'il ait aussi remarqué ce détail. Le directeur ne sembla pas s'en étonner non plus puisqu'il rit de bon cœur.

« Je vois que vos lunettes postiches ne vous empêchent pas de tout détailler monsieur Dazai. Pour répondre à votre question, on n'est jamais trop prudents. »

Il s'éloigna sur ces mots pour aller saluer Montgommery qui mangeait loin d'eux, discutant avec une de ses amies. Les deux filles relevèrent à peine les yeux pour le saluer.

« Toujours aussi insupportables à ce que je vois, commenta Oda.

- Elles ont l'air de s'être un peu calmées quand même, répondit Chuuya. Moins méchantes vis-à-vis des nés-moldus en tout cas.

- Il n'en reste pas des masses dans les rangs de Poudlard aussi. »

Le commentaire du Serdaigle jeta un froid, qui fit soupirer les deux autres. Osamu Dazai était aussi un très bon plombeur d'ambiance. Heureusement, le repas apparut à ce moment-là, amené par les elfes de maison. Manger aurait au moins le mérite d'empêcher le brun de faire des commentaires désagréables, ce qui n'était pas plus mal. L'actualité était déjà bien assez déprimante.

.:.

Atsushi soupira et se laissa tomber sur un siège dans un compartiment du Poudlard Express. Yama en fit de même, et ils laissèrent échapper le même soupir de désespoir. Leurs deux semaines de vacances étaient passées trop vite. De plus, ils n'étaient que le 3 janvier, ils s'étaient à peine remis de leurs célébrations du nouvel an. Retourner si vite à Poudlard les déprimait, bien qu'ils appréciaient leur école.

Ils savaient qu'une tonne de travail les attendait au château. Ils avaient les BUSEs à la fin de l'année, qui était dans seulement six mois. Une durée bien longue pour les élèves, et bien courte pour les professeurs. Dépité par avance de la charge de travail qu'ils allaient recevoir, il se tourna vers la vitre du compartiment, qui donnait pour le moment sur le quai de la voie 9 ¾ .

De nombreux élèves s'y trouvaient encore avec leurs parents, qui semblaient nombreux à être réticents à laisser leurs élèves retourner dans ce château qui avait déjà été attaqué une fois. Il n'avait pour sa part pas à se plaindre : sa mère faisait confiance au directeur Fukuzawa. Son père avait émis quelques doutes, mais elle avait réussi à apaiser ses craintes.

Un groupe de trois personnes attira son attention. Ils se frayaient un chemin entre les familles, se tenant tous assez loin les uns des autres. Il reconnut aisément la famille Akutagawa, qu'il avait déjà aperçue au début des vacances. Ils ne passaient pas vraiment inaperçu, avec leurs cheveux d'un noir de jais si caractéristiques.

Leur mère était particulièrement impressionnante avec sa longue robe de sorcière et son air fermé, même cela tenait sûrement plus de la façade qu'autre chose ; Atsushi l'avait vue enlacer ses enfants à l'arrivée. Il se demanda s'il en était de même pour ses enfants, qui partageaient son visage glacial. Cachaient-ils aussi leurs émotions derrière ?

Il les suivit un instant du regard, avant de détourner les yeux. Il n'allait pas les espionner tout de même. Il repéra alors du mouvement du côté de l'entrée de la gare. La foule amassée devant s'écartait pour laisser un passage. Rejoint par Yama qui avait aussi remarqué le mouvement, il ouvrit la fenêtre du compartiment et passa sa tête dehors pour mieux voir ce qu'il se produisait.

Un groupe d'hommes et de femmes, environ quinze personnes, en manteaux apparut sur le quai. Leurs vestes étaient longues, de couleurs ternes, et un chapeau était vissé sur leurs têtes. Ils tenaient une baguette magique fermement serrée dans leurs mains gantées. Quant à leurs visages, qu'Atsushi avait du mal à distinguer en raison de leurs chapeaux, ils étaient fermés et peu avenants. Leur identité était cependant évidente pour toutes les personnes présentes.

« Des Aurors, souffla-t-il.

- Pas uniquement, dit Yamagawa d'une voix inquiète. Regarde ! »

L'argenté suivit du regard la direction qu'elle indiquait et aperçut un grand homme en élégante robe qui se tenait en retrait, encadré par des Aurors. Il mit quelques secondes à le reconnaître.

« Le premier ministre Hawthorne... » Prononcer son nom lui rappela que le ministre devait rencontrer son nouvel homologue la veille. Le ministère ne s'était pas encore exprimé sur ce qu'il s'était dit lors de la rencontre, mais Atsushi avait la désagréable impression que tout ceci y était lié.

« Tu crois que la rencontre s'est mal passé ? demanda Yama.

- Je ne sais pas, mais quelque chose me dit qu'on va bientôt le savoir. »

Il inclina un peu plus la tête pour voir la direction dans laquelle se dirigeaient les Aurors. Sur le quai, tous s'étaient figés, en attente d'explications. D'autres élèves sortaient la tête du train pour apercevoir la raison de la venue de tous ces Aurors. Des murmures circulaient, on faisait des hypothèses de toutes sortes sur leurs motifs.

Mais furent-ils surpris de voir les Aurors s'arrêter tout autour de la famille Akutagawa ? Pas vraiment. Même eux ne semblèrent pas étonnés, bien qu'Atsushi nota que la chef de famille semblait plutôt sur les nerfs. Le premier ministre s'arrêta à quelques mètres d'eux. Ils n'étaient pas très loin du wagon où se trouvaient les deux Poufsouffles, aussi purent-ils parfaitement entendre l'injonction de celui qui devait être le chef des Aurors :

« Monsieur Akutagawa, vous êtes en état d'arrestation. Veuillez nous remettre votre baguette et nous suivre sans faire d'histoires. »

Les murmures s'intensifièrent et Atsushi retint son souffle. La scène leur rappelait à tous celle qui s'était produite en octobre 1996, lorsque Ryunosuke Akutagawa avait été arrêté pour la première fois.

« En quel honneur ? riposta d'une voix tranchante la mère du susnommé. Mon fils est en liberté conditionnelle en attendant la réouverture de son procès !

- Plus maintenant. » répliqua le chef des Aurors.

La femme lui jeta un regard noir et, d'un geste si vif que personne ne vit rien venir, sortit sa baguette et mit en joue le chef. Tous les Aurors dégainèrent à leur tour leurs baguettes. La tension monta d'un cran.

« Vous cherchez les ennuis, madame Akutagawa, cracha l'homme menacé. Vous voulez tenir compagnie à votre fils ?

- Je veux que vous m'expliquiez pour quelle raison vous arrêtez à nouveau mon fils !

- Ce ne sont pas vos affaires !

- Si, elle a raison. Elle a le droit de savoir, tout comme tous les élèves présents ici. »

La voix calme et posée de Yukichi Fukuzawa fit sursauter tout le monde. Le directeur venait de sortir de nulle part, accompagné du directeur adjoint Mori. Il posa sur le ministre Hawthorne un regard perçant.

« Nathaniel... » Le susnommé tressaillit. « A quoi rime tout cela ? Je pensais que nous étions d'accord pour libérer ce garçon le temps que son procès ait lieu.

- Les choses ont changé, Yukichi. » C'était la première fois que l'homme politique prenait la parole depuis le début de l'intervention. Il s'exprimait calmement mais une certaine fatigue transparaissait dans sa voix. « On ne peut plus s'occuper de ce garçon.

- Pourquoi donc ? cracha la mère du « garçon ». Vous avez trop peur qu'il vous tue ? »

Le concerné posa une main sur l'épaule de sa mère, comme pour l'apaiser. Il se tourna ensuite vers les Aurors et demanda d'une voix posée :

« C'est le premier ministre moldu n'est-ce pas ? » Nathaniel soutint son regard calmement avant de répondre :

« C'est exact. »

Atsushi se mordit la lèvre. Il se retenait presque de respirer, attendant la confirmation qu'ils redoutaient tous.

« Mon homologue moldue, déclara d'une voix forte le ministre, afin que tous puissent l'entendre, a accepté nos propositions, et nous avons accepté les siennes, vis-à-vis des nouvelles relations entre moldus et sorciers. Cependant... » Il marqua une longue pause, comme s'il hésitait à prononcer les mots qui suivaient cet inquiétant « cependant ». « Elle a une revendication un peu particulière. Si on ne la satisfait pas, elle refusera toute paix entre les mondes moldus et sorciers. »

La mère Akutagawa baissa lentement sa baguette, comme si les mots du ministre faisaient leur chemin dans son esprit, et qu'elle comprenait où ils voulaient en venir.

« Non..., souffla-t-elle.

- Les moldus veulent que Ryunosuke Akutagawa soit condamné à mort. Si nous refusons, ce sera la guerre. »

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