18 | Vérité(s)

Hello !
Comment allez-vous ? Vos vacances se passent bien ?
Je ne vous apprends rien si vous me suivez sur Insta, je suis actuellement en vacances loin de chez moi, en train de bronzer (cramer plutôt mdrr)
Même si je manque un peu de réseau et de temps, je vous poste ce chapitre en temps et en heure parce que je ne suis pas sûre que vous auriez aimé que je décale x)
Par contre je ne répondrais aux commentaires qu'à mon retour le 27 :)
(je sais que c'est une mauvaise idée)
(une très mauvaise idée pq je fais ça ?)
Bref, j'espère que tout va bien pour vous, merci pour les 7K, je n'ai toujours pas fini le bonus des 5-6-7K ;; mais j'ai bon espoir de le finir un jour x')

Et sinon on se retrouve le 8 août pour le chapitre dix-neuf ! D'ici là, j'oserai peut-être sortir de mon bunker :( (oui spoiler alert mon bunker est de retour pour ce chapitre, y avait longtemps)

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Chapitre Dix-huit - Vérité(s)

Chuuya descendit les marches menant aux cachots et à la Salle commune des Serpentards à toute vitesse, faisant à peine attention aux autres élèves qui devaient s'écarter pour éviter toute collision. Lorsqu'il atteignit la porte de la salle, il était légèrement essoufflé mais il ne ralentit pas son rythme et y déboula, faisant sursauter les autres élèves présents.

« Un problème, Nakahara ? s'enquit Higuchi, qui discutait avec d'autres élèves, affalée sur l'un des fauteuils verts.

- Tu n'aurais pas vu Akutagawa ?

- Il est dans son dortoir. » répondit un autre élève avec un geste vague vers les escaliers menant aux dortoirs des garçons.

Le rouquin marmonna un remerciement et s'y engouffra rapidement. Il mit quelques minutes à se rappeler dans quel dortoir se trouvait celui qu'il cherchait, mais finit par arriver dans la bonne pièce, où se trouvait un Ryunosuke Akutagawa confortablement installé sur son lit, visiblement en train de dormir. Chuuya hésita un bref instant à le laisser dormir, sachant que son cadet souffrait de troubles du sommeil, mais sa colère finit par l'emporter et il secoua vivement le bras du bicolore. Celui-ci ouvrit un œil agacé mais se redressa en reconnaissant le capitaine.

« Qu'est-ce qui ne va pas, Nakahara ? marmonna-t-il en passant une main dans ses cheveux pour se recoiffer tant bien que mal.

- Tu as menti ! » siffla le rouquin sans détours. Son interlocuteur le fixa longuement avant de répondre un simple :

« Pardon ?

- Tu as dit à Oda que le coupable n'était pas un élève de Poudlard. Mais c'est un mensonge, Shizuka Mori vient de m'affirmer le contraire. »

Il observa Ryunosuke avec attention, cherchant une quelconque réaction de sa part, mais le jeune homme restait impassible. Il fixait son camarade dans les yeux, sans ciller. Au bout d'un moment, il rompit le contact visuel et soupira.

« Je ne pensais pas qu'il t'en parlerait aussi... » Chuuya haussa un sourcil interrogateur.

« « Moi aussi » ? répéta-t-il.

- J'avais dit à Dazai d'aller voir Shizuka Mori pour obtenir des informations, mais je ne pensais pas qu'il te les donnerait aussi... Ce tableau est trop bavard.

- Je crois que quelqu'un l'a incité à m'en parler. C'est ce qu'il a eu l'air de sous-entendre. » Ryunosuke grimaça sans rien dire, et Chuuya poursuivit : « Pourquoi avais-tu dit à Dazai d'aller le voir ?

- Parce que... » Le bicolore hésita avant de répondre : « Je voudrais que quelqu'un sache.

- Sache quoi ?

- La vérité. »

Avec un soupir, le cinquième année se releva, sous le regard perplexe du rouquin.

« Je ne comprends pas.

- Actuellement, personne ne sait ce qu'il s'est passé le soir où le premier ministre moldu est décédé. Même moi, je ne connais pas toute la vérité. Mais je pense que, si quelqu'un peut comprendre les tenants et les aboutissants de l'affaire, c'est Dazai et personne d'autre. Alors, je lui ai donné des indices, pour qu'il essaye de comprendre ce qu'il s'était passé de mon côté.

- Pourquoi des indices ? Pourquoi ne pas tout lui raconter directement ?

- C'est trop risqué. Pour lui comme pour moi. »

Chuuya fronça les sourcils. Il parvenait à comprendre les motivations du jeune homme, mais restait agacé par ses mensonges.

« Pourquoi avoir menti à Oda ? Est-ce que c'est parce que le coupable est un Poufsouffle et que tu ne veux pas le blesser ? » Il repensa à sa conversation avec Gin une semaine plus tôt, et à son hypothèse sur Junsa Sugimoto. « Est-ce que c'est Sugimoto ? Est-ce que tu le protèges pour ne pas blesser Nakajima ? »

Akutagawa écarquilla les yeux, mais alors qu'il s'apprêtait à dire quelque chose, une clameur se fit entendre depuis la salle commune. Les deux jeunes hommes s'y rendirent, intrigués, et furent surpris de tomber sur un attroupement devant l'entrée. Chuuya se fraya un passage tant bien que mal, et tomba nez à nez avec Naomi Tanizaki, qui s'énervait sur un pauvre première année qui semblait avoir envie de fondre en larmes.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? » s'exclama-t-il. Les regards convergèrent vers lui, et la jeune femme de Gryffondor se tourna vivement dans sa direction, avant de venir se planter devant lui.

« Je cherche Gin Akutagawa.

- Et ça ne peut pas attendre ? Il faut que tu fasses un scandale devant notre salle commune ?

- C'est très urgent ! »

Elle regarda par-dessus son épaule et écarquilla les yeux ; elle contourna ensuite le capitaine pour se planter devant Ryunosuke, qui s'était également frayé un chemin.

« Où est ta sœur ? l'attaqua-t-elle d'emblée.

- Je ne sais pas ? répondit-il sur ton interrogatif et sarcastique. Je ne sais pas toujours où elle va. » Naomi Tanizaki soupira, agacée, et murmura quelque chose à voix basse, que le rouquin ne put entendre.

« Dis-lui de venir me voir dans la salle commune des Gryffondors. » s'exclama-t-elle, de nouveau à voix haute.

Elle tourna ensuite les talons, foudroya au passage le groupe de Serpentards avec un culot qui sidéra Chuuya, et repartit d'où elle venait. Les vert et argent échangèrent des regards interloqués une fois qu'elle fut partie.

« Qu'est-ce que c'était que ça ? » marmonna le rouquin, perdu.

Il avait du mal à saisir pourquoi Naomi Tanizaki voulait absolument parler à Gin, sachant qu'elle n'avait jamais paru l'apprécier et que les relations entre Serpentards et Gryffondors étaient particulièrement tendues cette année. Il songea cependant que cela n'avait pas toujours été le cas, et qu'avant toute cette histoire, Gin était proche de Tachihara. Peut-être était-ce lié à lui ?

Il voulut poser la question à Akutagawa, curieux de savoir s'il était au courant de quelque chose, mais il réalisa que le jeune homme aux cheveux bicolores était parti. Il retourna dans son dortoir à sa recherche, en vain. Ryunosuke semblait s'être volatilisé. Chuuya soupira à ce constat, leur conversation n'était pas terminée après tout et il avait la désagréable impression que le jeune homme avait fait exprès de disparaître afin de ne pas répondre à sa dernière question.

Mais il n'allait pas lâcher l'affaire, ça non.

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« Donc, Akutagawa t'évite depuis cet incident ? »

Dazai releva les yeux de la dissertation qu'il réalisait pour observer Chuuya avec un petit sourire. Celui-ci roula des yeux et s'affala sur sa chaise avec un soupir, s'attirant un regard courroucé de la bibliothécaire qui n'appréciait pas sa position visiblement.

« Oui, il est doué pour ça visiblement. Cela fait deux jours, et je ne l'ai aperçu qu'une fois, et encore, de loin.

- Ça t'étonne vraiment ? Il est tellement discret que ce ne doit pas être très compliqué pour lui de se cacher. Même si tu ne dois pas avoir trop de problèmes non plus vu ta... » Chuuya le frappa avant qu'il ne puisse continuer.

« Notre conversation n'est pas terminée, pesta le Serpentard.

- Je pense qu'il est inutile de ta part d'espérer qu'Akutagawa accepte de reprendre cette discussion. De toute façon, le fait qu'il t'évite sciemment est une réponse claire non ?

- Tu penses que le coupable est Junsa Sugimoto ? »

Dazai posa sa plume à côté de lui et croisa les mains au-dessus de son parchemin, s'accordant quelques instants de réflexion avant de répondre :

« Je pense que tu t'es approché de la vérité. Le coupable est très probablement un Poufsouffle, mais pas forcément Sugimoto.

- Qui d'autre alors ? » s'enquit Chuuya, sceptique. Osamu sourit énigmatiquement.

« Je préfère garder mes hypothèses pour moi. »

Le rouquin soupira, pas vraiment étonné de cette réponse. Il connaissait assez Dazai pour savoir qu'il préférait garder pour lui tout ce qu'il savait, s'il n'avait pas besoin de tout expliquer.

« Enfin, bougonna le Serdaigle, je n'arrive pas à croire qu'il qualifie ça d' « indices ». C'étaient des mots ! Mouche - enfin, Sarcophagia Carnaria - et tableau !

- C'est vrai que ce n'est pas clair... mais ça t'a suffit pour comprendre des choses non ? releva Chuuya, amusé.

- En effet... Même s'il m'a fallut du temps pour comprendre l'indice de la mouche...

- Tu ne dois pas être un aussi grand génie que Poudlard ne le prétend alors. »

Dazai dévisagea son petit ami avec un air outragé, mais le sourire qui ornait son visage le décrédibilisait grandement. Il reprit sa plume, écrivit quelques mots, puis s'arrêta de nouveau et déclara :

« Tu en as parlé à Odasaku ?

- Non. Je n'étais pas sûr que ce soit une bonne chose.

- Il finira par l'apprendre mais tu as bien fait. Je lui dirais moi-même, si cela ne t'embête pas. » Chuuya haussa les épaules.

« Tu es son meilleur ami, donc non.

- Tu n'es même pas un peu jaloux ? s'écria le Serdaigle sur un ton faussement offusqué.

- Pourquoi devrais-je être jaloux d'Oda ? riposta le capitaine des Serpentards.

- Parce que j'ai envie de voir ce que ça donne quand tu es jaloux. » répliqua le bleu et bronze sans hésiter. Chuuya leva un sourcil et soupira en secouant la tête.

« Tu es complètement fou.

- Tu m'aimes comme ça. »

Le sourire de Dazai était sincère et le vert et argent sourit également, amusé par la répartie de son petit ami. Il remarqua alors qu'un attroupement d'élèves s'était formé autour d'eux, et soupira. Malgré le temps qui passait, les élèves semblaient toujours aussi friands de ragots sur eux deux. Et si cela amusait le Serdaigle, cela agaçait plutôt le Serpentard. Chaque fois qu'ils se retrouvaient, tout Poudlard semblait se passer le mot pour venir les épier.

« Au fait... » La voix de Dazai attira de nouveau son attention, et il cessa de foudroyer les élèves du regard pour qu'ils leur fichent la paix. « J'ai entendu dire que Naomi Tanizaki avait fait une scène devant votre salle commune ?

- Oui. Elle cherchait Gin, a priori. » Osamu trempa lentement sa plume dans l'encrier posé sur la table et finit par déclarer :

« Ça cache quelque chose.

- Je suis d'accord, lâcha le rouquin. Je suppose que tu vas mener l'enquête ?

- Tu me connais trop bien. » sourit le bleu et bronze.

Il écrivit quelques mots, puis posa sa plume, referma son encrier et enroula soigneusement le parchemin sur lequel il s'affairait depuis un bon moment. Il se releva ensuite et tendit la main à Chuuya - chose qui déclencha quelques murmures chez les élèves.

« Tu m'accompagnes interroger Poe ? »

Le capitaine des Serpentards fut surpris, mais accepta la proposition de son petit ami et se releva. En revanche, il ne prit pas sa main ; il ne ferait pas à leurs groupies le plaisir de voir ça.

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« Nakajima ! »

Le susnommé sursauta en entendant son nom clamé dans le hall, et accéléra le pas sans se retourner. La voix continua de l'appeler, mais il tint bon, maintint son allure, et entra dans la salle la plus proche avant de claquer la porte. Il espérait que son poursuivant ne viendrait pas fouiller cette pièce.

« Nakajima ? »

Cette voix-là n'était pas celle qu'il essayait de fuir, et provenait du fond de la pièce où il se trouvait. En se retournant, il croisa le regard toujours neutre de Ryunosuke Akutagawa. Le jeune homme était adossé à la fenêtre, et Atsushi se souvint qu'une scène similaire avait déjà eu lieu auparavant, mais cette fois leurs rôles s'étaient inversés. Et il n'avait pas fuit, lui. Pas encore.

« Oh, bonjour Akutagawa ! » Il essaya de saluer son camarade le plus naturellement possible.

« ... Un problème ? demanda le serpent.

- Oh, non, je voulais juste... » Il s'interrompit, hésita un instant, puis finit par avouer : « J'essayais d'échapper à Oda. » Akutagawa sembla quelque peu surpris.

« A Oda ? répéta-t-il.

- Oui. Il tient absolument à ce que je rejoue au prochain match. Notre attrapeur titulaire n'est toujours pas revenu. » Il nota que le Serpentard avait froncé les sourcils à la mention de leur attrapeur, mais ne le releva pas oralement.

« Et tu ne veux pas jouer ? »

Atsushi secoua la tête négativement. L'expérience du match Gryffondor/Poufsouffle l'avait convaincu qu'il n'était pas fait pour être joueur de Quidditch, même si ce n'était que dans le cadre de sa scolarité à Poudlard. Il avait essayé de l'annoncer à Oda, mais l'auburn l'avait à peine écouté.

« Et toi ? s'enquit-il pour changer de sujet, et également parce que cela l'intéressait. Que fais-tu ici ? » Akutagawa hésita également, mais finit par répondre :

« Je fuis Nakahara. »

Cette fois, ce fut l'argenté qui fut surpris. Il savait que le rouquin était réputé pour sa détermination, il lâchait rarement l'affaire lorsqu'il avait quelque chose en tête, mais il avait du mal à imaginer un Akutagawa fuyant quelqu'un.

« Je peux te demander pourquoi ?

- Disons qu'il veut que nous ayons une conversation sur un sujet sur lequel j'aimerais éviter de revenir. » Le Poufsouffle était curieux d'en savoir plus, mais il se doutait que le bicolore ne s'ouvrirait pas à lui.

« Ce qui fait que nous nous retrouvons tous les deux cachés, résuma-t-il.

- « Cachés » me paraît être un grand terme. » releva Ryunosuke avec un léger sourire.

Atsushi sourit à son tour, et songea que l'ancien prisonnier souriait peu. En général, il arborait toujours un visage neutre, presque froid. Mais, parfois, il s'autorisait un sourire, parfois un peu effrayant, mais parfois très doux. Pour le jaune et noir, cette expression changeait radicalement l'aura qui émanait du jeune homme. Il semblait plus approchable, moins imposant.

Cela l'aidait à aller vers lui. Ces derniers temps, il s'était souvent confié au vert et argent, sans trop savoir pourquoi à lui et pas à sa famille ou Yama comme il en avait l'habitude. Akutagawa était un ancien prisonnier, un homme au passé mystérieux et sûrement pas toujours joyeux, mais Atsushi trouvait que c'était un bon confident. Il restait posé, objectif, et ses conseils l'avaient aidé à plusieurs reprises.

Il n'entendait quasiment plus la voix de Junsa, ce qui était un grand soulagement pour lui. ׅÉtrangement, le conseil d'Akutagawa pour ce problème était d'une banalité surprenante - « repose-toi » - mais cela avait fonctionné. Et, même s'il se faisait toujours du souci pour Yama, il essayait de penser à lui aussi.

« L'audience est demain, lâcha-t-il pour recommencer leur conversation.

- Ton amie a obtenu l'autorisation d'y aller ?

- Non. » soupira l'argenté. Yama continuait de faire des pieds et des mains pour s'y rendre, sans grand succès. Le ministère refusait de leur accorder le droit de venir. « Personnellement, cela ne me dérange pas réellement. » Il ignorait comment il réagirait face au meurtrier de son meilleur ami.

« Dazai y va, j'ai entendu.

- Il paraît oui. »

Leur conversation semblait systématiquement tomber à plat, au grand désespoir du Poufsouffle. Une partie de lui avait très envie de discuter avec le Serpentard pendant des heures, d'apprendre à mieux connaître son camarade mystérieux. Mais avec une personne aussi peu bavarde que le jeune homme aux cheveux bicolores, ce n'était pas une mince affaire.

Il réfléchit à quelque chose qu'il pouvait dire pour redémarrer la conversation, sans rien trouver d'intéressant à dire. Il ne pensait qu'à des banalités stupides. Akutagawa avait détourné les yeux de lui, et contemplait désormais le paysage visible depuis la fenêtre contre laquelle il était adossé. Atsushi l'observa, et repensa encore une fois à ce souvenir qui lui était revenu.

Il n'avait jamais été convaincu par l'explication de son camarade quant aux raisons de sa fuite, mais n'osait pas réellement creuser plus loin. Il craignait que le bicolore ne se braque encore, et il ne voulait pas abîmer le peu de relation amicale qui s'était développée entre eux depuis le début de l'année.

Le vert et argent dut sentir qu'il l'observait, puisque son regard revint se poser sur lui après quelques minutes. Il ne dit rien - et Atsushi eut le sentiment qu'il pensait exactement à la même chose que lui. L'espace d'un instant, il regretta de ne pas être bon legilimens. S'il avait pu avoir un moyen de mieux comprendre son camarade, il l'aurait volontiers utilisé.

« Tu es étrange. » finit par lâcher Akutagawa sans préambule. Le jaune et noir le fixa sans comprendre. « Tu as parfaitement conscience que je n'ai pas toujours été honnête avec toi, pourtant tu ne me demandes pas plus d'explications.

- Si je le faisais, tu me les donnerais ? » La réplique du tac au tac fit ciller le serpent ; Atsushi songea que quelques mois auparavant, il n'aurait jamais osé répondre ainsi à ce jeune homme qui l'effrayait.

« Pas sûr, finit par avouer l'ancien prisonnier.

- C'est pour ça que je ne te demande rien. »

Atsushi sourit doucement et se dit intérieurement que lui non plus n'était pas complètement honnête avec le jeune homme. Aussi, il ajouta :

« Et aussi parce que je sais que si j'insiste, ce sera encore pire.

- Pire ? répéta Akutagawa.

- Les rares fois où j'ai essayé de me mêler de tes affaires, tu t'es emporté. » Quand il avait ramené l'album de Junsa, le Serpentard s'était mis en colère, chose qu'il ne semblait pas souvent faire pourtant.

« A t'entendre, je suis une espèce de démon qu'il ne faut pas énerver au risque de mourir. »

L'analogie fit rire le Poufsouffle. Il n'aurait pas présenté les choses ainsi, mais il y avait un fond de vérité dans cette métaphore exagérée.

« Plus ou moins. Donc, je n'insiste pas. Même si j'en meurs d'envie, crois-moi.

- Finalement, je n'ai jamais réussi à te convaincre de me laisser tranquille, lâcha l'ancien prisonnier.

- Non. Et au final, je ne t'ai pas été réellement utile, puisque je ne t'ai pas aidé à être innocenté. » Akutagawa haussa les épaules.

« Ce n'est pas vraiment important.

- Un petit peu... J'avais insisté pour t'aider, et au final, je n'ai pas été utile.

- Nakajima. » L'appel de son nom de famille le surprit.

- Oui ?

- Pourquoi te rabaisses-tu autant ? »

La question le surprit. Il n'avait jamais eu l'impression de se rabaisser particulièrement... Le Serpentard poursuivit :

« Tu dénigres tes compétences d'attrapeur, alors que tu t'es bien débrouillé pour ton premier match. Tu te persuades que tu ne m'as pas aidé du tout. Et je suis sûr que tu te reproches la mort de Sugimoto également. » Atsushi tressaillit. Son interlocuteur avait visé juste. « Tu n'aurais rien pu faire pour lui. »

Le Poufsouffle baissa les yeux. Akutagawa avait raison, il n'aurait rien pu faire pour son meilleur ami. Mais la culpabilité n'avait aucune logique et il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir pour ce qui s'était produit. S'il avait proposé à Junsa de l'accompagner à Poudlard, s'ils s'étaient plus parlé pendant les vacances... Il ne cessait de se dire que cela aurait peut-être changé quelque chose.

« Je ne me rabaisse pas particulièrement..., finit-il par lâcher. Je suis honnête envers moi-même. »

Ryunosuke le dévisagea, peu convaincu. Son regard insistant mit le Poufsouffle mal à l'aise. Il n'était pas habitué à devoir soutenir le regard de quelqu'un ainsi, et surtout pas celui d'Akutagawa. Il réfléchit en même temps à ses paroles. Se rabaissait-il réellement ? Pour lui, il était simplement réaliste. Lors du match de Quidditch, il n'avait attrapé le vif d'or que sur un coup de chance, et il n'avait rien apporté à Akutagawa pour l'aider à s'innocenter.

« Je ne me rabaisse pas, reprit-il, je suis juste conscient de mes capacités... Je suis à peine capable de voler sur un balai sans tomber.

- Tu manques d'entraînement. »

Étrangement, les réponses pourtant gentilles d'Akutagawa ne l'aidaient pas à se sentir mieux pour une fois. Il restait sur sa position, il ne se rabaissait pas. Sa mère lui avait simplement toujours appris à ne pas se surestimer.

Oh mon chéri, je suis si fière de toi.

La voix de sa mère résonna dans son esprit et il tressaillit. Son interlocuteur le remarqua et sembla vouloir dire quelque chose, mais le jaune et noir n'entendit pas ce qu'il dit, puisque d'autres phrases s'imposèrent à lui.

Tu es doué Atsushi, c'est indéniable.

Tu me rends si fière.

Ces compliments, qui revenaient dans son esprit à point nommé, le mirent également mal à l'aise. Même s'il était heureux d'entendre sa mère dire de telles choses, il ne parvenait pas à se souvenir du moment où elle les avait prononcées. À quelle occasion était-ce ? Et qu'avait-il fait de si fabuleux ?

« Nakajima ? »

Il entendit à peine l'appel de son camarade, trop absorbé dans ses pensées. Rien à faire, il ne parvenait pas à associer ces mots à un évènement particulier. De plus, la voix de Junsa était revenue le hanter, il pouvait à nouveau l'entendre répéter « C'est lui, c'est lui. ». Il commença à trembler légèrement, et ferma brièvement les yeux pour essayer de faire fuir sa voix qu'il ne voulait plus entendre, sans grand succès.

Il sentit alors une main se poser sur son épaule, et, miraculeusement, la voix diminua quelque peu d'intensité. En rouvrant les yeux, il s'aperçut qu'Akutagawa s'était rapproché de lui, et avait posé sa main sur son épaule. Son regard était toujours neutre, mais Atsushi eut la vague impression d'y lire une certaine inquiétude.

Le Serpentard ne prononça pas un mot, et Atsushi réalisa lentement à quel point ils étaient proches l'un de l'autre. S'il bougeait légèrement, il pouvait sans le moindre problème toucher le jeune homme. C'était la première fois qu'ils se trouvaient si près l'un de l'autre, et il sentit ses joues s'empourprer.

Akutagawa finit par s'éloigner doucement de lui, sûrement lorsqu'il eut réalisé qu'il avait cessé de trembler. Il demanda ensuite à mi-voix :

« Tu vas mieux ? » Il ne l'interrogea pas sur ce qui venait de se passer, et Atsushi lui en fut reconnaissant. Il n'avait pas réellement envie de parler de ce qui venait de se produire, aussi se contenta-t-il d'acquiescer.

« Merci. » souffla-t-il ensuite.

Il n'attendit pas que le bicolore proteste contre ces remerciements, et quitta la salle rapidement. Il sentait qu'il avait besoin de calme pour démêler les nœuds de ses pensées, et aussi ceux de son cœur.

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« J'aurais dû refuser finalement. » Dazai se retint de grimacer en sentant Chuuya lui broyer le poignet pour évacuer son stress et répondit simplement :

« Il est trop tard pour repartir. »

Ce n'étaient probablement pas les paroles encourageantes désirées par son petit ami, mais cela restait la vérité. Maintenant qu'ils étaient arrivés au tribunal, il se voyait mal dire aux Aurors que finalement, ils allaient devoir les ramener à Poudlard. Chuuya devait en avoir conscience également, puisqu'il se contenta de broyer un peu plus son poignet.

Une foule d'Aurors circulaient dans les couloirs de l'endroit, vérifiant que tout était sous contrôle, que personne ne se perdait, et que la ministre moldue n'était pas encore en train de critiquer quelque chose. Dazai l'avait entraperçue un peu plus tôt, alors qu'une foule de gardes du corps négociaient pour pouvoir l'accompagner. Il songea qu'entre eux et les familles des victimes, cet interrogatoire confidentiel ressemblait de plus en plus à une conférence publique.

Ils attendaient patiemment devant la salle d'audience, en compagnie de plusieurs familles de victimes. Tous les moldus étaient déjà arrivés, et l'on n'attendait plus que quelques familles de sorciers. Fukuzawa et Melville discutaient un petit peu plus loin avec quelques Aurors, mais il ne parvenait pas à saisir de quoi ils parlaient.

Il sentit brusquement la main de Chuuya se serrer encore plus fort sur son pauvre poignet endolori, et se tourna vers lui pour savoir ce qui lui prenait. Le rouquin s'était considérablement raidi et, en suivant son regard, Dazai aperçut un homme d'âge mûr se diriger vers eux, avec un air sévère. Il avait les cheveux bruns, mais son regard bleu perçant ne laissait aucun doute à Dazai sur le fait qu'il s'agissait du père de Chuuya.

L'homme portait la tenue traditionnelle des Aurors, manteau long et chapeau assorti, et son regard s'assombrit lorsqu'il se posa sur Dazai et Chuuya. Le rouquin soutint son regard, mais il lâcha le poignet de son petit ami, et s'éloigna légèrement de lui.

« Doit-on remercier Merlin pour finalement avoir la chance de te voir ? » lâcha l'homme en arrivant à leur hauteur.

Ses paroles s'adressaient à Chuuya, mais son regard était fixé sur Dazai. Ce dernier mourait d'envie de lancer une réplique acerbe, mais il préférait ne pas envenimer la situation inutilement, et Chuuya pouvait largement se débrouiller sans lui avec son père.

« Je suis juste venu pour comprendre ce qui est arrivé à Taeko.

- Il n'y a rien à comprendre, cracha l'homme. Elle a été tuée par un fou, sans raison particulière. » Les deux Nakahara se défièrent du regard un moment, avant que le paternel ne reprenne la parole :

« Tu pourrais au moins répondre aux lettres de ta mère. Elle s'est fait un sang d'encre toute la semaine.

- Elle n'a aucune raison de s'inquiéter. »

Dazai suivait la conversation avec l'impression de commettre une importante indiscrétion, mais il ne pouvait pas s'éclipser sans les interrompre, et il préférait ne pas faire dévier leur conversation sur lui.

« C'est ta mère, bien sûr qu'elle s'inquiète.

- Nous parlons de la même mère que celle qui m'a toujours appris que s'inquiéter ne sert à rien, à part à mourir plus jeune et plus vite à cause d'un ulcère ? »

Chuuya avait craché ces mots sur un ton agressif, mais une certaine tristesse était audible dans sa voix. Dazai avait déjà entendu cette anecdote ; quand ils étaient plus jeunes, Chuuya lui parlait parfois de sa famille, et le brun avait toujours admiré la mère du rouquin. D'après les descriptions qu'il en faisait, c'était une femme forte et déterminée.

Parmi les rumeurs qui couraient à Poudlard, dans la catégorie « anecdotes sur les anciens élèves », on entendait parfois des choses sur elle, ou plus largement sur les « deux Fuku ». Fuku Shinkichi, puis Nakahara, et Fuku Niihara, puis Akutagawa. Deux femmes avec le même prénom, de la même promotion, et réputées pour avoir réalisé l'une des meilleures farces de toute l'histoire de Poudlard.

(Il se demandait parfois si Akutagawa était au courant de cette histoire. Il devait absolument penser à lui demander.)

« Tu es devenu bien impertinent. » répliqua sèchement le patriarche Nakahara, sortant Dazai de ses pensées. Son regard se posa une nouvelle fois sur le brun et il fronça les sourcils. « Je ne crois pas que nous ayons déjà été présentés.

- C'est Dazai, répondit immédiatement Chuuya. Je t'ai déjà parlé de lui.

- Ah oui. Celui que Taeko voulait absolument rencontrer ? »

Le Serdaigle jeta un regard en coin à Chuuya qui s'était crispé à la mention de sa sœur. Il parut faire un effort phénoménal pour conserver son calme et déclara simplement :

« Oui.

- C'est un plaisir de vous rencontrer monsieur Nakahara. » s'empressa d'ajouter Dazai. L'autre le jaugea un instant du regard avant de sourire légèrement.

« Je suppose que le plaisir est partagé monsieur Dazai. Vous êtes un camarade de mon fils c'est ça ? »

Osamu mourait d'envie de rectifier cette affirmation, mais il avait bien compris que Chuuya s'était éloigné de lui lorsque son père était arrivé pour ne pas avoir à lui expliquer qu'ils sortaient ensembles. Aussi, il hocha simplement la tête. L'homme s'éloigna ensuite pour aller saluer Melville et Fukuzawa, et Dazai put se tourner de nouveau vers Chuuya.

Le rouquin expira longuement, avant de souffler :

« Il n'a pas changé. » Le Serpentard fit glisser son regard sur le couloir par lequel il était arrivé, puis le posa sur Dazai. « Merci de ne pas avoir envenimé la situation. »

Le brun lui sourit, mais ne répondit pas ; ses yeux décelèrent un mouvement en provenance du couloir, et une jeune femme en déboucha en effet. La nouvelle venue avait de longs cheveux bruns et des yeux tristes dans lesquels il lisait cependant une certaine détermination. Elle les observa un instant, puis vint se planter devant eux.

« Vous êtes Nakahara et Dazai non ? »

Les deux septièmes années la fixèrent sans rien dire, avant d'acquiescer lentement d'un mouvement de tête. Elle sourit, visiblement satisfaite de sa déduction, puis déclara :

« J'en étais sûre. Vous n'avez pas beaucoup changé tous les deux.

- Hum... Vous êtes ...? s'enquit Chuuya, un sourcil arqué.

- Yulin Sugimoto. »

Dazai haussa les sourcils tandis que son petit ami écarquillait les yeux. Sugimoto... Il s'agissait probablement de la grande sœur de Junsa Sugimoto.

« Je me souviens de vous deux, à votre entrée à Poudlard. J'entendais une tonne de rumeurs sur vous deux, alors que cela ne faisait que quelques mois que vous étiez là. Surtout sur toi, Dazai, le génie de l'école. » Elle sourit avec nostalgie. « Poudlard me manque, même si ça ne fait que cinq ans que je suis partie. »

Dazai l'observa, comprenant que la jeune femme les connaissait parce qu'elle était encore à Poudlard quand ils étaient arrivés. Lui, en revanche, ne se souvenait pas du tout d'elle. Mais si cela faisait cinq ans qu'elle avait quitté l'école, cela signifiait qu'elle était en sixième année quand eux étaient arrivés. Rien d'étonnant à ce qu'il ne la connaisse pas.

« Désolé pour votre frère, finit par dire Chuuya.

- Vous connaissiez Junsa ? demanda Yulin après un instant de silence.

- Non, répondit en toute honnêteté le rouquin. Mais moi aussi j'ai perdu un membre de ma famille à cause de Q alors... » Son regard azur se voila au souvenir de sa petite sœur ; Dazai se rapprocha de nouveau de lui et posa sa main sur son épaule pour essayer de le réconforter un peu.

« Toutes mes condoléances également, souffla la grande sœur de Junsa. J'espère que ce type va payer. »

Malgré ces mots vengeurs, aucune détermination n'animait la jeune femme, plutôt de la résignation. Dazai songea qu'elle aussi devait avoir conscience que ce n'était pas si simple. Si le tribunal s'apercevait d'à quel point Q était fêlé - et ils s'en apercevraient probablement -, il ne serait jamais condamné à Azkaban. Juste à un enfermement à Sainte-Mangouste.

Les portes de la salle d'audience finirent par s'ouvrir et laisser entrer les familles et les Aurors. Dazai nota que les deux ministres n'étaient pas encore arrivés. Il se demanda si la ministre moldue faisait encore des misères à leur ancien professeur, ou si c'était plutôt l'inverse.

Ils entrèrent un par un dans la salle d'audience, et le Serdaigle en profita pour détailler les visages des autres personnes présentes. Toutes affichaient la même expression, un mélange d'inquiétude et de curiosité. Tous désiraient savoir si leurs proches étaient morts pour une raison particulière, ou juste par pure cruauté.

Dazai s'installa aux côtés de Chuuya, sur le devant du tribunal. Les Aurors, eux, se placèrent tous en hauteur, aux côtés du ministre Hawthorne qui avait fini par arriver. La ministre moldue le suivait de près, arborant un air de satisfaction qui arracha des grimaces à plusieurs Aurors. Elle se comportait comme si elle avait tous les droits d'être là, ce qui n'était pas le cas.

Le grincement d'une porte lourde attira l'attention du brun, et trois silhouettes entrèrent dans la salle d'audience. Dazai posa discrètement sa main sur celle de Chuuya, tandis que le fameux tueur en série entrait dans la pièce, encadré par deux Aurors imposants.

Q était comme dans ses souvenirs : de petite taille, aux cheveux bicolores, une moitié blanche et une moitié brune très foncé. Ses yeux paraissaient noirs, mais ils semblaient également briller d'une étrange lueur jaunâtre. Il était vêtu d'une simple camisole de force qui permettait aux deux Aurors de le garder sous contrôle.

Un murmure parcourut l'assemblée lorsqu'il fut visible par tous. Un mot fut murmuré par un membre de l'une des familles endeuillées puis repris plus fort.

« Meurtrier. »

Un mot qui contenait la douleur des familles, ainsi que leur désir de comprendre ce qu'il s'était produit lorsque leur proche avait croisé la route de cet enfant. Il fut répété plusieurs fois, puis le ministre demanda le silence.

« Monsieur Kyusaku Yumeno, vous savez pourquoi vous êtes là ? »

L'enfant leva vers lui ses yeux étranges, et le fixa sans répondre. Il détailla ensuite toutes les personnes présentes, qui le fixaient en attente d'une réponse claire.

« Répondez ! » clama la ministre moldue. Plusieurs exclamations courroucées parcoururent l'assistance, mais personne ne lui fit de réflexion.

« Je ne sais pas, finit par dire Q d'une voix aiguë.

- Vous avez tué dix personnes ! s'emporta le père de Chuuya.

- Pas du tout. Je me suis amusé avec elles ! »

Un murmure parcourut de nouveau l'assistance, et Dazai sentit que son petit ami avait refermé ses doigts sur les siens. Le rouquin faisait de son mieux pour rester calme, et il ne pouvait que l'admirer pour cela.

« Vous appelez ça vous amuser ? intervint Melville. Les mutiler ? Leur retirer des organes ?

- Comment vous y êtes-vous pris pour le faire sans laisser de traces ? intervint à son tour un Auror. Nous pensions que c'était par un sortilège, mais vous êtes moldu.

- Vous voulez savoir comment on fait ? s'exclama joyeusement Kyusaku. Alors, d'abord on ouvre la personne au niveau de l'organe qu'on veut retirer et...

- Arrêtez ! »

C'était l'une des proches des victimes qui avait parlé, une jeune femme aux traits tirés et aux cheveux écarlates.

« Est-ce vraiment ce qui est important ? Savoir comment il a... mutilé nos proches ? Ce qui est important, c'est de savoir pourquoi ! »

Plusieurs familles manifestèrent leur approbation. Dazai dut admettre que la jeune femme avait raison. La vraie raison pour laquelle ils étaient là, c'était pour comprendre cela. Et essayer de savoir si oui ou non le tueur en série avait un lien avec la personne qui avait tué Mallowan. C'était tout ce qu'ils voulaient savoir.

L'enfant afficha une moue boudeuse, visiblement mécontent d'avoir été interrompu. Malgré cela, lorsque Hawthorne parla de nouveau, il tourna son visage vers lui pour l'écouter.

« Pourquoi les avez-vous tués ?

- Parce que j'en avais envie ! » répondit joyeusement Q, avec un grand sourire. Plusieurs personnes étouffèrent des protestations et des exclamations d'horreur.

« Comment pouvez-vous dire cela ? s'écria la ministre moldue, et pour une fois, tous acquiescèrent.

- Bah, c'est la vérité.

- Il n'y avait aucune autre raison ? voulut savoir Melville.

- Non. Mais... » Les exclamations qui avaient retenti lorsque Kyusaku avait nié se turent dès qu'il poursuivit. « Pour les dernières, on m'a demandé de les tuer. »

Dazai retint son souffle. Sa théorie était donc correcte ! Chuuya lui jeta un regard surpris, puis lui sourit d'un air admiratif.

« Le génie de Poudlard hein... » souffla-t-il.

Le Serdaigle lui sourit en retour et serra sa main un peu plus fort. Les Aurors délibéraient entre eux au-dessus, et l'Auror Nakahara finit par reprendre la parole.

« Les dernières ? A partir de qui ?

- Euh... » Q réfléchit un instant avant d'esquisser un grand sourire effrayant. « De votre fille. »

Chuuya laissa échapper un hoquet de stupeur, et même Dazai écarquilla les yeux. Taeko aussi ? Pourtant... Il ne voyait pas en quoi sa mort arrangeait la personne qui tirait les ficelles de toute cette affaire.

« Pourquoi ? » s'écria subitement Chuuya d'une voix chargée de colère, et tous les regards se tournèrent vers eux. « Pourquoi elle ?

- Je ne sais pas. On m'a juste demandé de la tuer, alors je l'ai fait.

- Qui vous l'a demandé ? » intervint Fukuzawa. La salle retint son souffle, mais la réponse ne fut pas celle attendue.

« Je ne sais pas. Je n'ai jamais su son nom, je sais juste que c'est une sorcière. »

C'était donc une femme, et de surcroît une membre du monde magique. Les moldus tournèrent immédiatement vers eux des regards accusateurs. Personne ne fit cependant le moindre commentaire.

« Mais vous avez vu son visage ? insista Fukuzawa.

- Oui. »

Plusieurs Aurors échangèrent des regards satisfaits, et Dazai comprit l'importance de ce détail. En lisant dans les souvenirs de Q, ils pourraient découvrir le visage de celle qui était derrière tout cela. Un soulagement s'empara de lui, mais il conserva en même temps un certain malaise. Était-ce réellement si simple ?

Alors qu'il se posait cette question, les portes par lesquelles Q était entré s'ouvrirent de nouveau, et une immense silhouette maléfique entra. Des cris retentirent, et le brun songea immédiatement que cela ressemblait beaucoup à la créature qui avait tué le ministre Mallowan. Les Aurors semblèrent s'en apercevoir également, puisqu'ils se ruèrent vers elle.

Un éclair vert partit de la créature et frappa Q, qui tomba raide mort. Les Aurors l'encerclèrent immédiatement, et Hawthorne dissipa les effluves maléfiques d'un coup de baguette, révélant celui qui venait de réduire à néant tous leurs efforts.

Dazai n'en crut pas ses yeux lorsque le coupable apparut devant ses yeux. Tachihara.

C'était Tachihara qui venait de tuer Q.

Alors qu'il le fixait avec une surprise immense, un point noir passa devant ses yeux en bourdonnant. En levant la tête, il aperçut une mouche qui volait tranquillement au-dessus d'eux, jusqu'à une fenêtre située en hauteur. Elle tourna un instant autour de lui, et Dazai eut l'impression dérangeante qu'elle le regardait.

Et qu'elle se moquait de lui, et de son incapacité à comprendre ce qui se produisait.

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