15 | Q
Bonjouur/Bonsoiiir !
J'ai l'impression de pas avoir posté de chapitre depuis super longtemps alors que ça fait juste trois semaines, je sais pas pourquoi ??
Vous noterez le titre sommaire, plus ça va, plus mes titres sont pourris alala. Le prochain est encore pire en plus :(
Enfin sinon, j'espère que vous allez bien :') Votre envie de me tuer s'est estompée c'est bon ?
Si ce n'est pas le cas, je pense que ce chapitre va vous aider :D On va vraiment rentrer dans l'axe final de l'histoire, je suis vraiment contente et triste :(( j'ai pas envie de terminer cette fiction :(
(enfin on a encore un peu de marge, il y aura vingt ou vingt-et-un chapitres au total)
Bref, je vous laisse lire et je vous donne rendez-vous pour le chapitre 16 le 6 juin (grr à deux jours près :')) ! Le bonus pour les 4K (❤) sortira la semaine prochaine ! Bonne lecture :)
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Chapitre Quinze - Q
« Je ne comprends pas ! crie une voix masculine agacée. Le juge a pris sa décision et elle t'est favorable alors pourquoi cette réaction ? »
Atsushi, âgé de douze ans environ, recule et se plaque contre le mur. Il a le sentiment qu'il ne devrait pas écouter cette conversation, mais il ne peut pas s'en aller. Il a envie de comprendre de quoi parlent... De quoi parlent ces personnes, il ne sait pas de qui 'il s'agit, mais il est curieux, il veut savoir.
« Je ne sais pas... Je me sens mal pour ce gamin. » La voix est féminine cette fois, et plus calme. « Il ne mérite pas ça.
- Tu aurais préféré la prison pour lui ? C'est mieux qu'il soit envoyé en hôpital psychiatrique.
- Il est trop jeune pour supporter ça...
- Il n'est pas normal. C'est un criminel. Il mériterait mille fois pire.
- Chéri !
- Tu sais que j'ai raison. »
Un long soupir résonne.
« Je me demande juste si c'est la bonne décision.
- Personne ne le sait. Mais tu as fait ce qu'on t'a demandé de faire, tu n'as pas à t'en vouloir.
- Oui... »
Atsushi rebrousse tout doucement chemin pour retourner de là où il vient lorsqu'il heurte un objet sur le sol. Il s'agit d'un sac qui est tombé et s'est ouvert, dévoilant un épais dossier. Il se penche et essaye de déchiffrer les fines lettres inscrites dessus. L'écriture est peu lisible mais il réussit à déchiffrer le nom sur la couverture, un nom étrange qu'il a du mal à assimiler.
Kyusaku.
Kyusaku Yumeno.
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Le rêve se dissipa alors qu'Atsushi ouvrait les yeux, couvert de sueur et le souffle court. Il se redressa brutalement dans son lit, clignant des yeux pour s'habituer à la lueur du soleil qui filtrait à travers les rideaux tirés. Il se trouvait dans son lit, dans son dortoir, dans sa salle commune, pourtant il avait toujours l'impression d'être dans ce couloir sombre. Il frissonna. Était-ce un rêve ? Ou encore l'une de ces visions qui le hantaient ?
Au fond de lui, il sentait qu'il s'agissait d'un réel souvenir. Le couloir, les voix, ou même l'écriture sur le dossier, tout était trop vrai pour avoir été fabriqué de toutes pièces par son cerveau. Mais son souvenir manquait de clarté par endroits : il était incapable de déterminer à qui appartenaient les voix bien qu'elles lui semblaient familières, et il ne savait pas à quoi correspondait le dossier qu'il avait trouvé. La seule chose qu'il savait... C'était que le nom lui était désormais bien familier.
Kyusaku Yumeno. Un nom, un simple assemblage de lettres, qu'il pouvait aujourd'hui assimiler à une personne bien plus concrète.
Le tueur en série Q avait désormais un nom, bientôt un visage. C'était pour ainsi dire la fin d'une longue année de traque et d'insécurité, du moins dans une certaine mesure. Et tout cela grâce à un élève de Poudlard, un simple sorcier de dix-sept ans.
Enfin, on ne pouvait pas réellement qualifier Osamu Dazai de « simple ». Plutôt de « génie ». Après tout, s'il n'en était pas un, comment aurait-il réussi là où des adultes expérimentés avant échoué ? Comment aurait-il réalisé ce que l'on croyait impossible, à savoir réchapper au tueur en série Q ?
Quand Atsushi l'avait vu s'effondrer dans les bras de Chuuya, il avait sérieusement cru que son aîné était sur le point de mourir. La tâche de sang à leurs pieds ne cessait de s'agrandir, et le souffle du Serdaigle était de plus en plus faible. Heureusement que le rouquin était d'une réactivité exemplaire, et que leur infirmière était incroyablement douée et avait vu suffisamment de choses au cours de sa carrière pour ne pas être prise au dépourvu trop facilement.
Si madame Yosano avait semblé plus que surprise de les voir toquer à sa porte, transportant un Dazai inconscient et couvert de sang, elle avait vite réagi et ses premiers soins avaient sauvé la vie du septième année, gravement blessé au ventre. Deux jours avaient passé depuis cet incident et le jeune homme n'avait que brièvement repris conscience la veille, suffisamment longtemps cependant pour divulguer les informations primordiales dont il disposait.
Q se nommait donc en effet Kyusaku Yumeno mais c'était loin d'être le plus surprenant. La première chose était qu'il n'avait qu'onze ans. Onze ans. Personne ne s'y attendait, et c'était précisément la raison pour laquelle personne n'avait pu appréhender Q. Comment deviner qu'il était un simple enfant ?
L'autre surprise avait remis en question un grand nombre d'acquis pris par le ministère, et elle était plutôt bénéfique pour le monde des sorciers. La première ministre moldue n'en serait sûrement pas ravie en revanche, elle qui axait sa politique sur la tolérance zéro vis-à-vis des crimes commis par les sorciers et sur l'importance de prendre ses responsabilités. Elle était sûrement prête depuis longtemps à rejeter les meurtres de Q sur les épaules des sorciers.
Manque de chance pour elle cependant, car le cruel tueur en série était un moldu. C'était en tout cas ce qu'avait affirmé Dazai. Il n'était pas rentré dans les détails, expliquant que les dirigeants verraient par eux-mêmes qu'il avait raison lorsqu'ils mettraient la main sur le jeune garçon.
Il n'avait rien déclaré d'autre, que ce soit sur les raisons de son comportement inconscient ou sur la manière dont il avait réussi à découvrir tout cela. Son inconscience avait déjà coûté 110 points à Serdaigle, retirés par une Mitchell furieuse. Ozaki avait tenté de protester contre cette punition infligée avant même d'avoir des détails sur les motifs du brun, mais Mitchell avait tenu bon et les points s'étaient envolés. Les bleu et bronze ne semblaient pas très heureux de ce changement qui les faisaient chuter loin derrière les Serpentards, doublement en tête.
Mais plus que les points perdus, c'était le sort de leur capitaine qui les agaçait. Dazai était toujours dans un état incertain, même si sa blessure la plus grave avait été traitée. Il souffrait cependant de nombreuses contusions et d'égratignures sans gravité mais qui nécessitaient un traitement régulier pour éviter une infection. Atsushi savait que le brun s'en remettrait sans problèmes, il avait bien compris que celui-ci était du genre dur à cuire, mais il savait également que les fonctions de capitaine de l'équipe de Quidditch de Dazai étaient remises en cause. Le prochain match des Serdaigles était dans trois mois, mais être privés de leur meilleur élément pour les entraînements leur serait préjudiciable.
Et même si la santé du brun était plus importante que la coupe de Quidditch, la perdre pour leur dernière année avec Dazai devait être difficile à accepter pour les aigles. Une fois que le jeune homme aurait quitté les rangs de Poudlard, l'équipe perdrait sûrement son avantage sur les autres - particulièrement car Dazai ne serait pas le seul à partir, il en serait de même pour Poe et Twain, deux bons éléments de l'équipe.
Tout cela faisait que les Serdaigles étaient de méchante humeur depuis la veille, mais ils n'étaient pas les seuls. Chuuya donnait l'impression de vouloir tuer chaque personne qui lui demandait des détails sur comment il avait trouvé Dazai et ce que ça faisait de trouver l'un de ses amis à moitié décédé, et Oda, pourtant toujours si calme, n'hésitait même plus à rembarrer violemment tous ceux qui désiraient lui demander comment il se sentait.
Les deux septièmes années luttaient aussi continuellement contre les rumeurs qui circulaient dans le château au sujet de Dazai. Entre celles plus extravagantes les unes que les autres sur les raisons de sa recherche de Q et celles sur les raisons pour lesquelles la famille de Dazai ne s'était pas présentée à Poudlard, ils avaient de quoi faire.
Atsushi avait tout entendu au sujet du brun : d'après les élèves de Poudlard, le Serdaigle était un agent secret, choisi par le gouvernement après Noël pour infiltrer les moldus, surtout la Milice, et découvrir quels étaient leurs plans. Ses parents avaient été tués par les moldus, raison pour laquelle il avait été recruté, mais il ne les détestait pas pour autant. Après tout, il était incroyablement clément, en plus d'être beau, ce qui lui avait permis de s'infiltrer sans problème, après avoir séduit la fille du commandant des miliciens. Au cours de son infiltration, il avait découvert l'identité de Q mais sa couverture avait été compromise et il avait manqué de mourir. Malgré les six balles qui avaient, paraissait-il, transpercé ses poumons et son ventre, il avait trouvé la force de retourner à Poudlard, porté par l'amour qu'il éprouvait pour Chuuya, la seule personne qu'il aimait sincèrement.
Et encore, il simplifiait. Tant de rumeurs circulaient qu'il était impossible de toutes les résumer. Atsushi se demandait ce que Dazai penserait de toutes ces rumeurs une fois qu'il les aurait apprises. Il était presque sûr que cela le ferait rire. En revanche, Chuuya et Oda ne les trouvaient pas très drôles, en raison du nombre de questions qu'elles suscitaient chez les élèves, surtout les plus jeunes. Ils devaient être impatients de voir le brun se rétablir pour qu'il puisse démentir tout cela.
Le jeune homme soupira et se leva finalement, prêt à rejoindre ses camarades dans la Grande Salle pour un petit-déjeuner tranquille avant une journée habituelle de cours. Il enfila son uniforme rapidement et descendit dans la salle commune pour rejoindre Yama. La jeune femme l'y attendait, installée sur un fauteuil, le regard fixé sur un point invisible. Elle sursauta légèrement lorsqu'il se posta à ses côtés.
« Tout va bien ? lui demanda-t-il.
- Oh, oui. J'étais juste perdue dans mes pensées. » Elle se releva et se mit en marche. Lorsqu'ils furent dans le couloir, elle reprit la parole.
« Il sera vengé. Junsa, je veux dire.
- Oui... » acquiesça le gris. Il y avait beaucoup pensé aussi, depuis que l'on avait appris que Q pourrait être appréhendé prochainement. Il avait aussi repensé aux soupçons qui pesaient sur son ami. Il n'y croyait toujours pas mais il s'était demandé si Yama connaissait ces accusations. Ils n'en avaient jamais parlé.
« Il pourra reposer en paix. » continua la jeune femme.
Atsushi la laissa parler. Il ne savait pas vraiment quoi ajouter. Oui, leur ami serait vengé. Oui, il pourrait reposer en paix. C'était une bonne chose.
Alors pourquoi avait-il ce goût amer dans la bouche, comme s'il avait croqué dans un pamplemousse ?
Ils arrivèrent dans la Grande Salle, déjà remplie d'élèves. Ils s'installèrent à leur place habituelle, non loin d'Oda qui mangeait silencieusement. L'auburn avait l'air exaspéré, un air qu'il arborait cependant presque en permanence depuis la veille. Il les salua néanmoins d'une voix lasse :
« Bonjour vous deux.
- Bonjour capitaine, répondit d'un ton qui se voulait joyeux Yamagawa. Votre journée se passe bien ? » Le jeune homme sourit à cette question et répondit :
« Et bien, depuis que je me suis levé, personne ne m'a demandé comment je me sentais. Donc pour le moment oui. »
Atsushi voulut déclarer quelque chose, mais quelqu'un s'installa à ses côtés ; il se tourna pour observer de qui il s'agissait, et fut surpris de constater qu'il s'agissait de Chuuya. Le Serpentard semblait extrêmement agacé, nota-t-il. Oda le salua également, comme si de rien n'était.
« Bonjour Nakahara.
- Salut, lâcha le rouquin d'une voix exaspérée. J'espère que cela ne vous dérange pas que je reste ici. Je préfère votre compagnie à celle de certaines personnes. » Il ponctua sa phrase d'une œillade assassine en direction de la table des serpents. Les trois Poufsouffles le dévisagèrent, surpris d'entendre une telle déclaration de sa part.
« C'est Montgommery ? interrogea Yama.
- Entres autres, répliqua sans surprise Chuuya. Ils m'énervent tous. Les hypocrites qui n'ont jamais aimé Dazai et qui le plaignent, comme ceux qui en profitent pour répandre leur venin sur lui. »
Atsushi était de plus en plus surpris : s'il avait connaissance des comportements divisés des Serpentards, qui étaient connus pour ne pas aimer Dazai, il ne pensait pas que Chuuya en serait si agacé. D'un côté, il comprenait qu'un tel comportement était contraire aux valeurs des Serpentards, mais d'un autre, il se demandait s'il n'y avait pas une autre raison pour laquelle le rouquin était si énervé par les attitudes de ses camarades.
« Pff, souffla ledit rouquin avec colère. As-tu entendu la dernière rumeur ?
- Celle selon laquelle il est parti à la recherche de Q pour tenter de ravoir ton cœur après que tu lui ais mis un râteau ? demanda Oda sans ciller.
- Ouais. Depuis que je suis debout, tout le monde vient me demander si c'est la vérité. Et quand je dis tout le monde, c'est vraiment tout le monde.
- C'est la vérité ? » interrogea innocemment Yama.
Atsushi lui jeta un regard d'avertissement mais le capitaine de l'équipe de Serpentard ne réagit pas aussi violemment qu'il ne le pensait et laissa simplement sa tête tomber sur la table devant lui. Il marmonna également quelque chose d'inintelligible. Oda ouvrit la bouche pour dire quelque chose lorsque l'infirmière Yosano surgit dans la Grande Salle. Cela interrompit toutes les conversations et immédiatement, les regards convergèrent vers elle.
Elle traversa la salle, ses talons claquant contre le sol de la pièce et dans le silence religieux qui avait empli la salle. Elle grimpa sur l'estrade des professeurs et se pencha vers le directeur, qui acquiesça avant de se racler la gorge pour s'adresser aux élèves présents.
« Mes chers enfants, je suis heureux de vous annoncer que monsieur Dazai a repris connaissance. Je comprends bien sûr que vous ayez plusieurs questions pour lui mais il a encore besoin de repos, aussi seuls les élèves proches de lui auront le droit d'aller le voir pour le moment. »
Atsushi se tourna vers Oda et Chuuya, qui étaient directement concernés par cette dernière déclaration, mais son regard ne rencontra que le vide. Les deux septièmes années étaient déjà partis.
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Dazai jouait avec un vif d'or miniature qu'il avait trouvé sur sa table de chevet (sûrement un cadeau de l'un de ses coéquipiers) lorsque les portes de l'infirmerie claquèrent violemment. Il tourna la tête dans leur direction pour découvrir, sans grande surprise, Oda et Chuuya. Bon, pour être parfaitement honnête, il était plus surpris de voir le rouquin, qui l'avait soigneusement évité les jours qui avaient précédés le match et sa disparition, mais il s'y attendait un peu.
L'infirmière Yosano lui avait dit que c'était lui, ainsi qu'Atsushi, qui l'avait trouvé et ramené à l'infirmerie. Il ne se souvenait que très vaguement être tombé sur eux et ne se rappelait absolument pas ce qu'il avait pu leur dire. Mais il se doutait qu'il allait bientôt l'apprendre.
Oda se planta devant son lit, lui sourit... avant de lui asséner un coup de poing sur la tête sans la moindre pitié. Dazai s'y attendait, mais ne l'esquiva pas. Il l'avait mérité d'une certaine manière. Son ami de toujours ne semblait pas réellement en colère, mais il paraissait satisfait de l'avoir frappé.
« Je vais me plaindre à madame Yosano..., ronchonna le Serdaigle en se frottant la tête.
- Tu n'avais aucune blessure à la tête, répliqua l'auburn d'un ton sans appel. Et tu l'as cherché.
- Tes paroles me blessent profondément, soupira dramatiquement Dazai en posant une main sur sa poitrine bandée. Moi qui pensais obtenir du réconfort de la part de mes amis... »
Oda lui jeta un regard appuyé, dont il comprit vite le sens. « Si tu veux du réconfort tu sais ce que tu as à faire. ». Il ignora sa remarque muette et se tourna vers Chuuya, qui n'avait pas dit un mot. Cela lui fit réaliser qu'ils n'avaient pas parlé depuis leur discussion au deuxième étage, près d'une semaine auparavant. Le rouquin gardait son regard fixé sur le sol, mais il finit par le poser sur le brun. Il se rapprocha ensuite du bleu et bronze, et le frappa également, toujours sur la tête.
« Quel acharnement sur un blessé..., se plaint-il.
- C'est mérité. » lâcha Chuuya. C'étaient les premiers mots qu'il adressait à Osamu depuis leur délicate conversation. « En plus, je parie que tu es blessé parce que tu l'as cherché. »
A ces mots, Dazai se rembrunit légèrement. Ce n'était pas faux, mais c'était plus compliqué que cela. Mais de toute manière, il n'avait pas l'intention d'entrer dans les détails de ce qu'il avait fait et...
« Dazai, intervint Oda comme s'il avait lu dans ses pensées. Tu vas tout nous expliquer. Maintenant. »
Que Salazar maudisse son incroyable ami. Il savait que le Poufsouffle ne lâcherait pas l'affaire facilement.
« Odasaku, je suis trop fatigué pour ça..., lâcha-t-il en se laissant tomber sur son lit.
- Soit. Dans ce cas, je vais te laisser te reposer, et pendant ce temps, je vais aller discuter avec Chuuya au sujet de ce dont nous avons parlé l'autre fois. »
Osamu se releva immédiatement et foudroya Sakunosuke du regard. Celui-ci lui sourit innocemment ; le bleu et bronze mima le mot « Traître ». Pendant ce temps, Chuuya les dévisageait tour à tour, sans comprendre. Dazai finit par soupirer et souffla :
« D'accord, d'accord. Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
- Tout. Qu'est-ce que tu as fabriqué pendant trois jours ?
- Je cherchais Q.
- Seul ? » Dazai sourit énigmatiquement et Oda soupira. « Kenji. J'aurais dû m'en douter.
- Qui est Kenji ? interrogea Chuuya.
- Un de nos amis, répondit doucement Sakunosuke.
- Un moldu. » précisa Dazai.
Le Serpentard le dévisagea un instant avant de demander d'une voix lasse :
« Si je peux me permettre, je pense qu'on devrait d'abord s'occuper de la chose la plus importante : pourquoi diable as-tu fait ça ?
- Parce que... » Dazai s'interrompit. Il ne savait que dire. Une raison, il en avait une, bien sûr, mais la dire à haute voix risquait de sérieusement compliquer la situation.
« Connaissant cet idiot, intervint Oda, il ne doit même pas avoir de raison valable. Juste « c'était amusant » je parie. »
Osamu lui jeta un regard et hocha imperceptiblement la tête, pour le remercier. Pas aussi traître que ça visiblement. Il acquiesça ensuite avec un sourire, comme pour confirmer ses dires ; et si Chuuya ne sembla pas convaincu, il n'insista pas davantage et posa une autre question :
« Et comment tu es sorti de Poudlard ? Et pour aller où ?
- Derrière le miroir, là où vous m'avez trouvé avec Nakajima, il y a un long tunnel. C'est un ancien passage secret du château, que quasiment personne ne connaît. Il est très long, et mène dans une ville d'Écosse, Inverness. J'ai visité un peu la ville, et je suis tombé sur Q. » Il poussa un soupir dramatique et l'accompagnea de mouvements assortis. « Quel choc !
- Et je suppose que vous avez engagé la conversation autour d'un petit café, avec les présentations qui vont avec ? demanda Chuuya, sarcastique. Oh non, je sais ! Tu as mangé son biscuit préféré alors il a essayé de te tuer. »
Bon, il n'était vraiment pas convaincu donc. Dazai ne pouvait pas réellement l'en blâmer au fond, comment croire qu'il n'y avait aucun but à sa recherche de Q ? Il jeta un nouveau coup d'œil à Oda, qui secoua la tête négativement, l'air de dire « Débrouille-toi. ».
« Dazai. » Le ton du rouquin était ferme. « Pourquoi tu cherchais Q ? Je suis persuadé que tu t'es rendu à Inverness en sachant parfaitement que Q y serait. Mais je ne trouve aucune raison logique pour laquelle tu aurais été à sa rencontre en sachant parfaitement que tu frôlerais la mort.
- Tu es sûr ? répliqua le Serdaigle d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu. Tu ne trouves vraiment aucune raison valable ? » Il put voir du coin de l'œil Odasaku le dévisager d'un air abasourdi. Son regard virevoltait de l'un à l'autre. « Je cherchais simplement des informations. Tu sais pourtant que j'en recherche toujours. Mes informateurs n'ont rien pu me donner de concret, alors j'ai été sur le terrain. C'est tout. »
Il insista sur la dernière syllabe pour clore la discussion, mais le regard de son interlocuteur se ferma encore plus.
« Et pourquoi désirais-tu des informations sur Q ? Tu t'en fiches bien de lui. Tu n'as aucune raison de vouloir en apprendre plus sur lui. Sauf si tu désires te mettre en avant, te valoriser encore plus, « oh regardez, j'ai découvert ce que le ministère n'a pas pu trouver en plus d'un an ! ». »
D'un point de vue extérieur, la colère de Chuuya semblait bien infondée. Mais Dazai connaissait bien le rouquin, après des années à le côtoyer et à l'aimer en secret, et il pouvait parfaitement comprendre pourquoi il agissait ainsi. Chuuya haïssait Q de tout son être, et il avait juré de le trouver et de lui faire payer la mort de sa sœur. Mais c'était Dazai qui l'avait trouvé en premier. Le ministère ne tarderait pas à l'attraper, grâce aux renseignements qu'il leur avait donnés, et le tueur en série serait jugé et condamné pour ses crimes.
Mais la vengeance de Chuuya, elle, resterait inaboutie. Quelqu'un d'autre attraperait Q. Quelqu'un d'autre le condamnerait. Cette vengeance qui lui donnait la force d'avancer, il ne pourrait pas la satisfaire. A cause de Dazai.
« Chuuya... » soupira-t-il. Il ne voulait pas donner cette image de lui au rouquin, mais c'était peut-être mieux qu'il le déteste tout compte fait. Ainsi...
« C'était pour toi. »
La voix d'Oda claqua dans la pièce toujours vide. Chuuya se raidit et Dazai releva les yeux vers son ami d'enfance, qui passa la main dans ses cheveux auburn et précisa, d'une voix plutôt énervée :
« Dazai, en tant qu'ami j'estime avoir le droit de procéder à cette intervention qui ne te plaira probablement pas, mais je m'en fiche un petit peu actuellement. » Il s'adressa ensuite à Chuuya. « La raison pour laquelle il voulait découvrir qui était Q c'était pour te le dire à toi. Mais cet idiot a été blessé et il n'a pas pu aller au bout de son projet, alors il a choisi de le révéler au ministère plutôt qu'à toi. Oui, il est idiot, je sais. Il ne sait pas s'y prendre avec les gens chers à ses yeux, sois indulgent je te prie. »
Chuuya le regarda fixement, les yeux écarquillés. Il semblait avoir du mal à assimiler les informations que venait de lui donner le Poufsouffle. Ce qui était compréhensible. Le regard de Dazai passa de l'un à l'autre, tandis que son cerveau s'activait pour déterminer ce qu'il allait faire. Ceci n'était pas vraiment dans ses calculs. Pas du tout en fait.
Il finit par se décider et ouvrit la bouche, prêt à répondre aux accusations de son ami d'enfance, mais la voix du Serpentard l'interrompit.
« C'est vrai ? »
Osamu le regarda ; le vert et argent était toujours aussi raide, ses yeux bleus fixés sur lui, brillants d'une lueur d'espoir qui serra violemment le cœur du brun, alors que son cerveau luttait contre le seul message que son organe vital lui envoyait, à savoir que, par Rowena, il était beaucoup trop mignon.
Il commençait réellement à perdre tous ses moyens, lui, le Serdaigle réputé pour son sang-froid et son calme imperturbable. Il était perdu, complètement, à nouveau tiraillé entre ce que son cœur et ce que son cerveau lui conseillaient. Il baissa les yeux, sans rien répondre à son camarade. Il ne savait pas ce qu'il devait dire.
Bien sûr que c'était vrai. Bien sûr qu'Oda avait tout compris. Bien sûr qu'il s'était comporté comme un idiot en avouant au ministère les informations qu'il avait cherché exprès pour le rouquin. Bien sûr.
Mais c'était également cela qui prouvait qu'il ne ferait rien de bon en sortant avec Chuuya : il ne parviendrait sûrement qu'à le blesser. Il ne savait pas prendre soin des gens, Oda l'avait signalé avec justesse. Il n'avait pas su comment se comporter avec Ango, il ne saurait pas le faire avec Chuuya. C'était évident.
Il sentait toujours le regard de ce dernier sur lui, toujours chargé d'espoir. Il sentait aussi le regard d'Oda, qui le poussait à parler. Et alors qu'il s'apprêtait à le faire, il fut à nouveau interrompu. Cette fois-ci, par la porte de l'infirmerie qui s'ouvrait à nouveau, cette fois sur l'infirmière et quelques professeurs.
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Chuuya ferma les yeux et s'adossa au mur de pierre qui constituait l'entrée du château de Poudlard. Il était sorti pour prendre l'air et s'isoler, pour mettre de l'ordre dans ses pensées et faire en sorte que personne ne voit à quel point il était perturbé. Tant qu'à être pitoyable, autant l'être seul.
Les paroles d'Oda tournaient dans son esprit, et même si Dazai n'avait rien confirmé, il continuait de garder un mince espoir, qui dominait sur la déception qu'il ressentait. Même s'il était déçu que le brun ait choisi de révéler au ministère des informations qui intéresseraient obligatoirement Chuuya et qu'il avait été chercher pour lui, il ne pouvait s'empêcher de se dire que peut-être, il avait une légère chance de ne pas se prendre un râteau.
Peut-être.
Si seulement les professeurs n'étaient pas rentrés dans la pièce à ce moment-là, peut-être qu'il aurait été fixé.
Si seulement.
Avec un profond soupir, il se laissa glisser contre le mur et finit assis sur le sol. Tant pis pour sa cape et son pantalon, il les laverait plus tard à l'aide d'un sort. La pensée l'effleura qu'il avait cours, de métamorphose s'il se souvenait bien, mais il n'avait pas la tête à cela et de toute manière, le cours avait commencé depuis longtemps. En plus, il détestait Fitzgerald et la simple perspective de l'entendre caser des Incroyable ! ou des Décevant... en français dans chacune de ses phrases l'écœurait.
Il se rendrait en potions à dix heures, il n'en avait pas vraiment envie, mais rater trop de cours lui ferait prendre du retard et entraînerait une perte de points pour les Serpentards. Il avait cependant une bonne demi-heure devant lui, et il comptait bien en profiter pour se reposer et essayer de chasser les questions sans réponses qui le tourmentaient.
Il avait eu sincèrement peur lorsqu'il avait trouvé Dazai à moitié mort dans le couloir deux jours auparavant. La dernière fois qu'il avait eu aussi peur pour quelqu'un, c'était pour sa regrettée petite sœur, Taeko. D'ailleurs, elle aussi avait été attaquée par Q. Quelle amusante coïncidence. Il était mort de rire.
Il passa la main dans sa poche arrière et en sortit la photo froissée de sa sœur et lui, qu'il gardait toujours sur lui depuis cet été là. Elle était un peu abîmée mais toujours aussi précieuse à ses yeux. Dessus, sa sœur faisait un grand sourire à la personne qui prenait la photo, sa mère s'il se souvenait bien. Le cliché ne bougeait pas, ils avaient voulu prendre une photo comme les moldus, à la demande de sa sœur.
Il aimait bien la regarder. Même s'il se souvenait ensuite qu'elle était morte et que cela lui brisait toujours un peu plus le cœur. Il aimait bien se faire du mal visiblement.
« Elle ne méritait pas ça. »
La voix de Dazai le fit sursauter et il faillit lâcher la photographie. Il releva ensuite la tête pour faire face au Serdaigle qui était apparu brusquement. A la lumière du jour, le brun semblait encore plus fatigué que précédemment. Chuuya hésita un instant sur le comportement qu'il devait adopter avant d'opter pour une solution neutre, l'ironie.
« J'ignorais que l'air frais soignait les blessures provoquées par une lame de couteau. » Il eut au moins le mérite d'arracher un sourire à Dazai.
« Madame Yosano me tuerait si elle apprenait que j'étais sorti. Je me suis éclipsée pendant qu'elle discutait avec le directeur et Mori dans son bureau.
- J'espère que tu seras de retour avant qu'elle ne s'aperçoive de ton absence.
- J'espère surtout qu'on ne sera pas interrompus cette fois. »
Le Serdaigle avait adopté son expression sérieuse, et Chuuya n'essaya même pas de calmer son cœur qui s'était emballé. Il se redressa cependant pour ne pas attraper de torticolis et faire face à son interlocuteur.
« Je pense qu'il faut que je m'excuse, finit par dire Dazai. Je savais que c'était important pour toi, de découvrir qui était Q.
- C'est peut-être mieux ainsi, soupira le rouquin. Au moins, justice sera faite.
- Peut-être pas. » Le Serpentard se tourna vers son compagnon.
« Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- J'ai vu Q de mes propres yeux... Et je peux affirmer sans l'ombre d'un doute qu'il n'est pas sain d'esprit.
- ... Vu qu'il a tué une dizaine de personnes, je ne peux pas dire que ça me surprend.
- Il ne sera pas condamné, lâcha Dazai. Jamais le ministère ne l'enfermera à Azkaban. Au mieux, il sera envoyé à Sainte-Mangouste pour être traité en psychiatrie. »
Chuuya serra les dents. Encore une injustice. Ce type avait assassiné des innocents, mais vu qu'il était complètement fou, il serait épargné et n'endurerait pas ce que des gens qui avaient commis moins d'atrocités avaient enduré.
« Je suppose que cela avait été prévu aussi..., souffla le bleu et bronze.
- Prévu ?
- Il n'agissait pas seul, j'en suis convaincu. Comment un gamin de onze ans pourrait échapper à la police et aux Aurors pendant aussi longtemps ? Quelqu'un tire forcément les ficelles en coulisse.
- Les victimes de Q n'avaient aucun lien entre elles, objecta Chuuya.
- Pas les dernières, si on y réfléchit. Junsa Sugimoto savait des choses, c'est évident. On m'a interrogé à son sujet, lors de ma convocation au ministère.
- Vraiment ?
- Oui. Juste quelques questions basiques, mais quand même. Ils pensent que Sugimoto connaissait l'identité du tueur du premier ministre moldu.
- Même si c'est le cas, il est mort.
- En effet. Ce n'était peut-être pas un hasard. »
Chuuya garda le silence, ses pensées revenues sur sa petite sœur. Elle, la neuvième victime, y avait-il eu une raison pour qu'elle soit tuée ?
« Comment savais-tu que Q serait à Inverness ? finit-il par demander.
- Parce que sa onzième victime s'y trouvait.
- Pardon ?
- Ce n'était qu'une supposition de ma part, mais je suis parti du principe que la mort de Sugimoto était planifiée. Alors j'ai réfléchi à cette question : pouvait-il exister d'autres personnes qui en sauraient plus que le ministère ?
- Il y a forcément Akutagawa.
- Oui, mais il est à Poudlard, et Q ne pouvait pas s'y infiltrer. Mais il y avait une autre personne qui savait quelque chose. Enfin, peut-être. »
Dazai garda longuement le silence, perdu dans ses pensées, avant de murmurer :
« Ango. Il avait côtoyé Sugimoto après tout. Alors il savait probablement des choses... »
Chuuya assimila l'information et tout ce qu'elle sous-entendait.
« Alors, selon toi... La onzième victime aurait été Ango ?
- Si Q assassinait bien les personnes qui en savaient trop, c'était logique. Alors j'ai demandé à Ango de venir à Inverness - anonymement bien sûr - et j'ai utilisé le passage secret du miroir pour m'y rendre. Et j'ai attendu, aidé par mon ami Kenji, de voir ce qui allait arriver.
- Et Q était là.
- Oui. Ango aussi. Q le suivait sans un bruit, et lorsqu'il a tenté de frapper Ango, je suis intervenu. Je croyais qu'il allait m'attaquer avec un sortilège et je m'étais préparé pour cela, mais c'est un simple moldu alors il m'a attaqué avec un couteau. Un banal couteau.
- Et ton ami Kenji ? Et Ango ? Que leur est-il arrivé ?
- J'ai demandé à Kenji d'emmener Ango à un poste de police pour le mettre en sécurité. Puis, j'ai essayé de tenir tête à Q, sans grand succès, alors je me suis enfui avant que la police ne vienne. »
Dazai lâcha un long soupir en se remémorant les évènements. Une dernière question taraudait cependant Chuuya.
« Mais comment as-tu su pour son vrai nom ?
- Il me l'a donné de lui-même. » Chuuya écarquilla les yeux ; il ne s'attendait pas à cette réponse.
« Mais... Dans quel but ?
- Je ne sais pas. » Le brun secoua la tête horizontalement. « Je n'arrive même pas à comprendre si c'était planifié ou non. S'il est bien lié à l'instigateur du meurtre du ministre moldu, est-ce à sa demande qu'il m'a révélé son identité ? Cela n'aurait pourtant aucun sens. Il perd un allié important ainsi.
- Ou alors il veut occuper les Aurors pour avoir le temps de se cacher.
- Peut-être. Mais cela signifierait alors qu'il est au pied du mur, mais rien n'indique que ce soit le cas.
- Le ministère sait peut-être des choses que nous ignorons, pour une fois. »
Dazai esquissa un sourire en notant l'ironie de son camarade.
« Peut-être bien. Je suppose qu'on sera fixés prochainement. »
Il passa ensuite la main dans ses cheveux avant de se tourner vers Chuuya et de lui adresser un mince sourire.
« Odasaku n'avait pas tout à fait tort de dire que je ne sais pas m'y prendre avec les gens.
- « Chers à tes yeux » », murmura Chuuya. Le Serdaigle écarquilla légèrement les yeux, mais cette fois le rouquin ne se dégonfla pas. « Oda a précisé ça. »
Il ne savait même pas ce qu'il espérait comme réaction de la part de son interlocuteur. Il s'était promis de ne pas se faire d'espoir inutile, il ignorait si Dazai pouvait ne serait-ce que considérer l'idée de l'aimer. Lui n'aurait jamais pensé tomber amoureux du brun, il ne savait même pas quand et comment cela s'était produit. Il savait juste qu'il éprouvait pour le Serdaigle des sentiments bien différents de ce qu'il ressentait d'habitude.
Le silence de son interlocuteur l'inquiétait ; il ne savait pas comment il devait l'interpréter. Mais il ne voulait pas se dégonfler une nouvelle fois. Il avait presque l'impression d'entendre sa sœur l'encourager et, même s'il savait que c'était impossible, il puisait du courage dans cette idée. Dazai semblait perdu dans ses pensées mais le rouquin remarqua qu'il tremblait.
Il se demanda s'il en était la cause, ou s'il s'agissait simplement d'une conséquence de ses blessures.
Au bout de longues minutes de silence, Dazai finit par reprendre la parole.
« Chuuya..., souffla-t-il d'une voix plus douce qu'habituellement. Ce n'est pas... »
Il s'interrompit en plein milieu de sa phrase, sembla être en proie à un grand dilemme puis se tourna complètement vers le Serpentard qui n'avait pas bougé - il avait juste tressailli au moment où le brun avait prononcé son prénom. Puis les événements s'enchaînèrent, et en un clin d'œil, les lèvres de Dazai furent sur celles de Chuuya.
Le jeune homme ne comprit pas tout de suite ce qu'il se produisait et ne répondit tout d'abord pas au baiser du brun. Lorsque son cerveau traita finalement l'information, à savoir qu'Osamu Dazai était en train de l'embrasser, il eut le déclic nécessaire pour embrasser le jeune homme en retour.
Ils se séparèrent au bout d'un moment qui parut durer à la fois une seconde et une heure au rouquin et se dévisagèrent un instant ; Dazai fuyait son regard, posant le sien sur tout ce qui les entourait mais pas sur le visage de Chuuya.
Ce dernier tremblait légèrement, son cœur battait à cent à l'heure et il avait encore du mal à croire que Dazai venait réellement de l'embrasser. Peut-être était-il en train d'halluciner. Ou de rêver. Oui, il s'était forcément endormi. (Mais en son for intérieur il espérait que ce ne soit pas le cas).
« Dis-moi que ce n'était pas pour ce foutu pari. » finit par murmurer le vert et argent. Si c'était le cas, il jurait sur la barbe de Merlin qu'il allait frapper le Serdaigle une nouvelle fois. Ce dernier eut un léger sourire.
« Je suis sûr que si je réponds oui, ma vie s'arrête ici. » Il avait employé un ton amusé mais reprit d'un air sérieux : « C'est une mauvaise idée.
- Quoi ? que tu répondes oui, que je te tue ou qu'on sorte ensemble ?
- Les trois, mais surtout le dernier. »
Dazai arrêterait-il un jour de briser son cœur pour le réparer pour mieux le briser ensuite ? Telle était la question qu'il se posait sincèrement.
« Tu m'as embrassé en premier.
- J'ai perdu mes moyens.
- Je croyais que le grand Osamu Dazai ne perdait jamais ses moyens ?
- Il semble qu'avec toi, si. »
Bon sang, qu'est-ce qu'il avait envie de le frapper. Comment ce type pouvait-il lui causer autant de tourments ?
« Écoute Dazai, je ne sais pas à quoi tu joues, mais si tu veux juste jouer avec mes sentiments alors tire-toi d'ici et ne m'adresse plus la parole d'accord ? J'ai peut-être été suffisamment stupide pour tomber amoureux de toi mais je ne le serais pas suffisamment pour m'engager dans une relation de souffrance. » Un mince sourire étira les lèvres du Serdaigle.
« Donc tu m'aimes.
- Par Morgane, tu avais vraiment besoin que je te le dise ?
- Non. Je ne suis pas stupide non plus. Mais je voulais que tu le dises au moins une fois. » Chuuya souffla d'exaspération. « Je ne te rendrai pas heureux tu sais ?
- Ma vie est tellement bordélique et déprimante que même sortir avec un idiot comme toi me rendrait heureux. »
Il grimaça.
« C'était trop niais par Salazar.
- Complètement, cela ne te ressemble pas.
- Tais-toi.
- Je suis insupportable.
- J'ai l'habitude.
- Je ne sais pas m'occuper des gens qui me sont chers. »
Chuuya roula des yeux, finit par réduire la distance qu'ils avaient mis entre eux après le premier baiser, et se plaça juste devant lui. Il attrapa ensuite la cravate du Serdaigle, la tira pour le rapprocher de lui et embrassa Dazai. Celui-ci hésita puis répondit à son baiser.
« Je te le redis, plus clairement, souffla-t-il lorsqu'ils se séparèrent de nouveau. Si tu m'as embrassé juste pour jouer avec mes sentiments, dégage et ne me parle plus. Mais si ce baiser signifiait quelque chose pour toi, alors arrête de m'emmerder et embrasse-moi. »
Dazai le fixa et rit, d'un rire sincère que Chuuya ne lui avait jamais entendu. Puis, il l'embrassa une nouvelle fois, et continua, encore et encore.
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