O8 | Un air de déjà vu
Bien le bonsouaaar ! :)
Comment allez-vous ? Noël approche à grands pas, c'est génial je trouve ! J'adoooore Noël, l'ambiance et tout. Vous êtes impatients aussi ?
Je vous raconte un peu ma vie mais ce matin j'ai réalisé que le jour où j'ai posté le précédent chapitre j'avais un contrôle d'histoire des arts et j'en avais un aujourd'hui aussi haha
(Oui je fais HiDA en option je me lève tous les jours à 6h15 à cause de ça mais quel bonheur)
Sinon, autre info inutile : je suis en train d'écrire un chapitre de 01643 qui parle de Noël, je suis dans l'ambiance pour une fois, mais le problème... c'est que c'est le chapitre du 31 janvier dkdkdkd
Bon allez, j'arrête de vous raconter ma vie et je vous laisse lire ! Avant, j'aimerais juste vous remercier du fond du cœur pour les 900 vues, c'est monté de fouuu depuis le précédent chapitre, merciiii ♡ Et comme toujours merci àCheshire-sama, KuroiIkari22, loxrnlt, Aizalah, DarkCheshire-, CristalPersonne, CreamyMilkCoffee, kotonko, Enferna_Satana, Cress21, Suika-Mia, AchanShina, pataud04 et Atsou-chan pour leurs commentaires/votes/ajouts !
On se retrouve le 10 janvier ! Bonne lecture ♡
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Chapitre Huit - Un air de déjà vu
« Ango ! Eh Ango ! »
L'interpellé se retourne et adresse un léger sourire à Dazai et Oda qui viennent vers lui en courant.
« Dazai, Oda, les salue-t-il, vous êtes rentrés à ce que je vois. Tout va bien dans votre école privée ? »
« L'école privée » c'est l'excuse qu'ils ont trouvé pour justifier le fait qu'ils n'aillent pas au collège et au lycée de leur ville. Quand on leur pose la question, ils répondent simplement qu'ils vont dans une école privée extrêmement réputée au nord de la région. Ils n'apprécient pas vraiment mentir à leur ami de toujours, mais ils ne peuvent pas non plus lui dire qu'ils sont des sorciers, surtout pas avec les évènements actuels. Cela fait à peine un an que le premier ministre moldu a été assassiné, et le chaos règne toujours.
« Tout va bien ! acquiesce Oda. Et pour toi ?
- Oui. Vous avez suivi les informations ? Les négociations sont en cours. Je n'arrive pas à croire que notre gouvernement soit prêt à négocier avec ces monstres. »
Les deux sorciers échangent un regard tendu. Depuis quand Ango déteste-t-il autant les sorciers ? Lorsqu'ils se sont vus à Noël, il leur a dit qu'il espérait que le calme revienne bien vite.
« Ces monstres ? répète l'auburn. Je croyais que tu n'étais d'aucun côté.
- J'ai réfléchi. Je trouve ça injuste que certains soient nés avec de la magie et pas d'autre. Cela renforce juste les discriminations. En plus, qui sait ce que les sorciers sont capables de faire ? Ils pourraient tous nous tuer d'un coup de baguette !
- Oui mais..., commence Dazai.
- Vous ne trouvez pas que j'ai raison ? Imaginez si des terroristes commencent à commettre des attentats avec des sortilèges ! Comment pourrait-on les déjouer ? »
C'est déjà le cas, songe le Serdaigle. Depuis que l'existence des sorciers et de la magie a été révélée à tous, les plus extrêmes des deux camps n'ont cessé de s'attaquer mutuellement, usant de toutes les techniques possibles. De nombreux innocents ont déjà péri.
« Ango, tu n'as pas tort, finit par dire Sakunosuke, mais rejeter tous les sorciers est un peu fort. Des mol- humains comme toi et moi ont également déjà réalisé des attentats et on ne rejette pas la race humaine pour autant.
- C'est vrai, approuve Osamu. Il y a probablement des sorciers qui ont de bonnes intentions.
- Je ne pense pas. En plus, c'est contre-nature d'utiliser la magie ! Ça devrait être interdit ! »
Le noir s'enflamme tandis que ses amis échangent un nouveau regard perdu.
« D'ailleurs j'ai quelqu'un à vous présenter ! continue-t-il. C'est un ami que j'ai rencontré cette année. Il vient d'arriver dans la ville.
- Ah oui ?
- Oui. C'est aussi un grand membre de la Milice, et il propose de vous y faire rentrer ! »
A ces mots, Dazai s'étouffe. La Milice ? Il en a entendu parler de ce groupe extrémiste anti-sorcier. Ils ont perpétré plusieurs attentats ayant mené à la mort de plusieurs sorciers ces derniers temps. Aux yeux du gouvernement sorcier, il s'agit de l'une des plus grandes menaces.
« Euh Ango... Je ne pense pas que ce soit possible, on est loin d'ici la plupart de l'année..., bredouille Oda.
- Ah oui ? » Le regard d'Ango s'assombrit. « Ce n'est pas plutôt parce que vous êtes des sorciers ? »
Nouvel étouffement, cette fois par les deux amis. Leur absence de protestation semble convaincre le moldu qu'il a visé juste.
« Je m'en doutais. Depuis que j'ai appris qu'il existait des écoles spéciales pour les gens comme vous, j'ai eu des doutes.
- Ango, commence doucement Oda.
- C'est bon Sakunosuke. J'ai bien compris que vous vous étiez moqués de moi pendant toutes ces années ! Vous deviez trouver ça drôle.
- Ango ! s'exclame Dazai. Tu t'entends parler ? On dirait un gamin qui s'énerve pour rien. Oui, on t'a menti, mais on ne pouvait pas le crier sur tous les toits non plus.
- On se connaît depuis plus de dix ans Dazai, vous auriez quand même pu me le dire. Vous comptiez me mentir jusqu'à quand ?
- On voulait attendre le bon moment, répond simplement Oda en baissant la tête.
- Et ç'aurait été quand ? Jamais ? »
Ango les regarde avant de se détourner. Il s'en va sans rien ajouter. Osamu tente de le rattraper mais Odasaku le retient. Leur ami est bien trop en colère pour tenter de les comprendre.
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Dazai ouvrit les yeux, le souffle court. Il se redressa en grimaçant, sentant la sueur couler dans son dos. Il pouvait entendre les respirations profondes de ses camarades de dortoir. Il était de retour à Poudlard, où était sa place. Il expira longuement avant de s'essuyer le front. Il se mit ensuite sur la pointe des pieds pour quitter la pièce sans bruit. Il avait besoin de changer d'air.
Il descendit silencieusement vers la salle commune, déserte à cette heure tardive. Le grand pendule indiquait deux heures du matin. Il se laissa tomber sur l'un des fauteuils bleus et laissa son regard dériver sur les nombreux volumes que contenait leur bibliothèque personnelle. Il y en avait une bonne centaine, tous écrits par d'illustres Serdaigles. Un accès complet à la connaissance, qu'Ango aurait probablement adoré.
Il repensa à son rêve en soupirant. Ils n'avaient pas eu l'occasion de reparler à Ango après cette conversation. Il était resté en dehors de la ville tout le reste de l'été. Maintenant, il savait pourquoi : il s'était rendu dans la ville de Junsa Sugimoto, Londres. Il ne comprenait toujours pas les motivations du Poufsouffle. Ignorait-il qu'Ango était de la Milice ? D'après les informations obtenues par la mère d'Oda, c'était peu probable.
Il y avait plus de chances que ce soit l'inverse, et que ce soit Ango qui ignorait que Junsa était un sorcier. Mais cela ne répondait pas à la question principale : pourquoi cette association ? Et quel rôle jouait Atsushi, à qui Junsa voulait parler ?
Il ressassait ces questions depuis la veille, depuis qu'Oda et lui avaient espionné Tachihara et les Serpentards. Après les explications du jaune et noir, les deux Akutagawa avaient décidé d'un commun accord d'aller trouver leur directeur de maison et de tout lui expliquer. Dazai ne savait pas ce que le professeur Mori avait décidé, mais Tachihara avait été emmené dans le bureau de l'Auror Melville peu après. Ils en sauraient sûrement plus dans la journée.
Il s'allongea sur le fauteuil, les yeux rivés sur le dôme parsemé d'étoiles qui surplombait leur salle commune. Il faisait toujours ça lorsqu'il ne savait plus où il en était. L'immensité étoilée l'aidait à tout remettre en perspective. Ils n'étaient rien au fond, par rapport au ciel. Ils n'étaient que des particules minuscules et insignifiantes.
Songer à cela l'aidait à reconsidérer tous les mystères qui entouraient cette année scolaire. Il pouvait les voir d'un autre œil. Il ferma les yeux, et revit le soir où il avait croisé Ryunosuke dans un couloir. Il repensa au mot, Sarcophaga Carnaria, qu'il lui avait adressé. Une mouche, également mentionnée par Junsa. Quel était le lien ? Que pouvait représenter l'insecte ?
Un nom de code ? Celui d'une organisation ? Ou de quelqu'un ? A moins que ce soit un message codé. Mais il fallait le décoder alors. Qu'est-ce qui pouvait bien se cacher derrière une insignifiante mouche ? Et comment cela pouvait-il avoir un quelconque rapport avec les deux garçons ? Un insecte n'était pas une personne, il ne pouvait pas...
Un animagus.
La réponse le frappa si brutalement qu'il ouvrit les yeux et se redressa d'un coup. Comment avait-il pu ne pas y penser ? Un animagus, c'était aussi simple que ça. Bien sûr, il ne pouvait pas avoir la confirmation que c'était bien ce à quoi le terme faisait référence, mais il progressait. Et il avait un moyen de savoir si c'était bien ce qu'il pensait.
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Quelques heures plus tard, pendant lesquelles il n'avait pas pu dormir, Osamu descendit vers la Grande Salle de bonne heure et se planta devant l'entrée sous les regards surpris des autres élèves. Lorsqu'il vit enfin Ryunosuke arriver, il se dirigea vers lui à grandes enjambées. L'autre haussa un sourcil en le voyant et leva la main pour l'empêcher de parler.
« Pas maintenant. lâcha-t-il. Je ne suis pas d'humeur à supporter tes bavardages. » Cela fit rire Dazai qui se contenta de répondre :
« Il faudra quand même que je te parle. »
Le Serpentard soutint son regard un instant avant de soupirer et de reprendre son chemin. Dazai prit ça pour une approbation et s'apprêtait à rentrer à son tour dans la salle lorsqu'il sentit une main sur son épaule. En se retournant, il vit Chuuya qui le regardait avec un air indéchiffrable.
« De quoi tu parlais avec Akutagawa ? » Osamu le regarda, mi-surpris mi-amusé, avant de répondre :
« Il voulait avoir plus d'informations sur les cours de potions en sixième et septième années, je lui ai donc proposé de lui passer mes notes ! »
Inventer des mensonges dans les situations les plus critiques était sa spécialité. Il n'avait pas spécialement envie de mentir à Chuuya, mais il ne voulait pas que le rouquin se mêle de cette affaire. Pas tant qu'il ne savait pas où cela allait le mener exactement. Son interlocuteur semblait cependant peu convaincu par son mensonge. Il devait bien savoir que Ryunosuke n'appréciait pas Dazai, et cela lui apparaissait peu crédible que le noir lui demande de l'aide. Le capitaine des Serpentards ne dit cependant rien et secoua juste la tête avant de s'éloigner. Le bleu et bronze se demanda ce qu'il lui prenait.
Il entra enfin dans la Salle et se dirigea vers la table des aigles. Il s'installa aux côtés de Kunikida qui lui demanda où il était le matin même. Dazai répondit simplement qu'il s'était réveillé tôt et était descendu à la bibliothèque pour travailler. Typiquement le type de réponse qui satisfaisait le préfet-en-chef, qui hocha effectivement la tête avec approbation.
Le petit-déjeuner se déroula dans le calme. Le plafond enchanté était revenu à son « état normal » et représentait une légère bruine, semblable à celle qui tombait à l'extérieur. Les élèves mangeaient en silence, le mauvais temps les rendant plus moroses qu'à l'accoutumée.
Osamu remarqua bien vite que deux personnes lui jetaient des regards en coin : Chuuya et Junchirô Tanizaki. Il n'y avait pas prêté attention en entrant, mais Tachihara manquait effectivement à l'appel à la table des griffons. L'Auror Melville et le professeur Mori étaient également absents de la table des professeurs. Cela piqua la curiosité du capitaine qui se demanda ce qu'avait donné la confrontation Mori/Tachihara.
Quoiqu'il en soit, l'aîné des Tanizaki semblait savoir que Dazai n'était pas étranger à la disparition de l'un de ses amis puisqu'il lui jetait régulièrement des regards courroucés. Naomi et Steinbeck, en revanche, semblaient bien silencieux et perdus dans leurs pensées. Leurs regards se croisèrent une ou deux fois, et à chaque fois, le Serdaigle prit beaucoup de plaisir à sourire narquoisement à Junchirô.
Chuuya lui jetait également des regards, toujours aussi indéchiffrables. Osamu se demanda s'il devait y voir un message. Le rouquin agissait étrangement depuis le début de la journée. Il faudrait qu'il lui parle également, après avoir vu Ryunosuke.
Ce dernier quittait justement la Grande Salle. Le « génie » de Poudlard s'empressa de finir son repas pour lui emboîter le pas. Il le rattrapa dans le couloir. Le noir semblait toujours aussi ennuyé par sa présence mais ne lui demanda pas de s'en aller. Il se contenta de le dévisager, curieux de savoir de quoi le brun voulait lui parler - du moins, c'est ce que ledit brun imaginait.
« La mouche c'est un animagus ? » Il sortit ça tout à trac, les mots l'avaient démangé pendant tout le repas. L'ancien prisonnier eut un léger sourire et répondit simplement :
« Tu en as mis du temps. »
C'était donc un oui. La mouche qui l'avait obsédée pendant si longtemps était donc un animagus. Bien. Maintenant, il lui fallait plus d'informations : qui était-ce, quel était son objectif et son lien avec Junsa et Ryunosuke, pourquoi Ryunosuke lui en avait-il parlé, etc... L'Akutagawa intervint cependant avant qu'il ne pose ses questions :
« Je ne te donnerais pas plus d'informations.
- Mais tu connais les réponses à mes questions je parie.
- Probablement. » Le serpent semblait vaguement amusé.
« Pourquoi ne pas me les donner alors ?
- La situation est plus compliquée que tu ne le penses Dazai. La mouche n'est pas un animagus inoffensif, et elle a bien plus d'importance que tu ne le croies.
- Bon. Donne-moi un autre indice alors. »
Ryunosuke lui décocha un regard presque surpris. S'il pensait que Dazai allait s'avouer battu juste parce qu'il ne voulait pas lui donner d'informations, il allait être déçu, foi d'Osamu Dazai !
« ... Un indice... On croirait que tu parles d'un jeu, marmonna l'autre.
- Pour moi c'en est presque un tu sais. Alors ?
- Tableau. » finit par lâcher le noir avec un geste ennuyé de la main.
Il accéléra ensuite le pas pour faire comprendre à Dazai que leur discussion était terminée. Ce dernier était légèrement agacé. Ne pouvait-il pas être plus clair dans ses indices ? Il se plaignait qu'il mettait du temps à comprendre, mais s'il ne lui donnait que des mots isolés c'était normal qu'il ait du mal à comprendre !
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Akutagawa devait avouer une chose : jouer avec les nerfs de Dazai était quelque chose qu'il appréciait. Le brun l'avait tant de fois énervé durant leur scolarité commune qu'il prenait un peu de plaisir à se venger. Mais ce n'était qu'une raison secondaire, s'il ne lui donnait pas d'indices plus précis, c'était d'abord par soucis de discrétion. Les murs avaient des oreilles, surtout à Poudlard.
Après avoir laissé Dazai, il se dirigea vers la salle de défense contre les forces du mal pour son premier cours de la journée. Il fut cependant apostrophé par quelqu'un d'autre en chemin. Atsushi Nakajima. Il soupira intérieurement avant de faire face à l'insistant Poufsouffle.
« Akutagawa, commença-t-il, je...
- Je ne veux toujours rien savoir. » le coupa l'ancien prisonnier. Son interlocuteur sembla déstabilisé mais se reprit vite.
« Je ne veux pas te parler de ça. » L'autre haussa un sourcil. « Je voulais... M'excuser. »
Si Ryunosuke n'avait pas tenu à son image de personne inexpressive, il aurait probablement regardé le jeune homme dans les yeux, surpris, en lui demandant ce qu'il voulait dire par là. Mais il n'en fit rien et se contenta de garder son sourcil levé - il excellait dans cette pratique. Atsushi semblait de plus en plus mal à l'aise devant l'absence de réelle réaction de la part du serpent.
« Pour hier je veux dire, bafouilla-t-il, j'ai probablement dépassé les bornes en me mêlant de ta vie et... je voulais m'excuser pour ça... »
Même s'il ne le montrait pas, l'aîné Akutagawa était sincèrement surpris. Il n'aurait jamais pensé que l'argenté allait venir s'excuser. Après tout, si on y réfléchissait bien, c'était Ryunosuke qui était en faute : c'était lui qui s'était énervé et avait pratiquement agressé le jaune et or.
« ... d'accord. »
... Mais il avait quand même une réputation à entretenir et n'allait pas reconnaître ses torts pour les beaux yeux de son interlocuteur. Pas qu'ils trouvent les yeux d'Atsushi particulièrement beaux. C'était juste une expression. (Bon, ils n'étaient pas trop mal ses yeux quand même...)
Par Merlin, il se perdait dans ses pensées. Son interlocuteur paraissait attendre une réponse plus constructive mais Ryunosuke ne savait pas quoi dire exactement. C'était typiquement le moment où il était supposé s'excuser à son tour et accepter son aide. Mais, encore une fois, il n'allait pas facilement admettre qu'il avait eu tort, et il campait toujours sur ses positions.
Nakajima ne devait pas se mêler de ça, point barre. Et même s'il se rendait bien compte que le jeune homme était tenace, il ne cèderait pas. Il voulait détourner le Poufsouffle de cette sombre affaire.
Il se détourna donc d'Atsushi et reprit son chemin. En montant les marches jusqu'à la salle de DCFM, il croisa le regard du tableau de Shizuka Mori. Celui-ci semblait toujours aussi moqueur. Ryunosuke avait la désagréable impression que l'homme trouvait hilarante la situation dans laquelle il se trouvait. Il foudroya d'ailleurs le tableau du regard, ce qui eut comme effet de renforcer le sourire de Shizuka.
Les élèves arrivèrent au compte goutte, les uns après les autres. Gin le rejoignit assez vite, ce qui faisait son affaire. En l'absence de Tachihara, elle était sa seule alliée. Sa sœur avait très choquée par la « trahison » du Gryffondor. Ryunosuke savait qu'elle l'appréciait, même si elle prétendait le contraire, et apprendre qu'il avait orchestré son agression était très surprenant. Lui-même devait admettre qu'il était toujours surpris par cette révélation.
Sakunosuke Oda leur avait révélé un certain nombre de choses la veille au soir. La trahison de Tachihara, mais aussi celle de Junsa. Akutagawa trouvait que, pour un élève aussi discret, le brun faisait bien parler de lui depuis la rentrée. Il semblait avoir caché bon nombre de choses derrière son image de jeune homme modèle.
Il se demanda si Atsushi et son amie étaient au courant. Michizô avait été confié au professeur Mori et les informations d'Oda venaient directement de sa mère, donc il était probable qu'on leur en ait parlé. Mais il trouvait aussi que le ministère était très discret vis-à-vis du jeune homme tué. Sa mort avait été rendue publique, mais aucune autre information n'avait filtré.
Aux yeux du public, Junsa Sugimoto était un innocent élève de Poudlard, brutalement assassiné par un tueur en série. Rien de plus, rien de moins. Mais Junsa était-il vraiment une innocente victime ? S'il avait bel et bien trahi le monde des sorciers en s'alliant à la Milice, sa mort pouvait être bien plus qu'un simple coup du hasard.
Mais cette question resterait sans réponse, jusqu'à l'arrestation de Q. Si tenté qu'on l'arrête un jour. Depuis un an, il filait entre les doigts des Aurors et de la police moldue. Il n'avait tué « que » dix personnes, justement car il disparaissait pendant de longues périodes pour brouiller les pistes entre chaque meurtre. Excepté pour les deux dernières victimes, paraissait-il, tuée à deux semaines d'intervalle.
Taeko Nakahara. Puis Junsa Sugimoto.
(Officiellement, il n'aurait pas dû être au courant pour Taeko. Sa mort n'avait pas été rendue publique, et seuls les employés du ministère et leurs familles le savaient. Mais Gin lui en avait touché un mot, elle-même le savait grâce à Higuchi, dont les parents étaient juges au ministère.)
Selon Ryunosuke, cet intervalle plus rapproché indiquait que la mort de Sugimoto était planifiée. Mais il savait aussi que le ministère n'accorderait aucun crédit à son hypothèse. Il était un ancien prisonnier, un tueur, et ils tenaient à classer la mort de Junsa au plus vite. La recherche de Q leur prenait suffisamment de temps comme ça.
Il fut interrompu dans ses pensées par les cris étouffés de ses camarades et par la main de Gin sur son bras. En relevant les yeux - qu'il avait gardés baissés durant toute sa réflexion -, il aperçut que Tachihara venait d'arriver.
Il avait de grands cernes sous les yeux, sa peau était pâle et ses yeux étaient injectés de sang. Ses cheveux roux étaient ternes et emmêlés, et il semblait être d'une humeur bien plus massacrante que d'habitude.
Il défia tous les élèves du regard. Excepté les Akutagawa, personne ne savait ce qu'il avait commis, mais tous avaient remarqué son absence au petit-déjeuner le matin même.
« Bonjour à tous. » résonna la voix enjouée du professeur Mori derrière le rouge et or. Le professeur était comme à son habitude, ses cheveux bleu foncé attachés en queue de cheval et son insupportable sourire moqueur sur le visage. Seuls ses yeux cernés indiquaient que sa nuit avait été aussi courte que celle de Michizô. Il se fraya un chemin jusqu'à la salle de classe, déverrouilla la porte et les invita à entrer. « Prenez vos places rapidement. » ajouta-t-il.
Ryunosuke échangea un regard inquisiteur avec sa sœur. Pourquoi ce traître était-il ici ? Il suivit cependant les autres élèves sans broncher mais ne se priva pas de jeter un regard intrigué au professeur de défense contre les forces du mal. Celui-ci lui répondit par un demi-sourire irritant.
Tachihara s'installa à sa place habituelle sans rien dire. Il ne trahissait rien, malgré les regards insistants que lui jetaient tous les élèves et les murmures qui résonnaient. L'ancien prisonnier d'Azkaban se demanda ce qui se passait dans sa tête à ce moment précis.
Le professeur Mori commença son cours comme si de rien n'était. Il portait sur le sortilège Lashlabask qui provoquait des étincelles, servant à déstabiliser d'éventuels poursuivants. Ryunosuke le suivit d'une oreille distraite. Sa concentration revint cependant brutalement, lorsqu'une violente secousse secoua les murs de la salle, accompagnée par le bruit d'une violente explosion. Presque instantanément suivirent des cris de terreur qui figèrent le sang de Ryunosuke.
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Chuuya se trouvait en cours d'arithmancie lorsque l'explosion fit trembler les murs du château. Surpris, il se redressa tout comme ses camarades et échangea un regard incrédule avec Doppo Kunikida, son voisin. Le préfet-en-chef, habituellement calme et serein, semblait particulièrement paniqué.
« Qu'est-ce qui passe ? hurla un élève de Gryffondor.
- Gardez votre calme ! » répliqua le professeur d'arithmancie, le professeur Shibusawa. Ses yeux roses étaient écarquillés. Des pas retentirent dans le couloir et le professeur Hirotsu rentra dans leur salle en faisant claquer la porte.
« Poudlard a été attaqué ! »
Des exclamations de surprise suivirent sa déclaration. Chuuya sentit son sang se glacer. Le château avait été pris d'assaut ? Il voulait demander des précisions au professeur, mais celui-ci partit juste après. Les autres élèves commencèrent à murmurer entre eux, choqués. Ils partirent les uns après les autres de la salle, se précipitant vers le lieu de l'explosion.
Chuuya leur emboîta le pas. Une foule de pensées le tourmentaient. Qu'est-ce que ça voulait dire « Poudlard a été attaqué » ? Un rire cristallin résonna alors au-dessus de sa tête et il reconnut Elise.
« Vous êtes tous si agités...
- Tu sais ce qu'il s'est passé ? l'interpella le Serpentard, sans grand espoir de réponse.
- Ça a fait « boom » ! » déclara-t-elle, visiblement très amusée.
Cela n'amusa en revanche pas le joueur de Quidditch, qui sentit les battements de son cœur s'accélérer. La jeune fille semblait considérer la situation comme un nouveau jeu, mais le ton angoissé du professeur Hirotsu n'était pas feint. Quelque chose était vraiment arrivé.
Il poursuivit son chemin et descendit à toute vitesse les escaliers. Il ignorait où l'explosion avait eu lieu exactement, mais il savait que c'était au niveau des étages inférieurs à celui où il se trouvait, le troisième. En arrivant au premier, il aperçut un attroupement d'élèves au niveau de la salle d'histoire de la magie. Il se fraya un chemin jusqu'aux premiers rangs, chose qui ne fut pas aisée en raison de sa petite taille qui l'empêchait d'être remarqué.
Il trouva sur le devant Gin et Ryunosuke, ainsi que Dazai. Le brun avait les sourcils froncés et semblait en pleine réflexion. Chuuya se positionna à ses côtés mais le Serdaigle ne le remarqua que quand il lui tapota l'épaule.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda le rouquin.
- Ce n'est pas encore très précis, mais on parle d'une bombe à retardement, répondit Ryunosuke, qui avait entendu la question.
- Une bombe ? répéta le capitaine des vert et argent, estomaqué. L'artifice moldu ? »
Le noir hocha la tête. La fumée qui se dégageait de la salle d'histoire les fit tous deux tousser et ils se reculèrent légèrement. Chuuya positionna son regard azur sur l'entrée de la salle, invisible tellement la fumée était sombre. Elle se dissipa brutalement quelques secondes plus tard, alors que le professeur Ozaki faisait son apparition, baguette à la main.
Elle était suivie par le directeur Fukuzawa et l'Auror Melville, décidemment inséparables. Fukuzawa prit la parole d'une voix forte pour leur demander de reculer, afin de laisser les professeurs gérer la situation. Une voix lui répondit que le professeur Mori aidait déjà à évacuer les élèves hors de la salle.
Comme s'il avait entendu son nom, l'homme sortit de la salle au même moment, suivi par quelques élèves. Chuuya reconnut alors l'amie d'Atsushi, Yamagawa s'il souvenait bien. La jeune femme toussait violemment et avait de nombreuses égratignures sur le visage mais semblait aller bien. Elle tituba sur quelques mètres avant de s'écrouler.
Plusieurs élèves se dirigèrent vers elle pour l'aider, mais Gin fut la plus rapide. Elle lui tendit une main que la Poufsouffle hésita un instant à prendre. Elle finit cependant par se décider et se releva grâce à son aide.
« Tout va bien ? » lui demanda la Serpentard. Elle était plus expressive que d'habitude, nota mentalement Chuuya. La fille toussa une nouvelle fois avant de répondre d'une voix rendue rauque par la fumée :
« Oui... »
Gin l'aida à se rendre jusqu'au groupe d'élèves rescapés, que l'infirmière Yosano examinait consciencieusement. Chuuya l'observa faire, jusqu'à ce qu'un cri ramène son attention vers la salle. Le professeur Ranpo en sortait, tenant une jeune femme de Serdaigle dans ses bras. Elle semblait inconsciente, et une quantité effrayante de sang dégoulinait de son crâne. L'infirmière laissa échapper une exclamation de surprise, et se précipita vers eux.
Les élèves se massèrent autour d'elle, anxieux. Chuuya resta légèrement en retrait. Il avait un très mauvais pressentiment. Quelques minutes s'écoulèrent, sans qu'un simple bruit ne vienne perturber le silence presque religieux qui régnait. Akiko finit par relever les yeux, qui étaient bien trop brillants pour que cela annonce une bonne nouvelle.
Chuuya ferma brièvement les yeux. Les malheurs ne cessaient de s'abattre sur le château depuis quelques temps. Ce qui était supposé être leur havre de paix se transformait en réalité en un endroit aussi dangereux pour eux que l'extérieur. Cette fille ne semblait qu'être endormie, pourtant son cœur ne battait plus. Elle était morte, dans cet endroit supposé la protéger. A présent que même Poudlard ne pouvait plus garantir leur sécurité, qu'allait-il advenir d'eux ?
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La Gazette du Sorcier - 06 novembre 1997
POUDLARD FRAPPÉ PAR UN ATTENTAT MOLDU
Voici une nouvelle qui en a surpris plus d'un : le célèbre château, réputé pour sa haute sécurité, a été hier frappé par un attentat à la bombe, classique moldu que nous commençons à bien connaître. D'après les informations que nous avons pu recueillir, la bombe en question aurait été introduite dans l'enceinte de l'école puis récupérée par un élève (ou un professeur !) avant d'être placée dans une salle de cours. Elle a ensuite explosé quelques minutes après le début des cours, causant quatre morts, plus d'une dizaine de blessés, et d'importants dégâts matériels au sein de Poudlard.
L'imprenable forteresse a donc elle aussi plié, pour la première fois depuis des siècles, face à une menace extérieure. C'est la troisième école de magie à être touchée par les moldus, mais la seule ayant perdu des élèves. Dans ces circonstances, il paraît peu probable que l'école reste ouverte. Il est difficilement envisageable que les parents acceptent de laisser leurs enfants dans un établissement dont la sécurité semble clairement défaillante.
Le directeur Fukuzawa a, pour le moment, refusé de s'exprimer à ce sujet, arguant que la priorité était de sécuriser le bâtiment jusqu'à ce qu'une décision soit prise par l'ensemble du corps enseignant et le gouvernement. L'avis des parents sera également entendu et pris en compte, a assuré le célèbre directeur.
Si personne ne peut remettre en question cette sage décision, il est pour nous évident que, avant de mettre en place un nombre incalculable de sortilèges défensifs et de bloquer les multiples passages secrets du château, il faudrait d'abord se débarrasser d'un certain élève réhabilité il y a deux mois, qui pourrait bien être le fameux élève ayant posé la bombe. Avons-nous précisé qu'il se trouvait dans la salle juste à côté de la salle visée ?
« Comment osent-ils ?! » s'écria Gin, hors d'elle, en agitant l'édition de la Gazette du Sorcier qu'elle venait de recevoir.
Presque vingt-quatre heures s'étaient écoulées depuis l'incident, mais la poussière était loin d'être retombée. Un nombre effarant de lettres avaient été ce matin même acheminées par hiboux et chouettes, venant pour la plupart de parents furieux contre le directeur. Une pile immense se dressait sur la table des professeurs, qui disparaissaient pour la plupart derrière, et presque chaque élève présent dans la Grande Salle tenait au moins une lettre dans les mains.
Chuuya posa une main sur l'épaule de la cinquième année.
« Calme-toi, lui dit-il avec le plus de gentillesse possible. La Gazette du Sorcier raconte n'importe quoi, tu le sais bien.
- Elle raconte peut-être n'importe quoi mais elle est lue par la majorité de la communauté magique anglaise ! s'exclama-t-elle. Et je refuse qu'ils sous-entendent ainsi que mon frère est le coupable. Juste parce qu'il a été à Azkaban, il est responsable de tous les incidents qui se déroulent ici ? »
Le principal concerné releva la tête de son petit-déjeuner. Il ne semblait pas particulièrement atteint par les médisances du journal le plus lu de monde sorcier. Il devait avoir l'habitude maintenant, songea Chuuya en grimaçant mentalement à cette pensée.
« Gin, déclara-t-il de son habituel ton détaché, la Gazette peut raconter ce qu'elle veut, ça n'a aucune importance.
- Quand bien même ! C'est de la diffamation. » La jeune femme était toujours aussi énervée. « On devrait porter plainte !
- Et cela n'amènera à rien, car tous les sorciers pensent la même chose, à savoir que je ne devrais même pas être ici. »
Les mots que Ryunosuke étaient durs, pourtant ils ne semblaient même pas l'atteindre. Il disait cela avec un détachement tel qu'on aurait pu croire qu'il parlait de quelqu'un d'autre. Chuuya fut pris d'empathie pour le noir, qu'il regretta immédiatement. Il savait que le jeune homme haïssait qu'on le prenne en pitié pour sa condamnation, tout comme lui haïssait qu'on le prenne en pitié pour sa sœur.
« De toute manière, poursuivit l'aîné Akutagawa en levant la voix pour être entendu par tous, c'est aussi ce que pensent tous les élèves ici non ? Que je ne devrais pas être ici, et que si quelqu'un est responsable de l'explosion, c'est forcément moi ? »
Une certaine amertume perçait cette fois dans sa voix. La Salle se remplit progressivement de murmures, et Chuuya constata que personne ne contestait l'affirmation du noir. Gin se tourna vers eux et s'apprêtait à les invectiver, lorsqu'une voix hésitante se fit entendre par-dessus les chuchotements :
« Moi... Moi je ne te crois pas coupable... »
L'intégralité des têtes de la salle se tournèrent vers la personne qui avait parlé. Atsushi Nakajima, dont la tête bandée suite à un débris qu'il avait pris lors de l'explosion le faisait ressembler à une momie, semblait aussi surpris qu'eux d'avoir parlé à voix haute, il avait probablement formulé inconsciemment sa pensée. Il se leva cependant pour affirmer une nouvelle fois son opinion :
« Je ne te crois pas coupable. » Il ne précisa pas s'il parlait des deux crimes dont l'accusait, ou juste de l'explosion de la veille, ce qui était probablement mieux. Chuuya se souvenait que le noir s'était emporté lorsqu'Atsushi avait parlé pour la première fois de l'assassinat du premier ministre moldu.
« M-Moi non plus ! » s'exclama une autre voix, cette fois appartenant à Higuchi, qui se leva à son tour.
Elle adressa un timide sourire en direction de Ryunosuke, qui semblait surpris par la tournure des évènements. Sans doute ne s'attendait-il pas à ce que des personnes se portent à sa défense.
Les murmures des autres élèves s'intensifièrent, jusqu'à ce qu'une autre silhouette se lève. Chuuya écarquilla les yeux en la reconnaissant.
« Je partage leur avis, déclara Osamu Dazai en souriant. Il n'y a aucune preuve. »
Il échangea un hochement de tête subtil avec Ryunosuke, que le Nakahara capta cependant. Il sentit son cœur se serrer en les voyant, tout comme la veille lorsqu'il les avait vus discuter avant le petit-déjeuner. Il souffla discrètement entre ses dents, pour chasser ce sentiment, qui persista néanmoins.
Comment pouvait-il ressentir ça à cet instant présent ? Alors que des élèves témoignaient de leur soutien et de leur solidarité envers un ancien prisonnier pas encore complètement innocenté, lui ressentait simplement de la jalousie devant le secret que semblaient partager Dazai et Akutagawa. Il se sentait pathétique.
Il ressentait de plus en plus ce genre de sentiments en voyant Dazai plaisanter avec ses camarades, ce qui l'agaçait considérablement. Oh, il n'était pas stupide, il savait bien au fond de lui ce qui pouvait justifier de telles émotions. Mais, il y avait une différence entre savoir et formuler, et il n'était pas encore prêt à formuler, même intérieurement, cette raison.
(Et puis bon, tant qu'à être de mauvaise foi jusqu'au bout, il pouvait reconnaître qu'il se demandait bien comment ses sentiments avaient pu passer aussi rapidement d'exaspération à... ça, et que peut-être ce n'était pas vraiment ce à quoi il pensait.)
Un toussotement le fit sortir de ses pensées de plus en plus confuses, et il s'aperçut qu'une grande partie des élèves le fixait désormais. D'autres personnes s'étaient levées - il reconnut Oda, l'amie d'Atsushi, Kyoka, et bien sûr Gin - ; il s'empressa d'en faire de même. Évidemment qu'il soutenait Ryunosuke !
Le susnommé semblait d'ailleurs toujours aussi dépassé par la situation. Chuuya trouva presque amusant le fait qu'il ne sache pas comment réagir devant ces soutiens inopinés.
La scène rappelait étrangement celle du premier jour, lorsque Gin et lui s'étaient levés pour se porter à la défense du noir. Mais cette fois, il y avait plus de personnes. D'autres s'étaient ralliés à la cause de l'ancien prisonnier, malgré la peur qu'il avait toujours inspiré. Le capitaine de l'équipe de Serpentard se demanda si cela touchait Ryunosuke. Probablement. Le jeune homme n'avait sûrement pas un cœur de pierre comme il aimait pourtant le faire croire.
Un tintement reporta leur attention sur la table des professeurs. Le directeur Fukuzawa avait fait tinter sa cuillère sur son verre (tous notèrent que la pile de lettres avait mystérieusement disparu). Il se racla ensuite la gorge avant de prendre la parole :
« Mes chers enfants, je suis ravi de voir que vous ne vous laissez pas dicter votre comportement par les racontars et les rumeurs que répandent les autres. Cette autonomie de pensée, vous en aurez besoin toute votre vie, alors chérissez là. »
Il marqua une pause avant de reprendre :
« Je sais que vous vous interrogez beaucoup au sujet de l'avenir de notre école. Laissez-moi vous dire que nous n'avons pas l'intention de céder face à la menace. L'ensemble des professeurs et moi-même avons discuté, et nous avons choisi de garder Poudlard ouvert. Une lettre sera envoyée à vos parents pour les avertir de cette décision. Bien évidemment, s'ils désirent s'y opposer et vous retirer de notre école, ils le peuvent. Cependant... »
Ses yeux étincelèrent légèrement de malice.
« J'espère qu'ils me permettront de douter du fait que leur maison soit plus sûre que notre château. »
Sa phrase déclencha quelques rires parmi les élèves. Le climat était toujours grave, les quatre morts de la veille, tout comme celle de Junsa Sugimoto, étaient toujours bien ancrés dans leurs esprits, mais ils s'autorisèrent, l'espace d'un instant à penser à autre chose. A oublier la guerre qui couvait, à oublier le danger qui les entourait et la menace qui pesait sur eux. Quel mal cela pouvait-il bien faire après tout ?
« Quoiqu'il en soit, reprit le vieux directeur, Poudlard n'a pas l'intention de plier face à nos adversaires. Si certains moldus ont choisi de s'en prendre à notre école, aux sorciers qui s'y trouvent, dans l'espoir de la voir fermer, ils n'obtiendront pas gain de cause. »
Chuuya échangea un regard perplexe avec Gin et Ryunosuke. Leur directeur était encourageant, mais il devait bien savoir qu'en cas de grande attaque, il ne pourrait rien faire pour empêcher l'école de fermer. Il ne voulait probablement pas y penser tout de suite. C'était sûrement mieux.
« J'aimerais conclure ce discours sur une note encore plus positive, ajouta Fukuzawa. Je sais que les morts de vos camarades sont encore très présentes dans vos esprits, alors je comprendrais que ce ne soit pas possible mais... » Il marqua une pause tandis que les élèves échangeaient des regards intrigués. De quoi parlait-il ? « ... mais je vous rappelle que les matchs de Quidditch commencent samedi. Avec le match Gryffondor/Serpentard. »
Chuuya haussa les sourcils. Il avait complètement oublié que les matchs commençaient prochainement. Il n'était pas visiblement pas le seul au vu des airs surpris qui emplissaient la salle. Cependant, les cris enthousiastes qui suivirent semblèrent constituer une réponse claire pour le directeur.
Oui, la vie continuait à Poudlard.
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