22 | « On se reverra »

BOUM SURPRISE
huhuhu, ceci n'est pas un prank mais bel et bien le chapitre ;)

"Tu aurais pu ne pas nous le dire et le sortir comme prévu, et puis tu nous aurais fait croire que t'étais en avance tu vois OwO"

Calymonade est-ce que tu te souviens de cette phrase datée de novembre 2018 ? j'espère, parce que c'est cette phrase qui m'a donné l'idée de poster mon dernier chapitre en avance :)
et donc j'espère que vous ne vous y attendiez pas-

bref, ceci le dernier chapitre est en avance - le seul- , il reste ensuite un épilogue que je publierais dans une semaine et ce sera la fin.
enfin, la fin de l'histoire principale :)
mais je vous en reparle la semaine prochaine !
sinon, j'espère que vous allez bien, et que ce dernier chapitre sera à la hauteur de ce que vous attendez :D 

ET JE ME SOUVIENS QUE J'AI PRÉVU UNE BONNE FIN. VOILÀ.

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Chapitre Vingt-deux – « On se reverra »

Le lendemain matin, Ryunosuke fut réveillé assez brutalement par une main qui le secouait dans tous les sens. Il savait qu'entre camarades de dortoir, il était habituel de faire cela à ses compagnons de temps en temps, mais il pensait que son absence de liens amicaux avec les autres garçons de la chambre ainsi que son visage peu avenant lui épargnerait cela.

Il ouvrit les yeux doucement, prêt à assassiner du regard celui qui avait osé le déranger dans son sommeil bien mérité après les évènements de la veille, et croisa avec surprise un regard presque aussi menaçant que le sien, de la même couleur de surcroît. Il lui fallut quelques millisecondes pour comprendre que la personne qui le secouait ainsi n'était pas un de ses camarades, mais sa sœur, Gin.

La jeune femme n'avait pas encore attaché ses cheveux – preuve du caractère très exceptionnel de la situation – et semblait particulièrement déstabilisée. Son frère se releva, essaya de remettre en route ses méninges encore embrumées par le sommeil et finit par demander :

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » Seul un évènement très important pouvait pousser sa sœur à venir le déranger ainsi. Le regard de Gin passa sur les trois autres élèves présents dans le dortoir, hésitante ; elle décida finalement de se pencher vers son frère et murmura :

« Nakajima a été arrêté par les Aurors. »

Ryunosuke écarquilla légèrement les yeux. Pardon ? Il dévisagea sa sœur et son air grave, et comprit qu'elle ne plaisantait absolument pas.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? souffla-t-il. Il ne devait pas être condamné.

– Je ne comprends pas plus que toi, répondit Gin en secouant la tête négativement. Mais je suppose qu'on en saura plus au repas.

– Comment l'as-tu appris ?

– Un certain fantôme fait le tour de Poudlard pour en informer tout le monde. »

Élise. Évidemment. Cette « gosse » n'en ratait pas une. La prochaine fois qu'il la croiserait, il la menacerait du regard avec sa technique longuement travaillée sur les premières années.

« Eh, les Akutagawa, intervint un camarade de dortoir de Ryunosuke. C'est vrai alors ? C'était pour protéger ce Poufsouffle que tu t'es laissé condamner ? » Le jeune homme aux cheveux bicolores lui jeta un regard glacial mais répondit :

« Ça te regarde ? » Loin de se laisser impressionner, le Serpentard répliqua :

« Ouais. Parce que si la seule raison pour laquelle tu as jeté le déshonneur sur notre maison c'est pour tes histoires de cœur, c'est...

– Je t'arrête, le coupa Gin, pas la peine de poursuivre. On a parfaitement compris que tu jettes le déshonneur sur notre maison avec ta façon de penser. »

L'autre ouvrit la bouche pour protester, mais il resta sans voix. Il était rare que Gin soit aussi brutale dans ses mots, c'était plus son grand frère qui l'était en général, alors personne ne savait exactement comment réagir. La jeune femme ne leur laissa de toute façon pas le temps de dire quelque chose puisqu'elle les planta là, retournant rapidement dans son propre dortoir, probablement pour terminer de se préparer.

Ryunosuke décida qu'il allait en faire de même ; lorsqu'il passa devant son camarade toujours sans voix, il lui adressa un sourire en coin satisfait.

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Une dizaine de minutes plus tard, il retrouva sa sœur à l'entrée de la salle commune, et ils prirent la direction de la Grande Salle. En chemin, ils croisèrent Chuuya, qui retournait vers les dortoirs. Les deux Akutagawa le regardèrent faire sans rien dire, mais leurs yeux gris posés sur lui finirent par le faire se retourner.

« Quoi ? bougonna-t-il, visiblement de mauvaise humeur.

– Rien, rien. » répondit Ryunosuke. Chuuya leva les yeux au ciel et lâcha en reprenant son chemin.

« Quoique vous pensiez : ce n'est pas ça. »

Ryunosuke restait perplexe sur cette affirmation mais n'ajouta rien pour ne pas attiser la mauvaise humeur du rouquin. Il reprit simplement son chemin avec sa sœur – en se promettant de chercher Dazai dans la Grande Salle pour vérifier son hypothèse.

Le brun ne s'y trouvait pas quand il arriva, ce qui pouvait facilement s'expliquer par le fait qu'il était encore tôt et que la grande moitié des élèves n'était pas encore arrivée. Il s'installa avec Gin en bout de table vert et argent ; les autres élèves déjà présents lui jetèrent des regards de travers. Les mêmes questions que les camarades de dortoir d'Akutagawa devaient être sur leurs lèvres.

Rapidement, un flot d'étudiants les rejoignit dans la salle ; Ryunosuke croisa les regards familiers d'Oda et Yamagawa, qui semblaient nager dans une grande incompréhension. Dazai arriva également avec Kunikida et d'autres camarades de sa maison, visiblement en grande conversation avec eux. Chuuya se fit plus attendre, mais il arriva dans les derniers, visiblement toujours aussi agacé. Et apparemment, l'hypothèse d'Akutagawa était partiellement fausse, puisque le rouquin échangea un regard avec le Serdaigle, qui hocha rapidement la tête, comme pour confirmer quelque chose.

Le Serpentard rejoignit ensuite ses camarades. Son regard bleu se posa sur les deux Akutagawa et il déclara :

« Ce n'est pas ce que vous croyez.

– On ne croit rien du tout. » répondit Ryunosuke. Son aîné ne sembla pas dupe et précisa :

« J'étais parti envoyer une lettre à mon père. Pour des explications. Autant que notre « réconciliation » serve à quelque chose.

– Tu as entendu la nouvelle aussi donc.

– Tout le château est au courant, grâce à Élise. »

Comme si elle avait été invoquée par cette simple phrase, la fillette traversa un mur de la Grande Salle, faisant sursauter les élèves de la table à côté, et observa l'ensemble des étudiants attablés d'un air amusé. Ryunosuke observa les professeurs, qui ne réagirent pas ; d'ordinaire, ils interdisaient à la fillette de déranger les repas, mais Mori et Fukuzawa n'étaient pas présents pour ordonner cela.

Elle sembla cependant se tenir à carreaux, elle avait de toute façon déjà frappé suffisamment fort en répandant l'information qu'Atsushi avait été emmené par les Aurors. Elle n'avait qu'à observer les conséquences de ses actes désormais. Son regard bleu fantomatique croisa celui d'Akutagawa, qui fit exprès de la foudroyer de son regard le plus menaçant. Elle lui adressa un petit sourire amusé pour toute réponse.

« Je croyais qu'il ne pouvait pas être arrêté ! » s'exclama subitement Gin. Plusieurs Serpentards la dévisagèrent, et Chuuya lui intima :

« Ne parle pas aussi fort. On n'est pas supposés savoir quoique ce soit.

– Et alors ? Ça n'a plus d'importance actuellement, lâcha platoniquement Ryunosuke. Dans quelques jours, tout le monde saura toute l'histoire. »

Chuuya acquiesça finalement à contrecœur. Les autres Serpentards continuèrent à les dévisager un moment, avant de se reconcentrer sur leur petit-déjeuner. Seule Montgommery ne les quitta pas du regard, suspicieuse. Elle semblait avoir beaucoup de choses à leur dire, mais le silence inhabituel qui s'installa au même moment attira son attention vers un autre événement : l'arrivée du directeur dans la Grande Salle.

Fukuzawa rejoignit sa place centrale à la table des professeurs sous le silence curieux de ses élèves, mais il ne prit pas la parole à voix haute, se contentant de murmurer quelque chose aux autres professeurs. Mori était toujours aux abonnés absents en revanche ; et Ryunosuke n'aurait pas été surpris d'apprendre qu'il avait été arrêté lui aussi. Après tout, il avait ouvertement avoué sa complicité dans l'attaque de la bombe.

« On devrait interroger Fukuzawa, lâcha Gin qui avait aussi observé leur directeur tandis que les conversations reprenaient à vox basse. Ce n'est pas normal. Nakajima est innocent !

– Je suis d'accord, acquiesça Chuuya. Mais les motifs d'interpellation sont valables. Au moins celui de « meurtre ».

– Peut-être, mais pas volontaire, répliqua Ryunosuke. Il n'avait aucun contrôle de ces actions. Mon souvenir l'a prouvé en plus. »

Les trois Serpentards soupirèrent de concert, et ignorèrent leurs camarades qui les dévisageaient de nouveau comme des bêtes curieuses. L'aîné Akutagawa balaya les autres tables du regard, cherchant les autres qui savaient comme eux pour voir comment ils réagissaient à toute cette agitation.

À la table des Poufsouffles, Yamagawa semblait submergée par les autres élèves qui voulaient sûrement lui poser une tonne de questions sur son ressenti, et sur ce qu'elle savait ; Nakajima était son ami le plus proche après tout. À celle des Serdaigles, Dazai discutait avec Poe et Kunikida. Quant à la tablée des Gryffondors, elle était de loin la plus silencieuse ; ils en avaient probablement trop vu cette année pour se fier à un fantôme. D'une certaine manière, ils étaient de loin les plus logiques du château.

Un tintement interrompit finalement tout le monde lorsque Fukuzawa se leva enfin pour prendre la parole, et que le professeur Ozaki entrechoqua sa cuillère et son verre pour amener le silence. Le directeur de Poudlard les dévisagea un long instant avant de déclarer :

« Je sais que vous êtes désormais tous au courant de l'arrestation de l'un de vos camarades pour des motifs bien durs, et que vous interrogez tous sur la véracité de ces accusations. Les explications viendront en temps et en heure, mais vous pouvez déjà savoir que l'affaire du meurtre de Mallowan a officiellement été résolue hier. » Plusieurs murmures se firent de nouveau entendre mais se turent dès que l'homme reprit : « Je peux au moins vous assurer que votre année se terminera dans le calme et la paix, maintenant que cette sombre affaire est terminée. »

Et l'année d'Atsushi ? songea Ryunosuke. Pourrait-il lui aussi la terminer tranquillement ? Il était inconcevable pour le vert et argent que le jeune homme se retrouve dans la même situation que lui, enfermé à Azkaban, au milieu de tous ces criminels dérangés. Il n'avait pas fait tout cela pour que cette situation se produise.

Il termina son repas silencieusement et quitta la salle rapidement, avec l'intention d'aller vite parler à Fukuzawa. Il retrouva devant le bureau du directeur une silhouette familière : Oda. L'auburn avait probablement avalé son petit-déjeuner en quatrième vitesse ; Ryunosuke l'avait vu entrer dans la salle mais pas ressortir.

« Je suppose que tu viens pour la même raison. » commenta le jaune et noir en le voyant. Akutagawa acquiesça. « J'ai parlé brièvement avec Dazai, et il pense que Nakajima a été arrêté parce que sa mère s'est enfuie.

– Je croyais qu'elle ne pouvait pas être au courant qu'on avait tout deviné ? » Oda secoua la tête.

« Normalement non. Mais elle nous a manipulés tant de fois... »

Ryunosuke serra les dents. Il s'inquiétait pour Nakajima. Si l'hypothèse de Dazai était correcte, le véritable coupable ne serait pas condamné. Mais pour apaiser les tensions, il fallait condamner quelqu'un. Il ne pouvait pas considérer que ce quelqu'un puisse être le Poufsouffle.

Ils patientèrent quelques instants en silence, jusqu'à ce que leur directeur remonte jusqu'à son bureau. Il ne sembla pas surpris de les voir tous les deux devant la gargouille qui masquait l'entrée puisqu'il se contenta de donner le mot de passe et de les inviter à le suivre.

Les deux élèves gravirent l'escalier de pierre à sa suite et pénétrèrent dans le vaste bureau familier. Fukuzawa les invita à s'asseoir sur les chaises déjà installées, qui témoignaient de la réunion qui s'était sûrement déroulée la nuit précédente, après que toutes les révélations aient été faites.

« Pourquoi avoir arrêté Nakajima ? attaqua immédiatement le Serpentard.

– Jitsuko Nakajima est introuvable, répondit posément le directeur, confirmant les appréhensions de ses élèves.

– Je croyais qu'elle ne pouvait pas savoir ?!

– Il semblerait que nous ayons commis une erreur, reconnut Fukuzawa. Une erreur qui risque d'avoir des répercussions plus que problématiques. »

Les deux élèves s'aperçurent au même moment d'à quel point leur professeur semblait fatigué et soucieux. Tout le monde savait à quel point Fukuzawa chérissait tous ses élèves et faisait de son mieux pour les protéger tant qu'ils étaient sous sa responsabilité, et cette impuissance vis-à-vis d'Atsushi devait être difficile à accepter pour lui.

« Qu'est-ce que vous entendez par « problématiques » ? répéta Oda.

– Les moldus ont besoin d'un coupable. Si Jitsuko Nakajima ne peut être condamnée...

– Ils vont condamner Nakajima à la place. » lâcha Ryunosuke. Le directeur hocha la tête.

« Non ! protesta Oda.

Le ministre Hawthorne a demandé à voir la ministre Westmacott sans tarder, afin d'essayer de trouver une solution moins radicale. Mais il faut que quelqu'un paye pour que la paix revienne. Les moldus ont besoin de quelqu'un à blâmer, et les sorciers aussi. Une fois que le coupable sera désigné et condamné, cela fera cesser les agressions entre nos deux mondes.

– Cela n'empêchera jamais les moldus d'attaquer les sorciers parce qu'ils estiment qu'ils n'ont pas le droit d'exister, répliqua le vert et argent.

– Non. Mais cela prouvera aux moldus que nous sommes de bonne foi, et que nous voulons la paix et une cohabitation durable. »

Oda baissa les yeux, visiblement sensible aux arguments de leur directeur, mais autre chose avait frappé Ryunosuke dans les propos de l'homme.

« Pour prouver aux moldus que nous sommes de bonne foi, répéta-t-il.

– Monsieur Akutagawa... » Fukuzawa le dévisagea ; son regard neutre en toutes circonstances s'était transformé en un regard peiné.

« Ce ne sont pas les moldus qui vont condamner Nakajima, mais les sorciers ? »

Le directeur aux cheveux grisonnants baissa les yeux, tandis qu'Oda pâlissait. Une condamnation par un tribunal moldu, c'était déjà difficile à digérer, car cela impliquait un long séjour en prison. Ils ne connaissaient pas exactement le système juridique moldu, mais ils pouvaient aisément deviner que de longues années de prison seraient requises. Mais une condamnation par les sorciers, cela impliquait bien pire.

Une condamnation à Azkaban.

« Le coupable est un sorcier, expliqua Fukuzawa. Si on laisse les moldus le condamner, ils penseront que nous les laissons gérer seuls les conséquences de nos actes, et cela ne fera que repousser les tensions. Mais si nous prenons nos responsabilités et leur offrons ce qu'ils veulent...

– Ça ne changera rien.

– ... » Fukuzawa secoua la tête. « Pour être honnête, je partage votre avis. Mais dans les faits, ils nous faut au moins faire ça. 

– Vous ne pouvez pas le laisser être condamné à Azkaban, lâcha Oda, c'est complètement... »

Injuste. Insensé. Irrationnel. Il n'acheva pas sa phrase, mais il n'était pas difficile pour Akutagawa de la terminer. Tant d'adjectifs pouvaient servir à qualifier cette situation, et ce qu'ils ressentaient devant cela.

Atsushi Nakajima allait payer pour les crimes de sa mère. Ne dit-on pas pourtant que les enfants ne sont pas responsables des crimes de leurs parents ? N'aime-t-on pas rappeler que l'on ne choisit pas ses parents et que l'on n'a pas forcément de lien avec ce qu'ils font ? Visiblement, on aimait aussi oublier ces préceptes lorsque la situation l'exigeait.

« Je comprends que vous ne puissiez pas accepter cette décision, reprit doucement Fukuzawa. Et j'ai bien l'intention de faire mon possible, avec l'aide de Nathaniel, pour sortir monsieur Nakajima de cette délicate situation. Mais je ne peux pas vous promettre la solution que vous désirez. D'une manière ou d'une autre, si Jitsuko Nakajima n'est pas capturée, il faudra que quelqu'un d'autre paye. »

Ryunosuke serra les dents. Comment accepter une telle chose ? Il était prêt à protester pendant le temps qu'il faudrait pour que Fukuzawa change d'avis ; Oda semblait plus résigné que lui cependant, car il remercia leur directeur et l'entraîna en dehors du bureau sans prêter attention à ses protestations.

« Je n'arrive pas à y croire, finit-il par dire une fois qu'ils eurent rejoints les escaliers.

– À quoi ? » intervint la voix de Dazai sortie de nulle part.

Le Serdaigle les attendait devant le bureau de leur directeur. Il haussa un sourcil devant leurs mines défaites.

« Tu avais raison, répondit Oda. Jitsuko Nakajima est introuvable. Alors ils vont condamner Nakajima. » Le bleu et bronze accepta l'information sans broncher.

« Le monde sorcier va condamner Nakajima, ne put s'empêcher de corriger Ryunosuke.

– Pour apaiser les tensions avec les moldus ? » demanda Dazai. Les deux autres hochèrent la tête, et il baissa les yeux. « C'est nécessaire je suppose.

– Fukuzawa pense la même chose, cracha Ryunosuke. Quand bien même ça ne changera rien.

– Ça changera quelque chose, répondit le Serdaigle. Au moins au début. Les moldus auront ce qu'ils veulent, et l'affaire pourra se tasser jusqu'au prochain scandale, parce qu'il y en aura un sans le moindre doute. Les sorciers et les moldus ne pourront jamais cohabiter sans faire des étincelles.

– Et alors il y aura de nouveau des condamnés, probablement des sorciers, et le cercle vicieux continuera, acheva Oda d'un ton amer. Au final, les moldus condamnent l'entièreté des sorciers pour être différents d'eux, et pour leur avoir caché la vérité pendant tant de siècles.

– Mais c'est injuste ! » s'exclama la voix de Yamagawa.

La jeune femme se tenait plus bas dans les escaliers menant au bureau mais avait visiblement tout entendu.

« Atsushi n'a pas tué Mallowan de son plein gré ! » Les trois autres échangèrent des regards désabusés.

« Tant que les moldus auront des raisons de nous haïr et de nous faire la guerre, le gouvernement s'écrasera et condamnera des sorciers sans broncher. Tant que cela peut maintenir la paix, aussi illusoire soit-elle. » Les mots de Dazai étaient cruels mais vrais.

« On ne pourrait pas la retrouver ? Jitsuko Nakajima je veux dire. » Ils dévisagèrent Yamagawa, désireux de savoir si elle était sérieuse. Et elle l'était visiblement.

« On ne va pas la retrouver en claquant des doigts, commenta Ryunosuke d'un ton sec.

– Je sais bien mais...

– Vu la manière dont elle a couvert ses arrières pour cette affaire, la retrouver serait mission impossible, répondit finalement Dazai. Si elle a vraiment décidé de disparaître pour de bon, on ne la retrouvera jamais. »

Sa phrase jeta un froid glacial. Si même lui, qui ne reculait pourtant pas facilement quand il avait une idée en tête, estimait que c'était peine perdue, alors cela l'était probablement.

« Alors on laisse tomber Atsushi ? » souffla Yama, avec une voix dans laquelle perçait son désespoir.

Seul le silence lui répondit.

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Le lendemain, Ryunosuke remonta dans la tour d'astrologie, là où il avait vu Nakajima pour la dernière fois. Lorsqu'il constata qu'il n'était pas le premier sur les lieux, il hésita à rebrousser chemin, mais il reconnut la silhouette de Yamagawa, et finit par s'approcher d'elle. Il n'avait pas spécialement envie de lui parler, mais il se doutait que ce devait être difficile pour elle, de se retrouver sans ses deux meilleurs amis.

Il se souvenait aussi de ce dont Atsushi lui avait parlé, de son comportement déroutant et même parfois contradictoire, et de ses difficultés à surmonter la mort de Sugimoto. Il savait à quel point son compagnon s'était fait du souci pour elle, et il sentait un peu mal à l'idée qu'elle allait se retrouver seule.

(Par la barbe de Merlin, il ne pouvait pas croire qu'il avait sérieusement songé quelque chose comme ça. Lui, se sentir mal pour une personne qu'il connaissait à peine. Il devenait sérieusement atteint. Il ferait peut-être mieux de prendre rendez-vous avec l'infirmière Yosano avant de commencer à venir en aide aux premières années perdues dans le château au lieu de leur faire peur comme il le faisait habituellement.)

Yama sursauta légèrement en le voyant arriver à ses côtés, mais eut la délicatesse de ne pas reculer brusquement. Elle semblait assez étonnée de le voir ici, et ne savait visiblement pas quoi dire. En un sens, cela lui rappela les premières fois qu'Atsushi et lui s'étaient parlés.

« Akutagawa, tu... » Elle s'interrompit, puis reprit. « Tu n'es pas en classe ?

– Non. »

Il n'ajouta rien, il n'y avait rien de plus à dire de toute manière. Sa mère allait le tuer quand elle allait apprendre qu'il avait de nouveau séché les cours alors qu'il passait les BUSEs à la fin de l'année, mais il n'avait vraiment pas envie de passer une heure et demie avec Motojiro, à préparer des potions un peu trop dangereuses pour être utilisées par de simples étudiants.

« Moi non plus, poursuivit Yama, je n'ai pas la tête à ça. Fitzgerald m'exaspère trop et puis... » Elle lui jeta un regard bref, elle voulait probablement voir s'il l'écoutait toujours, et continua : « Je me sens un peu coupable. » Ryunosuke n'aimait pas spécialement qu'on le prenne pour un psychologue, mais elle avait quelque peu piqué son attention. « J'ai l'impression d'avoir condamné Atsushi au fond. Ce qui va lui arriver, c'est en partie de ma faute. C'est en fouillant dans ses affaires que j'ai apporté des preuves supplémentaires à Dazai. »

Akutagawa n'approuvait pas complètement son analyse. Dazai avait déjà de nombreuses preuves en dehors de la lettre apportée par Yama, alors le Poufsouffle aurait probablement été arrêté malgré tout.

« Il risque Azkaban maintenant, lâcha Yama. Je ne le reverrai peut-être plus jamais, et je me rends compte d'à quel point j'ai été une mauvaise amie cette année. J'avais l'impression qu'il se fichait de la mort de Junsa, qu'il continuait de vivre sans s'en préoccuper, alors que moi je ne parvenais pas à passer une heure sans penser à lui et à tout ce qu'il ne vivrait jamais. Je suis tellement stupide. »

Les paroles de la jeune femme s'écoulaient, flot ininterrompu de mots et d'excuses qu'elle ne pouvait plus adresser. Ryunosuke la laissa parler, sans pour autant complètement l'écouter. Au fond, la Poufsouffle ne s'adressait pas à lui mais à elle-même. Alors il resta silencieux, tandis que Yamagawa parlait et présentait ses excuses à son meilleur ami, des excuses qu'il n'entendrait pas.

Il songea qu'il en avait probablement aussi, des excuses à fournir à Nakajima. Après tout, il lui avait menti pendant plusieurs mois, indirectement certes mais des mensonges quand même. Au début, il avait été réticent à se lier avec le jaune et noir pour ces raisons, mais l'insistante et la candeur de son camarade avaient eu raison de lui.

Et au final, il avait mis de côté ses remords pour se lier avec le Poufsouffle, bien plus qu'il ne s'était jamais lié avec quelqu'un. Cela, il ne le regrettait pas, et ne le regretterait jamais, mais il savait en revanche qu'il avait à cause de cela beaucoup plus blessé son compagnon. S'ils n'étaient pas devenus si proches, il n'aurait pas autant souffert. C'était l'une des multiples raisons pour lesquelles il espérait que, peu importe l'issue de cette histoire, ils pourraient s'expliquer une dernière fois.

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Trois jours après, le Ministère de la Magie publia un communiqué officiel adressé à tous les sorciers de Grande-Bretagne, dans lequel furent révélés les noms des coupables. Celui de Jitsuko Nakajima était le plus mis en avant, mais celui d'Atsushi figurait également, comme « complice ». Le nom de Tachihara était également mentionné, comme « victime collatérale » – le terme fit grimacer Ryunosuke ; Nakajima était aussi une victime collatérale. Pourquoi réserver l'appellation à Tachihara ?

Le communiqué annonçait également qu'un procès allait avoir lieu, cette fois-ci sans la moindre médiatisation ou ouverture au public. La principale coupable n'avait pas été arrêtée, mais il restait des personnes ayant eu un lien avec l'affaire à juger : Tachihara, Atsushi et Mori – qui échapperait probablement à une immense peine puisqu'il avait prévu de faire passer tout ce qu'il avait fait pour un acte visant à protéger le monde des sorciers en recueillant des informations, quand bien même tous savaient qu'il aurait pu retourner sa veste à tout moment.

Ryunosuke, Dazai et Yamagawa furent auditionnés une nouvelle fois, afin qu'ils répètent le déroulement du meurtre, tout ce qu'ils avaient découvert et comment. Ce fut assez laborieux de tout réexpliquer, surtout en sachant que ce qu'ils disaient servirait probablement à condamner Nakajima. Mais ils s'exécutèrent, sous les oreilles attentives des Aurors et de la ministre moldue, conviée pour l'occasion, et visiblement très satisfaite par la tournure de la situation.

« Le sourire satisfait de la ministre était si insupportable, commenta Yamagawa lorsqu'ils revinrent de l'audition.

– Elle avait perdu la face lorsqu'on a découvert que Q était un moldu, répondit Dazai. Maintenant, elle peut de nouveau tout mettre sur le dos des sorciers.

– J'aimerais tellement la voir s'en prendre plein la tête aussi. » lâcha Yama.

Un souhait que partageait également Ryunosuke. Il n'avait pas oublié à quel point elle avait désiré qu'il soit de nouveau condamné, et il savait qu'elle était l'une des raisons principales pour lesquelles les sorciers devaient juger leurs semblables. Contrairement à ses prédécesseurs, elle ne semblait pas vouloir vivre en paix avec le monde magique.

« Peut-être que ton souhait se réalisera aussi, fit Dazai avec un sourire énigmatique.

– Comment ça ?

– Je ne suis même pas censé être au courant, alors je ne vais pas vous expliquer. Laissez-moi juste vous dire qu'elle a beaucoup de choses à cacher également, et que la roue tourne. »

Le Serdaigle profita de l'apparition soudaine de Chuuya au bout du couloir pour aller le saluer affectueusement et s'éclipser sans leur donner plus d'informations. Ryunosuke le regarda s'éloigner en se demandant si cela avait un lien avec la façon dont elle avait réagi lorsque Fukuzawa l'avait appelée Westmacott lors de son procès. Il n'avait pas oublié son expression paniquée en l'entendant prononcer ce nom.

Désormais seul avec Yamagawa, ils échangèrent un petit regard mal à l'aise et finirent par se séparer après un silence quelque peu gênant. Ryunosuke se demanda une nouvelle fois s'il allait en cours – cette question était devenue une routine, mais finit par décider que non. Il n'avait pas la tête à écouter ses professeurs déblatérer pendant des heures sur des sujets qui ne lui serviraient qu'à passer ses BUSEs– et tant pis si sa mère le tuait la prochaine fois qu'elle le voyait.

Il décida donc de s'installer dans le parc de Poudlard, dans un coin reculé ou personne ne passait jamais. Il aurait pu aller dans une salle de classe vide, mais elles étaient plus difficiles à trouver en pleine journée et il voulait éviter de se faire retirer des points pour avoir dérangé un cours.

Il faisait assez froid – ils étaient presque en mars mais il était encore trop tôt pour que ça se réchauffe – mais il décida de simplement jeter un sort pour augmenter la température autour de lui. L'avantage était qu'il était parfaitement tranquille, même les chouettes restaient dans la volière et aucun hululement ne troublait le silence qui régnait.

Il ferma brièvement les yeux et laissa son esprit vagabonder. Évidemment, ses pensées le ramenèrent rapidement à Nakajima, ce qui l'agaça. Il était inquiet pour le jaune et noir, mais il détestait ressasser les mêmes pensées. Le sort de son camarade le révoltait toujours autant, mais que faire pour le changer ?

Il avait beau y réfléchir, aucune solution ne venait. Même s'il restait persuadé qu'une condamnation à Azkaban n'améliorerait pas les rapports des moldus et des sorciers aussi facilement, il ne voyait pas vraiment comment faire autrement. Rien ne pourrait éviter ce sort à son camarade, à part le retour de sa mère. Et il était peu probable qu'elle revienne se jeter dans les bras des Aurors.

« C'est la première fois que je te vois aussi préoccupé. »

La voix qui résonna subitement à ses côtés le fit sursauter – oui, sursauter – tant il ne s'attendait pas à l'entendre. Il rouvrit rapidement les yeux et découvrit à côté de lui la personne qu'il s'attendait le moins à voir sur un banc dans le parc de Poudlard à l'heure actuelle.

« Nakajima ? »

Son exclamation stupéfaite fit rire le susnommé. Ryunosuke cligna plusieurs fois des yeux, se demandant s'il était réellement devenu fou et détailla son camarade. Pas de doute, c'était bien lui.

« Je sais que ça surprend, convint le Poufsouffle avec un petit sourire.

– Qu'est-ce que tu fais là ? » Le vert et argent avait du mal à saisir comment l'autre pouvait se trouver face à lui.

« Je suis venu récupérer mes affaires. Et je voulais voir ce château une dernière fois. »

Une dernière fois. Ces mots frappèrent Ryunosuke avec violence. Une dernière fois.

« Tu..., commença-t-il mais Nakajima le coupa.

– Je sais que le procès n'a pas encore eu lieu. Mais je ne suis pas assez stupide pour me voiler la face. Tout le monde sait quel verdict il rendra.

– Et ça te convient ? répliqua sèchement Ryunosuke.

– Bien sûr que non. » La voix d'Atsushi se craquela légèrement. « Je ne veux pas aller à Azkaban. »

Akutagawa baissa les yeux. Il savait exactement ce que le gris allait expérimenter. Mais il n'avait passé que quelques mois dans l'infâme prison. Atsushi en passerait probablement bien plus. De combien de mois écopait-on pour meurtre ? Lui avait originellement été condamné à dix ans d'emprisonnement sans possibilité de mise en liberté conditionnelle. Le verdict avait été modifié plus tard, après l'intervention du directeur Fukuzawa.

« N'y va pas alors. Ne les laisse pas te condamner.

– Je ne peux pas, répondit Atsushi en secouant la tête. Ils doivent condamner quelqu'un absolument.

– Laisse-les condamner Tachihara alors ! Il le mérite plus que toi.

– On a tous les deux été manipulés.

– Il a attaqué ma sœur de son plein gré. » Ils se dévisagèrent un instant, puis Atsushi secoua la tête.

« Il le regrette. »

Le Serpentard ne voulait pas mettre en doute la parole de son compagnon, mais il considérait toujours que c'était injuste. Tachihara était plus coupable qu'Atsushi à ses yeux. Il avait accompli au moins un des crimes dont il était accusé de sang-froid.

« Ma mère a orchestré ce meurtre. Alors...

– Alors tu veux payer à sa place ? Le coupa sèchement Ryunosuke.

– C'est plus logique que ce soit moi qui paye ! Tachihara n'a rien à voir avec tout cela !

– Mais toi non plus ! »

Ils avaient progressivement élevé la voix et fini par quasiment se crier dessus. Une dispute qui témoignait de l'évolution de leur relation ; en septembre, ils n'auraient jamais cru que ce serait possible entre eux deux. Atsushi avait peur de parler à Ryunosuke, tandis que lui l'évitait, plus ou moins consciemment.

« Je sais ce que tu penses, Akutagawa, lâcha Atsushi, mais ils doivent condamner quelqu'un et...

– Tu ne sais pas, le coupa une nouvelle fois Ryunosuke. Tu ne sais pas ce que je pense. Je n'ai pas gardé le silence pendant un an et demi pour que cela finisse comme ça. »

Les yeux d'Atsushi s'écarquillèrent sous l'incompréhension. Il dévisagea son camarade sans comprendre.

« J'ai gardé le silence pour protéger ma sœur, avoua Ryunosuke, continuant sur sa lancée, mais aussi pour toi. On ne se connaissait pas à l'époque, mais je savais une chose, qui m'a sauté aux yeux dès la première fois que je t'ai vu. Tu ne mérites pas une condamnation à Azkaban. De toutes les personnes que je connaisse, tu es sûrement la personne qui le mérite le moins. » Le Poufsouffle continua de le dévisager, mais son regard s'était quelque peu adouci. « Je voulais t'épargner la vérité, et t'éviter par tous les moyens d'être condamné si on devait en arriver là.

– Pourquoi ? » murmura Atsushi en posant sa main sur la sienne. « On ne se connaissait même pas et...

– Et ?

– Tu ne m'as jamais paru comme étant quelqu'un d'aussi sentimental. »

Le jaune et noir formula sa question comme une plaisanterie, mais la véritable interrogation flottait tout de même dans son esprit, et dans le silence qui suivit.

« Je ne le suis pas. Au début, je voulais juste protéger ma sœur. Quand ils ont voulu me condamner à Azkaban, j'ai pensé à tout révéler. Mais j'ai repensé à tout ce qui s'était passé ce soir-là, et j'ai pensé que je méritais plus que toi d'aller à Azkaban. » Il craignait aussi que la femme de ce soir-là mette sa menace à exécution et ne condamne sa sœur, mais pourquoi gâcher l'ambiance pour cette information sans importance ? Atsushi continua de le regarder avec une certaine confusion.

« On ne se connaissait pas, répéta-t-il.

– Sans vouloir te décevoir, tu es quelqu'un de très facile à cerner. » Le Poufsouffle laissa échapper un rire.

« Sans blague. Tout le monde n'est pas aussi doué que toi pour cacher ses émotions. 

– Je suppose. »

Ils gardèrent le silence un bref instant, observant chacun le parc de Poudlard, qui était loin d'être aussi resplendissant qu'habituellement. Ils étaient encore en hiver après tout, et la végétation n'était pas encore ressortie.

« Je ne veux pas que tu ailles à Azkaban, finit par lâcher Ryunosuke.

– Je ne veux pas que tu y ailles non plus, répondit doucement Atsushi. Je sais pourquoi tu estimes que tu mérites plus que moi d'aller à Azkaban. Tu penses que tu aurais dû m'arrêter ce soir-là pas vrai ?

– ... Je croyais que j'étais dur à cerner ?

– Pour moi oui. Mais ta sœur te connaît mieux que moi.

– Tu lui as parlé ? » Atsushi acquiesça.

« Brièvement tout à l'heure. »

Ryunosuke secoua la tête. Il ne pensait pas que Gin comprendrait qu'il y avait plusieurs raisons à sa volonté de garder le silence. Mais elle n'était pas sa sœur pour rien après tout.

« J'aurais sûrement pu t'arrêter si je l'avais voulu, lâcha-t-il.

– Tu n'allais pas te mettre en danger pour une personne que tu connaissais à peine, répondit le jaune et noir.

– Pourquoi es-tu aussi compréhensif ? marmonna le Serpentard.

– Quand les Gryffondors ont attaqué Gin, j'aurais pu faire quelque chose aussi.

– Je n'arrive pas à croire que tu compares une petite attaque qui ne visait qu'à me rappeler de me taire à un meurtre. »

Ils se sourirent légèrement, mais ils furent bien vite rattrapés par la réalité. C'était probablement la dernière fois qu'ils se parlaient ainsi avant un bon moment. Peut-être même qu'ils ne se parleraient plus jamais.

« Tu vas me manquer, lâcha finalement Atsushi.

– Ne me fais pas le coup des adieux déchirants. » répliqua Akutagawa d'un ton sans appel. Nakajima secoua la tête, amusé, sans rien ajouter, ce qui le poussa à poursuivre : « On se reverra. Quel que soit le résultat de ce procès. » Atsushi le regarda, surpris.

« Ne commets rien d'illégal, finit-il par dire.

– Je ne promets rien. »

Ils se dévisagèrent de nouveau, et le Serpentard put voir que son camarade avait toutes les peines du monde à se retenir de pleurer. Il pouvait comprendre ce qu'il ressentait, alors qu'il était sur le point d'être condamné à Azkaban, la prison la plus célèbre et la plus crainte par les sorciers, où la seule chose qui l'attendait était la solitude la plus effrayante.

« On se reverra. » répéta-t-il, comme une promesse. Nakajima lui offrit un de ses éblouissants sourires, malgré les larmes qui perlaient dans ses yeux.

« On se reverra. » lâcha-t-il comme en écho.

Ils restèrent longtemps à se regarder sans rien dire, savourant l'un de leurs derniers moments passé ensembles. Et ils ne se séparèrent que lorsque les Aurors vinrent chercher Atsushi pour le ramener au Ministère, dans l'attente d'un jugement dont le résultat était déjà connu, un jugement truqué qui n'avait de jugement que le nom, et dans lequel personne ne pourrait changer quoique ce soit. 

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