17 | Amour, gloire et peinture

Il fait chaud.
Voilà ne me remerciez pas pour cette information essentielle que vous ignoriez.
Sinon bonjour, j'espère que vous allez bien, moi j'ai failli oublier que je devais poster mais tout va bien sinon.
M'EN VOULEZ PAS C'EST L'ORAL QUI OCCUPAIT TOUTES MES PENSÉES.
(ma conscience : oui enfin, on en parle du fait que t'as écrit plus en une semaine de "révisions" qu'en deux semaines normalement ?)
Oui bon hein.
Sinon dans trois jours c'est l'anniversaire de 01643 voilà :) information inutile je sais mais j'avais envie de le dire, parce qu'il y a un an 01643 était un brouillon dans mes histoires et aujourd'hui c'est devenu... ça ❤
Merci infiniment pour les 6K d'ailleurs, je n'ai pas pu faire un bonus pour les 5K mais je prépare quelque chose !

Sinon, je vous souhaite de très bonnes vacances à tous et bon courage à ceux qui ont encore le brevet ! Le prochain chapitre sortira le 18 juillet (le chapitre 18 le 18 drôle de coïncidence) et il y aura un petit changement de programme mais je vous dirais ça plus en détail plus tard ! Bonne lecture :D

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Chapitre Dix-sept - Amour, gloire et peinture

Dazai put finalement sortir de l'infirmerie une semaine plus tard, lorsqu'il parvint enfin à convaincre l'infirmière Yosano que sa blessure ne le faisait plus souffrir. Ce n'était pas réellement un mensonge, elle le tiraillait juste un petit peu de temps à autre. Et puis, il avait une très bonne raison de vouloir sortir : le match Poufsouffle/Gryffondor allait avoir lieu. 

Même s'il avait officiellement désigné Twain comme nouveau capitaine le temps qu'il se remette de ses blessures convenablement, il n'avait pas envie de négliger ses compétences de stratège ; Serdaigle en aurait de toute manière besoin pour repasser devant Serpentard dont les élèves les narguaient depuis le précédent match.  

Et puis, Oda allait jouer, et le brun était curieux de voir la stratégie que son meilleur ami avait mis en place pour prendre la victoire aux deux maisons qui dominaient. Poufsouffle était loin derrière elles, mais Dazai savait à quel point Odasaku pouvait être déterminé.  

Aussi, c'est avec une certaine excitation qu'il passa la porte de l'infirmerie avec ses affaires, prêt à regagner sa Salle commune et son dortoir. Chuuya l'attendait, ce qui le fit sourire. Malgré ses demandes, Yosano n'avait pas autorisé les visites, arguant qu'il devait rester calme pour récupérer. Il n'avait donc pas aperçu le rouquin depuis leur discussion mouvementée après son réveil. 

« Oh, tu es venu m'attendre, comme c'est adorable ~ » Il ne put résister à l'envie de taquiner un peu le jeune homme, qui, comme il s'y attendait, leva les yeux au ciel.

« Je voulais être aux premières loges si jamais tu devais chuter lamentablement à cause de ta blessure. » La répartie fit rire Dazai.  

« Ce n'est pas dans mon programme malheureusement. D'ailleurs, je ne pense pas que tu aurais été en mesure de me voir, tu es tellement petit ! »

Cette pique-là était gratuite certes, mais tellement tentante, et le coup de pied qui atteint violemment son tibia ne le fit pas changer d'avis. Le rouquin marmonna quelque chose sur « cet insupportable type que j'aime sans savoir pourquoi » puis redevint sérieux. 

« Je voulais te parler d'un truc. »

Dazai cligna des yeux à plusieurs reprises avant de trouver une explication à cette phrase. 

« Au sujet de Q ? »

La nouvelle lui était parvenue malgré son isolement : le tueur en série avait été capturé par les Aurors. Il se trouvait actuellement en détention provisoire à Azkaban, le temps que son audience soit organisée.  

« Ouais. Je vais aller à l'audience. Fukuzawa m'y a autorisé.

- Ton père y sera non ? demanda doucement le brun tout en sachant la réponse. 

- Ouais. Ça ne m'enchante pas de le voir mais... Je veux voir de mes propres yeux le connard qui a fait ça à ma petite sœur. »

Dazai opina légèrement. Il comprenait les motifs de Chuuya. Restait juste à espérer que leur première réunion depuis le départ du rouquin pour Poudlard se passerait bien... 

« Je serais là aussi, signala-t-il. 

- Fukuzawa me l'a dit aussi. Mais tu es sûr que c'est une bonne idée ? Ils ont invité les proches des victimes de Q. 

- De toutes les victimes ? Même les moldues ?

- Pourquoi crois-tu que l'audience n'a lieu que la semaine prochaine ? 

- La ministre moldue a encore fait des siennes, comprit le brun. Il y avait longtemps. »

Depuis le procès avorté d'Akutagawa, la ministre s'était faite plutôt discrète, occupée à remettre de l'ordre dans l'Angleterre moldue qui sombrait de plus en plus dans le chaos. On pouvait au moins lui reconnaître une chose : elle était efficace. Dazai se souvenait avoir entendu Kenji dire que le taux de criminalité avait chuté ces derniers temps.

« Et donc, elle a exigé d'être présente à l'audience, et a demandé à ce que les familles moldues puissent venir ? demanda le Serdaigle. Ce n'est pas contraire à nos lois ?

- C'est pour ça que Hawthorne a demandé à ce que l'audience se tienne chez les moldus. Officiellement, c'est la police moldue qui a arrêté Q.

- C'est plus simple ainsi certes... Mais les Aurors doivent être agacés.

- Ouais, j'ai croisé Melville tout à l'heure, il avait l'air fou de rage. »

Ça ne l'étonnait pas. Personne ne serait heureux de voir d'autres récupérer les honneurs de son travail acharné.

« Je viendrais quand même, finit-il par dire. Je ne suis pas une réelle victime de Q.

- Tu es quand même le seul à être resté en vie après avoir croisé son chemin. Cela risque d'être dur pour les familles. » Ça, Dazai pouvait le comprendre. Mais il n'avait pas envie de renoncer à son opportunité d'assister à l'audience. Et puis, si Chuuya devait se confronter à son père, il voulait être là. Il doutait que ces retrouvailles se passent bien. « Enfin, fais ce que tu veux.

- J'y compte bien. »

Ils arrivèrent à la salle commune, dans laquelle Dazai entra pour déposer ses affaires avant de ressortir rapidement.

« On devrait se dépêcher, fit-il, je ne veux pas rater le début du match. Steinbeck va jouer ?

- Bien sûr, son bras s'est remis depuis le temps.

- Mais il leur manque toujours Tachihara.

- Je pense qu'ils se sont habitués à son absence... Ça fait plus d'un mois qu'il a disparu maintenant.

- Peut-être a-t-il réussi à s'enfuir loin, commenta Dazai.

- Peut-être. »

Ils reprirent leur chemin jusqu'au terrain, se mêlant aux retardataires qui se dépêchaient également. Plusieurs d'entre eux saluèrent Dazai, content de le revoir sur pied ; un groupe de Serpentards de septième année se mit à taquiner joyeusement Chuuya, qui s'énerva et finit par accélérer le pas pour se soustraire à leurs sous-entendus désagréables.

Dazai le rattrapa en quelques enjambées, amusé de voir que l'entièreté de Poudlard continuait de se divertir avec leur relation. Ensemble, ils rejoignirent les gradins avant de se séparer pour rejoindre leurs maisons respectives. Le capitaine des Serdaigles eut même le droit à une ovation lorsqu'il arriva au milieu des membres de sa maison, et put s'installer au premier rang ; Kunikida et Poe lui avaient gardé une place.

« Pas encore de retour en cours, mais pour le Quidditch si, commenta Kunikida.

- Évidemment ! répliqua-t-il, déclenchant l'hilarité de ses camarades. J'ai mes priorités. »

Le préfet-en-chef secoua la tête, désabusé, mais ne dit rien de plus. Sur le terrain, les joueurs avaient commencé à arriver, sous les acclamations du public. Dazai était surpris de voir à quel point les supporters de Gryffondor paraissent motivés, malgré leur score affligeant. Ils ne pourraient jamais remporter la coupe, à moins de remporter leurs deux matchs restants avec plus de 500 points à chaque fois. Et, au vu de leurs capacités, c'était impossible.

Il observa les joueurs avec intérêt, tentant de deviner la stratégie de chacun des capitaines en fonction des joueurs qu'ils avaient choisi, et repéra un jeune homme qui avait l'air complètement paniqué de se trouver sur le terrain et dont le vol était peu assuré.

« Tiens donc, s'exclama-t-il à voix haute, Oda a choisi Nakajima comme attrapeur ?

- Leur attrapeur titulaire est absent, expliqua Kunikida.

- Sa mère est décédée, précisa Poe, précision dont ils se seraient bien passés.

- C'est un désavantage pour eux, soupira Dazai. Nakajima n'a pas l'habitude des matchs, et de la pression. »

Le jeune homme avait l'air complètement perdu ; il se posa sur le terrain avec un temps de retard, alors qu'Oda serrait la main de Tanizaki. Le coup de sifflet fut ensuite sonné, et le match débuta sous les cris enjoués du public.

Dazai observa tous les joueurs qui commençaient le match avec énergie ; le souaffle se passait déjà, et les cognards traversaient le terrain à toute vitesse. Steinbeck était effectivement remis de sa blessure à l'épaule et jouait avec hargne. Les Tanizaki sillonnaient également le terrain à toute vitesse, et l'aîné parvint en face des anneaux en l'espace de quelques minutes, prêt à marquer.

Il avait cependant en face de lui l'un des meilleurs gardiens de Poudlard, et également un joueur expérimenté et un capitaine déterminé : Oda, qui bloqua sans grand effort le souaffle, avant de le renvoyer à ses propres joueurs. La course recommença, cette fois dans l'autre sens.

Dazai leva les yeux, à la recherche des deux attrapeurs. Depuis les gradins, il n'avait aucune chance d'apercevoir la boule dorée, aussi allait-il devoir se référer à eux pour connaître l'avancée du match. Il s'inquiétait un peu pour Poufsouffle, le fait d'avoir un remplaçant en attrapeur leur serait préjudiciable. De plus, Naomi Tanizaki n'était pas mauvaise dans son rôle, elle était très observatrice.

Cette dernière se trouvait d'ailleurs un peu au-dessus d'eux, balayant le terrain du regard. Il ne voyait pas Nakajima de là où il était, mais il devinait sa silhouette immobile également à l'autre bout du terrain. Pendant ce temps, les joueurs continuaient de se passer la plus grosse balle, et le score montait petit à petit.

Étonnamment, Gryffondor se défendait vigoureusement, mais la plupart de leurs tentatives de marquer se soldaient par un échec. Oda était talentueux, tout le monde le savait, et il illustrait son talent encore une fois. Sa maison menait cinquante à dix face aux griffons, et tout le monde savait que le score allait encore monter.

Les attrapeurs n'avaient pas encore bougé, le vif d'or devait bien se cacher. Le score montait toujours, plutôt vite contrairement aux matchs Serpentard/Serdaigle. Poufsouffle était déjà à quatre-vingt, tandis que Gryffondor montait lentement à trente.

Naomi Tanizaki bougea alors, pour la première fois depuis le début du match, et la silhouette de son homologue jaune et noir en fit de même. La tension monta d'un cran dans le stade, et les poursuiveurs commencèrent à s'échanger la balle principale de plus en plus vite. Les Poufsouffles voulaient faire monter le score le plus haut et le plus rapidement possible afin d'éviter que les griffons ne gagnent en attrapant le vif d'or tandis que ces derniers tentaient de les en empêcher, priant pour que leur attrapeuse mette fin au match rapidement.

Dazai tentait de suivre leurs mouvements avec attention, mais ils s'éloignaient de plus en plus de lui, se dirigeant loin de tous les joueurs, obligés de suivre les mouvements d'une boule capricieuse avec attention pour s'emparer de la victoire. Le score restait stable pendant ce temps, aucune équipe ne parvenait à marquer.

Le public retint brièvement son souffle, lorsque l'une des deux silhouettes - probablement celle de Nakajima - bascula de son balai et manqua de tomber, se raccrochant avec une seule main au manche de son balai. Il parvint cependant à remonter et reprit son trajet comme si de rien n'était, même si son épaule avait dû en prendre un coup.

Les attrapeurs plongèrent brutalement, attirant sur eux l'attention du stade tout entier. Lorsqu'ils remontèrent en revenant vers le public, celui-ci put remarquer que la boule dorée avait finalement été attrapée, et le sifflet résonna à nouveau, symbolisant la fin du match. Le public - surtout la maison vainqueur - laissa éclater sa joie, et les joueurs de Poufsouffle se réunirent autour d'un Atsushi Nakajima qui semblait à peine croire ce qui venait de se produire. Il fixait le vif d'or dans sa main avec une surprise sincère et ne parut revenir sur Terre que lorsque ses camarades se jetèrent sur lui pour l'étreindre.

Dazai les regarda célébrer avec un petit sourire et croisa le regard d'Oda qui félicitait chaleureusement son attrapeur. Le Serdaigle leva un pouce en l'air pour féliciter son ami d'enfance, qui le lui rendit avec un grand sourire. Le brun était sincèrement heureux pour son ami, même si la compétition promettait d'être rude pour le trophée des Quatre Maisons. Chaque maison n'avait plus qu'un seul match à jouer, un seul match pour les départager.

Il était impatient de reprendre l'entraînement. La victoire allait être dure à obtenir, mais il avait confiance, sa maison y parviendrait.

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Après la fin du match, Akutagawa suivit la foule d'élèves qui quittait les tribunes, impatient de retrouver le calme de sa chambre. Gin l'avait contraint à venir assister au match, et même s'il admettait que cela n'avait pas été aussi inintéressant qu'il ne le craignait, il n'appréciait pas spécialement d'être entouré d'autant d'élèves qu'il connaissait à peine.

Il descendit les marches reliant les tribunes à l'extérieur du terrain de Quidditch, et retrouva sa sœur qui avait pris de l'avance et qui était en grande discussion avec Higuchi, l'une des poursuiveuses de leur équipe s'il souvenait bien. Sans doute parlaient-elles du match auquel elles venaient d'assister. Il les rejoignit en quelques enjambées et observa du coin de l'œil les autres élèves qui retournaient par petits groupes d'amis jusqu'au château.

« Je suis contente que Poufsouffle ait gagné, entendit-il Gin dire.

- Gryffondor n'avait aucune chance face à eux ! répondit sa camarade. Quoique, ils se sont montrés particulièrement motivés. Je ne m'y attendais pas.

- C'est vrai. Peut-être espèrent-ils ne pas finir dernier ?

- Au vu des scores, c'est fichu pour eux, à moins d'un miracle au prochain match. » Higuchi se tut et réfléchit un instant avant d'ajouter : « Peut-être que s'ils gagnent le match avec plus de 200 points, et si Poufsouffle perd son prochain match sans marquer le moindre point, ils peuvent finir troisièmes.

- Mais leur prochain match est contre Serdaigle, signala Gin.

- Donc c'est fichu pour eux, conclut la blonde en haussant les épaules. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est essayer de ne pas finir derniers avec le pire score de l'histoire de Poudlard. Ce qui est déjà compliqué. »

Les deux jeunes femmes poursuivirent leur conversation, mais Akutagawa cessa de les écouter. Le Quidditch l'ennuyait énormément, aussi préférait-il observer les quelques personnes encore présentes autour d'eux. Une grande partie des élèves était déjà rentrée au château, et Ryunosuke désirait vraiment en faire de même. Il avait envie de signaler à sa sœur qu'il partait, mais il savait qu'elle détestait quand il faisait son « asocial » et qu'il restait dans son coin.

Et peut-être, éventuellement, qu'il avait une autre raison d'attendre encore un petit peu à côté du terrain de Quidditch. Après tout, les joueurs n'étaient pas encore sortis, encore en débriefing pour revoir leur stratégie. Enfin, Poufsouffle devait plus être en train de célébrer qu'autre chose. Quoique, ils n'étaient pas du genre à se reposer trop vite sur leurs lauriers.

« Ryunosuke ? Ryunosuke ! » La voix de Gin le sortit de ses pensées et il se reconcentra sur les deux jeunes femmes.

« Mh ?

- Je te demandais si tu avais apprécié le match. » Il n'eut qu'à fixer sa sœur un petit instant pour qu'elle comprenne. « Je m'en doutais. » Higuchi étouffa ce qui ressemblait à un rire mais se reprit vite. « Au moins, tu auras eu l'occasion de voir Nakajima jouer en tant qu'attrapeur. C'est sûrement la seule fois que ça arrivera.

- Franchement, déclara la jeune femme blonde, il ne jouait pas si mal que ça. Pour un attrapeur remplaçant.

- Je n'ai pas dit le contraire. C'est jusque que, vu à quel point il semblait stressé, je ne pense pas qu'il remonte sur un balai de sitôt. Et puis, il a failli tomber ; c'est déjà un véritable miracle qu'il ne se soit rien cassé ! »

Akutagawa ne put s'empêcher d'acquiescer. Sa sœur n'avait pas tort, il était peu probable que le cinquième année accepte de remonter sur un balai après ce match où il aurait pu finir gravement blessé. Cela ne suffirait pas à décourager un passionné, mais un amateur...

« Dans tous les cas, Poufsouffle a remporté la victoire, et c'est une bonne chose non ? déclara Higuchi.

- Oui, même si ça implique qu'ils deviennent de sérieux adversaires pour nous.

- « Nous » ? releva la poursuiveuse blonde amusée. Depuis quand tu fais partie de l'équipe ? »

Gin lui donna un léger coup sur le bras. Ryunosuke les laissa de nouveau à leur discussion et observa une nouvelle fois les alentours. La plupart des élèves étaient partis, ou remontaient tranquillement la pente jusqu'au château, en discutant du match auquel ils venaient d'assister.

Du bruit en provenance du terrain se fit entendre et il tourna la tête vers l'entrée. L'équipe de Gryffondor en sortit, d'un air digne et sérieux, qui le surprit. On aurait dit qu'ils défiaient quiconque de faire un commentaire sur la défaite qu'ils venaient de connaître.

En tête, Junchirô Tanizaki avançait rapidement ; il les foudroya du regard et passa devant eux sans rien dire. Les autres l'imitèrent. Cependant, alors que le groupe remontait la colline, une silhouette s'éloigna des autres et retourna sur ses pas.

Les trois Serpentards regardèrent avec une surprise non dissimulée Naomi Tanizaki se diriger vers eux. La jeune femme de quatrième année faisait la moue, et semblait n'avoir aucune envie de leur parler. Elle se planta cependant devant eux.

« Euh... » Gin semblait un peu déstabilisée de se trouver devant la petite sœur d'une personne qui la détestait cordialement.

« Tiens. »

La Gryffondor lui tendit un bout de papier froissé que la vert et argent attrapa après quelques secondes d'hésitation. Naomi tourna ensuite les talons et rattrapa son groupe comme si de rien n'était.

Gin observa le bout de papier et le déplia avant de le lire. Elle pâlit légèrement. Higuchi et Ryunosuke le remarquèrent et s'avancèrent pour le lire à leur tour ; Gin le donna à Higuchi en premier - mais Ryunosuke n'était pas vexé bien sûr, il était juste son frère. La blonde parcourut le message en quelques secondes, avant de le tendre à sa camarade, mais Ryunosuke le prit avant.

Le message était bref, rédigé dans une écriture brouillonne et quasiment illisible, comme si l'auteur n'avait eu qu'une poignée de secondes pour l'écrire. Il se résumait à deux mots, simples mais significatifs : Aidez-moi. En dessous, un petit dessin avait été réalisé et représentait une forme étrange, qui évoquait vaguement un cristal.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? murmura l'ancien prisonnier.

- Un appel à l'aide visiblement, répondit Ichiyô d'un ton peu assuré. Mais je ne vois pas vraiment pourquoi Naomi Tanizaki nous appelle nous à l'aide.

- Cela sonne comme si elle était en danger, commenta le bicolore.

- Pourquoi serait-elle en danger dans l'enceinte de Poudlard ? » releva la jeune femme, perplexe.

Akutagawa songea qu'il y a de nombreuses raisons pour lesquels on pouvait être en danger dans l'enceinte même de Poudlard, mais il garda cette réflexion pour lui et se contenta de jeter un coup d'œil à sa sœur qui était toujours aussi blême, et qui fixait un point invisible devant elle.

« Gin ? » l'appela son frère. Elle releva les yeux et finit par déclarer :

« Ce n'est pas Naomi Tanizaki qui est en danger. » Les deux autres Serpentards la fixèrent sans comprendre. « Cette écriture... Et ce dessin... C'est Tachihara qui en est l'auteur. »

Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? songea Ryunosuke avec un certain désespoir. Higuchi, elle, cligna des yeux, fixa la jeune femme aux cheveux noirs et demanda :

« Tu es sûre que c'est Tachihara qui a écrit ce message ?

- Je reconnais son écriture. Et ce dessin...

- Qu'est-ce qu'il représente ? Un cristal ? Interrogea Ryunosuke.

- Un cristal d'argent. »

Si Higuchi haussa un sourcil sans comprendre, le grand frère de Gin comprit sans le moindre problème comment sa sœur avait deviné l'auteur de la missive, si on pouvait appeler cela comme ça. Gin signifiait argent, ce que peu de personnes savaient. Tachihara était l'une d'elles, il aimait charrier la jeune femme avec cela.

Mais si c'était bien le rouquin impétueux de Gryffondor qui avait envoyé ce SOS, pourquoi l'avoir fait de manière obscure, et surtout, pourquoi l'avoir fait passer par Naomi Tanizaki ? C'était un comportement plutôt étrange, surtout qu'il devait savoir que la jeune femme, comme son frère et ses amis, n'appréciait pas vraiment la Serpentard.

« Et donc..., finit par demander Higuchi après que Gin lui eut expliqué la signification du cristal d'argent, qu'est-ce qu'on fait ?

- On doit l'aider ! s'exclama la jeune femme aux cheveux noirs.

- Mais comment ? On ne peut pas dire qu'il soit particulièrement clair sur sa situation.

- Et il t'a attaquée, et menti. » crut bon de rappeler Ryunosuke. Sa sœur avait peut-être oublié ce « détail » mais pas lui. Et il était loin d'avoir pardonné au rouge et or ce qu'il avait fait à sa petite sœur sous prétexte qu'il était un dangereux prisonnier.

« Je sais..., lâcha la concernée. Mais il a été mon ami pendant des années et... » Elle hésita mais finit par dire, à voix basse : « Il a été là pour moi quand tu ne pouvais plus l'être. »

La phrase toucha Akutagawa bien plus qu'il ne s'autorisa à le montrer : s'il se contraignit à rester de marbre, il éprouva une certaine culpabilité en songeant que sa sœur avait parfaitement raison. Quand il avait été envoyé à Azkaban, elle s'était retrouvée soudainement seule, sans son frère aîné à qui elle était habituée. Il n'avait pas la moindre idée de tout ce que sa sœur avait traversé pendant les onze mois qu'il avait passé dans cette infâme prison.

Et tout cela, il l'avait choisi. Dans une certaine mesure certes, mais il l'avait choisi. Quand sa sœur saurait pourquoi il s'était laissé condamner, comprendrait-elle ? Ou serait-elle juste encore plus blessée par le comportement de son grand frère ?

« Pardon Ryunosuke, souffla Gin, mais...

- Je sais. Tu as raison. » Il adressa un regard désolé à sa petite sœur qui lui offrit en retour un sourire contrit. « Si tu veux faire quelque chose pour lui, soit. Mais ne te mets pas inutilement en danger.

- Bien sûr. Je vais d'abord parler à Naomi Tanizaki. J'aimerais savoir comment elle a obtenu ce message.

- Espérons qu'il soit vrai et que tout ceci ne soit pas un piège. » marmonna Higuchi, à voix basse.

Gin ne l'entendit pas, mais Ryunosuke oui, et il lui adressa un regard approbateur. Il avait aussi cette crainte, que ce ne soit qu'un piège visant à blesser sa petite sœur, même s'il savait qu'il n'y avait plus de réelle raison pour qu'on lui en veuille - il avait été innocenté après tout. Il savait cependant qu'essayer de la dissuader était inutile.

A nouveau, du bruit en provenance du terrain attira leur attention, et cette fois, ce fut Poufsouffle qui sortit, ses élèves beaucoup plus énergiques et heureux que leurs adversaires auparavant. Oda discutait joyeusement avec deux autres membres, tandis que les autres entouraient un autre joueur, que Ryunosuke identifia comme étant Atsushi Nakajima. Celui-ci semblait un peu gêné d'être autant le centre de l'attention.

Lorsqu'il repéra les trois Serpentards, il leur adressa un signe de main, auquel seule Gin répondit après une hésitation. Le jaune et noir finit par se diriger vers eux et les salua à haute voix, avec un sourire si brillant qu'Akutagawa se dit que le soleil avait finalement un rival. Et de taille.

« Je ne pensais pas que vous seriez encore là. » Il se tourna vers Ryunosuke et ajouta : « Ni que tu viendrais.

- Je l'ai forcé, expliqua Gin. Sinon, il n'aurait jamais quitté sa chambre !

- Au moins, je suis tranquille quand tout le monde vient voir le match. » lâcha l'aîné de la famille. Cela fit rire Atsushi qui déclara :

« J'espère que tu ne t'es pas trop ennuyé. »

Le vert et argent le dévisagea un instant, avant de répondre que pas du tout, il avait même apprécié - bon, il avait un petit peu exagéré, mais l'argenté semblait si heureux de sa réponse qu'il ne regretta pas de l'avoir fait.

« Tu participeras au prochain match ? demanda Higuchi, d'un ton qui n'était même pas critique.

- Je ne pense pas. Le titulaire sera sûrement de retour d'ici là. Et puis, je ne suis pas vraiment doué pour le Quidditch, comme vous avez pu le voir.

- Tu as attrapé le vif d'or lors de ton premier match, commenta Gin. Donc, pour moi, tu es plus doué que tu ne le penses. »

Le Poufsouffle rougit légèrement sous le compliment et remercia chaleureusement la préfète. Le petit groupe finit par prendre le chemin du château - l'équipe de Poufsouffle était remontée sans attendre leur attrapeur remplaçant - et Ryunosuke laissa les deux jeunes femmes prendre les devants pour rester aux côtés de Nakajima.

Le jeune homme avait meilleure mine que la dernière fois qu'ils avaient discuté. Il tremblait moins, et son regard ne restait pas fixé sur le sol, il se baladait sur tout le paysage qui les entourait. Il sembla remarquer qu'Akutagawa l'observait, car il se tourna vers lui, et lui sourit doucement.

« Merci de m'avoir écouté la dernière fois, déclara-t-il comme s'il avait lu dans ses pensées.

- Je t'ai dit que ce n'était pas la peine de me remercier.

- Je sais, mais j'ai quand même envie de le faire. » Il s'interrompit quelques secondes puis reprit : « Je n'entends plus Junsa. »

Ryunosuke fut quelque peu soulagé d'apprendre cela. Il ne comprenait toujours pas pourquoi le jaune et noir s'était mis à entendre la voix de son défunt ami, mais une chose était sûre : ce n'était pas normal.

« Q a été arrêté, lâcha le serpent. Sugimoto va pouvoir obtenir justice. » A sa grande surprise, l'argenté soupira, comme si cette perspective ne l'enchantait pas.

« Yama me dit exactement la même chose.

- C'est une mauvaise chose ?

- Non mais... Je m'inquiète pour elle. J'ai l'impression qu'elle n'arrive pas à passer au-dessus de la mort de Junsa. »

Akutagawa fut surpris par cet aveu. Il ne connaissait pas Sugimoto, et ne côtoyait Yamagawa que depuis cette année, aussi il ignorait à quel point ils étaient proches. S'ils l'étaient vraiment beaucoup, ce devait être plutôt normal que la jeune femme ait du mal à s'en remettre non ? Mais son interlocuteur semblait réellement inquiet, aussi se dit-il qu'il devait y avoir plus que cela.

« Elle veut absolument se rendre à l'interrogatoire de Q, continua l'argenté.

- Et elle ne peut pas ?

- Nous ne sommes pas de la famille de Junsa. A moins d'une autorisation spéciale, impossible qu'on puisse y assister. Yama trouve cela injuste, elle ne cesse d'aller voir Fukuzawa pour lui demander une autorisation. Mais ce n'est pas lui qui décide, et le ministère refuse de nous en accorder. »

Atsushi soupira. Ryunosuke voyait bien que, s'il essayait de garder un air détendu, il s'inquiétait pour son amie. Ce qui était compréhensible. Sûrement. Il n'avait jamais eu beaucoup d'amis, alors il supposait que c'était compréhensible.

Lorsqu'ils atteignirent le château, ils aperçurent justement Yamagawa qui sortait dans le parc. Elle semblait à fleur de peau, aussi Atsushi salua les trois serpents et se dirigea vers elle ; Ryunosuke le retint quelques secondes.

« Essaye de ne pas trop t'inquiéter pour elle, pense aussi un peu à toi. »

C'était terriblement cliché comme phrase, mais cela eut au moins le mérite de faire sourire Atsushi.

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Chuuya,

Tu n'as pas répondu à mes précédentes lettres, mais je suis persuadée que tu les as lues et que tu fais juste ta mauvaise tête. Un trait de caractère que tu as hérité de ton père visiblement.

Je t'en supplie, ne va pas à l'interrogatoire de Q. Qu'est-ce que cela va t'apporter de toute façon ? Je sais que tu veux des explications. Mais tu dois comprendre que tu n'en auras pas, et qu'aller voir ce fou ne fera que te faire souffrir davantage.

Je sais que c'est dur pour toi. Taeko ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Mais il faut passer à autre chose. Tu dois le comprendre. Alors, s'il te plaît, renonce à aller le voir.

Et, pour l'amour de Merlin, réponds-moi. Cesse de nous éviter. As-tu au moins conscience que tu ne pourras pas le faire éternellement ? Ton père et moi-même commençons à être agacés par cette attitude puérile. Tu as dix-sept ans Chuuya, comporte-toi comme l'adulte que tu es supposé être !

Maman.

Chuuya replia doucement la lettre de sa mère, la remit dans l'enveloppe, puis la jeta sans ciller dans le feu qui réchauffait la salle commune. Il observa ensuite la « gentille » missive familiale brûler tranquillement. Il en avait plus qu'assez des lettres de sa mère qui disaient toutes la même chose. Depuis qu'il avait annoncé à Fukuzawa qu'il assisterait à l'interrogatoire, et donc depuis que son père savait qu'il comptait s'y rendre, il avait reçu une ou deux fois par jour ces lettres de sermon et de supplications.

Sa mère n'était pas la seule à lui en avoir adressé : il en avait également reçu de nombreuses de ses oncles et tantes. A croire que toute la famille s'était liguée contre lui afin de l'empêcher de faire ce qu'il désirait. Cela l'agaçait énormément, la plupart d'entre eux ne lui écrivait des lettres qu'une fois par an, pour son anniversaire, et prenait à peine le temps de venir aux fêtes de fin d'années, pourtant ils décidaient de lui dicter sa vie lorsque cela les arrangeait.

Avec un soupir, il se releva du fauteuil où il était assis, se rendit dans son dortoir pour attraper ses affaires de cours, puis retourna dans la salle commune. Une partie des élèves étaient déjà en train de travailler, aussi se décida-t-il à se rendre à la bibliothèque. Il préférait encore réaliser la dissertation de Fitzgerald plutôt que de ruminer le comportement de sa famille. Il avait compris depuis longtemps que sa mère préférait désormais s'effacer derrière les décisions de son père. Il se souvenait pourtant d'une femme forte qui lui tenait tête sans jamais se laisser faire. Depuis la mort de Taeko, il n'avait plus jamais vu cette femme-là.

Il quitta la salle commune et remonta dans le hall pour atteindre les escaliers menant au quatrième étage. Alors qu'il commençait à les gravir, priant pour qu'ils n'en fassent pas qu'à leur tête et le laissent arriver à sa destination, il manqua de se faire renverser par une jeune femme qui venait en sens inverse et avançait sans se préoccuper des autres. Lorsqu'il se retourna pour la suivre un instant des yeux, il reconnut l'amie de Nakajima, Yamagawa s'il souvenait bien.

Il l'observa descendre dans le hall à toute vitesse, visiblement très agacée. Il songea ensuite que les raisons de sa colère ne le regardaient de toute façon pas, et reprit son chemin. Alors qu'il arrivait au troisième étage, il fut cependant de nouveau interrompu, cette fois par une voix qui semblait venir de nulle part.

« Psst ! Eh, le petit aux cheveux roux ! »

Le surnom agaça Chuuya - il n'était pas si petit bon sang ! - qui se retourna, à la recherche de celui qui l'avait interpellé ainsi. Il ne vit cependant personne. Avec un soupir ennuyé, il se détourna ; mais alors qu'il s'apprêtait à repartir, la voix résonna à nouveau.

« Là-haut ! »

Il leva les yeux, et croisa alors les prunelles rougeâtres de Shizuka Mori, qui le salua de la main avec un grand sourire enjoué. Enfin, pour être exact, il s'agissait de son portrait, qui trônait désormais dans ce couloir, entre celui d'un jeune homme aux cheveux blancs et au costume formel et celui d'un homme au chapeau melon et en imperméable.

« Qu'est-ce que vous fabriquez ici ? l'interrogea le capitaine des serpents. Vous êtes au premier étage normalement.

- J'avais envie de voir de nouvelles têtes ! ~ s'exclama la peinture d'un ton enjoué. Cela fait plus de cent ans que je côtoie les tableaux du premier étage. »

Chuuya le regarda sans dire un mot. Il se demandait pourquoi le portrait l'avait interpellé ainsi, mais n'était au fond pas sûr de réellement vouloir le savoir.

« Et donc ? Qu'est-ce que vous me voulez ? soupira-t-il une fois que Shizuka Mori se fut tut.

- C'est vrai que tu sors avec le beau brun de Serdaigle ? »

L'expression que prit le portrait en formulant sa question était si similaire à celle que Mori prenait parfois que Chuuya sut que personne ne pourrait jamais remettre en question leur filiation. Il marmonna un « Non mais je rêve... » dans sa barbe inexistante puis tourna les talons pour rejoindre la bibliothèque - il avait des choses plus importantes à faire qu'écouter un homme décédé depuis plus d'un siècle le questionner sur ses relations amoureuses. L'homme peint le rappela cependant immédiatement :

« Attends, attends ! J'ai quelque chose à te dire. » Le capitaine de Serpentard ignorait s'il était sérieux, mais se résolut à revenir sur ses pas.

« Quoi ? » Son agacement transparaissant dans sa voix mais le tableau ne s'en formalisa pas.

« Il paraît que c'est toi qui formulé l'hypothèse selon laquelle Ôgai aurait menti sur la manière dont il a obtenu ses informations sur le meurtre de Mallowan. C'est vrai ?

- Oui... »

Il avait en effet émis une hypothèse de ce genre lors des vacances de Noël. C'était juste après cela que Dazai était parti brusquement, sans raison apparente.

« Et bien, c'est exact bravo ! » L'homme peint applaudit, et d'autres tableaux se joignirent à lui sans trop savoir pourquoi ils applaudissaient. « C'est moi qui ait dit à Ôgai que ce gamin avait utilisé un sortilège de magie noire.

- Donc les rumeurs sont exactes ? Vous voyez vraiment quels élèves utilisent de la magie noire ? » Shizuka Mori eut un sourire énigmatique.

« Je préfère laisser les faits parler pour moi. »

Le rouquin soupira d'exaspération mais se retint de dire quelque chose de désagréable.

« Quoiqu'il en soit, ton ami de Serdaigle est venu me voir pendant les vacances de Noël pour m'interroger à ce sujet. Je lui ai dit la même chose qu'à toi, mais j'ai rajouté deux petites informations.

- Informations que vous n'allez pas me donner je suppose ? » Le tableau haussa un sourcil interrogateur.

« Pourquoi crois-tu que je t'ai arrêté ? »

La réponse surprit légèrement Chuuya. D'après son expérience avec les Mori, il aurait plutôt pensé que le portrait l'avait interpellé pour le faire tourner en bourrique - ce qu'il avait déjà un peu fait.

« Je ne suis pas aussi sournois que mon descendant. » Le Serpentard ne le trouva pas très crédible mais s'abstint de le faire remarquer. « Je suis parfaitement crédible. » ajouta le portrait comme s'il avait lu dans ses pensées. « Et non, je ne lis pas dans vos pensées, mais Ôgai le peut, oui. »

Le ton détaché qu'avait employé le tableau faillit faire manquer à Chuuya l'information importante qu'il venait de dévoiler.

« Vous êtes sérieux ? protesta-t-il.

- Bien sûr. C'est l'un des plus grands secrets de la famille Mori : nous sommes tous - ou étions tous - d'excellents legilimens. Un don plus qu'utile en cette période troublée n'est-ce pas ? »

Le capitaine des vert et argent garda un instant le silence. Une rumeur à ce sujet et assez populaire courait en effet dans les couloirs du château et ce, depuis des années. Personne n'avait jamais pu en avoir confirmation, mais beaucoup d'élèves adhéraient à cette théorie d'un professeur Mori legilimens. Cela permettait d'expliquer un certain nombre de choses à son sujet.

« Mais... Si Mori est un legilimens, pourquoi est-ce vous qui lui avez dit qu'Akutagawa avait utilisé ce sortilège ? » Shizuka Mori leva les sourcils, sans comprendre, aussi il précisa : « Vous m'avez confirmé que c'est vous qui avez dit à Mori qu'Akutagawa avait utilisé de la magie noire. Mais il n'aurait pas pu le savoir en lisant dans ses pensées ?

- Voyons, mon descendant est un homme d'honneur, il ne lit pas dans les pensées des élèves... » L'expression de Chuuya sembla lui faire comprendre qu'il n'en croyait pas un mot, aussi il rectifia : « Bon, d'accord, il lit dans les pensées des élèves, mais pas tout le temps. Seulement quand la situation l'exige. Et, pour répondre à ta question, sache que tout ce que je t'ai dit est vrai. Ôgai lit dans les pensées, mais c'est moi qui lui ait fourni l'information sur le sortilège de magie noire.

- Donc Mori ne l'aurait pas obtenue sans vous ?

- Cela aurait été plus difficile pour lui. »

Chuuya réfléchit. Son cerveau carburait à toute allure pour essayer de relier les pièces du puzzle entre elles, même s'il se doutait que Dazai l'avait déjà fait. Pourquoi Mori n'aurait-il pas pu obtenir l'information par ses capacités de legilimens ? Une autre chose le frappa alors qu'il réfléchissait à cela.

« Attendez un peu... Le ministère a établi sans l'ombre d'un doute qu'Akutagawa n'était pas le tueur ! Alors comment...?

- A quel moment ais-je mentionné le nom de ce « Akutagawa » ? » Le tableau sourit, tandis que Chuuya comprenait.

« Le « gamin » que vous avez repéré... Ce n'était pas Akutagawa ?

- Écoute-moi bien petit, je ne me répèterai pas. Le lendemain de l'assassinat de Mallowan, j'ai observé les élèves qui passaient devant moi. J'en ai repéré un qui semblait avoir récemment utilisé de la magie noire, et je l'ai dit à mon descendant. Je ne connais pas vos noms, alors je lui ai juste décrit la personne. Il m'a ensuite dit qu'il s'en occuperait, et je n'ai pas eu d'informations supplémentaires. Tout ce que je peux te dire, c'est que le gamin qui a utilisé le sortilège n'a jamais mis un pied à Azkaban, car je n'ai pas cessé de le voir lorsqu'ils ont arrêté quelqu'un. »

Chuuya garda le silence suite aux révélations de Shizuka Mori. Cela permettait de confirmer une nouvelle fois qu'Akutagawa n'était pas le coupable... mais cela signifiait également que le vrai tueur du premier ministre était un élève de Poudlard. Ce constat l'effraya. Bien sûr, il avait toujours eu conscience que c'était une possibilité, mais il s'était toujours accroché à l'idée qu'un élève n'aurait jamais pu commettre un tel crime. C'était sur cela qu'il avait basé sa confiance en Ryunosuke.

Un autre détail le frappa à nouveau. Il repensa à une conversation qu'il avait eu avec Oda quelques temps plus tôt, et se souvint d'une information que l'auburn lui avait révélée au cours de la discussion. « Akutagawa m'a dit que le coupable n'était pas un élève de Poudlard. » Tels étaient les mots que le jaune et noir lui avait rapportés. Mais cela s'opposait à ce que disait le portrait de Shizuka Mori...

« Je suis parfaitement honnête pour information, lâcha le tableau - ce qui poussa le rouquin à se demander si le portrait ne lisait quand même pas dans les pensées. On m'a dit... » Il mima des guillemets avec ses doigts. « ... qu'il était temps que cette histoire touche à sa fin, avant de faire plus de victimes. » L'homme peint posa ses orbes rougeâtres sur le Serpentard. « Il est vrai que j'apprécierais un peu d'action... On s'amuse peu, quand on est un portrait. 1974 est l'année où je me suis le plus amusé... »

Chuuya ne l'écoutait déjà plus. Il hésita un bref instant, avant de partir dans la direction opposée à la bibliothèque. Il avait plus important à faire que sa dissertation pour Fitzgerald finalement.

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