12 | Celui que l'on attendait de nouveau plus
Qui a dit "Tsuuki tu ne sais pas te renouveler dans tes titres ?" ._.
(j'avoue, j'ai manqué d'inspiration sur celui-là oops)
Sinon, j'espère que vous allez bien, que les cours et tout se passent bien pour vous. Ou que vous profitez de vos vacances, comme une certaine personne ;)
Personnellement (ptit storytime) j'ai passé une très bonne journée héhé, mon oral s'est bien déroulé donc i'm happy :') bon, je vais pas crier victoire trop vite sur la note, parce que la prof que j'ai eu en examinateur est capable de dire que c'est bien pour au final te mettre un 6/20, mais j'vais quand même être optimiste ☆
Bon sinon, voici le chapitre douze, je ne dirais pas tant attendu parce que quelque chose me dit que vous allez encore plus attendre le prochain ;) (ui les suspens de Tsuuki ont encore frappé mais c'est pour la bonne cause cette fois)
Comme toujours je fais les remerciements ici (j'espère n'avoir oublié personne) >
Et je vous souhaite une très bonne lecture ! On se retrouve le 03 avril pour le chapitre treize !
PS : Vous avez vu le trailer de BSD S3 ? ** y a beaucoup de scènes extraites des deux saisons précédentes mais y a quelques nouvelles scènes et je suis hypée aaah
.:.
Chapitre Douze – Celui que l'on attendait de nouveau plus
Ryunosuke cligna des yeux plusieurs fois sans comprendre. Ils allaient prouver qu'il n'était pas coupable... Comment ? Le noir était plutôt bien placé pour savoir que c'était impossible. Il n'y avait pas de preuves pour l'affirmer.
« Qu'est-ce que c'est que ces sornettes ? protesta la première ministre moldue. Ce gamin est coupable !
– Qu'est-ce qui vous permet d'en être aussi certaine ? répliqua Mori d'une voix doucereuse.
– Vous avez besoin que je refasse un inventaire de toutes les preuves ?
– Ce ne sera pas nécessaire. » intervint Fukuzawa. Il attrapa le parchemin que tenait le professeur de défense contre les forces du mal et le déplia, ce qui permit à tout le monde de s'apercevoir que le papier était complètement vierge et qu'une minuscule fiole était cachée dedans.
« Qu'est-ce que c'est ? interrogea la blonde en plissant le nez.
– Du Veritaserum, répondit Nathaniel immédiatement. Un sérum de vérité extrêmement puissant. »
Fukuzawa acquiesça silencieusement et attrapa la fiole, puis fit disparaître le papier d'un coup de baguette.
« Si vous détenez la recette d'un sérum de vérité, demanda la ministre moldue, pourquoi ne l'avez-vous pas utilisé plus tôt sur ce gamin ?
– Parce que c'est interdit, répondit Mori comme si ce n'était pas lui qui avait amené cette potion. On ne peut pas utiliser du Veritaserum durant un procès.
– Pourquoi ?
– Parce que, il détacha chaque syllabe, certains peuvent y résister et pas d'autres. Ce n'est donc pas équitable. »
Le regard de Ryunosuke passa successivement sur toutes les personnes présentes. Il avait repris le contrôle de sa respiration et était de nouveau en pleine possession de ses moyens. Il suivait la discussion avec attention désormais, conscient que sa survie reposait sur l'issue de la conversation.
« Donc, reprit la femme ministre, votre argument, c'est une potion que vous n'avez pas le droit d'utiliser. Je résume bien ?
– A la perfection, déclara Fukuzawa.
– Alors, à quoi tout cela rime donc bon sang ?
– A rien. » répliqua Mori.
Le reste des personnes, à l'exception de Fukuzawa, manqua de s'étouffer. Akutagawa commençait à se demander quel était le but de leur intervention héroïque à coups de Patronus. Parce que là, la discussion tournait sérieusement en rond.
« Yukichi, demanda Herman, incrédule, à quoi joues-tu ? Interrompre une exécution sans la moindre raison...
– Il y a une raison, crois-moi Herman. Une très bonne raison même. »
Les deux amis se regardèrent longuement, avant que Fukuzawa n'agite sa baguette à nouveau. Instantanément, un crac se fit entendre et un elfe de maison transplana aux côtés du directeur de Poudlard. Ryunosuke resta figé devant la scène absurde que devenait son exécution. Était-il en train de rêver ? Peut-être qu'il était mort finalement, et qu'il s'était retrouvé dans une dimension parallèle où des choses improbables se produisaient.
C'était toujours plus logique que de penser que deux adultes supposément responsables venaient d'interrompre son exécution, avec pour seuls arguments une potion impossible à utiliser et un elfe de maison.
« Qu'est-ce que c'est maintenant ? grommela la ministre. Un gobelin ?
– Je suis un elfe de maison ! piailla immédiatement la créature d'un air outré.
– Un quoi ?
– S'il vous plait madame, intervint Nathanial, ne perdons pas de temps inutilement. Qu'est-ce que cet elfe de maison fait ici ?
– Elle a tout vu, expliqua Fukuzawa après s'être raclé la gorge. Elle était présente le soir de l'assassinat du premier ministre moldu, de votre prédécesseur, madame Westmacott. » Il insista sur le nom de famille de la ministre, qui se raidit et pâlit violemment.
« Comment est-ce que...
– Pour nous sorciers, il est aisé de se renseigner sur le monde moldu. Et puis, soyons honnêtes, il suffit de se rendre dans une mairie pour obtenir toutes les informations que l'on veut au sujet de quelqu'un. A condition d'être persuasif bien entendu. »
La ministre semblait particulièrement furieuse d'avoir été appelée ainsi par un sorcier, ce qui permit à Akutagawa de supposer qu'elle cachait un certain nombre de secrets également..
« Bon sang, finit par s'emporter Herman Melville, est-ce que vous allez finir par nous dire ce que vous voulez dire au lieu de nous embrouiller l'esprit !
– Je vais le faire Herman. Cette elfe, qui, par ailleurs, se nomme Ani, était là le soir de l'assassinat du regretté ministre Mallowan. » Entendre le nom du ministre qu'il avait supposément tué était étrange pour Ryunosuke, les sorciers avaient si peu l'habitude de le prononcer. Les trois quarts l'ignoraient, et le quart restant y accordait peu d'importance. « Ce qui implique... Qu'elle a vu le coupable.
– Impossible, riposta immédiatement Melville. Le coupable était masqué derrière un sortilège.
– Voloculis Subducor, compléta Mori. Vous savez que c'est un sort complexe à lancer ?
– C'est vous-même qui nous l'avez dit, lâcha Nathaniel qui semblait être à bout de patience. Tout comme vous nous avez dit que Ryunosuke Akutagawa le connaissait. »
Le susnommé tiqua à l'entente de son nom et ne put retenir une grimace. Il se souvenait de cette déclaration de Mori. Il ne supportait pas le professeur depuis ce jour, et tous les évènements survenus depuis ne faisaient que renforcer ce sentiment.
« Exact. Là où je veux en venir c'est que rien ne prouve qu'il sache s'en servir.
– C'est une blague ? » déclara immédiatement Ryunosuke qui ne pouvait pas se retenir plus longtemps d'intervenir. Il se releva et se plaça devant le professeur d'un air accusateur. « Vous avez facilité mon inculpation à Azkaban en brandissant cet argument que vous sortiez de je-ne-sais-où et maintenant vous revenez dessus comme si de rien n'était, parce que ça vous arrange ?! » L'homme leva les mains comme pour se protéger.
« Il se trouve que j'ai réfléchi depuis. Peut-être était-ce un peu hâtif de retenir ce chef d'accusation avant de vérifier que vous êtes bien capable de vous servir de ce sortilège. Si vous ne l'êtes pas... Cela vous disculpera définitivement. »
Le noir continua de le foudroyer du regard. Fukuzawa calma le jeu en toussotant.
« Pour en revenir à notre affaire, sachez que le sortilège Voloculis Subdecor ne prend jamais exactement la même forme, selon celui qui le lance. Ani ici présente a vu la forme qu'il a pris le jour de l'assassinat. Il nous suffit simplement de demander à monsieur Akutagawa de nous montrer s'il sait s'en servir, et si c'est le cas, de comparer la forme qu'il prend à celle qu'a vue Ani. »
Il ponctua cette explication d'un regard appuyé en direction du ministre Hawthorne.
« Par Merlin, soupira Herman, tu n'aurais pas pu nous informer de ça plus tôt ?
– Mon cher Herman, retrouver un elfe de maison n'est pas une tâche aisée dans le monde magique.
– Mais que faisait un elfe de maison là-bas ? interrogea un Auror. C'était une réunion de moldus non ?
– Ani ne faisait qu'obéir aux ordres ! protesta l'elfe d'une voix suraiguë. La maîtresse a ordonné à Ani de se rendre au discours et de lui rapporter tout ce qui se passerait là-bas.
– Et qui est ta maîtresse ? demanda Nathaniel.
– Ani n'a pas le droit de le dire, sinon Ani sera punie. »
Évidemment, songea Ryunosuke qui ne perdait pas une miette de la conversation, cela aurait été trop simple sinon. Il était évident que le maître de cette elfe de maison avait un lien avec la personne qui tirait les ficelles de toute cette affaire. Peut-être était-ce même la même personne.
« Où l'as-tu trouvée Yukichi ?
– Dans le Londres moldu, à proximité de King's Cross. Je ne sais pas ce qu'elle faisait là, elle refuse de le dire. Mais elle a accepté de nous suivre.
– On ne va pas se fier à cette elfe quand même ! s'emporta Herman. On ne sait pas au service de qui elle est ni quels sont ses objectifs !
– Je peux me permettre une intervention ? » déclara alors Fuku qui ne s'était pas encore exprimée.
Tous les regards convergèrent vers elle. La chef de famille avait repris son habituel masque froid et s'était avancée, contemplant toute l'assemblée – et foudroyant au passage la ministre moldue.
« Oui madame Akutagawa ? répondit posément Fukuzawa.
– Sommes-nous d'accord pour dire que vous avez une conception bien étrange de la justice monsieur le ministre ? » Sans lui laisser le temps de relever la demi-insulte, elle poursuivit : « Vous avez condamné mon fils il y a un an et demi sans la moindre preuve concrète, si ce n'est le témoignage d'un homme à la fiabilité discutable, avant de le libérer à contrecœur à la seule requête de votre ami à moitié sénile, pour finalement le remettre en prison dès qu'une femme sans le moindre rapport avec nous le demande, et vous refusez de vous fier à cette elfe juste parce qu'elle ne veut pas vous donner le nom de son maître ? »
Et vlan ! Ça c'était du Fuku Akutagawa dans toute sa splendeur. Les trois quarts de la salle la fixaient désormais la bouche ouverte, sous le choc des insultes qu'elle venait de leur jeter à la figure. La femme semblait quant à elle satisfaite d'elle, puisqu'elle balaya le tribunal d'un regard fier. Ce fut finalement Nathaniel qui brisa le silence en toussotant.
« Euh, hum, bon, je suppose que nous allons écouter la proposition de Yukichi. Que l'on apporte sa baguette à monsieur Akutagawa.
– C'est une plaisanterie ! protesta « madame Westmacott ». Elle vous insulte et vous l'écoutez ? »
Le regard glacial de la susnommée « Elle » coupa court à ses protestations. Ryunosuke songea que sa mère pouvait être vraiment effrayante quand elle était agacée. Un Auror revint rapidement avec sa baguette, que le jeune homme attrapa avec difficultés en raison de ses mains toujours menottées. Il sentit tous les regards se poser sur lui.
« Pas de mauvais coup, grinça Herman. Tu lances juste le sortilège Voloculis Subdecor. »
Le Serpentard leva les yeux au ciel et agita sa baguette dans un geste vague.
« Voloculis Subdecor. » prononça-t-il sans grand enthousiasme. Rien ne se produisit. Il soupira et recommença, d'une voix plus assurée : « Voloculis Subdecor ! » Cette fois, une fine fumée noire sortit de sa baguette mais se dissipa immédiatement.
« Encore une fois, exigea Melville.
– Voloculis Subdecor ! »
La dernière fois fut la bonne ; une épaisse fumée noire envahit la pièce et entoura le jeune homme qui se retrouva plongé dans une obscurité complète. Il ne pouvait absolument rien distinguer, et il n'entendait rien non plus. Il agita sa baguette pour dissiper le sort, et se retrouva de nouveau dans la pièce.
« Alors ? lâcha Nathaniel. Verdict ?
– Ce n'est pas la même forme, répondit avec assurance Ani. Ce n'était pas lui, le soir de l'assassinat du ministre Mallowan. »
Fuku laissa échapper un cri de triomphe et même Fukuzawa eut un sourire satisfait. Le professeur Mori conserva un visage impassible mais son regard rose se voila légèrement. Hawthorne et Melville soupirèrent de concert mais tous deux semblaient aussi contents de l'issue de ce procès non officiel.
« Voyez, déclara le ministre magique à son homologue, ce garçon n'est pas coupable. Nous ne pouvons pas procéder à son exécution.
– C'est forcément faux ! protesta d'une voix aiguë la femme. C'est lui le coupable, et j'exige sa mort ! Vous voulez la guerre ?
– Vous êtes prête à vous lancer dans une guerre pour une raison aussi futile ? répliqua immédiatement le gris.
– Il doit payer !
– Le vrai coupable paiera.
– C'est lui le vrai coupable !
– Vous voyez bien que non.
– Je ne fais pas confiance à votre sorcellerie !
– Alors déclenchez cette guerre si vous voulez ! finit par cracher Akutagwa dont la patience atteignait ses limites. Mais vous le regretterez. »
La ministre le foudroya du regard mais n'ajouta rien. Elle tourna les talons et partit, dans une sortie qui manquait cruellement de classe étant donné qu'elle n'avait pas de cape qui pouvait claquer dans le vent. Hawthorne fit signe aux Aurors présents de la suivre pour l'escorter jusqu'aux cheminées qui lui permettrait de ressortir. Il se tourna ensuite vers Fukuzawa, qui n'avait pas bougé.
« Ais-je pris la bonne décision ? » On aurait pu croire qu'il se parlait à lui-même, mais son regard était fixé sur le directeur de Poudlard.
« J'ai bien peur, mon cher ami, qu'il n'y avait aucune bonne décision à prendre. Que des mauvaises. »
Ces mots se gravèrent dans l'esprit de Ryunosuke car ils étaient cruellement vrais.
.:.
« Ryunosuke Akutagawa est vivant ! »
Le cri de surprise tira Atsushi de ses pensées, alors qu'il était concentré sur sa potion. Il releva vite la tête pour observer la salle de classe. Presque tous les élèves étaient amassés devant les fenêtres du château, les plus petits bousculant les autres afin de voir quelque chose. Le jeune homme sentit son cœur s'accélérer. Comment était-ce possible ?
Il se dirigea vers l'attroupement et mit en évidence son épingle de préfet afin d'atteindre le rebord de la petite fenêtre. Il put alors distinguer cinq silhouettes qui avançaient sur le long pont en pierre menant à la grande entrée du château, et, en plissant les yeux, il parvint à reconnaître les deux professeurs qui manquaient à l'appel le matin même, ainsi que la famille Akutagawa, dont l'aîné, qui aurait dû être exécuté.
Celui-ci avançait avec sa démarche habituelle, comme s'il revenait d'une banale promenade de santé, mais surtout conscient des regards des autres élèves agglutinés comme des mouches aux fenêtres du château. Certains commençaient déjà à quitter les autres pour arriver dans les premiers à la porte d'entrée, lieu que le noir et son « escorte » atteindraient dans quelques instants.
Après avoir été un criminel haï par la société puis un martyr de la guerre, Ryunosuke Akutagawa devenait une véritable attraction. Qui sait ce qu'il serait dans quelques mois ?
Devant l'excitation de sa classe et la désobéissance des élèves qui quittaient la salle de leur propre volonté, le professeur Motojiro n'eut d'autre choix que de suspendre son cours pour les laisser rejoindre le prisonnier tout juste relâché.
Atsushi emboîta le pas aux nombreux curieux qui voulaient voir de leurs propres yeux un Akutagawa en chair et en os. En chemin, il vit passer Dazai et Chuuya, qui usaient de leur notoriété de capitaines pour passer devant tout le monde. Le préfet de Poufsouffle se demanda s'ils s'étaient juste croisés en chemin, ou s'ils étaient ensembles au moment où le Serpentard était apparu sur le pont en pierre. Il balaya rapidement cette interrogation cependant, ce n'étaient pas ses affaires.
Lorsqu'il atteignit l'entrée du château, une foule d'élèves s'y trouvait déjà, impatients de voir rentrer leur célébrité du jour. Même ceux supposés se trouver en cours semblaient être présents. Tout le monde avait dû voir le groupe avancer jusqu'au château. Atsushi se fraya un passage jusqu'aux premiers rangs où il retrouva Kyoka, dont les yeux étaient fixés sur la porte. Elle ne lui accorda pas un regard lorsqu'il se plaça près d'elle.
Les portes s'ouvrirent finalement sur les cinq sorciers ; d'abord venaient les professeurs, puis la famille Akutagawa. Ryunosuke était coincé entre sa mère et sa sœur. La tête qu'il fit en voyant l'attroupement d'élèves qui l'attendait fut mémorable, pour tous ceux qui purent l'apercevoir. Il semblait surpris qu'ils soient venus l'attendre, même s'il devait bien se douter que ce n'était pas parce qu'ils l'appréciaient particulièrement.
« Laissez un passage ! » protesta le professeur Mitchell qui se trouvait au milieu des élèves. La masse d'étudiants se divisa en deux, formant presque une haie d'honneur pour le jeune homme. Celui-ci semblait revenu de sa surprise et se contentait de fixer l'amas de personnes devant lui.
« J'ignorais que nous avions une célébrité dans nos rangs. » déclara une voix amusée provenant de derrière Atsushi. Dazai. Sans surprise. Le seul qui se permettait ce genre de réflexion, avec Steinbeck – que le préfet ne repéra d'ailleurs pas dans la foule, étrangement.
La célébrité en question balaya les élèves du regard, regard qui s'arrêta un instant sur Atsushi. Le gris soutint son regard, l'agrémentant d'un léger sourire. Il n'avait pas adressé la parole au jeune homme depuis un long moment et leurs rapports étaient plutôt tendus, mais cela ne l'empêchait pas d'être soulagé qu'il ne soit pas mort. Son sourire sembla laisser le noir de marbre, puisqu'il détourna vite les yeux, les posant cette fois sur Dazai qui lui adressa un signe de main provocateur. Le capitaine des Serdaigles s'approcha, un grand sourire moqueur sur le visage. Il tendit la main vers Ryunosuke en demandant :
« Pourrais-je avoir un autographe, ô célébrité de Poudlard ? »
Le jeune homme le fixa un instant avant de, à la surprise générale, éclater de rire. S'il y avait une chose à laquelle les personnes présentes étaient moins préparées que le retour d'un condamné à mort, c'était bien à entendre Ryunosuke Akutagawa rire. Ryunosuke Akutagawa rire ! L'oxymore du siècle.
Ce dernier était pourtant bien en train de rire, un rire sincère dont personne ne le pensait vraiment capable. Atsushi le regarda faire, agréablement surpris. Il avait l'impression d'apercevoir, brièvement, la personne qui se cachait derrière un masque froid. Mais peut-être n'était-ce que son impression.
Lorsque le jeune homme se calma, il déclara, d'un ton redevenu neutre :
« Je ne fais plus d'autographes. Je suis trop demandé. »
Il rattrapa les deux professeurs et sa famille qui avaient continué d'avancer et qui prenaient la direction du bureau du directeur. Avant qu'ils ne s'engagent dans l'escalier, le directeur Fukuzawa déclara d'une voix bien forte :
« Comme vous pouvez le voir, Ryunosuke Akutagawa réintègre encore une fois les rangs de Poudlard. Je me doute que vous vous posez de nombreuses questions, mais je ne répondrais qu'à une seule d'entre elle : si vous désirez savoir si la guerre va éclater, il est plus que probable que oui. J'ose encore espérer que la ministre moldue ait suffisamment de bon sens pour ne pas provoquer d'effusions de sang inutiles, mais je crains que les mois qui vont suivre soient compliqués pour nous tous. »
Atsushi baissa les yeux vers le sol. Ainsi, la guerre allait éclater. Elle couvait depuis bien longtemps, mais lui, comme beaucoup d'autre, se raccrochait à l'espoir qu'elle se termine sans plus de morts inutiles qu'elle n'avait déjà fait. Avait-il été trop naïf ? Il semblait que oui. Il observa le jeune homme qui s'éloignait, une expression redevenue neutre sur le visage.
Une idée le frappa ensuite, une idée qui lui serra le cœur douloureusement. Si la guerre éclatait, tout ce qu'elle provoquerait serait sous la responsabilité de Ryunosuke. Car, s'il était simplement mort comme l'avait exigé la ministre, la paix serait revenue.
De ce qui adviendrait par la suite, tout serait considéré comme étant de la faute de Ryunosuke Akutagawa. Et cet état de fait... Le Serpentard pourrait-il le supporter ?
.:.
RYUNOSUKE AKUTAGAWA INNOCENTÉ
Atsushi parcourut l'article brièvement avant de poser le journal dans un soupir. Pour une fois, la Gazette s'était retenue de faire des réflexions trop négatives sur Akutagawa. Comme tous, ils étaient bien obligés d'accepter ce que le ministre Hawthorne avait rendu public la veille : Ryunosuke Akutagawa était innocent.
La nouvelle avait fait grand bruit à Poudlard et rares avaient été ceux à être sincèrement soulagés de cette annonce. Atsushi en faisait partie, il avait toujours voulu croire en l'innocence du jeune homme, tout comme son regretté ami Junsa l'avait fait. Maintenant que les charges pesant contre lui avaient été abandonnées, le noir allait sûrement pouvoir reprendre une vie plus paisible. Ce qu'il avait traversé à Azkaban ne le quitterait jamais, mais il allait au moins pouvoir souffler.
Il ne restait plus qu'à trouver le vrai coupable maintenant. Une tâche probablement ardue, en l'absence de piste fiable. Atsushi savait que Ryunosuke devait être convoqué au ministère dans les jours à venir, afin d'être interrogé sur les raisons pour lesquelles il avait délibérément caché qu'il n'était pas coupable. Selon ses réponses, il pourrait être déclaré « complice », ce qui n'était probablement pas beaucoup mieux que « coupable » même si cela atténuerait la gravité de sa peine.
Le Poufsouffle, lui, était loin d'avoir abandonné son hypothèse dans laquelle le Serpentard n'était qu'un bouc émissaire servant à garder Mori et la femme avec qui il était lié loin de tous soupçons. Il savait également qu'il devrait en parler à Ryunosuke, mais il craignait la réaction du noir. Ce dernier n'avait jamais paru très heureux qu'il cherche à l'aider, et il redoutait qu'il se braque et refuse de lui dire quoique ce soit.
« Nakajima ? »
La voix calme d'Oda le ramena brutalement sur terre. Le septième année le regardait d'un air inquiet, une tasse de café dans la main. Atsushi réalisa que plusieurs personnes de sa maison le dévisageait également.
« Tu avais les yeux perdus dans le vide, on se demandait si tu allais bien, expliqua l'auburn.
– Oh, euh, oui, tout va bien... J'étais juste perdu dans mes pensées.
– D'accord... »
Le capitaine l'observa encore un peu avant de se replonger dans sa conversation avec un joueur de l'équipe de Quidditch. Un grand froissement d'ailes y mit de nouveau un terme cependant, lorsqu'une pluie de chouettes et hiboux arriva dans la Grande Salle pour apporter le courrier matinal. Ils étaient particulièrement nombreux ce matin-là.
Une grande chouette effraie passa au-dessus d'Atsushi, lâchant sur ses cheveux une lettre cachetée qu'il attrapa rapidement. Sûrement une lettre de sa mère, c'était la seule qui lui écrivait à Poudlard. Cependant, l'écriture qui figurait sur l'enveloppe n'était pas celle de sa mère et la lettre était cachetée par un sceau qui le fit pâlir.
Il jeta un coup d'œil aux autres personnes de sa tablée et constata que plusieurs d'entre elles avaient reçu une lettre similaire, notamment Oda et Yama qui étaient penchés dessus. Aux autres tables, plusieurs élèves poussaient des exclamations de stupeur, penchées sur des lettres qui devaient être identiques à celle qu'il tenait dans les mains.
Avec appréhension, il retira le sceau représentant un grand M coupé en deux par une baguette magique et déplia lentement la missive du ministère de la Magie.
Département de la Justice Magique du Ministère britannique de la Magie.
Monsieur Atsushi Nakajima,
J'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir vous présenter au Bureau des Aurors du Ministère de la Magie afin de procéder à un entretien avec un Auror. En effet, il est possible que vous possédiez des informations qui nous pourraient nous aider à maintenir l'ordre du monde magique.
Votre entretien aura lieu le 10 janvier à 14h15 dans le bureau de l'Auror Alcott. Compte tenu de votre statut d'élève de Poudlard, un Auror viendra vous chercher directement là-bas et vous ramènera également. Nous espérons que vous comprendrez l'importance de cet entretien et que vous coopérerez, dans l'intérêt de tous.
Bien à vous,
Kirako Haruno
Secrétaire personnelle du Ministre de la Magie et responsable du Département de la Justice Magique.
Le jeune homme relut plusieurs fois la lettre, le temps que les mots qui y étaient inscrits se gravent dans son esprit. Il était... Convoqué au ministère ? Pour un entretien ? Il n'en revenait pas. De quelles « informations qui pourraient aider à maintenir l'ordre du monde magique » était-il en possession ?
Yama se pencha par-dessus son épaule et parcourut l'en-tête.
« Toi aussi ! s'exclama-t-elle. Ils te convoquent aussi !
– Moi aussi, intervint Oda d'une voix tendue. Je suis convoqué pour un entretien avec l'Auror Koda.
– Et moi avec l'Auror Alcott, fit Atsushi.
– Je suis aussi avec Alcott... » lâcha Yamagawa.
Les trois Poufsouffle s'entre-regardèrent. Ces convocations étaient surprenantes. L'argenté jeta un coup d'œil à la table des professeurs. Fukuzawa agitait un papier sous le nez de Melville qui semblait très agacé. Le directeur finit par poser la feuille et s'adressa aux élèves qui murmuraient entre eux de plus en plus fort.
« Est-ce que tous les élèves ayant reçu une convocation peuvent venir dans mon bureau après le déjeuner ? »
Il avait formulé sa phrase comme une question mais elle sonna comme un ordre pour les élèves. Évidemment qu'ils allaient venir. Ils étaient trop curieux à ce sujet pour ne pas le faire.
.:.
Dazai arriva bien évidemment dans les premiers – il fallait aussi dire qu'il avait sauté le déjeuner, trop occupé à travailler sur son mystérieux projet. Il touchait au but, il le savait. Il avait passé toutes les vacances à peaufiner son plan et il serait en mesure de le mettre en œuvre très prochainement. Il allait encore devoir attendre un peu... et il découvrirait peut-être l'une des vérités qu'il cherchait depuis le début de l'année scolaire.
Il observa la gargouille qui masquait l'entrée du bureau de Fukuzawa à la dérobée. Il s'était toujours demandé pourquoi elle était si laide, après tout, la statue qui gardait l'entrée du bureau de la personne la plus importante du château ne devrait-elle pas être d'une beauté parfaite ? Même si le problème qui se posait ensuite était que la beauté était subjective. Comment trouver une statue dont la beauté satisferait tout le monde ? Et puis, peut-être que certains directeurs la trouvaient belle, cette gargouille.
« Ne me dis pas que tu dissertes intérieurement sur la beauté de cette gargouille. » La voix d'Oda le ramena sur terre.
« Tu me connais beaucoup trop bien, Odasaku. »
Il adressa un sourire à son ami qui avait surgi derrière son dos et qui le regardait d'un air désespéré.
« Tu as des passe-temps pour le moins particuliers. Tu n'as pas déjeuné ?
– J'étais trop occupé à travailler. » Il resta volontairement évasif, mais son ami ne fut pas dupe.
« Tu sautes de plus en plus de repas, fit-il d'un ton qui se voulait détaché mais dans lequel perçait son sérieux et sa légère inquiétude. Et ce, depuis les vacances. Qu'est-ce que tu fabriques ?
– Je suis juste occupé à travailler ! On a les ASPICs à la fin de l'année je te rappelle.
– Pas à moi Dazai. Tout le monde sait que si une personne à Poudlard n'a pas besoin de travailler ses ASPICs c'est bien toi. Et tu n'as absolument pas travaillé tes BUSEs en cinquième année. »
Le Serdaigle eut un léger rire qui masquait sa contrariété. Il tenait à changer le sujet de manière définitive mais Oda lui mettait des bâtons dans les roues. Il préférait ne pas informer l'auburn de son projet pour le moment, il savait que le jeune homme ne l'approuverait pas et l'empêcherait de l'exécuter. Fort heureusement, Rowena était avec lui car des bruits de pas se firent entendre en provenance des escaliers, et trois élèves aux cravates rouge et or arrivèrent.
Osamu grimaça intérieurement en reconnaissant les convoqués de Gryffondor : les jumeaux Tanizaki et Steinbeck. Rien de très surprenant en soi, mais l'ambiance allait être houleuse dans le bureau du directeur. Surtout que Gin était probablement convoquée. Cela prédisait une discussion paisible, assurément.
Les trois élèves toisèrent les deux septièmes années mais ne firent aucun commentaire. Ils se regroupèrent assez loin d'eux et commencèrent à murmurer des propos inintelligibles.
« On dirait les groupes de pestes qu'on trouve dans les films clichés moldus, murmura Dazai en souriant.
– Tu es toujours aussi mauvaise langue. » répliqua Oda qui ne parvint cependant pas à réprimer un sourire.
Il n'était pas mauvaise langue, juste honnête et réaliste voyons. Il observa à la dérobée le groupe qui murmurait toujours et nota qu'ils avaient quand même tous les trois perdu de leur superbe, en comparaison au début de l'année. L'absence de Tachihara devait se faire sentir parmi eux. Ils étaient habitués à la présence du rouquin, et le fait qu'il ne soit plus là devait quotidiennement leur rappeler qu'il était accusé de traîtrise et qu'il était un criminel en fuite. Et qu'eux n'étaient pas beaucoup mieux vu qu'ils avaient participé à l'attaque de Gin – sauf Naomi. Leur culpabilité avait beau ne pas avoir été révélée, cela n'effaçait pas ce qu'ils avaient fait.
D'autres élèves arrivèrent au compte goutte, sans que leur présence ne surprenne Dazai. Atsushi Nakajima et son amie Yamagawa. Les deux Akutagawa, qui toisèrent les Gryffondors avec un mépris non contenu. Poe, qu'il défia du regard, ayant encore en mémoire leur accrochage de quelques jours auparavant. Même l'arrivée de Montgommery ne l'étonna pas. La conversation qu'elle avait eu avec Chuuya laissait supposer qu'elle savait des choses importantes. Et pour une fois, le ministère semblait être bien informé.
Ce fut la dernière personne à arriver qui réussit à le déstabiliser, l'espace d'une seconde, tant il ne s'attendait pas à la voir convoquée. Il avait réfléchi à tous ceux qui pouvaient être convoqués – et pour quelles raisons – et avait vite établi qu'elle ne le serait pas. Il n'y avait aucune raison qu'elle le soit (à sa connaissance du moins). Et pourtant...
« Je peux savoir pourquoi tu fixes ce pauvre Chuuya comme ça ? demanda Oda en lui donna un coup dans les côtes. Il va fuir si tu continues.
– Je ne m'attendais juste pas à ce qu'il soit convoqué, se défendit le brun. Logiquement, le ministère a dû convoquer tous ceux qui seraient éventuellement en possession d'informations au sujet du meurtre du premier ministre.
– Il n'est pas impossible qu'il sache des choses que toi tu ignores, répliqua l'auburn.
– Je sais tout, bougonna le brun, tel un enfant.
– Tu ne savais pas que sa sœur était décédée. »
Sa dernière phrase fit mouche à tel point qu'Osamu ne sut pas quoi répondre, lui qui avait toujours réponse à tout. Il était vrai qu'il ignorait cette information avant que le rouquin ne lui en parle. Ni lui, ni Poe ne connaissaient ce « détail ». Il reposa ses iris sur le Serpentard, en pleine discussion avec Ryunosuke. Celui-ci dut sentir qu'on l'observait car il se retourna au bout de quelques secondes et croisa le regard de Dazai.
Loin d'être gêné, le jeune homme lui adressa un signe de main accompagné d'un sourire, auquel le rouquin ne répondit pas. Il détourna même vite le regard, reprenant sa discussion avec son cadet, ce qui intrigua le bleu et bronze. Il n'espérait pas une franche réponse de Chuuya, mais il pensait que le jeune homme aurait moins une réaction, positive ou négative.
Il aurait voulu aller parler au Serpentard mais Mori et Ozaki arrivèrent au même moment, se frayant un passage parmi les élèves qui attendaient devant le bureau du directeur. Le professeur de défense contre les forces du mal donna le mot de passe à la gargouille (« Lame d'argent », encore un choix étrange) qui disparut pour laisser les étudiants accéder aux escaliers.
Dazai laissa passer le groupe principal afin de se mettre au niveau de Chuuya, à qui il désirait parler. Le rouquin ne lui lança même pas de regard interrogateur, se contentant de se battre avec sa mèche rebelle – un signe qu'il était perturbé, d'ordinaire il ne s'en préoccupait pas, il savait depuis des années qu'il était impossible de la dompter.
Le Serdaigle observa quelques secondes de silence avant de demander, sur un ton plus affirmatif qu'autre chose :
« Ils t'ont convoqué ?
– Non, je mourais juste d'envie de retourner dans le bureau de Fukuzawa, j'ai tellement de bons souvenirs là-bas. » Le ton était incisif et empli de sarcasme ; Dazai songea que c'était plutôt normal, la dernière fois qu'il y avait été était lorsqu'ils avaient du se « réconcilier » et que Chuuya lui avait avoué la mort de sa petite sœur. Il soupira et reprit : « Je ne suis pas convoqué par les Aurors pour les mêmes raisons que vous. Regarde. »
Il tira de la poche de sa cape la missive du ministère et la tendit au brun, alors qu'ils entraient dans le bureau de Fukuzawa. Le bleu et bronze la parcourut rapidement et trouva vite ce que son camarade voulait dire ; le contenu de la lettre était aussi formel que la sienne, mais le nom de l'Auror était celui d'un Auror que personne d'autre n'avait : l'Auror Nakahara.
« Oh. » souffla-t-il tandis que Chuuya reprenait la lettre rapidement. Il ne fit aucun commentaire, comme si l'onomatopée de Dazai suffisait à résumer l'entièreté du problème. Il voulait continuer d'en parler avec le Serpentard, mais il dut garder le silence car Fukuzawa venait de commencer à parler.
« Je pense que vous savez tous pourquoi vous avez été convoqués, lança-t-il calmement.
– Personnellement, non, répondit immédiatement Montgommery. Je n'ai aucun lien avec cette histoire. Si les autres sont soupçonnés d'être coupables, c'est leur problème, mais je ne vois pas pourquoi je suis embarquée là-dedans.
– Peut-être que le ministère a simplement décider de te rappeler que les nés-moldus sont aussi des sorciers légitimes, au même titre que toi et moi. » répliqua sèchement Yamagawa du tac au tac.
La vert et argent devint écarlate et se retourna vivement vers son aînée, qui lui adressa un sourire hypocrite. Ozaki toussota pour calmer le jeu et le directeur reprit comme si de rien n'était.
« Ce ne seront que des interrogatoires de formalité. Vous n'êtes pas obligés de répondre aux questions qui vous seront posées si vous ne le désirez pas. Vous avez également droit à un avocat, bien que je ne sois pas sûr que ce soit nécessaire. Surtout, sachez que personne ne vous considère coupables. Comme indiqué sur vos lettres, si vous êtes convoqués, c'est surtout pour en savoir plus.
– Mais à quel sujet ? demanda l'aîné Tanizaki. Au sujet de l'affaire Akutagawa-qui-ne-peut-plus-s'appeler-comme-ça ?
– Oui, mais pas uniquement.
– Yukichi, intervint Melville, qui sortit de l'ombre, faisant sursauter une partie des élèves qui ne l'avaient pas remarqué, ne leur dit pas tout.
– Ils sont en droit d'être préparés à cet interrogatoire, répliqua sèchement le susnommé. De toute façon, ces enfants sont intelligents et je ne doute pas qu'ils comprendront vite pour quelles autres affaires ils sont convoqués. Surtout si monsieur Dazai se charge d'éclairer leurs idées ? »
Les regards se tournèrent vers le Serdaigle qui se fendit d'un grand sourire. Ce directeur le connaissait trop bien. Évidemment qu'il allait tout leur expliquer, il avait deviné la présence de tous ces élèves après tout – excepté celle de Chuuya dont les motifs lui échappaient encore quelque peu.
« Et bien, déclara-t-il joyeusement, je suppose qu'en plus de l'ex-affaire Akutagawa, les Aurors aimeraient en savoir plus sur... (Il se tourna vers les griffons) ce qui a bien pu arriver à Tachihara, ainsi que ce que ses amis savaient exactement sur ses motivations. (Il se tourna ensuite vers Atsushi Nakajima et son amie) Je suppose qu'ils aimeraient aussi en apprendre davantage sur Junsa Sugimoto. » Il observa un silence de quelques secondes avant de s'adresser respectivement à Montgommery puis aux Akutagawa et Kyoka : « Et je pense qu'ils cherchent à savoir d'où tu tiens tes renseignements, et s'ils sont véridiques. »
Toutes les personnes à qu'il s'était adressées le fixèrent longuement, et les airs perdus de chacun manquèrent de le faire rire. Il tirait une certaine satisfaction de leurs expressions, qui insistaient bien sur le fait qu'il en savait plus qu'eux. Atsushi et Yamagawa ignoraient vraisemblablement – comme il s'en doutait – que Junsa était soupçonné de trahison au même titre que Tachihara et les deux membres de la famille Akutagawa semblaient très curieux de savoir ce que Montgommery racontait sur eux.
Seuls les Gryffondors semblaient parfaitement comprendre les raisons pour lesquelles ils allaient devoir se rendre au ministère puisqu'ils échangèrent des regards calmes. Steinbeck ne se retint cependant pas de faire une remarque, puisqu'il lança :
« Et toi, Oda et Nakahara ? Vous êtes convoqués pour quoi ? » Dazai allait lui répondre mais la réplique cinglante de Chuuya le devança :
« Pour des raisons qui ne te regardent pas ?
– Dazai vient de révéler les nôtres. Pourquoi ne nous dirait-il pas les siennes et celles de ses amis ?
– Si tu veux tout savoir, un de nos amis est accusé de trahison, soupira dramatiquement le Serdaigle. Satisfait ? »
Le blond renifla avec mépris mais ne rajouta rien. Chuuya adressa un remerciement silencieux à Dazai, en hochant simplement la tête. Il semblait soulagé d'avoir un mensonge pour couvrir le fait que son père le convoquait. Seuls les professeurs ne semblèrent pas dupes, mais peu importait.
Le directeur les retint encore un petit peu, insistant encore sur le fait qu'ils n'étaient pas dans l'obligation de parler s'ils ne le désiraient pas, puis finit par les laisser partir. Dazai ré-emboîta le pas à Chuuya ; il n'avait pas abandonné son intention de lui parler de cette étrange conversation. Le rouquin ne sembla pas surpris de le voir derrière lui.
« Si je te dis que je n'ai pas envie d'en parler, tu vas retourner dans ta salle commune sans rien me dire ?
– Devine.
– Je m'en doutais. » souffla le rouquin.
Osamu l'observa à la dérobée tandis qu'il triturait à nouveau sa mèche rebelle. Si son visage restait parfaitement neutre, dans ses yeux bleus perçait son inquiétude. Il tira une énième fois sur ses cheveux avant de lâcher un profond soupir.
« Il n'y a que mon père pour utiliser une convocation officielle pour me parler.
– Ce doit être important.
– Probablement pas. » Le ton du batteur était redevenu incisif. « Je suppose qu'il n'apprécie pas trop que je l'évite, et que je ne sois pas rentré pour Noël.
– Ta mère ne t'avait pas laissé le choix ?
– Si. Mais elle ne pensait pas que j'allais vraiment boycotter le repas familial. »
Dazai garda le silence. Il n'avait jamais eu de profondes relations avec sa famille, mais il savait que Chuuya était proche de ses parents auparavant. La mort de Taeko avait détruit les liens qui les unissaient, et ils mettraient du temps à se reconstruire, s'ils y arrivaient un jour.
Un lien affectif, c'était comme la chaîne d'un collier. Elle brille, resplendit, est admirée parfois, et un jour elle se casse. Parfois elle se répare, parfois non. Et même si elle se répare, elle finit par se recasser, encore et encore, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus rien faire. Dans le cas de Chuuya, Dazai doutait qu'elle soit réparable. Mais il le souhaitait. Du fond du cœur.
« Je n'ai vraiment pas envie de le voir.
– Alors n'y va pas.
– Comme si c'était simple !
– Je ne plaisante pas. Le directeur Fukuzawa a dit que l'on pouvait refuser de parler, voire même d'y aller. » Chuuya balaya la remarqua d'un signe de la main.
« Pour être soupçonné ? Je te rappelle que tout le monde pense que je suis convoqué au sujet d'un ami suspecté. Merci pour cet alibi d'ailleurs.
– Je me doutais bien que tu ne voudrais pas en parler.
– Ouais. »
Le rouquin finit par laisser tranquille sa mèche et soupira à nouveau.
« J'ai un entraînement de Quidditch, finit-il par lancer après quelques secondes de silence.
– Serpentard s'entraîne même le dimanche ? Vous êtes motivés ! blagua Dazai en souriant.
– N'oublie pas que je veux te battre, répliqua sur le même ton le capitaine.
– J'ai hâte de voir ça ! »
Ils restèrent encore un instant immobile, et il fallut quelques secondes à Dazai pour comprendre qu'il bloquait le chemin du terrain de Quidditch au jeune homme. Il se décala rapidement pour le laisser passer et rajouta :
« Au fait, on refait un pari comme les autres années ? Le vainqueur donne un ordre au perdant ? » Il sourit en repensant à l'ordre qu'il avait donné au rouquin l'année précédente ; la journée qu'il avait passée à parler de sa voix la plus féminine resterait gravée dans toutes les mémoires.
« Ça me convient. On va gagner de toute façon.
– J'ai presque envie de te laisser gagner juste pour savoir quel ordre tu vas me donner afin de m'humilier. »
Il s'attendait à voir Chuuya lui sourire d'un air de défi mais celui-ci ne se retourna pas, adoptant au contraire une posture très raide.
« Si Serpentard gagne..., lâcha-t-il d'une voix tendue mais ferme, ... je veux que tu m'embrasses. »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top