Chapitre 2
— D'accord madame.
Il savait ce que cela signifiait.
La condamnation à mort.
S'il était jugé coupable, les Ombres se feraient un plaisir de le dévorer à leur tour quand il se trouvera attaché au bûcher.
Un blanc s'installa dans l'obscurité. Le garçon ne répondit rien, se retenant de hausser les épaules.
Il s'était déjà préparé à ce cas de figure depuis quelques semaines. Cette inculpation ne le choqua point, et sa réaction assez nonchalante déplu à la directrice qui fronçait des sourcils avant de le renvoyer.
— Disposez.
Il s'inclina par respect, quand tout à coup, son estomac se retourna avec des images plus affreuses les unes que les autres traversant son esprit.
Il avait beau nier, il ne le supportait pas. Il sortit en courant du bureau, claqua la porte derrière lui et vomit.
Dans le réfectoire, les regards planaient vers la fille aux cheveux de feu qui s'avançait vers les tables en compagnie de Nokomis et Cheyenne.
Les lanternes au plafond ressemblaient à des étoiles et faisaient scintiller les iris d'argent de la fille.
Les tables s'étalaient en face de ces grandes baies vitrées, dans un ordre symétrique et harmonieux tel le blues s'échappant du tourne-disque posé au fin fond de la salle.
A table, Cheyenne se raidit face à la nourriture ressemblant plus à du vomis qu'à une vraie soupe. Habituée, aux fruits frais venant d'être cueillis et à la viande chassée et dégustée près du feu aux côtés de sa tribu, jamais elle ne s'était habituée à ces plats en conserve, conséquences d'une production et consommation de masse.
Elle se tourna vers l'adolescente caucasienne qui engloutissait sans soucis son dîner.
— Eh Rowan. Passe-moi ta salade de fruit. Ça à l'air d'être la seule chose naturelle et comestible ici.
Nokomis elle, rêvassait en tortillant ses macaronis avec sa fourchette. Elle n'avait pas l'air dans son assiette. Un groupe de filles s'assirent à une table proche et commencèrent à papoter. Le sujet de la conversation attira de suite son attention.
— Tu as entendu parler du Déchu qui a ramené Wyome après l'avoir séquestré ? C'est horrible.
— Je savais que c'était l'un d'eux depuis le début ! Ils ne sont pas nets.
Nokomis étant la plus proche et la seule à entendre ces paroles, grinça des dents puis planta sa fourchette dans la table en bois en jurant. Le sol en marbre carrelé gronda sous le coup de sa puissance, faisant sursauter toutes les tablées alentours. Elle lança ensuite un regard noir au troupeau de filles qui se pétrifièrent de peur, puis se leva de table et s'éclipsa sous le regard d'incompréhension de ses deux compagnons. Cheyenne se leva à son tour pour la rattraper mais Rowan la devança et lui demanda de rester ici un moment pour lui parler.
Nokomis faisait les cent pas dans les couloirs alors que la jeune fille rousse arriva derrière elle avec une telle délicatesse qu'on la méprendrait pour un fantôme. Elle la prit dans ses bras en souriant sans que l'indigène ne s'en aperçoive. Ses cheveux roux caressaient la joue chaude de Nokomis, de même pour leur jupe qui se frottaient au vu de leur proximité. Les yeux fermés et dans une infinie tendresse, Rowan s'amusait à chantonner Anyone can see I love you dans l'oreille de sa camarade. Cette dernière la repoussa et s'éloigna de quelques pas en marmonnant dans sa barbe. Sous un grand étonnement, elle lui quémanda d'une voix timide ce qui la tracassait pour être autant agitée.
— Au réfectoire, tu as à peine touché à ton assiette. Il y a quelque chose qui ne va pas ? Tu sais que tu peux tout me dire.
— Désolé Rowan, mais je dois sortir de cet endroit pour m'aérer l'esprit. Aller dehors me fera le plus grand bien.
— Sortir de l'académie ? A cette heure-ci ? C'est mieux d'attendre demain à l'aube, répliqua-t-elle en venant avec hésitation vers la Pourfendeuse.
Une fois de plus, Nokomis recula de deux pas jusqu'à rencontrer le mur, puis ancra son regard dans celui de Rowan qui se perdait dans les vagues de son esprit chagriné.
— Ne t'en fais pas pour moi, c'est pour Yoru que tu devrais t'inquiéter.
Sa peine se transforma en colère. Elle haussa ses sourcils et se redressa toute ouïe de connaitre les méfaits de son camarade.
— Qu'est-ce qu'il a encore fait ?
— Tu n'as qu'à aller lui demander, répondit Nokomis d'un ton glacial en baissant la tête. Jamais je n'aurai dû vous faire confiance.
Ces paroles déchirèrent Rowan et elle entendit son cœur se briser dans sa poitrine. Nokomis s'en alla et longea les couloirs en s'accotant aux murs, dans l'infime espoir que ces parois de béton la soutiennent dans ce qu'elle traversait.
Cheyenne sortit en vacarme de la cafétéria et poursuivit son acolyte en criant son nom.
La fille rousse, de la rage enveloppant son cœur et des larmes embuant ses yeux, serra les poings et se demandait dans quelle histoire le garçon s'était embarqué. Sans réfléchir une seconde de plus, elle courut en direction de la cour pour le retrouver. Elle tomba de suite sur lui, dans la pénombre avec un autre jeune homme à la peau ébène se fondant bien dans le décor nocturne. Elle s'approcha d'eux, le souffle court et se tourna vers le deuxième garçon.
— Darius, dis-moi ce que cet idiot a encore fait avant que je ne lui en colle une.
— Wyome est de retour...
— ...Et la directrice m'accuse de l'avoir séquestré et torturé, acheva Yoru avec une allure honteuse.
— Mais ce n'est pas toi, répliqua Darius comme une évidence en réajustant ses lunettes. On le sait tous.
— Je ne sais pas. Je n'ai jamais su et je ne le saurai jamais.
— De quoi tu parles ?! Fulmina Rowan en serrant les dents. Comment ça tu ne sais pas ? Arrête de jouer avec nos nerfs ! Tu ne peux avoir séquestré et torturé une enfant ! Tout cela n'est que de la comédie.
— Y'a un truc que tu nous caches ? Enchérit Darius d'un ton plus calme. Je t'ai couvert pendant tout ce temps pour rien ?
Yoru déglutit en détournant le regard alors que Rowan repensait à Nokomis et à la haine qui flottait dans ses pupilles noisettes. Yoru ne répondit pas aux questions de ses amis et poursuivit:
— Je n'ai plus que quelques semaines pour prouver mon innocence sinon c'est la peine de mort...
C'était au tour de Darius d'exploser. Il cria à l'injustice, lui qui était bien trop accoutumé à cela. Il ne voulait plus entendre le mot mort, plus assister impuissant à ce genre d'acte.
— Ils n'ont pas le droit, ils n'ont aucune preuve !
Comme une bulle dans laquelle ils étaient enfermés, le tracas les englobait. Yoru lui, voulait oublier et plonger dans un profond sommeil pour effacer tous ses problèmes l'espace de quelques heures.
— Ils n'ont pas le droit, Yoru ! Non ! C'est tout bonnement...arbitraire ! Injuste !
Darius se frottait les tempes en grommelant alors que Yoru perdait patience face à l'interjection de son camarade. Il l'attrapa alors par le col, ce qui ne manqua pas de le surprendre.
Les lunettes de l'adolescent couleur châtaigne menacèrent de tomber de son nez alors que son ami rapprochait son visage du sien en s'apostrophant :
— Cela n'a pas d'importance pour eux ! Tu as oublié qui nous étions, Darius ? Des Dévoreurs d'Ombres. Ils nous voient seulement comme des monstres alors ils ne cherchent pas plus loin et pensent tout simplement que c'est moi.
Dans cette académie, la justice de l'Etat fédéral ne faisait pas le poids face à la parole des mages. Si les mages disaient cela alors c'était vrai et personne n'avait le droit de contester. La crainte qu'ils engendraient et leur renom se suspendaient sur toutes les lèvres. Des géants considérés comme les détenteurs de la vérité absolue que même Eisenhower et ses prédécesseurs n'eurent pas su détrôner. De plus, qui étaient les Dévoreurs d'Ombres pour le monde, à part d'insignifiants parasites ?
— Yoru...Parfois j'ai juste envie de te donner un gros de poing dans la face. Allez lâche-moi.
Darius s'était calmé et le garçon en face de lui aussi. Comme demandé, il s'exécuta : Il souffla en desserrant sa poigne sur son ami puis s'excusa en portant une main à ses cheveux.
— Moi aussi je voudrais me donner une grosse claque. Je le mérite.
Le bruit d'une baffe résonna dans la cour alors que la tête du jeune homme partit sur le côté. Yoru eut presque peur que son cou se soit brisé. Il frotta sa joue en jetant un regard éberlué à Rowan qui s'était effacée du paysage pendant un moment. Elle avait la main rouge, tout comme son visage.
— Jamais je n'hésiterai à t'en donner une. Crois-moi sur parole.
Son ton était menaçant et les deux garçons n'osèrent prononcer un mot. Yoru ferma les yeux en soupirant puis éclata de rire.
Oui. Il se défoulait car, à part lui, personne ne possédait la vérité. Lui, un misérable connaissait le coupable et ne clamait pas son éventuelle innocence. C'en était risible de son point de vue.
L'heure tournait ou bien n'était-ce que les aiguilles de l'horloge menaçante de la tour ?
Il avait l'impression que le temps s'arrêtait, sans retour possible en arrière. Ou bien n'était-ce pas juste une impression ?
La cloche qui annonçait le couvre-feu, retentit avec violence, dissuadant tout élève de faire nuit blanche en dehors de sa chambre.
Bercé par l'écho de l'instrument, Yoru leva les yeux vers le ciel et soupira en admirait les tâches blanchâtres sur la toile obscure.
Darius, habitué aux crises et moments de faiblesses psychologiques de son ami, posa sa main sur son épaule dans une tentative de réconfort.
— Je voudrais lui jouer du piano debout comme la toute première fois, lâcha Yoru en affichant un sourire mélancolique.
— Va lui parler si tu veux que tout redevienne comme avant. Elle peut prouver ton innocence.
— Pendant ce temps, Darius et moi, ajouta Rowan en attrapant le bras du dénommé avec hargne. On va aller l'enterrer pour que personne ne le retrouve.
A travers la fenêtre voûtée de l'infirmerie au troisième étage, un mystérieux personnage les surveillait d'un regard dédaigneux.
— Wyome ? Tu vas mieux ?
Sans attendre véritablement de réponse, l'infirmière prît son pouls et vérifia l'état de la perfusion.
Elle prit un verre d'eau au robinet alors qu'une chaleur venue de nulle part traversait la pièce. Elle frissonna en sentant cette aura imposante qui la clouait quelques secondes sur place. Elle observa l'enfant quelques instants pour être sûre que tout aille bien, puis se tourna pour faire face à un homme en habit liturgique face à la fenêtre.
— Merci de votre visite père Adrastos.
Ce dernier hocha sa tête en guise de politesse et lui sourit. Il lui prit le verre des mains en lui demandant des précisions sur le cas de Wyome. Elle lui expliqua donc les dégâts qu'avait subi l'enfant pour qu'il tente de la soigner. Il était un expert, un guérisseur confirmé qui, par sa magie, faisait disparaître les blessures des malades.
— De ce que j'ai trouvé comme trace de mutilation, une balle lui a été tiré en plein dans le pied avant d'être soigné. Il n'y a pas eu d'usage de magie sur elle, sans doute pour éviter que l'auteur de ce crime ne révèle son identité à travers la source de ses pouvoirs. Impossible de savoir qui est le coupable. Sur le reste des sévices infligés, j'éviterai de m'y étaler. Je vous ferai un rapport détaillé par écrit.
Le visage de l'homme touchant presque la cinquantaine s'assombrit. Ses lèvres blêmes tombèrent et il ne put s'empêcher de lancer un regard de compassion à la blessée. Il invita l'infirmière à poursuivre et l'écouta d'une oreille attentive.
— Elle est victime d'un mutisme post traumatique. Elle a pratiquement perdu l'usage de sa voix. Je lui ai posé quelques questions et elle affirme ne pas savoir combien de jours elle a été retenu prisonnière ni où. Votre aide sera grandement appréciée pour remettre cette pauvre enfant sur pieds. »
Il acquiesça d'un hochement de tête accompagné d'un fin sourire que la femme lui rendit. Cette dernière attrapa son sac à main en cuir, salua père Adrastos puis sortit de la salle. Elle tomba nez à nez avec Yoru qui lui demanda s'il pouvait aller voir Wyome. Elle rétorqua par un non sec en ajoutant qu'elle était toujours endormie et qu'il devait déjà se trouver dans les dortoirs à cette heure-ci. Des cernes parcourant ses yeux, elle pressa le garçon qui finit par abandonner et à reporter au lendemain.
De l'autre côté de la porte séparant le « damné » et le prêtre, celui-ci s'approcha de l'enfant en sortant un flocon au liquide transparent de ses habits. Il versa le liquide dans le verre en demandant d'une voix calme:
— Tu sais qui t'as fait ça, jeune Pourfendeuse ?
Elle ne répondit pas, les yeux mis clos et une moue sur ses lèvres gercées. Le prêtre ferma les yeux et fit une courte incantation.
— C'est Yoru, n'est-ce pas ? Tiens, de l'eau bénite tout droit venue de la rivière Blackstone. Elle te purifiera de l'intérieur et apaisera ton âme et tes maux.
Il versa l'eau dans la bouche entre ouverte de Wyome et attendît qu'elle avale. Il lui demanda ensuite ce qu'il s'était passé, mais elle refusa catégoriquement de parler et commença à pleurer.
— Laissez-moi ! Laissez-moi ! voulait-elle crier.
Ses mots firent écho dans son esprit alors qu'elle se remémora ce jour affreux de moi de janvier.
Des fines gouttes de pluies tombèrent sur sa peau alors qu'elle marchait dans la forêt pour trouver de quoi constituer des bijoux pour ses amis. Après une bonne dizaine de minutes, elle arriva dans le parc et cueilli des oeillets, emmitouflée dans sa veste en peau de daim. Accroupie devant un parterre de daphnés recouverts de verglas, ses petites oreilles se mirent à trembler.
Ce n'était pas le froid mais le bruit des pas qui constamment la suivait. Elle se leva, portant son bouquet près de son buste, puis s'en alla à grand pas vers le chemin menant à l'école. Elle accéléra en jetant des coups d'œil par dessus son épaule alors que le bruit suspect s'accentuait derrière elle.
Une sueur froide ruissela sur son front garni d'un serre-tête en plume. Prise par la peur, elle désirait s'envoler comme un faucon pour semer son poursuivant. Alors qu'elle prenait un tournant entre deux arbres morts, quelqu'un l'attrapa par derrière comme on prendrait un pauvre lapin en fuite. Ses jolies récoltes s'échappèrent de ses mains et furent piétinées par une botte de grande pointure. Elle se débattit en hurlant et mordit le bras de l'individu de toutes ses forces. Cela n'eut aucun effet, excepté le fait de mettre son ravisseur plus en colère. Celui-ci serra plus fort à l'aide de son bras robuste, le corps de la petite Wyome puis, lui mit un mouchoir imbibé devant le nez.
Elle s'endormit sur le coup.
Revenue à elle, elle se retrouva trempée jusqu'aux os et elle tremblait. Elle comprit qu'on l'avait aspergé d'eau glacée pour la réveiller. Le seau en métal tomba dans un fracas assourdissant en dehors de la minuscule cellule, dont la taille faisait penser à celui d'un cercueil. Elle décolla ses longs cheveux de son minois en toussant et dirigea son regard vers l'ombre d'une personne. Une odeur de mort et de sang lui brûlait les narines.
— Je ne voulais pas en arriver là, sachant de plus que tu n'es qu'une enfant. Mais, il faut toujours punir ceux qui désobéissent. »
Elle ne reconnut pas la voix du bourreau, étouffée par une espèce de tissu. Elle savait juste qu'elle appartenait à un homme. Jeune ? Vieux ? Aucune idée. Ce dernier était dissimulé dans le noir complet et elle par une simple lanterne suspendue au mur. Des barreaux rouillés parsemés de serpents qu'elle supposait non mortels, séparaient cet individu et elle.
A moitié allongée par terre dans ce cachot obscur, le sol se mouvait et la chatouillait. Elle regarda, intriguée par l'aspect gluant et remarqua des milliers d'asticots et de vers de terre ramper sous elle. Elle étouffa un cri de dégoût en posant ses petites mains sur sa bouche, puis se releva d'un bond. Elle se colla au mur pour s'éloigner en vain de ces bestioles et ne put empêcher des larmes de ruisseler sur ces joues déjà inondées comme le reste de son corps. Le vent jaillissant des quelques trous érigés par les rats transperçait sa peau nue, vêtue à présent d'un simple haillon.
— C'est ce que Père Adrastos m'a appris pour punir les pêcheurs. Il appelle cela le châtiment des sept péchés capitaux en l'hommage des sept Colosses.
Une fois de plus, elle tenta de distinguer la voix, mais bien trop effrayée par les créatures, elle ne prêta pas attention au nom d'Adrastos.
Elle supplia qu'on la fasse sortir d'ici alors que les vers se glissaient sur ses chevilles nues et ses petons. L'homme ricana et lui demanda d'un ton plus agressif où se trouvait la relique de Neptune. Elle ne dit rien, les mots restant bloqués au fin fond de sa gorge et les sanglots étouffants toutes ses pensées.
Les serpents montraient leurs crocs, les vers formaient des arabesques autour de sa personne et une senteur putride flottait dans l'air.
Wyome resta figée dos au mur de granit, ferma un instant les yeux et prit une grande inspiration. Elle se rappela de Nokomis qui lui apprenait à garder son calme en toute situation quand elle lui enseignait les techniques de possession de rêve.
Soudain, les paroles de deux ou trois hommes résonnèrent en écho dans le lieu abominable. Elle vit des figures se mouvoir et une silhouette disparaître.
D'un coup, sa vision se couvrit, ainsi que ses oreilles, sa bouche et ses narines. Par derrière, on lui avait bouché tous les orifices du visage pour la priver de ses sens, puis on lui attacha les mains avec ce qui semblait être une corde.
Il ne faisait aucun doute que c'était l'œuvre d'un mage spécial, ayant la capacité de traverser les choses matérielles tels que les murs ou même de se téléporter à la vitesse de la lumière, pensa-t-elle en tentant de reprendre une respiration normale.
Elle était très jeune mais elle n'en restait pas moins une fillette futée et réfléchie.
Elle se demanda un instant si toute cette manigance n'était pas l'œuvre d'une personne très proche d'elle, elle semblait le reconnaître. Cependant, elle demeura toujours dans un silence réfractaire quand l'homme lui répétait la même question.
— Tu es une martyr qui se verra ouvrir les portes du Salut. Accepte ces sévices et repend tes péchés. Que des conneries qu'il nous déblatère cet homme...Bref, dis-moi où tu as caché la relique de Neptune Wyome. Si tu me dis tout, le pire sera évité.
Elle refusa de dire un mot et secoua la tête en criant de toutes ses forces. Ses cordes vocales s'embrasaient alors que le désespoir mélangé à une once d'espoir la consumait.
Un froid glacial caressa d'un coup sa peau souillée et doucement le bandeau qui couvrait ses yeux tomba sous le contact de l'inconnu. Quand elle vit le visage de ce dernier protégé d'une capuche aussi sombre que son sourire, ses yeux s'écarquillèrent et elle ne put se retenir de hurler une fois de plus.
— Vous !
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