Chapitre 26
Inerita
Au final Gabby habite trop loin pour nous aider assez, au plus grand bonheur d'Elias qui va pouvoir éviter "sa deuxième daronne".
Je suis couchée sur les jambes d'Enrique au champ à côté du skate-park. Je crois que le bruit chelou des roues c'est son truc. J'avais presque oublié son existence pour être honnête avec tout ce qu'il s'est passé. Il me l'a bien rappelé avec ses messages. Donc je lui ai fait remarquer qu'il m'envoyait rien non plus depuis un moment. Apparemment je suis distante.
De toute façon on s'est calmés. Il me dit:
-Faut vraiment qu'Elias te lâche, il aura pas ma cible
Je fronce les sourcils et répète:
-Ta cible?!
Enrique rit avec son regard brûlant qui me laisse froide cette fois et me dit:
-Techniquement
Je m'assieds et lui dis:
-Y'a pas de techniquement, tu peux arrêter de viser
En lui indiquant mon corps je lui dis:
-Parce que ça tu l'auras pas.
Il s'approche et me dit:
-Pour l'instant
J'émet un rire jaune et il me sourit. Je me lève et il me dit:
-J'aime beaucoup te regarder partir mais pas besoin de bouder Inerita
C'est bon il m'énerve encore plus. Il se lève, me prend dans ses bras et me dit doucement:
-Pardon Inerita, je suis juste nul en métaphores
Face à mon air toujours blasé il continue:
-Métaphores qui veulent dire que je suis jaloux parce que je tiens à toi voilà
Je soupire et il m'embrasse doucement. Je me laisse faire à moitié énervée maintenant et il me dit:
-Restes avec moi steuplé
Je finis par retourner contre lui, au moins il m'a bien fait rire. Je suis pas stupide il tient à m'avoir dans son lit oui. Même si une partie de moi aime croire qu'il ne ment pas complètement. Mais il embrasse bien et il est divertissant, ça m'empêche de trop penser à l'autre. Même si nôtre champ est 1000 fois mieux, tout comme ses lèvres...
***
Le soir même j'hésite entre répondre ou non après avoir passé l'après-midi avec Enrique pour me vider l'esprit. Il va tout foutre en l'air. Je suis obligée de le voir pour l'enquête de toute façon, l'entendre aussi. Je décroche et lui dis:
-Allo.
Elias me demande sur son ton souriant:
-Quelqu'un est fâché ou...
Je me retiens de sourire et lui dis:
-Non
Il répond:
-Ça sonne déjà mieux
Je lui demande en réfrénant un nouveau sourire:
-Tu veux quoi?
Il me dit comme si de rien n'était:
-J'arrive pas à dormir
Je réponds:
-J'ai l'air d'un doudou?
Il me dit:
-J'aimerais beaucoup
J'expire en guise de rire et lui demande:
-T'as pas des potes?
Il me dit:
-Les autres dorment donc je t'appelle, on est potes non?
Je ris doucement et acquiesce:
-Effectivement
Il émet un:
-Hmmm
Il continue en me demandant:
-Tu faisais quoi?
Je réponds:
-Je dessine
Il me suggère:
-Si tu fais mon portrait évite ma tête de meurtrier, c'est mieux quand je souris
Je lui réponds amusée:
-Je te dessine pas et les deux ça va donc arrêtes de pleurer
Il rit et me dit:
-Répètes steuplé, mes deux têtes quoi?
Je lui répond en souriant:
-Tais-toi
Il rit à nouveau puis me demande:
-C'était comment pour toi à l'université?
Je réponds:
-Ben les cours et c'est tout
Il me dit sur un ton concerné:
-C'était pareil?
Je réponds:
-Presque
Il me demande:
-Comment ça?
Je lui explique:
-J'ai fait l'erreur d'utiliser les app de rencontres pour m'occuper et comme j'apprends jamais...
Il me répond amusé:
-Ils devaient faire buguer l'appli tous tes match
Je souris et lui dit:
-Je sais pas, j'aurais préféré ne jamais avoir installé ces trucs
Il me dit doucement:
-Ça s'est mal passé?
Je réponds:
-Très mal, les garçons peuvent être...méprisables
Il me demande toujours sur ce ton doux:
-T'as envie d'en parler?
Ce serait tellement embarrassant. Je réponds:
-Non
Il me dit:
-Désolé j'ai dû te ramener ça
Je souris et lui révèle:
-Non ça va, j'ai juste...honte
Il me répond sur un ton convaincu:
-C'est pas toi qui devrais
Je lui dis doucement:
-Peut-être que j'en parlerais à quelqu'un un jour
Il me demande choqué:
-T'as rien dit sur ce qu'on a pu te faire? Á personne?
Je ricane et lui dis:
-Enfin si mais ça compte pas vraiment. Ma mère. Et avec elle j'aurais mieux fait de la fermer. Elle a tout rendu pire
Il me dit tristement:
-Je suis tellement désolé que t'ai passé tout ce temps seule
Je lui réponds:
-C'est la faute de personne Elias, enfin sauf...j'ai juste victime écrit sur le front
Je ris nerveusement et l'entends dire frustré:
-Putain y'a combien de fils de pute qui...
Je lui réponds:
-Pas des tonnes sinon je serais sous terre, mais c'est pas facile
Il me demande:
-Donc c'était pour ça au lycée?
Je lui dis doucement:
-Oui, c'était comme ça depuis longtemps. Je veux dire ce qu'on m'a fait datait. Heureusement ça a pas continué
Il y a un silence, ça y est j'aurais dû la fermer il est juste dégouté. Je lui demande:
-T'es dégoûté? Par moi
Il me répond:
-Non! T'es folle? C'est eux qui me dégoûtent
J'inspire et lui dis:
-J'ai plombé l'ambiance
Il me répond:
-Non, non je suis content que tu m'en ai parlé. Si quoi que ce soit t'arrive dis-le moi Inerita
J'émet un:
-Hmmm
Il insiste:
-Jure le
J'hésite puis me décide et répond:
-Je le jure...merci
Il me dit:
-T'inquiète pas
Maintenant j'ai envie de pleurer et je sais pas s'il l'a senti mais il me dit:
-Pleures pas sur le téléphone après faudra le mettre dans du riz
Je ris et il continue:
-Franchement là je pense que je vais m'identifier comme une grenouille pour être honnête
Je sais pas pourquoi j'éclate rire et lui dis:
-Mais est-ce que tu mérites le titre de grenouille?
Il propose:
-Papillon?
Je lui dis en souriant:
-Ça a des goûts de luxe
Il rit et me demande:
-Toi tu t'identifierais en tant que quoi?
Je réponds:
-Un axolotl
Il commente:
-Pas mal, c'est tout mignon comme toi, mais après ça bouffe ses congénères. Des fois. J'espère que j'aurais pas à dire comme toi pour ça hein
Je continue de rigoler puis tombe sur l'heure sur mon horloge et lui dis:
-Elias t'as vu l'heure? Je suis censée dormir et tu m'excites
Il répond:
-Oooooh
Je peux pas m'empêcher de rire en lui disant:
-Pas comme ça toi
Il cite une grande philosophe d'une voix suave:
-Homie can like...get it
Je lui réponds toujours en rigolant:
-La seule chose que tu vas avoir c'est une ordonnance restrictive
Il se met à rire avec moi puis se calme et me dit:
-Bonne nuit princesse
Je souris comme pas possible en lui souhaitant:
-Bonne nuit grenouille
Il rit et je raccroche. Je soupire en me laissant tomber sur mon lit. Il me fait beaucoup trop de bien.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top