CHAPTER 28
⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻
⸺【 🜲 】⸺
L'ONZE DU BLUE LOCK AVANÇAIENT DANS le couloir menant au terrain, enveloppé d'un silence chargé d'excitation. Chaque joueur sentait l'adrénaline monter, la tension préfigurant un affrontement historique.
Dojima, bien que partageant cet état d'esprit, ressentait également un certain soulagement. Ego leur avait annoncé plus tôt que Shidō ne jouerait pas ce match. Une nouvelle qui l'avait ravi. Non pas par crainte—évidemment—mais pour une raison qu'il ne parvenait pas à définir. Un instinct, peut-être.
Arrivés à destination, ils trouvèrent les joueurs de l'U20 alignés devant la porte menant au terrain, attendant le signal d'entrée. Le noiraud les reconnut tous sans difficulté. Il les avait étudiés minutieusement lors de ses sessions nocturnes en solitaire. Leurs forces, leurs faiblesses... il connaissait chaque détail.
Son regard se posa sur Sae, en tête de file. Un sourire effleura ses lèvres en le voyant.
L'Onze du Blue Lock se mit en ligne à son tour. Le jeune homme se retrouva aux côtés de Sendō Shuto, l'étoile montante de l'équipe des U20.
L'homme aux cheveux rose saumon le scruta d'un œil irrité. Il connaissait sa réputation : mannequin en vogue, adulé par la gent féminine, et l'un des 12 prodiges. Tout chez lui l'agaçait. Dojima, lui, n'en avait rien à faire. Il lui adressa un sourire moqueur, accompagné d'un clin d'œil provocateur.
Mais il tourna légèrement la tête vers l'attaquant star, un sourire amusé aux lèvres. L'expression agacée du joueur des U20 ne lui échappa pas, et il ne put s'empêcher d'en jouer. Après tout, il adorait ce genre de situations : tester les limites des autres, voir jusqu'où ils pouvaient tenir avant de craquer.
Il prit une posture plus décontractée, comme s'il discutait avec un vieil ami, bien que son regard trahissait une lueur taquine.
— « T'as l'air tendu. C'est la pression du match, ou... autre chose ? »
Le ton était léger, presque bienveillant, mais le sous-entendu glissé avec une précision chirurgicale. Sendō, qui fixait droit devant lui, fronça légèrement les sourcils avant de lui jeter un bref regard de côté.
— « Tss. Me parle pas. »
Dojima haussa un sourcil, feignant l'innocence.
— « Eh bien, quelle hostilité... C'est comme ça que tu traites quelqu'un qui s'intéresse à toi ? »
Un sourire charmeur étira ses lèvres alors qu'il inclinait légèrement la tête, le fixant avec cette intensité troublante qui avait fait chavirer bien des cœurs. Le rosé sentit une vague de chaleur lui monter au visage, surpris par la tournure que prenait cette conversation. Il n'était pas dupe, il savait qu'il se moquait de lui... mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit de cette manière.
— « Ferme-la... » grommela-t-il en détournant les yeux.
Dojima s'approcha imperceptiblement, réduisant la distance entre eux, sa voix prenant une douceur feutrée, presque intime.
— « T'es mignon quand tu rougis, tu le savais, ça ? »
Il vit Sendō se crisper, une veine tressaillant sur sa tempe tandis qu'il détournait immédiatement le regard, cherchant désespérément à ignorer ce sourire insupportablement narquois.
— « Va te faire foutre. »
Le mannequin laissa échapper un petit rire, trouvant sa réaction bien trop divertissante. Il aurait pu s'arrêter là, mais où aurait été le plaisir ?
— « Allons, tu me brises le cœur... »
Il posa une main sur son propre torse, mimant une blessure mortelle, avant d'ajouter d'un ton faussement sérieux.
— « Tu pourrais au moins me laisser une chance de me faire pardonner. Après le match, je peux avoir ton numéro ? »
L'instant fut interrompu par le bruit mécanique des portes s'ouvrant devant eux, dévoilant le terrain et la lumière aveuglante des projecteurs.
Sendō, déjà déstabilisé, sentit son cerveau buguer face à cette question. Il ouvrit la bouche, la referma, avant de lâcher avec un agacement manifeste :
— « Dans tes rêves, Mitsuru Dojima ! »
Dojima rit de plus belle, puis lui adressa un dernier regard perçant, avant d'avancer sur le terrain, la tension du match à venir se mêlant à l'amusement qu'il éprouvait.
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⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 28 ⸻
:
Commencement ; Prodiges
Les gradins étaient en effervescence, vibrant d'une énergie électrique qui emplissait l'air. Des milliers de spectateurs s'étaient amassés, leurs voix se mêlant en un bourdonnement constant, une cacophonie de cris d'encouragement, de chants et de discussions enfiévrées.
Les supporters des U20 occupaient une large partie des tribunes, brandissant fièrement des banderoles et des drapeaux aux couleurs de l'équipe nationale. Leurs voix dominaient l'arène, scandant des chants de soutien rythmés par les battements des tambours et les sifflets perçants. Certains arboraient des maillots floqués au nom d'Itoshi Sae ou de Sendō Shuto, leurs idoles, tandis que d'autres, téléphones en main, capturaient chaque instant avec frénésie.
Mais les partisans du Blue Lock n'étaient pas en reste. Plus minoritaires mais tout aussi passionnés, ils faisaient entendre leur présence à travers des acclamations fébriles. Beaucoup étaient des jeunes fascinés par ce projet révolutionnaire, venus assister à l'affrontement entre l'élite du football japonais et cette bande d'attaquants affamés, imprévisibles et ambitieux.
Les caméras des médias parcouraient les tribunes, capturant les visages excités et les réactions des spectateurs. Dans les loges VIP, les figures influentes du football japonais observaient avec attention, leurs expressions allant de la curiosité à l'appréhension. Certains murmuraient entre eux, analysant déjà les stratégies et les individualités qui allaient s'affronter sur le terrain.
L'air était lourd d'anticipation, chargé d'une tension palpable. Ce match n'était pas qu'un simple affrontement sportif : c'était un combat pour l'avenir du football japonais. Et tous ici, qu'ils soient simples spectateurs ou experts aguerris, le savaient.
Mais dans le tumulte des supporters, un autre type de groupe s'était formé—un attroupement bien distinct, bruyant et excité, dont l'attention n'était pas focalisée sur le match à venir... mais sur une seule personne. Un certain mannequin arrogant...
Des fangirls étaient venues en masse, armées de pancartes décorées de cœurs, de posters grandeur nature et de cris stridents à chaque fois que son nom était mentionné. Certaines brandissaient des magazines où il figurait en couverture, d'autres portaient des T-shirts à son effigie, et quelques-unes étaient même allées jusqu'à écrire « Jiji, épouse-moi ! » sur des banderoles, attirant les regards mi-amusés, mi-exaspérés des spectateurs alentour.
Le bruit assourdissant qu'elles provoquaient contrastait avec l'atmosphère tendue du match. Elles n'étaient pas là pour l'affrontement entre les U20 et le Blue Lock Eleven, non. Elles étaient là pour leur mannequin préféré, leur icône, celui qui, même sur un terrain de football, continuait à captiver les cœurs avec la même intensité que sous les projecteurs.
Dojima, qui avait évidemment repéré l'agitation dans les gradins, leur adressa un sourire en coin avant de lever une main nonchalamment et d'envoyer un baiser dans leur direction. Un simple geste qui eut l'effet d'une bombe. Un cri collectif monta instantanément, un mélange de ravissement, d'hystérie et de pur bonheur. Certaines vacillèrent, d'autres sautèrent sur place, et une jeune femme faillit même perdre connaissance sous le choc.
À côté de lui, certains coéquipiers de Blue Lock ne purent s'empêcher de jeter des regards médusés en direction de cette scène surréaliste. Barō, en particulier, assis sur le banc de touche, grogna d'agacement en détournant la tête, tandis que Bachira gloussa, impressionné par le chaos que son attirant noiraud pouvait provoquer sans le moindre effort.
Dans les gradins, quelques spectateurs moins... enthousiastes soupirèrent face à cette démonstration excessive, mais une chose était sûre : même avant le coup d'envoi, Dojima Yomamuki avait déjà conquis une partie du stade.
Mais, au sommet des gradins, dans une loge privée aux vitres teintées, une silhouette imposante se tenait debout, observant le terrain en contrebas avec un calme glacial.
Vêtu d'un costume sur mesure, l'homme d'affaires dégageait une prestance écrasante, son regard perçant fixé sur la silhouette de son fils parmi les joueurs du Blue Lock. Il portait un verre de vin à ses lèvres, dégustant lentement chaque gorgée avec une élégance presque théâtrale.
Autour de lui, des hommes en costume, ses associés, échangeaient des discussions feutrées, certains jetant des regards curieux vers le terrain, d'autres indifférents à l'agitation du stade. Mais lui, il ne parlait pas. Il se contentait d'observer, ses doigts tapotant distraitement le rebord de son verre en cristal.
Son fils.
Ou plutôt... celui qu'il refusait encore de reconnaître comme tel.
Le voir sous les projecteurs, acclamé par des foules en délire, suscitait en lui un mélange étrange d'exaspération et de fierté contenue. Ce gamin, autrefois destiné à un avenir soigneusement tracé dans le monde des affaires, foulait maintenant un terrain de football, jonglant entre un sport qu'il avait abandonné et une carrière de mannequin qu'il menait avec une insolence indécente.
Il soupira légèrement, posant son verre sur la table basse en marbre à côté de lui.
Là, sur le terrain, Dojima envoyait un baiser à ses fangirls, déclenchant une vague de cris hystériques.
Takayuki serra brièvement les mâchoires avant d'esquisser un sourire imperceptible, à mi-chemin entre le mépris et une once d'amusement.
Toujours aussi imprévisible.
Il porta de nouveau son regard sur lui, cette fois avec plus d'attention.
'Montre-moi, Dojima... jusqu'où tu peux aller.' Pense t-il pour lui-même, avant de reprendre tranquillement son vin.
L'atmosphère dans le stade est enfiévrée, un tourbillon de bruits, de cris, et d'excitation. Les spectateurs se tiennent en haleine, une tension palpable suspendue dans l'air. Le terrain est comme une arène, prêt à accueillir les duels, et l'adrénaline est déjà à son comble. Ce n'est pas juste un match de football, c'est un spectacle que le monde entier attend avec impatience. Ce soir, c'est l'opportunité de voir des légendes en devenir, des prodiges du ballon rond, s'affronter pour la gloire.
— « Voici le match tant attendu par les Japonais. » commence le commentateur, sa voix frémissante d'excitation. « Le stade est rempli à craquer. Qu'en dites-vous, Natsuki ? »
— « La tension est à son comble ! » répond le second présentateur, les yeux écarquillés, presque ébahi par l'événement. « Je suis abasourdi ! Après tout, Sae Itoshi va jouer devant nos yeux. Le monde entier doit regarder ! »
— « C'est une certitude. Mais n'oublions pas que nous avons aussi un véritable phénomène parmi nous ce soir ! Mitsuru Dojima, le prodige qui a rejoint l'équipe des U16 à 12 ans ! Il fait partie de la génération des 12 prodiges ! J'ai était invraisemblablement étonné en apprenant sa participation à ce match, surtout qu'il joue pour le camp du BLUE LOCK !! J'aurai pensé que sa carrière allait se terminer après avoir remporté la coupe des U16...» continue le premier commentateur, sa voix devenant plus grave, plus sérieuse. « Espérons qu'il n'ait pas perdu la main... »
— « Mmh ! » souffle Natsuki, un sourire en coin, avant de s'adresser à son collègue, curieux mais encore incertain.
Dojima se tient calme, au milieu de ce tumulte. Il hausse les épaules, un air presque moqueur sur le visage. Humant l'air avec un sourire provocateur, il se sent indifférent à l'enthousiasme des spectateurs. Lui, il est bien plus concentré que tous ceux dans les gradins, bien plus calme qu'ils ne pourraient l'imaginer. Ce match ? Il ne le prend pas à la légère, non. Mais il n'y a pas de doute dans son esprit : il est plus fort que jamais. Le Blue Lock l'a façonné dans une toute nouvelle forme de puissance. Et ce soir, il est prêt à le prouver.
[ KICK OFF !!! ]
Le sifflet retentit soudainement, brisant l'instant. La balle est en jeu, et les joueurs du Blue Lock Eleven prennent possession du terrain, leur jeu se mettant en place comme un orchestre bien huilé. Isagi, Rin, et Nagi se déploient en un triangle, un ballet technique qui n'a rien de naturel, mais tout de maîtrisé. Les passes s'enchaînent avec une rapidité qui laisse peu de place à la défense.
Le noiraud, tel un prédateur silencieux, se glisse parmi les joueurs adverses. Il n'est pas pressé, non. Il sait qu'il a tout le temps. Il est l'ombre dans le jeu, celui qu'on ne voit pas venir. Mais voilà, un obstacle se dresse devant lui, inattendu. Neru Teppei, l'un des défenseurs des U20, bloque son chemin.
— « Je pourrais avoir un autographe ? J'suis fan ! » dit l'argenté, un sourire espiègle se dessinant sur son visage, espérant déstabiliser Dojima.
Le jeune homme le regarde, un air légèrement agacé. Il soupire, avant de faire une moue désintéressée.
— « Tsk. » lâche-t-il, l'air froid et détaché.
Mais il ne s'arrête pas là. Dans un éclat de mouvements, il s'efface de la ligne de passe, se remettant immédiatement en marche, sa silhouette éclatant dans le flot du jeu. Bachira, tel un génie du ballon, fait une feinte audacieuse, dribblant le défenseur avec une grâce déstabilisante. Il passe la balle à Isagi qui, à un pas des buts, se prépare à tirer.
Cependant, c'est à ce moment précis qu'une silhouette familière surgit, frappant la scène avec la force d'un cyclone. Oliver Aiku, capitaine des U20, saute avec une puissance impressionnante. Il intercepte la balle avec un coup de tête d'une maîtrise qui surprend les deux joueurs, les forçant à perdre une occasion en or. La foule pousse un cri unanime, mais un autre cri résonne, cette fois bien plus léger.
— « No, No...C'est vilain ça dès l'entrée de match~ Je dirais même que c'est vicieux...! »
Avant même que l'on puisse réagir, Dojima se lance. En un mouvement fulgurant, son pied heurte la balle avec une violence brutale, un coup si net et puissant qu'il semble littéralement fendre l'air. La balle file à une vitesse inouïe, tracée par une trajectoire parfaite. Le gardien des U20, pris au dépourvu, tend la main mais ne peut qu'observer la balle se ficher dans les filets avec une netteté irréfutable.
[ GOAL !!! ]
U20 | 0–1 | Blue Lock Eleven
Le stade explose en une déflagration de cris, de chants et d'applaudissements frénétiques. Les spectateurs sont en délire, secoués par la violence du tir et la perfection de l'exécution. Les commentateurs hurlent de bonheur, eux aussi pris dans la tempête.
— « W-Wooooooaaaaaaah !!! But magnifique de Dojima ! Quelle frappe incroyable ! Le gardien n'a même pas eu le temps de réagir ! » s'écrie le commentateur, sa voix déchirant l'air.
Le jeune homme atterrit brutalement sur ses fesses, une grimace fugace marquant son visage, mais il se relève instantanément. Il ne perd pas une seconde, un sourire carnassier s'étendant sur ses lèvres alors qu'il se relève d'un bond, prêt à savourer son moment. Son regard se pose alors sur Ego, ce sourire triomphant, presque défiant, lui envoie un message clair : Je suis ici pour briller.
La foule hurle, déchaînée, les lumières clignotent autour du terrain, mais Dojima ne se laisse pas emporter par l'excitation ambiante. Il a prouvé sa valeur en un instant. Il a fait une déclaration, non seulement au monde, mais aussi à ses adversaires. Ce match n'est que le début de l'incendie qu'il compte allumer.
Les éclats du but résonnent encore dans l'air, et l'instant est suspendu dans le temps. Puis, avant même que les spectateurs ne cessent leurs ovations, Bachira, toujours aussi exubérant, se précipite vers lui, un sourire fougueux sur le visage. Il saute sans prévenir, comme un tigre prêt à bondir sur sa proie, se jetant dans les bras de Dojima.
— « T'es un monstre, JiJiiii~! C'était une frappe de malade ! » s'écrie le semi-brun, son rire éclatant dans la cacophonie du stade. Il secoue lui ébouriffe légèrement la tête de sa main.
Isagi, un peu plus réservé mais tout aussi impressionné, s'avance à son tour, un grand sourire fier et respectueux sur les lèvres.
— « C'était génial ! Mec, tu nous épates d'entrer de jeu. » Il secoue la tête, visiblement impressionné, avant de lui donner une petite tape amicale sur l'épaule.
Nagi, un peu plus calme mais avec un air satisfait, s'approche et, sans dire un mot, lui tend la main pour un high-five, son regard brillant d'admiration.
— « Bien joué, Doji. T'es un vrai as. » murmure t-il, toujours aussi posé, mais reconnaissant.
Dojima, tout en essuyant la sueur qui perle sur son front, laisse échapper un petit rire en les voyant tous les trois. Son sourire s'étend alors qu'il leur adresse un clin d'œil, avec cette lueur d'arrogance mêlée à un respect tacite pour leurs talents.
— « Vous êtes pas mal vous aussi, les gamins. » répond-il d'une voix calme, mais pleine de malice. « Mais n'oubliez pas, le vrai spectacle commence à peine. C'était que l'échauffement...~»
Le stade est en délire, mais les commentateurs ne cessent de vanter les mérites du mannequin, captivés par son comportement, aussi bien sur le terrain que dans les coulisses.
— « C'est incroyable, Natsuki ! Ce but est un véritable chef-d'œuvre ! Et Mitsuru semble avoir pris tout le monde de court ! » s'écrie le premier commentateur, presque hors de lui. « On a devant nous un joueur d'un tout autre niveau qu'auparavant ! Il fait l'unanimité dans l'équipe, et ce n'est pas pour rien ! »
— « C'est un talent brut, une puissance pure ! Ce but est de loin le meilleur qu'il est mis dans sa carrière, de mon avis !mais ce qu'il vient de réaliser aujourd'hui prouve qu'il est bien plus que ça ! » rétorque Natsuki, impressionné. « Une frappe de cette envergure, avec cette précision... C'est une attaque digne des plus grands ! »
Dojima, tout en prenant un instant pour savourer l'adrénaline qui monte en lui, tourne légèrement la tête pour regarder ses coéquipiers. Leurs sourires, bien qu'amicaux, lui rappellent à quel point ce match va être une source d'amusement. Il n'a pas fini de les épater.
Il jette un dernier regard en direction du banc, vers Ego, qui observe la scène avec une expression qui pourrait presque être interprétée comme un sourire satisfait.
Et là, dans ce moment précis, il le sait : ce match n'est que le début d'une série d'épreuves où son talent va se dévoiler sous un jour éclatant, où chaque geste sera une déclaration de sa dominance, de son génie. Mais ce n'est pas seulement la gloire qu'il recherche. Non, ce qui l'excite, c'est le défi. Les adversaires, les obstacles, tout ce qui pourrait faire naître cette étincelle qui l'anime. Le monde entier est là pour assister à sa résurrection.
Himejima, postée aux côtés d'Anri et Ritsuko, observait la scène avec un sourire victorieux. Son regard pétillait de fierté en voyant Dojima briller sur le terrain, écrasant d'entrée de jeu les espoirs des U20. Elle savait que ce but n'était pas qu'un simple exploit technique, mais une déclaration. Un message clair pour tous ceux qui avaient osé douter de lui.
Lentement, elle leva les yeux vers les gradins supérieurs, là où, même à cette distance, elle pouvait discerner la silhouette de leur père. Installé dans sa loge privée, un verre de vin à la main, son expression froide et contrôlée était fissurée par une rage à peine contenue. Il serrait sa mâchoire, le regard assombri par une colère silencieuse.
'Alors ? Qu'est-ce que tu dis de ça, vieux chnoque de paternel...?'
Himejima esquissa un sourire encore plus large, un éclat de malice illuminant ses traits. Voir son père aussi furieux lui procurait une satisfaction incommensurable. Elle le savait trop fier pour l'admettre, mais ce moment devait être un supplice pour lui. Lui qui avait toujours tenté de contrôler Dojima, de le façonner selon ses propres désirs, devait maintenant assister, impuissant, à l'ascension de son fils sous les projecteurs du monde entier.
Elle glissa un regard complice vers Anri, qui, bien que plus réservée, ne put s'empêcher de sourire à son tour en voyant l'impact de ce but. Ritsuko, quant à elle, se cachait presque derrière ses lunettes, mal à l'aise face à tant d'émotions conflictuelles.
— « Ahh... C'est tellement beau à voir... » murmura t-elle alors, savourant chaque seconde.
Elle savait que ce n'était que le début. Et l'idée de voir leur père qui était véritablement son frère ne faisait qu'attiser son excitation.
[ RESTART — KICK OFF !!! ]
Le coup d'envoi est donné, et le ballon atterrit immédiatement dans les pieds de Kitsunezato, l'un des milieux des U20.
— « Hop ! »
Alors qu'il s'apprête à faire une passe, un frisson lui parcourt l'échine. En une fraction de seconde, une silhouette surgit devant lui, un sourire ravageur aux lèvres.
— « Tss... » souffle le brun, mais c'est déjà trop tard.
D'un simple mouvement, fluide et précis, Dojima lui arrache le ballon sans effort. Pas un contact brutal, pas une feinte exagérée. Il l'a simplement pris. Comme l'adversaire n'existait pas. Comme si il n'était qu'un spectre, traversant les défenses sans bruit.
'Putain... Je l'ai même pas senti approcher...' pense Kitsunezato, encore sous le choc.
Dojima ne lui laisse pas le temps de réagir. Il relève la tête, repère une ouverture et, d'une passe aussi soignée qu'élégante, envoie le ballon droit vers Isagi.
— « Yoichi ! »
Le numéro 11 réceptionne sans difficulté mais reste surpris par la précision chirurgicale de la passe. Elle était nette, impeccable, comme si elle avait été déposée au millimètre près.
Mais déjà, Aiku et sa défense resserrent l'étau. Franchir le milieu de terrain en jouant dans l'axe va être compliqué, même avec des combinaisons rapides. Isagi prend une décision immédiate : contourner. Il file sur l'aile droite, là où Otoya attend déjà.
— « Yo ! Je passe en scred. » lâche le ninja avec sa désinvolture habituelle.
Il amorce son appel, mais il est instantanément pris en chasse par Darai Miroku, un défenseur des U20. Contrairement à beaucoup, Darai n'est pas dupé par le jeu sans ballon du blanc aux mèches verdâtres. Il suit ses déplacements à la perfection, l'empêchant de s'échapper.
Voyant que la passe est compromise, Isagi réajuste son plan et relance immédiatement vers le mannequin, positionné sur l'aile gauche.
Dojima réceptionne, un sourire amusé étirant ses lèvres.
— « Pas d'autre choix, hein ? »
Il s'apprête à accélérer, mais une ombre se place devant lui.
— « ... Sérieusement ? » lâche-t-il dans un soupir.
Neru Teppei. Encore lui.
Le défenseur des U20 le bloque avec un sourire joueur.
— « C'est oui ou non pour l'autographe ?? » demande-t-il, faussement innocent.
Le noiraud arque un sourcil, avant de sourire, amusé. Il a compris ce que pense son adversaire. Le gris l'a observé, il a compris son style. Il sait que Dojima est un joueur fantôme, un maître des angles morts, capable de surgir dans les failles du jeu pour frapper au moment parfait. Alors, il anticipe. Il s'impose. Il utilise son physique pour fermer l'espace.
C'est un pari intelligent.
Mais insuffisant.
Dojima le fixe un instant, puis ricane, les yeux brillants d'un éclat de défi.
— « Mais nuance, moi je ne suis pas un Roi... »
Il fait un pas de côté, feint un départ...
— « ...Je suis un putain d'Empereur. »
D'un mouvement précis, il élimine Neru d'un dribble sec. Une feinte subtile, un décalage infime, et il passe. Mais à peine a-t-il contourné son adversaire qu'il le sent déjà revenir. Le joueur des U20 ne lâche rien. Il le colle, le presse, refuse de le laisser filer.
'Persistant...'
Dojima ne ralentit pas. Il ajuste son appui, frappe le ballon contre le sol et, dans un mouvement aussi fluide qu'instinctif, enchaîne avec un arc-en-ciel parfaitement exécuté. Le ballon s'élève au-dessus de Neru, qui ne peut que le regarder passer, impuissant.
Il amortit la balle avec maîtrise. Il est proche des cages, il va tirer—
Un impact brutal.
Un corps robuste vient de se plaquer contre son dos avec une force écrasante, l'empêchant d'avancer.
Niō.
Un attaquant des U20, mais surtout un monstre en pressing défensif. Son gabarit imposant et sa puissance physique rendent tout mouvement difficile.
— « J'ai pas l'habitude qu'un homme se colle à moi avec tant de violence ! » lâche Dojima, un sourire provocateur aux lèvres malgré la tension.
Le grand noiraud éclate de rire, un rictus carnassier sur le visage.
— « Hahah ! Tu peux toujours rêver pour que je te laisse marquer. Je suis un doberman, je ne lâche jamais ma proie ! »
Le jeune homme fronce légèrement les sourcils, agacé.
— « Désolé de te le dire, mais je hais les cabots. Va chercher ton maître. »
Niō ricane, renforçant son marquage.
— « En parlant de lui... Il arrive justement ! »
Une fraction de seconde plus tard, un contact imperceptible. Et la balle disparaît.
Dojima écarquille légèrement les yeux.
— « L'enfoiré...~ » grogne-t-il en comprenant.
Aiku, d'un geste aussi élégant que calculé, vient de lui subtiliser le ballon. Un vol parfait, digne d'un capitaine. Sans perdre de temps, le bicolore relève la tête et envoie une passe rapide.
Droit dans les pieds de Sae.
Le véritable chef d'orchestre des U20 entre enfin en scène.
Le prodige s'empare du ballon, son allure gracieuse tranchant avec la férocité du match. Chaque pas est précis, contrôlé, une mécanique fluide qui ne laisse aucune place au hasard. Mais derrière lui, une ombre écarlate fond sur lui comme un rapace.
Chigiri.
Le prodige de la vitesse active son sprint, déchirant l'air dans un souffle brûlant. Il rattrape Sae en un éclair, prêt à le stopper. Mais imperturbable, l'Itoshi ne lui laisse pas cette chance.
D'un simple mouvement, il lève légèrement le pied et expédie une passe tranchante à son coéquipier le plus avancé, sans même ralentir. Le ballon fuse, et les joueurs des U20 s'animent en une série de passes éclairs, un jeu en mouvement perpétuel, une mécanique huilée qui écrase tout sur son passage.
Le Blue Lock recule, acculé dans son propre camp.
La balle revient à Sae. Mais cette fois, Niko se dresse devant lui, son regard acéré anticipant ses moindres gestes. D'un geste naturel, presque désinvolte, il lève la jambe et exécute une passe lobée parfaite, millimétrée, fendant le ciel en direction de Sendō.
L'attaquant ne se pose pas de questions. Il arme sa jambe et déclenche une frappe implacable.
Mais Gagamaru est déjà en action. Dans un bond surhumain, il étire son corps au maximum, sa main déviant la balle d'extrême justesse.
Un souffle de soulagement traverse les rangs du Blue Lock...
Mais le danger n'est pas écarté.
Sae, tel un prédateur rôdant autour de sa proie, est déjà en mouvement.
Le ballon retombe à ses pieds. Il est près du corner, dans une position que peu oseraient tenter. Mais, ce prodige n'est pas n'importe qui. Sans hésiter, il arme sa jambe et frappe. Un coup sec, chirurgical.
La balle s'envole, puis plonge brutalement, comme attirée par une force invisible.
Une trajectoire assassine. Le filet tremble.
L'espace d'un instant, le silence s'abat sur le stade. Puis, l'explosion. Un rugissement assourdissant déchire l'air. Le public est en délire.
[ GOAL !!! ]
U20 |1–1| Blue Lock Eleven
Itoshi Sae vient d'inscrire un but d'anthologie.
Les cris fusent de toutes parts, une onde de choc vibrante secoue les gradins. Des milliers de voix hurlent le nom de Sae Itoshi, l'acclamant comme un dieu du football. Les drapeaux japonais s'agitent, des écharpes sont levées haut dans les airs, et l'ambiance est à son paroxysme. La foule est en délire, ivre de ce moment. Un but d'une pureté cristalline, une frappe chirurgicale depuis l'angle du terrain qui a transpercé les filets comme une lame bien affûtée.
Les supporters du Blue Lock, eux, sont sous le choc. Certains ont les yeux écarquillés, d'autres se prennent la tête à deux mains. Isagi, lui, fixe le ballon encore niché dans les filets. Son cerveau tourne à plein régime, cherchant à comprendre, à assimiler ce qu'il vient de voir.
Un gloussement fend l'air, d'abord discret, presque imperceptible sous les cris des spectateurs. Puis il enfle, s'amplifie, jusqu'à se transformer en un éclat de rire franc, sonore, vibrant d'une jubilation presque indécente.
Les joueurs des deux camps se figèrent, leurs regards happés par cette seule silhouette.
Là, au milieu du terrain, secoué par un rire si viscéral qu'il en plie légèrement le dos, le noiraud essuyant une larme du coin de son œil. Son sourire est large, carnassier, illuminé par une lueur fiévreuse.
Sae venait de marquer un but exceptionnel. Le genre de frappe que seuls les génies maîtrisent, une précision chirurgicale combinée à une audace presque insolente. Un but qui aurait dû être une gifle pour l'équipe du Blue Lock.
Mais au lieu d'être abattu, Dojima riait.
Il riait comme un possédé, comme si ce but n'avait fait qu'attiser un brasier déjà brûlant dans ses veines.
— « Putain... » souffle-t-il enfin en reprenant son souffle, une excitation à peine contenue vibrante dans sa voix.
Il sentait la dopamine monter, s'infiltrer dans chaque parcelle de son être. Ce frisson qu'il recherchait tant, cette sensation d'être en plein chaos et d'aimer ça.
Les matchs ordinaires l'ennuyaient. Les joueurs moyens l'endormaient. Mais ça...
Ça, c'était exactement ce qu'il voulait.
Ses yeux traînent sur Isagi, encore figé, les traits crispés sous l'impact du but de Sae. Il avait l'air perdu, son esprit déjà envahi par des calculs frénétiques, cherchant une solution, une faille à exploiter.
Dojima n'hésite pas une seconde. Il passe un bras autour de ses épaules, l'attirant d'un geste fluide et possessif contre lui.
— « T'as l'air d'avoir vu un fantôme, Yoichi... » murmure-t-il à son oreille, sa voix vibrante d'amusement.
Il pouvait presque entendre les rouages dans le cerveau du bleuté tourner à plein régime.
Son sourire s'élargit encore, devenant presque félin, sa main tapotant doucement l'épaule de son coéquipier.
— « Alors ? Tu ressens la pression ? » Son ton est moqueur, provocateur, mais il y a autre chose. Un défi. Un feu qui couve sous les mots.
Ses yeux flamboyants croisent ceux d'Isagi, perçant, inébranlables.
— « Ou bien... c'est juste l'envie de lui arracher ce putain face palm arrogant ? »
Il lâche un léger rire, puis recule, levant les bras en l'air dans un faux geste d'innocence.
— « Si c'est ça, j'peux comprendre. C'est frustrant de voir un type aussi parfait se la péter sans qu'on puisse l'arrêter, pas vrai ? »
Il tourne la tête vers Sae, toujours aussi imperturbable après son but. Ce mec avait ce calme suffisant qui pouvait faire péter un plomb à n'importe qui.
Mais Dojima, lui, jubilait.
Il voulait plus.
Plus de tension.
Plus de duels.
Plus de folie.
Parce que ce match, il n'était pas terminé.
Il ne faisait que commencer...
TO BE CONTINUE...
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