CHAPTER 21

⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻

⸺【 🜲 】⸺
























LA CHAMBRE ATTRIBUÉE À Himejima était un véritable sanctuaire de luxe et de confort, un univers à part dans l'environnement spartiate du Blue Lock. Des bougies parfumées aux huiles essentielles de lavande et des coussins moelleux tapissaient l'espace, transformant la pièce en un lieu digne d'un spa haut de gamme.

Dojima, affalé sur un des canapés, la tête légèrement rejetée en arrière, laissait la jolie noiraude appliquer un masque hydratant sur son visage. Kojima, assise à côté de lui, tenait Kiki dans ses bras, qui semblait curieusement fasciné par les outils de beauté posés sur la table. Anri, quant à elle, s'occupait de ses ongles avec une précision chirurgicale, lançant parfois des regards compatissants vers Dojima.

« Voilà, JiJi, laisse-moi bien étaler ça. Si tu te laisses aller comme ça, tu vas te retrouver avec des cernes de panda » plaisanta Himejima, sa voix douce mais teintée d'une légère moquerie. 

« Comme si un masque allait me faire oublier qu'on s'est fait démolir »marmonna t-il, les bras croisés sur son torse, mais il ne bougea pas d'un centimètre, appréciant secrètement l'attention de sa sœur.

« Ce n'est pas qu'une question de résultats, Yomamuki » intervint la rosé avec une voix rassurante, tout en limant délicatement un ongle. « Vous avez tenu tête au top mondial, et toi, tu as marqué trois buts. Si ça, ce n'est pas une performance digne de respect... »

Kojima, sans un mot, déposa un bisou sur la joue de son frère, laissant une marque de crème sur son masque. Elle éclata de rire, et Kiki la suivit avec un « couin » enthousiaste, attirant un sourire amusé de Dojima malgré lui. 

« Hé, ne complotez pas tous contre moi, » grogna-t-il en attrapant la petite pour l'ébouriffer légèrement, son masque craquant sous le mouvement.

Mais malgré les rires et la légèreté de l'instant, un vide se faisait sentir. Ritsuko, l'éternelle figure énergique de timidité du groupe, manquait à l'appel. 

« Je parie que Ritsuko est en train de crouler sous des piles de dossiers en ce moment » dit Anri en soupirant. « Je lui ai dit de prendre une pause, mais tu la connais... elle ne s'arrête jamais. » 

« Typique d'elle » répondit Himejima en appliquant un peu de crème sur les mains de Kojima. « Mais je lui ai envoyé un message pour lui dire que, quand elle aura fini, on la couvrira de masques et de soins. »

Dojima, toujours allongé, leva les yeux vers le plafond. Malgré le confort et l'attention de ses proches, une partie de lui était encore hantée par le match. 

« ... Merci, les filles » murmura-t-il finalement, un léger sourire étirant ses lèvres. 

L'instant était simple, mais précieux. Un moment où il pouvait mettre de côté ses doutes et ses échecs, même brièvement. Kiki, sautillant sur ses pattes, grimpa sur son torse pour lui mordiller le bout du nez, arrachant un éclat de rire franc au jeune homme. 

Peut-être qu'au-delà de la compétition et de la pression, c'était ça, l'essentiel.

Mais soudainement, un silence brusque s'installa dans la pièce, interrompant les rires et la légèreté du moment. Une odeur se propagea doucement, mais sûrement. Tous se figèrent, les regards hésitants à s'accuser mutuellement. Dojima fronça les sourcils et plissa le nez. 

« ... Attendez une seconde... qu'est-ce que c'est que ça ? » demanda-t-il en scrutant la pièce. 

Himejima, toujours concentrée sur les soins de beauté, s'arrêta net et fronça les sourcils à son tour. 

« Kojima... ne me dis pas que... »

Le visage innocent de la petite noiraude se transforma en un sourire ravi, confirmant sans un mot ce que tout le monde soupçonnait déjà. Le canard, quant à lui, sembla reculer légèrement sur le torse de son maître, comme pour éviter d'être tenu responsable. 

« Non... NOOOON... » hurla Dojima en se redressant d'un coup, manquant de faire tomber Kiki. 

« Eh bien, voilà... c'est officiel, notre sanctuaire de détente vient de se faire détruire... » soupira la noiraude, se pinçant l'arête du nez. 

Anri, qui était restée silencieuse, se leva calmement, mais avec un sourire crispé. 

« Je vais chercher des lingettes et une nouvelle couche. » 

Dojima, quant à lui, fixait Kojima avec un mélange de désespoir et d'amusement. 

« Ma reine, je t'aime, mais là... franchement... » murmura-t-il en soupirant, tout en la soulevant avec précaution pour la confier à sa sœur. 

Le bébé, ravie de son petit exploit, éclata de rire en attrapant une mèche des cheveux de son grand frère. 

Himejima attrapa la petite avec un soupir dramatique. 

« Sérieusement, JiJi, tu ne pouvais pas prévoir ça ? C'est ta sœur après tout. » 

Le mannequin se laissa retomber en arrière sur le canapé, complètement abattu. 

« La vie me déteste...Et c'est t'a soeur aussi, je te signale. »

Kiki, visiblement amusé par la scène, lâcha un « couin » moqueur en sautillant près de lui.


Le calme ne semblait jamais durer bien longtemps dans leur petit cercle.
































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⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 21 ⸻
:
C'est Tout






























« TROISIÈME SÉLECTION, 2ND TÂCHE : COURS DE LANGUE - COMMENÇONS AVEC L'ANGLAIS ! »














« Monneday, Touesday... Wed... We... » le semi-brun, la frange tenue par un élastique, fronça les sourcils, hésitant devant le mot qu'il venait d'écrire. « On dit 'Wenedesday' ? » demanda-t-il, le visage empreint de confusion sincère.

Dojima, assis non loin de lui, laissa échapper un léger rire, son visage posé sur la paume de sa main. De l'autre, il faisait tourner un crayon avec une élégance nonchalante, son regard amusé posé sur Bachira.

« 'Wenzday', abruti, » intervint Rin avec un soupir exaspéré, lui aussi le visage sur la paume de sa main. « Et en plus, y'a que 'Sunday' que t'as bien prononcé. Sérieusement, comment t'as pu entrer au lycée ? »

Pour la deuxième étape de la troisième sélection, ils devaient apprendre l'anglais. C'était apparemment une compétence « essentielle » pour devenir un attaquant mondial. Résultat, tout le monde était rassemblé dans leur dortoir, autour d'une table basse.

Bachira tourna la tête vers Rin avec un sourire innocent, nullement vexé par l'insulte.

« Facile, j'ai juste dribblé les questions ! » plaisanta-t-il en riant.

Le vert grogna, clairement à bout de patience, avant de poser son stylo avec un bruit sec. Mais avant qu'il ne réponde, le garçon s'était déjà tourné vers le noiraud, les yeux pétillants d'espoir.

« JiJi, aide-moi ! Rin est trop méchant avec moi, mais toi, t'es gentil, hein ? »

Dojima, toujours avachi contre sa paume, leva un sourcil, amusé.

« Gentil ? Moi ? Qui t'a raconté cette absurdité ? »

Bachira ne se laissa pas décourager, glissant près de lui jusqu'à pratiquement se coller à lui, son carnet ouvert entre leurs deux visages.

« Allez, sois sympa, JiJi ! Je vais apprendre sérieusement, promis ! » dit-il en lui lançant un regard suppliant qui aurait pu faire fondre n'importe qui.

Dojima soupira légèrement, mais un sourire trônait toujours au coin de ses lèvres. Il reprit le carnet du garçon d'un geste nonchalant et pointa le mot « Wednesday » avec son crayon.

« On dit 'Wenzday'. T'ignores les lettres qui servent à rien. Elles sont là juste pour te faire douter de ton intelligence. »

Le semi-brun ouvrit de grands yeux, impressionné, comme si le jeune homme venait de lui révéler le secret de l'univers.

« Ah, c'est pour ça que c'est compliqué ! L'anglais, c'est un piège ! T'es vraiment un génie, JiJi ! » dit-il, visiblement ébloui.

Tout en parlant, il s'était encore plus rapproché du jolie noiraud, au point de poser presque sa tête contre son épaule.

« Hé, t'es un peu envahissant, tu sais ça ? » fit-il remarquer, levant les yeux au ciel, mais sans vraiment le repousser.

Bachira sourit encore plus grand, profitant clairement du fait qu'il ne le rejetait pas.

« Je suis ton élève préféré, non ? » lança-t-il avec un air malicieux, les bras désormais appuyés contre les genoux de Dojima, complètement tourné vers lui.

Rin, qui observait la scène depuis un moment, serra les dents en voyant le garçon monopoliser l'attention de Dojima.

De l'autre côté de la table, Aryu, bien que désintéressé, était légèrement surpris par leur proximité, lui qui imaginait toujours le beau mannequin comme quelqu'un d'insaisissable.

'Il est comme un aimant. Cette attraction qu'il possède est d'un incroyable sty' !'

Mais Isagi, lui, restait immobile, le regard fixé sur les deux, une étrange sensation grandissant dans son ventre. Une pointe de jalousie.

'Encore cette boule dans mon ventre...Sérieusement, qu'est-ce qui m'arrive ? Non...Je sais bien. Mais je ne veux pas savoir...' pensa t-il, avant de se secouer intérieurement.

Pendant ce temps, Dojima, complètement détendu, continuait d'expliquer patiemment à Bachira, qui ne cessait de sourire, ravi d'être au centre de son attention.

Il sentit ensuite une vibration discrète sur la table basse. Il redressa légèrement son dos, quittant sa posture détendue pour attraper son téléphone. Un rapide coup d'œil à l'écran lui montra une série de messages, mais il resta silencieux, ses yeux passant rapidement sur les mots affichés.

Pendant ce temps, Bachira, fidèle à lui-même, ne pouvait pas rester en place. Il avait plié un avion en papier à partir d'une feuille de son carnet et s'amusait à viser les autres.

L'un des avions trouva sa cible : Rin.

Le projectile atterrit sur le haut de la tête du verdâtre, rebondissant légèrement avant de retomber sur la table. Une veine semblait presque pulser sur son front, trahissant sa frustration croissante.

Sans un mot, il attrapa son cahier et le lança à pleine force en direction du garçon perturbateur, qui, au lieu de se sentir menacé, riait aux éclats.

Le mannequin, qui avait tout observé du coin de l'œil sans perdre une miette de la scène, se leva soudainement. Avec une rapidité presque surprenante, il s'interposa, arrêtant Rin dans son élan avant qu'il ne fasse quelque chose de plus regrettable.

« Doucement ! Calme-toi !! »

Mais malgré ses mots, un sourire amusé ornait ses lèvres, et il laissa échapper un léger rire. Rin, toujours furieux, se retourna vers lui avec un regard noir.

Bachira, quant à lui, continuait de le taquiner depuis son coin, complètement insouciant, lançant un nouveau sourire espiègle.

Dojima, tenant fermement le vert par la taille pour l'empêcher de se jeter sur le semi-brun, n'avait pas remarqué que l'un des coussins traînait au sol juste derrière lui. Pris dans l'élan, son pied glissa en arrière, et il perdit l'équilibre. 

« Yuch— ! » fut tout ce qu'il eut le temps de dire avant de basculer complètement. 

Dans sa chute, il entraîna Rin avec lui. Ce dernier, surpris, ne put se dégager à temps et finit par atterrir lourdement sur lui. Un grognement s'échappa de la gorge de ce dernier lorsqu'il toucha le sol, venant s'écraser directement contre son torse. 

« ... » 

Un silence plana dans la pièce pendant quelques secondes, seulement interrompu par Aryu, qui semblait complètement déconnecté de la situation et lâcha soudainement : 

« Ah...je me suis mordue la langue...» 

Cette déclaration absurde fit éclater de rire Bachira, qui, plié en deux, frappait presque le sol de la main tant il trouvait la scène hilarante. 

Dojima, toujours sur le sol, soupira en passant une main sur son visage tout en retenant un sourire amusé. Rin, de son côté, rouge de frustration et de gêne, essaya de se relever rapidement, mais la main sur sa taille l'immobilisa un instant, comme s'il ne voulait pas qu'il parte si vite. 

« Sérieusement, c'était si compliqué de rester calme... ? »

« Lâche-moi, espèce de...! » dit-il, la colère dans la voix, tout en essayant de se dégager.

Mais Dojima, amusé, resserra son étreinte juste pour le taquiner davantage, ce qui ne fit qu'attiser la frustration de Rin. Avec un soupir exaspéré, il attrapa les cheveux du noiraud et les tira sans ménagement, arrachant un petit gémissement exagéré de ce dernier.

« Ça va, ça va ! » ria t-il en levant les mains en signe de reddition avant de relâcher Rin.

Mais à peine Rin s'était-il relevé que Bachira, fidèle à lui-même, se jeta littéralement sur Dojima, atterrissant sur lui avec un éclat de rire joyeux.

Le poids soudain fit grogner le noiraud, et pendant une seconde, toute la pièce plongea dans un silence tendu. Il ne bougea pas, ses longs cheveux sombres cachant ses yeux, et son absence de réaction fit naître une tension palpable. Même Rin, bien qu'encore agacé, s'apprêtait à hausser la voix contre la semi-brunette pas nette, convaincu que Dojima était sur le point de perdre son sang-froid.

Mais contre toute attente, un rire retentissant s'échappa soudainement de Dojima. Il éclata de rire si brusquement que toute la tension disparut instantanément de la pièce. Ses épaules tremblaient, et il dut poser une main sur son front pour essayer de se calmer.

Son rire était contagieux, arrachant un sourire à Aryu, puis à Isagi, tandis que Rin soupirait longuement, croisant les bras.

« T'es vraiment insupportable, » marmonna t-il, mais au fond, il semblait soulagé.

Le jeune homme, toujours hilare, essuya une larme au coin de son œil avant de lever sa main pour ébouriffer les cheveux de Bachira, qui rayonnait de bonheur.

« T'es vraiment un gamin, Meguru, » dit-il en tirant doucement les joues du joueur, provoquant un mélange de protestations et de rires.

Toute la tension s'était dissipée, et l'ambiance dans la pièce était redevenue légère, presque joyeuse, alors que Dojima continuait de taquiner Bachira, ce dernier ne semblant pas vouloir bouger de sitôt.

Le rire du noiraud s'éteignit doucement lorsque la voix douce et professionnelle d'Anri résonna dans le haut-parleur, captant l'attention de toute la pièce.

« La troisième sélection a officiellement pris fin. Nous avons à présent tous les joueurs nécessaires. Veuillez revêtir vos tenues et vous rendre au hall central. »

Un silence suivit l'annonce, chacun absorbant l'importance de ces mots. La légèreté qui baignait la pièce quelques instants auparavant s'évanouit, remplacée par une tension plus sérieuse.

Bachira, toujours assis sur Dojima, cligna des yeux avant de sourire largement.

« C'est maintenant que ça devient intéressant, hein ? » dit-il en tapotant le torse du mannequin.

A présent calmé mais toujours un peu amusé, il le fit basculer sur le côté d'un mouvement fluide avant de se relever, époussetant son pantalon avec un soupir dramatique.

« On dirait qu'on va enfin découvrir ce qu'ils nous réservent... » dit-il, glissant une main dans ses cheveux pour les remettre en place, son expression devenant plus sérieuse.

Rin, qui était déjà levé, décroisa les bras en regardant les autres d'un air impatient.

« Vous traînez encore ? Bougez-vous. On n'a pas toute la journée. »

Aryu s'étira gracieusement, un sourire élégant sur les lèvres.

« Il a raison, darlings. Un hall central... Ça sonne si grandiose. J'espère que ça vaut le détour. »

Isagi, quant à lui, observa les visages de ses coéquipiers. L'atmosphère semblait changer, l'excitation et la nervosité se mêlant alors qu'ils se préparaient à affronter ce qui allait venir.

« Allez, les gars. C'est peut-être la dernière étape avant que tout explose. Faites en sorte d'être beaux. »

Bachira rit en attrapant son maillot, sautillant presque d'enthousiasme.

Le groupe se dispersa pour enfiler leurs tenues, la pièce étant soudainement remplie d'une énergie électrique. La prochaine phase les attendait, et aucun d'entre eux ne voulait être pris au dépourvu.


























































































Sept équipes. Trente-cinq joueurs. Ce simple constat suffisait à faire naître un sourire sur les lèvres de Dojima. Alors qu'il marchait dans le couloir, son regard scrutait les murs nus, comme s'il y voyait déjà les reflets des prochains défis. Chaque pas résonnait dans l'air, amplifiant une étrange montée d'adrénaline dans son corps.

Le hall central n'était plus qu'à quelques mètres, mais il était déjà ailleurs. Dans son esprit, les chiffres perdaient leur sens concret pour devenir une équation purement compétitive : trente-cinq joueurs, trente-cinq adversaires, et lui, au centre de tout.

Il pouvait sentir la tension dans l'air, l'impatience et l'incertitude des autres derrière lui, mais cela n'avait aucun poids sur ses épaules. À cet instant précis, il ne ressentait ni peur ni doute, seulement une excitation brûlante qui le rongeait de l'intérieur.

Il inspira profondément, savourant chaque seconde. Ce n'était pas seulement un jeu ou une étape pour lui : c'était une opportunité. Une arène où chaque mouvement, chaque décision, allait refléter la somme de tout ce qu'il était. Et il n'avait jamais été aussi prêt à se mesurer au monde entier.

Alors qu'ils approchaient du hall, ses mains frémirent légèrement. Pas d'angoisse. Juste un feu prêt à dévorer.

« Pour commencer, » poursuivit la voix douce et assurée d'Anri, résonnant dans le vaste hall comme une mélodie soigneusement calculée. « La première équipe qualifiée peut faire son entrée. »

Dojima regarda avec curiosité, ses yeux orange incandescents fixés sur l'entrée principale. Il ne put s'empêcher de se demander si ceux qu'il avait affrontés lors de la première sélection allaient apparaître. Il connaissait leur potentiel, leur force, et il avait une confiance presque absolue en leurs chances de réussite. Une part de lui espérait les revoir, non pas par nostalgie, mais par pur intérêt stratégique et compétitif.

Leur première équipe pénétra dans le hall sous un mélange de silence et de murmures étouffés. Dojima, cependant, garda son calme. Son visage, neutre mais intrigué, trahissait sa volonté d'analyser chaque joueur qui passait. Il hocha légèrement la tête, presque imperceptiblement, comme pour enregistrer mentalement chaque détail.

Puis la voix d'Anri reprit, cette fois avec une excitation subtile mais palpable

« Bien, ensuite... Au tour de la deuxième équipe qualifiée. »

Les portes s'ouvrirent à nouveau, révélant cette fois des silhouettes encore plus familières. Chigiri, avec sa crinière rouge flamboyante, avançait avec grâce, suivi de Baro, imposant et charismatique comme à son habitude. Nagi traînait des pieds nonchalamment mais assurément, tandis que Zantetsu semblait déjà débordant d'énergie calme, son regard cherchant quelque chose dans la foule. Mais celui qui retint l'attention de Dojima fut Jin Kiyora, un joueur qu'il avait particulièrement apprécié pour son esprit combatif et son talent naturel.

Un éclat lumineux traversa les yeux de Dojima alors que son visage s'illumina d'une excitation incontrôlable. Il n'attendit pas un instant de plus.

Sans prévenir, il s'élança vers le groupe, ses pas rapides résonnant dans le hall. Il n'y avait aucune hésitation, aucune gêne, seulement l'élan pur d'une joie sincère. En une fraction de seconde, il bondit littéralement sur Baro, enroulant ses jambes autour de ses hanches et ses bras autour de son cou dans une étreinte audacieusement enfantine, tel un koala accroché à son arbre.

« Mon Roitelet~! » lança-t-il, sa voix mélodieuse résonnant dans le hall, trahissant une affection taquine.

Baro, pris au dépourvu, chancela légèrement sous l'impact, ses sourcils se froncèrent immédiatement, mais l'embarras était évident dans ses yeux. Dojima ne semblait pas en avoir conscience – ou peut-être s'en délectait-il. Il riait doucement, profitant pleinement de la situation, ignorant complètement les regards désapprobateur qui se propageaient dans la salle.

Visiblement contrarié, le grand noiraud tenta de le décrocher sans grand succès. Son expression était un mélange de frustration et d'agacement, mais au fond de ses yeux, il y avait une lueur discrète qui trahissait son plaisir d'avoir été accueilli de manière si... unique.

'Tch...abruti à la belle gueule.'

Baro attrapa fermement Dojima par les hanches, le soulevant avec une facilité déconcertante, comme s'il pesait moins qu'un ballon de foot. Celui-ci, toujours accroché comme un koala, laissa échapper un petit rire amusé en voyant l'expression contrariée sur le visage de son "roitelet". 

« Descends de là, idiot. T'as perdu la tête ou quoi ? » grogna Baro en le reposant sur ses pieds avec une délicatesse inattendue, bien que ses sourcils restent froncés. 

Le jeune homme, les bras croisés, releva les yeux vers lui avec un sourire moqueur. 

« Oh, voyons, Shoei~. Depuis quand le roi repousse-t-il ses loyaux sujets ? Tu devrais te sentir honoré que je sois venu te féliciter personnellement ! » 

Le plus grand plissa les yeux, exaspéré, mais une pointe de rouge monta sur ses joues, trahissant son irritation. 

« Honorer, hein ? T'es surtout un boulet qui s'accroche. Tu veux que je te traîne comme ça tout un match aussi ? » 

Dojima porta une main à son menton, feignant de réfléchir. 

« Hmm... Ça pourrait être amusant. Mais non, je préfère t'encourager de loin. Je ne voudrais pas te voler la vedette, après tout. »

Il roula des yeux avant de poser une main sur l'épaule du mannequin, le fixant avec un sérieux presque déconcertant. 

« T'as intérêt à ne pas me ralentir dans cette sélection, Dojima. Roi ou pas, je vais tous vous écraser. » 

Le sourire du beau noiraud s'élargit, et il tapota le torse de Baro avec légèreté. 

« J'espère bien. Un roi qui se laisse surpasser, ce n'est pas très impressionnant. Alors montre-moi ce que tu vaux, Shoei-chou~. Je veux être témoin de ta grandeur. »

Baro grogna encore une fois, mais il y avait quelque chose dans le regard de Dojima – un mélange de défi et d'encouragement sincère – qui lui tira un sourire malgré lui. 

« Tch. T'as intérêt à suivre. » 

Le jeune homme leva les mains en signe de reddition, le sourire toujours collé à ses lèvres. 

« Toujours derrière toi, majesté. » 

Le grand noiraud haussa un sourcil, regardant le sourire —un peu trop lumineux à son goût— du petit noiraud.

'Il est sexy. Putain. Qu'est-ce que je—?!'

Dojima lâcha enfin Baro, qui en profita pour s'éloigner avec un soupir exaspéré, bien que son regard restât fixé sur lui, trahissant une pointe d'amusement.

Son sourire s'élargit encore en voyant la troisième équipe entrer dans le hall.

Il croisa immédiatement le regard d'Otoya, dont l'attitude détendue contrastait avec l'intensité de l'instant. Le coloré leva les mains en signe de salut, une expression neutre au traits.

« Yo, mon prince ! » lança-t-il avec sa voix tranquille mais pleine de malice.

Dojima, comme pris dans une excitation soudaine, tapa dans ses mains avant d'avancer vers lui.

« Yo, mon ninja ! » répondit-il avec un enthousiasme qui fit sourire encore plus Otoya. « Et à vous aussi, Tabito, Ken'yû~ ! »

Karasu, un sourire en coin, lui fit un signe de tête avant de tendre la main pour leur check spécial. Yukimiya, toujours impeccable, répondit avec un sourire poli et une légère inclinaison de la tête.

Mais Dojima, fidèle à lui-même, se concentra sur Otoya, avançant rapidement pour l'attraper par la nuque et lui ébouriffer les cheveux sans la moindre retenue.

« Ah, t'es toujours aussi cool, hein, Eita ? Mais faut que tu bosses un peu sur cette coiffure, mon ninja. T'as l'air d'avoir dormi dans un buisson. »

Le coloré sourit doucement, secouant légèrement la tête pour se dégager des mains du noiraud.

« T'es pas mieux avec tes cheveux en bataille, mec. Mais ouais, c'est bon de te revoir ici. T'étais pas trop rouillé pendant la sélection, j'espère ? »

« Moi, rouillé ? » il feignit une expression scandalisée avant de rire à gorge déployée. « T'inquiète, mon ninja, j'ai gardé la forme juste pour pouvoir te voir galérer contre moi ! »

Leurs rires se mêlèrent alors que Dojima continua de taquiner Otoya, attirant une certaine chaleur dans une pièce pourtant marquée par l'intensité de la compétition.

Les portes s'ouvrirent de nouveau, laissant entrer la quatrième et la cinquième équipe qualifiée. Mais cette fois, Dojima ne manifesta pas autant d'intérêt. Son regard balaya rapidement les nouveaux venus, reconnaissant quelques visages familiers. Niko, calme comme toujours, croisa brièvement son regard. Dojima lui offrit un signe de tête en guise de salut, auquel le noiraud répondit timidement. 

Son attention se porta ensuite sur Hiori, qui, fidèle à son attitude tranquille, souriait doucement. Dojima lui fit un clin d'œil, obtenant en retour un sourire un peu plus éclatant de la part du garçon. Puis, il aperçut Nanase, dont l'enthousiasme était évident dans son grand signe de main. 

Cependant, avant qu'il ne puisse prolonger ces salutations, il fut soudainement tiré par le bras. Bachira, l'air collant comme à son habitude, avait décidé de l'entraîner plus loin. Isagi suivait de près, mais son expression trahissait une certaine irritation. 

Dojima, intrigué, jeta un regard en arrière et remarqua qu'Otoya lui lançait un simple « à plus tard » avec un geste décontracté de la main. Mais ce fut surtout les regards désapprobateurs que les deux adressèrent à Otoya qui retinrent son attention. 

Amusé par cette tension silencieuse, le jeune homme se laissa entraîner sans protester, un sourire taquin flottant sur ses lèvres. Il avait bien remarqué cette étrange dynamique entre eux, mais il préféra garder ses pensées pour lui... pour l'instant.

« Place à la septième et dernière équipe qualifiée ! » annonça la voix de Teieri, résonnant dans le hall.

Dojima, étant partis s'appuyé contre Baro qui fronçait les sourcils à chaque provocation, et au grand dam d'Isagi et Bachira, tourna distraitement la tête. Il avait encore du mal à se remettre de l'entrée catastrophique de la sixième équipe. Gagamaru, Raichi et l'un des frères Wanima s'étaient effondrés dans un chaos digne d'une comédie, provoquant un éclat de rire léger chez lui. Il n'avait d'ailleurs pas hésité à lancer à Raichi.

« Impressionnante entrée en scène. Tu veux que je t'applaudisse ou t'offre une chaise roulante pour la prochaine fois ? »

Le blondinet, rouge de colère, avait marmonné une réponse inaudible tandis que Dojima riait encore.

Mais son amusement fut de courte durée lorsque les portes s'ouvrirent à nouveau, révélant la septième et dernière équipe. À leur tête se tenait... Igaguri. Avec des pansements éparpillés sur son visage, il semblait avoir survécu à une guerre.

Dojima écarquilla les yeux, sentant une quinte de toux monter à sa gorge. Il s'étouffa avec sa propre salive, tapotant sa poitrine pour reprendre son souffle.

'Comment cet incapable avait-il réussi à se qualifier ?' pensa-t-il, incapable de dissimuler son dégoût. Igaguri, quant à lui, rayonnait d'un étrange mélange de fierté et d'admiration, fixant le jeune homme avec des yeux brillants comme ceux d'un chiot qui venait de retrouver son maître.

'Maître...Enfin nous nous retrouvons ! Paix sur vous !'

'Dégoutant,' pensa Dojima, détournant rapidement le regard pour ne pas aggraver son propre malaise.

Son attention fut attirée par Kurona, qu'il salua d'un signe de tête respectueux, avant de poser ses yeux sur une autre figure familière, mais plus préoccupante : Reo. Contrairement à son habituelle allure confiante, il arborait une expression sombre, presque orageuse. Dojima fronça les sourcils. Reo semblait différent, comme s'il portait un poids invisible.

Ce fut alors qu'il remarqua l'agitation de Chigiri et Isagi à ses côtés. Leur inquiétude était évidente. Le noiraud se souvint enfin de ce qui les préoccupait sûrement : Kunigami.

'Oh, c'est vrai... lui.'

Il avait presque oublié son existence, ce qui lui arracha un bref sourire en coin. Mais cette pensée s'évanouit rapidement lorsqu'il aperçut une silhouette en retrait.

Le dernier joueur de la septième équipe entra, et il sentit son cœur rater un battement.

Ryûsei Shidō...

Une nouvelle quinte de toux le prit, cette fois bien plus forte. Il étouffa encore une fois, comme si son corps ne voulait pas croire ce qu'il voyait. Shidō, avec son sourire carnassier et son aura démente, balaya la salle du regard avant de poser ses yeux sur le beau noiraud.

« That's All... » (C'est tout...)

Et Shidō sourit. Un sourire qui promettait chaos et destruction.

Dojima resta figé, ses pensées tourbillonnant dans un mélange d'excitation et de méfiance. Ce type... ça allait être un problème.



'Bon dieu, pourquoi Kiki n'est pas là ?! Il allait me protéger—'























TO BE CONTINUE...

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