CHAPTER 15
⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻
⸺【 🜲 】⸺
— « Heureusement que ça va vite disparaître, ce genre de marque, »
LA LUMIÈRE BLAFARDE DES toilettes illuminait son reflet dans le miroir. Il tirait légèrement le col de son t-shirt pour examiner les marques sur son cou, ces morsures et baisers que Bachira avait laissés comme des preuves éclatantes de leur moment plus tôt. Sa peau, habituellement si pâle, était marquée par des rougeurs et des teintes violacées qui le faisaient soupirer.
Il passa une main sur son visage, essayant de calmer la chaleur persistante sur ses joues. Même après tout ça, il se sentait encore en ébullition. Les événements de tout à l'heure repassaient en boucle dans son esprit, chaque détail le rendant un peu plus nerveux.
— « Franchement... Megu, t'abuses, » murmura-t-il, un sourire involontaire étirant ses lèvres malgré son ton réprobateur.
Il s'éloigna du miroir pour s'asperger le visage d'eau froide, espérant que cela atténuerait le rouge de ses joues et la chaleur qui persistait dans tout son corps. Il se redressa lentement, laissant l'eau glisser sur son visage avant de croiser son propre regard dans le miroir.
— « Sérieusement, JiJi, t'aurais dû dire quelque chose, pas rester planté là comme un idiot. »
Mais il savait bien pourquoi il n'avait rien dit. Ce n'était pas seulement la surprise ou la nervosité. C'était aussi cette sensation étrange, cet enchevêtrement de sentiments qu'il n'arrivait pas à définir clairement.
Il se redressa, tirant légèrement sur le col de son haut pour cacher au mieux les marques. Une fois satisfait – ou du moins autant qu'il pouvait l'être – il soupira légèrement, ses pensées encore agitées.
Bachira, toujours fidèle à lui-même, avait su le déstabiliser comme personne d'autre. Et pour Dojima, ce n'était pas un simple problème qui disparaîtrait avec le temps, contrairement à ces marques sur sa peau.
Le noiraud se laissa tomber sur le carrelage froid des toilettes, ses mains agrippant ses cheveux avec frustration. Son sourire habituellement charmeur était maintenant déformé, un mélange de panique et de désespoir dramatique.
— « Je suis si facile que ça ?! Moi ?! » murmura-t-il, sa voix étranglée par l'incrédulité.
Il baissa la tête, son souffle court. Ses pensées tournaient à toute vitesse, chaque souvenir des lèvres de Bachira sur sa peau revenant pour le hanter.
— « MOI, le BG que je suis, un bottom ?! » s'exclama-t-il intérieurement, les joues en feu, son regard se perdant sur le sol comme s'il cherchait une réponse dans les motifs du carrelage.
Il sentit une sueur froide couler le long de sa tempe, accentuant son malaise. Lui, Dojima Yomamuki, ce joueur au charisme naturel, cet homme sûr de lui qui captivait les regards... Voilà qu'il s'était retrouvé à rougir et à perdre tous ses moyens sous les avances de Bachira.
— « Non, non, non, non ! Ce n'est pas possible. Il doit y avoir une erreur, une faille dans l'univers ou... ou je sais pas quoi ! »
Son sourire, large et nerveux, trahissait son incapacité à gérer la situation. Il se recroquevilla un peu plus sur lui-même, son front venant toucher ses genoux alors qu'il répétait en boucle dans sa tête :
— « Je suis censé être le prédateur, pas la proie ! C'est quoi ce bordel ?! »
Après un long moment à débattre avec lui-même, il finit par soupirer profondément et se redresser légèrement, posant une main tremblante sur son cœur qui battait encore à tout rompre.
— « Bon, JiJi... Reprends-toi. T'es toujours le BG, t'as juste... été pris par surprise, voilà tout. Ouais, c'est ça. Rien de plus. »
Mais au fond de lui, il savait que ce n'était pas si simple. Parce qu'aussi embarrassant que ce moment ait été, une petite voix dans sa tête ne cessait de lui murmurer combien ça lui avait plu.
— « AAAAAAAHHH ! LA FERME MA FICHUE CONSCIENCE ! T'AS JAMAIS ÉTÉ LÀ, ALORS TE RAMÈNE PAS MAINTENANT, SALETÉ !!! »
Il se tenait la tête, hurlant dramatiquement dans le silence des toilettes, se tirant les cheveux dans le processus. Sa voix résonnait, pleine de frustration, tandis qu'il tentait de refouler la tempête d'émotions qui le submergeait.
— « Je dois me reprendre en main ! » déclara-t-il, ses yeux s'illuminant d'une détermination presque terrifiante. « Je suis le seme, putain ! Pas le uke ! Jamais, jamais, jamaaaaaaais !! »
Il se redressa brusquement, le regard empli d'une résolution absurde. Une idée germa alors dans son esprit, un plan qu'il jugea digne d'un homme de sa stature.
— « C'est simple. Je vais reprendre le contrôle. Je vais prouver ma domination. La première personne que je croise... elle tombera sous mon charme irrésistible. »
Son sourire s'étira, confiant, totalement malade tandis qu'il sortait des toilettes en trombes, comme un soldat se lançant dans une mission désespérée.
Dans le couloir faiblement éclairé, il aperçut une silhouette marchant calmement.
Bingo.
Dojima accéléra le pas, rattrapant cette personne d'un geste vif. Il le tira brusquement par le bras avant de le plaquer contre le mur, ses mains se plaçant de chaque côté pour le bloquer.
Reprenant son souffle, il releva lentement la tête, prêt à délivrer sa meilleure technique de drague, celle qui les faisait tous fondre. Mais alors qu'il ouvrait la bouche pour parler, il se figea.
Devant lui, un regard perçant et glacial le fixait avec un mélange d'incrédulité et de dégoût, comme s'il venait d'assister à l'acte le plus ridicule commis par l'humain le plus écœurant de toute l'humanité.
Rin Itoshi.
L'atmosphère changea instantanément. Le charisme calculé du noiraud s'effondra comme un château de cartes, remplacé par une sueur froide qui coulait le long de sa tempe.
Rin haussa un sourcil, l'expression clairement dédaigneuse, alors que Dojima, immobile, sentait presque son âme quitter son corps.
'Je suis dans la merde...'
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⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 15 ⸻
:
Tourment De Minuit
La porte de leur chambre s'ouvrit doucement, et Dojima entra avec un pas traînant, une poche de glace pressée contre sa joue. Sa démarche manquait de son habituel aplomb, et son sourire, bien qu'encore présent, semblait légèrement forcé.
Assis sur son lit, Aryu était en pleine contemplation de ses propres mains, probablement en train de réfléchir à un nouveau soin ou une pose esthétique. Lorsqu'il leva les yeux et aperçut le jeune homme, son expression passa rapidement de l'indifférence à l'inquiétude stylisée qui lui était propre.
— « Ooh, JiJi, mais qu'est-ce qui est arrivé à ton magnifique visage ? Une telle œuvre d'art endommagée, c'est un véritable crime du Sty' ! » déclara le brun, se redressant avec élégance, ses cheveux impeccablement arrangés balançant légèrement alors qu'il se rapprochait.
Le noiraud leva les yeux vers lui, son sourire s'élargissant légèrement malgré la douleur évidente sur son visage.
— « Je vais bien, t'inquiète pas, Oki Doki~ ! » répondit-il, en haussant les épaules comme si ce n'était rien du tout.
Aryu le scruta, ses sourcils parfaitement dessinés se fronçant légèrement, mais il finit par hausser les épaules à son tour, satisfait de la réponse.
— « Hm, si tu le dis... mais fais attention à toi, JiJi. Garde ce visage intouché, il doit rester Sty' à tout moment ! » dit-il en retournant à son lit, ses mouvements aussi gracieux qu'une danse.
Dojima s'affala sur son propre lit, toujours en tenant la poche de glace contre sa joue, son sourire persistant. Mais au fond, il ne pouvait s'empêcher de repenser à la scène du couloir et à ce regard tranchant de Rin.
'Sérieusement, pourquoi je me suis infligé ça...' pensa-t-il en soupirant intérieurement, tout en lançant un regard discret à Aryu, qui semblait déjà plongé dans ses pensées esthétiques.
— « Au moins, ça reste entre nous deux... » murmura-t-il doucement pour lui-même.
Dojima fixa le plafond, le silence de la pièce pesant lourdement sur lui. La poche de glace contre sa joue s'était réchauffée, mais il n'y prêtait même plus attention. Son esprit revenait encore et encore à ce moment dans le couloir.
Ce regard. Ce visage. Cette... rougeur ?
Il fronça les sourcils, ses doigts jouant nerveusement avec une mèche de ses cheveux trempés de sueur.
'Non, impossible... c'était pas ça. Il était juste furieux. Oui, voilà, juste furieux ! C'est Rin, après tout. Ce type ne ressent rien d'autre que de la rage. Il a dû vouloir me tuer sur place, c'est tout...'
Mais malgré ses tentatives de rationalisation, l'image persistait dans son esprit. Il revoyait cette infime rougeur sur les pommettes de Rin, si discrète qu'elle aurait pu passer inaperçue. Mais le noiraud l'avait vue. Et maintenant, il ne pouvait pas s'en détacher.
— « Mais c'est quoi ce bordel... Pourquoi ça m'obsède autant ? » marmonna-t-il, la voix étouffée.
Mais ce n'était pas que Rin. Oh non, c'était bien pire. Tout avait commencé à s'empiler, et son esprit ne lui laissait plus aucun répit.
Shidō. Ce prédateur insatiable, avec ses sourires carnassiers et son comportement beaucoup trop intrusif, qui faisait monter un frisson d'inconfort chaque fois qu'il s'approchait. Dojima pouvait encore sentir ce regard intense, comme si Shidō le déshabillait avec les yeux à chaque interaction.
Puis Bachira. Megu. Sa douce folie qui, jusqu'à récemment, l'amusait. Mais maintenant ? Maintenant, il pouvait encore sentir ses lèvres contre sa peau, son souffle contre son cou, cette manière si... audacieuse et déstabilisante qu'il avait de franchir toutes les limites avec un sourire joyeux.
Et enfin Rin. Ce foutu Rin. Froid, distant, mais avec cette rougeur qui l'avait pris par surprise et qui ne voulait pas quitter son esprit.
Le jeune homme grogna et roula sur le dos, jetant un bras sur ses yeux comme pour échapper à la réalité.
— « Mais c'est quoi mon problème ?! » lâcha-t-il à haute voix. « C'est comme si tout le monde s'était ligué contre moi ! »
Et dans le fond, il savait bien que ce n'était pas la fin.
Parce qu'il y avait un autre nom. Une autre présence qui refusait de le laisser tranquille, même maintenant.
Michael Kaiser.
Il se redressa soudain, les yeux écarquillés, une veine battant sur sa tempe.
— « Alors ça non ! Lui, c'est le pire !! »
Il se leva d'un bond, agitant les bras comme pour chasser l'idée même de ce joueur exaspérant.
'Michael Kaiser, ce foutu paon arrogant ! Avec ses cheveux décolorés et ses répliques de dragueur à deux balles !'
Il fit les cent pas dans la chambre, son esprit lui ramenant des souvenirs...Disons pas très jolie pour les enfants.
'Non mais sérieux, quoi, c'est quoi son problème lui aussi ? Pourquoi il s'amuse à toujours me tourner autour ?!'
Mais une voix sournoise dans son esprit lui rappela quelque chose.
Cette manière qu'avait Kaiser de se pencher un peu trop près lorsqu'il parlait. Ce sourire narquois, mais étrangement captivant. Et ce fichu regard pétillant d'une confiance absolue.
Dojima se figea, ses épaules tremblantes, avant de tomber lourdement sur le bord de son lit.
— « Non, mais je deviens fou... » murmura-t-il, se prenant la tête entre les mains.
Il pouvait gérer un Shidō envahissant, un Bachira trop tactile, et un Rin glacial mais curieusement troublant. Mais Kaiser ?
— « Non, lui, c'est hors de question... » Il serra les poings, le visage rougi d'une colère et d'un embarras qu'il ne voulait pas nommer.
Allongé gracieusement sur son lit, Aryu observait silencieusement la scène qui se déroulait devant lui. Ses yeux, encadrés par des cils si parfaits qu'on aurait cru qu'il avait passé des heures à les peigner, fixaient Dojima avec une curiosité tranquille.
Le jeune homme, quant à lui, continuait son manège, marchant en rond, marmonnant des insultes dirigées contre Kaiser, puis se prenant la tête en s'asseyant brusquement sur le lit, avant de se relever à nouveau pour recommencer.
Le brun cligna lentement des yeux, le menton posé sur sa main élégamment posée sur son oreiller.
Dojima lâcha un « Pourquoi moi ?! » dramatique, les bras levés comme pour s'adresser à une force supérieure, avant de s'effondrer à moitié sur son lit en gémissant.
Aryu, toujours imperturbable, inclina légèrement la tête.
'Hm. Fascinant. Dommage que cet endroit ne donne pas de nourriture adéquate pour ce genre de moment. Mmh. Profitons simplement...'
Le reste de la soirée ce déroule ainsi.
TO BE CONTINUE...
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