Chapitre 5 : Je n'aime pas les réseaux
Paradoxalement, je n'aime pas les réseaux. Je veux dire, les réseaux sociaux. Vous savez de quoi je parle : ces plateformes diverses et variées comme Instagram, TikTok ou YouTube... dans lesquelles des adolescents prépubères s'amusent à se vanter de leurs quelconques qualités imaginaires ou de leur physique avantageux.
(~.~)...
Mais relativisons ! Dessus on peut aussi y retrouver de la créativité sans bornes, des projets peuvent naître sans financement, et les gens peuvent débattre librement. Enfin, tout ça c'est une vision bien idyllique de la chose, mais c'en reste une.
C'est pour ça que je n'aime pas les réseaux.
C'est lointain et faux, c'est pire que le sucre, une addiction sans ménagement. En fait, je les déteste aussi parce que les gens y sont affreux. L'anonymat qu'ils s'inventent avec leurs ridicules pseudonymes leur permettent de dire, faire des choses auxquelles ils n'oseraient même pas songer dans la réalité.
Mais puis-je réellement leur en vouloir ? Ce ne sont que des enfants qui n'ont pas eu assez d'attention, et qui en cherchent délibérément... rien de grave en soit.
Rien de grave... rien de grave.
Oui, c'est cela. Rien de grave.
(|^|)
Ce n'est pas si important que TikTok sache notre géolocalisation ou nos contacts. Ce n'est pas si important qu'Instagram nous envoie des notifications avec nos prénoms sans qu'on ne lui ai donné. Ce n'est pas si important, fouiller dans mes affaires ne me dérange pas tant que ça; et je peux me permettre de ne pas libre les conditions d'utilisation. Ou encore d'accepter les cookies.
Ce n'est pas important, ce n'est qu'un écran.
(!•!)
Nerveusement, j'ai envie de me ronger les ongles à chaque fois que je poste quelque chose sur une page internet. Et nerveusement, j'ai peur des sourires derrière.
Évidemment que rien n'est comme on l'imagine ! Il ne faut pas y croire. Croire. Non, il ne faut pas croire, ni aux gens qu'on rencontre, ni aux publicités, aux jeux, aux applications, aux jolis mots. D'autant plus lorsqu'on ne voit qu'une boite rectangulaire en face de nous.
..............................(?•?)
Vous savez, j'étais jeune, avant. Enfin, je suis toujours jeune, mais disons... plus mature.
A l'époque je pensais réellement que le monde pouvait encore changer et que nous devions faire confiance aux autres pour avancer. Mais j'ai eu le malheur de comprendre ma naïveté un peu trop violemment.
Je me suis prise une sacrée gifle, ma joue est devenue toute rouge et je me suis sentie humiliée d'avoir autant espéré de gens que je ne connaissais pas.
Ça me répugne encore de penser à mes proches aux yeux blasphèmes et à leurs mains sur mon épaule. Ça me répugne encore de penser à la police.
« Elle est tombée amoureuse ? [...] Discord ? Trop bien codé, on ne peut rien y faire. »
Comme une condoléance honteuse.
Les réseaux sont meurtriers, ils ont massacrés la petite fille que j'étais, ils ont détruit la confiance de cette même petite fille, qui, des années plus tard, ne pouvait toujours pas être sereine à l'idée de répondre à un commentaire.
Si elle avait put, cette fille aurait sûrement arrêté ces conneries, mais c'est bien connu qu'une fois commencés on ne peut plus les lâcher, et elle en est peu fière.
(*\/*)...
J'aimerai que les réseaux deviennent comme un havre de paix où les gens peuvent échanger et discuter. Qu'ils puissent partager sans avoir besoin de s'inquiéter de qui se trouve de l'autre côté. J'aimerai honnêtement que les réseaux deviennent un endroit où certains puissent trouver un refuge sain. Qu'ils gagnent en confiance au lieu d'en perdre. Que la bienveillance règne.
Mais ce n'est qu'un vœux. Les fées n'existent pas et personne ne viendra faire disparaître tout le mal qui se propage là bas chaque jour.
Un pas, un pied. Six pas, six pieds. La terre est encore fraîche et on creuse notre tombe sans même s'en rendre compte.
Mon envie de vomir mes tripes et mes angoisses est insoutenable. L'amour faible que nous offrent les plateformes nous rendent fous, insatiables et inlassables. On court évidemment à notre perte en laissant libre d'accès ces endroits luxueux.
Comment pouvons nous gérer ceci ? Jamais, jamais, c'est impossible. Mais je ne souhaite pas la fin des réseaux qui nous donnent autant de moyens de savoir et d'intérêt. Je souhaite la fin des yeux cachés, des pervers narcissiques et des sourires que personne n'empêchent.
Je souhaite la fin de cette ère.
Je souhaite la fin de cette souffrance.
Je souhaite la fin des pleurs déguisés.
Je souhaite la fin de beaucoup de choses, mais il est encore trop tôt le matin pour ouvrir les yeux.
A croire sinon attendra encore un peu...
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