-

Donc, toi et Sirius ?

Le petit sourire en coin de Lily lui donnait envie de lui écraser un oreiller en plein milieu du visage.

Et de l'étouffer avec.

- Donc rien.

Il y eut un petit moment de silence, avant que Lily ne se dirige vers la porte du dortoir, et qu'en désignant Hermione d'un de ses doigts fins, elle ne lui dise:

- Ce n'est qu'un peu plus de répit avant que notre interrogatoire ne recommence, soldat Farrington.

Et la rousse referma la porte derrière elle, sans plus de cérémonie.

La lionne, quant à elle, laissa un petit rire s'échapper d'entre ses lèvres. Pour la première fois, tout allait bien.

À moi de faire en sorte que ça reste comme ça le plus longtemps possible !

*.  *.  *

En vérité, tout n'allait pas comme sur des roulettes.

Tout d'abord, le problème des maraudeurs se posait.

Plus celui de Sirius, ni même celui de Remus qui n'avait pas vraiment l'air d'avoir été en colère contre elle un jour. Peter avait tendance à suivre le groupe, et cette fois-là, James avait réussi à le garder de son côté.

Il faut donc encore que je m'occupe de notre cher Cornedrue... Et de Qeudever.

En clair, il lui restait du pain sur la planche. Si elle l'avait pu, elle aurait balayé tous ses soucis d'un revers de main, mais elle ne pouvait pas se le permettre. Sa bonne entente avec les maraudeurs était primordiale pour que leur intégration à l'Ordre se passe bien. 

Même si elle doutait qu'ils prennent la nouvelle de son appartenance à l'organisation de manière très calme, elle osait espérer que si leurs relations étaient au beau fixe, ils ne se laissent pas emporter par la colère trop rapidement. 

- Remus... 

Ce dernier venait de s'assoir à sa table à la bibliothèque, se laissant tomber sur une chaise de manière très, très relâchée. 

- Hermione. J'ai bien peur que cette chaise ne finisse par se casser si je ne fais pas plus attention les prochaines fois où je m'assoirai dessus, observa t-il en jetant un regard sur son siège de bois. 

Il avait l'air fatigué, et ce fut après une brève réflexion que la lionne se souvint que la prochaine pleine lune se déroulait à la fin de la semaine. 

- Dis, tu ne pourrais pas me prêter tes notes d'Histoire de la magie ? Je me suis endormi en cours tout à l'heure... 

Il tira sur le col de sa chemise, mal à l'aise. Il détestait manifestement demander ce genre de choses aux gens, même à ses amis. Se sentir redevable était pour lui l'un des pires sentiments au monde, ce qui correspondait plutôt bien à sa personnalité, même une bonne vingtaine d'années plus tard. 

-  Aucun problème. Tu devrais me dire si tu as besoin d'autre chose !

Pendant qu'elle sortait ses livres de son sac pour récupérer ses notes qui étaient coincées dans son manuel, la voix d'un garçon qu'elle connaissait bien apostropha son camarade. 

- Lunard ! Sirius et moi avons trouvé une nouvelle façon de- oh. 

Les mots avaient déserté la bouche de James au moment même où il avait aperçu la jeune femme. 

- Farrington. Je me disais bien que ça sentait le parfum de la traîtrise par ici. Tu n'es pas accompagnée par Servilius ? Il t'a laissé pour enfin se laver les cheveux, ou bien il nous observe derrière une étagère ? Ah, mais j'ai la réponse !

Un ombre bougea un peu plus loin, et Severus apparut bientôt, le visage à moitié dissimulé par l'obscurité. Il tenait dans sa main sa baguette, et avait les doigts si serrés autour que leurs jointures en devenaient blanches. 

- Répète un peu pour voir, Potter !

Hermione lui jeta un regard d'avertissement auquel il n'adressa aucune attention. La situation lui échappait de plus en plus. Le contrôle lui filait entre les doigts. 

- Ah bon ?! Tu-

- Stop !

Sirius venait d'arriver au coin d'une étagère, et il avait à peine haussé la voix que celle-ci s'était répercutée sur les murs et avait mis fin à la joute verbale qui se déroulait entre les deux ennemis. 

Sirius l'observa un instant, avant qu'il ne prenne un air sérieux et qu'il dise sur un ton mature qui ne lui ressemblait pas qu'il fallait vraiment qu'ils arrêtent de se disputer et qu'ils deviennent plus matures un de ces quatre. 

Ce qui n'arriverait sûrement jamais, mais l'espoir permettait sans doute toute sorte de divagations. 

- Vas t-en, lança t-il à Severus, ses yeux lançant des éclairs. 

Le pauvre laissa son regard s'attarder sur chacun de leurs visages durant quelques secondes avant de partir sans regret vers l'entrée de la bibliothèque. 

Sauf qu'il se retourna et lança furtivement un sortilège de gerbe, qui toucha Peter en plein coeur. 

- Oh merde, se plaignit Remus en le voyant se plier en deux pour répandre le contenu de son estomac sur le sol. 

- Et on est repartis pour un tour à l'infirmerie !

*.  *.  *

- Qu'est-ce que tu faisais avec Hermione dans la bibliothèque ? Elle traîne avec cette saleté de mangemort !

Remus secoua la tête, tandis que Sirius laissait échapper un soupir agacé. 

- Tu sais, je suis là, j'entends la façon dont tu parles de moi, déclara l'intéressée. Dommage !

En voyant le visage du maraudeur, elle se dit qu'elle avait poussé le bouchon un peu loin. 

Il ressemble à Harry même quand il est en colère, ça me surprend toujours !

- James, nous ne contrôlons pas Hermione. Elle a le droit d'apprécier qui elle veut, et ça ne fait pas d'elle une ennemie pour autant !

Un long moment de silence suivit cette déclaration, avant qu'il ne se tourne vers Sirius, dans l'attente d'une réaction. 

- Remus a raison. Hermione a ses raisons de l'accepter, de la même façon que nous avons les nôtres de le détester. 

Le loup-garou eut un instant l'ai vraiment surpris face à la sagesse de son ami, avant d'hausser les épaules. 

- Écoute, James, je comprends que tu ne l'apprécies pas et que ne lui trouve que des mauvais côtés. Mais si tu es vraiment mon ami, tu devrais comprendre que j'ai mes raisons de le fréquenter. Ça te va ? Parce que sinon, je te le dis tout de suite, je passe par cette porte, expliqua t-elle en désignant l'imposante ouverture qui menait aux couloirs autour de l'infirmerie, et tu ne me retrouves plus jamais !

La garçon eut l'air peiné par ses paroles, et il l'observa de ses deux yeux grands ouverts avant de hausser les épaules. 

- Okay. Je me fiche de Servilius, mais tu es mon amie. Ça te va ? 

Un sourire fendit le visage de la voyageuse du temps, avant que Sirius ne brise le silence qui régnait dans la pièce de manière brusque. 

- J'ai faim. On va manger ? Bah quoi, protesta t-il sous les regards amusés de ses amis. C'est un besoin parfaitement normal !

L'éclat de rire qui les secoua juste après scellait le nouveau départ que prenait leur amitié.

*.  *.  *

-  Coucou, toi.

Sirius avait dit ces mots sur un ton séducteur absolument horrible qui fit pouffer Hermione.

- Salut, répondit-elle avec un peu d'hésitation.

Et puis pourquoi j'ai peur, après tout ?

Elle s'approcha de lui avant de l'embrasser rapidement, et de retourner à sa contemplation des flammes.

Ils étaient le soir même, dans la salle commune, au beau milieu de la nuit.

- Réveillée par un cauchemar ?

Les yeux antarcites du maraudeur scannerèrent son visage à la recherche de la moindre trace de larmes ou de la moindre tension.

- Oui, mais ça va, mentit la lionne. Il était moins horrible que les autres.

En vérité, c'était tout le contraire. Les images en elles-même étaient agréables: il s'agissait de souvenirs de ses premières années de scolarité avec Harry et Ron. Pourtant, ce qui s'apparentait à un rêve avait bien plus secoué Hermione que les images de Ballatrix qui hantaient ses songes ou bien que la mort de Ron, qu'elle revivait encore et encore.

Ça avait été comme de les retrouver, rien qu'un moment, et elle s'était surprise à penser ne jamais vouloir se réveiller.

Ce qui était stupide.

Il fallait qu'elle se réveille, car elle avait encore toute sortes de choses à accomplir à cette époque.

Et puis qu'elle avait à nouveau des amis, ici. Ils ne remplacerait jamais ce que ses deux acolytes avaient été pour elles à travers les épreuves qu'ils avaient vécues ensemble, mais elle les aimait peut-être plus qu'elle n'en avait conscience au moment présent.

- Tu es sûre que tout va bien, alors ?

Sirius l'observait, inquiet.

Je l'aime bien, quand il laisse tomber son masque.

Elle laissa sa tête se poser sur son épaule, avant qu'elle ne se laisse emporter par une vague de réminiscences qui ne dura qu'il instant.

- Tout va bien. Promis.

Et cette fois-ci, sa réponse sonna plus vrai qu'elle ne l'avait jamais fait.

*. *. *

"We are too young to be this kind of tired"

-j.b

"Nous sommes trop jeunes pour être fatigués de cette façon"

-j.b

*.  *.  *

Et un chapitre de transition, un !

J'aime bien les chapitres où il ne se passe pas grand chose parfois, mais après je me demande toujours si ça vous plaît...

E' tout cas, j'apporte d'autres bonnes nouvelles: j'ai officiellement fini d'écrire la partie 1 !

Il ne me manque plus qu'un "chapitre de liaison" entre les deux parties et un bonus, et on se retrouvera pour un nouveau chapitre des aventures d'Hermione !

Aussi, j'ai réalisé en regardant la date d'hier que bah... Ça faisait deux ans depuis quelques jours que j'étais sur Wattpad et que je n'avais absolument pas réalisé !

Donc c'est fou, merci de me lire et dites à la Adèle deux ans plus tôt que tout ça arriverait et elle vous enverrait à Sainte-Mangouste !

Qu'est-ce que vous faites de vos vacances ?

La bise,

A.