(NDA: Asseyez-vous avant de lire ce chapitre. C'est un conseil, hum... D'amie ?)

- Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait d'Hermione Farrington ?

La jeune femme recula vivement, avant de froncer les sourcils et de laisser échapper un court rire.

- Ahahah, très drôle ! On rentre au QG, maintenant ?

Elle se retourna, vers là où elle était arrivée, avant de sentir son corps devenir dur comme de la pierre en un instant. Remus arriva ensuite dans son champ de vision, l'air grave.

- Je repose ma question. Qu'avez-vous fait d'Hermione Farrington ?

Le loup-garou étudia son visage durant quelques secondes.

- En fait, Hermione Farrington est-elle vraiment revenue de vos quartiers généraux ? Je mettrais ma main à couper que vous l'avez tuée et que vous êtes quelqu'un d'autre qui utilise son identité.

Il y eut un long moment de silence, pendant lequel la jeune femme observa son ami avec des yeux ronds, cherchant quelque chose à lui rétorquer. Et il lui fallut encore plus longtemps pour comprendre que le sortilège de Remus l'empêchait de lui répondre.

- Vous avez toujours, et que dis bien toujours une longueur d'avance. Vous savez quoi faire, où chercher, et quelle sera la marche à suivre. Si cela n'avait été qu'une simple coïncidence, j'aurais pu vivre avec. Mais vous savez toujours.

Il commença de marcher de droite à gauche, divaguant plus pour lui-même que pour quelqu'un d'autre.

- Je parierais même que les horcruxes ne sont que factices. Des pièces vides, qui ne signifient rien. Vous chercher à nous faire perdre du temps ! Et tout cela pour que l'on ne puisse pas gagner cette guerre !

Il s'arrêta brusquement devant elle, et sortit un petit flacon de sa poche.

- Mais vous savez ce que c'est ?

Hum... Plutôt, oui.

- La potion qui peut contrer les effets de n'importe quel sortilège de métamorphose, ou de n'importe quelle potion de métamorphose.

Il posa la fiole à ses lèvres, avant de la forcer à avaler, ce à quoi elle ne s'opposa de toute façon pas, parce qu'elle n'avait rien à lui cacher à propos de son apparence.

Le reste, c'est une autre histoire.

Remus se plaça juste devant elle, un grand sourire sur les lèvres.

- Je vous aurai démasqué, vous savez. La potion va pas tarder à faire effet, et je deviendrai celui qui aura découvert que vous vous cachiez sous l'identité d'Hermione Farrington.

Long moment de silence, durant lequel elle l'observa, tentant de s'empêcher de lui jeter un regard accompagné d'un sourire moqueur qu'elle avait appris à faire presque aussi bien que Sirius, puis d'être prise de remords.

Son ami avait l'air tellement sûr que quelque chose allait se produire que c'était horrible à voir pour elle.

Il est à bout.

Il était vrai qu'il n'avait pas du tout bonne mine, mais cela n'avait pas plus sauté aux yeux d'Hermione que ça: lequel d'entre eux avait vraiment l'air en bonne santé et rayonnant en ce moment ?

La réponse n'était pas très dure à trouver; il suffisait d'assister à une réunion de l'ordre pour voir qu'ils avaient tous l'air d'avoir pris dix ans en l'espace des seulement quelques mois qui les séparaient tous de leurs dernières semaines à Poudlard.

- Il va se passer quelque chose.

Remus semblait déjà moins sûr de lui. Ses mains avaient commencé de trembler légèrement, et ses yeux semblaient ne plus vraiment réussir à se concentrer sur un seul point mais avaient plutôt tendance à chercher quelque chose sur son visage, sur son corps, qui avait changé.

Et les yeux dorés de Remus Lupin se rendaient à l'évidence et acceptaient la réalité: rien ne s'était produit.

- Je pensais qu'il allait se passer quelque chose.

Il tomba brusquement sur ses genoux, et se mit à pleurer tout doucement.

Il en a fait un peu trop ces dernières semaines, je pense.

Hermione ne l'avait que très rarement aperçu au QG, mis à part à l'occasion de la mort récente de Regulus, et elle savait de Sirius qu'il effectuait des missions auprès des meutes de loups rameutées par Greyback pour le compte de Voldemort, ce qui, rien que quand on en entendait parler, provoquait une vive sensation d'épuisement.

La jeune femme ne sentit qu'à moitié le sortilège de pétrification tellement le fait de voir son ami pleurer était surréel. Il était, juste derrière James, le plus équilibré d'entre eux en ces temps sombres. Enfin, ce n'était apparemment qu'une grosse façade, puisqu'il avait l'air d'aller tout sauf bien en ce moment même.

Elle s'agenouilla à côté de lui, et posa doucement sa main sur son épaule, pour lui signifier sa présence qui se voulait rassurante.

- Je suis désolé... psalmodiait t-il en se balançant d'avant en arrière.

Hermione referma ses bras autour de lui et lui murmura à l'oreille que tout irait bien.

Quel ramassis de mensonges.

Cette nuit là, Sirius ne revint pas.

*. *. *

La lionne avait l'impression de tourner en rond. La bague ne se trouvait plus à l'endroit où Dumbledore l'avait trouvée, ce qui pouvait signifier deux choses: soit Voldemort l'avait bougée, parce qu'il s'était rendu compte qu'ils avaient trouvé les autres horcruxes, soit elle était cachée en un lieu tout autre qu'il lui serait dur de trouver.

Hermione se leva brusquement, laissant tomber les draps qui l'entouraient à peine quelques secondes plus tôt au sol.

Le sentiment qu'elle avait déjà vu la bague quelque part à cette époque ne la quittait pas. Tout à l'heure, elle avait eu la ferme intuition qu'elle ne trouverait pas la bague dans les ruines, et elle avait manifestement eut raison: les Mangemorts étaient revenus pour récupérer une boîte qui était vide.

Quelqu'un était donc venu là avant l'Ordre.

Et ce quelqu'un semblait être Narcissa Malfoy.

Cela pourrait faire du sens, oui.

Une alliée trop proche pour pouvoir trahir mais trop inédite pour que tout le monde s'en doute.

Sauf que Voldemort n'avait aucune raison de cacher les horcruxes autre part que dans les endroits évidents puisque personne n'était censé connaître leur existence.

Et qu'Hermione ne pouvait pas parvenir à se souvenir de endroit où elle avait vu la bague.

De la main sur laquelle elle l'avait aperçue.

Cela poserait problème, pensait-elle tout en marchant en rond dans sa chambre, un vertige l'assaillant bientôt, la forçant à s'appuyer sur le meuble.

Je l'ai peut être rêvée. C'est peut être un vieux souvenir qui est remonté à la surface.

Des dizaines de personnes s'étaient succèdées dans sa cellule, et-

Une main, qui tenait une baguette en bois sombre, s'avançait vers elle, prête à couper la chair.

Le sortilège de torture lancé de façon si désinvolte. Les syllabes qui semblent couler de la bouche comme un poison si souvent utilisé.

Le serpent crache du poison.

La même main, s'approchant dangereusement de son visage, pour lui relever le menton et pouvoir planter son regard gris dans le sien, et poser à nouveau la question.

- Où se cache l'Ordre, Farrington ?

Le rire fou, le rire de hyène.

Les boucles d'un noir d'encre.

Et la main sur laquelle, bien en vue, se trouvait la bague, qui brûlait la peau d'Hermione dès qu'elle rentrait en contact avec.

Narcissa n'avait pas la bague, tout naturellement. Cela avait été stupide de penser le contraire.

Voldemort n'avait pas ce genre de confiance envers elle; il l'avait confiée à quelqu'un d'autre de plus fiable, de plus fort et de plus redoutable.

L'unique protagoniste des cauchemars d'Hermione.

Bellatrix Lestrange.

La minutes suivante, Hermione s'élançait dans la nuit noire, la porte de son appartement claquant derrière elle.

*. *. *

- J'ai besoin de vous parler.

Alastor Maugrey se tourna brusquement vers elle, d'une façon si soudaine que n'importe qui n'y étant pas habitué aurait sûrement pu sursauter un bon coup.

- En fait, j'ai un grand service à nous demander. Il s'agirait de faire... diversion.

*. *. *

-Je n'aime pas vraiment ce plan ! s'exclama Gideon en se levant de sa chaise, l'air plutôt révolté.

Fol œil lui jeta un regard tellement noir qu'il s'arrêta brusquement de parler.

- Je sais que ça ressemble à du suicide.

- Non, vraiment ? ironisa Frank, avant de se ratatiner sur sa chaise.

- Il ne s'agit pas de vraiment leur faire du mal, il s'agit simplement de faire un diversion pour que Farrington puisse récupérer quelque chose au sein du manoir Lestrange. Un objet qui pourrait nous donner un avantage majeur dans cette guerre, et qui pourrait nous rapprocher considérablement de la victoire.

Il y eut un long moment de silence, durant lequel Hermione, assise à côté de l'Auror, put presque sentir que tous dans la pièce pesaient le pour et le contre.

- Enfin, je suppose que si vous avez trop peur vous pouvez partir. La porte est juste là, les enfants.

Maugrey avait parfaitement compris comment piquer l'ego de tous ceux qui se trouvaient dans la pièce: en les traitant indirectement de lâches, ce qui, pour la majeure partie des personnes assises devant lui, était l'une des pires choses dont on pouvait vous accuser.

La tactique était fourbe et méchante, mais elle fonctionna: aucun des membres de l'ordre ne bougea.

- D'accord. On part quand ? Demanda Dorcas.

Un sourire prit place sur les lèvres d'Hermione, qui admirait sa détermination.

- Tout de suite.

Un court instant de flottement s'écoula, puis ce fut comme si tous ceux présents dans la pièce étaient revenus à la vie.

J'ai un mauvais pressentiment.

*. *. *

La seconde suivante, sans vraiment savoir ce qu'il s'était produit, Hermione se trouvait au manoir Lestrange.

Enfin, pas à l'intérieur,puisque ce serait beaucoup trop dangereux.

Sur le toit, plus exactement. Il fallait être clair: il y avait mieux au niveau sécurité, mais au moins, c'était désert.

Elle souffla sur ses paumes meurtries, avant de se tourner vers la colline dont elle venait, sur laquelle elle pouvait voir les flammes du feu lancé par ses camarades afin d'attirer l'attention des Mangemorts qui pouvaient bien se trouver au manoir.

Emmeline, Dorcas, Frank, Fabian, Gideon, Marlène et Fol Œil y étaient toujours.

Ne te concentre pas sur leur diversion et trouve ce que tu es venue chercher sinon tout ça aura été inutile.

La lionne prit une grande inspiration avant de se jeter dans la cheminée, tout en en protégeant de la chute avec un sortilège.

Elle retint presque un soupir de soulagement en voyant qu'elle avait atterri dans la bonne pièce, mais surtout en remarquant qu'elle était vide.

Hermione lança vite un sortilège d'insonorisation puis un sortilège qui permettait de bloquer la porte, et mit un pied hors de la cheminée.

La seconde d'après, la bibliothèque lui sautait dessus.

*. *. *

Les livres tentaient de la mordre, d'attraper sa baguette, de lui tirer les cheveux, et même de la mettre à terre. Mais ce n'était pas ce qu'elle aurait considéré comme la pire partie de cette nouvelle expérience: le pire restait les cris suraigus qu'ils produisaient.

On dirait une version chien de garde des livres qu'avait choisi Hagrid pour son cours en troisième année.

Il fallait tout de même reconnaître que ça faisait un bon système d'alarme, bien qu'assez peu efficace.

- Protego !

Une bulle entoura Hermione, gardant ses assaillants à bonne distance.

- Incarcero !

Cette fois-ci, la plupart des livres finirent en cendres sur le sol, et Hermione se débarrassa du reste avec des sortilèges enfantins, et du dernier, qui semblait bien décidé à lui arracher un morceau de son pantalon au niveau de la cheville, avec un simple coup de pied.

Elle lança ensuite un Finite, et regarda, presque avec émerveillement ses assaillants se remettre à leur place.

Parfois, j'apprécie énormément le fait d'être une sorcière.

Elle prit ensuite le temps de regarder ce qui se trouvait autour d'elle, et remarqua que des centaines de livres tapissaient les murs.

Je me demande combien d'entre eux traitent de magie noire.

Elle s'arrêta pour y penser durant un instant, avant de porter son regard vers le bureau et d'y voir divers papiers, jetés en vrac. Elle se pencha vers eux et les parcourut du regard, mais décida très vite que rien ici n'était vraiment intéressant.

- La bague doit être posée quelque part ici. Dans une boîte, peut-être-

Hermione avait ouvert l'unique armoire de la pièce, et était tombée sur une pensine.

Mais aussi sur la coupe d'Helga Pouffsouffle, tranquillement posée sur une étagère.

- Je n'y crois pas... murmura t-elle, approchant sa main pour la saisir avant de se rappeler que Dumbledore avait perdu sa main en faisant la même erreur avec la bague, et sortit un mouchoir en tissu de sa poche, avec lequel elle tenta de se saisir de la hanse.

Le mouchoir se retrouva réduit en fumée l'instant suivant.

Et la lionne choisit ce moment précis pour paniquer. Habituellement, elle connaissait la marche à suivre avec les horcruxes: elle savait quels étaient leurs effets, les problèmes que leur vol pourrait entraîner et elle les résolvait un à un.

Mais elle se heurtait ici à un autre problème: elle faisait face à une protection de l'objet qui à son époque n'existait tout simplement pas.

Contourne le problème, Hermione... Aller !

Maugrey et elle s'étaient mis d'accord sur la durée de la diversion: une quinzaine de minutes, pas plus. La tâche était déjà assez compliquée comme ça.

- Regarde ça sous un autre angle...

A ce moment là, elle eut une idée qui lui aurait parue des lus absurdes autrefois mais qui se révélait plus utile que jamais à ce moment précis.

- Si je ne peux pas toucher la coupe...

Elle formula un sortilège de découpe qui illumina la pièce en rouge pendant un instant.

-... Je n'ai qu'à emmener ce qu'il y a autour !

La lionne jeta un coup d'œil à sa montre, jura, regarda frénétiquement dans tous les coins de l'armoire, avant de décider qu'elle ne trouverait manifestement pas la bague aujourd'hui et qu'elle ferait mieux de cacher son méfait avec la meilleure illusion possible.

Elle se remit dans la cheminée, remonta en haut, sur le toit, et redescendit sur le sol, puis s'éloigna sur un petit chemin qui la mena à une zone où elle transplanna immédiatement.

Tout cela pour retrouver le reste du groupe;légèrement amoché assis dans le champ autour du quartier général de l'ordre.

Assis autour de quelque chose.

Ou plutôt de quelqu'un.

Et Hermione se rendit brutalement compte, après avoir fixé le corps pendant de longues minutes, de ce qu'il venait de se produire.

Emmeline Vance était morte en faisait diversion pour elle.

C'est de ma faute.

*.  *.  *

"Every Guilty person in his own hangman"

- Seneca

"Chaque personne qui se sent coupable est son propre bourreau"

-Seneca

*. *. *

Je crois que l'on peut appeler ça un chapitre mouvementé 😭 Je n'en suis pas spécialement fière mais c'est un pivot de la fin de l'histoire donc pour le moment on fera avec :)

Et oui on arrive à la fin donc les chapitres vont vraiment devenir de plus en plus mouvementés, j'espère que vous avez de quoi vous accrochez convenablement !

Ca va en ce moment ?

La bise,

A.