✭20✭

Ce matin, quand je me suis réveillée, j'ai dû rester allongée dans mon lit à rien fiche, parce que je mon réveil était censé sonner une heure plus tard.

D'habitude, je suis du genre allègre et qui se fiche de tout. Mais là, je me demandais réellement ce qui était arrivé à Dev. Il n'était pas allé sur WhattsApp de toute la semaine, de ce que j'avais pu voir, et je commençais à être rongée par l'inquiétude.

Quand mon réveil avait finalement sonné, je m'était levée et m'était préparée comme une morte-vivante. Puis j'avais quitté la maison en marchant comme un zombie. J'étais allée vers chez lui, mais il n'était pas venu. J'avais alors repris tristement le chemin du lycée, suivi mes cours de la matinée en contemplant sa chaise vide, une poigne étrange me serrant l'estomac.

Je suis actuellement à la cantine, les yeux fixés sur mon assiette de... je ne sais même pas ce que c'est que ce truc.

- Tu peux manger, tu sais, Ash, personne ne te l'interdit, me fait Edward.

- J'ai pas faim, je rétorque.

- Il va pas mourir, ton Devounet, tu sais, ajoute Chris.

Je lui répond par une mimique.

- Il s'est juste pris un couteau dans le bide, ça va pas le tuer, dit nonchalamment Edward.

- Tu te fous de moi ? Ça t'amuse ? je rétorque.

- Oui et oui, répond Chris à la place d'Edward.

Celui-ci éclate de rire et se vautre un peu plus sur sa chaise.

- Les gars, je vous adore, j'ironise en me levant pour m'en aller de chez les fous.

- Nous aussi, Ash ! s'exclament-ils.

Oh là là, ce qu'ils me saoulent, parfois ! Ils se sont déjà pris des couteaux, eux ? Pourquoi font-ils comme s'il ne s'était rien passé ? Attends... ils ne seraient pas au courant de quelque chose, par hasard ?

Je me dépêche de vider mon plateau puis vais me promener. Aussitôt, je tombe sur Miss Mado.

- Eh ! je m'exclame.

Elle se retourne et jette un regard à sa chère amie Jennifer.

- Quoi ? me fait-elle d'un air soupçonneux.

- Comment va Dev ? je lui lance d'un ton accusateur.

- Aucune idée, répond-elle.

- Me fait pas croire que tu ne sais pas, je crache. Dev est mon ami je te signale.

- On a déjà parlé de ça, me répond-elle, l'air fatigué.

C'est complètement bidon, tout ça. J'ai tout à coup très envie de la prendre par le col et de la balancer sur le mur puis de la... hum... de la tabasser avec une batte de base-ball. Mais ce serait assez malsain, donc je me retiens. Surtout que je n'ai pas de batte de base-ball à portée de main.

- Mado, te fous pas non plus trop de ma gueule, je dit froidement.

- Ah, on devient vulgaire, maintenant, dit-elle en levant un sourcil.

- Tu es la dernière personne à l'avoir vu, je poursuis en l'ignorant.

- Non, y avait aussi ses parents, répond-elle. Tu crois quand même pas que je l'ai ramené chez moi pour le torturer, le violer, le découper en petits morceaux et le mettre dans mon frigo ?

- Tu vas répondre à ma première question par une vraie réponse, un jour ? j'insiste.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, en fait ? intervient Jeje.

- Il s'est passé, je commence, que robert nous a attaqué Dev et moi, vendredi dernier, avec un couteau. Et que son couteau s'est retrouvé dans le ventre de Dev. Et là, Miss Mado arrive et elle fout une claque à robert et elle ramène Dev je sais pas où en me plantant là.

- Tu parles, tu étais entièrement d'accord avec ça, tu m'as même remerciée, dit Miss Mado avec un sourire que je trouve affreusement gênant.

- Je ne m'attendais pas à ne pas recevoir de ses nouvelles du week-end ! je dit entre mes dents.

- Attends... robert, tu as dit ? demande Jennifer. Genre, robert knightley ?

- Oui. Tu le connais ? je m'étonne.

- Oui, me confirme Jennifer. Depuis des années... Je pense qu'il a de sérieux problèmes mentaux, il a pas dû avoir une enfance pas très joyeuse. Je crois que ça mère était complètement toxicomane, que son père les battait tous les deux, leur faisait des trucs chelous qu'il n'était pas censé faire, et il a dû finir en prison. Sa mère doit être encore à l'hôpital psychiatrique.

- Je m'en contrefiche, je répond. N'empêche, il vit où maintenant ?

- Famille d'accueil, répond Jennifer.

- Mais comment tu sais tout ça ? je demande encore.

- Je sais tout, réplique-t-elle.

Dis donc, jamais j'aurais cru que la vie de robert knightley m'intéresserait autant. N'empêche qu'il a quand même poignardé mon meilleur ami, alors il reste impardonnable.

- Bon, je vais y aller, dis-je alors que je vois Chris et Edward sortir de la cantine.

Je les rejoins aussitôt et les apostrophe :

- Dîtes, vous ne sauriez rien à propos de Dev, par hasard ?

- Non, s'étonne Chris comme si je venais de poser la question la plus saugrenue du siècle.

- Nan, bizarrement, on est pas allés l'espionner chez lui, plaisante Edward comme s'il venait de faire la blague la plus drôle du siècle.

Tu aurais pu te passer de tout ça, je songe avec férocité. Et toi, de rigoler, j'ajoute en pensée après que Chris a éclaté de rire. 

Je me retiens de leur mettre une gifle chacun, puis me dirige vers le cours d'anglais. Pendant celui-ci, je ne fais même pas attention à ce que je lis, de toute façon, Jane Eyre est devenu bien ennuyant depuis qu'elle s'est barrée de chez Rochester.

Les autres cours passent, puis je rentre chez moi toute seule, l'esprit oppressé par une seule question : Qu'est-il advenu de Dev ?

*****

Le lendemain, mardi, je me suis encore préparé en mode mort-vivant. On aurait limite pu me prendre pour le prochain casting de film d'apocalypse zombie.

En cours de bio, je croise les bras sur ma table pour essayer de dormir un peu. J'ai trèèès mal dormi, cette nuit.

Alors que mes paupières commence à se fermer peu à peu, quelqu'un frappe à la porte. Le prof dit « entrez ! » et Dev entre, le teint un peu maladif, mais sinon, il a l'air plutôt bien. Il présente un mot au prof pour son retard puis va s'asseoir.

Finalement, je ne dors pas du cours. Quand la sonnerie retentit, je balance mes affaires dans mon sac à la hâte, puis quitte le cours à la suite de Dev, qui m'attend à la sortie du bâtiment des sciences.

À ce moment-là, je ne peux pas m'en empêcher, je saute dans ses bras, et je le serre contre moi. Il doit s'écouler au moins une minute avant que je ne me rende compte de ce que je suis en train de faire. Alors je recule, gênée.

- Euh... alors... comment tu vas ? je demande, les joues en feu.

- Bien, répond-il, la peau aussi rouge que dois être la mienne.

- Raconte-moi tout, dis-je en me mettant en marche à ses côtés.

Il m'explique tout ce qu'il s'est passé depuis vendredi soir, mais je l'écoute à peine, tellement je suis heureuse de le revoir sain et sauf. Mais, de ce que j'ai compris, il a vite pu être soigné. La blessure n'était pas si grave que ça.

- Voilà, conclut-il. Des questions ?

Je secoue la tête, puis un souvenir me revient.

- Euh, si attends, je me reprends.

- Je t'écoute, dit-il en voyant que j'hésite.

- Quand tu étais allongé, tu m'as dit qu'il fallait que je sache quelque chose... puis tu m'as dit de laisser tomber. Qu'est-ce que tu allais me dire ?

- Je ne me souviens pas avoir dit ça, répond-il en ne mettant aucune foi dans son mensonge.

Je n'ai pas envie d'insister, même si tout ça me taraude encore.

- En tout cas, Ashton, ce que je peux te dire, c'est que...

Tout à coup, j'ai peur qu'il s'arrête au milieu de sa phrase, comme vendredi.

- ... tu m'as beaucoup manqué.

*****

Hello ! Eh oui, me voilà de retour après... beaucoup de journées d'absence (oui, je devais bel et bien publier depuis le 25 février !) ! Alors, le chap vous a plu ? J'espère en tout cas ! Il n'en restera plus que 5 avant la fin ! J'avoue avoir hâte que ce soit terminé ! Sur ce, à plus tard ! 😉

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