47 • WRIST
christoffer schistad
ONSDAG
20:00
- Je suis tellement contente de te revoir mon fils, chuchote ma mère en me serrant dans ses bras.
- Tu m'as manqué, avoué-je en la serrant plus fort encore.
Apres une longue étreinte intense, elle de décale un peu et prend mon visage entre des deux mains. Ses yeux pétillent quand elle m'observe, alors que je ne cesse de sourire depuis son arrivée.
- Qu'est-ce que tu es beau, déclare t-elle une certaine émotion dans la voix. La fille qui tombera sous ton charme aura beaucoup de chance !
Je rougis sans le vouloir en portant sa valise jusqu'au salon. Ma mère me suit en gloussant.
- A moins que ça ne soit déjà le cas ? rit-elle dans mon dos.
Je me retourne et ouvre de grands yeux.
- Comment as-tu pu deviner ?!
- Je te connais par coeur, je te rappelle que je suis quand même ta mère jeune homme ! plaisante t-elle. Tu as rougi comme un petit garçon prit en pleine bêtise.
Son sourie bienveillant illumine la triste pièce et me fait chaud au coeur. J'aime tellement son sourire, si radieux en n'importe quelle circonstance... Ma mère est tellement incroyable.
- C'était si cramé que ça ? grimacé-je en me dirigeant vers la cuisine.
- Oui, peut-être pas pour d'autres mais avec moi oui, rit-elle.
- Tu veux un thé ou quelque chose d'autre ? Tu as faim ?
- Un verre d'eau sera suffisant, merci.
Je pars lui chercher sa requête si simple et nous nous asseyons dans le canapé, l'un à côté de l'autre.
- Alors, j'attends des détails chéri.
- Allons bon, que veux-tu savoir au juste ? demandé-je, amusé que le côté investigateur de ma mère ressorte.
- Et bien tout ! Comment s'appelle l'heureuse élue ?
- Davia. Davia Sters.
- Hum, beau prénom. Comment est-elle ?
- J'en sais rien, tu sais, pour moi elle est... elle est...
Je ne trouve pas de mots. Je revois le visage fin de Davia rougi par l'effort, alors que ses lèvres sont entrouvertes et que tout son corps est un brasier brûlant, s'accordant parfaitement au mien qui ne demande qu'à épouser le sien. Tout était si parfait, ses légers soupirs et son souffle qui s'abattait tendrement sur ma peau, nos baisers, nos sourires, nos peurs et nos doutes... Tout était si beau.
- Elle est elle. Tout simplement. Une brune aux yeux bleus qui pour moi, est parfaite.
Ma mère ne répond rien, m'encourageant sans doute à en raconter d'avantage.
- Tout me plaît chez elle, tu sais, c'est cliché mais bon, c'est ça. Elle est gentille, elle s'inquiète toujours pour les autres avant elle-même. Certes, elle a des défauts, comme tout le monde... Par exemple, elle s'emporte vite et ne parle pas beaucoup de ses sentiments, mais c'est ce que j'aime chez elle. Elle me fait rire, c'est une petite bagarreuse tu sais ? ris-je. Dès qu'on lui cherche des problèmes elle ne se laisse pas faire et riposte, surtout avec les filles idiotes. Elle a des failles aussi, enfin, tu vois l'genre. Ses parents sont divorcés et sa mère travaille tout le temps. Je ne sais pas ce qu'elle fait mais elle n'est jamais chez elle, toujours en voyage d'après ce que j'ai compris. Son père est parti et ça l'affecte beaucoup. Récemment, j'ai appris qu'elle avait une soeur, mais nous n'en n'avons pas parler parce que c'est un sujet sensible. Et il y a deux semaines, son grand-père est mort et elle est devenue bizarre, je me suis beaucoup inquiété tu sais. Il comptait énormément pour elle. Elle m'a demandé de l'accompagner à l'enterrement, ça m'a touché qu'elle pense à moi. Je crois que... que je l'aime vraiment maman.
Ma mère pose une main réconfortante sur mon épaule, et son sourire réchauffe mon coeur.
- Sa vie a l'air difficile, mais je suis sûre que tu l'as embellis quand tu es rentré dedans. Je suis fière de toi Christoffer, vraiment. J'ai l'impression que tu as mûri. C'est la première fois que tu me parles d'une fille de la sorte, elle doit vraiment compter à tes yeux...
- Oui, elle compte. Beaucoup, souris-je.
- Alors tâche de prendre soin d'elle mon chéri. Je t'aime.
Je la prends dans mes bras et nous passons la soirée à rire autour d'un repas cuisine spécialement pour l'occasion.
ONSDAG
23:15
Ma mère s'est endormie dans la chambre d'amis, alors que je suis dans la mienne, pensif. Je n'arrive pas vraiment à trouver le sommeil, pourtant je ne suis pas spécialement tourmenté, la venue de ma mère m'a fait un bien fou. J'avais presque oublié à quel point sa présence est réconfortante. Je souris encore comme un gamin, allongé sur mon lit, quand mon téléphone sonne. Le nom de Solveig s'affiche et je fronce les sourcils.
- Allo ?
Un brouhaha incroyable résonne dans mes oreilles et je ne suis même pas sûr que Solveig m'ai entendu.
- Sol ?
- Hum, Chris ?
- Ouais ? Un problème ?
- C'est Davia.
Mon coeur démarre le quatre cent mètres des jeux olympiques et je me redresse d'un coup sur mon lit.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- C'est compliqué... Elle ne va pas bien, enfin, pas physiquement ne t'en fais pas... Mais sa soeur est revenue apparemment, et elle pleure depuis dix minutes, avec Eva on sait plus quoi faire, elle refuse de bouger.
- Vous êtes où ? demandé-je en me levant.
J'enfile le premier jean qui me tombe sous la main en attendant la réponse.
- En centre-ville, dans une rue piétonne. Écoute, moi je suis au courant de tout ce qu'il s'est passé avec Diana, mais je ne sais pas si toi tu l'es. Dans tous les cas, il faut que tu viennes pour calmer Davia, parce que je ne l'ai jamais vu comme ça et...
- Solveig ?!
- Davia ?! Arrête ça tout de suite calme-toi putain ! crie la blonde de l'autre bout du fil.
- Putain j'arrive, j'arrive, envoie-moi ta position par sms.
- Ouais euh... Okay. A plus.
Elle semble dépassée par les événements, ce qui ne fait qu'accentuer ma peur. J'enfile précipitamment un tee-shirt et ma veste en cuir et sors de ma chambre, l'esprit chamboulé. J'imagine mille scénarios, alors que je me précipite vers la porte d'entrée.
- Chris ?
Je me retourne pour voir ma mère en robe de chambre, le visage fatigué.
- Je suis désolé si je t'ai réveillé maman.
- Tu vas où chéri ? demande t-elle d'une petite voix.
- Davia a besoin d'aide.
Son regard change et une sorte de fierté prend place.
- Alors fonce, sourit-elle.
Je lui souris à mon tour et la serre rapidement dans mes bras avant de claquer la porte d'entrée. Je dévale les escaliers de mon immeuble et fonce vers ma BMW qui attend devant la résidence. Je reçois à ce moment-là la position de Solveig et démarre le plus vite possible en direction du centre ville d'Oslo.
Davia, reste calme, j'arrive bientôt, j'arrive bientôt...
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