35 • BACK TO SLEEP

davia sters


LØRDAG
22:35

- J'ai choisi le pire moment pour tomber amoureux de toi on dirait, souffle Chris avant de se jeter sur mes lèvres.

La première sensation qui me submerge complètement est une chaleur enivrante et protectrice, qui m'avait beaucoup manqué ces derniers jours. Sans réfléchir, je ferme les yeux et réponds avec passion à son baiser fiévreux, glissant automatiquement mes mains dans ses mèches rebelles. Chris fait mouvoir ses croissants de chair contre mes lèvres glacées et rapproche inconsciemment son corps du mien, jusqu'à ce que nos deux bassins se touchent et que ma poitrine soit contre son torse musclé. Je suis tout simplement incapable de réfléchir correctement à ce que vient de chuchoter le brun, je ne pense qu'à une chose: l'embrasser et le tenir contre moi le plus longtemps possible. Ses mains froides viennent attraper ma taille et ce simple contact me sort un gémissement que je crois inaudible, pourtant, je peux entendre Chris ricaner une demie-seconde après.

En temps normal, j'aurai levé les yeux au ciel avant de lui administrer une petite frappe à l'épaule pour s'être foutu de ma gueule, mais ce soir, mon cerveau refuse de donner de bons ordres. Au contraire, mes mains se placent sur les joues de Chris alors que nos langues dansent ensemble, ne voulant visiblement plus se lâcher. C'est à bout de souffle que nous nous séparons, mais le contact ne se perd pas longtemps avant que les lèvres de Chris descendent jusqu'à mon cou pour y laisser une ligne imaginaire de baisers brûlants qui me font frissonner. Je suis dans un état second, et je sais pertinemment que ce n'est pas à cause de l'alcool, puisque je n'ai bu qu'un ridicule verre. C'est Christoffer Schistad qui me procure cette sensation de perdre pied.

Ses mains se baladent lentement sur ma taille et mes hanches, les miennes continuent d'agripper ses cheveux alors que je me mords la lèvre inférieure pour ne pas sortir une série de gémissements plus que gênants. L'ambiance qui règne dans ce couloir sombre ne calme surtout pas la situation ambiguë, mais ce n'est pas pour me déplaire. Quand une chanson de Chris Brown vibre dans les enceintes, mon corps entier répond aux paroles lourdes de sens et c'est presque dans un geste brusque que je me jette une nouvelle fois sur les lèvres rosées du terminale.

Chris semble dans le même état que moi, complètement hors circuit. Quand nous nous séparons au bout d'une dizaine de secondes, je peux apercevoir ses yeux qui pétillent, animés d'une lueur brillante, ce qui me donne encore plus envie de lui sauter dessus. Putain, il faut à tout prix que je me calme. Je baisse le visage, les joues en feu, et ferme les yeux quelques secondes pour tenter de reprendre mes esprits.

- Je... je crois qu'on doit parler, soufflé-je à l'oreille du brun.

Un petit sourire triste se dessine sur ses lèvres fines. Son visage replonge dans mon cou et je frissonne quand son souffle s'abat sur ma peau.

- On ne peut pas... chuchote t-il avec une pointe de tristesse et de remords dans la voix. Si Ava nous surprend, tu es finie et... je ne veux pas ça.

- Mais qu'est-ce qu'elle t'a raconté ? demandé-je en reprenant un ton à peut-près normal.

Chris se mord la lèvre, son regard brûlant accroché au mien.

- Tu ne te souviens pas d'une chose que... qu'il s'est passé l'année dernière ?

Je fronce les sourcils. À part l'histoire avec Alexander, rien ne me vient à l'esprit et puis... C'est tout bonnement impossible qu'Ava soit en possession de... de ça.

- Il s'est passé beaucoup de choses l'année dernière, mais rien qui ne soit pas bien caché aux yeux des étrangers. C'est impossible qu'Ava ai obtenu quoique ce soit sur moi, Chris, elle te manipule, c'est du flanc.

Chris me prend par les épaules et son regard devient tout à coup très sérieux.

- J'ai tout vu Davia. Je suis désolé. J'ignore comment elle a eu cette putain de cassette mais elle l'a, et si je fais un pas de travers, ce que je suis en train de faire dans son dos, elle diffusera cette vidéo devant tout le lycée à la prochaine soirée. Il faut que tu te protèges, ce qu'il s'est passé est affreux et je suis terriblement désolé pour toi mais c'est tombé entre les mains du diable.

- Si tu l'as vu, dis-moi de quoi il s'agit Chris.

Il se mord une nouvelle fois la lèvre.

- Je... je ne peux pas, j'ai trop peur que...

- Tu as peur de quoi ?

- Que ça te fasse du mal une nouvelle fois, souffle t-il. Il vaut mieux qu'on arrête de se parler, il faut que je fasse tout pour te protéger.

- On n'y arrivera jamais, c'est impossible Chris. Pas après ce que tu m'as dit. Tu... tu m'aimes ?

Mon coeur bat comme jamais il n'a battu jusque là. Je crois que si Chris ne sort pas un mot, n'importe quoi, dans les dix prochaines secondes qui suivent, je vais faire un malaise. Ça ne m'est jamais arrivé ce genre de situations, tout simplement parce que... Parce que je n'ai jamais été amoureuse de qui que ce soit, et que je n'ai jamais eu à dire "Je t'aime" à quelqu'un.

- J'aimerais pouvoir te détester ou simplement t'ignorer mais... j'en suis incapable.

Je crois bien que mon souffle s'est coupé. Je sais qu'il va prononcer les mots qu'il m'a écrit par message, et je sais aussi que ma réaction ne sera pas du tout la même, tout simplement car cette fois-ci, c'est réel, j'en prends conscience.

- Je crois que c'est pas très clair dans ma tête et ça me fait vraiment chier de dire ça mais... Putain c'est dur à dire, t'es la première qui me fait me sentir comme ça, rit-il nerveusement.

Je suis incapable de rire ou de sortir quoique ce soit qui pourrait détendre l'atmosphère tendue. Je suis aussi droite qu'un i et j'ai l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine. Il est en train de m'avouer ses sentiments putain.

- Ouais, je crois que j'suis amoureux de toi Davia.

Sa voix rauque résonne dans mes oreilles puis dans mon esprit comme un doux rêve directement relié à mon pire cauchemar. Quelqu'un est amoureux de moi. Quelqu'un, à part Solveig, m'aime. Cela veut dire que Chris est susceptible de m'abandonner quand je serai vraiment attachée à lui, comme l'ont fait papa et grand-père.

- Je crois que je t'aime aussi...

J'ai vraiment sorti ça ?!

- Et je me fous d'Ava, qu'elle balance son dossier, j'ai pas peur d'elle.

- Ta vie va être ruinée et je refuse de laisser faire ça. Attendons la fin d'année scolaire, dans deux mois, et tout sera terminé, on pourra faire ce que l'on veut.

Il pose ses lèvres sur les miennes et je ressens une multitude de sentiments aussi agréables que néfastes. La joie d'embrasser Chris, l'excitation des déclarations, mais également l'angoisse et la peur de trop m'attacher et qu'il m'abandonne comme ça m'est déjà arrivé si souvent dans le passé.

- Chris, s'il te plait, ne m'abandonne pas, soufflé-je.

- Pourquoi je ferai une chose pareille ? Je ferai juste attention par rapport à Ava, mais ce n'est pas un abandon babe, loin de là.

- Non, je ne parle pas de ça... Je... (Je cherche péniblement mes mots car je déteste parler de mes sentiments) Je ne veux pas t'aimer pour qu'au final, tu partes au bout d'un mois ou deux, je... j'ai aimé trois hommes de trois amours totalement différents les uns des autres, et tous les trois sont partis au moment où j'avais le plus besoin d'eux.

- Je ne serai pas le quatrième. Je te le promets.

Ses mains caressent mes joues et mes cheveux comme s'il cherchait à me rassurer.

- Je... c'est ma plus grande peur, tu comprends n'est-ce pas ?

Je me trouve ridicule de lui dire ça comme si j'étais une pauvre gamine de huit ans, mais c'est la vérité. Je n'ai pas peur de beaucoup de choses mais ça, la peur d'être abandonnée, comme je le suis depuis déjà quelques temps avec ma famille, c'est phobique.

Chris me rapproche de lui alors que je me suis mise à trembler sans m'en apercevoir, et me serre calmement dans ses bras.

- Bien sûr que je comprends. Je ferai tout pour que cette peur disparaisse babe. Même si ça va être compliqué, maintenant je suis là Davia. Je suis là.

« Il ne sera pas le quatrième. Tout va bien. La liste s'arrêtera simplement à papa, grand-père et Alex. Tout va bien. Il ne sera pas le quatrième Davia, Chris ne t'abandonnera pas. »

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