14 • COME AS YOU ARE
davia sters
MANDAG
09:40
- T'as fait quoi ?! cris-je, surprise et énervée.
- T'as couché avec Will ? répète Chris visiblement aussi choqué que moi.
Solveig baisse la tête.
- Mais bordel de merde Sol ! m'écris-je. Attends, on venait d'avoir une conversation sur Noora, Vilde et lui et toi tu te le tapes juste après ?!
Ma meilleure amie ne répond pas et ça me fout en rogne.
- Mais parle merde !
J'ai un mal fou à me contrôler quand je suis énervée et je pense que c'est plus que visible.
- Oui ! Oui bordel on a couché ensemble. Mais j'étais défoncée, et lui était caisse. On s'est retrouvés dans sa chambre et... et bien on a pas pu se contrôler, c'est tout !
- T'en a parlé à Noora ?
- Pourquoi je lui en aurais parler ? Elle va me détester, et Vilde aussi. Parce qu'elle ne savent pas que ce n'est pas le première fois que je couche avec lui, d'ailleurs elles ne savent carrément pas que j'ai déjà couché avec William !
Je n'en reviens pas. Au delà du fait que Solveig ai continué son manège avec William dans le dos de Noora et Vilde, ce qui me préoccupe est le fait que ce connard ait pu prendre des photos de ma meilleure amie et surtout, les afficher partout au bahut.
- Attendez, Will est peut-être un fuckboy mais jamais il ne prendrait de photos des filles avec lesquelles il s'envoie en l'air, intervient Chris les sourcils froncés.
- S'il était ivre, on ne sait pas ce qu'il est capable de faire, grogné-je en m'appuyant contre un casier.
- Le nombre de fois où l'on était bourrés tous les deux et où je savais qu'il était dans la pièce d'à côté avec une fille, c'est mon meilleur ami, crois-moi que je sais absolument tout ce qui se passe quand Will est bourré. Et il ne serait jamais capable de faire ça.
Je regarde attentivement Chris. Une mèche de ses cheveux lui tombe sur son visage et ses yeux sombres me transpercent le corps. Même s'il s'agit d'un moment critique, je me surprends à repenser à vendredi soir et à me dire qu'il est horriblement sexy aujourd'hui, dans ce putain de couloir. Putain mais je dis de la merde bordel !
Je reprends mes esprits et fixant Solveig qui a cessé de pleurer.
- Il y avait quelqu'un d'autre avec vous ? demande Chris.
- Mais bordel t'es dégoûtant ! m'écris-je en me tournant une nouvelle fois vers lui. Tu veux pas qu'elle l'ai fait avec quarante personnes en même temps aussi tant qu'on y est ?!
- Hei ça va calme-toi, j'en sais rien moi okay ? s'énerve Chris. Ce sont des choses qui se font, c'est tout ! Et puis si on ne pose pas des questions on y arrivera jamais putain ! Tu veux connaître celui qui a fait ça ou pas ?
Je déglutis difficilement.
- Bien sûr que oui, soufflé-je.
- Alors laisse-moi poser des questions, décide le terminale en reportant ensuite son attention sur la blonde. Alors ?
- Je... J'en sais rien, je ne m'en souviens pas.
- Bon, j'irai parler à William après ce cours. A plus.
Aucune de nous deux ne répond et bien évidemment, nous séchons nos cours respectifs.
MANDAG
10:30
La pose sonne, les lycéens sortent des salles tandis que nous sommes assises derrière le bahut, cigarettes entre les lèvres. Nous n'avons pas parlé beaucoup pendant une heure, il n'y avait pas vraiment de choses à dire. Le silence était gênant, et c'est bien la première fois que ça l'était avec Solveig. C'était gênant parce qu'elle ne couvrait pas le silence en me racontant tout un tas de trucs auxquels je ne porte que peu d'attention, comme les derniers potins de stars ou ses mésaventures avec son petit frère. Finalement, ces petites choses manquent vite quand une merde nous tombe dessus, des trucs assez banals mais qui font notre routine, et c'est une fois que l'on perd que l'on s'en rend enfin compte qu'ils sont importants. Les blablatages de Solveig étaient importants.
- Ça va ? demandé-je histoire d'engager un semblant de conversation.
- Tout le lycée me prend pour une pute. Ça va très bien et toi ? Il se passe quoi avec Chris ?
En l'espace d'une seconde, j'ai l'impression que rien ne s'est passé et je vois les sourcils de Solveig danser, avec son air de détective plein de sous-entendus. J'esquisse un sourire bien malgré moi.
- Il ne se passe rien du tout.
- Mais oui, bien sûr, ricane la blonde en écrasant sa cigarette par terre. J'ai bien vu vos petits regards ce matin.
- Sérieux ?
- Et oui, rien ne m'échappe, même quand la troisième guerre mondiale s'abat sur moi.
Je rigole, ça détend un peu l'atmosphère, mais pas assez pour que la conversation perdure, alors nous replongeons dans ce silence lassant quelques minutes après. Je sors une autre clope.
MANDAG
17:55
Moi: tu voulais me parler ?
Chris: yep. pourquoi t'as agi comme ça avec moi ce matin ?
Moi: c'est juste que je ne comprends pas ton soudain intérêt pour Solveig et nos problèmes.
Chris: ce n'est pas seulement le problème de Solveig, si William est impliqué j'suis aussi mêlé que toi tu l'es, ce sont nos meilleurs amis. c'est suffisant ?
Moi: non. Je ne veux pas qu'elle ai de problèmes Chris, et je sais qu'avec toi il y en a toujours.
Chris: pardon ? tu parles de quelque chose en particulier ?
Moi: oh je t'en prie. tout depuis le début est de ta faute.
Chris: j'en reviens pas. t'as peur que les gens sachent ce qu'il s'est passé vendredi ?
Moi: ouais, un peu. surtout Ava.
Chris: arrête de toujours parler d'elle, vous me cassez tous les couilles avec Ava ! tu vas comprendre quand que je m'en fous éperdument de cette fille ?!
Moi: génial. c'est ta copine quand même.
Chris: c'était. on a rompu vendredi.
Moi: ?
Moi: genre... avant ou après ce que l'on a fait ?
Chris: ...
Chris: avant.
Moi: oh, okay.
Chris: c'est bon, on peut arrêter d'en parler ?
Moi: reste en dehors de tout ça. parle à William si tu veux mais tu dois comprendre que je n'ai aucune confiance en toi, et donc tout ce que tu nous diras je ne le croirai qu'à moitié.
Chris: mais qu'est-ce qui t'arrives, t'as tes règles ou quoi ?! pourquoi t'es aussi agressive ? écoute, parlons franchement deux minutes, je ne te comprends pas. vendredi soir j'ai passé une superbe soirée avec toi, je te le dis honnêtement, c'était sans prise de tête et on a parlé musique, et ça s'est arrêté là. je ne comprends pas comme soudain tu es si agressive envers moi, qu'est-ce que je t'ai fait en l'espace d'un week-end pour que tu me déteste autant ?
Moi: je...
Chris: tu...?
Moi: j'en sais absolument rien, j'ai juste pas envie de rester avec toi, et voir que tu te "mêles" des problèmes de Solveig m'oblige, puisqu'elle est ma meilleure amie comme tu l'as si bien dit, à rester avec toi et à débattre avec toi, comme ce matin. j'en ai juste pas envie.
Chris: ah ouais, okay je vois le genre.
Moi: quoi ?
Chris: t'as juste la trouille que t'ai pu aimer ce qui s'est passé vendredi, quand on a arrêté de parler d'Arctic Monkeys. avoue que tu te chies dessus poupée, et que tu fais tout pour me prendre la tête et tenter de mettre des distances avec moi juste parce que t'as aimé quand je t'ai embrassé et serré contre moi. avoue.
Moi: non c'est faux ! comment j'aurais pu aimer ça, j'étais bourrée !
Chris: j'te rappelle quand même que t'as absolument rien fait pour me repousser.
Moi: j'étais ivre Chris, merde !
Chris: ah ouais ?
Deux secondes après, mon portable sonne pour m'annoncer un appel vidéo de Chris. Merde, merde, merde putain ! Je réponds tout de même, juste pour lui faire comprendre que j'en ai rien à foutre de ce qu'il s'est passé vendredi soir. Sa tête apparaît à l'écran, il a l'air d'être chez lui, allongé sur son lit. Il fixe l'écran et je suis plus que mal à l'aise, car c'est comme s'il me fixait moi. Je regarde ailleurs.
- Regarde la marque que t'as dans le cou Davia.
Sa voix me paralyse complètement et je tourne la tête vers mon miroir pour voir la belle trace colorée que Chris m'a faite à la soirée. Je déglutis difficilement.
- Alors maintenant, regarde-moi à travers ce foutu écran et dis-moi clairement que tu n'as absolument rien ressenti quand j'étais sur toi dans le noir, à te faire ce putain de suçon.
Je n'ose même pas regarder l'écran. Putain mais qu'est-ce qui m'arrive ?!
- Dis-le moi Davia. Dis-le moi et je te laisse tranquille, je ne te calculerai plus au bahut et je ne te parlerai plus par messages.
Putain, je panique. Est-ce que j'ai vraiment envie que tout s'arrête entre nous ? Je me décide à regarder l'écran. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi sérieux. Ses yeux bruns semblent vouloir tout faire pour me mettre mal à l'aise, mais je continue de le regarder.
- T'as gagné Schistad.
Un sourire victorieux se dessine au coin de ses lèvres et je ne lui laisse pas le temps de répondre que je raccroche et pars me faire à manger, la tête chamboulée.
Putain de Christoffer Schistad.
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