12 • CRUEL

christoffer schistad


LØRDAG
00:10

Je fixe Davia comme jamais je n'ai fixé une fille dans ma vie. Ses grands yeux bleus sont braqués vers le plafond, et ses cheveux bruns sont éparpillés autour de son visage fin. Elle ne semble même plus se préoccuper de moi, elle a l'air perdu dans son monde, j'en profite pour l'observer d'avantage. Ses lèvres sont fines et le peu de lumières qui s'infiltre par les persiennes de la chambre laisse deviner les contours de son nez droit et fin, ouais, j'suis un peu en admiration devant elle mais ça, je ne l'avouerai jamais.

Je ne saurais dire combien de temps s'écoule sans un bruit de notre part, nous écoutons seulement le reste de I Wanna Be Yours attentivement. Putain, cette chanson me fout une de ces gaules... Surtout quand je regarde Davia. Non, en fait, c'est même plus de la gaule, c'est clairement une envie irrésistible de l'embrasser comme jamais je n'ai embrassé Ava avant.

Sans réfléchir aux désastreuses conséquences, je bascule sur elle et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Elle sursaute, visiblement surprise, et nous restons tous les deux quelques secondes sans bouger nos lèvres. Jusqu'à ce que les mains de Davia ne se placent autour de ma nuque et qu'elle n'approfondisse d'elle-même le baiser, pour mon plus grand bonheur. Je souris comme un gamin contre ses lèvres chaudes et accentue le baiser en faisant valser nos deux langues entre elles. Ses doigts fins se promènent innocemment dans mes cheveux tandis que mes mains se placent presque automatiquement sur sa taille et que je l'approche un peu plus de moi. Ses dernières paroles tournent en boucle dans mon esprit alors que les rôles s'inversent et qu'elle s'assoit habilement sur mon bassin.

« Je fais du mal aux gens, alors ils ne peuvent pas m'en faire en retour. »

Cette simple phrase m'intrigue, comme un peu toute la vie de Davia en général, mais je décide de ne plus y penser pour me concentrer sur l'âme et le corps brûlant qui se tiennent près de moi en ce moment-même. Mes mains glissent sous son tee-shirt pour caresser son ventre plat et ses hanches, alors que quelques gémissement se font déjà entendre de sa part.

Je souris une nouvelle fois et renverse une fois de plus les rôles, la regardant droit dans les yeux. Un petit sourire joueur s'est installé aux coins de ses lèvres et je meurs d'envie de jouer avec elle, justement. Je pose mes lèvres dans le creux de son cou et y dépose une multitude de baisers brûlants, puis, limite contre mon gré, j'y laisse une marque violette, signe de mon passage fiévreux.

La température monte d'un cran et je sais que bientôt, je ne vais plus pouvoir m'arrêter, la bosse dans mon jean devient déjà gênante. Davia ne semble pas s'en rendre compte, et entreprend même d'enlever mon tee-shirt. Je la laisse faire, la trouvant adorable quand elle fronce les sourcils, puis finis par enlever complètement mon haut. Ses mains froides entrent immédiatement en contact avec mon torse chaud et un frisson parcourt mon corps, ce qui me fait sourire.

Nos lèvres se rencontrent une nouvelle fois pour un baiser encore plus passionné que le précédent et c'est au moment où la chanson au salon change pour une de Zayn qu'un éclair de lucidité me traverse l'esprit.

« Chris, arrête. C'est Davia. Davia Sters, celle qui te déteste. T'es censé être en couple et elle est ivre, arrête. Tu vas lui faire du mal. »

J'ai un mouvement de recul et sépare nos lèvres en fronçant les sourcils. Les yeux de Davia sont vitreux, maintenant que je les regarde mieux. Non, non je ne peux pas faire ça. Elle ne va jamais me le pardonner. Je dépose un ultime baiser au coin de ses lèvres et lui chuchote à l'oreille:

- Dav, tu es ivre. Arrêtons-là, sinon demain matin tu vas sûrement me détester pour le restant de tes jours.

Contre toute-attente, elle se contente de me sourire et m'embrasse furtivement la joue, avant de remette correctement son tee-shirt et de se recoiffer quelque peu. Je remets mon haut en ne quittant pas la brune des yeux et elle se retourne vers moi, un petit sourire aux lèvres. Un sourire sincère.

- Je vais rentrer, il est déjà assez tard.

Je lui souris sincèrement en retour et lui propose de la raccompagner mais elle refuse, prétextant le fait qu'elle n'habite pas loin et qu'elle veut marcher un peu pour prendre l'air. J'hoche simplement la tête et elle quitte la chambre, me laissant assit sur le grand lit soudain étrangement froid.

Mon Dieu, I Wanna Be Yours me fait faire des choses insensées et incontrôlées. Je respire un bon coup quand mon téléphone vibre sous un nouveau message.

Ava: je sais qu'il se passe un truc avec cette pouffe, pas la peine de me le cacher, et tu sais aussi que je te trompe, pourquoi restons-nous ensemble Chris ?

Je soupire, me remémorant la conversation que je tenais avec "ma petite-amie" quand Davia était rentrée dans cette chambre.

Moi: pour l'image ? nous sommes les seuls à savoir que nous trompons l'autre mutuellement, les autres n'ont pas besoin de le savoir. c'est pas si important si nous continuons de sortir ensemble aux yeux des autres.

Ava: ah ouais, tu crois vraiment qu'il n'y a que nous au courant ? je t'en prie Chris, autant moi je suis discrète mais alors toi, tu me fais passer pour la meuf éperdument amoureuse et terriblement conne qui ignore tout ce que tu fais alors qu'absolument tout le monde sait que tu baises à droite à gauche. je refuse d'avoir cette image là. alors je préfère te le dire clairement: c'est fini.

Chris: pardon ?

Chris: attends tu me quittes là ?

Ava: c'est pas assez clair ? je te plaque Chris, notre relation est juste basée sur des mensonges et on dirait que l'on est des gamins tous les deux. on arrête là.

Chris: non ! non t'as pas le droit de faire ça bordel Ava ! c'est pas à toi de décider toute seule, on est ensemble depuis la troisième mais qu'est-ce que tu vas tout foutre en l'air putain ?!

Elle ne me répond plus et je pète un câble. Personne ne m'abandonne, personne. Fou de rage, je traverse le salon en furie sous le regard interrogateur de William et me barre de l'appart de mon meilleur ami. Je suis hystérique. Je ne supporte pas qu'on prenne des décisions pour moi, et encore moi quand il s'agit de me laisser seul.

Je ne veux pas être seul. Ava n'a pas le droit de me quitter, j'ai besoin d'être entouré, même si c'est faux. Je refuse d'être seul. Personne ne m'abandonne, personne.

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