Sur la falaise on ne voyait que le soleil qui se levait. Ce soleil qui chatouillait de ses rayons les joues rosies des bambins. Les fins filet de lumière qui filtrait au travers des stores de Jeongin ne réveillèrent personne tous simplement car nul ne se trouvait dans cette chambre. Le lit dont les draps étaient défaits n'était plus chaud depuis bien longtemps, déserté bien avant que le soleil ne se lève.

Jeongin avait quitté sa petite maison le plus tôt possible afin de pouvoir admirer l'ascension matinale du soleil. L'endroit où il vivait étant proche d'une falaise qui était l'un des points les plus élevés de son hameau, il pouvait aisément s'y rendre régulièrement dans ce but.

Les pieds nu du brun trottinait dans l'herbe verte déjà chauffée par la lumière qui provenait du ciel. En cette matinée d'été, son attention n'était nullement portée sur l'astre brillant qui se levait. Elle était portée sur un beau blond qui lui souriait de toutes ses dents. Ses jolies joues piquetées de taches de rousseur ressortaient au soleil. Il en était la personnification même, cela ne faisait aucun doute. Que ce soit dans ses cheveux tissé d'or ou ses yeux pétillants comme si l'astre lui même s'y était niché, l'évidence ne se faisait que plus clair encore.

Jeongin ne pu s'empêcher de sourire à son tour alors que ses joues chauffaient doucement, il se cacha derrière son polaroid et prit une photo du garçon qui représentait à lui seul un astre éclairant le monde de sa pureté. Une fois la photo prise et sortit, elle fut ranger précautionneusement dans son sac à bandoulière remplit de cliché du blond devant lui. Jeongin connaissait Félix depuis qu'il était tout petit, dès lors qu'il l'avait vu, il avait su que ce garçon serait spécial pour lui. Aujourd'hui il représentait son monde, il aurait pu dédier sa vie à le photographier, pourtant il était toujours autant timide à ses côtés. Et s'il devinait les sentiments qu'il nourrissait pour lui depuis bien longtemps ? Impensable.

C'est pourquoi seuls ses yeux souriant ressortaient de derrière le vieil appareil photo, Felix s'approcha alors du brun et se planta devant lui pour baisser le polaroid et pouvoir observer le jolie visage de son cadet. Le blondinet déposa un tendre baiser sur la joue de son vis-à-vis qui rougit doucement, provoquant le gloussement de son aîné, manifestement amusé. Même son rire était adorable.

Ensemble ils allèrent s'asseoir au bord de la falaise léchée par les vagues de l'étendue salée, l'herbe légèrement humide sous eux. L'eau ondulait lentement, brillant légèrement sous le soleil tandis que leur jambes pendaient mollement dans le vide. Le blondinet battait d'ailleurs gaiement des jambes, heureux d'être à ses côtés. Puis, une nouvelle photo fut prise et pour une fois il ne s'agissait pas de Felix sur le cliché. Celui-ci fit d'ailleurs la moue comme vexé. A chaque fois que Jeongin prenait en photo autre chose que lui, surtout Hyunjin, il se sentait horriblement jaloux. Ce sentiment le taraudait la nuit sans qu'il ne puisse en venir à bout.

― Hé ! Innie ! interpella-t-il alors.

Le dit "innie" tourna la tête vers son ami et afficha une moue interrogatrice qui fit fondre Felix, celui-ci afficha d'ailleurs un grand sourire. Le blondinet prit le visage du brun en coupe et l'embrassa doucement. Jeongin prit une mine surprise, laissant échapper une légère exclamation. S'il s'attendait à ça, il ne chercha pas à réfléchir d'avantage, il n'en avait pas vraiment besoin. C'est pourquoi il prit lentement part à l'échange, hésitant.

Le baiser se fit un peu plus appuyé avant qu'ils ne s'écartent. Le brun complètement perdu avec les joues rouges vifs et Felix avec un grand sourire satisfait, maintenant il ne se sentait plus le moins du monde jaloux. Finalement, le plus jeune sourit tendrement et revint s'emparer des lèvres de son aîné avec une douceur infinie.

Ils passèrent un long moment sur la falaise, bercé par le bruit des vagues, s'embrassant innocemment et se soufflant des mots doux. Si faire un point sur leur relation leur était venu à l'esprit, ils ne l'avaient nullement fait. Les deux garçons avaient tous leur temps. Pour l'heure, le monde semblait se résumer aux lèvres de l'autre et à cette falaise, seule témoin de leur amour.

Sous un soleil ardent ils s'aimaient plus fort que tous.

Sous un soleil ardent ils s'embrassaient.

Ce n'était qu'un photographe et son soleil.