• SEVENTEENTH •

La sonnerie retentit à nouveau annonçant la pause déjeuner. Les élèves soufflèrent d'aise à cette nouvelle rangeant précipitamment leurs fournitures scolaires dans leur sac, certains courraient déjà en premier rejoindre le réfectoire.

Jimin se massa le centre en grimaçant, mais la douleur ne voulait pas partir, elle augmentait au fil des minutes et ça devenait mission impossible de la dissimuler. Il se plia alors contre sa table entourant son corps de ses bras ferme, tapant frénétiquement du pied contre le bitume.

Il puisa sur les forces qui lui restaient encore en réserve, récupérant son sac puis rejoignant la salle des professeurs où le professeur principal l'attendait déjà.

Monsieur Kim était leur professeur d'histoire et d'anglais, il était jeune, à peine dans la trentaine.

- Vous vous sentez bien ?

Jimin hocha la tête.

Sans s'attarder dessus, le professeur se tourna alors sur la raison pour laquelle il avait fait appel à l'élève.

- Jimin, je vous avoue que je ne comprends pas soudain changement, mais si vous ne vous reprenez pas très vite, vous ne pourrez pas intégrer l'université des arts de Séoul comme souhaité. Pour l'instant, vous êtes dans la moyenne, ce qui reste alarmant alors qu'avant, vous excelliez dans toutes les manières il y a encore trois mois. Si vous rencontrez des difficultés, vous savez que nous sommes là pour vous écouter et en discuter ensemble.

Jimin comprenait l'inquiétude de son professeur, car nous nous trouvions actuellement dans la période où le taux de suicide en Corée du Sud était plus élevé que la norme lorsque l'examen de Suneung approchait à grands pas, mais à vrai dire ce n'était pas la principale raison de sa baisse de moral.

- Je vais me rattraper.

- J'ai confiance que le vous pouvez. Accrochez-vous d'accord ?

Il concéda à nouveau de la tête, il se releva. En ouvrant la porte de la pièce, il tombe nez à nez avec son ancien meilleur ami, son expression changea du tic au tac et l'horrible envie de le prendre dans ses bras se fit durement ressentir, mais son petit sourire tomba lorsqu'il remarqua la présence de Yoshida accompagné du bleuté.

Et il partit sans rien dire.

- Monsieur Jeon, entrez donc !

Le bleuté s'exécuta, suivi par Yoshida, vraisemblablement, il avait insisté à l'accompagner à cette entrevue avec le professeur principal.

- Félicitations, je suis heureux des efforts que vous avez faits dans vos études, si vous continuez ainsi votre place à l'université sportive est assurée contrairement.

Le visage de Jungkook s'illumina à cette nouvelle, plus que trois mois de plus et tout ce calvaire infernal prendra enfin fin.

- Comme c'est étrange d'ailleurs, commenta Monsieur Kim, avant vous étiez le moins doué dans vos études et maintenant c'est tout le contraire, vous passez devant l'élève Park qui risque de refaire son année.

- Quoi ? Comment ça ? questionna vivement Jungkook sous le coup de la surprise.

- Monsieur Jeon, commença le M. Kim, j'ai ouï de votre amitié avec Monsieur Park, je suis sûr que si vous lui en tenez quelques mots, il vous écoutera et se reprendra bien plus vite que si cela venait de moi, car les mots de nos proches ont plus d'impact sur notre conscience que ceux d'un étranger qu'on côtoie depuis un certain temps. Parlez-lui s'il vous plaît.

- Euh je… Oui, je le ferais, fit Jungkook.

L'entrevue prit fin, ils quittèrent la salle des professeurs et directement, les yeux de Jungkook se mirent à la recherche de la tignasse violacée de Jimin.

- Donc comme ça tu es un sportif, je ne t'ai jamais vu à l'œuvre.

- C'est parce que je sèche souvent les cours de sport, M. Choi me supporte pas.

- Et tu crois que c'est bien ?

- Il me donne aucun choix. J'ai pas besoin de lui, c'est lui qui a besoin de moi, fit Jungkook plus que sérieux.

Faux serait de dire qu'il n'avait pas tort, car malgré ses défauts, Jungkook était le meilleur élève que les professeurs de sport ait pu avoir durant ces trois dernières années, raison pour laquelle certains se pliaient souvent à ses pieds ce qui n'était évidemment pas le cas de l'ex-militaire de l'armée de terre M. Choi qui le voit que comme une source d'ennuie et de perturbation.

- On devrait aller manger, dit Yoshida alors que son ventre se mit à grogner de famine.

- Ça peut attendre, rétorqua Jungkook.

- Si tu cherches ton ami, je suis presque sûr que tu le retrouveras au réfectoire, aller j'ai trop faim je ne peux plus me retenir.

Jungkook le lorgna du regard, mais sut d'un autre côté qu'il n'avait pas tort, alors les deux jeunes garçons se dirigèrent au réfectoire, Jungkook reprit sa recherche, il y avait plus de monde qu'à l'accoutumé comme chaque jour où il pleuvait, Yoshiwa lui donna son plateau, il lui accordait à peine un regard, le blondinet soupira et s'occupait de remplir leur plateau, aujourd'hui, c'était poulet au sésame avec sauce voisin. Plat typiquement français qui boostait l'énergie des élèves qui découvraient les saveurs de la France.

Ils allèrent ensuite s'asseoir à une table assez éloignée des autres.

- Au Japon, nous avions une gouvernante qui était de nationalité française, une dame très gentille et cultivée en passant.

Jungkook hocha la tête, jouant avec sa nourriture qu'il ne daignait pas toucher.

Rien n'a changé. Ses journées sont plus moroses, longues et ennuyeuses et lorsque ses pensées n'étaient pas accaparées par les études, elles se tournaient vers une seule personne.

- Mon plat préféré restera toujours La Quiche Lorraine. Et toi ? demanda Yoshida en mâchouillant sa viande.

- Aucune idée, répondit Jungkook dans un soupir lassé.

- T'en as jamais dégusté avant ? (Yoshida secoua sa main devant le visage de Jungkook puisque ce dernier semblait perdu dans ses pensées ) Allo la lune ici la terre.

Le timbre grave de Yoshida le ramena sur terre.

- Si, mais je ne me souviens plus c'est lequel est mon préféré tant ça remonte d'il y a longtemps.

- Puisque c'est comme ça, je t'invite un de ces jours à découvrir les saveurs françaises chez-moi.

- Tu sais cuisiner toi ?

- Évidemment que oui ! s'enquit Yoshida plein de joie, la discussion n'était pas aussi gênante qu'elle avait débuté, j'ai eu une bonne enseignante.

Jungkook comprit qu'il faisait allusion à sa gouvernante du Japon.

- Ok, conclua le bleuté.

- Tu es plutôt traditionnelle ou classique ?

- Peu importe.

- Allez, c'est moins drôle quand tu dis ça.

- Traditionnelle.

- Voilà un challenge que je me vois ravi de relever !

Un énorme brouhaha retentit dans la pièce attirant l'attention de tout le monde, celle de Jungkook y compris. Rapidement, une petite foule se créa dans la pièce, proche de la cuisine.

" Il nous entend ? Faudrait peut-être appeler une ambulance !"

- Que se passe-t-il ? s'interrogea Yoshida.

" On dirait qu'il s'est évanoui ! Hé, mais c'est Park Jimin de la Terminale A."

Jungkook se releva en un claquement de doigts abandonnant son plateau qu'il n'avait même pas touché, traversant la pièce sans que quiconque ne le distingue se faufiler précipitamment à travers la foule, il s'arrêta ensuite figé comme un robot, oubliant comment laisser l'air pénétrer dans ses poumons, ses yeux n'arrivaient à se décrocher de la silhouette inerte de Jimin allongé au sol, il ne bougeait pas et respirait très vite. Et il revit le violacé jonchent dans du sang, sans bouger, incapable de cligner des yeux ni de parler. Il ne put supporter plus longtemps le poids de son corps, ses jambes vacillèrent et il tomba à genoux aux côtés de Jimin. Inconsciemment, il lia leur main, la sienne était givrée, il glissa ensuite ses mains sous le corps de son ancien ami et le porta avec une facilité rocambolesque et courut jusqu'à l'infirmerie sans regarder derrière lui.














Il donna un véritable coup de pieds contre la porte.

- JIN !

Le médecin était assis à son bureau l'attention porte sur l'écran de son ordinateur.

- Ah ! Je t'ai toujours dit de m'appeler Hyung petit impoli va !

Jungkook alla déposer le corps affaibli de Jimin sur le lit sans lâcher sa main, il trembla et ne savait que faire.

- JIN VIENS S'IL TE PLAÎT ! JIMIN VA MAL !

- Oh seigneur attend, fit Jin en le rejoignant après avoir mis son ordinateur en veille, que lui s'est-il passé ?

- J-J'en sais rien, bafouilla le bleuté secoué par la panique et l'inquiétude, il s'est soudainement évanoui et son corps… Il n'arrête pas de trembler !

- Pousse-toi et laisse-moi faire.

Mais Jungkook ne voulait pas lâcher la main de Jimin. Yoshida arriva en même temps avec trois sacs à dos qui appartenaient un à Jungkook, l'autre à Jimin ainsi que le sien. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top