🅇🅇🄸🄸. 𝑉𝑒𝑢𝑥-𝑡𝑢 ê𝑡𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑚𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑚𝑖?

Alors que je descends les marches, une impression de tranquillité m'envahit. Le salon s'illumine sous la lueur douce d'un éclairage familier, révélant ma mère étendue sur le canapé, absorbée par son portable qui fait défiler les nouvelles du jour. Mon père, assis à proximité, jongle avec la télécommande, à la recherche d'un programme captivant. À leurs pieds, Neko, notre compagnon à quatre pattes, s'amuse à jouer avec une balle, incarnant la légèreté du moment. Ce tableau paisible contraste agréablement avec la tension qui avait régné la semaine précédente.


Je m'approche sans hésitation et m'installe sur le même canapé que mon père, posant ma tête sur ses genoux avec une familiarité naturelle. Un sourire chaleureux se dessine sur son visage, tandis que sa main libre vient doucement caresser mes cheveux. C'est exactement ce que je recherchais : ce contact, cette tendresse réconfortante.

Ayant oublié mon appareil auditif dans ma chambre, le monde sonore m'échappe, mais cette absence de bruit contribue à ma sérénité. Je laisse mon regard se perdre dans les images tangibles qui défilent à l’écran, un doux vertige m’envahit et mes paupières commencent à s'alourdir.

Juste au moment où je m'apprête à céder à l'appel du sommeil, une main douce se pose délicatement sur mon épaule. C'est ma mère qui s'est levée, trouvant place à mes côtés. Son sourire radieux et sa main caressante sur ma joue me transmettent une chaleur réconfortante. En un instant, je me sens enveloppé dans une bulle de douceur et d'affection.

Les images de la télévision se brouillent lentement dans ma vision, tandis que je m'abandonne à ce silence apaisant. Les sons m'échappent, mais la présence de Neko se fait plus insistante, sa fourrure soyeuse frôlant ma jambe, apportant avec elle un sentiment de réassurance. L'atmosphère est empreinte d'amour et de complicité, une sorte d'harmonie silencieuse enveloppant notre petit monde.

Mes paupières se ferment doucement, mon esprit commence à vagabonder dans un océan de sérénité. J'éprouve une profonde sensation de sécurité, entouré des êtres qui me sont les plus chers. Peu à peu, les tensions accumulées de la semaine s'estompent, laissant place à une quiétude douce et enveloppante. Ce moment, simple et humain, devient ma seule préoccupation.

Le temps semble se figer, chaque seconde renforçant cette sensation de bonheur pur. Je me laisse aller aux pensées floues qui m'envahissent, savourant chaque regard échangé et chaque silence partagé en cette paisible soirée en famille. C'est précisément dans ces instants que je me sens pleinement vivant et connecté aux personnes qui me sont chères. Ce cocon de chaleur humaine, je l'avais cherché, et maintenant, je le trouvais en toute plénitude.

Plus tard dans la soirée, je monte dans ma chambre, le cœur léger après une soirée plaisante passée avec ma famille. Je ferme la porte derrière moi et me laisse tomber sur mon lit, épuisé mais serein. Mon esprit flotte encore entre les doux moments de cette soirée et l'envie persistante de me rapprocher de Taehyung. Depuis qu'il a pénétré de nouveau dans ma vie, mon cœur bat un peu plus fort, et chaque interaction me semble précieuse.

Alors que je m'étale sur mon lit, je prend le temps de regarder mon téléphone qui repose sur ma table de nuit. Il scintille, une notification m'attire, l'écran affichant le nom que je désire voir plus que tout : Taehyung. Je ne peux m'empêcher de sourire, l'excitation se mêlant à une petite anxiété à l'idée de découvrir ce qu’il a à me dire.

Je déverrouille l’écran. Le message lit :

Taehyung :

"Hey, tu es encore éveillé ?"

Je prends une profonde inspiration. Il n’y a rien de plus apaisant que de recevoir un message de lui. Je réfléchis un instant à ma réponse.

"Oui, je viens de rentrer dans ma chambre. Je me suis reposé un peu. Et toi ?"

À peine quelques secondes passent avant que mon téléphone vibre à nouveau.

Taehyung :

"J’étais en train de regarder un film. C’était pas mal."

Mon cœur fait un petit bond. Pour une raison ou une autre, je trouve réconfortant de savoir ce qu'il fait, même si ça me semble insignifiant.

" Ça a l’air cool. Tu as choisi quoi ?"

Un silence léger s'installe, et je ne peux m’empêcher de me demander ce qu'il peut bien faire. Taehyung est souvent mystérieux, et chaque moment passé ensemble ou en conversation est un pas de plus vers lui.

Taehyung :

" Un film d'horreur... Je me suis bien fait peur. D'autant plus que ma mère est de garde cette nuit..."

Je ris légèrement, imaginant son visage surpris pendant le film. Taehyung n'a jamais été le plus courageux avec les films d'horreur. D'aussi loin que je m'en souvienne.

"T’es toujours aussi peureux, je parie ! "

Taehyung :

"Ferme-la. J’aime pas les surprises !"

Un sourire se dessine sur mes lèvres en pensant à sa voix. La conversation devient légère, presque naturelle, et je me sens encouragé à m'ouvrir un peu plus.

" Je te comprends. Moi aussi, j’ai du mal avec ça. Mais je me suis rendu compte que les surprises préviennent parfois la monotonie."

Je réfléchis un instant avant de décider de prendre le risque de partager davantage.


" D'ailleurs, je voulais te remercier d’avoir été là l’autre jour. Ça m’a vraiment aidé d’en parler avec toi."


Il met un peu de temps avant de répondre, et j'entends mon cœur battre plus vite. Peut-être lui aussi ressent-il cette connexion croissante entre nous.

Taehyung :

"Je suis content de pouvoir t'aider. Tu sais que tu peux toujours me parler."

Sa réponse me réchauffe le cœur. À chaque instant, j'éprouve le besoin de lui ouvrir davantage mon âme, de partager mes luttes, mes craintes… et mon affection.

" Tu es vraiment quelqu'un de spécial, Taehyung. J'apprécie ce que tu fais pour moi."

La réponse tarde à venir, et ma nervosité grandit. Pourtant, je prends le risque de dévoiler un peu plus ce que je ressens.

Taehyung :

"J'suis pas si spécial que ça. Mais si je peux l'être pour toi, j'en suis ravie."

Mon sourire s'agrandit. Parfois, je voudrais qu'il sache tout ce qui gravite dans mon cœur, que j’aimerais être bien plus qu’un ami pour lui.

" J'espère qu'on pourra se voir bientôt."

Taehyung :

"Ça pourrait être bien. On se tient au courant, okay ?"

Un élan d'espoir m’envahit. La nuit est encore jeune, et dans l'ombre de ma chambre, je sens que quelque chose de beau se profile à l'horizon.

°

Je ne sais pas ce qui s'est passé entre eux, mais une étrange tranquillité s'est installée depuis plusieurs jours. Les échos de leurs rires cruels se sont tus, et je m'interroge de moins en moins sur leurs motivations. Peut-être que ma résistance les a déconcertés. Peut-être leur surprise face à ma détermination a-t-elle provoqué cette hésitation à s'en prendre à moi à nouveau. Soyeon, Jennie, Lisa, Jaehyun, SeokJin... ils ont été mon quotidien, leur harcèlement froid comme une ombre, nourri de leur mépris pour ma surdité et mon homosexualité.

Il y a bien Hoseok, mon ami, le seul qui fait briller un peu de lumière dans ce monde assombri. Il est nouveau ici, un souffle frais dans ce lycée qui n'a jamais su quoi faire de moi.

Aujourd'hui, nous nous sommes retrouvés dans la bibliothèque, assignés en binôme pour un devoir de littérature. L'air est silencieux, presque sacré, seulement perturbé par le chuchotement des pages tournées. Hoseok a déjà fait la majeure partie du travail, mais sa tête repose lourdement sur la table, comme s'il fuyait la réalité de ce monde qui nous entoure. Soudain, ses gestes rapides attirent mon attention. Je reconnais le mouvement : l'alphabet en langue des signes.

Intrigué, je prends mon carnet et me mets à écrire, les mots défilant au rythme de mes pensées.

"Qu'est-ce que tu fais ?"

Il redresse la tête, lisant la question dans le carnet. Ses yeux s'éclairent.

"Je répète pour voir ce que j'ai retenu. Tu te souviens, que je t'avais dit que j'avais envie de connaître le langage des signes... Pour toi," dit-il, une légère gêne empreignant sa voix à la fin.


Ses paroles me touchent profondément, comme une douce mélodie résonnant en moi. Il ne sait pas à quel point cela compte pour moi.

"Tu le fais... Pour moi ?" J'écris, mes doigts vibrants d'émotion.


"Tu es quelqu'un de bien, Jungkook. J'aimerais faire de toi mon meilleur ami, et le moins que je puisse faire, c'est apprendre ta langue," répond-il, le sourire sincère illuminant son visage.

Jamais je n'ai eu de meilleur ami. Enfant, je suivais mon frère et son ami Taehyung, aspirant à leur ombre sans vraiment instaurer de liens à tel point que dans ma tête, j'avais fait de Taehyung mon meilleur ami aussi. L'école était souvent un désert de solitude pour moi, bien que je chérisse parfois ce calme apaisant. J'ai grandi dans une école spécialisée pour sourds, où j'étais un intrus. Dans ce monde où la surdité était la norme, moi j'étais un "métis", ni complètement sourd, ni tout à fait conforme.

Mes parents, dans l'espoir de m'offrir un avenir meilleur, m'ont inscrit à Cheongun, un lycée réputé pour son excellence. Mais ici, la stigmatisation reste ancrée. Une fois encore, je suis coincé dans cet entre-deux qui me dérange. Faire des amis a toujours semblé distant, comme un rêve flou.

"Ça me ferait très plaisir d'avoir un meilleur ami tel que toi, Hoseok," j’écris, un sourire surgissant sur mes lèvres.

Le regard de Hoseok s'illumine à mes mots. Soudain, il se lève, mais avec une impulsivité comique, il se met à genoux devant moi.

"Jungkook. Veux-tu être mon meilleur ami, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la maladie comme dans la santé, dans le meilleur comme le pire ? Car moi, Jung Hoseok, je m'engage à t'apporter le meilleur."

Un élan de fierté dans ma poitrine se transforme rapidement en une vague de honte lorsque je réalise que nos voisins de table lancent des regards curieux, des sourires moqueurs à la clé. Je panique, essayant de lui faire comprendre par mes gestes qu'il devrait se relever. Mes mots insuffisants, je saisis mon carnet avec une détermination nouvelle.

"Oui oui, lève-toi maintenant," j'écris, la pression de mes émotions se mêlant à l'espoir.

Hoseok me regarde, un éclat de rire dans ses yeux, et se lève finalement, le sourire toujours accroché. Dans ce moment, je ressens la chaleur de la véritable amitié, une lueur d'espoir dans cette obscurité, et je me rends compte que, peut-être, il n'est pas trop tard pour nous lier, pour tisser un lien indéfectible au-delà des gestes et des paroles.


°


L'été s'est enfin installé, éclatant et flamboyant, triomphant sur les vestiges froids de l'hiver. Le soleil, tel un roi dessert, inonde Busan de ses rayons ardents, illuminant chaque recoin de la nature. La chaleur caresse la peau, embrase les cœurs et fait scintiller les eaux qui dansent sous sa lumière.

Cependant, cette chaleur est devenue pesante, semblable à une couverture oppressante qui enveloppe les campagnes, plongeant l'atmosphère dans une lourdeur palpable. Les précieuses gouttes de pluie se font rares, laissant le sol craquer et se fissurer sous l'implacable soleil. Les herbages, à l'agonie, se parent de teintes jaunies, luttant avec bravoure contre la sécheresse.

Les senteurs de l'été flottent dans l'air, enivrantes, un doux mélange de terre réchauffée, de pins résineux et de fleurs sucrées. Les criquets, avec leur stridulation, et les cigales, véritables choristes du paysage, élèvent une symphonie insouciante. Le chant des oiseaux et le bourdonnement des abeilles s'entrelacent, créant une mélodie vivante, douce et joyeuse.

L'atmosphère s'imprègne de promesses d'aventures et de liberté. L'été, saison des possibles, ouvre un champ infini d'opportunités, où les rêves semblent à portée de main et où l'impossible devient concevable. Les jours s'étirent à l'infini, comme les heures s'étendent pour ceux qui aspirent à l'évasion.

L'été, c'est une métaphore de la vie elle-même, une explosion de couleurs, de sensations et d'émotions. C'est une ode à la nature, célébrant la beauté brute et sauvage qui nous entoure. Dans chaque instant, l'été nous invite à la contemplation, à la méditation, à célébrer la magie du présent. Oui, l'été est là, majestueux et éphémère, pourtant éternel dans l'intimité de nos cœurs.

J'ai toujours chéri l'été, le trouvant particulièrement vivant. Dans mon enfance, mon frère Junghyun et moi, accompagnés de Taehyung, tracions nos chemins près des ruisseaux qui serpentent autour de notre quartier. Nous bâtissions des cabanes faites de branches, échappant à notre réalité, bercés par le doux souffle des jours ensoleillés. Dans une semaine, les vacances d'été débuteront, et mon anticipation grandit. Mon frère, bien qu'il soit souvent un peu trop protecteur comme s'il craignait que je me brise à chaque instant, sera là pour les vacances. Il a promis de passer tout son temps à la maison, lui qui est occupé par ses études à Séoul.

"Ça te dirait d'aller à la plage pour les vacances d'été ?" me propose Hoseok d'une voix enjouée pendant le cours de physique.

" ?"

"À Jeju, juste pour une semaine ou deux."

Je réfléchis un moment, mon cœur s’illumine à l'idée. Cela fait depuis ma naissance que je n’ai pas partagé des vacances avec des amis, seulement avec ma famille.

"J'aimerais beaucoup, mais je ne sais pas si mes parents seraient d'accord. Mon père pourrait, mais ma mère et mon frère, seront sûrement contre. Ils ont toujours été hyper protecteurs avec moi. Jamais ils ne me laisseraient partir si loin," j'écris, déjà un peu déçu par cette perspective.

"Mais ton frère pourrait venir lui aussi ! En plus, vous n’aurez rien à payer une fois sur place. Ça se passe dans la maison de vacances de mes parents. Ils m’ont donné les clés, alors je peux y aller quand je veux... sûrement pour se faire pardonner qu'ils m'ont proposé d'y inviter des amis."

La tristesse qui se dégage de sa voix m'inquiète. J'avais oublié qu'il traversait aussi une période difficile avec ses parents.

"J'en parlerai d'abord à mon père, puis à mon frère. Ensemble, nous pourrons convaincre ma mère," je note, la chaleur d'un sourire m’envahissant.

"Yes!" s'exclame Hoseok, l'enthousiasme dans sa voix.

Alors que je m'apprête à plonger de nouveau dans la leçon, une annonce retentit dans les haut-parleurs :

"Les élèves suivants sont priés de se rendre dans le bureau du proviseur : Kim Soyeon, Park Jaehyun, Kim Jennie, Lisa Manoban et Jeon Jungkook."

Mon cœur s'arrête. Une glace s'empare de moi. Pourquoi veulent-ils me voir, en compagnie de mes harceleurs ? Je n'ai rien dit, rien fait. Je n’ai même pas dénoncé leurs actes. Mon esprit s’agite, se questionnant : pourquoi n'ont-ils pas appelé Kim SeokJin ? Il fait pourtant partie de ce groupe…

Mes jambes tremblent alors que je me lève, une peur sourde m’envahissant.

"Que les élèves appelés prennent leurs affaires personnelles avec eux," poursuivent les haut-parleurs.

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Coucou tout le monde et bon dimanche à tous✨

Je suis désolée du temps que ce chapitre a pris pour arriver mais je vais désormais pouvoir poster plus souvent. Je m'étais beaucoup plus plongée dans l'histoire que je postais en parallèle à celle-ci. Maintenant que Don't Cry est terminée, je peux désormais mieux me concentrer sur celle-ci.

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