🅇🅅. 𝑁𝑒𝑘𝑜
dimanche 7 juin..
@Jeon_Hyun
"Une crise de panique associée à de l'hypoglycémie, vraiment Jungkook ?"
Reçu à 23h47
"J'ai parlé avec maman, elle dit que tu es à l'hôpital, tu as dû oublier ton portable à la maison. J'aurais aimé venir, mais j'ai un exposé important demain."
Reçu à 23h55
Lundi 08 juin
@Jeon_Hyun
"Dès que tu auras ton portable, écris-moi s'il te plaît, je m'inquiète."
Reçu à 10h03
"Tu passes la journée avec Taehyung ? Tu pourrais au moins répondre ?!"
Reçu à 14h00
"Pourquoi paniquer autant ? Je suis en vie, tout va bien."
Envoyé à 19h28
"Bon sang !!! Tu m'ignores depuis hier, idiot !"
Reçu à 19h39
"Je peux bien paniquer si je veux ! Je suis ton frère !"
Reçu à 19h40
"Tu es vraiment fragile, Hyung. Tu devrais te renforcer un peu."
Envoyé à 19h43
"Et c'est toi qui me parles de fragilité ?"
Reçu à 19h44
"Tu continues de m'ignorer, sale gamin ??"
Reçu à 20h11
Mardi 09 juin.
@Jeon_Hyun
"Plus sérieusement Jungkook, si quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler. Malgré mes bêtises, je ne suis pas stupide. Je sens que quelque chose ne va pas depuis un moment, j'essaie de me dire que c'est juste passager, mais si tu as réellement des soucis, partage-les avec moi, je serai toujours là pour toi. Tu es mon frère, le seul que j'ai, je t'aime. J'aimerais passer le week-end prochain avec toi, si tu es d'accord."
Reçu à 7h10
Je relis les messages échangés avec mon frère avant de soupirer profondément. Mon regard se perd dans le paysage qui défile par la fenêtre. Bientôt, le bus s'arrêtera près du lycée, et je devrai affronter une nouvelle journée de cours, une appréhension grandissante en moi. Un nœud se serre dans ma gorge, mes mains deviennent moites. J'ai peur... La perspective de revoir Soyeon et sa bande m'effraie. Que vont-ils me dire ? Que vont-ils me faire ?
Devrais-je leur révéler que l'homme laissé pour mort vendredi soir est en vie ? Peut-être que cela les calmerait ? Mais peu importe, dans tous les cas, si nous sommes arrêtés, nous pourrions être condamnés pour délit de fuite et non-assistance à personne en danger...
Je me répète que je ne suis pas responsable, n'ayant pas choisi d'être dans cette voiture, que c'était Jaehyun au volant lors de l'accident. Pourtant, je me sens aussi coupable que lui, Soyeon, Jennie, Lisa et SeokJin car nous étions présents. Et puis, nous ne sommes pas des amis, ils passent leur temps à me persécuter. Ils pourraient retourner la situation contre moi si je parlais à la police. Être muet et presque sourd ne facilite pas non plus ma communication avec les autres.
J'observe les autres passagers du bus. Trois jeunes filles, probablement du même lycée que moi au vu de leur uniforme scolaire, discutent et rient. J'aimerais pouvoir parler et rire avec autant de légèreté.
Je les regarde, riant de bon cœur, se confiant des histoires et des secrets. Leurs voix résonnent joyeusement, emplissant l'air de sonorités douces et vibrantes. Je me demande à quoi ressemblerait ma voix si j'avais la possibilité de parler.
Quelle serait-elle ? Grave et profonde comme le tonnerre au loin, ou légère et mélodieuse comme le chant d'un oiseau au lever du jour ? Peut-être rauque et écorchée, reflétant ma lutte pour être entendu dans un monde qui m'ignore.
Et mon rire, comment serait-il ? Eclatant et contagieux comme les vagues s'écrasant sur les rochers, ou discret et doux comme le vent dans les feuilles ? Je me perds dans ces réflexions, imaginant une multitude de possibilités, mais au fond de moi, je sais que même sans voix, je peux exprimer qui je suis à travers mes silences et mes regards... du moins, je l'espère.
Le cœur battant, je descends du bus, mon souffle s'accélère et mes mains se crispent sur la lanière de mon sac. Chaque pas résonne sur le bitume tandis que j'avance vers l'enceinte du lycée. Des visages familiers me croisent, mais à la fois si inconnus...
Un frisson me parcourt quand quelqu'un me saute dessus, je pivote vivement, prêt à affronter l'inconnu. Mon anxiété monte d'un cran, mais se dissipe lorsqu'Hoseok m'interpelle en riant. Il me demande pourquoi j'étais absent la veille, sans vraiment attendre ma réponse. Il sait que je ne peux pas parler, alors il parle pour nous deux. Son énergie et sa gentillesse me réconfortent, même si je reste confus face à l'attention qu'il me porte.
Ensemble, nous avançons vers l'entrée du lycée, mais mon regard est captivé par Jaehyun et sa bande assis plus loin. Leurs regards fixes me glacent le sang, et je déglutis difficilement.
Je sens le poids de leur présence peser sur mes épaules, leur regard dur et implacable ne me laisse aucun répit. Je sens le secret qui nous lie brûler au fond de moi, une flamme douloureuse qui me consume de l'intérieur.
Malgré moi, je sens l'anxiété monter en moi, une vague de peur qui s'empare de mon être. Je sens leur regard noir me transpercer, me dire de me taire, de ne pas révéler ce que nous savons tous les uns des autres.
Hoseok remarque mon malaise et me lance un regard inquiet, mais je lui adresse un léger sourire pour le rassurer. Je sens sa main se serrer doucement autour de la mienne, un geste de soutien silencieux même s'il ne comprends pas, qui me donne un peu de force pour affronter cette confrontation.
Hoseok m'entraîne vers notre classe, m'offrant un sourire.
Une fois dans la salle, je m'assis à côté de Hoseok, essayant de me calmer. Mon cœur bat toujours la chamade, et mes pensées sont confuses. L'ambiance de la classe me pèse, entre le bruit des discussions et les regards curieux de voir jusqu'où ira mon amitié avec le nouveau. Je me sens comme un étranger dans ma propre école, perdu entre les interactions sociales auxquelles je ne sais pas comment participer.
Pendant le cours, Hoseok prend souvent la parole, m'impliquant dans la discussion malgré mon mutisme. Sa présence chaleureuse me rassure, et je me concentre sur ses paroles pour éviter de penser aux secrets qui me font couler.
À la pause déjeuner, Hoseok m'entraîne vers la cafétéria, m'encourageant à le suivre. Je me sens observé, la tension palpable dans l'air. Mon estomac se noue et je sens mes mains trembler légèrement. Une appréhension sourde m'envahit à chaque pas, chaque geste.
Assis à une table isolée. Jaehyun et sa bande discutent, jetant des regards furtifs dans ma direction. Je baisse la tête, évitant leurs regards. Hoseok, voyant mon malaise, engage la conversation, essayant de me sortir de ma coquille.
Les minutes s'égrènent lentement, et je me sens de plus en plus oppressé. La pression de cette atmosphère étouffante me pèse, et je suis pris dans un tourbillon d'émotions contradictoires. La peur, l'incertitude, la crispation de mon corps en proie à l'angoisse.
Malgré tout, la présence réconfortante de Hoseok me permet de garder un semblant de calme. Ses mots réchauffent mon cœur et m'apportent un brin de réconfort dans cet océan d'incertitudes.
La sonnerie retentit, annonçant la reprise des cours. Je me lève, le souffle court, la tête emplie de pensées tumultueuses.
°
Alors que je me disais que tant que je serais aux côtés de Hoseok, ils ne m'approcheraient pas, c'est exactement ce qui s'est produit. Mais à présent, tandis que je contemple la porte de la salle de classe, une envie de vomir me submerge. La salle se vide à une vitesse affolante, bien trop rapidement à mon goût. Cet après midi, je n'ai pas eu la chance de partager mes cours avec Hoseok. Les deux dernières heures, tandis que lui suit son cours de robotique à l'autre bout du lycée, je suis coincé en anglais, incapable de savoir s'il est encore présent ou non.
Soudain, la voix grave de l'enseignant résonne, me tirant de mes pensées :
"Monsieur Jeon, je vais fermer la porte de la salle, vous comptez sortir un jour ou pas ?"
Je sursaute, puis me redresse vivement, rangeant mes affaires à la hâte. Avant de quitter la pièce, je m'incline plusieurs fois en silence pour m'excuser, puis je m'élance enfin. Il faut que je me dépêche, c'est important.
Mais les couloirs vides me rappellent soudain que je ne suis pas seul, lorsque j'entends des pas se rapprocher. Instinctivement, je sais, je sens que ces pas sont là pour moi.
La peur m'enveloppe tel un étau oppressant, comprimant ma poitrine et obscurcissant mon esprit. Les bruits de pas résonnent de plus en plus fort, faisant écho à mes battements de cœur affolés. Chaque seconde semble s'étirer à l'infini, comme si le temps lui-même se tordait de peur à mes côtés.
Les couloirs, autrefois familiers, se muent en un labyrinthe oppressant, où chaque écho de porte qui se referme résonne comme un glas. La lumière elle-même semble se consumer, projetant des ombres menaçantes qui dansent sur les murs, me donnant l'impression d'être traqué par des forces obscures.
Chaque pas résonne comme un grondement sourd, réveillant mes instincts primaires de survie. Le bruit se rapproche, implacable, me rappelant que le danger est tout près. Jaehyun et SeokJin me coincent entre eux, me privant de toute échappatoire. La peur me paralyse, figeant mes membres, m'empêchant de chercher de l'aide.
Je prends une grande inspiration, tentant de calmer les battements désordonnés de mon cœur. La panique ne fait que s'amplifier lorsque Jaehyun passe un bras autour de mes épaules avec une fausse douceur, me tirant à sa suite. Un masque de bienveillance sur le visage, il salue chaleureusement l'enseignant qui nous croise dans le couloir. J'ai envie de le supplier de m'aider, de lui crier que ce ne sont pas mes amis et qu'ils veulent me faire du mal. Mais comment hurler à l'aide quand on est né muet ?
La seule chose que je peux faire, c'est de le regarder avec des yeux implorants, espérant vainement qu'il comprenne mon appel à l'aide silencieux. Mais l'homme se contente de nous sourire et de poursuivre son chemin, inconscient du danger qui me guette.
Jaehyun retrouve rapidement son air froid et me traîne jusqu'à l'arrière du bâtiment. Nous marchons quelques minutes avant d'atteindre une ruelle étroite, jonchée de poubelles. Mon cœur s'emballe à la vue de Soyeon, Lisa et Jennie qui m'y attendent. Je sais que lorsque je me retrouve seul avec cette bande, il ne m'arrive jamais rien de bon.
Jaehyun me pousse violemment et je me rattrape instinctivement à la seule personne à proximité, Soyeon. Mais elle me repousse avec dégoût.
"Dégage ! Ne mets pas tes sales pattes sur moi !" crache-t-elle.
La honte m'envahit, m'écrasant de tout son poids. Je me sens si misérable, si insignifiant. Les larmes me brûlent les yeux, menaçant de s'échapper à tout moment. Jaehyun me demande si j'ai parlé de l'accident à quelqu'un. Je secoue vivement la tête, trop effrayé pour oser quoi que ce soit.
Il me pousse alors, et je m'effondre sur le sol froid et humide du bitume. L'impact me coupe le souffle et j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer, tétanisé par la peur. Jaehyun m'attrape par le col et me secoue violemment, me menaçant de ne rien révéler de ce qui s'est passé.
La terreur me glace les veines. Je suis impuissant face à leur brutalité, incapable de me défendre ou d'appeler à l'aide. Lorsqu'il me relâche, je me recroqueville sur moi-même, frissonnant sous la pluie qui commence à tomber. Mais Soyeon n'en a pas fini avec moi.
"Attendez, ça va être amusant..." souffle-t-elle avec un sourire presque absent, en s'approchant de moi.
Mon cœur s'affole tandis qu'elle s'assoit à califourchon sur moi, déboutonnant lentement ma chemise d'uniforme.
"Qu'est-ce que tu fiches ?" s'exclame SeokJin en la tirant par le bras.
Sans un mot, avec un rictus sadique, elle enfonce la partie brûlante de sa cigarette sur mon torse. La douleur est fulgurante, me faisant me tordre de souffrance. Mes yeux s'emplissent de larmes tandis que je tente en vain de m'extirper de son emprise.
Bientôt, SeokJin l'éloigne de moi, la réprimandant pour son geste. Je me retrouve seul, allongé sur le sol détrempé, recroquevillé sur moi-même. L'odeur âcre de la cigarette se mêle à celle de la pluie, emplissant mes narines. Les gouttes d'eau glacées ruissellent sur mon visage, mêlées à mes larmes.
Malgré la douleur lancinante qui irradie de mon torse, je ne peux m'empêcher de sangloter, submergé par une honte et une impuissance dévastatrices. Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait pour mériter un tel traitement ? Je me sens si faible, si inutile. Personne ne viendra m'aider, personne ne m'entendra crier.
Je suis seul, totalement seul face à cette violence. Mes doigts se crispent sur le sol, comme pour y puiser la force de me relever, de fuir cette situation cauchemardesque. Mais mon corps refuse de m'obéir, paralysé par la peur. Je reste là, prostré, à pleurer toutes les larmes de mon corps, incapable de m'extraire de ce piège.
Pourquoi faut-il que ce soit moi ? Pourquoi ne puis-je pas crier à l'aide, appeler au secours ? La frustration et la colère s'ajoutent à ma détresse, m'écrasant un peu plus. Je me sens sale, souillé par leur mépris et leur cruauté. Pourquoi suis-je toujours la cible de leurs attaques ?
Les minutes semblent s'étirer à l'infini, sous cette pluie battante qui me glace jusqu'aux os. Mes lèvres tremblent, mes dents claquent, mais je n'ai même plus la force de bouger. Juste le besoin de disparaître, de m'effacer pour ne plus subir cette humiliation.
Je suis là, au milieu de cette ruelle sombre et humide, les vêtements collant à ma peau encore brûlante. La pluie qui tombait auparavant a laissé place à un calme étrange, seulement troublé par les gouttes qui tombent de l'auvent au-dessus de ma tête. Mon torse me fait mal là où la cigarette a laissé sa marque, une brûlure qui me rappelle cruellement la violence de Soyeon.
Je suis tiraillé entre la douleur physique et les émotions qui m'habitent. Le désespoir et la colère se mêlent dans mon esprit, me laissant comme un pantin désarticulé au milieu de cette ruelle abandonnée. Pourquoi moi ? Pourquoi cette violence gratuite ? Je n'ai rien fait pour mériter cela, je suis juste un garçon tranquille qui essaie de survivre dans ce monde cruel.
Je me rappelle ma théorie de la pierre qui coule et de l'éponge qui absorbe. Je coule sous le poids de la souffrance. Mais je suis aussi l'éponge, celle qui absorbe la douleur pour en faire quelque chose mais je ne sais encore quoi. Cette philosophie, je l'ai forgée au fil des années pour me donner la force de continuer, même quand tout semble perdu.
Je sens soudain quelque chose d'humide me caresser le visage. Mes paupières s'ouvrent lentement, et mes yeux se posent d'abord sur le ciel constellé, débarrassé de ses nuages. Une soif tenace me brûle la gorge.
Et puis, je sens quelque chose de chaud au creux de mon cou. Surpris, je pivote rapidement et je découvre un chaton au pelage aussi sombre que la nuit, presque invisible dans l'obscurité qui me regarde avec des yeux brillants. Il est trempé, lui aussi à la recherche de réconfort dans ce monde hostile. Je souris malgré moi en le prenant dans mes bras, sentant la chaleur de son corps contre le mien.
C'est étrange comme un simple geste de tendresse peut apaiser la douleur. Le chaton ronronne doucement, réchauffant mon cœur. Je boutonne ma chemise, encore tremblant, et me redresse lentement. La douleur est toujours là, mais elle est moins poignante, comme si la présence de ce petit être m'avait apporté un peu de réconfort.
Je serre le chaton contre moi, déterminé à ne pas le laisser seul ici. Je suis la pierre qui coule, mais je suis aussi l'éponge qui absorbe. Et je me dis que je dois absorber sa douleur et l'aider à s'épanouir. Alors je ne le laisserai pas mourir seul ici.
Je me demande où est sa mère, mais devant son absence, je serre le petit félin contre moi et décide de l'emmener avec moi. La nuit est déjà tombée, et je sais que je vais encore me faire gronder en rentrant chez moi.
Quel nom lui donnerai-je? Mon regard se pose une nouvelle fois sur l'animal alors que nous quittons la ruelle. Le chaton se blottit contre moi. Il essaye de miauler mais a tellement froid qu'il se cramponne à moi. Je sors mon pull de mon sac à dos et recouvre doucement le chaton.
Neko... Mon Neko. C'est comme ça que je l'appellerai. Ma bouée de sauvetage...
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Voilà, l'arrivée de Neko.
Neko existe bel et bien dans la vraie vie et je suis sa marraine. Oui je parle d'un chat. C'est celui de Chilokatosan l'auteure de Censure, Hoseki, Joseon Nabi...
Je suis tellement tombée sous le charme de son grand bébé qu'elle est d'accord pour le prêter à notre JK de Hymne à ton fléau.
D'ailleurs le voilà :
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