5 SEPTEMBRE :

Pdv Haewon ;

Jungwon est retombé dans le sommeil après qu'il ait fini son repas. On en a pour un moment je pense. Mais moi, le sommeil me fuit. Je contemple ce qui m'entoure, et joue avec mes mains pendant de longues minutes. Malgré cette drôle de conversation avec Jungwon, je ne me sens pas mieux. C'est probablement la cause de mon insomnie. Comment fait-il pour toujours s'endormir sereinement ?

Je décide de jeter un œil par la fenêtre du bâtiment où nous nous trouvions. Jungwon réussit à nous trouver une petite maison abandonné pour la nuit. Une rue commerciale nous sépare d'un petit village longeant un grand lac. Cette rue me rappelle étrangement quelque chose, mais j'ignore quoi. Même en l'observant, rien ne me viens en tête.

Toutes sortes de bruits rententissent à l'extérieur ; le vent, la pluie, des lampadaires qui grésillent, et bien d'autres. Néanmoins, un en particulier reste bloqué dans ma tête. Des bouteilles qui se brisent sur le sol. Cela m'intrigue, mais je n'ose pas sortir sans prévenir Jungwon. Alors j'attrape un morceaux de papier et lui laisse une note avant de m'équiper.

La rue est étrangement vide, alors qu'il est assez tard, mais plus je me rapproche du bruit, plus j'angoisse. Ais-je fait pris la bonne décision en sortant seule ?

Mes pensées furent interrompues par un cri provenant de dernière moi. Un cri, de colère, qui me revient en tête grâce à son écho. Je n'ose pas me retourner, je suis paralysée. Le même bruit de bouteille cassée retentit dans son dos. La personne est armé.

- Hé ! Vous êtes fou de r- dis-je en me retournant

Je me congèle sur place, comme si le temps venait de se figer autour de moi.

??? : T-t-toi !

Là, je m'effondre, totalement abasourdie en voyant un homme, peut-être plus âgé que mon paternel, pointer un couteau dans ma direction. Un second homme, se tenant derrière lui, est debout, tenant un tesson de bouteille. L'odeur d'alcool émane d'eux, comme si la dernière soirée entre amis datait d'hier. Dans un réflexe, je dégaine ma dague et la pointe vers ces individus qui ne semblent pas être que deux. Au moins trois hommes se dressent devant moi, et leurs visages me rappellent quelque chose. Ne seraient-ils pas des amis de mon père ? Je crois les avoir déjà vus boire chez moi quand j'étais petite.

- Mais... Vous êtes des amis de mon père ?

??? : Donne nous tes provisions connasse !

𓆝 𓆟 𓆞 𓆝 𓆟

Pdv extérieur ;

??? : Fouillez ses poches ! crie le garçon au tesson de bouteille

Une lueur de folie pénètre le regard du premier garçon qui pointe sa dague vers Haewon, il hurle. Haewon essaie de reculer mais, elle se retrouve plaquer contre un mur tandis que le second homme passe ses mains dans ses poches.

- J'ai rien p*tain ! Partez bordel, vous allez attirer ces monstres.

??? : La ferme ! Si tu ne veux pas qu'on te mange aussi, tient toi tranquille.

Haewon, assaillie par une soudaine nausée en entendant les paroles de son interlocuteur, se trouve momentanément vulnérable, incapable de riposter. Dans cet instant d'inattention, une frappe impitoyable s'abat sur son ventre, laissant la douleur s'insinuer profondément. Le mur derrière elle s'écrase contre son dos, intensifiant la sensation de souffrance qui la submerge.

??? : Où est ta bouffe putain ?!

Haewon, les larmes aux yeux, se force à réprimer un cri face aux hommes qui la tiennent maintenant à deux centimètres d'elle. L'odeur d'alcool saturant leur haleine crée une anxiété palpable chez elle. Dans un espoir tenace, Haewon souhaite ardemment qu'ils ne sont pas dans leur état normal. Ils ne peuvent pas penser sérieusement à ce qu'ils disent, n'est-ce pas ? Pas envers elle, pas envers un être humain ? Les questions tourbillonnent dans son esprit, mêlées à la peur de l'inconnu qui plane devant elle.

- Arrêtez ! Je n'ai rien je vous le jure !

??? : Tu as trouvé un moyen de survivre sans manger ? Décidément tu es débrouillarde pour une garce.

Haewon s'efforce de rester forte, mais les larmes trahissent sa résolution. Une question lancinante la hante : pourquoi ne parvient-elle pas à se relever malgré la douleur qui la tenaille ? Les coups qu'elle encaisse semblent porter une intensité démesurée, surpassant de loin la douleur infligée par les anomalies. Cette perplexité devant la cruauté du monde et la brutalité des assauts la laisse vulnérable, une force invisible l'entravant au-delà de la simple douleur physique.

??? : Crois moi, malgré le fait que tu sois maigre, tu ferais un bien bon repas toi aussi.

Haewon, au bord de l'évanouissement, se trouve confrontée à un mur, un obstacle insurmontable qui la retient prisonnière. C'est un mur émotionnel, une force bien trop puissante pour qu'elle puisse le briser. Clouée au sol, elle ressent une douleur lancinante au niveau du cou, sa respiration devenant difficile. En guise de réponse, elle se frotte le cou, suffoquant dans l'étau de la détresse.Les mercenaires, déchaînés, se livrent à une furie brutale. Leurs coups, griffures et entailles avec leurs couteaux marquent la jeune fille, chaque blessure laissant une empreinte douloureuse sur son corps meurtri.

??? : HAEWON !

Un coup de feu parvint aux oreilles d'Haewon. Son sauveur inespéré de cette situation était là devant elle : Jungwon.

Jungwon : Dégage !

Jungwon envoya son pied dans le ventre du chef de la bande, le faisant chuter au sol. S'agenouillant aux côtés d'Haewon, il tira un coup de feu en l'air, forçant les autres garçons à reculer. Avec sa stature imposante, Jungwon était une présence intimidante, surpassant en taille et en aura les brigands qui entouraient Haewon. Posant sa tête sur son cœur, il écouta ses battements pendant deux secondes, un moment de réconfort au milieu du chaos.

??? : T'es qui pour toucher ma proie toi ?! hurla le chef

Jungwon : Haewon ! Tout va bien ?

- Jungwon...

Haewon se redresse péniblement, mais le chef de la bande tente de s'enfuir, lançant son pied dans sa direction au passage. Jungwon se relève rapidement, décidé à ne pas laisser l'agresseur s'échapper. Il lance la première attaque, frappant le chef à la mâchoire. Haewon, toujours confuse face à la tournure des événements, chuchote lentement dans une tentative de calmer la situation qui se déroule devant ses yeux.

- Jungwon, laisse les...

??? : Je vais te tuer une bonne fois pour toute ! crit le second

L'arme de Jungwon demeure stable, son regard toujours dirigé vers les hommes qui l'entourent. Il reste concentré sur l'idée de viser, mais l'incertitude le saisit quant au choix des cibles et à la partie du corps à atteindre pour infliger la douleur maximale avant la mort. Simultanément, il redresse Haewon, la cachant derrière lui dans une posture protectrice, prêt à faire face à toute menace imminente.

Jungwon : Ça va ?

- La cicatrice sur mon ventre... hasarda-t-elle

Haewon, laissant échapper un soupir étouffé, glisse une main sous son tee-shirt et la retire, révélant une paume maculée de sang. Jungwon la soutient d'un bras, manifestant ainsi son inquiétude. Cependant, les hommes qui les entourent éclatent de rire, insensibles à la détresse de la situation.

??? : Et ton morveux de copain qui n'a pas pu te défendre. Tu comptes faire quoi avec ton flingue ? rigola-t-il en faisant mine d'avoir de la peine

Jungwon : Casses toi maintenant.

Le chef redirige son regard sur Jungwon, qui lui fait face sans flancher une seule seconde. Une tension palpable s'installe entre les deux, un échange silencieux de regards immuables. Les deux hommes se fixent, une confrontation muette, chacun cherchant à déterminer la prochaine série d'événements dans ce face-à-face tendu.

Jungwon : Parle pas d'elle comme ça.

??? : Toi t'es le petit ami de cette poufiasse c'est ça ?

Jungwon : Ta gueule.

??? : Oh arrête de faire le petit c*n mauviette.

Jungwon enlève la sécurité de son arme au deuxième cran et aide Haewon à tenir debout. Elle le regarde la peur dans les yeux.

??? : De tout façon, vous croyez que l'amour à une place dans ce monde ? Vous pouvez mourir du jour au lendemain, et l'un des deux se retrouvera seul.

- Tais toi... Partez d'ici avant que je regrette ce que je vais faire. T'es juste bourré, tu ne penses pas ce que tu dis.

Haewon n'a aucune idée de ce qu'elle va faire, mais elle sait que toute la rage qu'elle éprouve en ce moment surpasse la douleur qu'elle éprouve. Le chef de la bande hésite, et fini par attrape sa bouteille pour en lécher le goulot. Il soupire et se retourne en titubant.

??? : Quelle c*nnasse...

C'est la goutte de trop pour Jungwon. Il fait asseoir Haewon sur le sol et s'avance vers les trois bandits, et plus particulièrement du meneur. Il lui arrache son tesson de bouteille des mains et se plante devant lui.

??? : Une arme, c'est déloyal. bégaya-t-il

Jungwon : Comme tu veux.

Il lance l'arme au sol et envoie son poing percuter la mâchoire de Jungwon avec une première puissante frappe. Les actions s'enchaînent rapidement dans sa tête, une série de mouvements calculés malgré le manque de connaissances sur l'homme en face de lui. Cependant, l'homme en face de lui démontre sa violence inhérente et parvient à plaquer Jungwon au sol. Ce dernier, désorienté, voit tout tourner autour de lui.Pendant ce temps, les deux autres garçons se rapprochent dangereusement d'Haewon, qui tente de rester debout malgré la douleur. Le premier saisit ses cheveux, l'entraînant de plus en plus près du canal voisin. Les cris d'Haewon résonnent, mais elle se trouve dans l'incapacité de se relever en raison de sa blessure au ventre. Le troisième, attachant quelque chose à sa taille, provoque des hurlements supplémentaires chez Haewon, exacerbés par sa blessure douloureuse.

??? : Dis bonjour au diable de ma part.

Un grand bruit, puis plus rien.

Jungwon se redresse brusquement en entendant le cri étouffé d'Haewon. Ses yeux s'ouvrent sur l'horreur qui se déroule sous son regard. Les trois brigands se tiennent devant le canal, éclatant de rire avec une gaieté macabre tout en proférant des jurons à l'encontre de son amie.

Jungwon : HAEWON !

Il court vers l'eau sans hésitation et plonge profondément. L'étendue semble bien plus vaste et profonde qu'il ne l'avait imaginé, avec une ampleur qui le surprend. Nageant avec détermination vers Haewon, il tente de la détacher de la pierre à laquelle elle est accrochée, mais en vain. Contraint de remonter à la surface pour prendre de l'air, Jungwon se trouve confronté à une situation urgente.

Pendant ce temps, Haewon, secouée dans tous les sens, s'efforce de retenir l'air dans sa bouche. Jungwon, pris de panique, se rappelle d'une méthode vue dans les films. L'angoisse le tenaille : sera-t-elle efficace dans cette situation critique ?

Faisant signe à Haewon de rester calme, Jungwon prend son visage entre ses mains. Il scelle leurs lèvres, insufflant l'air vital nécessaire à Haewon pour prolonger sa réserve d'oxygène. Après ce moment crucial, il remonte rapidement à la surface, espérant avoir donné à Haewon le répit nécessaire.

En redescendant, Haewon fait signe à Jungwon de regarder dans sa poche, et celui-ci en sort un couteau. Tandis qu'il entame la découpe de la corde, Haewon, à court d'air, lâche sa dernière bulle et ferme les yeux. Jungwon, pris de panique, redouble d'efforts pour libérer Haewon le plus rapidement possible. Une fois la corde coupée, il saisit Haewon par la taille et remonte brusquement vers la surface, nageant loin des agresseurs pour les mettre à l'abri.

Jungwon : Haewon ! cria-t-il une fois sur la berge

Secouant Haewon avec urgence, Jungwon laisse échapper quelques larmes qui tombent sur son visage. La dure réalité devient incontournable, la seule solution maintenant évidente : Jungwon doit agir.

Jungwon : Si tu t'en souviens après ça, tu vas me tuer.

Entamant un bouche-à-bouche intense, faisant de son mieux, Jungwon concentre tous ses efforts. L'espoir renaît lorsque, après cinq insufflations, Haewon se met à tousser, signe que la vie revient en elle.

Jungwon : Haewon !

- Jungwon... Je-

Jungwon : La ferme !

Jungwon enlace Haewon avec une force réconfortante, enfouissant sa tête dans le creux de son cou. La température corporelle de Haewon est revenue à la normale, et bien qu'elle respire faiblement, elle respire au moins. Le contact apaisant des mains de Jungwon caressant ses cheveux constitue la seule sensation qu'elle perçoit, car pour le reste, elle ne ressent même plus ses jambes.

Jungwon : Tu m'as fait si peur putain...

Malgré les paroles réconfortantes de Jungwon, Haewon peine à articuler une phrase. La douleur traverse tout son corps, et sa gorge est encore remplie d'eau. Jungwon se lève, prenant Haewon dans ses bras, et marche lentement vers leur bâtiment au lieu de courir. La perspective de croiser à nouveau les mercenaires est désormais inenvisageable. Une fois dans l'appartement, Jungwon ferme la porte à clé et allonge Haewon sur le lit, veillant sur elle avec précaution.

Jungwon : Parle moi putain ! Pourquoi tu ne dis rien ?

- Tu m'as dit de me taire... Je suis fatiguée...