19 - Continuons de vivre en symbiose.

   ── The art of eye contact.

Pdv interne :

Je suis avachie comme une grosse merde dans mon canapé, mes yeux rivés sur la télé qui passe un film sur la première guerre mondiale. J'ai un verre de (b/p) dans une main, et une tablette de chocolat dans l'autre. Je suis même pas habillée, je ne suis vêtue que d'un pyjama. Ça fait deux jours que je me traîne dans l'appartement comme une larve.

- C'EST ÇA OUAIS, CONNARD ! S'énerve encore Miyu au téléphone avant de raccrocher violemment.

- C'est Bryan ? Je lui demande à moitié désintéressée.

- Ne sors jamais avec des américains (Y/n), ce sont tous des abrutis ! Elle s'exclame et vient s'affaler sur le canap' à mes côtés.

Je lui tends des carrés de chocolat qu'elle enfouie directement dans son gosier.

- J'en avais pas l'intention t'inquiètes...

- Je te le promets, je désespère de l'amour ! Je tuerais pour avoir ce que toi et l'autre défiguré vous avez ! Elle s'écrie en se morfondant sur elle-même.

En entendant ses mots je manque de m'étouffer. Ça fait bientôt quatre jours qu'on ne s'est pas parlé. J'ai dû remplir des contrats et tout mais zéro mission, j'ai peur d'être passée à la trappe à cause de cette dispute. Qui plus est j'ai pas encore eu l'occasion de discuter avec Mikey. Le bilan de ces derniers jours est assez catastrophique finalement.

- Tu penses pas si bien dire haha...

Si elle savait, elle ne dirait pas la même chose. Et mine de rien renflouer ce sujet sur la table me met de nouveau dans le mal.

- Bon je vais aller enfiler des fringues et faire un tour je pense, j'ai sûrement besoin de prendre un peu l'air. Je lui dis en mettant sur pause 1917, et je me lève difficilement.

Je file dans ma chambre et m'empare d'une robe d'été à fleurs puisqu'il fait très chaud dehors. Je prends aussi des lunettes de soleil et je n'oublie pas de mettre de la crème solaire avant de partir. (NDA : La crème pour toutes couleurs de peau c'est PRIMORDIAL pour vous protéger de cancer, même ceux qui n'ont pas de coups de soleil, oubliez pas ! <3).

Je me munis d'un sac à main où je mets mes clés et une gourde remplie d'eau. Puis je descends jusqu'à atteindre une station de métro, pour prendre le large comme on dit.

J'entre dans la bouche de métro et je réalise que c'est littéralement bondé. Ça afflue de tous les côtés, je suis complètement larguée. Non sans difficulté, j'arrive à prendre celui que je cherche. Ils sont carrément obligés de compresser un mec pour qu'il puisse prendre le métro avec nous autres, c'est délirant.

- NON TU N'AURAS PAS DE PHOTO DE MES PIEDS ! Crie un adolescent aux cheveux roses juste devant moi, ce qui me fait sursauter.

Pitié faites que le trajet soit bientôt fini même si je viens juste de rentrer...

- OUAIS C'EST ÇA OUAIS ! Espèce de malade ! Il finit et raccroche.

Je reste perplexe face au cinéma que ce reuf vient de nous pondre. D'autres personnes le jugent, le regardant étrangement. Et pour le reste ils sont juste trop préoccupés par leurs problèmes pour s'occuper de ceux d'autrui.

- Laissez passer ! S'écrie une autre voix vers ma droite.

- Je te rejoins dans cinq minutes. Parle quelqu'un de différent à ma gauche.

Et c'est là que je me rends compte que définitivement, je déteste prendre le métro. Surtout à cette heure là, l'heure de pointe. Les travailleurs rentrent chez eux ou se déplacent pour boire un coup, au final tout le monde se retrouve au même endroit au même moment.

Le train ralenti et les portes s'ouvrent. Je me débats pour sortir, avec succès. Mais ce n'est pas le cas d'une fille qui s'éclate la gueule contre le sol. Mon trait toxique ressort et je lâche un petit rire, les gens qui tombent ça me foudroie.

- Bordel de merde je déteste prendre le métro ! Râle l'autre gars aux cheveux roses.

Je les ignore et je file vers la sortie pour m'enfuir de cet endroit de l'horreur. Dehors la chaleur me frappe d'un coup, alors je bois quasiment toute l'eau présente dans ma gourde.

- Je voulais aller dans un parc mais avec ce temps-là me balader sur un pont ce sera mieux... Je marmonne dans ma barbe.

L'air frais qu'apporte une rivière est toujours très rafraîchissant je trouve, et surtout purifiant. Là tout de suite je ne recherche que cette fraîcheur.

Je marche alors avec entrain en direction d'un endroit assez sympathique où j'étais déjà allée avec Kakucho. C'est dans un endroit assez écarté du centre de Tokyo, dans un quartier tranquille. Entre deux rues s'écoule une large rivière avec un magnifique pont en bois fait pour les piétons peint d'un somptueux rouge bordeaux. Tout autour il y a des cerisiers en fleurs, bien qu'ils ne le soient plus vraiment en cette saison, ainsi que des buissons et des lampadaires éclairant très mal le passage. Le tout dans un ancien style collant à la dernière ère du Japon.

En arrivant à cet endroit que je chéris tant, mon cœur réagit plus vite que mes yeux. Sur ce même pont demeure Kakucho en chair et en os en train d'observer le courant de l'eau. J'ai cru que j'allais avoir une crise cardiaque doux Jésus...

Durant un instant j'hésite : je vais le confronter, ou telle une dégonflée je prends la suite. Mais l'instant est de courte durée puisqu'il tourne la tête vers moi avant que je ne puisse faire un choix. Je me résigne à fuir et le rejoins.

- Yo. Je lâche les bras ballants.

- Salut. Il me répond timidement.

J'ai rarement vécu un moment de silence aussi gênant, j'ai envie de me tirer une balle. Et puis quand je me décide à parler, il fait de même. Il y a un cafouillage de mots c'est très désagréable.

- Euh vas-y je t'en prie... Je lui laisse la parole un peu malaisée.

- Je crève l'abcès d'office, je sais que Kokonoi t'as raconté ce qu'il s'est passé, car je lui ai demandé et il m'a répondu que oui.

Mon cœur s'accélère, je fais face à une conversation à laquelle je ne suis pas préparée.

Kakucho s'appuie à la rambarde du pont, tout en me fixant. Je n'ose pas affronter son regard noisette et opaque, je préfère me concentrer sur son accoutrement ou sa chevelure brune virevoltante au vent.

- Et si ce que tu as dit s'avère être vrai, alors ne détruisons pas ça...! Il s'écrie d'un ton plein d'espoir avec un mix de panique. Ne gachons pas les sentiments que nous avons l'un envers l'autre (Y/n), pas pour une querelle futile. Je ne veux pas perdre ce que j'ai avec toi.

- ... Je ne sais pas quoi répondre, c'est tout mon système qui plante.

- Je sais que je suis actuellement un être antipathique quand il y a un problème concernant le Bonten. Et c'est qui je suis je ne peux le réfuter, j'ai tout sacrifié pour ce gang. Mais je ne veux pas te perdre, j'ai déjà trop perdu pour p-

Je le coupe en posant un de mes doigts sur ses lèvres. Une larme coule sur ma joue droite, mélangeant un fond de tristesse et de soulagement, qu'enfin je retrouve celui qui m'a tant manqué.

- Je m'en fiche de ce que tu me racontes. Je lui chuchote tout doucement, caressant ses cheveux ébènes, et sa cicatrice. Je ne veux juste plus me disputer avec toi, tu m'as trop manqué. Je continue en positionnant ma main sur son visage.

On se regarde fixement dans les yeux, et tout naturellement nos lèvres s'attirent les unes vers les autres, comme aimantées. Ce baiser déjà vécu en étant torchés a une toute autre dimension cette fois-ci. Il redonne de la vie à mon âme qui s'éteignait peu à peu ces derniers jours.

- Je te promets de faire des efforts, pour toi. Il me dit déterminé une fois séparés.

- En réalité je comprends ton point de vue. J'arrive à admettre en soupirant. C'est juste compliqué pour moi parce que j'ai pas trempé dans ces histoires depuis longtemps maintenant. Mais toi c'est différent, j'imagine que depuis la perte de ton meilleur ami tu n'as pas arrêté. Et si personne n'est venu t'aider à te sortir de ces choses c'est pas déconnant que tu ne penses plus avec tes sentiments dès qu'il s'agit d'un sujet qui ne t'intéresse pas.

Intérieurement, je rêverai de devenir cette personne.

- ...

- Je sais pas si c'était clair haha...

- Non non c'était très bien, merci. Me murmure-t-il en me serrant délicatement dans ses bras. Continuons de vivre en symbiose, veux-tu ?

- Oui !

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Le chapitre était hyper mim's je trouve, j'aime trop 🤭
En plus il y a une déclaration mais sans véritable déclaration, j'aime bien ce type d'amour silencieux un peu <3

D'ailleurs qui a eu la ref de la scène de métro ? C'est là que je vais reconnaître mes lecteurs habituels et ceux qui sont là pour la première fois haha 💃

Petite double update pour vous vu que j'arrête pas d'oublier de publier le mercredi ?? Honnêtement je sais pas pourquoi, j'essaye de pas oublier pour la semaine pro-

~ Maë ♡ ~

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