14 - La cérémonie d'adieu.

   ── Je n'ai pas pleuré, aucune larme.
   Pourtant à l'intérieur, j'ai été noyé.

Pdv interne :

- C'est en ce sombre jour que nous commémorons le triste décès d'Hajime Hana. Sa présence étayait les visages et les esprits renfermés, et elle apportait un brin de chaleur dans chacun de nos cœurs. Déclare solennellement le maire chargé de faire le plus grand discours prenant de ces obsèques.

J'observe les moindres détails autour de moi, essayant de défocaliser mon attention de la mort proéminente en cette matinée ensoleillée de début août. Chaque personne ici, debout en arc de cercle entourant le cercueil, arbore une expression de tristesse sans pareille. Alors je regarde le sol, puis l'horizon. L'herbe est fraîchement tondue et l'odeur du gazon effleure mes narines. Ce sentiment de retrouver quelque chose de familier me réconforte un peu. Au loin, je vois les arbres danser en rythme avec le vent grincheux. Leur feuilles verdoyantes gesticulent et ondulent tranquillement, comme si la vie n'était rien de plus qu'un berceau de prospérité.

- Je me souviens de ce jour où je t'ai rencontré pour la première fois, ou plutôt de ce soir. Comme tu étais ravissante mon amour. Poursuit un homme qui a pris le relai avec une voix étranglée. Tu rayonnais tellement que ta lumière a transpercé mon âme. Et je savais ce soir, que mon cœur n'appartiendrait plus qu'à toi, tu étais devenue mon rêve éveillé.

Mes oreilles sifflent, la brise d'été se transforme en bourrasque qui me gifle les tympans. Néanmoins j'arrive toujours à entendre les reniflements et les pleurs de ces gens profondément touchés et blessés par l'événement tragique qui a pris place il y a bientôt trois semaines de celà.

D'habitude un enterrement s'organise relativement vite pour éviter au corps de moisir à la morgue, mais je suppose que ça a été un peu plus compliqué pour son cas. Peut-être est-ce dû au monde rassemblé en ce moment, ou peut-être y-a-t-il eu un pic de décès ces dernières semaines rendant l'accès aux funérailles plus longues ?

- Mais depuis que tu n'es plus là, je ne dors plus, par simple angoisse de rêver de toi de nouveau, car au réveil il me serait trop difficile d'accepter que tu as rejoint le ciel. Continue le papa en laissant perler des gouttes sur ses joues rougies.

Ses mots crèvent mon cœur, et soudainement je n'ai plus envie d'observer les aléas de la nature. Soudainement mon visage rejoint celui des autres, un visage couvert de larmes.

- C'était beau, car c'était nous. À chaque fois que je commençais à dériver tu étais là pour me calmer, désormais je suis livré à moi-même. En prononçant ces mots, il marque une lourde pause remplie d'émotions avant de reprendre. Cependant je sais que tu veilles sur moi, matin midi et soir. Et quand je m'endors enfin, ta belle étoile me guide dans mon sommeil et me protège. Merci d'avoir été la plus splendide des femmes, merci [...]

Je décroche complètement de son discours pour me moucher, la morve débordant légèrement de mon nez.

- Tu vas bien ?

C'est Kakucho qui me demande cette question emplie d'inquiétude. Je tourne la tête vers lui et en croisant son regard noisette, je réussi à m'apaiser un peu. Je jette un coup d'œil à Kokonoi, il a l'air abattu mais il garde la tête haute.

- Ça va, c'est surtout dur de voir le chagrin accabler toutes ces personnes...

Il me rassure en caressant gentiment mon dos de sa main. Je ne peux m'empêcher de fixer Koko, et de ressentir une immense peine pour lui. Surtout que moi j'ai Kaku à mes côtés, lui n'a personne.

- Il n'a pas de proches qui peuvent l'aider à traverser cette épreuve ?

- Non pas vraiment. Hormis les autres du gang on fréquente quasiment personne. Je t'aurais bien dit à la limite Inui mais ces deux là ont pris des directions opposées quant à leur futur, surtout quand il s'est trouvé une petite amie d'ailleurs.

- Le beau blond ?

- Oui, avec une brûlure au niveau de l'œil gauche. Me confirme Kakucho.

- Ah merde c'est con. Je lâche et un moment de flop advient. Je vais aller le voir tout à l'heure, puisqu'apparemment personne d'autre ne le fera. D'ailleurs comment ça se fait qu'on soit les seuls du groupe à être là ?

- Je crois que les autres n'avaient pas envie de venir, ils ont sûrement des choses plus importantes à faire.

- Plus importantes qu'aider un ami en souffrance ?? Ça m'étonne même pas de ces têtes de cons tiens. Je ronchonne en levant les yeux au ciel. Heureusement que t'es présent toi au moins. Je continue d'une voix plus douce.

Il me sourit et place son bras autour de mes épaules. Sa chaleur corporelle me redonne une touche de bien être que je prends avec joie.

La cérémonie d'adieu a été assez longue, probablement car beaucoup de gens ont pris la parole. Et quand le vent s'est calmé, et que les discussions enjoliveuses se sont tues, j'en ai profité pour joindre Kokonoi.

Mes pieds foulent la terre et l'herbe, déjà aplatie sous le poids de nombreux panards passés avant moi. Je place une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille droite, j'inspire grandement, et je fonce dans sa direction.

- Hey... Je l'aborde un peu gênée. Comment tu tiens le coup ?

Sa tête est levée vers le ciel, comme si il essayait de retenir ses larmes. Il la baisse et je peux voir de l'eau joncher ses cornées.

- Tu veux savoir ce que tu m'as dit quand t'es revenu à l'appart avec Kakucho ?

- Hein ?

- Tu titubais, puant l'alcool à plein nez avec un hoquet clinquant, et il était là dans le même état à te porter comme une princesse. Débute le blanc, les joues rougies. Et là tu m'as dit à moi et à Kakucho sans une once d'hésitation : « Si j'avais su un jour que j'allais tomber amoureuse aussi vite, je l'aurais pas cru ».

- J'étais bourrée, j'ai raconté n'importe quoi ! J'essaie immédiatement de me justifier.

- (Y/n), l'alcool ne fait pas raconter des sornettes, c'est un sérum de vérité. Il est le messager même de ton inconscient à ta conscience, et le comble pur c'est qu'après avoir dessaouler, on en a plus conscience.

Je reste muette face à ses dires qui m'accablent. Je ne me pensais pas capable de sortir quelque chose d'aussi gros sous les effets de l'alcool.

- Et tu sais ce qui l'a fait lui ?

- ...

- Il t'a embrassé.

Ma bouche s'ouvre, je reste perplexe, et surtout confuse.

- Hein ? Arrêtes, là tu me racontes n'importe quoi ! Je poursuis sur la défensive.

- Et après vous avez ris, et il t'a regardé d'une façon unique. D'une façon où quiconque pourrait rêver ressentir un tel regard sur sa personne.

Une multitude de mots différents voudraient sortir de ma bouche, mais rien n'y fait, le mutisme s'empare de ma gorge.

- En ces temps qui me sont durs, j'aimerais juste connaître ce que vous vous avez l'un pour l'autre, sans même que vous vous en rendiez compte.

- Koko...

Une perle salée roule sur ses pommettes, et l'instant d'après il part à son tour déposer des fleurs sur le cercueil de sa défunte mère.

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Quand je mentionne une petite amie pour Inui c'est parce que toutes mes histoires tkr se passent dans la même time-line (je sais plus si je l'avais déjà dit mais voilà).

Le chapitre est pas heureux de ouf, mais les prochains le seront 💃

Aussi ! Pour ceux qui ne sont pas abonnés à moi et qui lisent cette histoire en cours de route je vous invite à aller lire mes dernières annonces (j'avais tellement de choses à dire que j'ai dû en faire 3 eh). Ça concerne une utilisatrice dangereuse de l'application qui est peut-être déjà venue vous parler, si vous avez le temps allez lire les quelques messages sur mon bab :)

~ Maë ♡ ~

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