3 - Regard de chien battu.
── Allure de princesse, mental
de bonhomme, vécu de guerrier.
Pdv interne :
- Vous écrivez hein, hop hop ! Nous rappelle notre professeur en tapotant sur son bureau. Mina je te vois bouiner dans ton coin, ton stylo il doit être dans ta main prêt à écrire. Il l'interpelle en soufflant.
Un râle général se fait entendre, il me semble que la classe commence à fatiguer un peu.
- DONC je disais, poursuit Monsieur Ichiro. Hegel lui, contrairement à Kant, affirme que l'expression d'une œuvre par des mots, c'est l'aboutissement de l'art. Une œuvre a été faite par un Homme, pour un Homme. Nous explique-t-il en déambulant entre les rangs.
Mon visage, et plus exactement ma joue, se pose avec lassitude sur le creux de ma main. J'écoute le cours d'une oreille seulement, et de l'autre j'essaie de percevoir le sifflement des oiseaux dehors. Mes yeux se ferment progressivement malgré ma lutte acharnée pour rester éveillée.
- Je vous sens endormis là, c'est parce que vous digérez ? Il nous questionne sérieusement ennuyé.
Je baille un coup et me réinstalle correctement pour me réveiller un peu. Il faut avouer que les cours de philosophie c'est pas toujours passionnant, surtout après manger. Bien que ce chapitre soit tout de même assez intéressant.
- Bon qui peut me rappeler ce que Kant dit pour opposer Hegel ?
Je connais la réponse, mais je préfère ne pas lever la main. Pour une raison obscure participer à l'oral me procure un immense stress. Alors si je peux éviter ce sentiment d'anxiété, je le fais.
- (Y/n), au lieu de roupiller depuis tout à l'heure.
- Zut. Je lâche soulée.
La manière dont il s'adresse à moi me donne envie de l'encastrer dans un mur, mais pour éviter de le regretter plus tard, je préfère ignorer cette colère.
- Kant pense qu'on ne pourra jamais retranscrire ou traduire ce qu'une œuvre nous transmet, et c'est ça qui en fait sa beauté. Dès lors où une œuvre nous fait ressentir des choses, ça la rend belle, même si objectivement les dessins sont laids. Je réponds, la voix tremblante.
- C'est exact. J'espère que vous avez tous écouté votre camarade ! De toute manière je v-
Le son de trois toquements sur la porte le coupe dans sa lancée. Et avec aigreur, il part l'ouvrir.
- Euh bonjour. Dit timidement le garçon aux cheveux roses.
Mon cœur qui était calme saute dans tous les sens en le voyant, et mes yeux deviennent ronds comme des soucoupes.
- Oui c'est pour quoi ?
- Est-ce que, euh, (Y/n) (T/n) est là ?
Mes sourcils se froncent et ma bouche s'ouvre sous la surprise. Je jette des coups d'œil à droite à gauche, complètement paumée, et je finis par croiser le regard de Taiyo, intrigué.
- (Y/n) ? M'appelle mon professeur, sortant la classe de ce silence pesant. C'est pour quoi ?
- Euh un problème administratif on m'a dit.
- Hein ? Je lâche encore plus à la ramasse face à ce prétexte bidon.
- Bon allez-y. Accepte-t-il difficilement.
Perdue, je me lève de ma chaise et me dirige vers la sortie, accompagnée du rose. Je n'y comprends tellement rien que je commence à croire au destin, peut-être que nos chemins sont faits pour se croiser finalement.
- Rends-moi ma bague. M'ordonne l'individu à peine dehors dans le couloir.
- Pardon ? Je lâche offusquée de son ton plus que désagréable.
- Tu m'as volé ma chevalière non ? Je veux que tu me la rendes. Il insiste alors que je peine à assimiler ses paroles.
- Ta chevalière...? Mais de quoi tu me parles enfin !
- La bague bordel ! Celle que tu m'as chourave au cours d'arts plastiques ! Réfléchis un peu !
Et soudainement tout me revient, comme une ampoule qui s'illumine enfin dans ma tête.
- Aaaaah oui ! Ok c'est bon ça me revient. Je finis par admettre en soufflant.
- Et du coup ? Poursuit-il en arborant cette expression de fatigue sur son visage.
- Ah bah je l'ai oubliée. Je balance simplement.
Il soupire et je peux sentir un profond jugement sur ma personne. Je me mords la lèvre, déçue de ce premier échange avec le garçon qui a fait battre mon cœur si fort ce dernier jour.
- C'est une farce ?
- Si tu veux on peut passer chez moi après les cours, je te la rendrai directement.
- Mais moi ce soir il f- Le son de la porte qui s'ouvre l'interrompt dans sa phrase.
C'est Taiyo qui sort de la salle, et en nous voyant je peux percevoir un rictus sur son visage.
- C'est ça le problème administratif ? Il raille en riant doucement. T'as trouvé un gigolo pour me remplacer, t'es tant que ça en manque ?
- Excuse-moi ? Lâche le rose outragé des propos du beau parleur.
- Quoi, tu jalouses c'est ça ? Je le questionne de manière agressive.
Il lève les yeux au ciel et enfouit ses mains dans ses poches de pantalon, toujours avec cet air de dédain.
- Donc t'as trouvé un copain ?
- Et si c'était le cas ?? J'enchaîne sur la défensive.
- À d'autres, aucun mec ne voudra de toi en sachant que je suis passé sur toi avant, ils savent que la concurrence est trop rude pour y faire face. Me dit-il en partant en direction des toilettes.
Je reste abasourdie, sentant mon sang bouillonner dans mes veines. Les traits crayonnés de ma face se déforment pour devenir grossiers, et la peinture (c/p) qui occupe ma peau se teinte d'un magenta rage. Je me retiens de l'insulter de tous les noms pour ne pas faire mauvaise figure devant mon bel inconnu, mais c'est pas l'envie qui manque.
- Je change d'avis, je te rends ta bague seulement si tu deviens mon petit ami. Je finis par lui dire en colère, cette fois-ci prête à garder mes positions.
Il cligne plusieurs fois des yeux, et je ressens sa confusion atteindre son paroxysme. Je ne peux m'empêcher de stresser face à la proposition saugrenue que je viens de lui envoyer sous le coup de l'adrénaline.
- Qu'est-ce que tu viens de me dire ? Tu me fais du chantage ?? Il me demande sur le cul.
- Chantage, offre, c'est kif-kif tu sais...
- Mais il en est hors de question ! Je vais pas me vendre pour récupérer ma bague !
- Ce serait pour de faux ! Je rajoute en essayant de le convaincre le plus possible. C'est si terrible que ça de jouer mon faux petit ami ? Je continue en arborant un air mélancolique.
- Tu crois que je te vois pas faire ton regard de chien battu ?! S'esclaffe le rose choqué de ma mesquinerie.
- De toute manière si tu ne le fais pas je te rendrais jamais ta bague. Je tranche de façon catégorique.
Son tableau jusqu'à présent transpirant la confusion me renvoit désormais une sensation de frustration. Pour autant, le portait représenté en son sein reste toujours aussi noble.
Puis à l'entente de bruits de pas, j'aperçois l'autre enflure revenir des chiottes. Alors quand il est assez proche, je me rapproche du rose et je lui fais un bisou sur la joue, de manière à ce que Taiyo le voit en 4k.
- Qu'est-ce que- Lâche d'une mine déconfite mon ex petit copain.
Et sans prendre le temps d'observer la réaction de mon inconnu, je retourne dans ma salle de cours. Ma pompe à sang est comme une folle, et je ne peux m'empêcher de sourire au vue du bordel qui m'attend.
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Faites jamais du chantage hein 😭
Mais là j'avoue c'est bien pratique 🤭
(+ En philo en term on a une notion sur l'art, pour le coup c'est vraiment intéressant)
J'espère que le chapitre vous a plu, je voulais poster le prochain mercredi mais je pense que je n'aurais pas le temps :')
Je suis en vacances avec ma famille, et je pensais être seule maiiis turns out y'a mes cousins du coup j'ai pas le temps d'écrire sur la plage 🤠
On se voit samedi, mais don't worry j'augmenterai bel et bien le rythme de publication ! Juste j'attends de revenir de vacances-
~ Maë ♡ ~
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