15 - L'idiot ignare.

   ── Espérer, c'est tendre la joue
   pour que la claque arrive.

Pdv externe :

- J'avais pas envie de te le dire comme ça...

- Mais tu comptais me le dire quand même ??

- Pardon (Y/n), j'aurais aimé rester plus longtemps. Mais Reo dit vrai, on repart au Blue Lock dans deux jours, jeudi à l'aube. T'annonça Chigiri, un souffle s'étant échappé de ses fines lèvres.

- Quoi...? Mais... C'est pas possible... Tu murmuras, confuse.

Aucun mot n'aurait été assez juste pour décrire l'immensité de la peine présente en toi à ce moment précis. Le monde de joie et de gaité qui s'était bâti autour de toi s'effondrait en un court instant, brisant murs et portes qui s'écroulaient sous leur propre poids.

- Désolée, j'aurais dû te le dire plus tôt...

✩    ✩    ✩

La journée d'hier a été particulièrement difficile pour toi, enchaînant mauvaise nouvelle après mauvaise nouvelle. Et pour être honnête, aujourd'hui ne s'annonce pas être vraiment mieux.

- Tiens. Je te rends ta bague. Tu lui dis simplement en lui tendant son bien.

Car ça fait désormais une semaine que votre faux couple dure, et comme convenu, tu lui la redonnes. Ça te fait du mal, car c'est en un sens une page qui se tourne. Surtout en sachant qu'il va repartir, pour une durée encore indéterminée. Rien que le fait d'y penser te retourne les entrailles.

Au creux de ta main, la bague, la fameuse. Il s'en empare de nouveau, brisant définitivement ton cœur. Tes yeux dérapent sur le sol, n'osant pas affronter son regard pourtant plein de gratitude. À peine récupérée, qu'elle file à son doigt, reprenant sa place.

Cette chevalière qui avait tant capturé ton regard et qui t'engloutissait par sa beauté, ce petit morceau de tableau, ce bout d'un chef-d'œuvre, retrouve enfin son propriétaire. L'œuvre t'apparaît comme complète et parfaite, la bague va vraiment de pair avec lui.

- Merci beaucoup (Y/n). Il te remercie tout bêtement, un sourire sur son visage.

Tu lèves enfin tes mirettes et réplique à son sourire en faisant de même, avant que le professeur ne t'appelle pour retourner en classe.

- Aller, dépêchez-vous !! Sinon pour ceux qui traînent trop dans les couloirs ça va barder ! S'énerve ton prof de philosophie.

- Bon je te laisse, on se voit plus tard. Te salue Chigiri avant de s'en aller.

Les larmes bordent tes paupières inférieures, et tu rentres dans ta salle avec angoisse et mal-être. Surtout quand les premières personnes que tu vois sont Taiyo et Sanae.

Pdv interne :

Je me dirige vers ma place, et aperçois directement Daiki. J'avais oublié que c'était mon voisin de classe, pour mon plus grand déplaisir. À voir sa tête paniquée et ses spasms, je devine assez rapidement que Sanae lui a raconté notre petite querelle.

Je l'ignore royalement et m'assois sur ma chaise, prête à écouter ce nouveau cours qui va retourner mon cerveau en mille.

- Allez, on perd pas de temps on est déjà en retard ! Râle Monsieur Akito. Donc je reprends là où nous en étions arrêté. Le bonheur, lorsque je le cherche, je ne le trouve pas. C'est ce que nous avions vu le cours dernier. Reprend-il.

Pendant qu'il poursuit son cours, je feuillette mes pages pour me remettre le sujet en tête. Malgré mon attention portée sur mon cahier, j'arrive quand même à sentir le regard persistent tant que timide de Daki sur moi.

- Euhm (Y-

- Quoi ? Je le coupe sèchement, ce qui le surprend.

- Alors euh, Sanae m'a dit que tu savais... Il commence, mais je ne veux pas lui laisser le temps de finir.

- Oui je me doutais qu'elle allait te le dire. Je rajoute en soupirant d'agacement, et fais tourner mon stylo autour de mon doigt.

- Effectivement. Et en fait je voula-

- DAIKI ! Crie subitement notre professeur, nous faisant tous deux sursauter. Tu peux me dire ce que ton camarade énonçait à la classe ??!

Tel un idiot ignare, il reste bouche bée et ferme son claque merde. J'adore Daiki, mais j'avoue qu'en ce moment que ce soit avec lui ou Sanae, ma conduite est tout sauf joyeuse à leur égard.

- Euh...

- Pour changer, tu n'écoutes rien. Tu passeras me voir à la fin du cours, je te donnerai des exercices en plus. Il lui annonce, ce qui fait soupirer grossièrement le concerné. Yuko, tu veux bien répéter ce que tu disais pour ton camarade lésinent ?

- Bien sûr. Je disais que le bonheur était un état de satisfaction complète et durable. Mais qu'il était difficile de le trouver, et que plusieurs philosophes théorisaient sur la source du bonheur. Pour Descartes on n'est heureux qu'en ayant atteint l'ataraxie. Pour Schopenhauer, le plaisir ne vient que face à du déplaisir. Sans comparaison au bonheur, on n'en a pas la notion. Et pour Kant, c'est faire le bien qui nous rend heureux.

- Parfait. Chaque philosophe essaie de comprendre l'origine du bonheur, et comment l'obtenir. Enchaîne Monsieur Akito. Maintenant je veux que vous vous demandiez, êtes-vous heureux ? Si oui, quelle est la source de ce bonheur ?

Suis-je heureuse ? Hm... Oui ? Ou non ?

- Il est difficile de réellement poser des mots et une définition stable sur votre état actuel. D'un jour à l'autre vos ressentis changent, et votre personne aussi. Essayez de vous baser sur une perception générale de vous-mêmes.

La question embrouille mon cerveau et fait des noeux entre mes sinapses. J'y réfléchis quelques instants, puis une réponse positive en sort. Après tout, même si ces derniers jours n'étaient pas des plus heureux, j'ai deux formidables amis, et Chigiri. Que je ne saurais pas comment définir...

Serait-ce depuis qu'il est là que je suis réellement heureuse ? Avant il y avait Taiyo, j'étais comblée. Puis il est parti, et là j'étais au fond du trou. Mais depuis l'arrivée du footballeur, mes journées me paraissent plus ensoleillées. Peut-être représente-t-il mon bonheur ?

- Tiens. Me marmonne Daiki en me faisant passer un papier, que je fais glisser sur ma table avec lassitude.

- “Je retourne par écrit pour pas me faire enguirlander par le prof. Sanae reste sur ses positions et n'arrive pas à comprendre pourquoi tu lui en veux autant. Personnellement j'arrive à concevoir ton point de vue, mais je t'avoue que ma source de bonheur à moi, c'est vous deux. J'aimerais juste qu'on s'explique et qu'on règle ça pour qu'on redevienne comme avant.” Je répète ce qu'il y a de marqué, mâchant ses mots et en lisant à voix basse.

- Alors ? Me demande le brun, anxieux.

- Alors j'ai pas aimé le fait que vous ne m'ayiez rien dit, c'est tout. Je ne vois pas quelles explications ils pourraient y avoir en plus. Je souhaite juste une raison valable de votre part pour me l'avoir caché. Raison que ta copine n'a pas été capable de me donner. Je trouve ça d'ailleurs culotté de sa part de me demander de comprendre sa manière de voir les choses quand celle-ci n'est pas explicite. Donc en attendant d'avoir cette réponse, considère-moi en dehors de tout ça. Je ne veux pas aller la voir en sachant qu'elle n'a rien à me dire. Je termine, lui rendant son bout de papier, froissé.

J'ai très envie de régler cette histoire, mais si c'est pour qu'on est la même dispute encore une fois, il n'y a aucun intérêt. Surtout que je suis déjà assez préoccupée par le départ précipité de Chigiri...

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Dernier cours de philosophie je vous promets 😔

+ J'ai un peu de retard désolée, j'ai pas eu des masses de temps ce weekend (je fêtais les 18 ans d'un ami <3) et mes débuts de semaine sont toujours catastrophiques (avec mes horaires moisis).

Au moins le prochain chapitre arrive samedi pour sûr, et ce sera le plus long de l'histoire ! C'est aussi mon préféré, j'espère qu'il vous plaira :)

~ Maë ♡ ~

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