𝐒𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐞𝐫 𝟏𝟗𝟗𝟓 [𝐉-𝟏]
Septembre 1995 – JOUR 1
Dixie Wayland, jeune sorcière de quatorze ans, parcourt l'Égypte avec ses parents depuis quelques semaines. Elle habite dans une petite maison posée en plein milieu du désert. La jeune fille adore les maisons éphémères qu'elle trouve vraiment mignonnes. Adamos Wayland, son père, et Mirabella Wayland, sa mère, sont en plein dépoussiérage d'un objet qu'ils viennent de découvrir et la petite brune ne sait pas encore si c'est un objet magique ou non, pourtant, elle le fixe avec les yeux brillants d'excitation.
Elle adore observer ses parents, d'une part parce qu'ils sont si amoureux qu'elle les envie, mais aussi, car leur métier la passionne, et elle apprend beaucoup à leurs côtés. Ils chassent les raretés magiques ainsi que des objets de non-mages, en raison de leur fascination quelque peu extravagante pour les Moldus. Dixie finit par se lever de son fauteuil et s'approche de son pas léger avant de regarder l'objet avec curiosité.
— Qu'est-ce que c'est ? demande-t-elle sans pouvoir se retenir.
— Eh bien, ma chérie, déclare Adamos, c'est un objet non-mage, ça s'appelle une montre. Contrairement aux nôtres, elles n'ont que deux aiguilles.
La brune se penche et fait de gros yeux devant, alors que sa mère se met à rire et lui caresse les cheveux avec la douceur d'une maman tandis que son père soulève ce qu'il tient pour le mettre à la lumière.
— Mais, pourquoi y avait-il une montre dans une pyramide ? questionne la jeune fille.
— Quelqu'un a dû la perdre, rigole Mirabella. En tout cas, pour nous, c'est une super découverte.
Dixie en est bien consciente, elle est, elle aussi, fascinée par les moldus, elle les trouve incroyables parce qu'ils réussissent à vivre sans magie et la jeune fille les trouve plus intelligents aussi puisqu'ils réussissent à fabriquer des objets leur permettant de survivre. Aussi vite qu'elle s'y est intéressée, Dixie se détourne de la montre pour profiter de Globule, sa petite chauve-souris.
George Weasley, de son côté, quitte le Poudlard Express avec ses frères et sa sœur ainsi que ses amis. Le trajet s'est fait dans la bonne humeur et après une longue conversation, les jumeaux sont partis faire quelques mauvaises blagues à des élèves de Serpentard alors, ils sont de bonne humeur et ont le sourire aux lèvres comme deux enfants ayant réussi leurs bêtises en passant à travers les mailles du filet.
— Tu te rends compte, Georgie, dit Fred, c'est notre dernière année et elle doit être mémorable, c'est notre cycle qui s'achève! Je veux qu'on se souvienne de nous comme les super jumeaux Weasley.
L'intéressé rit aux paroles de son frère et hoche la tête vigoureusement. Il est plus que prêt à rendre cette année, inoubliable parce qu'il veut laisser une trace d'eux dans le château qui les a vu grandir. Il est prêt à élaborer quelque chose de grandiose et il y réfléchit alors qu'il marche jusqu'à la calèche et grimpe dessus pour s'y asseoir.
Le jeune homme reste silencieux pendant la traversée du parc puis il rentre dans le château avec un sourire aux lèvres. Le rouquin prend une profonde inspiration en fermant les yeux. Il retrouve l'odeur de l'école, une odeur pas vraiment agréable qui sent un peu le vieillot, mais il adore la sentir. Elle lui rappelle les sept années qu'il a passées dans la joie et la bonne humeur. Il soupire et ouvre un œil.
— Cette école va me manquer, Freddie, dit-il avec une touche de nostalgie. Sept ans et pas une seule petite copine, j'espère que tu arriveras à enfin dire à Angelina ce que tu ressens.
— Occupe-toi de te trouver quelqu'un toi-même, réplique Fred.
Ils échangent un regard avant de se mettre à rire dans une parfaite synchronisation et s'avancent dans la grande salle afin de retrouver leurs camarades et d'assister à la répartition des premières années. George adore les dîners à Poudlard, il peut manger autant qu'il veut et il ne s'en prive pas, la nourriture est trop importante pour lui, gourmand comme il est.
La répartition se fait comme d'habitude, dans la joie, les cris et les applaudissements et George y participe avec enthousiasme même si son ventre réclame à manger. Lorsque enfin, la nourriture apparaît sur la table, il se jette dessus en se battant à moitié avec sa fratrie.
Dixie, elle, s'amuse à accrocher des décorations dans la maison, aidée de Globule qui tient l'autre côté pour lui faciliter la tâche, bien qu'elle ne soit pas d'une grande aide. La brune s'apprête à lui dire quelque chose lorsque la porte explose d'un coup dans un grand nuage de poussière et un brouillard vert s'engouffre à l'intérieur.
Un homme, du moins ce qui en reste, entre et elle n'a pas besoin qu'il dise son nom pour savoir de qui il s'agit. Le Seigneur des Ténèbres. Le sorcier le plus dangereux et maléfique que le monde de la magie ait jamais connu. Un homme dont Dixie n'ose pas prononcer le nom, un sorcier qu'elle ne pensait jamais rencontrer. La jeune fille n'a pas le temps de réagir, un éclair vert jaillit et traverse la pièce avant de toucher Mirabella en pleine poitrine.
La mère de famille écarquille les yeux avant de tomber sans un cri sur le sol, les yeux rivés au plafond. Adamos bondit sur sa fille et la pousse avant qu'un sortilège d'une couleur violette ne l'atteigne et la pauvre chauve-souris pousse des cris effrayés avant de se réfugier dans la poche de sa maîtresse. Dixie est trop paralysée pour émettre le moindre mouvement, la peur lui saisit les tripes et lui serre si fort qu'elle ne sait même pas comment elle tient encore debout.
Elle a tout juste le temps de voir son père ouvrir un portail et la pousser dedans, alors que l'éclair vert le frappe à son tour. La dernière chose que la brune voit avant d'être emportée est le regard perçant de l'assassin. Le silence retombe et l'obscurité entoure Dixie jusqu'à ce que la lumière revienne et qu'elle se retrouve devant une étendue d'eau. La jeune fille entend un raclement de gorge et se retourne, s'attendant à se faire tuer à son tour, mais elle découvre, derrière ses larmes, un homme avec une longue barbe blanche et le nez tordu comme s'il était cassé. Il se tient devant une immense grille noire et sourit gentiment bien que son visage paraisse grave.
— Tu es en retard, dit-il simplement. Les élèves sont déjà répartis dans leur maison. Je suis désolé pour tes parents, Dixie.
L'homme ne dit rien de plus et la grille s'ouvre dans un grincement sinistre et irritant. La jeune fille n'arrive pas vraiment à penser correctement et se demande de quoi il parle et comment il connaît son prénom. Mais sa principale question est de savoir comment il sait que ses parents sont morts alors qu'ils étaient là encore cinq minutes plus tôt. Elle le suit malgré tout, ne voulant pas rester toute seule et elle a l'impression qu'elle peut lui faire confiance.
En voyant le château, Dixie comprend que c'est l'école de magie dont sa mère lui a parlé, elle y a étudié et le directeur est Albus Dumbledore. La brune suit le sorcier en silence et sent Globule qui tremble dans sa poche, alors, elle y met sa main pour qu'elle se calme.
— Je suis désolé que tout ça t'arrive, dit-il, mais le temps presse et tu as besoin d'étudier et de t'améliorer.
Dixie ne comprend rien, mais s'abstient de poser des questions, car elle n'a pas le courage de le lui demander. Il est assez impressionnant et tout ce qu'elle veut, c'est pouvoir être tranquille pour pouvoir pleurer ses parents en paix, elle en a besoin.
— Le dîner a déjà commencé, enchaîne-t-il, viens avec moi.
De toute manière, elle ne sait pas où aller alors, elle hoche la tête et le suit, remarquant, malgré sa tristesse, la beauté du lieu. Elle monte les escaliers, essoufflée et s'arrête devant une grande porte de bois. L'homme se retourne vers elle avec un sourire bienveillant et pose sa main sur son épaule.
— Je suis le directeur de l'école, dit-il. Albus Dumbledore. Je sais que c'est dur pour toi en ce moment, tout va très vite, mais je viendrai te voir plus tard, il est maintenant temps de faire ta rentrée, Dixie.
George déguste ses patates avec un appétit d'ogre et donne une tape sur la main de Ron qui essaie de lui en voler. La bonne humeur règne et il discute avec son frère pour savoir sur quelles premières années, ils vont jeter leur dévolu lorsque la porte s'ouvre d'un coup. Un silence s'installe alors et tout le monde tourne la tête vers le directeur et en particulier sur cette fille très sale qui se tient à ses côtés.
Dixie se fige à la vue de chaque paire d'yeux sur elle, incapable même d'imaginer dans quel état elle doit être. Ses joues sont rouges et sales et des larmes strient la poussière qui macule sa peau. Elle n'ose pas bouger, mais l'homme à ses côtés lui donne un petit coup gentil, alors, elle inspire et avance en restant à côté de lui.
— Qui est-ce? demande quelqu'un.
Certains, dont George, secouent la tête, personne ne semble l'avoir déjà vue, mais quand il la regarde, le rouquin en déduit qu'elle n'est pas une première année en retard, elle a l'air d'être en cinquième ou sixième année ce qui est étrange, personne n'arrive jamais en cours de cycle et surtout pas dans un état pareil.
Il entend les murmures sur le passage de la petite brune et il la regarde silencieusement traverser la pièce. Il fronce les sourcils, essayant de comprendre ce qui se passe et les autres font à peu près la même chose alors que Dixie s'arrête au fond de la pièce, sur l'estrade avec le directeur qui se retourne vers ses élèves.
— Eh bien, dit-il avec un sourire, nous avons une retardataire.
— Mais elle n'est pas en première année, s'exclame Fred à voix basse. Pourquoi elle n'arrive que maintenant? C'est du jamais vu!
— Elle a surtout l'air dans un sale état la pauvre, répond George.
Dixie baisse la tête sur ses pieds alors que des yeux curieux semblent la transpercer de tous côtés. Elle sent Globule qui essaie de sortir de sa poche, mais elle l'en empêche de peur qu'on lui enlève et elle ne pourra pas tenir sans elle. Le directeur se penche alors vers elle avec un sourire malicieux. Il a les yeux rieurs d'un enfant.
— Tu peux la laisser sortir, dit-il, je suis sûr qu'elle trouvera le chemin de ta chambre.
Dixie redresse la tête vers lui et le fixe, se demandant s'il lit dans les pensées. Le fait qu'elle tienne sa poche comme ça donne encore plus de raisons de chuchoter parce que ça se voit qu'elle empêche quelque chose de sortir et quand enfin, elle retire sa main, George écarquille les yeux en voyant une minuscule chauve-souris s'envoler.
Les murmures reprennent de plus belle et George suit l'animal des yeux, un sourire aux lèvres, il a toujours trouvé ces créatures fascinantes et bien plus attrayantes qu'Errol, le hibou familial et il envie un peu cette fille sortie de nulle part qui semble avoir réussi à apprivoiser une chauve-souris, Fred lui donne un coup de coude.
— Alors Georgie, pas trop jaloux ? demande-t-il en riant.
— La ferme Freddie, soupire le concerné.
George regarde la petite boule de poils disparaître par la fenêtre et il pense à Errol. Il n'est pas très intelligent et rate toujours les atterrissages en se prenant les vitres en pleine face, ce qui agace souvent le rouquin. Il reporte son attention sur la fille et il remarque qu'elle a les jambes qui tremblent. La pauvre fille est terrorisée et elle regarde le directeur approcher d'elle avec un vieux chapeau rapiécé.
Elle bloque sa respiration et sent le poids sur sa tête. Lorsque ce chapeau se met à parler, elle sursaute légèrement.
— Hum..., Commence-t-il, très intéressant. Serpentard! ... Non, attendez ... Par-delà il y a aussi ...Gryffondor!
Dixie entend alors un murmure se répandre dans la salle et elle a envie de partir en courant. George en a le souffle coupé, ça, c'est du jamais vu et une vague de colère envahit les élèves. Pouvoir choisir sa maison devrait être interdit, personne n'a jamais pu le faire, et alors, Dixie devient une bête de foire, tout le monde parle en même temps et le directeur doit ramener le silence.
— Tu n'as plus qu'à décider, Dixie, dit-il gentiment. Le choix t'appartient.
La jeune fille réfléchit, elle ne connaît pas la différence, mais elle remarque que la table aux couleurs vertes semble avoir des têtes d'enterrements contrairement aux visages souriants des autres et secrètement, les Gryffondor espèrent qu'elle les choisira.
— Gryffondor, souffle-t-elle.
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