𝐏𝐋𝐔𝐈𝐄 𝐓𝐎𝐑𝐑𝐄𝐍𝐓𝐈𝐄𝐋𝐋𝐄
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- PLUIE TORRENTIELLE -
OF HONEY AND MYSTERY ;; #PROMPT NO.1 ;; #"IT'S BEEN AWHILE..."
MYSTERY OF LOVE • SUFJAN STEVENS
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LES GENOUX RAMENÉS SOUS SON MENTON et entourés de ses bras, Temari fixait la tempête se déchaînant à l'extérieur, la pluie fouettant les vitres et tambourinant sur leur verre. Bercée par le bruit malgré sa violence, elle manquait de s'assoupir, l'orage ayant rendu le ciel gris et la chambre dans laquelle elle et Shikamaru s'étaient réfugiés sombre. Ce dernier, se tenant derrière elle, s'efforçait de sécher ses boucles dorées à l'aide d'une serviette, les mouvements agréables ne l'aidant pas à rester éveiller.
Pourtant, ce moment de confort se termina assez tôt, sa chevelure désormais plus ou moins sèche. Elle grogna en le sentant se stopper mais son compagnon n'en tint importance, et se contenta simplement de tendre la serviette sur le pied de lit afin de lui permettre de sécher à son tour. S'approchant finalement de la blonde qui n'avait pas bougé d'un iota, il s'accroupit près d'elle avant de la faire basculer sur lui, entourant la taille de la jeune femme de son bras alors qu'elle laissait sa tête rencontrer son torse.
— Tu as besoin de quelque chose ? lui souffla-t-il en se penchant vers la masse blonde blottit contre lui. Je peux essayer de te trouver une couverture si tu as froid. Et il doit sans doute rester des cookies dans le sac...
Elle émit un petit grognement en guise de réponse, s'enfonçant un peu plus contre lui pour le sommer de ne pas bouger, et que donc elle n'avait besoin de rien.
Il promena ses doigts dans ses mèches sable frisées par l'humidité et en pagaille à cause du séchage improvisé, s'amusant à les enrouler le long de son index tout en levant par moments ses yeux vers la fenêtre afin d'étudier l'état de la tempête.
Cette dernière n'aurait pas pu arriver en un moment moins opportun, gâchant leur sortie et rendant impossible la baignade prévue dans le lac. Ils avaient été forcé de venir se réfugier dans le vieux domaine, et furent bien heureux d'en avoir faciliter l'accès la fois dernière. Tout cela pour finalement découvrir l'état effroyable du salon. La fenêtre que Temari avait cassé lors de leur récent passage avait largement suffit pour laisser les intempéries détruire le peu qu'il restait de debout dans le séjour.
Oubliant l'idée d'un feu dans la cheminée, ils avaient fui à l'étage, choisissant la chambre bleue pour refuge en attendant que la tempête ne prenne fin.
Et désormais, leurs affaires traînaient çà et là sur le parquet, l'un des sacs éventrés laissait couler une grosse partie de son contenu sur le lit et eux se tenaient l'un contre l'autre, face à la fenêtre.
— Tem', t'es sûre de ne pas avoir froid ? s'enquit Shikamaru à nouveau en la voyant légèrement frissonner, chose parfaitement compréhensible.
Malgré qu'ils se trouvaient à l'étage et qu'ils avaient fermé la porte, cela n'empêchait pas le salon par où s'engouffrait pluie et vent de grandement refroidir la maison. Et c'était sans mentionner l'isolation de la chaumière sans aucun doute médiocre compte tenu de la date avancée de sa création.
Le jeune homme eut pourtant pour simple retour un grommellement indéchiffrable, qu'il interpréta mal.
— Temari, tu te ne sens pas bien ? Tu as mal quelque part ? De la fièvre ? Il ne manquerait plus que tu sois malade...
Elle releva immédiatement la tête à l'entente de ses paroles, croassant d'une voix rouillée par le sommeil et le froid :
— Ça va, je suis juste fatiguée, mais je vais bien. Pense un peu à toi avant de t'inquiéter pour moi, tes cheveux sont encore trempés...
— T'en fais pas pour ça, ils sont toujours difficiles à sécher, j'ai fait comme j'ai pu. Le plus important ici c'est toi. Tes joues sont toutes rouges, j'ai vraiment l'impression que t'as attrapé froid...
Se mordant brutalement la lèvre en l'entendant, elle serra les poings, le visage en feu.
Le plus important ? Elle ? Qu'est-ce qui prenait ce fichu romantique de lui balancer des choses pareilles ?
— Temari, regarde-moi, lui intima Shikamaru en saisissant son menton entre ses doigts, la forçant à relever la tête. Dis-moi ce qu'il t'arrive.
— J'ai froid, avoua-t-elle à regret en grimaçant, et il ne fallut pas un mot de plus au Nara pour se relever et partir à la recherche de quoi la réchauffer.
Elle se recroquevilla à nouveau sur elle-même tandis qu'elle le voyait retourner la pièce. La situation la mettait étrangement mal à l'aise, quelque chose en elle lui intimait de se lever et de l'aider au lieu de rester bras croisés à l'observer.
Mais il revint avant qu'elle ne trouve la force de se redresser, l'habillant d'un haut qu'il avait amené avec lui et en remontant la fermeture éclair jusqu'à son menton, avant de jeter sur ses épaules une seconde serviette de bain trouvé au fond de son propre sac.
C'était légèrement excessif.
— T'en fais trop-
Mais elle n'eut le temps d'ajouter un mot supplémentaire qu'il la stoppait en plaçant son index sur ses lèvres, la forçant au silence tandis qu'il prenait la parole :
— La prochaine fois que tu as un souci, dis-le moins directement. Tu n'avais pas besoin de me mentir tout à l'heure, ça ne m'aurait pas gêné d'aller te chercher quelque chose pour te couvrir. Je suis là pour toi, ne l'oublie pas.
Il ponctua son discours d'un baiser sur son front, ne parvenant qu'à lui donner l'envie irrésistible de se blottir contre lui. Elle céda et enroula ses bras autour de son cou, se serrant contre son corps chaud. Il ne tarda pas à lui rendre l'étreinte, lui permettant d'enfouir son visage dans le creux de son cou et de respirer une bouffée de cette senteur de pin et pluie qu'il dégageait.
Cela faisait si longtemps...
Si longtemps que quelqu'un ne l'avait pas traité ainsi.
Ne l'avait regardée avec ce regard, ne lui avait parlé avec ces mots, n'avait pris soin d'elle avec autant d'attention.
Elle s'occupait des autres. De ses frères, par exemple. De ses amis, souvent plus jeunes, parfois.
Mais jamais on ne s'était occupée d'elle. Elle était la grande après tout. La plus vielle, la plus mature, celle qui savait faire.
Mais elle ne savait pas faire ça. Faire confiance. Laisser à quelqu'un le choix du chemin à suivre, des actions à réaliser, des décisions à prendre. Donner à quelqu'un d'autre ce poids sur les épaules et juste se détendre et se laisser cajoler.
Elle n'osait pas faire ça.
Elle ne pouvait pas faire ça.
Elle...
Elle y goûtait, doucement.
Il n'était plus question de quand se finira l'orage, de ses frères qu'elle ne pouvait prévenir de son retard certain, de tout ce qu'elle avait à faire et qui l'attendait sur son bureau, chez elle.
Il n'était plus question de ses cheveux encore mouillée ou de ses habits humides qui la feront tomber malade, chose qu'elle ne pouvait se permettre.
Il n'était plus que question de pin et de pluie.
De ses larges bras qui l'entouraient et de ses baisers éparpillés sur sa chevelure miel.
De ce regard qu'il lui adressa et de ce doux sourire alors qu'il embrassait son visage, la faisant frissonner.
Cela faisait juste longtemps que quelqu'un ne l'avait ainsi aimé.
Il s'inquiétait pour elle et n'avait pas de mal à lui montrer, s'intéressait à ses moindres désirs et s'appliquaient à y répondre, cherchait ses moindres maux et s'efforçait de les soigner.
Il débordait d'amour et semblait absolument vouloir à ce qu'elle le sache, il le lui murmurait à l'oreille et rien n'aurait pu la faire rougir davantage.
Il l'aimait tellement...
Tellement qu'elle en saisissait son haut, s'y agrippant, qu'elle se redressait sur ses genoux et se penchait à son oreille.
Il rougit à son tour et lui assura que c'était normal, et elle rit en voyant sa gêne, ses joues si rouges et son regard fuyant, cette main qu'il voulut faire passer sur sa nuque, mais qu'elle retint dans la sienne. Elle entrelaça leurs doigts et fixa durant un long moment leurs mains liées, se souvenant d'à quel point une éternité était longue, et se demandant si elles parviendront à tenir tout ce temps sans jamais se séparer. Si leurs cœurs parviendraient à faire de même.
— Toujours ? le questionna-t-elle en le fixant droit dans les yeux d'un air s'étant subitement fait dur, attendant sa réponse.
— Je ne connais pas l'avenir Temari.
Oh.
Cette réponse avait pour le moins été inattendu. Elle laissa leur mains liées retomber sur le parquet, et il s'empressa de la rassurer en reprenant :
— Mais je ferais tout pour toi et notre relation. Je ne te laisserais jamais tomber. Et je ne parviendrais jamais à t'oublier. Je t'en fais le serment.
— Moi aussi, parvint-elle le visage pivoine, je ...
Elle du prendre une grande inspiration avant d'enfin pouvoir relever la tête et le fixer droit dans les yeux pour lui répondre, assurée :
— Je me battrai pour ça. Toi, nous, notre bonheur. Et comme ça, compléta-t-elle, on n'aura pas besoin de fuir dans cette maison moisie pour avoir une super vie ensemble.
Il fit la moue à sa dernière phrase.
— Mais je comprends pas pourquoi tu ne veux pas fuir avec moi.
— Parce qu'il y a bien trop de choses dont je dois m'occuper et que je dois réaliser pour faire une action pareille. Surtout que ce n'est pas nécessaire. Pas besoin de faire cette tête Pleurnichard, tu savais que j'étais contre.
— T'avais dit peut-être la dernière fois.
— Je n'avais pas toutes mes capacités de jugement cette fois-là.
Shikamaru sourit en se souvenant de la façon dont il avait franchi le pas et eu l'envie soudaine de recommencer. Elle le sentit, et n'eut à atteindre une seconde de plus avant qu'une cascade de baisers ne viennent caresser son cou, les mains du Nara dans le creux de ses hanches la maintenant immobile. Comme si elle pouvait tenter d'échapper à son emprise. Comme si l'idée pouvait ne serait-ce que traverser sa pensée.
Elle ne savait pas faire confiance. Pourtant, elle ne savait pas qu'elle le lui faisait déjà. Elle ne saurait même pas dire quand elle avait commencé à se reposer sur lui, cela ne datait pas d'hier en tout cas.
Elle ne savait pas partager aussi facilement ses moindres craintes et envies. Son ego ne lui permettait pas la plupart du temps. Pourtant, lui ne la jugeait pas. Il voulait juste qu'elle soit à l'aise avec lui, qu'elle se sente bien. Elle se souvint de l'étrange demande qu'elle lui avait fait auparavant, lorsqu'elle lui avait expliqué qu'il n'y avait aucun mal à ce qu'il lui livre ses réflexions et le fond de sa pensée. Elle comprenait ce qui le guidait, quels sentiments l'animaient. Et elle se dit que si elle ne savait pas comment lui confier chacun de ses besoins et désirs, alors, elle apprendrait.
Car elle découvrait peu à peu à quel point cela pouvait s'avouer agréable, et tellement plus simple parfois. Elle regrettait de n'avoir connu cela plus tôt, mais ne pouvait être que ravie par le fait que c'était lui qui le lui faisait découvrir.
— Tem', l'interpella-t-il tandis qu'elle retournait simplement se blottir contre lui, quelque chose te ferait plaisir ?
Un instant plus tard, il revenait avec le paquet de cookies amené en guise d'en-cas.
Oui, elle apprendrait à se livrer, et à lui rendre chaque jour ce qu'il lui offrait.
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À l'extérieur, la pluie se faisait plus calme et fine. Les nuages perdaient leurs mauvaises humeurs et leur couleur grise, et calmaient leurs sanglots. Comme après une grosse colère, ils se sentaient fatigués et plats, se faisant minces filets blanchâtres dans le ciel, y naviguant lentement. Un arc-en-ciel pâlot faisait place peu à peu, et derrière la fenêtre, eux l'observait en silence. Cela devait faire plus de quatre heures qu'ils étaient cloîtrés à l'intérieur, et avaient eu largement le temps de s'assoupir plus d'une fois et de terminer leur maigre réserve de nourriture.
Désormais, ils mourraient de faim, et n'avaient qu'une hâte : celle de quitter les lieux et de rentrer chez eux, ou du moins en ville pour se remplir la panse.
— On y va ? s'exclama Temari en sautant sur ses pieds, se mettant déjà à ranger leurs affaires.
Shikamaru la rejoint afin de lui venir en aide malgré qu'il n'y avait pas tant à faire, lui rappelant en pliant une serviette pour la faire rentrer dans leur sac :
— Avec la tempête, je me demande juste si l'on pourra facilement traverser les bois pour rentrer... C'était plutôt violent, il ne manquerait plus qu'un arbre soit tomber ou que le petit ruisseau ait débordé.
— On pourra toujours tenter un détour, le rassura-t-elle. Après tout, ce n'est pas comme si l'on pouvait être encore plus en retard.
— T'as pas tort...
— Évidement, j'ai toujours raison, assura-t-elle avec une mine fière.
— Et c'est pour cela que tu t'es entêtée à vouloir ne pas annuler notre sortie malgré les prévisions météorologiques ? se moqua-t-il, se faisant victime de son regard noir.
Vexée, elle quitta la pièce sans l'attendre et il fut forcé de la poursuivre avec l'entièreté de leurs affaires dans les bras.
Passant devant le salon, il l'inspecta rapidement du regard malgré le fait que l'étendue des dégâts en disait à elle seule qu'il n'y avait pas grand chose à inspecter. Il n'eut pourtant le temps de s'attarder, sa compagne déjà à l'extérieur.
Hors de la maison et de son affreux jardin, Temari se tenait immobile au milieu du mont, respirant l'air frais que l'orage leur avait laissé. Une légère brise soufflait toujours, et elle la laissa caresser ses jambes en grande partie nue, lui faisant se souvenir qu'il allait falloir qu'elle rende son haut à Shikamaru. Elle pariait qu'il traînait encore des pieds, si ce flemmard ne s'était pas encore endormi sur le lit. Elle l'en savait parfaitement capable.
Il ne tarda pourtant pas à la rejoindre, et le sentant arriver derrière elle, ne se priva pas de durement le blâmer pour son retard. Il l'avait fait attendre. Lui ne pût que lever les yeux au ciel en murmurant un galère dans sa barbe, ce qui lui valut un coup de coude dans la côte. Il gémit de douleur et elle rit, et ils passèrent finalement une bonne dizaine de minutes à fixer le petit lac et le champ de fleurs plus loin, et la forêt qui s'étalait à côté pour se perdre dans l'horizon :
— C'est quand même dommage qu'on n'ait pas pu se baigner, se plaignit-elle.
— Tu te doutais bien qu'il y avait de grandes chances que la sortie soit gâchée, lui rétorqua-t-il. Enfin, on pourra toujours revenir une autre fois. Ou aller à la piscine municipale si c'est juste jouer dans l'eau qui t'intéresse.
— C'est plutôt te voir te noyer que je voudrais, mais tant pis...
Son ventre se joignit à la discussion à cet instant précis, et tandis qu'elle rougissait de gêne, il ne put s'empêcher de pouffer.
— Allez, on y va ? s'exclama-t-elle pour garder contenance, prenant la direction des bois alors que le Nara lui répondait que si elle avait tant faim que ça, ils n'avaient aucune raison de s'attarder plus longtemps.
Elle le fusilla du regard mais ne tira de lui qu'un petit sourire en coin. Et, maudissant la stupidité des hommes, elle pressa le pas.
Avant qu'il ne se dépêche de la rejoindre à son tour pour hisser un sac sur son épaule et libérer sa main pour prendre la sienne.
Et qu'elle se dise que finalement, les réflexions faites durant la tempête avait été bien trop complexe. Tout était bien plus simple.
Cela faisait simplement longtemps qu'elle ne s'était pas senti aussi bien. Mais elle pouvait désormais compter sur lui pour que cela dure.
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