Théo Raken [Teen Wolf]
•~•
La douleur. La solitude. L'anxiété. La peur. Le désir.
Je baigne dedans depuis beaucoup trop de temps. En fait, je ne me souviens pas avoir vécu autrement. J'ai toujours été à ses côtés. Je le suivais, peu importe ses choix, ses paroles, ses gestes. J'étais devenu une simple marionnette. Servant et n'étant utile qu'à tel et tel moment. Quelque chose de jetable et facilement remplaçable. Enfin.. je ne sais pas vraiment à quoi je lui sert.
D'après lui, je suis un soutien moral et physique. Toutes ses pensées noires. Tous ses gestes déplacés. Toute ses envies folles et psychotiques. Tout ce qu'il ne peut pas dire ou faire face aux autres, il le dit et il le fait face à moi.
En vérité, je pense être un simple miroir. Un reflet fantomatique, silencieux et renfermé de lui-même qui lui permet de garder la tête froide quand il en a besoin. Je suis son plus grand secret, comme sa plus grande peur.
Pourtant, je n'ai rien de particulier. Je ne suis pas un monstre puissant, aux griffes et aux crocs acérés. Je n'ai pas de guérison super rapide. Je n'ai pas de venin, et je ne peux pas devenir invisible. Je suis juste, moi. Une simple humaine, au corps et à l'esprit fragile. Et je pense que c'est aussi pour cela qu'il me garde avec lui. Je le sais. Je suis manipulable à souhait. Pourquoi ça ?
Parce que je l'aime.
Je ne me rappelle même plus comment je l'ai rencontré. Je me souviens juste que depuis, je ne l'ai plus quitté. Du moins, il m'a ordonné de ne pas le faire. Et j'ai obéi. Pourquoi ? Parce qu'il me tient de la pire et de la meilleure façon possible.
Par mes sentiments.
Il est psychotique, pervers, narcissique, manipulateur, jaloux, égocentrique, coléreux, antipathique. Et pourtant, cela ne l'empêche pas d'être doux, gentil, prévoyant, loyal, déterminé, honnête, protecteur.
Il est les deux côtés d'une lame.
Le venin, le côté tranchant et douloureux.
Et l'antidote, le manche doux et présent.
Et moi, je suis le cobaye empoisonné à vie, qui se nourrit de lui pour ne pas mourir.
Emprisonné dans cette forteresse imprenable qui n'est autre que la maison de Theo.
Enfin, "prisonnière". A vrai dire, je peux sortir si je le souhaite. Pour aller marcher, me balader, faire des courses. Mais je n'en ai pas l'envie. A quoi bon ? La seule chose qui m'intéresse, c'est lui. Et il le sait. Il sait que je ne vais pas sortir sans lui. Il sait que je préfère rester ici à l'attendre plutôt que de m'aventurer à l'extérieur. Je vis une relation des plus toxique, mais ça me va. La pression psychologique qu'il exerce sur moi ne me dérange pas, j'y suis habitué maintenant. Et puis, il n'a jamais vraiment été violent physiquement. Du moins, pas dans un acte qui a pour but de me faire du mal.
[Theo]- Moi qui pensait te trouver dans le salon.. c'est rare que tu sois dans la chambre quand je reviens.
La nuit avait commencé à tomber, et comme d'habitude, Theo revenait blessé. Enfin, avec des restes de blessures. Sa cicatrisation rapide lui a été plus que bénéfique dans ces moments-là. Mais pas pour ses vêtements qui finissait toujours troué et couvert de sang, de terre, ou tout autre chose de tachant. Et cette journée ne faisait pas exception à la règle. Détournant mes yeux de la fenêtre qui laisse entrevoir le jardin arrière de la maison, mes pupilles tombèrent naturellement sur la silhouette bancale de Theo. Sa main posée contre l'embrasure de la porte le retenait debout, alors que sa jambe droite rester légèrement pliée, sûrement dû à une blessure plus profonde que les autres.
[T/P]- Tu es dans un sale état..
Lui demander ce qui lui était arrivé était futile. Il s'était battu. Sûrement contre Scott, ou quiconque d'autre qui avait essayé d'entraver ses plans. Suivant mes mots, je m'approcha d'un pas calme jusqu'à lui. Son regard assombri ne me quittait pas une seule seconde. Détaillant chacun de mes gestes, chacun de mes battements de cœur, chacune de mes réactions. Je le savais. A force, ça devenait facilement remarquable.
[Theo]- Comme d'habitude.. ils étaient un peu plus coriaces aujourd'hui.
Sa voix cachait un léger arrière goût de défaite, me faisant comprendre qu'il avait raté son coup. Glissant délicatement ma main contre son dos, je lui fit un petit signe du menton en direction du lit pour qu'il s'y installe.
[Theo]- Ils ne comprennent vraiment rien. Ils pensent tous que je suis le méchant.
Il se laissa tomber sur le drap grisé du lit, alors que j'hochai doucement la tête à ses paroles. Un faible grognement s'échappa de ses lèvres quand il s'affaissa pour retirer sa veste qui tomba lourdement sur le lit. Veste que je récupérais sur le tas avant de prendre la direction de la sortie.
[Theo]- Mais toi tu me comprends.
Mon geste fut soudainement coupé par la poigne ferme mais douce de Theo autour de poignet. Pivotant lentement mon regard vers lui, je ne pu dire quoi que ce soit qu'il tira sur mon avant-bras m'emportant de nouveau vers lui.
[Theo]- Pas vrai..?
Son ton avait changé, devenant plus profond et grave. Il faisait souvent ça, vérifier que j'étais toujours de son côté. Et la réponse ne changeait jamais. Poster droite entre ses genoux repliés et écartés, je glissa avec délicatesse ma main libre dans ses cheveux rabaissés par la sueur, les caressant du bout des doigts avant de répondre.
[T/P]- Bien sûr..
Il écoutait mon cœur et ça se voyait. Et ce n'est qu'après plusieurs secondes sans réaction que ses lèvres s'étirèrent en un beau petit sourire fière. Sa main accrochée à ma peau se détacha afin d'attraper la veste que je tenais toujours entre mes doigts et de la déposer sur le côté du lit.
[Theo]- Tu m'aime toujours hein..?
Ses mains serpentèrent avec douceur le long de mes hanches jusqu'à s'enrouler complètement autour de mon dos dans une ferme étreinte. Ses yeux ancrés dans les miens attendait une nouvelle et sincère réponse qu'il vérifiera grâce à son ouïe.
Le timbre de voix qu'il avait pris était enfantin, presque attristé. Il cherchait à me perturbé, à me rendre coupable sans aucune raison. Et ça marcher. Il voulait juste s'amuser, et il était doué pour ça.
[T/P]- Je t'aimerais toujours Theo.
Nouveau silence avant qu'un petit rire satisfait ne traverse la barrière de ses lèvres. Ma main posée sur le haut de sa chevelure glissa lentement jusqu'à sa nuque, accompagnant ma seconde main qui vint se déposer sur son épaule. Theo avait beaucoup de défauts, mais il y a bien une chose qui ne pouvait pas lui être enlevé, et personne ne pouvait le contredire.
Theo est un homme charmant.
Charmant, beau, élégant, tant de mots pour le définir qu'il serait compliqué d'en choisir qu'un seul. Que se soit ses yeux, son sourire, son rire, tout son visage ou même son corps. Tout était parfait chez lui. Enfin, mes mots doivent être troublés par mes sentiments. Sûrement même. Mais c'était bien vrai. Il n'était pas comme les autres, dans le bon sens, comme dans le mauvais.
La chaleur de ses doigts contre mon dos était d'une agréable sécurité alors qu'il plongea de nouveau ses pupilles vertes dans les miennes.
[Theo]- Embrasse moi.
Fut les seuls mots qui brisèrent le calme établie dans la chambre. Des mots sonnant comme un simple ordre où un refus n'était pas autorisé. Peu importe ses intentions, il savait que je n'allais pas refuser. C'est pour cela qu'il ne fut même pas surpris en voyant mon visage s'abaisser, courbant mon corps vers l'avant, avant de déposer mes lèvres contre les siennes. Un baiser chaste et doux, du moins pas pour longtemps. Car Theo n'aime pas le calme.
Theo aime le chaos et la violence.
Et moi j'aime Theo. Et aimer un homme comme lui, est la meilleure, comme la pire chose au monde.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top