chapitre 18
| 23 octobre 2005
☆
Sur le chemin du quatrième étage de cet immeuble qu'elle avait visité tant de fois en grandissant, Daitan gravit les marches deux par deux et d'une vitesse qui trahissait son empressement à trouver le responsable de ses soucis. Elle s'arrêta néanmoins dès le palier du premier, face à un Chifuyu plus que confus de la trouver devant chez lui alors qu'il venait de refermer sa porte d'entrée en sortant. La numéro trois du Toman, parée de cette attitude bienveillante et protectrice qu'on lui connaissait lorsqu'il s'agissait de ses camarades, n'eut d'yeux que pour le visage abîmé et décoré de pansements du blond.
— Il t'est arrivé quoi ?
— Euh...
— C'est le Valhalla ?
Chifuyu eut soudainement du mal à avaler sa propre salive. Elle devina sans mal l'identité de son bourreau qu'il cherchait à protéger. C'était classique dans le milieu, pour changer de gang en cours de route il fallait être capable de prouver sa loyauté par les actes plus que par les mots ; en passant à tabac l'un de ses anciens camarades, par exemple. Daitan pinça les lèvres de frustration, consciente que s'il ne dénonçait pas Baji, c'était uniquement parce qu'il était persuadé que tout n'était que comédie et que ce qu'il avait vécu était nécessaire pour démasquer Kisaki. Et il n'avait pas tort, mais elle détestait savoir les siens en danger.
— T'as bien soigné tout ça, au moins ? soupira-t-elle alors avec fatigue.
— Normalement, oui, bafouilla le garçon.
— Il s'en remettra, intervint le responsable qu'ils n'avaient pas vu arriver. T'habites pas ici, la Tornade. Rentre chez toi.
Il prononça ces mots tout en rejoignant le deuxième étage, ce qui eut le don d'agacer Daitan. Elle délaissa Chifuyu, - qui n'osa pas suivre le mouvement - monta quatre à quatre les marches et rattrapa son ami de longue date pour le confronter de manière pourtant tout sauf amicale. Baji ne s'étonna pas d'être fermement retenu en arrière par la hanse de son sac à dos, ni d'être projeté contre le mur le plus proche et fusillé du regard par l'adolescente à qui il avait de toute évidence des comptes à rendre.
— Tu te fous de ma gueule, à faire comme si de rien n'était ?
— Keisuke ? s'enquit une voix familière depuis le palier du quatrième.
— C'est juste Daitan, M'man, bougonna-t-il en levant les yeux vers la tête curieuse de sa mère penchée au-dessus de la rambarde. J'arrive.
— Ah, bonjour m'dame !
— Bonjour, Daitan. Il a des ennuis ?
Les deux amis d'enfance échangèrent un regard éloquent, l'air de se demander s'il avait déjà vécu une seule journée sans avoir d'ennuis.
— Pas beaucoup plus que d'habitude, ironisa la délinquante. Je vous rends vite votre idiot de fils, vous en faites pas !
Habituée, la trentenaire acquiesça sans se poser plus de questions et rentra chez elle. Dès qu'elle entendit la porte d'entrée se refermer, Daitan resserra sa prise sur le col du traître et retrouva son regard noir.
— Où est Noa ? Dépêche-toi de répondre.
— Déjà, j'ai rien fait pour qu'elle se mette dans la merde, se défendit Baji. Je lui ai dit de lâcher ma veste, c'est pas de ma faute si c'est une idiote.
— Tu lui as dit de quoi ? T'aggraves ton cas, Raiponce. Noa, idiote ? Tellement idiote qu'elle a deviné ce que tu faisais vraiment, pas vrai ? C'est pour ça que t'as voulu l'éloigner et elle l'a très bien compris, je me trompe ?
— J'vois pas de quoi tu parles, répliqua-t-il avec fermeté avant de se libérer de sa prise sur lui. Désolé que tu sois autant dans le déni mais j'ai juste quitté le Toman, point.
— À d'autres, abruti.
— Tant pis si tu me crois pas. Pour Noa, j'veux bien te donner l'info juste parce qu'elle a rien à voir là-dedans, mais pour le reste, on a rien à se dire.
Un rictus ironique accroché aux lèvres, Daitan secoua la tête. Des années qu'ils se côtoyaient mais son entêtement arrivait encore à l'agacer. Peu importe, elle n'avait pas besoin qu'il avoue pour veiller sur lui le moment venu. Peut-être finirait-il par comprendre qu'il était inconcevable pour eux d'abandonner l'un des leurs à son propre sort.
— Dis-moi, alors.
— Elle a été mise sous la responsabilité d'Asuga Yano, c'est une pote d'Hanma.
— De Kisaki, surtout, cracha Daitan. Putain, j'y crois pas. Et tu les as laissés faire ?
Bien qu'il eût tout fait pour donner à tous cette impression que tout ce qui concernait Noa ne l'intéressait pas, il eut l'air vexé. Elle ne parvint pas à ressentir une réelle empathie pour son ami, trop inquiète pour cette gamine incapable de se défendre qui venait d'être lâchée dans la nature. Asuga passait son temps à courir après le leadership en provoquant son frère et ses partisans, elle était à la fois une alliée de Roppongi et de Kisaki. Quelle place aurait Noa dans tout ça ? Quel intérêt cette folle lui trouverait-elle ? Car c'était ainsi que Daitan imaginait Asuga ; folle, dangereuse et instable. Imaginer sa meilleure amie sur qui elle avait toujours veillé seule en sa compagnie la rendit presque malade.
— Je te l'ai dit, j'ai rien fait pour qu'elle se mette dans la merde. De ce que je sais, Asuga aime bien récupérer les filles perdues au milieu de tout ça et elle a pas l'air d'avoir des méthodes pires que celles du Toman. Ça devrait aller. Va pas te mettre le Shirohebi à dos maintenant, ne put-il s'empêcher d'ajouter lorsqu'elle secoua négativement la tête.
— Ça te concerne plus, de toute façon. Pas vrai ? Je pourrais bien aller me faire buter par le Shirohebi, ça te ferait juste une ennemie en moins, je me trompe ?
Baji n'eut pas la force de lui donner raison, parce que c'était faux et qu'ils le savaient tous les deux. Il n'aurait jamais souhaité quoique ce soit de mauvais à ses amis fondateurs. À la place donc, il tourna les talons afin de reprendre son ascension jusqu'à chez lui et la laissa seule sur le palier du deuxième avec la réalisation qu'elle était privée de deux de ses amis les plus chers en même temps.
— T'es le gars le plus loyal que je connaisse, lança-t-elle sur un coup de tête. Tu peux pas t'attendre à ce que personne te rende cette loyauté.
L'air de ne pas l'avoir écoutée, il disparut dans le haut de la cage d'escaliers. Daitan acquiesça dans le vide, peinée et frustrée de constater qu'ils lui échappaient déjà. Dans ses rêves les plus fous, elle était capable de tisser une grande toile autour de tous ceux qu'elle aimait et de les y retenir pour toujours, délicatement enfermés dans un cocon que rien ni personne ne parviendrait à briser. Ils seraient alors à elle pour de bon, et non à la Vie en personne qui menaçait constamment de les livrer trop tôt à son antonyme. C'était tout ce qu'elle désirait.
En vain, pourtant, car ils lui filaient tous entre les doigts et bientôt, de cette toile fictive il ne resterait qu'un fil au bout duquel elle serait suspendue, aussi seule et impuissante qu'on le lui avait annoncé.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
⋇⋆✦⋆⋇
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
| 24 octobre 2005
☆
— C'est quoi ton p'tit nom déjà ?
— Noa.
— Et t'as concrètement aucune expérience dans le milieu, c'est ça ?
La petite brune acquiesça sous le regard scrutateur de la leader en herbe qui lui faisait face depuis déjà trop longtemps à son goût. Quand elle n'eut plus l'énergie d'affronter ces orbes bleues déstabilisantes en silence, elle baissa les yeux vers la canette de soda qu'elle lui avait servie et en avala une longue gorgée pour faire passer le temps. Sa nervosité arracha un rictus attendri à Asuga. Les lèvres étirées en un sourire amusé derrière sa cigarette, elle désigna d'un geste du menton la bague qui ornait l'index gauche de Noa.
— Elle signifie quoi ?
— Comment tu sais qu'elle signifie quelque chose ?
— En général, si on porte des bagues pour le style on en met plusieurs. En porter qu'une seule, c'est curieux.
— Oh.
— Donc ?
— Elle vient juste d'une amie, répondit Noa.
Elle grimaça lorsque la fumée de la délinquante l'atteignit au visage, ce qui ne fit que l'amuser un peu plus. Dans son insolence et son imprévisibilité, Asuga lui rappela Hanma. Il était impossible de deviner ce qu'elle pensait de la situation dans laquelle Noa se trouvait, ni même si elle passerait la prochaine minute à rire ou à la rouer de coups. Elle comprenait désormais ceux qui s'écrasaient devant Mikey. Son aura charismatique à lui ne l'avait jamais dérangée puisqu'il était son ami, mais celle d'Asuga rendait difficile à tenir sa résolution de se montrer digne et forte, de résister à l'intimidation des plus doués qu'elle.
Quand la jeune femme baissa les yeux en direction de son téléphone d'un air plus doux que son sarcasme habituel, Noa en profita pour la détailler avec prudence, de ses épaules larges aux traits noirs qui soulignaient ses yeux en passant par l'arrête droite de son nez. Une paire de lunettes de soleil aux carreaux entourés de gros cœurs aussi roses que ses cheveux était accrochée à son décolleté par l'une des branches et ses lourdes bottes noires soutenues de hautes plateformes firent du bruit contre le sol lorsqu'elle tapa brièvement du pied au rythme de la chanson qui passait en fond, plus loin dans le local qui servait de planque au Shirohebi. Elle transpirait le danger, certes, mais surtout l'assurance. Elle était loin de la stabilité et la sécurité de Daitan, mais Noa, qui n'impressionnait personne, ne put que l'envier tout autant. Ce n'était pas tous les jours qu'elle croisait d'autres figures féminines dans ce milieu.
— Je peux te poser une question..? osa-t-elle enfin demander après s'être éclaircit la voix pour se donner l'impression d'être à l'aise.
— Whaou, elle engage la conversation ! ironisa Asuga en reportant son attention sur l'adolescente sans se défaire de sa bonne humeur. Dis-moi tout.
— Ton visage... Vous avez eu des problèmes avec quelqu'un récemment ?
Les blessures, étalées sur une bonne partie du côté droit de son visage, étaient vraisemblablement récentes, donc encore douloureuses. Asuga mit pourtant une petite seconde à comprendre qu'elles étaient le sujet de la question.
— Ah, ouais. Mon frangin m'a éclaté la gueule contre un miroir il y a quelques jours, répondit-elle d'un ton aussi léger que si elle lui parlait de la météo. Il est pas dans un meilleur état, rassure-toi. Si tu le croises un jour, tu pourras constater qu'il lui manque le petit doigt sur la main droite. Ma fierté la plus récente, honnêtement. C'est pas aussi jouissif que de le poignarder à mort, j'imagine, mais ça fait le job.
Noa ne sut quoi répondre, peu habituée à une telle banalisation de la violence. Le Toman l'avait toujours protégée de la réalité des choses et ils ne lui parurent de toute manière pas aussi extrêmes que son interlocutrice. Ils pouvaient être brutaux, évidemment, mais ils ne l'étaient pas sans raison. Sans prêter attention à son étonnement, Asuga écrasa son mégot dans le cendrier le plus proche avant de déstabiliser une énième fois la jeune fille de son regard perçant.
— Et toi, la cicatrice près de ta mâchoire, elle vient d'où ?
Surprise qu'elle l'eût remarquée, la brune porta une main jusqu'à la marque concernée et fronça les sourcils. Le souvenir était encore frais dans son esprit, illustration du seul et unique échec du Toman la concernant.
— Je me suis juste retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment, avoua Noa sans se douter qu'il s'agissait d'un test improvisé. Des gars sont tombés sur mes amis du Toman alors que j'étais avec eux. C'était il y a un an, je crois. Mais c'est rien de grave.
— Mh, je vois. Mais tu sais vraiment pas te battre ?
Aucun mot n'eut le temps de quitter la bouche de Noa. Alors que sa tête tourna brusquement sur le côté, elle n'entendit que les éclats de rire spontanés d'Asuga qui la couvrit d'un regard à la fois amusé et désolé. La plus jeune garda les yeux écarquillés de confusion face à son hilarité.
— D'accord, je te crois !
— Mais pourquoi tu m'as giflée, là..?
— Fallait bien que je vérifie, se justifia Asuga. Roh, allez, rends-moi le coup histoire qu'on soit quittes.
— Hein ?
— La claque, insista-t-elle comme s'il était normal de faire une demande pareille. Rends-la moi, vas-y.
Noa se retourna pour balayer la pièce du regard. Les membres du Shirohebi actuellement présents dans les locaux se trouvaient dans une autre salle dont elle entendait depuis tout à l'heure parvenir les voix et la musique de fond. Ça n'avait pas l'air d'être un piège, mais quel genre de leader chargeait une nouvelle recrue de la frapper ?
— Tu as trois secondes où je t'en mets une deuxième, Noa, dépêche-toi.
Sous le coup de la panique, elle obtempéra et échoua lamentablement. Sa vaine tentative de lui asséner la même gifle qu'elle avait reçue ne fit que déclencher une nouvelle vague d'hilarité chez Asuga. Bêtement, Noa se dit que son rire était un peu trop sincère et mélodieux pour appartenir à une personne aussi violente.
— C'est mignon, reconnut-elle. Disons que j'ai vraiment pas de raison de me méfier de toi, là. Si seulement mon frère pouvait frapper de la même manière, ça m'aurait évité beaucoup de problèmes.
— Merci... Je suppose ?
— Manque plus que tu me dises ce que tu fais vraiment ici et je pourrais me permettre de dire que je t'aime bien.
La légèreté du moment retomba aussitôt. Noa déglutit avec difficulté, à nouveau confrontée au côté intimidant d'Asuga. Sa manière de porter ses plaies et ses bleus avec désintérêt lui fit soudainement peur. Son visage n'était pas la seule partie d'elle que sa dernière altercation avec son ainé avait abîmée, ses bras étaient décorés de plusieurs tâches bleuâtres aussi, et cela semblait tellement banal pour elle qu'on ne pouvait que penser qu'elle n'avait toujours vécu que dans la violence et dans un corps détruit. Elle était plus que capable de se débarrasser de Noa ici et maintenant, ou au moins de lui faire regretter d'avoir voulu s'immiscer dans les affaires du Valhalla. C'était une alliée de Kisaki, celui que l'adolescente voulait aider Baji à démasquer. Dire la vérité ne devait donc pas être une option.
— Je veux juste devenir utile, répondit-elle. Quoique je fasse, c'est pas avec le Toman que ça arrivera. Ils tiennent trop à moi pour me laisser prendre part à tout ça mais j'y suis confrontée quand même, et je veux plus être passive.
— Tu sais que le but de n'importe quel autre gang en ce moment est de battre le Toman, pas vrai ? C'est mon but aussi. Pourquoi tu voudrais t'engager là-dedans ?
Elle posa cette question avec sérieux et sans aucune malice, comme pour lui faire remarquer que les incohérences de son discours ne lui échappaient pas, qu'elle connaissait déjà le véritable raison de sa présence. Quand Noa rouvrit la bouche pour répliquer, Asuga la devança.
— Ok, tu veux que je te dise ce que je pense ? Je pense que t'as juste découvert qui dirige le Valhalla et, comme ton copain, tu veux faire justice pour le Toman toi-même.
Coincée entre son mensonge et la vérité que son opposante connaissait déjà, elle ne prit pas la peine de répondre.
— Et là, tu crois que je suis ton ennemie parce que je suis du côté de Kisaki. Pas vrai ?
— C'est pas le cas ? ne put-elle s'empêcher de demander, ce qui eut l'air de ravir Asuga. Le fait qu'on m'ait emmenée ici prouve que t'es avec le Valhalla, non ?
— Je suis loin de correspondre à l'idéal de l'honnêteté, tu sais ? J'ai que deux alliés qui comptent pour moi et ils sont bien au chaud dans Roppongi, le reste c'est de la décoration. J'ai accepté le deal avec Kisaki parce que j'aimais bien son plan avec Moebius mais il se trouve que ça a foiré.
— Quand ils ont voulu tuer Draken ? balbutia Noa.
— Je sais pas qui c'est mais je suppose que oui. Bref, j'ai aussi accepté parce que, pour l'instant, j'ai pas la place pour un ennemi de plus. Kisaki a l'air bien parti pour dominer tout le milieu d'ici quelques temps, c'était dans mon intérêt de me le mettre dans la poche. Mais s'il s'avère que ses méthodes me déplaisent, va pas croire que je me forcerai à garder mes promesses. En d'autres termes : c'est pas moi qui irais t'empêcher de l'arrêter si ça te chante tant que mon gang n'est pas menacé. Tout ça, c'est juste du divertissement pour moi.
Elle n'avait définitivement rien à voir avec la mentalité du Toman. Noa but une gorgée de son soda pour faire passer la gêne et la confusion que ces mots d'une fourberie assumée lui procurèrent. Elle ne comprenait plus rien.
— Du coup, je peux te couvrir le temps que cette histoire passe, conclut Asuga en constatant que la gamine était perdue. T'as juste à traîner avec moi quelques temps, ça devrait être fun. Comme ça, le Valhalla croira que t'es juste en train de devenir l'une des nôtres. S'ils perdent, t'auras qu'à retourner auprès du Toman. S'ils gagnent... À toi de voir, je suppose.
Son téléphone sonna au même moment. La jeune leader jeta un coup d'œil à l'appel entrant avant de décrocher, quittant déjà son tabouret pour contourner le bar et se diriger vers la fenêtre sous le regard distrait de Noa. Cette dernière, encore en train d'enregistrer l'information précédente, ne prêta pas attention à ce qu'elle disait. Le combat opposant le Valhalla au Toman aurait lieu dans tout juste une semaine. Si Asuga la couvrait vraiment jusque-là, elle aurait l'occasion d'en apprendre plus sur ce que faisait Baji et surtout une excuse pour être sur place le jour J. C'était une bonne nouvelle, ou du moins elle crut que c'en était une.
— Y a quelqu'un qui est là pour toi, annonça la jeune leader lorsqu'elle revint vers elle, un bouchon de stylo dans la bouche et un bout de papier à la main. Tiens, je vais te laisser mon numéro. J'vais pas te mentir, j'ai l'impression que tu pourrais aller loin si la fausse explication que tu m'as fournie était vraie. Mais peut-être que ça changera, et à ce moment-là, tu sauras où me trouver. De la place, on n'en manque pas dans le Shirohebi.
Descendue de son propre tabouret dans le but d'aller voir à la fenêtre ce qu'elle voulait dire par là, Noa attrapa la note et leva les yeux vers Asuga pour apercevoir son sourire satisfait. Elle la remercia d'un hochement de tête qui n'exprima sûrement pas un quart du soulagement qu'elle ressentait à l'idée d'avoir sa protection le temps que cette histoire se termine, puis dut réprimer un mouvement de recul lorsque la main de la jeune femme se posa sur son épaule. Sa méfiance instinctive la fit rire.
— Détends-toi, gamine, et dis bien à ton copain que je suis pas une tortionnaire. Il m'a pas l'air très serein non plus.
Il n'en fallut pas plus à Noa pour courir jusqu'à la fenêtre et entrouvrir un rideau, le cœur vibrant de nervosité. En bas, Baji l'attendait et tentait tant bien que mal d'ignorer les quelques subordonnées d'Asuga déterminées à l'embêter. Dans le doute, l'infiltrée se retourna vers cette dernière comme pour avoir la confirmation qu'elle pouvait s'en aller, mais elle était déjà au téléphone et se contenta donc de lui adresser un geste de la main et clin d'œil peut-être un peu trop complice pour le semblant de lien qui les unissait désormais.
Sans perdre plus de temps, Noa prit donc le chemin par lequel elle était entrée, avec plus d'entrain cette fois-ci, et rejoignit à l'extérieur celui qu'elle cherchait à voir depuis des jours déjà.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
。・:*:・゚★,。・:*:・゚☆
croyez le ou non j'aime bien ce chapitre, les interactions entre asuga et noa c mon péché mignon je crois
elles sont trop différentes et pourtant un peu complémentaires j'aime trop
brefbref petit rappel que vos avis sont toujours les bienvenus qui que vous soyez ‼️
bisous bisous
- daeremagon
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top