chapitre 11
| 3 août 2005
☆
Comme souvent, Daitan quitta sa résidence dans la précipitation, sous les cris de ceux censés l'élever, et le majeur tendu vers le ciel. En s'éloignant dans l'une des nombreuses rues bien peuplées de l'arrondissement de Shibuya, elle enfila sa veste et s'arrêta devant une fenêtre aléatoire afin de vérifier qu'elle ne gardait pas de traces de sa récente altercation avec ses parents.
— Fait chier.
Ses mains parées de bagues en toute sorte passèrent dans ses courts cheveux bruns afin de les replacer correctement, sans pour autant avoir l'espoir de retrouver l'apparence soignée qu'elle avait tenté de s'offrir à l'occasion du festival Musashi. Bien sûr, Daitan ne s'était pas imaginée paraître aussi sophistiquée et délicate que toutes ces autres filles qui se pavanaient dans leurs beaux yukatas, avec leurs jolis chignons et leurs mains douces, mais se présenter à une fête estivale avec une lèvre fendue et des poings abîmés n'était pas souhaitable, pas même pour la délinquante qu'elle était.
L'idée que cette famille qu'elle haïssait eût gâché l'une des rares sorties inoffensives qu'elle avait souhaité s'octroyer la dégoûta assez pour qu'elle renverse la poubelle installée à côté d'elle d'un seul coup de pied, y laissant la marque distincte de sa botte au passage. Sans un regard pour les passants qu'elle venait d'effrayer, Daitan pivota sur ses talons et s'apprêta à se mettre en route vers le point de rendez-vous établi avec ses amis. Elle s'arrêta pourtant net, éblouie par des phares familiers et trop habituée au ronronnement du moteur de la moto qui approchait pour avoir besoin de voir le visage du conducteur. Et si ce son plus que familier avait habituellement le don d'habiller son visage d'un sourire en coin, il n'en fut rien aujourd'hui.
— Mikey ? s'étonna-t-elle.
Surprise par la vitesse du véhicule et par le fait qu'il ne ralentissait pas comme pour s'arrêter tranquillement devant elle, l'adolescente approcha le bord du trottoir alors que les gens alentours s'en éloignaient par peur de finir écrasés. Quand la moto pila devant elle, Daitan fronça les sourcils sans se laisser l'occasion de ressentir une quelconque joie à la vue de cette tête blonde qu'elle aimait tant. Il avait beau être en tenue légère comme le reste des habitants de cette ville en ce jour particulier, son air préoccupé suffit à lui faire comprendre qu'il ne se baladait pas par simple plaisir.
— Je suis presque sûre que le festival est de l'autre côté, champion.
— J'ai entendu dire que des membres de Moebius traînaient là où ils devraient pas être. Je vais juste aller voir et je vous rejoins là-bas, affirma-t-il calmement.
Agacée, Daitan secoua la tête sous le regard très sérieux de son chef. De toute évidence, l'information était plus grave que ce qu'elle en avait l'air et ils n'avaient pas le temps d'en discuter plus longtemps au milieu de la route alors, sans prêter attention à l'ordre implicite que Mikey venait pourtant de lui donner, la jeune fille monta derrière lui et ne lui laissa pas d'autre choix que celui de repartir à contrecœur.
— De qui vient l'info ? s'enquit-elle immédiatement, haussant le ton pour se faire entendre au-dessus du moteur.
— Peyan.
— Peyan, répéta Daitan de sa voix naturellement rauque. Tu veux parler de celui qui a perdu son capitaine il y a quelques jours et qui était contre votre décision de le laisser aller en taule ? Sérieux ?
Les mains serrées sur le guidon, Mikey demeura silencieux. Il ne s'était pas préparé à envisager un affrontement aujourd'hui, et voilà qu'on ne lui laissait plus le choix. Il ne pouvait néanmoins pas douter de l'un de ses gars sans avoir été lui-même témoin de sa trahison. Peyan était sanguin et vivait très mal les conséquences de leur dernière altercation avec le gang Moebius, durant laquelle son capitaine et meilleur ami, Pachin, avait poignardé le leader d'en face par manque de sang-froid. Peut-être Mikey avait-il été naïf de croire que cette histoire était derrière lui, après des jours de tensions entre Draken et lui lorsqu'il s'était agi de décider ce qu'ils feraient pour Pachin - le récupérer, ou bien le laisser purger sa peine comme il l'avait souhaité en se livrant à la police.
— Tu crois qu'il nous aurait trahis ?
— Je pense juste qu'on devrait être prudents. Mais dans tous les cas, ces enfoirés de Moebius devraient pas poser trop de problème. Ils ont plus de chef, et avec un peu de chance, le coup de Pachin leur a même fait peur.
Une main accrochée à l'une des poignées arrières, Daitan soupira d'ennui. Pour beaucoup, cette soirée de festivités avait été vue comme une occasion de se détendre après l'arrestation de Pachin et de mettre fin aux conflits naissants au sein du Toman, et voilà qu'elle menaçait de tourner au drame sans leur laisser le temps d'en profiter avant. Mais Daitan ne pouvait pas non plus se plaindre de la vie mouvementée qu'elle menait, car elle l'avait choisie et s'y plaisait malgré tout. Le milieu de la délinquance était pourtant peu adapté aux filles ; le simple fait qu'elle fût le seul membre féminin du Toman le prouvait. Cette place ne lui revenait que parce qu'elle avait croisé les bonnes personnes dans son enfance, alors qu'elle peinait déjà à trouver sa place quelque part et qu'elle ne s'identifiait à aucun des schémas classiques auxquels les jeunes filles de son âge étaient prédestinées.
— Il y a encore des problèmes avec ta famille ? questionna Mikey de son ton posé de leader attentionné.
— Ouais. Mais je me suis surtout fait mal en tapant dans un mur, avoua Daitan avec ironie. La routine.
La moto ralentit à l'arrivée d'un croisement, et Daitan se redressa pour s'assurer qu'elle ne confondait pas le groupe de jeunes installés là pour d'autres qu'ils n'étaient pas. Leurs uniformes noirs aux insignes dorés et aux ceintures blanches ne mentaient pourtant pas ; des membres du Toman étaient postés là. Tandis que Mikey reprenait de la vitesse après avoir croisé le regard surpris du capitaine de la première division du Toman, sa passagère se retourna pour observer prudemment la fille qui se trouvait aux côtés de ce dernier, ce qui suffit à lui faire comprendre que quelque chose n'allait pas.
Noa suivit le véhicule des yeux jusqu'à ce qu'il fût trop loin pour être vu, puis tourna son regard inquisiteur vers les délinquants qui lui servaient d'amis.
— Ils étaient pas censés être au festival ?
— Ils font peut-être une petite balade en amoureux, ricana Chifuyu.
Le faux blond reçut une claque à l'arrière de la tête pour seule réponse. Confus, il reporta son attention sur son capitaine qui avait déjà tourné la tête vers le trottoir d'en face.
— Dis pas de la merde, rétorqua Baji. S'ils se baladent par là, c'est que quelque chose cloche. Et j'suis prêt à parier que ça concerne ces enfoirés.
Le reste du groupe ne tarda pas à remarquer les adolescents vêtus de l'uniforme de Moebius qui passaient juste en face d'eux sans pour autant les voir. Ils se dirigeaient droit vers le festival, à l'opposé de la direction qu'on avait indiquée à Mikey.
— On fait quoi ?
Contre toute attente, le visage de Baji - jusqu'ici très sérieux - s'anima en un grand sourire dévoilant des canines acérées. Il se redressa, s'arma de l'élastique accroché à son poignet, et Noa leva les yeux au ciel.
— On se les fait maintenant.
Le bruit d'une deuxième claque résonna dans la rue et fit sursauter Chifuyu. Se renfrognant immédiatement, le capitaine aux longs cheveux couleur corbeau se frotta l'arrière du crâne en baissant les yeux vers Noa et son air désapprobateur.
— Vous êtes trop peu, réfléchis un peu. Et puis, peut-être que d'autres des vôtres ont besoin d'aide au festival si tout ça est un piège. Vous feriez mieux d'y aller. Sans oublier d'appeler tout le monde, bien sûr. Le temps de faire tout ça, Daitan et Mikey auront déjà fait demi-tour, non ?
— Mhm, marmonna l'adolescent. C'est bien aussi comme idée.
La jeune fille esquissa un sourire si adorable qu'il le contraignit à détourner le regard, bien qu'il parvint à dissimuler cet élan de nervosité en indiquant à ses acolytes de rassembler le reste du Toman au plus vite. L'humeur légère de Noa laissa vite place à une certaine inquiétude tandis qu'ils commençaient tous à s'agiter, toujours prêts à se lancer dans une nouvelle bagarre improvisée. Noa était loin d'être une délinquante, elle. Ne rêvant que d'un avenir banal et de trouver un métier respectable, elle n'avait jamais fait preuve de violence et ne pouvait que grimacer à chaque fois qu'elle apercevait les visages abîmés de ses amis. Pourtant, chaque fois que le Toman s'engageait dans un nouveau conflit, elle n'avait plus qu'une seule envie ; celle de savoir se battre pour défendre tous ces voyous qu'elle cotoyait au quotidien.
— Allô la Terre, l'interpela Baji. Tu montes ou il te faut une invitation ?
Surprise, Noa reporta son attention sur le concerné, qui se trouvait déjà installé sur sa moto. Le sourcil qu'elle haussa avec scepticisme lui fit presque perdre patience, même si elle avait bien de quoi se montrer méfiante. Habituellement, elle s'arrangeait pour ne pas se retrouver sur leur passage lorsqu'ils étaient d'humeur belliqueuse. Ç'avait toujours été mieux ainsi.
— Tu veux rester seule alors que Moebius traîne dans le coin ?
Il marquait un point. Prudente, l'adolescente s'approcha alors et enjamba à son tour le véhicule à deux roues. Ses pommettes rebondies se teintèrent d'un rouge léger tandis qu'elle s'accrochait à la veste de son ami de longue date, songeant à ce qu'auraient dit ses parents s'ils avaient su les situations dans lesquelles ses fréquentations la mettaient. Devant, quelques motos s'éloignaient déjà avec l'intention de former un peloton soudé en rattrapant le reste de l'équipe au fil des croisements. Et alors que les dizaines de moteurs en route résonnaient puissamment dans tout le quartier, la pluie se mit à tomber à flots.
Tandis qu'il démarrait à son tour, Baji afficha un sourire en coin à la vue de ses camarades ainsi rassemblés.
— Ça promet d'être drôle.
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Ne lâchant la poignée arrière que pour dégager ses cheveux trempés de son visage, Daitan laissa échapper un juron en comprenant que tout ceci avait bel et bien été une mise en scène. Préparé à cette éventualité, Mikey serra les dents et ne ralentit que pour ordonner à sa partenaire de s'accrocher. L'adolescente se cramponna donc au blond, la tête baissée et les yeux fermés pour ne pas avoir à subir les coups violents de la pluie sur son visage lorsqu'il rebroussa chemin à une vitesse très illégale. Sous ses mains, la tenue légère de Mikey se retrouva vite imbibée d'eau et, en ouvrant un œil, Daitan grimaça à la vue de son pied blessé par ses chaussures plus qu'inappropriées à une telle conduite. Lui n'avait pas l'air de s'en soucier, bien sûr.
Ils firent le trajet retour en deux fois moins de temps qu'à l'allée.
La source du problème ne fut pas difficile à identifier, située sur un parking près de l'endroit où se tenaient les festivités. Loin d'avoir le temps et la patience de se garer convenablement, Mikey pila à l'entrée du parking et rabattit la béquille de sa moto sans même y jeter un coup d'œil. Autour, le silence se fit parmi la centaine des membres de Mobius qui se trouvaient ici, face à un Draken déjà blessé et seulement accompagné de Mitsuya et Takemichi. Révoltée, Daitan descendit avant le blond et fonça au centre de la future arène sans réfléchir tandis que les murmures effrayés parcouraient la foule ennemie.
— Draken, ça va ? s'enquit-elle.
Assis par terre et le front en sang, le bras droit de Mikey releva les yeux vers sa camarade et hocha la tête avec un sourire arrogant qui provoqua le sien en retour.
— Vous en avez mis du temps.
— Je vois, prononça le leader du Toman.
Son regard froid se posa sur Peyan, qui faisait tâche au milieu des uniformes blancs de Moebius, ainsi habillé aux couleurs du gang qu'il venait de trahir.
— Tu m'as envoyé ailleurs pour que vous puissiez vous en prendre à Kennychou. Comme ça, tout aurait été de ma faute et le Toman se serait divisé en deux...
— Je voulais juste venger Pachin ! coupa Peyan sans pour autant trouver le courage de faire face à son chef.
— C'est pas toi qui as eu cette idée, devina Mikey. Dis-moi, qui t'a mis ça dans le crâne ?
Daitan le vit arriver avant les autres. Un grand inconnu dont l'une des mains tatouées tenait nonchalamment une cigarette passa entre les deux camps sans prêter attention aux regards posés sur lui, protégé des larmes du ciel par le parapluie que maintenait consciencieusement l'un de ses sbires au-dessus de sa tête. Du côté de Moebius, le silence se fit plus pesant encore et, pendant un temps, on n'entendit plus que le bruit ironiquement sec de l'averse contre le béton.
— Alors, Mikey, toi aussi ça t'arrive de péter un câble ? Ça m'étonne de toi.
Les mains dans les poches, le concerné l'observa d'un œil sceptique et le laissa avancer jusqu'à se retrouver face à lui, nullement impressionné malgré la bonne tête et demie qui les séparait.
— T'es qui ?
— En temps normal je te répondrais même pas, mais disons que je dirige Moebius pour le moment. Moi, c'est Hanma.
— Alors c'est toi, le baltringue derrière tout ça ?
Hanma n'eut pas le loisir de prononcer entièrement l'insulte qu'il voulut lancer avec le sourire. Les yeux écarquillés, Daitan observa avec stupéfaction le vif réflexe qu'il eut lorsque Mikey leva la jambe avec la ferme intention de lui cogner son pied dans la figure. Le nouveau leader se contenta de se protéger à l'aide de son avant-bras, sans même perdre l'équilibre là où n'importe qui aurait fini à terre.
— Sois pas si pressé, ricana-t-il en secouant brièvement son poignet. Tu m'as fait mal, putain.
— Il a paré ce kick de malade ? s'étonna Mitsuya.
— Putain mais c'est qui celui-là ?
Les remarques de Daitan et de son ami n'échappèrent pas à Hanma, dont le sourire s'agrandit. Il jeta un coup d'œil agacé à la flaque dans laquelle sa clope avait atterri dans le feu de l'action, puis reprit avec un amusement croissant qui acheva de construire le mépris qu'il inspirait à la jeune fille.
— Mon but, c'est d'anéantir le Tokyo Manjikai. Comme ça me soulait de faire le sale boulot, je vous ai montés les uns contre les autres. Mais au final, on dirait que je vais être obligé... de crever l'Intouchable Mikey moi-même ! rit-il.
Le reste de Moebius était bien moins confiant que lui, mais les menaces qu'Hanma lança dans leur direction afin de leur faire comprendre qu'il ne laisserait passer aucune désertion les forcèrent à rester sur place et à se préparer à attaquer. Un poing déjà serré, Daitan jeta un coup d'œil à ses camarades, bien forcée d'avouer qu'ils n'avaient aucune chance. Draken était blessé, Takemichi savait à peine se battre, et Mikey et Mitsuya avaient beau être très forts, ils ne vaincraient pas une centaine de délinquants à eux trois.
Le poing de Daitan se détendit de lui-même à l'instant où elle perçut enfin le bruit environnant qui venait de changer. L'agitation nocturne de la capitale nippone était désormais couverte par un brouhaha rassurant, une mêlée de vrombissements qui fit sourire les cinq isolés que le combat attendait. Aucun d'eux n'eut besoin de se retourner pour savoir à qui appartenaient les dizaines de phares éclairant leurs dos et les pas qui se firent entendre contre le bitume dès que les véhicules firent à l'arrêt.
— Pile à temps, ricana Mitsuya tandis que les autres capitaines du Toman avançaient en première ligne, suivis de près par leurs divisions respectives.
Daitan ne se tourna vers eux que pour vérifier que Noa se trouvait à l'abri. Sur indication de Baji, cette dernière avait rejoint Emma, esseulée depuis que Draken avait été attaqué, et se trouvait loin derrière le groupe de voyous prêts à en venir aux mains. Leurs regards se croisèrent et, bien qu'inquiète pour sa meilleure amie, Noa l'encouragea d'un pouce maladroitement levé vers le ciel et d'un sourire crispé qui fit rire Daitan.
Cet échange attira l'attention de Takemichi, dont les yeux s'écarquillèrent de manière inexplicable. Alors que les rangs se resserraient et que l'affrontement devenait imminent, le garçon attrapa alors la manche de Daitan malgré le fait qu'elle l'avait toujours intimidé, et la retint pour l'empêcher de courir vers la mêlée avec les autres pour la forcer à l'écouter. Il le fit sans hésiter, le cœur au bord des lèvres et l'air paniqué pour une raison qu'elle ne voulait même pas chercher à identifier.
— C'est quoi ton problème, putain ?! s'écria Daitan, le regard rivé à ses camarades qui se battaient déjà tout autour d'eux.
— Il faut que tu restes près de Noa !
Daitan aurait pu le pousser loin d'elle, ne pas faire attention à lui et se concentrer sur la bagarre à laquelle elle rêvait de participer, mais cette phrase l'atteignit avec une telle force qu'elle n'entendit plus rien d'autre qu'elle sur le coup. L'agitation sembla disparaître, et son instinct lui cria de faire ce que ce gamin pleurnichard lui ordonnait. La pluie continuait de s'abattre sur leurs crânes dans un vacarme incessant mais quand Daitan reprit la parole, elle le fit d'une voix étonnamment calme. Une voix que Takemichi avait déjà entendue, mais très loin de l'année 2005.
— Pourquoi ?
— Je crois... Enfin... J'ai l'impression qu'il va lui arriver quelque chose.
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。・:*:・゚★,。・:*:・゚☆
hihihi
faut comprendre que la partie une servait seulement à introduire Asuga parce que c'était important de la connaître personnellement avant qu'elle fasse son apparition dans l'intrigue, et que les chapitres 11 et 12 sont aussi des chapitres d'introduction pour Daitan, Noa et leur relation
le plot va réellement se lancer vers le chap 13, et j'ai HÂTE
du coup les 11 et 12 sont pas mes prefs mais bon, faites avec
bisous les loulous
- daeremagon
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