1O; Oups, manqué

En rentrant chez moi je suis trois choses :

Repus, fatiguée et sûre que ma porte d'entrée était fermée à clé ce matin.

En appuyant sur la poignée de la porte, celle-ci ne me résiste pas et je me fige immédiatement.

Mon sixième sens est très dysfonctionnel mais je suis persuadée que quelque chose n'est absolument pas correct.

Prudemment, j'entre chez moi, en veillant à ne faire aucun bruit.

Rien n'est allumé à l'intérieur mais la lueur des lumières de la ville me permet de remarquer la porte grande ouverte du balcon.

Je me munis du premier objet que je trouve, (en l'occurrence, un magnifique vase, désolée mamie) et tâche d'avancer sur la pointe des pieds.

C'est là que j'aperçois une silhouette masculine. Je m'approche encore, encore un petit peu...

Je suis cinglée. Ma mort est proche. Au moins j'aurais mangé des myrtilles une dernière fois... Ah et j'aurais vu Plum une dernière fois aussi.

Tout ce que je voulais moi, c'était un bon bain chaud.

- Sérieusement ?

Je me stoppe net. Je reconnais cette voix.

- Bien sûr que tu reconnais cette voix, je suis inoubliable.

La lumière s'allume et je distingue enfin le visage de la silhouette.

Je baisse mon vase et le pose au sol en lâchant un soupir ennuyé.

- Ah c'est toi... Que fais-tu là ?

Anis hausse un sourcil devant ma réaction.

Quoi, il s'attendait à des applaudissements et à des cris de joie ?

- Au moins oui ou peut-être juste autre chose qu'un " Ah c'est toi . . . ". répond-t-il.

Je m'assois sur mon canapé et me masse les tempes.

- Désolée, c'est juste que je suis exténuée. Et aussi que je n'ai pas pour habitude de voir le dieu de l'amour dans mon appartement à presque minuit.

Il sourit et baisse les yeux.

Wow, ça c'est inédit. Il ne va pas bien.

Il les relèvent, l'air surpris par mes paroles.

- Ah vrai dire . . . je dois t'annoncer quelque chose. Il se gratte la nuque l'air gêné.

- Je t'en prie, je suis impatiente de savoir la raison de ta venue. Et aussi impatiente de prendre mon bain.

Je m'attendais à quelque critique où même une simple réaction mais non, rien. Même pas une simple moquerie.

Ok, c'est grave.

Oh bien sûr je ne le connais que depuis ce matin mais je ne parviens pas à me faire à l'idée qu'il puisse être autrement que moqueur et vantard.

C'est fou, on dirait que je me décris.

Cette réflexion m'arrache un sourire en coin. 

Plum m'étriperait si elle savait qu'un homme était dans mon appartement à cette heure-ci.

Mais pas parce-que c'est une puritaine, simplement parce qu'elle serait furieuse de ne pas avoir été mise au courant. La partie " je vais te tuer ingrate " viendrait immédiatement après bien sûr.

Anis s'est assis sur le canapé et me dévisage, un sourcil relevé l'air de dire " sérieusement tu penses à ça maintenant ? "

Aah je l'ai un peu récupéré. 

Il tapote la place à côté de lui et je m'assied prudemment.

Assez de voyages pour aujourd'hui.

- Je ne t'emmènerait nul part sans ton autorisation, relax.

Je manque de m'étouffer.

Pour plusieurs raisons évidentes :

1. Quelle hypocrisie.

2. Est-ce qu'il vient de dire "relax" ?

Je vois un rictus au coin de sa lèvre. 

Je suis une humoriste et c'est confirmé. Le 4 janvier a de la chance de m'avoir vu naître.

Il me regarde, l'air désespéré.

J'avoue j'ai honte d'avoir pensé ça.

- On va pas y passer la nuit, qu'as-tu à me dire de si urgent ?

Il prend une inspiration et lâche la bombe :

- L'homme de cet après-midi...

- Le beau riche au cheval qui préfère être dominé ? Oui quoi ?

- Ce n'est pas ton âme-sœur.







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