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L'insupportable sonnerie de mon téléphone résonne dans mon appartement. Je l'attrape péniblement et décroche.

― allô ?, grognai-je.
― oui monsieur Palun ? Ici madame Roy à l'appareil. Il me semblerait que c'est l'heure pour venir chercher votre fils à l'école ne croyez vous pas ?

Je lance un regard à l'horloge de la cuisine. Il est onze heures et demi passées. Bordel de merde le gosse.

de plus j'aurais besoin de vous parler au sujet du comportement de votre fils.
― oui oui j'arrive.

Je raccroche, l'interrompant dans sa phrase dont je ne connaîtrait jamais la fin. J'enfile mes chaussures et roule jusqu'à l'école primaire. Je me disais bien que cette journée était trop belle pour être vraie.

Quand je fut arrivé à cette foutue école, la prof de mon très cher fils me regarda, les poings sur ses hanches, le regard fusillant.

― je suis là, dit-je pour la faire réagir.
c'est pas trop tôt. Si vous ne pouvez pas venir chercher votre fils le midi inscrivez le à la cantine une bonne fois pour toutes monsieur Palun !
― pour que mon fils mange un de vos plats dit dégueulasse par vos propres élèves ? Sûrement pas. Mon fils ne mérite pas un tel traitement.

Elle soupira et ses yeux me lançaient des éclairs.

― bon où est mon fils ?
― avez vous oublié notre conversation téléphonique ?
― non mais mettez vous ça dans le crâne : je n'écoute pas tout ce que vous me dites. Vous me faites bailler.
― un peu de tenue je suis sûre que cela ne vous arrangerait pas qu'on renvoie votre fils à cause de votre insolence.
― bon où est-il ?

Elle m'entraîne dans une salle de classe, toujours autant furaxe. Là je vis mon fils, assis sur une des chaises face au bureau de sa prof.

Je m'installe à côté de lui, n'attendant pas qu'elle me le propose.

― bon si je vous ai fait venir ici c'est pour-
― que je vienne chercher mon fils, je sais.
― pour vous parler de l'insolence de Cody, reprent-elle comme si je ne l'avais pas interrompue, on dirait bien que c'est héréditaire, votre femme est-elle aussi insolente que vous ?
― je suis veuf, murmurai-je.

Elle prit un malin plaisir à me faire répéter. Comme si cette connasse n'avais pas entendu.

― je suis veuf depuis la naissance de Cody.
― mes sincères condoléances.

Je voyais bien son petit sourire diabolique et le regard interrogatif que m'a lancé mon fils. Une chose de plus que je ne lui ai pas dit.

― bon qu'est ce que vous voulez ?
― que Cody se calme il perturbe la classe avec son camarade Charly. Veuillez le remettre sur le droit chemin une bonne fois pour toute !

J'enclenche une sonnerie de cinq secondes. Je fais mine de sursauter et me lève, mimant un appel.

― je dois décrocher c'est mon boss, menti-je.

Je m'éloigne vers le fond de cette foutu salle et fait semblant d'être au téléphone, ajoutant des « oui, j'arrive de suite » à chaque fins de phrases.

― désolé je dois y aller, assuré-je, mon patron veut me voir. Allez au revoir.

Mon fils attrape ses affaires, mettant sa casquette sur la tête juste pour faire rager l'enseignante ― qu'est ce que je l'aime ce gosse ― puis nous sortons par la sortie des professeurs.

Alors que je regardais mon fils, mon regard braqué sur lui, je ne remarquais pas que je suis rentré dans quelqu'un. Un homme, de petite taille, yeux en amandes brune et cheveux rouges.

― merde désolé, m'excusé-je en lançant un regard à l'homme que j'ai bousculé.
― c'est pas grave, assura-t-il.

Sa voix me disait quelque chose, je lui lançais un regard et son visage me semblait familier.

― bon viens, Charly, ta mère risque de ne pas être contente.

Les deux enfants se saluèrent de la main avant de prendre un chemin différent.

― c'était lui, Charly, annonça Cody.
― c'est quoi son nom de famille ?
― je crois que ça commence par « Cha » mais après je suis pas sûr.

Mais pourquoi ce début de nom de famille, ce visage et cette voix me semblent-ils si familiers, bordel ?

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