Qui est le vampire?


La peur... La peur est la seule chose...qui me ronge... Qui est le vampire...qui ? Comment savoir qui il est ? Où est-il ? Comment est-il ? Je commençais à me faire ma petite idée...mais...sans certitude.... 

A la cantine, Zia revint (avec la chemise ouverte en plus) alors j'ai crié en me levant de ma chaise (et sans réaliser que tous les gens qui étaient présents se sont tournés vers moi) :

- TU DÉGAGES DE MA VUE SINON JE...JE VAIS... 

- Allez, tu vas quoi p'tite prétentieuse ? m'a-t-elle répondu avec un sourire en coin.

- JE VAIS...AH VOILA...JE VAIS T'ASSOMMER AVEC MA CUILLÈRE!!!!

Oui d'accord, je l'avoue c'est la chose la plus stupide que j'ai jamais put dire. Dominique, mon petit frère (qui venait de devenir un 4ème) est venu avec sa bande de copains en me disant :

- Mais t'as quoi à crier Juliabrutis?

-Dégage Domino, me suis-je contentée de dire.

-ARRÊTE DE M'APPELER DOMINO!!!!!!

-T'es pas la seule cinglée dans ta famille, renchérit Zia. 

Rouge de colère (d'un côté à cause de mon frère qui me ridiculisait, d'un autre côté à cause de cette brute épaisse de Zia qui me gonflait - littéralement) j'ai hurlé de toutes mes forces :

- DÉGAGEZ TOOOUUUUUSSSS.....   

- Et pourquoi devrai-je t'obéir? Tu n'es qu'une humaine ordinaire qui a peur des greniers.

Mon dos s'est ENCORE UNE FOIS tétanisé comme une pierre tombale. J'ai senti un froid dans mon dos et un sentiment de vulnérabilité. Zia me donnait une fois de plus une preuve que c'était elle le vampire criminel qui a tué Louise. Mais où sont ses CANINES, bon sang? C'est peut-être la seule chose qui m'ait permis de ne pas la dénoncer, car sinon ce serait fait depuis...

Une phrase de mon frère me fit sortir de ce moment de réflexion :

- Mais qu'est-ce que tu baves? articula Dominique en s'adressant à Zia. 

Elle n'a rien répondu, oui car elle était beaucoup trop occupée à fixer mon visage qui, seconde après seconde, exprimait une peur que je ne pourrais décrire. Quand j'ai remarqué qu'elle me fixait, j'ai alors décidé de faire comme si de rien n'était. Je me suis rassise, en fixant mes chaussettes rouges, bien blotties dans mes Stan Smith's blanches. En observant ce contraste de blanc et de rouge, j'ai tout de suite pensé au tee-shirt blanc couvert de sang de Zia. Pour ne pas retomber dans une crise de pétrification et de réflexion, j'ai fixé autre chose ; en tournant la tête, j'ai vu Patricia venir dans notre direction et qu'elle avait changé de chaussures. Elle mettait des sandales en cuir. Alors qu'on avait sport juste après (et son mouchoir n'était plus que sur sa bouche, il était même sur son nez). Dès qu'elle lâcha un petit "Salut tout le monde", Zia se mit à ricaner (toujours avec son air sournois) :

- Alors Patricia? T'es venue retrouver ta petite amie?

- QUOOIII???? crièrent en chœur Patricia, Marion, Solène, Dominique et ses amis. 

- Ben oui! continua Zia. Vous ne savez toujours pas que Patricia et Julia sortent ensemble? 

Tout le monde se tourna vers Patricia et moi, stupéfaits. J'étais sur le point de tuer Zia. S'il n'y avait pas eu la CPE de l'autre côté de la cantine j'aurai...

- En cours de français, Patricia lançait des regards mégas chelous à Julia, comme une preuve d'amour. C'est...à la fois mignon et à la fois...je dirais...DÉGOÛTANT !!

Mais qu'est-ce que...?? A la fois mignon et à la fois..?Mais c'est quoi cette mentalité? D'où elle sort celle-là? Bon déjà pour ton information ma p'tite, "mégas chelous" c'est pas français, alors apprend d'abord à parler avant de venir nous traiter de je-ne-sais-quoi. Ensuite, y a rien de mignon comme y a rien de dégoûtant à regarder quelqu'un, donc ton histoire de "SORTIR ENSEMBLE" c'est du pure n'importe quoi. Et ensuite...J'TE DÉTESTE ET JE TE SOUHAITE DE CREVEEEEERRRRRRRRR..... D'ailleurs je t'ai déjà creusé ta tombe (humour!). 

- T'es trop bizarre, ajouta Dominique. Venez les gars on se casse parce que ces secondes ils sont anormaux. 

- Non mais c'est quand même bizarre de fixer quelqu'un sans raison, intervint Marion. T'as une explication à ce que tu as fait? 

-Non, s'empressa de répondre Patricia. 

- Mais on s'en fiche de ça les filles, s'écria Zia. Ce qui nous intéresse c'est la date du mariage. Vous voulez que je vous aide à tout organiser les filles? 

Là j'ai explosé (presque littéralement) :

- MAIS TU VAS LA FERMER UN JOUR OUI? SI TU TE TAISAIT NE SERAIS-CE QUE DEUX MINUTES, LE TAUX DE MORTALITÉ DIMINUERAI DE 75% ET ON AURAIT LA PAIX DANS LE MONDE. C'EST QUOI CES IDÉES QUI TE PASSENT PAR LA TÊTE ??? TU PEUX PAS RÉFLÉCHIR AUTREMENT QUE COMME UNE SALE PESTE QUI VAUT RIEN? TU PEUX PAS ESSAYER DE T'AMÉLIORER? TU PEUX PAS ESSAYER D'ARRÊTER DE ME FAIRE PEUR EN LE FAISANT EXPRÈS ? TU PEUX PAS ARRÊTER DE ME FAIRE PENSER A UN VAMPIRE? TU PEUX PAS...ARRÊTER DE ME FAIRE PENSER A LA MORT...DE LOUISE??? NON??? TU PEUX PAS FAIRE CELA??? 

Des larmes ont commencé à couler sur mes joues et j'ai éclaté en sanglots. Effondrée sur ma chaise, Marion et Solène se sont levée pour venir me sécher mes larmes. Marion aussi pleurait, silencieusement. Ce souvenir de sa sœur nous a fait pleuré toutes les deux. Émue par cela, des larmes se mirent à perler dans les yeux bleus de Solène aussi. Toute la cantine était calme, tout le monde nous fixait sans bruits tandis que Zia et Patricia restaient debout, têtes baissées. J'ai vu le regard de Zia parcourir le sol jusqu'à ce que celui-ci croise les chaussures en cuir de Patricia. Zia écarquilla les yeux et elle ouvrit grand la bouche en poussant un hoquet de surprise. Étonnée par cela, je me suis redressée en toute vitesse sur ma chaise et je lui ai demandé :

- Quoi? Qu'y a-t-il? 

Le regard de Zia commença à faire des allers-retours entre Patricia et moi. Elle semblait stupéfaite, mais de la peur se lisait sur son visage aussi. Elle fixa ensuite le visage de Patricia, qui semblait comprendre pourquoi Zia s'étonnait en ce qui concerne ses chaussures. Zia et Patricia commencèrent à se parler, mais personne ne pouvait les entendre car c'était une conversation visuelle. Elle se regardaient droit dans les yeux et on pouvait lire une intense et interminable discussion dans leurs rétines...jusqu'à ce que Zia ouvrit la bouche pour dire : 

- Une pé...pé...

Personne ne comprit ce que Zia venait de dire. Elle continua à répéter "une pé..pé.." au moins trois fois. Elle semblait hésiter...elle ne voulait pas finir sa phrase. Pourquoi? Peut-être par prudence, par peur, je ne pourrais dire pourquoi? Je savais juste que Patricia connaissait la signification de l'attitude de Zia grâce à leur soi-disant "conversation visuelle". Marion - qui est une personne très impatiente- essuya ses larmes rapidement et s'empressa de dire :

- Quoi Zia? Un pé-quoi? 

Alors Zia avala sa salive pendant que Patricia (toujours avec son mouchoir!) demeurait immobile, comme si tous ces événements ne la concernaient pas du tout, comme si c'était un spectateur. Zia se décida donc à continuer et s'essuya le front qui brillait de sueur - alors que je ne pense pas qu'elle ait fait du sport- sauf si la "conversation visuelle" est considérée comme une gymnastique des yeux. Bref, elle continua à balbutier :

- Un pé...euh non rien...juste...euh...non pas un pé...une pé...non...une peu...OUI voilà...euh...une peu...non...une petite...euh...une...

NON MAIS SÉRIEUX !!! Tu peux pas finir cette sacrée phrase? Je crois vous avoir dit que je déteste le SUSPENSE. Alors vite. Une quoi? Une pé quoi? Une peu quoi? Une petite quoi? Mais finis ta phrase, bon sang! UNE QUUUUOOOIIII?????

- Une petite...euh...AH OUI !!!...une petite vo...voleuse. Voilà ! T'es une petite voleuse Patricia. 

QUOI? Tout ce temps pour dire ça? Euh...c'est pas un peu exagéré ?                                                           Marion -qui est mille fois pire que moi en matière de suspense- s'empressa de crier :

- POURQUOI VOLEUSE????

- Parce que...euh...j'ai les mêmes chaussures..et tu me les as volées...de....de mon sac. 

- C'est faux, répondit simplement Patricia d'une voix sans émotion et monotone. 

- Mais Zia, tu sais qu'on a toutes ses chaussures en cuir? C'est hyper à la mode si tu le savais pas. T'as pas vue que c'est l'un des articles les plus tendance de la collection été-automne? 

Zia se sentit angoissée, très angoissée. Je ne pensais pas que c'était vraiment ça ce qu'elle voulait dire. C'est, je crois, un simple mensonge. Il y a derrière tout cela une autre réalité. Je l'ai vu dans le visage de Zia. Elle se contenta de sourire (et je savais que c'était un faux sourire) et ajouta en gloussant légèrement :

- Ah ouais c'est vrai! Héhéhéhé....qu'est-ce que je peux être bête parfois...

Elle n'était pas dans son assiette. Elle cachait quelque chose. Comment je le sais? Mon sixième sens me l'a dit, mon côté détective me l'a révélé. En plus, ça se voit. J'ai donc levé un sourcil et marqué un moment de silence avant de dire d'un air extrêmement sérieux : 

- Mais dis-moi Zia. Pourquoi as-tu tellement hésité à répondre? Je ne comprend vraiment pas. De plus, tu n'as vraiment pas l'habitude de dire du mal de toi, encore moins avouer que "tu es bête". Je me trompe? 

Elle reprit son air un peu sournois et, les poings sur les hanches, elle s'empressa de dire :

- Il me semble, ma chère Julia, que tu viens juste de me demander de m'améliorer (donc d'améliorer ma conduite) et c'est un peu ce que je fais ; j'assume mes défauts, OK?

Ouais bien sûr mon œil ! Et moi je suis la Reine d'Angleterre. Non je t'assure c'est vrai. J'ai poussé un petit rire moqueur avant de reprendre mon air sérieux et d'ajouter : 

- C'est un peu trop rapide pour une personne de changer à ce point en quelques minutes, non? 

PAF ! Dans ta face. Elle s'est remise à balbutier, angoissée : 

- Euh...non...pas du tout...euh...je...C'EST BON ! Oh ! Là c'est toi qui as des idées bizarres, c'est plus moi. J'essaye de changer, un point c'est tout. 

- C'était pas une idée, ai-je repris. C'était juste une remarque. 

La colère l'avait saisi car elle ne trouvait rien à dire (comment je le sais? ça m'est arrivé souvent donc je reconnais ce sentiment chez les autres, je suis passée par là). Elle cria : 

- Ben...euh...TA REMARQUE TU TE LA GARDES !!!

Waouh ! Pas la peine de rager, on se calme!!! Doucement ma belle. Je commençais à en avoir marre, mais vraiment marre de cette discussion où JE n'arrête pas de me poser des questions sur tout, où Zia change d'aspect et de tête à tout moment, où Patricia garde son mouchoir sur la bouche et fait sa spectatrice qui s'en fiche au fait (tu veux des popcorn's Patricia?), où Marion gigote sans arrêt d'impatience à chaque fois que Zia commence ses phrases interminables et où Solène ne comprend rien à sa vie. J'ai donc dévisagée chacune d'entres elles avant de me redresser correctement sur ma chaise et de fixer mon plat en m'écriant : 

- Bon c'est bon là ça suffit, je veux manger. Il reste que 15 minutes avant le cours de sport. Marion et Solène, asseyez-vous et vous deux....

Je me suis tournée vers Patricia et Zia (qui étaient toujours debout). 

- Euh...ben...faites ce que vous voulez je m'en fous, ai-je ajouté avant de dévorer les spaghettis. 

Marion et Solène sont revenues s'asseoir pendant que Patricia et Zia déguerpissaient vers la sortie. Au fait elles étaient venues pour rien, juste pour venir me voir. Elles voulaient pas du tout manger. D'ailleurs elles ne mangent jamais à la cantine ces deux là, elles sont donc venues QUE pour me voir. Ce doute tellement intense a recommencé à me saisir profondément. Je ne savais plus en qui faire confiance, j'avais même fait une liste avec les gens que je suspectait et elle était quand même assez chargée. Mais là, je pense avoir quelques noms à rayer de cette liste puisque je commence à cibler avec plus de certitude et de précision les personnes que je croie coupables. Je n'ai pensé qu'à ça pendant le reste de mon repas, Solène et Marion respectaient mon silence mais je voyais dans leurs yeux qu'elles se posaient des questions. 

Quand la cloche sonna, Marion et Solène (qui sont dans la même classe) sont allées à leur cours de maths pendant que moi je me rendais au cour de sport. Au vestiaire des filles, j'ai remarqué que Zia n'était pas là. C'est pourtant une élève ponctuelle, pourquoi ce retard? Ce détail ne m'a pas tellement marqué au début car j'étais trop occupée à parler avec Leyla, une fille de ma classe avec qui je m'entendais déjà l'année dernière. On parlait du prof de sport (Monsieur Margotin qui fait faire des pompes aux filles qui ont leur règles) et on se disait que si un jour, dans le monde des rêves, il était une fille et qu'il avait ses règles on lui ferai la même chose. On s'est super bien marrés. Ensuite en allant aux terrains, j'ai aperçu Patricia qui était assise sur un banc en train d'écrire je-ne-sais-quoi sur son cahier de brouillons quand Leyla lui demanda :

- Eh la nouvelle ! Allô tu me réponds quand je te parle. Ehoooo ? Ahooo ? 

Toutes les filles de la classe qui étaient là autour de nous se mirent à se moquer d'elle. Patricia leva les yeux de son cahier et lança un regard noir sur Leyla. Elle avait ENNCCCOOORRREEE son mouchoir devant la bouche (comme D'HABITUDE!!!). Leyla insista en s'écriant : 

- Mais pourquoi tu réponds pas? T'es vraiment bizarre. 

Les moqueries continuèrent à raisonner dans tout le vestiaire. J'étais la seule à ne pas m'être moquée de Patricia car elle ne m'a rien fait de mal et que le matin elle m'avait consolée quand Zia m'a fait pleurer. Non, je ne dis pas que c'est mon amie! Non pas du tout. C'est une personne comme toutes les autres que je respecte mais je me méfie quand même. Patricia prit compte de mon silence, mais elle continuait à lancer des regards meurtriers aux autres filles. A un moment, Leyla en eut marre et elle s'écria : 

- Mais sérieux là pourquoi tu restes toujours toute seule meuf? Tu veux pas te faire d'amies? Et pourquoi tu fais jamais sport? Et pourquoi t'as toujours ce mouchoir sur la figure? On a jamais vu ta bouche meuf. Et pourquoi TU RÉPONDS PAS ????

Patricia se décida à répondre après un long silence. D'une voix grave, monotone et un peu hautaine (une voix qui m'a fait un peu peur), elle répondit : 

- Je suis dispensée de sport. Je ne répond pas parce que je n'aime pas gaspiller ma salive pour des gens qui n'en valent pas la peine. Je ne veux pas me faire d'amis parce qu'avec des ami(e)s comme vous, je préfère mes ennemies. Et je n'enlève pas mon mouchoir car je suis malade et que je risque de contaminer tout le monde. 

- What the hell ? s'écria Leyla. Mais c'est quoi cette histoire à dormir debout? Une personne qui est malade depuis le 4 septembre jusqu'à aujourd'hui (on est le 30 octobre je vous rappelle). Va raconter ça à quelqu'un d'autre, je suce pas mon pouce moi. Et en plus tu nous insultes, tu dis qu'on en vaut pas la peine et tout. Mais t'as trop crue ma p'tite. Crois pas qu'une nouvelle comme toi va venir nous faire la leçon à NOUS les populaires du lycée. 

Patricia ne répondit pas, elle décida juste de se lever en dévisageant chacune d'entre nous une par une et de se rendre jusqu'à la salle des étagères où nous posons nos chaussures. Elle commençait tout juste à ouvrir la petite languette de ses sandales en cuir quand nous décidâmes d'aller rejoindre le professeur au terrain. Nous étions toutes en retard car les garçons étaient déjà en train de s'échauffer, mais comme nous étions 14 filles, Monsieur Margotin n'a rien dit. Après 15 minutes de cours, nous vîmes Zia courir à une vitesse folle du vestiaire jusqu'au terrain. Le professeur lui demanda la raison de son retard et elle répondit, essoufflée avec la respiration haletante : 

- Monsieur...je...j'étais...en train de...aïe...de...parler...à...la...CPE...et...elle...m'a retenu...longtemps...donc...je suis...arrivée...en retard...désolée....

- D'accord mais pourquoi est-ce que tu parles en respirant autant? questionna Mr Margotin. 

- Parce.....que j'ai.....couru du bureau....au vestiaire, puis...du vestiaire...au terrain. 

- Mais qu'est-ce que je vois là! s'exclama Mr Margotin. Tu es au courant que tu es en chaussures en cuir alors qu'on a cours de sport? Enlève-moi ça tout de suite. 

Zia se rendit alors en courant au vestiaire pour poser ses chaussures. Elles étaient magnifiquement propres, c'est même incroyable ! Et en plus ce sont les mêmes que celles de Patricia. Donc c'est vrai qu'elle avait des sandales en cuir dans son sac. 

- Elles sont toutes bizarres, ces nouvelles !! me murmura Leyla. 

C'est là que j'ai pensé à un détail important. Avant de venir au cours de sport, la CPE se trouvait à la cantine et non pas dans son bureau alors ce n'est pas possible que Zia ait eut un rendez-vous avec elle. De plus, même si c'était vrai, la distance entre le vestiaire et le bureau de la CPE est de même pas 20 mètres, et du vestiaire au terrain il y a à peine 10 mètres, donc même si elle courait, elle n'aurait pas pu être aussi essoufflée ! Et en plus, Zia ne mettait pas ces chaussures en cuir ce matin ni à la cantine. Elle mettait des chaussures de sport. Pourquoi les aurait-elles enlevées juste avant le cours? Tout cela me paraissait louche. Ces questions me faisaient mal à la tête tellement j'essayait de trouver une réponse logique (mais en vain). Zia revint et, une fois le cours de sport presque fini, je me suis rendue au vestiaire des filles avant les autres car j'avais le cour d'escrime juste après et les autres non. 

Dans le vestiaire, j'étais seule. Patricia n'était pas là. Elle était surement en train de pleurer aux toilettes après ce que Leyla et les autres filles de la classe lui ont fait. En me rendant dans la salle où l'on trouve les étagères à chaussures, j'ai senti comme une odeur familière. Je n'y ai pas vraiment prêté attention. J'ai enlevé mes chaussures de sport et j'ai commencé à essuyer mes pieds. Ensuite, en cherchant mes Stan Smith's blanches et mes chaussettes rouges dans les étagères, j'ai remarqué les deux paires de chaussures en cuir dans des étagères côte à côte (les sandales de Zia et de Patricia). C'est tellement étrange que deux paires de chaussures identiques, de deux filles qui sont toutes les deux nouvelles et mystérieuses soient côte à côte juste par hasard. Mes Stan Smith's étaient tout en bas, pourtant je les avais pas posées là. Donc c'est soit Patricia soit Zia qui leurs ont changé de place. Pourquoi ? Surement pour mettre les deux sandales en cuir côte à côte. MAIS POURQUOI???? C'est tellement étrange... 

Je me suis accroupie pour saisir mes chaussures et mes chaussettes et, quand je me suis relevée, j'ai ressentit cette odeur si familière. Elle me chatouillait les poils du nez tellement je la connaissait bien. Cette odeur venait d'une des deux paires de sandales en cuir. En m'approchant un peu, j'ai beaucoup mieux sentit cette odeur familière qui me brûlait le nez cette fois. En reniflant, je me suis aperçue qu'elle venait de l'étagère de droite (car une des deux paires est à gauche et l'autre est à droite). Comme je suis une grosse curieuse, j'ai décidé de chercher d'où venait cette odeur. J'ai enfoncé ma main dans l'étagère en déplaçant les sandales quand j'ai trouvé, accrochée à une languette de la sandale de droite, un pétale de rose....ROUGE!!!!! Le MÊME que ceux que j'ai trouvés dans le grenier, les mêmes que ceux de Victor Flower-Death. L'odeur familière venait de CE pétale de rose.  

J'ai sursauté, en portant ma main à ma bouche. 

Le pétale de rose ne peut appartenir qu'à un membre de la famille de Victor Flower-Death, et en l'occurrence, ne peut appartenir qu'au fameux VAMPIRE meurtrier du 26 août. 

Le vampire est donc à Paris, et ce n'est pas suffisant, il fallait aussi qu'il soit dans le MÊME LYCÉE que moi mais pire encore, ce n'était toujours pas suffisant, il fallait aussi qu'il soit dans la MÊME CLASSE que moi...ce qui signifie....

Donc, j'ai BEAUCOUP de personnes à rayer de ma liste car il ne restera dessus que deux noms. 

Oui ! Car le vampire meurtrier ne peut être que...

........Patricia....

.....ou....

........Zia.

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