#3 : L'espoir de voir la mer
Après les terribles révélations sur l'identité des titans colossal et cuirassé, le bataillon était encore plus surveillé.
Durant la convalescence du major à Trost, la nouvelle escouade Livaï se faisait discrète dans une petite maison de campagne, où Hanji venait régulièrement pour aider Jäger à la pétrification de sa peau, loin des regards indiscrets.
-Allez Eren ! s'écria la chef d'escouade. Debout !
Mais le titan du garçon au yeux émeraudes resta inconscient sur le sol.
-Attends, quatre'z'yeux, intervint le caporal. Y a un truc qui va pas. Les membres inférieurs de son titan sont atrophiés et le cul du gamin dépasse.
-Oui, je sais... soupira la femme.
Au même moment, un cri apeuré se fit entendre :
-Eren ! s'écria Mikasa en s'élançant vers son frère.
-Et voilà l'autre taciturne qui vient tout faire foirer, lâcha Livaï. Je la sanctionne ?
-Non, non, répondit l'amoureuse des titans. Elle a raison, il faut sortir Eren...
Depuis le soir où le caporal avait soigné sa subordonnée dans sa chambre, les deux soldats ne s'étaient pas reparlés. En vue de la position délicate du bataillon, leurs entraînements s'étaient vus momentanément interrompus, et ce n'était pas pour déplaire aux deux bruns. Le baiser qu'ils avaient échangés perturbait encore leurs esprits, et cet effet secondaire était renforcé s'ils se trouvaient dans la même pièce.
En parallèle, Christa avait également révélé sa véritable identité : Historia Reiss, bâtarde d'un Lord de la haute société. Ceci dit, le mystère de son implication dans l'histoire des murs restait encore complet.
Mais au bout d'un mois, Erwin ordonna à l'escouade Livaï de partir au plus vite.
Effectivement, après la mort du pasteur Nick qui n'avait pas cédé au tortures infligées par la division centrale, emportant dans sa tombe les secrets qu'il avait révélé au bataillon, la capitale commençait à s'impatienter. Quelqu'un de haut placé était prêt à tout, pour empêcher Erwin et ses hommes de découvrir les secrets des murs. Il fallait donc cacher Eren et Historia au plus vite.
Voila comment le caporal et son escouade, ainsi que celle de Hanji, se retrouvèrent dans les ruelles de Trost, à déambuler avec Jean et Armin déguisés en leurres.
-Attention ! s'écria soudain Livaï.
Ses hommes eurent à peine le temps de se décaler, qu'une charrette les frôla en s'emparant des répliques d'Eren et Historia.
Mikasa s'élança précipitamment pour prendre les agresseurs en filature. Effectivement, le caporal s'était douté qu'un coup comme ça arriverait, d'où l'utilisation de leurres. L'Ackerman étant la plus rapide, il l'avait chargé de suivre les kidnappeurs jusqu'à leur repère.
Elle échangea un bref regard avec Livaï. En agrippant les billes bleues de son supérieur, les cœurs des deux bruns se déréglèrent. Leurs yeux ne s'étaient pas croisés depuis le soir de cette fameuse expédition. Mais l'heure n'était pas à la contemplation, et Mikasa s'envola pour suivre les agresseurs.
Quelques minutes plus tard, elle fit part de sa position au caporal qui la rejoignit sur un toit, en face de la planque ennemie.
-Les déguisements ont fonctionné ? demanda Livaï.
-Oui, répondit l'asiatique dans un bref hochement de tête. Mais celui d'Armin ne tiendra pas longtemps.
Ils restèrent un moment silencieux.
-Nous avons clairement affaire à des amateurs, lâcha le petit brun. Tch, pourquoi avoir embauché ces gros nazes ? C'est pas le style des brigades spéciales ni de la division centrale...
Mikasa plissa les yeux. Ce détail aussi l'intriguait.
Quelque chose cloche, pensa-t-elle. Mais quoi ?
Par contre, ce serait bien son genre, à lui, réfléchit Livaï.
-Comment va ta cheville ? demanda-t-il, les yeux toujours rivés sur le hangar occupé pars les agresseurs.
Mikasa lui lança un regard intrigué.
-Ça va, merci, répondit-elle, en reportant son attention devant elle.
-Bien, il faut absolument que tu sois opérationnelle aujourd'hui.
-Pourquoi ?
De nouveau, elle le dévisagea.
Livaï soupira.
-Je ne suis sûr de rien, mais il se pourrait qu'une vielle connaissance à nous fasse son grand retour, expliqua-t-il. Va chercher les autres pour libérer Kirschstein et Arlet, et transmet-leur ce message « En plus des titans, nous devrons désormais tuer des Hommes ». Je retourne vers Nifa pour surveiller la charrette où se trouvent Eren et Historia.
Mikasa écarquilla les yeux, mais avant qu'elle ne puisse répondre quoi que ce soit, le caporal était parti.
~*~
"Pour suivre une cible, place-toi en diagonale et en hauteur."
Livaï soupira.
-Nifa, dit-il d'une voix lasse. Tu as entendu parler de Kenny l'égorgeur ?
La rousse acquiesça.
-Oui, mais ce n'est qu'une légende, non ?
Le caporal secoua négativement la tête.
-Pas vraiment, soupira-t-il. J'ai vécu un moment avec lui...
-Caporal, rigola nerveusement sa subordonnée, qu'est ce que vous racont...
Mais la soldate fût interrompue par une balle qui perfora violemment son crâne.
-Nifa ! s'écria Livaï avant de se cacher derrière une cheminée.
Merde, pesta-t-il. Kenny, qu'est-ce que tu fous là, putain ?!
-Yo Livaï, lâcha un homme coiffé d'un chapeau. T'as grandi depuis le temps ?
Au même moment, il s'élança pour faire face au petit brun.
-Oh, t'as même pas prit un centimètre ?! s'exclama-t-il, surprit.
-Kenny ! s'écria Livaï en jetant hargneusement une lame de son équipement sur son ancien mentor.
Et avant de laisser l'opportunité à l'homme de le viser de son arme à feu, il s'échappa en glissant le long du toit.
Bordel, pesta le noiraud.
Cela faisait bien sept ans qu'il n'avait pas recroisé ces billes bleues si semblables aux siennes. Et de les revoir à nouveau pétrifia son sang.
Pendant longtemps, le petit brun s'était demandé pourquoi l'homme au chapeau l'avait abandonné. Durant sept ans, il avait vécu en se disant qu'il n'avait tout simplement pas été à la hauteur de ses attentes. Alors que les années défilaient, la tristesse engendrée par la blessure de l'abandon de la seule personne qui connaissait sa mère, ne faisait que s'accroître dans sa poitrine.
Il fit demi-tour, espérant semer son agresseur, mais Livaï se retrouva nez à nez avec les hommes de ce dernier.
Tch, ils ont anticipé toutes mes actions, pesta-t-il. Kenny, sale enflure.
Il changea précipitamment d'orientation. Il allait vite, c'était peut-être le seul avantage qui lui permettait d'éviter les balles tirées abondamment par l'homme au chapeau.
Après plusieurs minutes, Livaï finit par trouver refuge à l'intérieur d'un bar.
-C'est le caporal-chef Livaï, chuchotèrent quelques clients.
Tous étaient apeurés par la venue inattendue du petit brun. Il faut dire que le bataillon était désormais criminalisé, et la tête du caporal, mise à prix.
Précipitamment, Livaï se cacha derrière le comptoir et s'arma du fusil qu'il trouva dessous.
-Kya Kya Kya.
Un rire rauque qu'il ne connaissait que trop bien, résonna.
-Je flaire un sale petit rat, ici, ironisa l'homme au chapeau avant de s'apercevoir que le brun n'était pas là. Hein, je me serais trompé ?
-Je suis là, Kenny, soupira Livaï.
De nouveau, son assaillant rigola.
-Alors comme ça t'as choisi de t'engager, gamin ? lâcha l'homme au chapeau. J'ai suivi tout tes exploits, tu sais. Et ceux de la gamine aussi, continua-t-il. Dire que mes deux mioches préférés ont décidé de se battre pour leur patrie, Kya Kya Kya.
Livaï soupira. Il connaissait la passion de l'homme pour se donner en spectacle.
-Je vous comprends, continua le plus âgé, tout en s'armant d'une chaise. Ça vous donne une raison de rester en vie, hein ?
-Et toi, Kenny, la voix de Livaï le coupa dans son monologue. Que fais-tu dans les brigades que tu as décimé ? J'ai du mal à croire en ton élan patriotique...
-Haha, t'as raison, merdeux, répondit ce dernier. Mais vois-tu, ta tête va me permettre d'atteindre mon rêve. Alors s'il faut endosser le rôle de soldat, je suis prêt à le faire.
-Tch.
Les méninges du petit brun tournaient à vive allure.
-Mais dis moi, gamin, reprit Kenny. Je t'ai appris ce qu'était une souricière, n'est-ce pas ?
Livaï tourna une des bouteilles présentes sur les étagères, pour avoir une vue sur l'homme derrière lui.
-T'es encerclé, tu ne pourras pas sortir sans ressembler à une passoire, continua l'homme en rigolant.
C'est le moment que choisit Livaï pour tirer avec le fusil empruntéau barman, sans que son mentor ne s'y attende.
Dans la foulée, il lâcha son arme et après avoir balancé une chaise par la fenêtre pour leurrer ses agresseurs, il sortit du bar. Il en profita alors pour tuer trois des Hommes qui voulaient sa peau, et se dépêcha de rejoindre ses subordonnés.
Quand l'escouade tactique vit arriver son chef, tous furent apeurés de le voir tuer des êtres humains sans hésitation.
-Le caporal nous avait prévenu, lâcha froidement Mikasa. C'est soit eux, soit nous. Alors tirons les premiers, continua-t-elle afin de booster le courage de ses amis.
Puis elle s'élança dans les airs pour rejoindre son supérieur.
-Kirschstein, Arlet, cria ce dernier. Dans la charrette. Les autres, on escorte.
Tous acquiescèrent avant de se mettre en position.
Mais à peine étaient-ils arrivés près de l'embarcation, qu'Eren et Historia furent fléchés par l'ennemi.
Jean tenta tant bien que mal de récupérer la charrette en plaquant sa lame contre la jugulaire de son assaillante, mais la seconde d'hésitation que le soldat de Kenny put lire dans ses yeux, lui fut fatale. Le châtain se retrouva alors rapidement à terre, un fusil entre les deux yeux.
-Jean ! s'écria Mikasa, prête à intervenir.
Mais au même moment, un tir se fit entendre, et le corps la femme qui menaçait le garçons, s'écroula. Armin venait de sauver son ami.
Cependant, les Hommes de Kenny arrivèrent de plus en plus nombreux, et par instinct de survie, les soldats abandonnèrent la charrette ainsi que ses occupants endormis. Cette dernière disparut alors derrière l'arche de la ville, récupérée par les ennemis.
-Eren ! s'écria Mikasa, prête à s'élancer à sa poursuite.
Mais le bras du caporal l'en empêcha.
-C'est trop dangereux, lâcha-t-il, on se repli !
Mais la soldate se débattit de plus belle.
-Oï Mikasa ! s'énerva le petit brun, en tentant de la résonner. C'est Kenny leur chef, on ne peut pas faire n'importe quoi.
À ce moment, l'asiatique se retourna violemment vers lui pour dévisager ses yeux bleus. En croisant ses carbonados, un brouhaha de sentiments transperça le cœur du brun.
-Qu'est-ce que tu viens de dire ?!
Livaï soupira.
-Je t'expliquerai...
~*~
À la suite de l'assassinat de Reeve, qui porta préjudice au bataillon, et le coup d'état que le major réussit à mettre en place avec l'aide des commandants Pixis et Zackley, l'escouade Livaï finit par découvrir qu'en réalité, Historia n'était autre que la descendante de la véritable famille royale : les Reiss.
Après maintes recherches, Hanji finit par apprendre que tous les enfants légitimes ainsi que la femme de Rodhes, avaient périt le jour de l'attaque du mur Maria, assassinés par de soi-disant briguants, dans une petite chapelle qui leur appartenait. Cela intriguait la scientifique et elle était persuadée que Historia et Eren se trouvaient là-bas.
N'ayant pas d'autres pistes, le bataillon décida de se diriger vers cette mystérieuse chapelle.
-J'ai également découvert autre chose, fit Hanji en plantant ses yeux marrons dans ceux de Mikasa.
Les deux femmes, ainsi que le caporal, se trouvaient à l'intérieur d'une charrette, en route pour récupérer les deux seuls espoirs de l'humanité.
-Ce Kenny, qui gère les brigades spéciales, continua la scientifique, il s'appelle Kenny Ackerman.
En entendant cette révélation, les deux bruns se dévisagèrent.
-Ackerman, vous dites ? demanda Mikasa en recentrant son attention sur la cheffe d'escouade.
-T'es sûre de toi, lunettes de merde ?
-Certaine, affirma la femme au cheveux auburns. Il est peut-être de ta famille, Mikasa.
L'asiatique hocha négativement la tête en baissant son regard, trahissant qu'elle était en pleine réflexion.
-Je ne sais pas... lâcha-t-elle. Quand j'étais petite, mon père m'a simplement expliqué que notre nom était mal vu, d'où le fait que nous vivions loin de la ville. Mais je n'ai jamais su s'il avait encore de la famille vivante...
Livaï baissa lui aussi le regard, perdu dans ses pensées. Kenny avait recueilli Mikasa quand elle était petite, et il avait plutôt trouvé facilement où elle résidait avant qu'elle se retrouve chez eux. Se pourrait-il qu'ils aient réellement du sang en commun ? Ça expliquerait certaines choses. Mais si cela s'avérerait vrai, ça voulait également dire que Mikasa et lui étaient potentiellement...
-Livaiiiiii.
La voix de Hanji le fit sortir de ses pensées.
-Quoi ? pesta-t-il.
-On fait une pause, expliqua la femme en descendant de la charrette. Je vais faire le point avec les soldats partit en éclaireur.
Le petit brun acquiesça mais ne bougea pas pour autant.
De son côté, Mikasa n'avait pas loupé le trouble qui s'était emparé de son caporal.
-Un problème ? fit-elle, alors qu'ils étaient désormais seuls dans l'embarcation.
-Hm ? Non... répondit évasivement ce dernier.
-Livaï, lâcha Mikasa d'une voix dure. T'es un vrai livre ouvert.
Le brun releva précipitamment la tête vers sa subordonnée.
-Tch, t'es bien la première à me dire ça.
-Parce que les autres ont trop peur pour t'observer. Mais s'ils le faisaient, ils se rendraient comptes que t'es loin d'être indéchiffrable.
Le caporal la foudroya du regard. Entendre ça, qui plus est de la part d'une gamine qui l'insupportait, ne lui plaisait pas du tout.
-Bref, continua-t-elle. Explique.
L'homme soupira.
-Ça t'es déjà arrivé de sentir une sorte de force bizarre, quand tu étais en colère ?
Mikasa écarquilla les yeux de surprise face à cette question plus qu'inattendue. Elle réfléchit un instant. Oui, le soir où ses parents s'étaient fait tuer et qu'Eren avait faillit mourir, une sorte d'électricité l'avait possédé le temps de sauver le garçon aux yeux émeraudes. De même lorsque le titan féminin avait capturé son frère.
Alors elle hocha positivement la tête.
Livaï s'apprêtait à répondre quelque chose, quand il fut interrompu par l'arrivée de Hanji.
-On peut repartir, expliqua cette dernière. Nous ne sommes plus très loin.
~*~
-T'es prête ? chuchota Livaï.
Mikasa acquiesça d'un signe de tête, déterminé. Mais en réalité, la brune se sentait un peu anxieuse. Car derrière cette porte, elle allait devoir faire face à une personne qu'elle ne pensait jamais revoir. L'homme au chapeau qui l'avait sauvé il y une dizaine d'années, et qui voulait désormais lui faire la peau.
-On y va !
Livaï donna le signal. À ce moment, Conny et Armin ouvrirent la porte et firent rouler trois tonneaux d'alcool, où était accroché des sacs d'huile. Sasha s'engouffra à son tour et dépêcha de tirer des flèches enflammées.
Une épaisse fumée envahit les lieux, et le bataillon en profita pour s'élancer.
... trente-huit... quarante-six... cinquante, compta Livaï.
-Ils sont cinquante perchés en hauteur ! indiqua-t-il à ses subordonnés.
Commença alors une véritable bataille entre les soldats des deux camps.
Mikasa allait vite, en moins sept secondes, elle venait de priver les divisions spéciales de trois de leurs Hommes.
Mais au bout de quelques minutes, un rire attira son attention. Elle tourna alors sa tête vers Livaï, et aperçut l'homme au chapeau s'approcher de lui.
L'asiatique sentit son coeur s'arrêter.
Il n'avait pas changé.
Cet éternel chapeau noir coiffant sa tête, habillé d'un veston marron, et ce collier de barbe qui lui donnait l'allure d'un cow-boy.
-Attention ! s'écria alors Armin.
Au moment où la brune se retourna, elle aperçut un des hommes de Kenny foncer droit sur elle. Mais c'est alors une qu'une flèche vint se planter dans le cœur de son agresseur.
Mikasa lança un regard vers Sasha qui se trouvait prêt du blond.
-Merci ! cria-t-elle à l'attention de la soldate qui hocha la tête, heureuse d'avoir pu sauver son amie.
-Reste dans la fumée ! lui indiqua Armin en lançant un fumigène vert pour camoufler l'asiatique.
Cette dernière acquiesça avant de reprendre part au combat.
~*~
De son côté, Livaï devait, encore une fois, affronter la hantise de son passé.
-Désolé mon petit Livaï, mais j'ai pas le temps de faire mumuse avec toi, aujourd'hui, résonna la voix rauque de Kenny. Alors si tu pouvais crever rapidement, ça m'arrangerait, continua-t-il en tirant dans la direction du brun.
Ce dernier se cacha derrière un des poteaux en cristal.
-Dis, je viens d'apercevoir la gamine, tonna de nouveau la voix caverneuse de son ancien mentor. Elle est plus grande que toi maintenant, nan ? lâcha-t-il en rigolant.
Livaï sortit alors de sa cachette, tandis que l'homme le pointait de son arme, et balança un sac d'huile sur ce dernier. Quand la poudre du révolver rentra en contact avec le liquide, une forte explosion sépara les deux anciens compères.
Courageux, le caporal en profita pour se jeter dans les flammes et prendre son ennemi par surprise.
Ce dernier, grâce à ses réflexes, arrêta la lames du petit brun de justesse.
Mais ce qu'avait le jeune homme de plus que son mentor, c'était la détermination de lui montrer enfin de quoi il était capable. Kenny put alors voir briller une flamme bleue enragée dans les yeux de son assaillant. Cela le déstabilisa et Livai en profita pour faire glisser sa deuxième lame contre l'abdomen de l'homme.
-Tch, pesta ce dernier en se reculant. Ça fait un mal de chien, gamin !
Alors que le caporal allait répliquer, un bruit sourd se fit entendre.
-Capitaine Hanji ! s'écria Moblit.
-On se repli ! intima en même temps la voix de Carven, bras droit de Kenny.
~*~
Affronter Kenny avait déstabilisé le caporal et sa subordonnée, mais aucun des deux n'eurent le temps de laisser leurs émotions s'emparer de leurs esprits. Effectivement, après le rejet de Historia pour les idées de son père, Rodhes décida de tenter le tout pour le tout, et ingéra le sérum qui lui permit de se transformer en titan.
-Livaï, la voix du major résonna.
Le caporal et son escouade venaient de sortir indemnes de la grotte, grâce à l'auto-pétrification spectaculaire d'Eren.
-T'auras un rapport détaillé plus tard, Erwin, répondit le petit brun. Ce monstre, c'est Rodhes. Et vu la gueule de son titan, je dirais que sa transformation a merdé.
-Bien, acquiesça le blond.
-Major ! s'écria un soldat en arrivant près des vétérans. Impossible de s'approcher de lui. C'est un véritable brasier.
-Alors quels sont tes ordres, major ? lâcha Livaï.
-On retourne au mur Sina, répondit ce dernier. On avisera là-bas.
Sur ces mots, Erwin fit cabrer son cheval et sonna la retraite de ses troupes.
~*~
Après avoir regagné l'enceinte protectrice des murs, Smith avait décidé de laisser le titan de Rodhes atteindre le district d'Orvud, sans vider le lieu de ses habitants.
Effectivement, étant un déviant, son instinct ne le guidait que vers les fortes concentrations de populations.
-Tch, les canons n'ont même pas l'air de le chatouiller, pesta Livaï en remarquant l'inefficacité de l'artillerie.
Erwin, posté à côté de lui, semblait en pleine réflexion.
-Les tonneaux de poudre sont prêts ! intervint Hanji, en arrivant près des deux hommes.
-Je pense que le plan B est inévitable, indiqua Erwin.
Le caporal soupira.
-Encore un de tes paris foireux avec aucune certitude que ça marche...
Smith ne répondit rien. Il savait que son ami brun avait raison. Cependant, ils n'avaient pas le choix. C'était aussi prendre le risque de sacrifier une partie de la population si le plan échouait, mais la faire évacuer aurait, de suite, poussé Rodhes à se diriger vers le mur Sina. Et bien que cette pensée pouvait paraître cruelle, il était préférable que ce soit un simple district qui soit détruit, plutôt que le mur protégeant la capitale.
-Il arrive ! s'écria soudain le chef de la garnison du district Nord, complètement paniqué par l'inefficacité des boulets de canon.
Erwin échangea un bref regard avec ses capitaines et chacun acquiesça de la tête avant de partir, sachant ce qu'ils avaient à faire.
-Sasha, Conny, Jean, avec moi, fit Livaï avant de se diriger vers des tonneaux d'eau. Ce titan est une vrai fournaise, on va se mouiller avant de passer à la suite.
Les soldats acquiescèrent avant de s'exécuter.
Une fois que tout fût près, Rodhes finit enfin par poser sa main titanesque sur le mur.
En voyant son visage cyclopéen effrayant et ses intestins s'écraser contre le sol à l'intérieur du district, la panique s'empara des habitants. On leur avait parlé d'un exercice avec des titans fictifs, mais la monstruosité de celui-ci paraissait tout sauf factice.
-Eren, à toi ! s'écria le major en tirant un fumigène rouge.
Sans plus attendre, Jäger se transforma en titan.
Il empoigna l'immense baluchon remplit d'explosifs, constitué par Hanji, et s'élança vers Rodhes.
Comme deviné par Erwin, à force de frotter le sol, la face de ce dernier n'était plus qu'un lointain souvenir. Et comme déduit par Smith, à peine les tonneaux de poudre plongés dans le gouffre qu'était la gorge de ce titan, ils explosèrent grâce à la chaleur émanant du monstre.
Des bout de chair de ce dernier furent projetés dans les airs.
-Trouvez sa nuque ! cria alors Erwin. Bien qu'il soit immense, elle ne fait pas plus d'un mètre !
Tous les soldats s'élancèrent dans les airs.
Malgré la réticence de son major, Historia avait tenu à se trouver en première ligne, bien décidée à régler les histoires avec son passé.
Elle s'élança entre les bouts de chairs dont elle ne fit qu'une bouchée. Puis enfin, elle le vit. Ce bout de nuque plus brillant que les autres. Armée de ces lames, elle déchiqueta ce morceau de titan et une nouvelle explosion se fit entendre. L'image de son père frappa son esprit et la petite blonde atterrit violemment sur des sacs empilés dans une charrette.
Il fallut quelques secondes aux habitants pour se rendre compte que leur cauchemar était terminé. Puis, le temps de stupéfaction passé, ils reportèrent leur attention sur celle qui les avait tous sauvé.
-Mademoiselle, tout vas bien ?
Historia ne répondit pas tout de suite. Son atterrissage l'avait un peu sonné. Mais une fois remise de ses émotions, elle se releva, toujours plongée dans ces pensées cependant.
Est-ce un rêve ? Suis-je réellement devenue assez courageuse pour prendre mon destin en main, Ymir ?
« Vis pour toi, boucles d'or »
Voilà les derniers mots que la brunette aux tâches de rousseur lui avait adressé.
Alors, relevant ses yeux bleues vers ses futures sujets, la jeune fille déclara d'une voix forte :
-Je suis Historia Reiss. La véritable reine de ces murs.
~*~
Une fois le corps de Rodhes totalement évaporé, il fallut une journée entière au bataillon et à la garnison pour réparer tous les dégâts.
Attelés au nettoyage des débris du mur, Livaï et son escouade ramassaient les blocs de pierre tombés de l'autre côté du district.
-Caporal ! un soldat interpella le petit brun. Nous venons de retrouver le corps de Kenny Ackerman, l'informa-t-il. Il est encore vivant mais n'en a plus pour longtemps.
-Où se trouve-t-il ?
-Contre l'arbre que vous voyez là bas, expliqua le jeune homme en désignant la position de son doigt.
-Bien, je m'occupe de lui, informa Livaï. Tu peux y aller, merci.
-À vos ordre, caporal !
Et après son salut, le soldat s'en alla.
Livaï jeta alors un regard à sa subordonnée qui, il le savait, n'avait rien loupé de la conversation.
Quand ses saphirs accrochèrent ses carbonados, il put y lire la même émotions que dans les siens. Ce mélange d'appréhension, de stress mais aussi de colère et même une pointe de compassion.
Un résumé de pourquoi, comment, dans quel but ?
D'un commun accord silencieux, les deux bruns se dirigèrent vers cet homme que tout deux redoutaient.
Kenny Ackerman appartenait à leur passé depuis bien longtemps, pourtant le mystère qui l'entourait concernait leur présent plus que jamais.
En s'approchant de l'arbre désigné par le soldat, les deux bruns aperçurent la silhouette de l'homme au chapeau.
-Kenny, résonna la voix dure de Livaï.
L'homme ouvra le seul œil qu'il avait encore de valide, et lâcha un petit rire en apercevant l'asiatique.
-Yo Mikasa, fit-il, ça fait un bail, gamine.
La brune sentit sa respiration s'accélérer.
-Kenny... souffla-t-elle, accompagnée d'un léger hochement de tête, la gorge nouée.
-J'avais raison, t'es plus grande que ce merdeux, maintenant, continua l'homme en désignant Livaï du regard, avec son rire habituel. Alors mes deux mioches préférés se sont engagés dans l'armée, continua-t-il en soupirant.
-Tch, entre les brûlures et les blessures, t'en as plus pour longtemps, déclara Livaï.
Kenny ne répondit pas tout de suite, mais un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.
-Tu crois ça ? lâcha-t-il de sa voix rauque.
En même temps, il sortit un boîtier de son veston. Et lorsqu'il l'ouvrit, les deux bruns aperçurent avec horreurs, une seringue ressemblant étrangement à celle que détenait Rodhess.
Mais, une fois le moment de stupéfaction passé, Mikasa plissa les yeux.
-Pourquoi tu ne te l'as pas injecté avant, quand tu en avais encore la force ? lâcha-t-elle, suspicieuse.
Kenny sourit de plus belle. Il était loin le temps où cette gamine avait peur de lui.
Effectivement, il l'avait sauvé quand elle était petite, mais malgré tout, l'homme au chapeau était loin d'avoir un physique rassurant. Et il avait fallut un petit temps d'adaptation à l'asiatique pour ne plus sursauter quand il rentrait de son « travail ».
-Je sais pas, si je me ratais et que je me piquais pas comme il faut... expliqua-t-il en crachant du sang dans une quinte de toux.
Il n'en avait plus pour longtemps, et malgré la rancœur que les deux bruns éprouvaient pour leur ancien mentor, cette constatation leur serrait le cœur.
Livaï soupira.
-C'est pas vraiment ton genre, d'attendre sagement la mort, lâcha-t-il sur un ton plus froid qu'il ne l'aurait voulu. T'as pas une excuse plus crédible à nous sortir ?
Kenny rigola de nouveau.
-T'as raison, j'avais juste peur de finir comme cet enflure de Rodhes... avoua-t-il.
Puis, il baissa les yeux et un silence s'installa.
-Alors c'est pour ça que tu as agi comme ainsi, ce jour là, Uli, continua-t-il en marmonnant dans sa barbe, avant de reprendre plus fort, on a tous besoin d'une obsession qui nous pousse à vivre, hein ?Quelles étaient la vôtre en foutant les pieds dans l'armée ?
Soudain agacés par cet homme qui, ils le savaient, ne leur disait pas tout et risquait d'emporter ses secrets dans sa tombe, les deux bruns l'empoignèrent chacun par une épaule.
La symétrie de leur acte, sans qu'ils ne se soient concertés pour autant, amusa le vieil homme, ce qui agaça de plus belle Livaï :
-Dis nous pourquoi le premier roi nous a enfermé ici, ordonna-t-il d'une voix autoritaire.
Mais l'émotion perçait également ses mots.
Dans une quinte de toux, Kenny cracha du sang que Mikasa put éviter. Par contre, Livaï qui se trouvait pile en face de lui, n'eut pas cette chance et une partie du liquide poisseux atterrit sur sa joue. Cependant, le petit brun était tellement happé par le visage mourant devant lui, qu'il ne réagit pas face à cet acte qu'il aurait qualifié de dégueulasse en temps normal.
-J'en sais rien, avoua Kenny. Je sais juste que notre clan s'est révolté contre la couronne car on était pas trop fan de ses idées.
Livaï relâcha un peu la pression qu'il exerçait sur l'épaule de l'homme, et baissa le regard.
"Notre"
-Ça veut dire que je suis aussi un Ackerman, lâcha-t-il en réfléchissant.
Puis il tourna son visage vers Mikasa, et lorsqu'il croisa ses carbonados, la sensation de ses lèvres sur les siennes lui revient en mémoire.
L'asiatique fut frappée par le même souvenir, et une violente algie écrasa leurs entrailles et enserra leur cœur.
Si Livaï était bel et bien un Ackerman, qu'était-ils l'un pour l'autre ? Des cousins ? Plus ?
Il devait avoir en avoir le cœur net. Faisait-il, lui aussi, parti de ce clan ?
-Kenny, qui étais-tu pour ma mère ?! le pressa-t-il.
-Quelle question, rigola l'homme. J'étais son frère...
De nouveau, les deux bruns se dévisagèrent, la panique s'emparant de leur yeux.
-Ça veut dire... commença Mikasa, n'ayant pas l'audace de finir sa phrase.
-Qu'on est de la même famille... continua Livaï dans un murmure.
-Non, intervint soudain Kenny.
Le jeune homme et la jeune femme écarquillèrent les yeux avant de recentrer leur attention sur lui.
-Je le pensais au début, continua l'homme, mais quand j'ai fait des recherches pour retrouver la trace des parents de la gamine, je me suis aperçu que notre clan était composé de plusieurs familles. On s'appelle tous Ackerman, mais aucun lien entre nous et la sale mioche.
En entendant le surnom dont l'avait affublé l'homme au chapeau, Mikasa fronça les sourcils et renforça sa poigne sur l'épaule de ce dernier.
Kenny grimaça de douleur.
-C'est bon, je rigole, gamine, lâcha-t-il avec un rire qui perdait en intensité.
De son côté, Livaï restait silencieux. Certes, apprendre que cette emmerdeuse et lui ne partageaient pas le même sang lui avait permit de respirer à nouveau, mais une autre question brûlait ses lèvres.
Une question qui ne cessait de tourner en boucle dans sa tête, depuis que son mentor avait décidé d'emprunter un autre chemin que le siens.
Son imagination avait bien créé une réponse à cette interrogation, il n'avait pas su répondre aux attentes de l'homme, il avait été trop faible. Mais aujourd'hui lui était offert la possibilité d'entendre la version officielle de la bouche de son oncle. Et le vague espoir de s'être trompé sur ses réels agissements, tenait Livaï en haleine.
-Pourquoi, commença-t-il, le visage baissait. Pourquoi être parti ce jour là ?
Kenny soupira.
-J'ai jamais eu la fibre paternelle... avoua-t-il.
Puis, il ferma le boîtier qui contenait la seringue et le plaqua contre la poitrine de Livaï.
Ce dernier l'attrapa, un peu surprit par ce geste. Et alors qu'il s'apprêtait à remercier l'homme, il aperçut Mikasa fermer ses yeux.
La gorge nouée, la voix rendu fébrile par l'émotion, elle déclara :
-Il est mort...
Livaï ne put retenir les affres de son cœur, de peindre son visage, d'ordinaire si impassible.
La bouche entrouverte, le teint plus livide que jamais, les yeux écarquillés, il contempla le corps sans vie de son oncle.
Il avait envie de pleurer, mais les larmes ne vinrent jamais. Bloquées juste avant leur sortie aux coins de ses yeux, il n'avait plus l'habitude de les faire couler. Elles n'étaient plus acclimatées à l'extérieur.
Soudain, il sentit une pression autour de son cou. Mikasa venait d'entourer ses épaules de ses bras, et posa sa tête sur l'une d'entre elles.
Sa compassion muette réchauffa le coeur de Livaï. En ce moment, tout deux étaient entrain de faire le deuil de leur passé. Seuls eux pouvaient comprendre la douleur provoquée par la mort de cet légende criminelle. Seule elle pouvait lui apporter le réconfort dont il avait besoin.
Désormais, Mikasa était la seule trace qui restait de son enfance. La mort lui avait pris sa mère, Farlan, Isabel, elle venait de lui arracher Kenny qu'il avait toujours pensé être son père, mais la brune représentait une nouvelle chance de garder quelqu'un qui le connaissait vraiment auprès de soi.
Livaï agrippa le bras de l'asiatique et nicha sa tête à l'intérieur. À ce contact, la jeune femme resserra son étreinte. Bien qu'il ne soit que son oncle, elle savait que pour le brun, la perte de cette homme entraînait avant tout, une blessure similaire à celle d'un fils qui venait de perdre son père.
~*~
Après l'acte héroïque de Historia dont la foule avait été témoin, le peuple chantait avec joie les louanges de leur nouvelle reine. Elle aussi avait ainsi écopé d'un surnom pompeux mais rempli d'affection, traduisant tous l'amour que lui vouaient ses sujets : la divine bergère.
Une fois la cérémonie du couronnement passée, Historia observa tous ces gens qui discutaient tranquillement pour célébrer ce jour de joie, de renaissance et surtout, d'espoir.
Elle soupira.
Qui aurait cru que la fillette candide qui s'appelait Christa, aurait un jour le courage d'affronter son passé et d'accepter le destin qui était le sien ?
Cependant, elle fronça les sourcils en repensant à la manière dont le caporal l'avait convaincu de monter sur le trône.
En s'opposant à son père, la jeune femme avait pourtant fait le vœu d'être libre. Mais le caporal-chef Livaï n'était pas le genre d'homme qui acceptait les caprices, tout légitimes soient-ils.
En l'empoignant fermement par le col, Historia se souvint de ses paroles acerbes et froides, alors qu'elle était pétrifiée de devoir diriger le royaume :
« C'est ton destin d'avoir peur, lui avait-il craché, la soulevant du sol à la seule force de ses bras. Si tu n'es pas d'accord avec ça, affronte-moi. Affronte-moi, et bats-moi. »
Puis il l'avait relâché, laissant violemment la blonde tomber au sol.
Sa manière, peu conventionnelle et même brutale, avait au moins eu l'avantage de pousser Historia à accepter le seul héritage que lui léguait son père.
-Tu te souviens de ce que je t'ai dis ?
La voix de Mikasa la sortit de ses pensées.
Elle sourit en repensant à ce que lui avait effectivement conseillé son amie.
« Après ton couronnement, frappe ce nain une bonne fois pour toutes. »
-Oh que oui, répondit la blonde à l'asiatique, avant de se diriger vers le couloir.
En remarquant les deux jeunes femmes qui partaient, leurs amis les accostèrent :
-Vous allez où ? demanda Jean.
-J'ai un compte à régler avec un certain nabot prétentieux, informa Historia, le regard plus déterminée que jamais.
Ses amis lui emboîtèrent le pas, moins hardiment qu'elle ceci dit.
-Tu ne vas pas faire ça ?! s'inquiéta Conny.
-C'est de la folie, continua Sasha.
-Je suis sûr que Mikasa rigolait, affirma Eren avant de se tourner vers sa soeur, hein que tu rigolais, Mikasa !
-Frappe le et demande lui de te le rendre s'il ose, lâcha l'asiatique, stoïque.
Au même moment, la silhouette tant redoutée fit son apparition. En croisant ses yeux bleues métalliques, Historia perdit tout aplomb durant quelques instants. Mais elle avait clamé haut et fort qu'elle se vengerait, et quelle genre de reine était-elle si elle ne tenait pas ses promesses une heure après son couronnement ?
Alors elle prit une profonde inspiration, et en hurlant un cri de guerre, similaire à ceux du titan d'Eren, elle se jeta sur son ancien supérieur. Ce dernier eut juste à se tourner sur le côté pour que le poing de ce tout petit bout de femme effleure à peine son bras.
-Haha, ose me la rendre, maintenant que je suis ta reine ! déclara-t-elle fièrement, sous les yeux ébahis de ses amis devant son audace.
Seule Mikasa restait sereine, ravie de ne plus être la seule personne courageuse à oser remettre ce nain à sa place.
Et alors que tous pensait que Historia venait de signer son arrêt de mort, ils furent estomaqués en entendant le rire de leur supérieur.
-Merci, lâcha-t-il d'une voix suave avant de sourire, rendant l'incompréhension de ses soldats encore plus grande.
Mikasa sourit à son tour. Elle avait toujours trouvé le sourire et le rire de l'homme agréable. Et elle était à la fois honorée et triste d'être la seule à en profiter. Mais aujourd'hui, Livaï avait décidé d'être heureux, et le cœur de la jeune femme se remplit de joie à cette constatation.
~*~
-Mikasa, la voix de Hanji résonna parmi le silence macabre qui avait pris possession de Shiganshina.
Peu de temps après le couronnement, le bataillon avait effectivement décidé de se rendre là où tout avait commencé, afin de reprendre possession des murs. Mais rien ne s'était passé comme prévu.
Eren avait, certes, réussit à refermer la brèche dans le mur de son district natal, mais l'apparition du titan bestial avait scindé le bataillon en deux groupes. Alors que la majorité des soldats se faisait massacrer par le monstre poilu de l'autre côté du mur Muria, l'escouade Livaï, dépourvue néanmoins du caporal, devait paralyser leurs deux anciens camarades : Reiner et Bertholdt.
Grâce à la nouvelle arme créée par Hanji, ils étaient arrivés à bout du cuirassé, et la cheffe d'escouade souhaitait faire ingérer ce traître à un allié, afin que l'humanité ait en sa possession un nouveau titan.
-Essaie de trouver Livaï pour qu'il nous donne la seringue, ordonna-t-elle. Si pour une quelconque raison c'est impossible, tire un fumigène et j'exécuterai Braun.
Mikasa hocha la tête avant de s'élancer dans les airs. Il ne lui restait plus beaucoup de gaz, il fallait faire attention.
Sautant de toits en toits pour économiser son carburant, elle aperçut enfin les yeux verts de son frère, accompagnés de ceux, algides, de son caporal. Elle remarqua également le corps inconscient de Bertholdt, et une once de fierté envahit ses veines. Eren avait réussit.
Mais en se posant près de lui, son sang se glaça. Elle remarqua alors un corps carbonisé, allongé à côté du garçon. Les yeux écarquillés, elle avait peur de comprendre l'identité du malheureux.
-Passez moi la seringue, s'écria Eren en tendant sa main vers le caporal, vite, il respire encore !
Mikasa reprit rapidement ses esprits en écoutant les paroles pleines d'espoir de son frère. Alors elle se dépêcha de tirer un fumigène, pour signifier à Hanji que la seringue allait déjà être utilisée pour dévorer Bertholdt.
Mais alors que la fumée rouge s'évaporait à peine dans les airs, deux mains se posèrent lourdement en bat du toit. Tous les visages se tournèrent vers leur propriétaire, et Floch apparut, le major Erwin sur le dos.
-Caporal, cria le roux, le major respire encore ! Il faut lui injecter la seringue.
Mikasa tourna vivement sa tête vers le petit brun, et observa la main de son supérieur qui tenait le boîtier miracle, s'arrêter dans les airs. Et alors qu'Eren s'apprêtait à attraper l'objet, Livaï le plaqua contre sa poitrine.
Il se releva et intima :
-Pose Erwin, je vais lui administrer la seringue.
L'asiatique plissa les yeux, ayant du mal à comprendre pourquoi l'espoir de revoir son meilleur ami s'évaporait. Au même moment, Eren se leva pour confronter son supérieur, les yeux humides de rage.
-Vous avez dit que vous la passeriez à Armin, ragea-t-il.
-Ce n'est pas lui qui peut sauver l'humanité, rétorqua Livaï d'un ton froid.
Et alors que le petit brun s'apprêtait à se diriger au chevet du Major, le garçon au yeux émeraudes posa sa main sur le boîtier.
-Eren, cracha Livaï d'un ton menaçant.
Mais ce dernier ne relâcha pas sa prise et, agacé, le caporal décida de l'envoyer valser d'un coup de pied.
Il n'en fallut pas plus à Mikasa qui, les mains serrées sur ses lames, se rua sur son supérieur. Dans un cri qui laissa percer toute l'amertume et la douleur dont était victime son cœur meurtri, elle le plaqua par terre, son arme contre sa jugulaire pour le dissuader de bouger.
Ses yeux noirs plongèrent au plus profond du gouffre qu'était le regard de Livaï.
Lorsque les pupilles de ce dernier rentrèrent en collision avec ces deux flèches meurtrières qu'étaient les yeux de la jeune femme, son estomac se crispa. Jamais il ne l'avait vu dans cet état. Mais ce qui le déstabilisait le plus, c'était cette étrange impression de se retrouver face à un miroir.
Cette rage, cette détermination de vouloir détruire la personne qui menaçait son bonheur ; il ne connaissait que trop bien ces émotions, puisque c'était celles qui l'animaient à ce moment même. Alors, résigné, il resserra sa prise sur le précieux boîtier.
Il est à bout de force, songea la jeune femme. Mais je le connais assez pour savoir qu'il ne lâchera pas l'affaire si facilement.
-Mikasa, la voix de Floch tira l'asiatique de ses pensées. Ne fais pas n'importe quoi ! lui intima-t-il.
-La ferme ! cracha-t-elle en lançant un regard plus que menaçant au garçon.
Mais ce dernier ne se laissa pas déstabiliser, et continua :
-Ne soit pas bête, le major Erwin est le seul à pouvoir nous sortir de ce cauchemar !
-La ferme, je t'ai dit ! rugit de plus belle la soldate.
Le garçon roux serra ses poings de frustration. Ses yeux croisèrent ceux de la jeune femme et, sans réfléchir, il s'élança pour attraper le boîtier qu'elle tentait de subtiliser.
L'Ackerman réagit instantanément. Elle s'apprêta alors à se ruer sur lui, quand la voix de Livaï s'éleva :
-Mikasa ! cria-t-il.
Et alors qu'il comptait empêcher la brune de faire n'importe quoi, quelqu'un tira le corps de la jeune femme en arrière, l'immobilisant.
-Hanji, souffla l'homme, pour une fois ravi d'apercevoir la folle.
Alors que l'asiatique tenta de s'échapper de l'étreinte dans laquelle elle était prisonnière, la cheffe aux cheveux auburn resserra sa prise :
-Mikasa, chuchota-t-elle d'un ton empli d'émotions, face au choix douloureux qui se jouait devant-elle. Ne laisse pas tes émotions prendre le dessus... sa voix se brisa légèrement.
-Armin... peina à articuler la brune, alors que des larmes commençaient à s'échapper de ses yeux.
Elle ne réalisait pas encore très bien les adieux que son meilleur ami s'apprêtait à lui faire.
-Armin est brillant, mais Erwin est le seul à pouvoir nous sauver de cet enfer, il a plus d'expérience... continua Hanji.
Soudain, un rire faible mais cynique, se fit entendre. Avec peine, Eren se releva pour dévisager le duo de vétérans.
-Ah oui ? lâcha-t-il d'une voix amer. Et qui a démasqué Annie ? Qui a eut l'idée du plan pour l'attraper ? continua le garçon en se dirigeant vers ses supérieurs.
Ses yeux trahissaient la rage qui balayait son être. Et ses larmes témoignaient du chaos qui secouait toute son âme.
-Qui a devinait la cachette de Reiner et Bertholdt dans les murs ? Qui a comprit comment venir à bout du colossal ? Hein, qui ? cracha Eren, désormais la tête presque collait à celle de la cheffe d'escouade.
Au même moment, Jean, Sasha et Conny, arrivèrent sur le toit où se déroulait la tragédie.
-C'est quoi ce bordel ? lâcha le chauve, n'arrivant pas à croire que les deux têtes pensantes du bataillon puissent être en compétition pour la vie.
Jäger, dont le corps arrivait à ses limites, s'écroula prêt de sa sœur.
-Eren ! s'écria-t-elle.
Lorsque ses pupilles grisées croisèrent les opales vertes du brun, son coeur se brisa. Elles étaient noyées dans l'eau salé. Ce même liquide salin qui était censé remplir l'étendue dont rêvait Armin, la mer.
À son tour, l'asiatique éclata en sanglot. Tous deux savaient que c'était perdu. Le caporal avait fait son choix, et rien ne pourrait le faire changer d'avis.
Alors que ce dernier se baissa prêt du corps d'Erwin, une boule se forma dans sa gorge à l'entente des pleurs de la jeune femme.
Il ne pourrait pas. Il ne pourrait pas accomplir son devoir s'il devait encore écouter ses jérémiades déchirantes.
-Dégagez ! hurla-t-il. J'ai besoin de calme.
Alors à contre coeur, son escouade et sa meilleure amie se retirèrent sur un toit adjacente, non sans les plaintes térébrantes de la fratrie du blondinet.
Hanji, peinée par la future mort du petit stratège, entoura le duo de ses bras, afin de les soutenir comme elle le pouvait.
-Moi aussi, il y a des gens que j'aimerais ramener à la vie, leur murmura-t-elle, la gorge nouée par le souvenir de Moblit la sauvant de l'explosion provoquée par la transformation de Bertholdt, une heure plus tôt.
Après quelques secondes, un éclair lumineux fendit le ciel.
Les soldats de la 104ème brigade ne purent s'empêcher de jeter un oeil au titan de leur major.
Mais quand leur regard se posèrent sur l'immonde corps cyclopéen, aucun n'en crurent leurs yeux.
Impossible.
Le titan qui dévorait Bertholdt au loin, était effectivement blond, mais ces longs cheveux et sa stature gringalet n'avait rien de similaire à celle du major.
Instinctivement, ils tournèrent leur regard vers le caporal, assit prêt du corps mourant de son meilleur ami.
Alors ils comprirent.
Arlet était sauvé.
Mikasa et Eren se ruèrent prêt du monstre blond qui s'écroula à terre, une fois Hoover digéré.
-Armin ! s'égosilla le duo en retirant leur ami de sa carcasse fumante.
Ce n'était pas un rêve. L'espoir de voir la mer tous les trois était encore réel.
~*~
-Eren, Mikasa, avec Livaï et moi, informa Hanji. Les autres, surveillez les alentours.
Après avoir brièvement résumé la situation au blondinet, les survivants se dirigèrent vers la maison des Jägers.
Le miracle et l'espoir de l'humanité restaient étrangement silencieux.
Doucement, leur yeux parcourait les ruines des bâtissent qui les avaient vu grandir.
Ils marchaient dans les ruelles, avec la désagréable sensation de sentir leur cœur perdu entre douce nostalgie et souvenirs douloureux.
-Vous vous rappelez au moins où elle se trouvait, votre baraque ? lâcha Livaï, agacé de les voir avancer à deux à l'heure.
Le frère et la sœur se dévisagèrent. Oui, ils s'en souvenaient. Mais leurs pieds refusaient d'avancer plus vite, terrorisés à l'idée de retourner chez eux.
Puis, après une marche silencieuse qui ne faisait qu'augmenter la tension écrasante de ce lieu austère, Mikasa et Eren s'arrêtèrent brusquement.
Les vétérans remarquèrent alors l'air tétanisé de leur recrues, et devinèrent que leur ancienne maison devait être l'amas de pierre qui leur faisait face.
-Maman... souffla le jeune garçon, d'une voix presque inaudible.
Sa sœur déglutit péniblement. Sa gorge bien trop nouée pour lâcher le moindre mot, elle se contenta d'attraper la main de son frère, qui entoura fortement les doigts de la jeune femme.
Tous deux étaient en train de revivre, en solitaires, les derniers instants de vie de Carla Jäger.
-Elle était où, cette cave ? lâcha froidement Livaï.
Il se doutait de ce qui se passait dans leur tête, et bien qu'il comprenait le lien qui unissait ses recrues, ainsi que leur besoin de se recueillir, voir l'asiatique serrer la main de l'idiot suicidaire l'agaçait profondément.
Au ton algide qu'employa son supérieur, Eren reprit rapidement ses esprits.
-Elle se trouvait dans la cuisine, informa le garçon en se plaçant au centre des ruines. Donc je dirais à peu près ici... continua-t-il en jetant à un oeil à sa sœur, comme pour s'assurer que ses souvenirs n'étaient pas altérés par le temps.
L'asiatique prit un instant pour se remémorer leur ancienne maison, avant d'acquiescer d'un signe de tête.
Livaï soupira.
Si les gamins disaient vrai, ils devraient bouger l'énorme rocher qui leur bloqué l'accès.
À l'aide de débris de poutre, le quatuor fit rouler l'immense pierre. Une fois libéré, Eren se rua vers la poignée de la trappe. Quand il l'ouvrit, un léger voile de poussière s'échappa dans les airs.
Le caporal grimaça.
Dégueulasse, pesta-t-il.
-Tu as ta clé, Eren ? demanda Hanji en approchant du garçon.
Ce dernier hocha la tête en ne quittant pas le sombre couloir des yeux.
-Bien, répondit la cheffe d'escouade. Dans ce cas, allons y.
À l'aide du cristal découvert dans la chapelle souterraine des Reiss, Hanji avait eu l'idée de se servir de sa luminosité pour créer des lampes.
Ainsi équipée, elle fût la première à descendre les escaliers menant au sous-sol. Eren lui emboîta le pas, suivit de près par Mikasa ainsi que Livaï, qui fermait la marche.
Quelques mètres plus loin, le quatuor arriva devant une porte.
-Eren, lâcha Hanji. À toi de jouer.
Le garçon acquiesça d'une signe de tête, déterminé, et s'empara de la clé qui se trouvait autour de son cou.
En retrait, les deux bruns attendaient patiemment de pouvoir continuer leur chemin. Mikasa avait les yeux fixés devant elle, et Livaï en profita pour jeter un regard à sa subordonnée.
-Respire, lui souffla-t-il d'un ton dur.
La soldate le dévisagea, avant de se rendre compte, qu'effectivement, elle retenait sa respiration.
-Bon, ça vient ? pesta Livaï qui commençait à s'impatienter de ne pas voir la porte s'ouvrir.
-La clé ne veut pas rentrer dans la serrure, lâcha soudainement Eren, en lançant regard d'incompréhension à ses supérieurs.
-Impossible, intervint Mikasa. C'est pourtant bien la clé de monsieur Jäger, affirma-t-elle.
Livaï soupira.
-Décalez-vous, leur conseilla-t-il avant de fracasser la porte d'un coup de pied, sous l'oeil désapprobateur de son amie scientifique. Nous pouvons continuer, informa le caporal d'un air satisfait.
De nouveau, le frère et la sœur échangèrent un regard avant de passer le pas de la porte.
Une forte odeur de renfermée se dégagea de la pièce où ils pénétrèrent. Mais une autre effluve, qui se faisait plus discrète, vint également chatouiller leurs narines. Un arôme timide de muguets, caractéristique du parfum de Grisha Jäger.
-Oh, on dirait un petit cabinet, s'exclama Hanji.
-Mon père était médecin, informa Eren. Il passait ses nuits à créer des remèdes, ici.
-Je vois... fit la femme. Il n'y a que des flacons de plantes et des livres sur la pharmacopées moderne. Un concentré de "circulez, y'a rien à voir"... soupira-t-elle.
-En même temps, intervint Livaï tout en inspectant un livre. Pour cacher quelque chose à la division centrale, il faut bien ça.
Le caporal se retourna vers ses subordonnés.
-Oï les mioches, lâcha-t-il à leur intention. Bougez vôtre cul et cherchez. L'intuition d'Erwin ne le trompe jamais.
Le frère et la sœur acquiescèrent d'un signe de tête avant de s'exécuter.
Mikasa décida de jeter un œil aux papiers éparpillés sur le bureau. C'est alors qu'elle fit tomber un verre dissimulé derrière une pile de feuille. Son cœur se serra en repensant que c'était elle qui l'avait apporté à Grisha, la veille même de l'attaque de Shiganshina.
Puis elle secoua la tête, pour éloigner cette nostalgie qui venait lui brouiller l'esprit. En se baissant pour ramasser l'objet, son regard dériva vers le bois massif du bureau.
Ses yeux s'écarquillèrent.
-Eren, lâcha-t-elle. Il y a une serrure ici !
Le garçons au yeux émeraudes se précipita pour glisser sa clé a l'intérieur, et fut soulagé de sentir le clic, signifiant l'ouverture du tiroir caché. Cependant, ce dernier était vide.
-Il n'y a rien ?! s'étrangla-t-il.
-Tch, regarde mieux, lâcha Livaï en passant sa main à l'intérieur. Il y a un double fond.
Quand le petit brun enleva la cale, le quatuor remarqua trois livres rangés délicatement les uns à côté des autres. Entre les ouvrages, se trouvaient d'étranges petits baluchons. Hanji s'empara de l'un d'entre eux pour le porter à ses narines :
-Menthe poivrée et charbons de bois, déclara-t-elle. Sûrement pour protéger de l'humidité.
Mikasa soupira en fixant les ouvrages devant ses yeux.
Que pouvaient-ils contenir de si précieux, pour que Grisha Jäger orchestre tout ce manège ?
Instinctivement, elle commença à faire s'entrechoquer les ongles de ses doigts avec celui de son pouce.
Ce geste, pourtant discret, retint l'attention de Livaï.
Il plissa les yeux.
T'as vraiment pas changé, gamine, pensa-t-il.
Effectivement, déjà quand elle était enfant, Mikasa avait pour habitude d'effectuer ce geste quand une chose la préoccupait ou dans une situation stressante. Et bien souvent, la petite asiatique finissait par s'agacer un peu plus, en se rendant compte qu'elle venait d'abîmer ses ongles. Ce n'était pas qu'elle était très coquette, mais comme toutes les petites filles, elle voulait faire comme sa maman qui, elle, avait une jolie manucure de grande personne.
Un faible sourire anima les lèvres du petit brun en repensant à toutes les fois où il avait vu ce manège se produire.
Mais les doigts de Mikasa s'agitèrent de plus belle.
Livaï soupira de nouveau. Si elle continuait ainsi, ce n'était pas un seul ongle qui finirait maltraité, mais l'entièreté de sa main. Alors d'un geste discret, il exerça une faible pression sur le poignet de la soldate, dont le geste de stress s'arrêta instantanément. L'asiatique jeta un regard à son supérieur, qui se contenta de resserrer son étreinte avant de reporter son attention sur Hanji et Eren.
Ce dernier s'empara du premier livre trouvé dans le tiroir, avant de le poser sur le bureau.
Il déglutit péniblement, en fixant la couverture qui était de la même couleur que ses yeux.
Il prit une profonde inspiration, et finit par ouvrir l'ouvrage, recelant une histoire qu'il était bien loin d'imaginer.
Sur la première page, il put apercevoir quel chose qui ressemblait à un dessin. Le garçon fronça les sourcils.
-Qu'est-ce que c'est ? lâcha-t-il en s'emparant de l'illustration. C'est super bien fait...
-Fait voir ? demanda Hanji en s'emparant de l'image.
D'un œil critique, elle l'inspecta avant de déclarer :
-C'est bien trop réaliste pour avoir été créé par la main de l'homme.
Mikasa plissa les yeux. Par qui ce prodige de minutie avait pu être réalisé ? Ou par quoi ?
-Quatre'z'yeux, résonna la voix du caporal. Y a quelque chose d'écrit, derrière.
En retournant l'image, la scientifique put lire :
- « Ceci n'est pas un dessin mais une représentation de la vie réelle, réalisé en captant la lumière grâce à un objet appelé appareil photographique. Je me nomme Grisha Jäger, et je viens de l'extérieur des murs, où le monde a continué de prospérer... »
~*~
En sortant de l'ancienne maison des Jägers, le quatuor resta sans voix, encore abasourdi par leur découverte. Ils ne s'étaient contentés de lire que le premier ouvrage sur la vie de Grisha, et les révélations trouvables à l'intérieur étaient déjà si nombreuses et écrasantes...
Livaï jeta un bref regard à ses subordonnés, et plus précisément à l'asiatique qui semblait de nouveau en proie au stress.
Ses ongles ne tiendront jamais jusqu'au retour, songea-t-il. Et après elle va encore râler.
-Shorty ? chuchota Hanji à côté d'elle.
Les survivants du bataillon d'exploration, au maigre nombre de neuf, s'apprêtaient à reprendre la route en direction du mur Rose.
-Hm ? fit ce dernier en montant sur sa monture.
-Je crois que tu as des choses à me dire, continua-t-elle, un sourire étrangement calme sur les lèvres.
La nouvelle majore restait égale à elle-même, la joie de vivre peignant son visage.
Cependant, les pertes un peu trop lourdes de l'expédition, refrénaient de manière colossale l'excitation et l'énergie qui caractérisaient d'ordinaire la cheffe d'escouade.
Le petit brun fronça les sourcils.
-Quoi ? lâcha-t-il, ne comprenant pas où voulait en venir son amie.
Cette dernière soupira avant de monter à son tour sur son cheval.
-Que se passe-t-il entre toi et Mikasa ?
Les pupilles de Livaï se contractèrent. Mais la folle ne lui laissa pas le temps de répliquer.
-Ne me prends pas pour un soldat des brigades spéciales, déclara-t-elle. Je t'ai vu prendre son poignet tous à l'heure, et je vous ai également aperçu face au corps de Kenny.
Le cœur du petit brun rata un battement. Si l'histoire du poignet pouvait facilement être édulcorée, l'étreinte échangée devant le corps de son oncle pouvait difficilement prêter à confusion. Alors, comprenant qu'il ne pourrait pas faire marche arrière face à la curiosité de la scientifique, plus tenace que l'odeur nauséabonds des pieds de Springer, Livaï décida de lui dire la vérité.
-Alors vous vous connaissez depuis tous petits ?! s'exclama sa meilleure amie.
-Tch, tu veux pas le gueuler encore plus fort ?! pesta Livaï en plaquant une main sur la bouche de la femme. Espèce de timbrée.
Le bataillon venait à peine de se mettre en route. Devant eux, marchaient en silence les survivants de la 104ème brigade.
Soudain, un bruit peu raffiné se fit entendre.
-J'ai faiiiim... se lamenta Sasha.
Mais son regard fût attiré vers un buisson sur lequel se jeta la brunette.
-Brauss, résonna la voix sévère du caporal. Qu'est ce que tu fous ?!
Les yeux pétillants, la jeune fille déclara :
-Il y a des fraises des bois !
-Argh, comment tu fais pour avoir envie de manger après ce qu'il vient de se passer ?! râla Jean.
-Tch, refous ton cul sur la selle de ton cheval et bouge, pesta Livaï. On est pas dans un putain de voyage de plaisance. On dégage.
À contre cœur, l'amoureuse des patates se détacha du buisson garnit de fruits défendus. Mais alors qu'elle s'apprêtait à enjamber sa monture, la voix de Hanji résonna :
-Attends Livaï, lâcha-t-elle. Je sais qu'on vient juste de partir, mais je pense qu'on va faire une pause ici.
Le caporal dévisagea son amie.
-Il fait encore jour, expliqua la femme, et vu les pertes qu'on a subit, si on se fait attaquer on aura du mal à se défendre. J'écoute une rivière pas très loin. Alors autant profiter d'une dernière pause le temps que le soleil se couche d'ici une heure ou deux.
Le petit brun acquiesça d'un signe de tête.
Tous descendirent de leur monture, qu'ils laissèrent se désaltérer prêt de la rivière. Sasha en profita pour retourner vers ses fraises, accompagnée de Conny et Floch, tout aussi affamés.
En laissant son cheval brouter l'herbe, Mikasa jeta un oeil à son environnement et fronça les sourcils. Ce lieu lui semblait désagréablement familier. Sans vraiment s'en rendre compte, l'asiatique laissa ses pieds s'aventurer dans la forêt. Ses amis, occupé à se reposer, ne prêtèrent pas attention à elle. Mais l'envie soudaine de promenade de la brune n'échappa pas à son caporal. Discrètement, il décida de la suivre.
Tch, qu'est ce qu'elle est encore en train de foutre ?!
Mikasa avança de quelques mètres, puis derrière les arbres imposants, se dessina enfin les courbes rectangulaires d'une petite chaumière délabrée.
Son cœur rata un battement. Malgré quelques tuiles venues s'échouer au sol, la maison tenait encore debout.
D'un pas beaucoup moins assuré qu'elle ne l'aurait voulu, elle se dirigea vers la porte, et fébrilement, l'ouvrit. Mikasa se crispa.
Livaï remarqua le manège de sa subordonnée, et ne comprenant pas vraiment ce qu'elle était en train de faire, il demanda, agacé :
-Oï, tu fous quoi, là ?
Mais l'asiatique ne répondit rien. L'homme fronça les sourcils et vint se poser près de la femme. À son tour, il jeta un oeil à l'intérieur de la masure. Une vielle table en bois trônait en son centre, trois chaises autour, et une quatrième renversée sur le sol.
Livaï lança un regard à Mikasa, et les yeux tétanisés de cette dernière le laissèrent sans voix.
Il fronça les sourcils.
Pourquoi était-elle à ce point chamboulée par cette scène insignifiante ?
-Tch, depuis quand le bois et la poussière ça t'émeut ?
Il remarqua la jeune femme déglutir péniblement.
-C'étais la maison de mes parents... murmura-t-elle d'une voix étranglée, sans détourner son regard de la pièce devant-elle.
Machinalement, Livaï recentra son attention sur la chaise retournée. Ce n'était pas évident au premier regard, mais le temps n'avait pas réussit à effacer toutes les traces du massacre dont ce lieu avait était témoin. Et sur le sol, il pu remarquer à deux endroits, des taches difformes où le parquet était légèrement plus foncé.
Un frisson d'horreur parcouru le corps de l'homme en réalisant où ils se trouvaient et ce que devait revivre la jeune femme à cette instant précis.
Alors sans hésiter, il la prit dans ses bras, plaçant volontairement la soldate dos à l'entrée de la maisonnette, pour détourner son regard de cette scène funeste.
En sentant le corps de Livaï contre le sien, Mikasa sortit de sa transe et elle ne put empêcher son âme de la secouer de sanglots. Elle agrippa la chemise de l'homme et ce dernier resserra son étreinte.
Machinalement, son esprit repensa à toute les fois où elle était venue le trouver après un cauchemar, toutes ces nuits où il l'avait entendu appeler ses parents quand elle était plongée dans ses songes maudits. Il voyait enfin où les cauchemars de son asiatique étaient nés.
Ils restèrent un moment enlacés, le temps que la crise de la jeune femme s'apaise, puis une fois ses larmes séchées, l'homme capta son regard.
-Ça va mieux ? lui demanda-t-il d'une voix rassurante en plaquant une main sur la joue de l'asiatique.
À ce contact, Mikasa se sentit rougir et cela ne fit qu'accélérer le rythme cardiaque du petit brun. Elle était belle quand elle semblait gênée. En fait, Livaï la trouvait tout le temps belle. Quand ses yeux étaient timide ou tempétueux. Quand sa peau était algide ou brûlante. Quand elle était fragile et quand elle paraissait inébranlable.
Doucement, elle acquiesça d'un signe de tête. Puis, elle décida de mêler ses doigts à ceux de l'homme.
-Merci... souffla-t-elle. Merci d'avoir toujours été là.
Eren avait vécu une partie de cette agression qui lui avait arraché son bonheur. Et quand elle habitait chez les Jägers, ils n'était pas rare que le garçon aux yeux émeraudes accepte de dormir avec elle quand elle avait peur du noir. Mais jamais, les mots et les yeux de son frère n'avaient su la consoler comme le faisaient ceux de Livaï.
L'homme ne répondit rien, bien trop subjugué par le triste sourire que lui offrait la jeune femme.
Toujours main dans la main, ils reprirent le chemin de la forêt pour rejoindre leurs camarades. Mais dès qu'ils commencèrent d'entendre les chamailleries du duo Springer-Brauss, tous deux rompirent leur échange de tendresse.
~*~
Après un rapport détaillé des carnets du docteur Jagër à la reine, cette dernière décida d'informer le peuple sans rien omettre. Car après tout, à quoi aurait servit leur coup d'état, si c'était pour se comporter comme l'ancien roi illégitime de ces murs ?
Et malgré les réticences de certains hauts gradés quant à cette décision, la majorité de la population avait accueilli la nouvelle dans le calme. Des gens rigolaient de la situation, lui prêtant peu de crédibilité, pour d'autres, elle avait réveillé une détermination, une flamme patriotique avec un désir inébranlable de se battre pour sa patrie. Mais très peu criaient à la conspiration, et de toute façon, ils n'étaient que rarement entendus tant l'amour du peuple pour sa divine bergère était puissant.
Après la triomphante reconquête du mur Maria, ayant tout de même coûté la vie à plus de deux cent soldats, Skadi soupoudra d'un voile blanc les habitants de l'île paradis.
De son côté, Mikasa avait reprit ses entraînements particuliers avec Livaï, plus déterminée que jamais à battre ce nabot prétentieux.
Avec le temps, ils avaient fini par cesser leurs enfantillages. L'asiatique n'en voulait plus à son caporal pour avoir frappé son frère, et l'homme était obligé d'admettre la force de sa subordonnée. Une reconnaissance mutuelle et un profond respect liait désormais les Ackermans. De plus, avoir affronté les terreurs de leur passé ensemble, avait rapproché ces deux amis d'enfance. Et même s'ils ne l'auraient jamais avoué, le nabot prétentieux et la gamine insolente avaient su se faire une place à part dans le cœur de l'autre.
Puis arriva le printemps. Sans relâche, les soldats s'étaient occupés à vider l'intérieur du murs Maria de tous les dévoreurs de chair humaine, et les habitants furent autorisés à regagner le district de Trost.
De son côté, était venu le temps pour le bataillon de lancer une nouvelle expédition extra-muros des plus particulières : atteindre la mer.
Comme l'avait prédit le nouveau major, Hanji Zoë, la majorité des titans avaient été tué lors de leurs exterminations de l'intérieur des murs. C'est donc, l'effectif au complet, que les soldats atteignirent la berge tant convoité.
Tous étaient là, incapables de bouger devant le spectacle qui se jouait face à eux. Devant leurs yeux ébahis, de l'eau à perte de vue. La limite de cette fontaine abondante semblait infinie.
Chacun se déchaussa avant de remonter le bas de son pantalon pour se diriger d'un pas incertain, dans les bras d'Ægir.
-Mes yeux !
Commença alors à se plaindre la mangeuse de patates, éclaboussée par son éternel acolyte.
-C'est salé ! s'étrangla Jean qui venait de boire goulûment tous le liquide qu'avaient pu capturer ses doigts.
Main dans la main, Mikasa, Eren et Armin pénétrèrent ensemble dans l'étendue saline.
-On a réussi, souffla Armin, encore incrédule face à son rêve enfantin qui venait de se réaliser.
Le frère et la sœur échangèrent un regard entendu, et s'emparèrent de leur ami blondinet pour le jeter entièrement à l'eau. Ce dernier protesta tant bien que mal, mais finit la tête la première entre les algues, sous les rires de toutes sa brigade ainsi que des siens.
-Oh ! Ah ! C'est étrange...
Hanji était toute excitée, bien qu'intriguée par toutes ces nouvelles sensations.
-Livaï ! s'écria-t-elle soudain, en sortant un concombre de mer, de l'eau. Regarde ce que j'ai trouvé !
-Lâche ça, pesta le caporal en frissonnant de dégoût. C'est peut-être vénéneux !
Tel un chat, le petit brun n'était absolument pas enchanté à l'idée de se mettre à l'eau.
Effectivement, avoir les pieds mouillés signifiait sentir le sable se coller contre sa peau, et c'était hors de question. Rien que de penser à la sensation des petits grains dans ses bottes suffisait à le faire pâlir.
Dégueulasse, grogna-t-il.
En écoutant le ton dédaigneux de son supérieur, Mikasa fronça les sourcils. Tout le monde s'amusait, sauf lui, et cela peinait l'asiatique.
C'est pas possible, s'agaça-t-elle. Il ne peut pas s'empêcher d'être grognon.
Discrètement, elle abandonna ses camarades de la 104ème brigade, et alla se poster près de son caporal.
-Tu compte tirer la gueule encore longtemps ? lâcha-t-elle.
Le brun la dévisagea en haussant les sourcils.
-Tch, se contenta-t-il de répondre.
La brune soupira tout en levant les yeux au ciel.
-Et si on allait se promener ? proposa-t-elle en faisant quelques pas à l'opposé de ses camarades.
Livaï lui lança un regard interrogateur.
-On n'a pas encore exploré la plage de ce côté, après le rocher, informa-t-elle. Allez, viens ; et souris un peu, ça changera.
De nouveau, l'homme fit claquer sa langue mais consentit tout de même à suivre l'asiatique. Cependant, il se garda bien de répondre à sa dernière requête.
Tous deux marchaient silencieusement. Mikasa foulant le sable mouillé, Livaï plus en retrait afin de rester au sec. Ses yeux dévisagaient avec horreur les pieds de l'asiatique, salit par les grains collants sa peau.
Il frissonna.
Après ce temps de latence, la jeune femme se stoppa, plongeant son regard dans l'horizon, dont le bleu du ciel et de la mer se confondait. Livaï s'arrêta à son tour, et se contenta d'observer les cheveux bruns de sa subordonnée virevolter dans son dos. Elle paraissait sereine. Comme si plus aucun mal n'atteignait son cœur en cet instant, et le petit brun se surprit à lâcher un long soupir qu'il ne suspectait pas retenir. Lui aussi, il était étrangement calme.
Comme Hanji quelques minutes plus tôt, l'asiatique s'accroupit et entreprit d'inspecter un peu plus les trésors que contenait cette étendue salée.
Soudain, elle plongea ses mains dans l'eau, sous l'oeil réprobateur de son supérieur.
-Viens voir ! s'écria-t-elle, toute excitée.
-Hors de question, rétorqua l'homme en lui lançant un regard suspicieux.
Mikasa leva les yeux au ciel.
-Je ne vais pas t'éclabousser, soupira-t-elle, un brun amusé par la méfiance de son caporal.
Ce dernier était toujours hésitant.
-Je tiens trop à la vie pour ça, ajouta la jeune femme.
Livaï lâcha un petit rire moqueur.
-C'est que tu serais devenue intelligente, Ackerman ? fit-il en s'approchant de sa subordonnée, finalement convaincue par les argument de cette dernière.
Mais à peine ses bottes avaient-elles foulé le sable mouillé, qu'un sourire mauvais naquit sur les lèvres de la brune. Sans crier gare, elle releva précipitamment les mains, arrosant ainsi son supérieur.
-Qu...
Il fallut quelques secondes pour que ce dernier réalise l'odieuse trahison dont il avait été victime.
Ce fût le rire léger de l'asiatique qui ramena l'homme à la réalité. Comprenant l'acte innommable commis par sa subordonné, les yeux du petit brun se teintèrent de rouge.
À cette vision, Mikasa sentit soudainement son espérance de vie diminuer de moitié. Alors poussée par son instinct de survie, elle se recula dans l'immensité bleue autant qu'elle le put.
Impossible de te venger sans te mettre à l'eau, pensa-t-elle, fièrement.
-Mikasa, reviens ici tout de suite, intima calmement Livaï.
Mais son intonation laissait transparaître une menace de mort imminente.
Galvanisée par son avantage sur le petit brun, l'asiatique arrosa de nouveau son supérieur. Cette fois, il eut le temps de se reculer, non sans cracher quelques insultes.
Tu vas mourir, gamine, souffla la vengeance amer de Livaï.
Maintenant qu'elle avait mouillé son caporal, il ne restait plus à l'asiatique que de l'asperger de sable. Dans ses yeux brûlaient les flammes du malin, et sans une once de pitié, elle mit son plan à exécution.
Livai se protégea de sa cape, mais étant elle-même mouillée, son bouclier fût bien peu efficace.
-Tu vas crever, gamine de merde ! hurla-t-il en se jetant à la poursuite de la brune.
Cette dernière commença à courir sur la plage, n'oubliant pas, de temps à autre, d'envoyer du sable sur son assaillant.
Le brun ne tarda pas à rattraper son asiatique. Rapidement, il se jeta sur elle pour l'immobiliser et les rires de la jeune femme redoublèrent d'intensité. Assit à califourchon sur elle, ses poignets plaqués contre le sol, un sourire mauvais naquit sur les lèvres de l'homme.
-On fait moins la maligne, hein ? lâcha-t-il. Tu vas faire quoi, maintenant ?
Peu à peu, les rires de l'Ackerman se calmèrent et sa respiration saccadée se cala sur celle de son caporal. Elle aimanta leur regard, et un sourire angélique illumina son visage. Livaï, déstabilisé par ce comportement auquel il ne s'attendait pas, desserra son emprise sur les poignets de la jeune femme.
Son asiatique en profita pour libérer ses avant-bras de l'emprise de l'homme, et avant qu'il ne puisse réagir, elle entoura le visage du brun de ses mains afin de sceller leurs lèvres.
Voilà un geste qu'elle rêvait de faire depuis que le petit brun s'était emparé de sa bouche une première fois.
Ce dernier écarquilla les yeux, et ses joues rosirent légèrement.
Lorsque Mikasa reposa son visage contre le sol, elle fût satisfaite des conséquences de son acte.
Livaï se reprit rapidement et plissa les yeux, en lançant un regard courroucé à son asiatique.
-C'est pas du jeu ça, morveuse, pesta-t-il.
La brune haussa les sourcils.
-Je suis pas du genre à suivre les règles, chuchota-t-elle d'une voix envoûtante en rapprochant à nouveau son visage de celui du brun.
-Tch, une vrai chieuse pourrie gâtée, lâcha l'homme.
Leur lèvres se frôlaient depuis quelques secondes, alors n'y tenant plus, Livaï décida de les capturer à son tour.
Après tout, c'était elle qui l'avait embrassé en première. Alors il prenait ça comme une autorisation de sceller leurs lèvres à nouveau. Finalement, peut-être avait-il réussit à se faire une place dans le cœur de la jeune femme, au côté de son abruti de frère. Et comme pour répondre à son interrogation muette, Mikasa approfondit leur baiser.
~*~
De son côté, Jean commença à s'apercevoir de l'absence des Ackermans.
-Eh, où son Mikasa et le caporal ?! lâcha-t-il en fronçant les sourcils.
À son tour, Hanji s'aperçut de la disparition des deux brun. Un sourire satisfait naquit sur ses lèvres.
-Tous sur Kirschstein ! s'exclama la majore en se ruant sur le châtain pour le mettre à l'eau, très vite rejointe par ses subordonnés.
꧁FIN꧂
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Et voilà, c'était la troisième et dernière partie de ce Three-Shot Rivamika 🤭
Merci beaucoup d'avoir lu jusqu'au bout cette nouvelles histoires, mais aussi pour vos votes et vos commentaires adorables 💕
Pour ceux qui ne me connaissent pas, j'ai précédemment écrit une fanfiction, "Danse Macabre", et un Two-Shot Rivamika.
J'ai également un recueil de textes SNK qui regroupe, entre autre, diverses OS sur ce couple (parce qu'on ne se lasse jamais de lire et écrire du Rivamika !)
Sinon, je vous dis à bientôt pour ma prochaine fanfic' RM (programmée en Janvier).
Bisous,
Crunch ❣
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