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Enfin une journรฉe comme les autres, mรชme si elle commenรงait par une heure d'histoire.ย 

Je me suis toujours posรฉ la question ; l'histoire le matin, c'est fait pour endormir ou rรฉveiller ?ย 

On sait jamais hein, je crois ร  tout moi.


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On est rentrรฉs vers huit heures vingt cinq, et pour une fois, Mia n'รฉtait pas devant le portail.ย 

J'espรจre qu'elle n'รฉtait pas absente.

Mรชme si on a changรฉ de place il a quelques semaines maintenant, je peux toujours fixer sa nuque, et, par chance, entrevoir son visage lorsqu'elle se retrouve pour observer nos camarades de classe, ou tout simplement discuter...


Mais qu'est ce que j'allais faire, si elle n'รฉtait plus lร  ?ย 

Plus personne ร  qui parler, ou rigoler ร  l'autre bout de la classe.

Un vide en moi, sur sa chaise, et ses amis, sans doute.


Mais j'entrais dans la cour, et bientรดt, ce fut l'heure de se ranger.ย 

Je l'aperรงu, discutant, le sourire aux lรจvres, celui qu'elle m'adresse d'habitude quand on se regarde, avec un garรงon, qu'elle semblait beaucoup apprรฉciรฉ, parce que je l'avais dรฉjร  aperรงue avec lui, et parce que, la seconde d'aprรจs, ils semblaient se tenir main dans la main, debout, et souriants.

Peut รชtre qu'elle ne m'aimait pas et me considรฉrait seulement comme un ami ?ย 

Ou pire, qu'elle ne me parlait que parce que Julie รฉtait ร  cรดtรฉ de moi avant.ย 

Je chassais cette idรฉe de ma tรชte, elle continuait ร  me lancer des regards, et des sourires, mais seulement lorsque je lui en lanรงais un, ou alors trรจs rarement venant d'elle.

En mรชme temps, ce n'รฉtait pas รฉvident de se tourner vers moi en cours, alors...

Il y a une multitude de preuves qui montrent qu'elle m'aime... Et une autre qu'elle ne m'aime pas.

J'ai besoin d'y rรฉflรฉchir. Mais chaque fois c'est pareil, je croise son regard et je fonds. Elle doit me trouver idiot avec mon sourire bรฉat incontrรดlable quand je la croise...

Et puis, elle a dรป en voir passer, des gars...

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La premiรจre heure d'histoire et l'heure d'arts plastiques- au cours de laquelle les consignes abstraites de notre professeure me convoqua un horrible mal de crรขne - vint la rรฉcrรฉation. Mais, comme d'habitude, au lieu de monter sur le terrain de basket, nous restรขmes ร  l'intรฉrieur. La raison ? Il pleuvait.ย 

Mais peut รชtre aussi que Mia รฉtait restรฉe ร  l'intรฉrieur pour discuter avec Sophia, et que je repassais sans cesse devant elle en lui jetant des regards- je l'espรฉrais- discrets.ย 

Vint le second coursย d'histoire, durant lequel je ne fis que ressasser ce moment d'apesanteur, tenant dans les mains ce crayon qu'elle m'avait offert il y a bien un mois, celui que je gardais serrรฉ toujours contre moi, ย je me repassais ce moment oรน, juste avant d'entrer en classe, nous avions รฉchanger un regard, accompagnรฉ de notre sourire habituel, celui qui nous fait craquer l'un et l'autre.ย 

Avant de briser le contact, car une fille, probablement amie avec Mia, venait de l'interpeller, et nous fรฎmes volte face, simultanรฉment.

J'aimais ร  penser que nous avions รฉchangรฉ un regard, que nous seuls รฉtions capables de comprendre et d'interprรฉter.

Un regard, juste le temps d'une page.

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