Dans la petite pièce sans fenêtres, du troisième étage d'un building, seul le grincement de la photocopieuse se faisait entendre. Si de l'autre côté de la porte, des dizaines d'employées s'acharnaient sur leur travail, personne ne se doutait de ce qui se tramait dans l'étroite salle où était installée l'unique photocopieuse de la boîte.

Une tignasse rousse s'agitait, perchée sur la machine qui résistait sous son poids plume, le capot ouvert. Ce dernier était secoué par un autre homme qui semblait donner tout ce qu'il avait pour le satisfaire, tout du moins, c'était ce qu'il croyait.

— Oh oui, continue, c'est bien, feignit Jimin en levant les yeux au ciel. Comment tu t'appelles déjà ?

— Ling, monsieur.

— D'accord, souffla-t-il, exaspéré.

Ballotté par les va-et-vient frénétiques de son collègue, Jimin espérait tout de même que ce dernier arriverait à lui arracher un couinement de plaisir. Finalement, le roux s'amusait à compter le nombre de dalles composant le plafond de la petite salle, ponctuant leur petite affaire par quelques mots qui ferait croire à son partenaire du jour qu'il était efficace.

Balivernes.

Jimin s'ennuyait à mourir à se faire secouer comme un prunier sur cette photocopieuse qui garderait probablement la trace de la naissance de ses fesses. Ling n'était pas mal équipé sous la ceinture, mais à part s'exciter comme un caniche sur une jambe, il n'était d'aucune efficacité. Alors quand il sentit que le petit blond entre ses cuisses parvenait à ses fins, il soupira de plus belle.

— Monsieur ! geignit l'employé. Je viens !

— À la bonne heure, répondit Jimin, nonchalamment.

Le blond semblait perdu dans son orgasme, sans remarquer que son collègue le fixait d'un air contrarié. Il eut presque pitié de lui et souffla un semblant de gémissement afin de mettre fin à cet acte ennuyeux.

En voulant se retirer de la photocopieuse, le rouquin posa sa main sur le bouton d'impression. Jimin sentit un halo de lumière passer sous ses fesses, avant de ricaner, puis de recueillir la feuille que l'engin venait de recracher.

Alors que Ling emballait son préservatif dans une feuille de papier trouvée dans la corbeille, son vis-à-vis souriait devant le portrait de ses deux globes de chair imprimés sur la feuille A4. Il observa autour de lui et sauta sur ses deux pieds afin de récupérer un feutre qui trainait, puis dédicaça le cliché de sa plus belle signature avant de la tendre au blond qui était en train de se rhabiller.

— Cadeau, annonça le rouquin.

— Q-qu'est ce que c'est ? bafouilla-t-il, de son air perdu.

— Un souvenir.

Jimin remit son boxer ainsi que son pantalon dans un geste rapide, puis quitta la pièce sans un regard en arrière. Il eut de la peine pour ce garçon innocent qui pensait lui avoir fait plaisir, mais bougonna dans sa barbe inexistante quand il fit le constat qu'aucun mec n'était à la hauteur des besoins de ses fesses.

Quand il retourna s'asseoir à son bureau, il souffla après avoir regardé l'horloge qui lui indiquait que sa journée de travail nécessitait encore une heure de présence. Impossible pour lui de rester ici, l'excitation toujours contenue dans son pantalon. Pourtant, il ne pouvait pas quitter son poste maintenant. Posé devant son écran, il grimaça face à la conception d'un logo qu'il avait démarré, avant de finalement fermer son logiciel. Cependant, il se disait qu'il devait faire acte de présence derrière son ordinateur, feignant son travail de designer graphique.

Quand l'heure de partir fut arrivée, il n'attendit pas une minute de plus pour attraper sa veste et sa sacoche, puis quitta son espace de travail en se rendant vers la sortie. Il croisa le regard de Ling qui rougissait jusqu'aux oreilles, puis tourna le dos à ses collègues, qu'ils savaient en train de reluquer son fessier généreux.

Le nez dehors, il prit une grande inspiration d'air neuf, avant de tousser à cause de la pollution. Il se dirigea vers sa voiture et se dépêcha de rentrer afin de profiter de son week-end de repos qu'il estimait avoir mérité. Les efforts fournis pour ne pas envoyer Ling sur les roses à cause de son manque d'expérience, l'avait psychologiquement épuisé.

Arrivé à son appartement, Jimin jeta sa sacoche dans l'entrée puis ôta ses chaussures. L'horloge de sa box internet affichait dix-huit heures trente et l'envie de s'écrouler dans son canapé tout habillé et de se nourrir de cookies aux chocolats était tentante. Cependant, le roux avait besoin d'une bonne douche pour se rincer de son ébat sexuel scandaleux de tout à l'heure.

Comment un homme pouvait-il aussi mal s'y prendre ? En y réfléchissant, il avait de la peine pour Ling. Jimin avait connu pas mal d'hommes, du plus doux au plus brut, du plus expérimenté au plus novice. Pourtant, aujourd'hui, il était lassé de ne pas tomber sur la perle rare, sur cette expérience dont il se souviendrait toute sa vie.

Finalement, il abandonna l'idée de s'échouer sur son sofa, et se dirigea vers sa salle de bain dans laquelle il se doucha longuement, puis enfila, un boxer blanc. Il déposa sur ses épaules un long peignoir de soie noire, puis pénétra dans son espace cuisine.

Il se servit un verre de vin blanc, qu'il dégusta d'une traite avant de fermer les yeux pour profiter de tous ses arômes. Il s'installa sur son canapé et ouvrit son ordinateur portable qui se trouvait sur la table basse.

Ce soir, Jimin avait envie de s'envoyer en l'air, il voulait remplacer son expérience désastreuse avec Ling.

Il fit un tour sur le site de rencontre sans lendemain sur lequel il était inscrit puis scanna les nouveaux inscrits.

— Moche, trop jeune, mais quel beauf, se plaignit-il en passant sur chacun des profils récemment ajoutés. Oh, celui est pas m– ah non ! Il lui manque des dents ! C'est pas possible !

Soupirant de tout son saoul, Jimin piocha dans la coupelle de M&m's posé sur sa table basse et enfourna une poignée dans sa bouche. Il se détourna de son site internet et prit son téléphone en main.

Peut-être pouvait-il contacter ses anciens plans d'une nuit ? Certains ne lui avaient pas laissé de mauvais souvenirs, mais Jimin se lassait vite et n'aimait pas jouer deux fois avec les mêmes jouets.

Ce soir était pourtant une urgence, il avait besoin de sentir la masculinité d'un homme le posséder et tant pis s'il connaissait déjà comment se passerait celle-ci.

Il fit défiler son répertoire téléphonique, et énonça dans sa tête le nom de ses amants ponctuels qui avaient été suffisamment satisfaisants pour qu'il n'ait pas à les effacer de son téléphone.

San, Wonho, Yoongi, Seojoon et bien d'autres emplissaient son répertoire sans qu'il arrive à se décider à rappeler l'un d'entre eux. Il soupira une énième fois et s'écrasa au fond de son assise avant que son portable ne vibre dans sa main.

— Oui, mon ange, répondit Jimin d'un ton las.

— Hey, mon âme sœur, c'est quoi cette petite voix ? demanda Taehyung dans le combiné.

— Je veux baiser.

— D'accord, pouffa le plus jeune à l'autre bout du fil. Mais encore ? Tu sais que je ne peux pas t'aider.

— Allez, tu m'as toujours dit non ! Je suis sûr que toi et moi, on pourrait faire des étincelles ! Pas de sentiments, que du sexe ! On serait des âmes sœurs sexuelles !

— Tu recommences babe, non, je ne coucherai pas avec toi.

Taehyung n'était pas le moins du monde offusqué par le comportement de son meilleur ami. Il savait que ce dernier était un éternel insatisfait sexuellement et que pendant des moments comme celui-ci, il était prêt à le soudoyer pour une partie de jambe en l'air. Toutefois, il ne cédait jamais, car il savait que le rouquin regretterait une fois l'acte réalisé.

— J'allais te proposer de faire un bowling ce soir, mais j'imagine que c'est fichu ?

— Désolé mon Taetae, je me comporte comme une traînée en chaleur avec toi. Tu as du courage d'être mon ami parfois, ricana le roux.

— En chaleur, ça tu l'es ! Je crois que tu es né comme ça. Je suis à peu près certain que tu as apprécié les claques sur les fesses qu'on t'a mises à la naissance ! ajouta le plus jeune en riant.

Jimin accompagna son meilleur ami dans un rire qui lui fit du bien, puis se remit à soupirer de nouveau à travers le combiné.

— Maintenant que j'y pense, j'avais bien pensé à te parler de quelque chose, mais je me suis dit que tu n'étais pas aussi barré pour ça, conta Taehyung, sur la réserve.

— De quoi tu parles ? Raconte-moi ! Rien ne me fait peur, tu le sais.

— Au taff, j'ai entendu mes collègues parler d'un nouvel établissement gay qui a ouvert en périphérie de Daegu.

— D'accord, tu vas me parler d'une énième boîte d'échangisme ou de sadomasochisme ? J'ai déjà essayé tous les premiers et les deuxièmes ne sont pas mon délire, Tae.

— Laisse-moi finir, s'indigna le plus jeune. Apparemment, le concept de cette boite est inédit. Tu arrives, on te bande les yeux, et tu ne sais pas qui va te choisir pour s'amuser avec toi. Ce sont les hommes qui te choisissent.

— Et si je tombe sur un vieux bedonnant avec une calvitie ?

—Tu crois vraiment qu'il embaucherait des moches ? Si j'ai bien compris, tu complètes un petit formulaire sur certaines de tes préférences et parmi ceux qui y répondent, il y en a un qui te choisit.

Un silence de réflexion s'installa sur la ligne. Jimin se gratta la nuque et se mit à imaginer se laisser dominer par un bel étalon qu'il devinerait seulement par le toucher de ses petits doigts.

Qu'avait-il à perdre ? Il risquait au pire d'essuyer une énième déception sexuelle, et il n'était plus à une près.

— Donne-moi l'adresse, c'est vital là.

— Je ne la connais pas, j'ai pas cherché à m'y intéresser hein. Quand je suis frustré, j'utilise ma main et ça me va très bien comme ça.

— Ce que tu es frigide, répondit Jimin en ricanant.

— Demande à Yoongi si je suis frigide ! Je n'arrive toujours pas à croire qu'on ait baisé le même mec !

— On aurait pu le faire tous les trois en même temps.

— Ça n'arrivera jamais.

— Bon, si tu n'as pas l'adresse, à quoi ça sert de m'en avoir parlé si ce n'est d'avoir fait augmenter ma pression sanguine, s'agaça Jimin.

— L'établissement s'appelle le Blind Pleasure. Tu devrais le trouver sur Google.

— Le plaisir aveugle hein ? Merci mon ange, tu ne m'en veux pas, mais je vais raccrocher. Je dois aller me faire beau.

— Tu y vas ce soir ? s'étonna le plus jeune.

— Et pourquoi pas ?

— Eh bien, passe une bonne soirée Minie. Fais attention à toi, c'est tout ce que je demande. Je t'aime, mon p'tit nymphomane.

— Je t'aime aussi, Taetae le coincé.

— Espèce d-

Jimin appuya sur la touche raccrocher tout en ricanant derrière son appareil. Il savait que son meilleur ami devait être en train de l'insulter de tous les noms d'oiseaux.

Le Blind Pleasure.

Le rouquin trouvait ça étonnant qu'il n'ait jamais entendu parler d'un tel établissement. Bien que la prostitution n'était pas interdite en Corée, il devait se rendre à l'évidence que ce genre d'entreprise faisait sa publicité de manière discrète.

Sans plus attendre, il attrapa son ordinateur portable et se mit à la recherche de l'endroit convoité. Il lui fallut plusieurs minutes pour enfin arriver à trouver le site qu'il avait déniché dans un forum grâce à un utilisateur qui l'avait inscrit.

Il fit un tour rapide sur leur site Internet et fit une moue contrariée.

— Ils sont si mystérieux, se plaignit-il. Il n'y a aucune photo. Voyons voir la section, infos importantes.

Jimin se concentra sur les petites lignes indiquant quelques conditions sine qua none puis plissa les yeux avant de lire à voix haute.

— Les préservatifs sont obligatoires et fournis par la maison, à moins de fournir un rapport de test négatif de moins de quarante-huit heures concernant les principales IST ainsi qu'une attestation sur l'honneur.

Le roux frappa dans ses mains et sortit l'enveloppe qui était rangée dans le tiroir de sa table basse.

— Hé ben heureusement que je me suis fait tester hier ! Ce soir, c'est partie de jambes en l'air !

Il enregistra les coordonnées dans son téléphone et se rendit dans sa chambre ou il laissa tomber son peignoir de soie pour se rendre devant son dressing.

Il se décida pour un pantalon en similicuir qu'il savait moulant sur ses cuisses et ses fesses, puis il ajouta une chemise de tulles pourpre presque transparente. Il agrémenta sa tenue d'un chocker fin de couleur noir puis passa une main dans ses cheveux pour leur donner un effet naturel.

Il se parfuma avec sa fragrance préférée, aux notes douces et sucrées, et sourit à son reflet dans le miroir. Jimin avait un physique avantageux et sa confiance en lui était grande. Sa peau de lait contrastait avec la couleur cerise de ses lèvres dodues.

Il avisa l'heure puis ronchonna quand il vit qu'il était bien trop tôt pour aller dans ce genre d'établissement. Il s'installa finalement sur son canapé et alluma la télévision sur une chaîne de clips musicaux. Galvanisé par l'idée de passer une bonne soirée, il se mit à danser au milieu de son salon, remuant des hanches et s'imaginant en corps à corps avec un bel homme.

Il rêvait déjà de celui qui le choisirait pour passer un pur moment de luxure ce soir. Il se refusait à croire qu'il pouvait être laid, ou même inapte à le faire jouir correctement. Pour lui, les hommes embauchés dans cet endroit devaient forcément savoir s'y prendre, et puis même s'ils n'étaient pas à son goût, de toute façon, il ne le verrait pas.

Quand minuit arriva, il s'empressa de quitter son appartement pour rejoindre sa voiture. Il régla le GPS et démarra le véhicule. Jimin était de bonne humeur, il se disait que son aventure de ce soir ne pouvait pas être pire que la baise ennuyeuse qu'il avait partagée avec Ling.

Il lui fallut une bonne demi-heure pour arriver jusqu'à l'endroit indiqué. Non pas que les routes étaient bouchonnées à cette heure-ci, mais le Blind Pleasure était installé dans un endroit reculé en périphérie.

— Bordel, j'ai bien cru que j'allais finir par arriver au fin fond d'un bois, ricana-t-il avant de soupirer de soulagement à la vue de l'établissement illuminé par des néons. Allez, bébé, lève la tête, et souris, dit-il pour lui-même en se regardant dans le rétroviseur central. Ce soir, tu te fais soulever !

Inspirant un grand coup, il sortit de son véhicule et se dirigea à pas pressés vers les grandes portes de l'endroit. Ce dernier ne payait pas de mine et reflétait un certain chic. Le lieu s'ouvrit quand il parvint face au bâtiment, comme si son arrivée avait été remarquée à l'avance.

Une femme, élégante et perchée sur des stilettos, portait la bienveillance sur son visage. Ses lunettes rondes lui donnaient un air attendrissant.

— Bonsoir, bienvenue au Blind Pleasure. Nous espérons que votre expérience ici sera à la hauteur de vos espérances.

— Bonsoir, répondit Jimin en observant le raffinement des lieux.

Les murs étaient d'un blanc étincelant, marqué par un ameublement rouge carmin et une odeur florale flottait dans l'air.

— Veuillez me suivre, je vous prie.

Les aiguilles des talons claquèrent sur le carrelage immaculé du grand hall d'entrée, tandis que le rouquin la suivait en tentant de ne pas la perdre de vue. Elle les fit traverser un long couloir, puis les fit entrer dans un petit bureau tout aussi cosy et agréable que l'entrée. Ses lunettes posées sur la pointe de son nez, la brune lui indiqua un des fauteuils moelleux.

Jimin s'assied confortablement puis offrit son attention à son vis-à-vis.

— Bien, laissez-moi vous rappeler que le maître mot de notre établissement est la discrétion. Toutes vos informations personnelles seront stockées dans notre base de données et ne seront en aucun cas utilisées à d'autres fins qu'en cas de problèmes administratifs.

Le roux acquiesça et l'incita à reprendre.

— Je vous souhaite une nouvelle fois la bienvenue entre nos murs. J'imagine que c'est votre première fois ici ?

— Euh, oui.

— Je vais vous expliquer les règles de notre établissement. Vous allez remplir un petit questionnaire en ce qui concerne vos goûts et préférences en matière d'hommes. Ainsi, quand nous aurons sélectionné ceux qui vous correspondent, l'un d'entre eux vous choisira. Est-ce que jusque-là, tout est clair ?

Jimin hocha la tête puis réceptionna une double-page polycopiée que lui tendit son hôte.

— Comment est-ce qu'il me choisira ? Je ne pourrais pas le voir, n'est-ce pas ?

— Effectivement. Quand vous vous sentirez prêt, vous serez placé derrière une vitre sans tain, les yeux bandés jusqu'à la fin de l'expérience et notre personnel fera son choix.

Le roux tressaillit intérieurement. Il aimait qu'on le regarde, et s'exhiber ainsi devant un parterre d'hommes qui se battraient probablement pour le baiser le fit frissonner. Il se demanda soudainement s'il se présenterait nu ou non.

— Est-ce que les chambres sont équipées d'un miroir sans tain également ? Sommes-nous observés ?

— Non, bien sûr que non. Ce qu'il se passe dans les chambres reste dans les chambres, nos employés sont tenus au secret professionnel et se doivent de respecter les envies des clients. Vous êtes libre de quitter l'expérience quand vous le souhaitez, même en plein acte sexuel. Aucun jugement ne vous sera porté, et l'homme qui sera avec vous à ce moment, sortira de la pièce pour vous laisser retirer votre bandeau et partir. Bien évidemment, vous êtes prié de respecter la personne avec qui vous serez, et elle-même pourra être libre de tout arrêter si elle en ressent le besoin.

— Qu'est-ce qu'il se passe si je retire mon bandeau durant la prestation ?

— Étant donné que la principale attraction de notre établissement repose sur l'anonymat de nos employés, vous serez prié de sortir de la chambre et vous ne serez pas remboursé. De plus, vous serez blacklisté de tous nos établissements, expliqua-t-elle, toujours souriante. Est-ce que vous avez des questions ?

— Non, je ne crois pas.

— Super ! Dans ce cas, il ne vous reste plus qu'à apposer une signature sur ce contrat de confidentialité, qui vous engage à ne rien révéler de ce que vous viendriez à voir sur le physique de votre partenaire si cela venait à être le cas, mais qui protège également votre anonymat. Je vous laisse répondre à votre questionnaire, puis remplir cette fiche contact. Toutes vos informations personnelles sont protégées et en aucun cas divulguées aux employés. Une fois terminé, appuyez sur ce bouton et quelqu'un viendra vous chercher. Je vous souhaite une merveilleuse expérience monsieur.

La petite brune quitta la chambre d'un pas guilleret, laissant un Jimin à la fois surexcitée et rongé par la curiosité. Les mains moites, il n'avait pu empêcher son stress de le gagner. Faire l'amour les yeux bandés, il l'avait déjà fait, mais s'exhiber face à des inconnus puis offrir son corps à un homme dont il ne verra jamais le physique par la suite, ça, c'était de l'inédit.

— Allez Chim, tu cherchais du nouveau, et bien en voilà !

Le questionnaire dans les mains, il commença à lire les premières lignes et remplit ses informations personnelles avant de s'attaquer aux questions concernant ses préférences. Ses yeux parcoururent les mots et un sourire se dessina sur ses lèvres moelleuses qu'il mordillait.

— Alors... je préfère les bruns, précisa-t-il. Oh, peu importe, je ne le verrai pas. Les cheveux ? Pas trop court, je veux m'y accrocher.

Le bruit du stylo sur la feuille accompagnait ses ricanements à mesure qu'il remplissait le questionnaire

— Corps fin, normal, musclé ou très musclé. Tous sauf trop musclé !

Un rire quitta la gorge de Jimin alors qu'il se faisait une réflexion soudaine.

— Plus jamais aussi galbé que Wonho, j'ai bien cru qu'il allait me casser en deux, mes reins s'en rappellent encore, pouffa-t-il à ce souvenir. Précisez ici, de quelle manière souhaitez-vous qu'il soit habillé.

Le crayon contre sa lèvre, le roux se mit à mordiller le bout de ce dernier avant de pouffer.

— Quelle question, je le veux nu comme un ver, répondit-il avant de se reprendre. Oh et puis non. Je veux lui retirer moi-même son boxer. Tranche d'âge ? Entre 25 et 30 ans, ça me parait pas mal ! Tant qu'il n'est pas plus jeune que moi.

Le rouquin continuait de dicter ses préférences en matière d'homme, puis reposa la double-page sur la petite table basse. Il frappa ses deux mains moites sur ses cuisses, comme fier d'avoir répondu à un devoir d'école.

Il observa l'interrupteur situé sur le mur face à lui et s'en approcha doucement.

— C'est parti, lança-t-il en appuyant sur le bouton qui déclencha une petite mélodie.

Jimin trépignait d'impatience dans la pièce, sans se douter que pendant ce temps-là, l'agitation était de mise dans les coulisses. 

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Et voila pour le premier chapitre de BP ! 

On commencera fort dans le prochain, if you know what i mean. 😏

Bisou mes morues.