2.

L'un d'eux se tourne vers moi, et dit :

*~*

— On ne vous a jamais appris à frapper ?

Je rougis.

Puis, je me rappelle qu'on ne m'a donné aucune instruction. 

Et que ce n'est donc pas moi qui suis en faute, mais bien eux.

J'ouvre la bouche, bien décidée à les remettre à leur place, quand le deuxième me coupe l'herbe sous le pied :

— Peux-tu refermer cette porte ?

J'inspire profondément pour me calmer, mais finis quand même par leur répondre :

— Alors, premièrement, je ne savais pas que vous étiez là. On ne m'a rien indiquée. Deuxièmement, je referme cette porte si je veux, où je veux et quand je veux. Et troisièmement on ne vous a jamais appris la politesse ? Un s'il vous plaît ne serait pas de trop.

Alors que je croise les bras en les toisant de toute ma hauteur ( un mètre soixante-dix ), je vois que le premier homme pince les lèvres. Au moment où je pense qu'il va m'enguirlander, et plutôt sévèrement, le deuxième lui tape sur l'épaule et explose de rire :

— Bah alors Michel ! On se fait démonter par une gosse maintenant ?

— La gosse est toujours là, et elle attend qu'on lui dise quoi faire pour passer sa Voie ! je rétorque d'un air énervé et plutôt impatient.

— C'est bon, calme-toi. Commence par entrer, réplique le deuxième.

J'obéis, non sans grommeler un peu pour la forme. Il m'indique une chaise où m'asseoir, et me dit :

— On va te poser une série de questions simple, auquel tu devras répondre le plus vite possible. Si jamais tu ne connais pas la réponse, indique le, et on le notera. Clair ?

— Limpide.

— Parfait ! Alors, commençons : Nom ?

— A quoi servait le formulaire si c'est pour me reposer cette question ?

— Pas faux. On va donc passer toutes les questions qui étaient dedans je crois que je connais la réponse que tu vas me donner. Que préfère tu faire en dehors de l'école ?

- Pas grand-chose. La plupart du temps, je lis. Parfois, je vais faire un footing.

Les questions se suivent et se ressemblent toutes. J'essaie de répondre le plus fidèlement possible, mais certaines questions me prennent de court. Elles sont sûrement là pour essayer de me déstabiliser, mais je garde ma "poker face", et ne montre aucune émotion. Soudain, un individu toque à la porte - contrairement à moi - et s'introduit dans la salle. Les deux examinateurs, en le reconnaissant, lui sourient. Je me tourne alors vers ce mystérieux inconnu, intriguée. 

" Waw ! Il doit bien mesurer deux mètres sur un. Il est plutôt baraqué !"

 Il me fait signe de le suivre. Je jette un coup d'œil au deux hommes assis, qui me confirment d'y aller. Lorsque je franchis la porte, il est déjà dix mètres plus loin dans le couloir, et je dois presser le pas pour l'atteindre.

Alors que je le rejoins, j'essaie d'engager la conversation :

- Euh.. Bonjour ?

Il me réponds par un grognement inintelligible. Je prends ça pour un encouragement à poursuivre, et alimente la conversation :

- Vous savez où on va ?

Intérieurement je me gronde :

"  Évidemment qu'il sait où on va, c'est lui qui m'emmène. "

Comme il ne répond pas je poursuis mon interrogatoire :

- Vous vous appelez comment ? Vous habitez où ? Vous faites quoi dans la vie ? Vous avez une femme ? Des enfants ? Vous allez bien ? Vous avez l'air un peu... pâle. On peut aller à l'infirmerie si vous voulez ! Enfin, moi je sais pas où c'est, ni même si il y en a une mais vous vous devez bien savoir. Vous êtes sûr de pas vouloir y aller ? Eh mais attendez, vous êtes muet ? J'ai jamais rencontré de muet. Vous avez une langue ? Regardez moi j'en ai une !! Fous z'azez zu ? F'en ai une ! Et j'ai aussi des cheveux. Regarde, ils sont châtains ! Et j'ai des yeux marrons foncés aussi, regarde quand on regarde dedans on se reflète à l'intérieur. Ahhh moi aussi je me vois dans vos yeux. Ils sont bizarres vos yeux. Ils sont tout noirs. C'est possible ?

Alors que je pense avoir réussi mon objectif, à savoir l'embrouiller pour lui enlever cette expression fermée sur le visage, il s'arrête devant une porte et me lance :

- On est arrivé.

J'essaie tant bien que mal de réfréner la réplique qui me brûle les lèvres, mais elle finit par sortir malgré moi :

- Wah. Première phrase depuis dix minutes, vous pouvez être fier de vous !

Sa bouche se tord dans une grimace, et un son étrange, entre le cri de souris et le barrissement d'un éléphant s'échappe de la commissure de ses lèvres. Je mets quelques secondes à comprendre qu'il rit.

Un peu effrayée par ce changement d'expression, je me dépêche d'entrer dans la salle, toujours sans toquer. Pourquoi changer d'aussi belles habitudes ?

Alors que j'entre, une dame - blonde aux yeux bleus - se tourne vers moi, souriante. 

 " Enfin une personne qui a l'air sympathique ! "

Elle commence à m'expliquer le déroulement des trente prochaines minutes :

- On va commencer par récolter ton ADN, et pendant qu'on l'analyse on va te faire passer ton test physique. Lorsque tu reviendras, on te fera patienter avec les autres adolescents qui attendent leurs analyses.

Je hoche la tête, et m'allonge sur la table d'examens. La dame se lève, attrape une seringue et s'approche.

Instinctivement, je me contracte, prête à accuser le choc de la piqûre. Elle pose une main sur mon bras, puis m'intime de me détendre. J'essaye tant bien que mal de me relâcher, mais n'y parvient pas. Faute de mieux, je finis par fermer les yeux.

Une demi minute passe avant que je les rouvrent, interloquée par le fait qu'elle ne m'aie toujours pas piquée.

A la seconde ou je tourne la tête elle passe à l'attaque, et introduit l'aiguille sous ma peau en un temps record.

J'ai à peine le temps de me remettre que c'est déjà fini. Un flacon de sang dans la main, elle regagne son bureau et m'invite à faire de même.

Tandis que je la rejoins, j'observe les alentours.

La décoration est simple. Les murs sont blancs, décorés d'un tableau - dont je ne comprends absolument pas la teneur - de temps en temps.

Le bureau, en verre, contient un ordinateur incrusté. Sûrement pour stocker les données recueilli lors des analyses ADN.

Alors que je m'installe sur la chaise, un homme entre dans la salle. Elle lui tend alors le flacon, et celui-ci repart immédiatement après. Je me tourne alors vers la dame. Elle m'explique le déroulement de la suite :

- Tu vas pouvoir te changer à l'aide de ceci, commence-t-elle avec un geste de la tête vers un sac de sport, puis tu iras dans la salle de sport, où on te fera passer un test avec quatre autres adolescents. Lorsque tu auras finis, tu suivras les autres jeunes dans la salle d'attente, ou tu recevras ta Voie. Puis, tu retourneras chez toi. D'accord?

- Cheffe, oui, cheffe. A vos ordres cheffes. Bien cheffe_. Comme il vous plaira cheffe, je rétorque un sourire goguenard collé sur les lèvres.

Elle soupire, puis me fait signe d'y aller. J'attrape alors le sac, et file vers une porte où est indiqué " Vestiaire ".

Je me change en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Un tee-shirt noir plutôt moulant accompagne un pantalon cargo kaki. Une paire de chaussures de course, noire aussi, complète cet ensemble.

" Parfait. C'est ma tenue préférée. "

Je sors du vestiaire, et demande à la dame qui m'a fait ma prise sang le chemin pour la salle de sport.

Chapitre pas hyper intéressant, mais il est nécessaire pour bien poser le cadre, désolée ! Le prochain sera plus... Énergique. Mais j'en dis pas plus, faudrait pas vous spoiler !

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