𝗖𝗟𝗢𝗪𝗡
𝓑𝐔𝐁𝐋𝐄 𝐓𝐄𝐀 𝐄𝐍 𝐌𝐀𝐈𝐍, je m'efforçai de contourner les âmes joyeuses devant moi, ne souhaitant pas les frôler. La musique, battant à son comble, se mélangeait avec la délicieuse odeur des churros qui planait dans l'air. Les passants s'amusaient, rigolaient et mangeaient en se délectant de cette ambiance festive. Les fêtes foraines du mois d'octobre étaient enfin ouvertes, pour notre plus grand plaisir. Mes amies et moi, sommes venues profiter de ce bel après-midi ensoleillé. Nous savourions cet instant de fête en nous promenant, mais bientôt, ce seront les manèges dont nous ressentiront les saveurs.
Je ris à la suite d'une blague qu'à fait une de mes amies, Maëlys, une belle française voilée. Tandis que Mila, préférait rester en retrait.
— On peut faire celui-là ? s'exclama Maëlys en désignant un grand manège.
Celui-ci avait la l'allure d'une balançoire géante, prête à nous emporter jusque dans le ciel. Pour un premier manège, il conviendra. Mieux vaut commencer en douceur.
— Oh oui ! acquiesçais-je.
— Si vous voulez. accepta Mila, de son accent espagnol.
Nous nous dirigeons avec entrain vers l'accueil, récupérant ainsi nos tickets. Ceux-ci achetés, nous nous faufilons dans la queue destinée à l'attraction. Celle-ci n'était pas très remplie, ce qui emplifia ma bonne humeur. L'attente ne fut pas longue, et bientôt, nous étions attachées à un siège, l'adrénaline grimpant en flèche. Et c'est le sourire aux lèvres que la machine se déclencha. Les sensations que me procuraient le manège étaient enivrantes, bien que légères, tel une brise légère un matin d'automne.
Quand celui-ci fut terminé, je descendis maladroitement de mon siège et m'avançai vers la sortie. Je titubai un instant, mon corps chancelant suite à ce manège à sensations fortes. Mes amies me suivaient en rigolant, elles aussi dans le même état que moi.
— Vous voulez fait lequel maintenant ? demanda Maëlys.
— Comme vous voulez. répondit Mila de son ton habituellement neutre.
— Vous voulez pas d'abord attendre que je reprenne mon équilibre ? m'exclaffais-je.
Maëlys se laissa emporter dans mon hilarité, et bientôt ce fut à Mila de sourire à son tour. Certains penserons que nous abusons et que la situation n'était en rien comique, mais cela est mal nous connaître. Nous sommes les M au cube, ces filles qui rigolent de tout et de rien, s'esclaffant plus de fois que l'on respire dans une journée et rayonnant de bonne humeur. Ce surnom qui, autrefois me gênait, et qui nous colle à la peau depuis le collège, fait désormais parti intégrante de notre identité, tel une deuxième peau.
Notre chemin se poursuit donc ainsi, le sourire aux lèvres et les stands de jeux explorés. En passant devant une maison hantée, la voilée s'exclama :
— Ohh ! Et si on y allait ?
Mon regard s'éleva vers la demeure. Celle-ci était grande et l'entrée sombre. Des images de figures emblématiques de films d'horreur étaient affichés sur les murs, tel que Annabelle, La Nonne ou autres.. Elle n'avait pas l'air de faire très peur, mais pour l'expérience, pourquoi pas ?
— Que serait halloween sans visiter une maison hantée ? rétorquais-je avec un sourire.
— Attendons qu'il fasse nuit. proposa Mila.
Maëlys et moi échangeâmes un regard, et un simple acquiescement suffit pour approuver l’idée de l’espagnol. Notre promenade dans la fête foraine se prolongea ainsi, alternant les manèges à sensations et les jeux de doudous ainsi que dégustant des churros encore chauds. Le temps sembla s'étirer à la vitesse de la lumière et la nuitée tomba dans la ville. La faim, fidèle compagne de l'être humain, nous guida jusqu'à un snack afin de remplir notre estomac.
Les lumières colorées à présent allumées, ajoutaient une magie nouvelle à la fête foraine, rendant les attractions plus vivantes. Assises près d'un stand d'hot dog, nous dégustions sur les bancs voisins. Les anecdotes se succédaient et les blagues coulaient naturellement dans cette chaleureuse ambiance. Mon coeur était comblé de me retrouver ainsi avec mes deux meilleures amies, dans un lieu que j'affectionnais tant.
— Bon ! Et si on l'a faisait cette maison hantée ? s'exclama Maëlys après avoir croqué dans son hot dog végétarien.
La hâte de découvrir de nouvelles sensations me fit hocher la tête. Mila haussa les épaules, signe muet qu'elle était elle aussi partante. J'engloutis le reste de mon hot dog et sirotai le fond de mon soda. Un rot sorti bruyamment de ma bouche, et je ne pus m'empêcher de rire, accompagnée bien évidemment de Maëlys.
— Tu es dégoûtante. commenta la brune.
Nous nous levâmes enfin, le dîner achevé, prêtes à découvrir de nouvelles attractions. Nos pas nous menèrent naturellement vers la fameuse maison. Dès que nous nous en approchâmes, l'atmosphère se métamorphosa, comme si l'air lui-même se faisait plus lourd. La solitude qui régnait autour d'elle y était sans doute pour quelque chose, accentuant l'étrange et le mystérieux de ce lieu désormais presque déserté.
— Tout le monde à les chocottes de faire la maison hantée ou bien ? susurra la voilée du groupe.
— On dirait bien. croisa les bras contre sa poitrine Mila.
Seule la personne à l'accueil faisait office d'âme vivante. Une sombre musique entourait la maison lugubre.
— Je sens que l'on va bien s'amuser. sourit Mila en s'apercevant de nos visages plus aussi sur que tout à l'heure.
— Finalement on devrait peut-être retourner vers les aut-..
— Non, allez avancez. nous poussa l'espagnol.
— D'accord, d'accord ! admit Maëlys.
— Ce sera pour 3 personnes s'il vous plaît. énonçais-je envers la femme de l'entrée.
Je lui tendis nos billets après que celle-ci ai acquiescée, nous faisant par la suite signe de la main que nous puissions entrer. L'entrée de la maison était sombre et des rires macabres en sortaient.
— Mila, passe devant. ordonnais-je.
Celle-ci leva les yeux au ciel en s'avançant devant nous. Maëlys et moi, collées l'une à côté de l'autre, la suivions de près. Nous devions bien être pathétique ainsi.
— Si vous êtes autant des peureuses, fallait pas vouloir venir. s'agaça l'espagnol.
— Je pensais pas que ça ferait aussi peur ! me défendis-je.
L'appréhension que je ressens en cet instant, n'a rien à voir avec l'adrénaline des manèges. Dans le noir, la peur qu'un monstre robotique nous fonce dessus était bien constante. Maëlys murmurait des phrases en arabe à voix basse, sûrement des invocations afin qu'elle soit protégéed du mal.
— Relax Maëlys, c'est qu'un manège comme un aut-..
Un cri de surprise interrompit la phrase de Mila, tandis qu'une marionnette sorti sa tête du mur dans un cri épouvantable. Je ne pus m'empêcher de rire en voyant la tête de mon amie face à cette machine inanimée.
— Je retire ce que j'ai dis, Maëlys passe devant. ordonna Mila.
— Hein ? Mais pourquoi moi ?!
— Parce que c'est toi qui voulait !
Tout en rouspétant, la voilée passa en première tandis que Mila prit sa place en deuxième. Nous formions donc une file indienne, moi étant la dernière. Cela ne me dérangeais pas, tant que je ne suis pas première. Maëlys avançait prudemment, mais bien trop lentement à mon goût.
— Tu peux aller plus vite s'il te plaît ? demandais-je.
— Facile à dire quand on est pas devant ! s'emporta Maëlys.
— Fermez là.
Alors que notre chemin continuait dans le pénombre, un bruit de tronçonneuse derrière moi me fit sursauter. Sans perdre un instant, je couru de toute mes forces, emportant avec moi mes deux amies. Nos cris résonnèrent dans l'attraction, emportant avec les bruits de tronçonneuse. L'étroiteté de l'habitacle me fit trébucher dans un début d'escaliers. Mes amies, ne s'en rendant pas compte, continuèrent leur course effrénée.
Me relevant rapidement, je pris conscience que mes amies n'étaient plus là. Un regard derrière moi et la vision d'un homme avec un masque de clown me fit prendre mes jambes à mon cou. Je ne pris même pas le temps de retourner vers mes amies, seule l'idée de me trouver le plus loin possible de l'homme à la tronçonneuse résonnait dans ma tête. J'ouvris une porte devant moi et entrai à l'intérieur.
Toutefois, je n'entendis pas le claquement de la porte refermer derrière moi. Me tournant doucement, la peur faisant battre de plus en plus fort mon coeur, un frisson parcouru mon corps quand je remarquai que l'homme m'avait suivit, et qu'il se trouvait à présent face à moi. Celui-ci ne bougeait pas, se contentant de m'observer. Finalement, il réactionna brutalement sa tronçonneuse, et je poussai un cri tout en me faufilant à côté de lui.
Je quittai la pièce en un éclair, prenant un autre chemin qui me mena enfin vers la sortie. Je la franchi d'un pas rapide, sortant enfin de cette maison hantée. Maëlys et Mila se trouvaient déjà dehors, essoufflée et reprenant houleusement leur respiration.
Je m'approchai d'elles, et à l’instant où elles m'aperçurent, un fou rire irrépressible nous envahit. C'était la première fois que je courais autant et aussi vite. L'idée qu'il y ai un véritable humain dans ce manège ne m'avait pas traversé l'esprit. Ce facteur non prit en compte fit pousser mon adrénaline sur le moment, créant ainsi un moment de pure peur. Mila et Maëlys ont sûrement dû ressentir la même chose.
Lorsque la frayeur passe, le rire n'est jamais plus très loin.
Je tins mon ventre alors que celui-ci se serrait douloureusement. Mon doigt remonta jusqu'à mon oeil, séchant la larme qui venait de tomber. Un dernier regard jeté sur la maison me fit remarquer la présence de l'homme masqué juste derrière la porte. Il se tenait là, dans l'ombre, comme si la lumière lui était interdite et tel un gardien silencieux. Puis, lentement, son corps se retira, se fondant davantage dans les ténèbres épaisses de la bâtisse, comme une ombre absorbée par la nuit.
Mes deux amies reprirent bruyamment leurs souffles après cette esclafade. Maëlys fut la première à s'exprimer.
— C'était marrant ! On refait ça quand vous voulez !
— M'ouais, tu dis ça parce que t'étais tout devant. Penses un peu à Maya qui s'est perdue bêtement. renchérit Mila.
— C'est vrai ça ! Comment ça se fait que tu nous ai pas suivi ?..
— J'étais entrain de vous suivre mais j'ai trébuché dans les marches d'escaliers. Et après je me suis perdue.. m'expliquais-je.
— Je vois.
— Finalement, celle tout devant avait la meilleure place ! s'exclama la voilée, contente de ne pas avoir eu à faire à l'homme à la tronçonneuse.
Je lui mis une tape sur l'épaule, tandis qu'elle leva ses bras en l'air.
— C'est vous qui m'avez forcé à aller devant. Il faut savoir subir les conséquences de ses actes. fini-elle dans un rire.
Elle s'en alla en riant tel une idiote, tandis que je couru derrière elle.
— On va voir qui est-ce qui va subir les conséquences de ses actes ! m'écriais-je.
Mila nous suivait derrière, sans un mot à notre encontre. Cela a toujours été ainsi, Maëlys et moi nous chamaillant comme des enfants, et Mila nous suivant en silence. Depuis la primaire, Mila a toujours eu ce caractère détaché et solitaire. Elle n'est pas comme Maëlys et moi, elle n'a pas besoin d'être entouré pour se sentir vivante. C'est une qualité que j'admire.. et envie légèrement sur les bords.
Maëlys s'arrêta d'un seul coup, prenant dans un même temps son téléphone portable.
— Il se fait tard, je vais devoir y aller. Sinon mes parents vont me tuer !
Je consultai moi aussi l'heure sur mon téléphone, constatant qu'il était bientôt 22 heures. Il se fait tard, en effet.
— Je vais moi aussi devoir y aller, mon père m'attend. annonça Mila en arrivant derrière moi.
— Ça marche, je vais appeler ma mère pour lui demander si elle peut vous déposer chez vous.
— Oh non c'est pas la peine ! rétorqua rapidement Maëlys.
— Si si, on n'habite pas très loin de toute façon.
— Tu pense que tes frères dorment déjà ? Dans le cas contraire, je ne pense pas que ta mère puisse venir Maya.. ajouta Mila.
— On va voir ça de suite.
Je composai le numéro de ma mère sur mon téléphone, et la sonnerie ne tarda pas à débuter son infâme mélodie. Décrochant quelques instant plus tard, je fis part de mes questions et de ma requête à la personne m'ayant mise au monde. Ceux-ci se soldèrent en une affirmation.
— Mes frères dorment et ma mère arrive. annonçais-je.
— Génial ! sourit Maëlys.
— C'est gentil de sa part de se déplacer. continua Mila.
Quelques minutes passèrent dans une douce ambiance, dans laquelle Maëlys et moi menions la conversation, ajouté à cela les commentaires de Mila. Ma mère fit son apparition seulement quelques minutes après, mon domicile ne se trouvant pas très loin de la fête foraine. Nous montâmes dans la voiture, mes amies saluant chaleureusement ma mère qu'elles connaissaient maintenant très bien.
— Salut les filles, c'était bien votre soirée ?
— Oui madame Lange, c'était super !
— Je vous remercie de nous avoir récupéré, c'est très aimable à vous.
— Je vous en prie, pas tant de formalités ! Je vous connais depuis la primaire.
Je souris en coin tout en continuant d'observer par la fenêtre. Ma mère a toujours eu ce côté sociable, encore plus lorsqu'il s'agit de mes amies. Après avoir déposé Maëlys et Mila, nous rentrâmes finalement chez nous, dans notre appartement se situant à Brooklyn. Mon domicile était calme, mes frères étant déjà entrain de dormir.
— Je vais me coucher moi aussi. Essaies de ne pas dormir trop tard. déclara ma mère en me posant un baiser sur le front.
— J'essaierai, bonne nuit maman.
Et elle s'éclipsa doucement vers sa chambre. Je la comprends, elle s'épuise à la tâche pour nous offrir ce dont nous avons besoin, seule. Le poids de la fatigue doit être immense. Notre père nous a quittés lorsque j'étais encore une enfant. Étrangement, je ne ressens pas ce vide paternel, car ma mère est là, et sa présence suffit à tout combler. Pourtant, je me doute bien que, ce n'est pas la même chose pour mes frères. Ils n'ont jamais connu cette figure, et dans leur silence, je ressens cette absence que je ne peux entièrement comprendre.
Je sortis de mes pensées en entrant dans ma chambre. Entièrement violette, elle était composée d'un bureau de gaming prenant énormément de place sur la droite, d'un tapis sur le sol et de mon lit à côté. Un placard directement encré mon mur servait de rangement pour mes vêtements, et un miroir prenait place à coté. Pour finir, un meuble se trouvait à côté du miroir, sur lequel toutes mes affaires personnelles y était rangées. Ma chambre, c'est mon repère, c'est sûrement le lieu que j'affectionne le plus au monde.
Je m'emparai de quelques vêtements dans mon armoire, et me dirigeai vers la salle de bain se trouvant dans le couloir. Fermant la porte de celle-ci, je pris le temps de me déshabiller et de rentrer dans la douche. L'eau chaude ruisselant sur mon corps me détendis instantanément après cette longue après-midi. Je pris le temps de bien laver mes cheveux bouclés, utilisant mon shampooing spécial ainsi que l'après shampooing allant avec.
Après m'être soigneusement nettoyé, je sortis de la douche tout en enfilant ma serviette de bain sur mon corps. Je pris le temps de lentement démêler mes cheveux avec mon peigne, puis ensuite je les séchaient avec ma seconde serviette, les tamponnant délicatement. Ma routine capillaire terminée, je m'habillai de mes habits récupéré plus tôt et sortie de la salle de bain, retournant silencieusement dans ma chambre et faisant attention à ne pas réveiller ma famille.
Suite à mon retour dans la chambre, je ne perdis pas de temps et m'installai sur ma chaise gaming. Mon moment de jeu vidéo était enfin arrivé. J'accrochai mon casque à mes oreilles et actionnai le jeu auquel je joue en ce moment. Tandis que j'entrai dans l'interface de celui-ci, une nouvelle demande d'ami m'interpella. J'ouvris celle-ci et tombai sur un compte anonyme. Le pseuo était « Dabi ».
Étrange comme nom..
Sur son compte, aucune affirmation personnelle n'était affichée. Comme si il ne voulait pas qu'on puisse le reconnaître. De nature curieuse, j'acceptai sa demande et l'ajoutai en retour. Un message de sa part ne tarda pas à arriver.
Dabi
“ Sl'ut.
Moi
Salut! ”
Un léger blanc plana quelques instants, avant que je ne le rompe.
Moi
“ Pourquoi tu m'a ajouté?
Dabi
T'as pas l'air chiante comme meuf.
Bizarre, je ne sais pas si je dois prendre sa remarque comme un compliment ou non. Comment peut-il savoir cela ?
Moi
Mais tu ne me connais pas ?
Dabi
Ça c'est toi qui le dis. ”
Je fronçai les sourcils suite à sa remarque, que sous-entend t-il ?..
Dabi
Tu as fais quoi aujourd'hui ?
Moi
Je te trouve bien curieux « Dabi »
Dabi
Réponds juste.
Moi
Oui chef ! Je suis sortie à la fête foraine avec des amies !
Dabi
À la fête foraine ? Es-tu allé dans la maison hantée aussi ?
Moi
Oui, comment tu le sais ?
Dabi
Simple intuition. ”
Cet homme était définitivement très étrange. Ses messages laissaient planer des dizaines de questions dans ma tête et son air mystérieux était assez flippant.
Dabi
“ On fait une partie ? ”
Je laissai mon malaise de côté, et acceptai joyeusement sa demande, heureuse d'enfin pouvoir jouer. La nuit passa ainsi, entre les parties lancées avec mon nouvel ami et les messages partagés avec lui. Je ne connaissais rien de lui, mais qui suis-je pour ne pas accepter une personne telle qu'elle est ? Peu importe si il veut rester en anonyme, c'est son choix et je le respecte pleinement.
À condition que ce ne soit pas un vieux pervers à l'autre bout des messages..
𝑳e lendemain, mon réveil matin sonna péniblement dans ma chambre. Je grommelai, m'insultant intérieurement de m'être couché tard la veille –ou plutôt tôt..–. Je pris toute la motivation que j'avais en possession et me levai pestemment. En allant dans la salle de bain, je me rendis compte des affreux cernes que j'avais sous les yeux. Après avoir effectué ma toilette matinal, j'allai dans la cuisine pour découvrir ma mère au fourneau et mes frères sur la table, mangeant bruyamment.
Je frottai ma main dans les cheveux de Aliou, mon frère le plus âgé, et celui-ci rouspeta en se les arrangeant.
— T'es chiante Maya !
— Hé hé hé, pas de gros mot chez moi ! s'emporta ma mère en le menaçant avec sa cuillère en bois.
Je lui tirai la langue sans que ma mère ne puisse le voir et mon frère me rendit mon geste. Je posai un baisé sur le front de ma mère puis ouvris le frigo, récupérant ainsi une brique de lait. Me saisissant d'une grande tasse dans le placard ; j'entrepris de la remplir à moitié avec du café, et avec du lait pour l'autre moitié.
— Maya ! Tu t'es encore couchée tard ? Je t'ai pourtant dis hier d'essayer de dormir plus tôt !
Je mis à chauffer ma tasse de café dans le micro-onde, et ne répondis rien, légèrement honteuse..
— C'est encore à cause de tes insomnies ?
Pour la première fois depuis bien longtemps, non.. Un étrange garçon est, curieusement, la cause de mon manque de sommeil.
— Non, mais ne t'inquiètes pas maman, j'essaierai de me coucher plus tôt cette nuit !
Elle ne répondit rien, mais à son visage je compris qu'elle n'était pas sûre de ce que j'avançais. Il est vrai que ce n'est pas la première fois que je lui annonce ceci, et à force, elle ne doit plus me croire.. Je récupérai ma boisson chaude, une boule dans la gorge, et m'assis auprès de mes frères pour déjeuner à mon tour. La matinée se termina rapidement, ma mère parti au travail et mes frères sortirent dehors avec leurs amis. Chose que je ne tardai pas à faire à mon tour.
Face à mon miroir, entrain de me préparer, je décidai d'appeler mes amies dans un face time en groupe. Les deux répondirent peu de temps après, Maëlys allongé dans son lit avec un sweat recouvrant ses cheveux, et Mila entrain de faire à manger.
— Yo ! débuta Maëlys.
— Salut. continua Mila.
— Maëlys qu'est-ce que tu fais encore dans ton lit ?! m'exclamais-je.
— Et bien, parce que aujourd'hui c'est journée repos..
— Ah non ! On sort cet après-midi.
— Quoi, encore ? rétorqua Mila.
— Oui ! Vous savez très bien que la fête foraine ne dure que 1 semaine, il faut en profiter !
— Mais on est déjà y allé hier.. marmonna Maëlys en s'emmitouflant dans sa couverture.
— Oui mais on n'a pas eu le temps de faire tous les manèges ! Allez les filles, il faut que l'on profite de notre jeunesse !
— Orhh, tu gâches tous mes plans Maya. rouspeta l'espagnol.
— C'est bien pour ça que je suis là, non ? souris-je. De toute façon ce n'était pas une question, comme vous le voyez je suis entrain de me préparer !
— Ah ouais donc en fait tu nous oblige carrément.. grommela la voilée.
— Et oui !
𝑨ssise sur une table adjacente à un stand de churros, j'attendais patiemment mes deux amies. Elles étaient censées me rejoindre à la fête foraine, ce qui prenait un peu de temps sachant que j'étais prête bien avant elles. Je pris donc mon mal en patience, et observai à la place les passants. Je reconnaissais certaines tête dans le tas, mais sans plus. Je sirotais une nouvelle fois un Buble tea au café, jusqu'à ce que je me stop en croisant un regard bleu intense.
Un homme, était assit à un stand non loin de ma position. Il avait sa main reposé sur sa joue et il ne semblait pas vouloir me lâcher du regard. Ses cheveux étaient d'un blanc éclatant, se mariant idéalement bien avec ses yeux clairs. Il portait un masque sur son visage qui cachait la partie bas de son visage. Cet élément alimenta ma curiosité mais je ne fis aucun commentaire. Avec stupéfaction, je remarquai que sa tenue était similaire à celle du clown masqué de la veille, et en observant bien, je reconnu son masque posé sur la table.
C'est donc lui, l'homme d'hier..
Pourquoi me fixe t-il ainsi ?
Son puissant regard me mit mal à l'aise et une étrange sensation s'empara de mon ventre. Une sorte d'aura émanait de lui, électrisant mon corps, même de loin. Je repris mes esprits en apercevant mes deux amies arriver. Maëlys me salua joyeusement, Mila restant plus sur la réserve. Je racontai directement à mes amies ce qu'il venait de se passer, n'omettant aucun détail. Nous nous racontions tout, absolument tout. Seule Mila gardait certaines choses pour elle, mais la plupart du temps, elle aussi se confiait.
— Et c'est lequel ?! s'enjoua la voilée.
— Celui assit avec les cheveux blancs.. Mais regardez le discr-..
Trop tard. Les deux avaient brusquement tourné leurs têtes vers celui travaillant dans la maison hantée, elles n'avaient fait preuve d'aucune discrétion.
— Les filles ! Vous abusez, franchement ! m'énervais-je.
— Désolée mais c'était plus fort que moi.. s'excusa Maëlys.
— Il faut bien que je vois si il en vaut la peine.
— Mila, je ne connais même pas ce gars.. C'est pas comme si on allait se marier ou je ne sais pas quoi.
— Ça c'est toi qui le dit.. chuchota la française en prenant une grosse gorgée de sa boisson.
— Je t'ai entendu.. grommelais-je en levant les yeux au ciel.
Notre sortie prit fin plus tôt que la veille, ayant déjà testées de nombreux manège, il ne nous en restait que très peu à faire. Les filles rentrèrent cette fois-ci en bus, et pour ma part je pris le chemin à pied. En rentrant chez moi, je fus surprise de voir qu'il n'y avait personne. En vérifiant dans mes messages, j'en trouvai un venant de ma mère.
« On va chez ta tante chérie. Nous allons sûrement manger là bas alors commandes toi des pizzas. »
Je fus légèrement surprise que ma mère aille chez ma tante sans moi avec mes frères, mais bien vite, un sourire prit place sur mon visage à l'idée de passer une soirée seule chez moi. Mon estomac me suppliait de le nourrir et je l'écoutai en composant le numéro de la pizzeria du coin. Ma commande passée, j'attendais dans la salon. Me préoccupant pendant une demie heure sur mon téléphone, vint finalement le moment de récupérer ma nourriture. Le livreur vint me donner ma pizza, et reparti après que je l'ai payé.
Je pris un soda dans mon frigo, et allai me poser dans ma chambre. Je déposai mon dîner sur la table et allumai ma PlayStation. En entrant dans mon jeu, je m'aperçu des quelques messages que m'avait envoyé Dabi. Je souris en croquant dans ma pizza, la chaleur de celle-ci et son goût tomaté égayant mes papilles. Je commençai à lire les messages que l'anonyme m'avait envoyé.
Dabi
“ Tu fais quoi ?
Dabi
T'es sortie ? ”
Ces deux messages avaient été envoyés ce matin, donc non, je n'étais pas sortie mais je dormais juste. Pourquoi pose-t-il toutes ces questions ? Je lui répondis promptement.
Suite à mon message, je vis que Dabi s'était directement connecté.
Il est rapide..
La discussion s'alimenta, et bientôt nous parlâmes de sujet divers et variés. À un moment, une question me vint en tête.
Moi
“ Dabi, pourquoi ne mets-tu pas ta tête en photo de profil ? ”
Ce jeu avait la particularité de pouvoir y insérer une photo de profil. La plupart des gens, y compris moi, affichaient leur tête. D'autres ne mettaient que des personnages d'animé, de jeu vidéo ou autres. Mais Dabi, lui, n'avait rien comme photo de profil. Comme si il voulait passer inaperçu.
Dabi
“ Disons que je n'ai pas vraiment le visage adéquat pour..
Moi
C'est à dire ?
Dabi
Ma tronche ferait peur aux gens.
Moi
Je suis sure que tu n'es pas mal derrière ton écran !
Dabi
Ça c'est toi qui le dis.
Moi
Et je le pense sincèrement !
Dabi
Ouais. Toi par contre tu devrais enlever ta photo de profil, ta tronche est pas assez repoussante et des vieux pervers pourraient venir te parler pour de sales raison.
Le sous-entendu non dissimulé fit chauffer mes joues. Son autre remarque, en revanche, me fit froid dans le dos. Je l'admet que ma photo de profil me montrait en mon meilleur jour.
Moi
“ Comme toi ?..
Dabi
Jamais. ”
Étrangement, sa remarque me fit sourire et une étrange chaleur embauma mon coeur.
Moi
“ Dabi, je peux te demander quelque chose ?
Dabi
Quoi ?
Moi
Serait-il possible de se voir un jour ?.. ”
J'attendis patiemment, mais aucune réponse ne vint. Finalement, environ cinq minutes plus tard, sa réponse s'afficha sur mon écran.
Dabi
“ Un jour, peut-être. ”
Un sourire déforma un instant mon visage. Oui, j'en suis convaincue, je rencontrerai Dabi un jour ou l'autre !
Les jours passèrent et ma relation avec Dabi s'améliorait au fil du temps. Nous nous parlions tous les jours, mais je n'avais toujours pas trouvé l'identité de celui-ci. Malgré mes récurrentes demandes quant à notre rencontre, sa réponse restait toujours la même :
« Un jour, peut-être. »
La fête foraine était déjà terminée et je retrouvai mon train de vie habituel. Les vacances se terminaient d'ici une semaine et j'en profitai pour travailler, chose que je n'avais pas fait pendant la première semaine. Une notification provenant de mon téléphone me fit sortir de mes cours de maths. Je pris celui-ci et remarquai que le message venait d'un numéro inconnu.
Inconnu
“ Yo
Moi
Qui est-ce ?
Inconnu
Dabi. ”
Je fronçai mes sourcils en lisant cela.
Moi
“ Comment as-tu eu mon numéro de téléphone ?
Dabi
T'as oublié que tu as noté presque toutes tes informations personnelles sur ton profil ?
Moi
Ah oui, c'est vrai..
Dabi
T'es vraiment conne d'avoir fait ça.
Moi
Je te permet pas !
Dabi
Ça m'étonne que je sois la seule personne à être venu t'envoyer un message.
Moi
Moi aussi. Je ne te pensais pas aussi sentimentale..
Dabi
Ta gueule. ”
Un rire sortit de ma bouche suite à sa réplique.
Dabi
“ D'ailleurs, une nouvelle crêperie s'est ouverte en ville, ça te dirait d'y venir avec moi ? Si tu veux pas j'm'en fous. ”
Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Il accéléra au fur et à mesure que je lisais l'entièreté de son message. Je ne répondis rien quelques instants, encore troublée de par sa propositions. Il veut que l'on se voit ?
Dabi veut que l'on se voit ?..
Le fait que la proposition vienne de lui me rendait toute chose.
Moi
“ Oui! À quelle heure?
Dabi
14 heures aujourd'hui.
Moi
Ok! ”
Je sautillai sur place, heureuse d'enfin rencontrer la personne avec qui je parlais depuis déjà plusieurs jours. Cela peut paraître rapide, mais nos personnalités se sont entremêlés d'une tel manière que j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. Je couru jusqu'à mon armoire afin de choisir des vêtements adaptés. Après une heure de longue hésitation où j'ai dû jeter la moitié de mon armoire sur mon lit.. j'ai enfin trouvé la tenue qu'il me fallait.
Une tenue décontractée ; pour que ça fasse ni trop, ni pas assez.
Cela correspondait tout à fait à mon style vestimentaire. Vers 13h30, je me dirigeai dans le salon, où ma mère regardait la télé. Mes frères étaient sûrement une nouvelle fois sortis. Je m'approchai de la femme m'ayant mit au monde et lui posai un baisé sur le front.
— Je vais sortir maman !
— Avec qui ? continua-t-elle de visionner la télévision.
— Tu poses vraiment la question ? Avec Maëlys et Mila bien-sûr.
Un sourcil se leva sur son faciès, avant qu'elle ne me fasse des mouvements de sa main.
— Joyeuse comme ça ? Allez, va avant que je ne changes d'avis.
Je me précipitai vers la porte d'entrée.
— A tout à l'heure ! m'exclamais-je en joie.
Pour une raison quelconque, je me sentais plus heureuse que d'habitude. Comme si ma rencontre avec Dabi avait chassé tous mes problèmes. Je pris joyeusement le chemin jusqu'au centre ville. Chemin qui, habituellement, me rebutait profondément. J'avais l'impression que mon sourire n'allait jamais s'effacer.
En arrivant devant la crêperie, j'analysai autour de moi afin de tenter de deviner à quoi ressemblait Dabi.
Était-ce ce brun juste devant ? Ou bien ce roux plus loin ?..
Je sortis mon téléphone et composai le numéro de Dabi. Je ne savais pas si il allait répondre, mais je tentai quand même le coup. Après plusieurs sonnerie, c'est une voix grave qui décrocha.
Dabi
“ Ouais ? ”
Mon coeur s'emballa une nouvelle fois en entendant sa voix. Mon ventre se retourna brusquement dans mon ventre. Cette sensation n'était pas désagréable, au contraire..
Moi
“ Euu.. Dabi, tu es où ? ” demandais-je d'une petite voix, intimidée.
Il laissa le temps planer quelques secondes sans que je ne sache pourquoi. Il est vrai que c'est aussi la première fois qu'il entend ma voix, peut-être est-il surpris ?..
Dabi
“ Juste devant.
Moi
C'est pas possible, je suis moi aussi juste dev-.. ”
Je ne pus sortir un mot quand je vis un homme, devant moi, le téléphone contre l'oreille. Celui-ci me fixait, comme si il savait déjà qu'il j'étais. Mes yeux s'écarquillèrent en reconnaissant la personne. Cet homme, n'est pas n'importe quel homme.
C'est l'homme que j'ai vu me fixer à la fête foraine quelques jours plus tôt.
L'homme clown de la maison hantée.
Il s'approcha de moi et je pus découvrir son visage en entier, celui-ci autrefois masqué. Face à moi, ses yeux bleus n'avaient pas quittés les miens. Mais aucun son ne sorti de ma bouche.
— Alors, pas trop déçu de la tronche ? raille-t-il.
Je secouai la tête, reprenant mes esprits.
— Dabi, non ! souris-je. Tu es magnifique ! m'exclamais-je rapidement.
Mes joues chauffèrent en me rendant compte de ce que j'avais dis.
— Enfin, pas trop mal quoi.. me corrigeais-je.
Il eu un sourire moqueur. Son bras se posa ensuite sur mon épaule, dans un geste de protection –ou de possession..–, et nous commençons à entrer dans la crêperie. Mon corps s'échauffa et je fixai le sol face à cette soudaine proximité. En entrant dans la crêperie, une douce odeur sucrée embauma mes narines. Je souris.
Après avoir prit nos crêpes avec Dabi, nous nous installons sur une table à l'écart. Je commençai timidement à manger mon dessert, sous le regard scrutateur de celui aux cheveux blancs.
— Donc, comment m'as-tu retrouvé ? débutais-je en faisant référence au jeu vidéo.
— Tu n'as pas besoin de le savoir.
Je levai les yeux au ciel.
— Mystérieux hein..
En relevant mon regard je croisai une nouvelle fois celui de Dabi. Un rictus déformait ses lèvres. Le temps passa, entre mes questions et ses courtes réponses. Il me faisait étrangement penser à Mila.. Les deux sont des êtres fortement taciturne. Quand nous sortâmes de la crêperie, Dabi remit son bras sur mes épaules.
Nous marchâmes quelques temps, nous promenant dans la ville. On passa sur un grand pont, un fleuve longeant le dessous. La vue était magnifique.
Pendant que j'admirais celui-ci, je pouvais sentir le regard de Dabi sur moi.
— Quoi ? ris-je.
— Rien. reporta-t-il son regard sur l'eau.
Je souris une nouvelle fois. Prenant mon courage à deux mains, je posai mes lèvres sur sa joue. Il écarquilla les yeux en tournant son regard vers moi. Puis celui-ci devint plus doux, et il approcha le visage du mien, posant à son tour ses lèvres sur ma joue, créant ainsi une flambée d'émotions dans mon coeur et dans mon ventre.
Finalement, ma sortie à la fête foraine était vraiment une belle réussite, cela m'a permis de rencontrer une personne exceptionnelle qui me procurait d'étranges et agréables sensations.
~ Le os est terminé ! La fin est un peu bâclé mais franchement j'avais hâte de terminer d'écrire..
J'espère qu'il vous a plu !
Kiss <33
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