XIV. Régulus
16 janvier 1977,
Chère Victoria,
Poudlard n'a toujours pas changé depuis que je suis parti. Rosier se montre toujours désagréable avec moi, mon frère continue de m'ignorer comme il se doit. Tu me manques terriblement. J'aimerais te raconter le moindre détail de mes journées, t'embrasser pour oublier tout ce qui me fait du mal, mais je ne peux pas. Tu es si loin... Narcissa m'a envoyé une lettre pour m'annoncer les fiançailles de ta sœur, je suis très heureux pour elle. Gabrielle est une femme merveilleuse, et je suis sûre que tu feras une magnifique demoiselle d'honneur.
En parlant de Narcissa, je crois qu'elle se remet petit à petit, même si elle refuse souvent de manger. Je suis allé au Manoir des Malefoy un weekend grâce à l'autorisation de mon directeur de maison (Narcissa était l'élève favorite de Slughorn alors il a de suite accepté que j'aille la voir dès que je lui en ai parlé) et elle m'a reçu le sourire aux lèvres. Je crois que ce qu'elle a besoin c'est penser à autre chose, voir des gens et le mariage de Gabrielle vient pour cela à la perfection.
Que dire de plus ? Je t'aime, et ces mots sont faibles pour définir ce que je ressens pour toi. Tu me manques terriblement. Répond-moi vite.
RAB
28 janvier 1977,
Cher Régulus
Ta lettre m'a fait sourire pendant au moins deux jours. J'aimerais tant être avec toi et faire un gros doigt à ce Rosier (sans ma mère pour me sermonner bien entendu). Rappelle lui que tu es un Black et que te provoquer est la dernière des choses à faire.
Oui, je voulais t'annoncer la nouvelle moi-même mais je vois que ta cousine a été plus rapide. Tu es bien sûr invité au mariage. Je crois que l'invitation s'est perdu avec le hibou qui le portait. Ils le changent à la frontière, il y a souvent des risques qu'elle s'égare. Je ne sais pas si Narcissa l'a reçue aussi, si ce n'est pas le cas, dis-lui que elle et son mari sont aussi invités, de même que Bellatrix et son époux. Druella et Cygnus l'ont déjà reçu, ils nous ont envoyé une lettre de remerciements.
Je suis heureuse que Narcissa s'est remise. Elle ne mérite pas une telle souffrance. J'espère de tout mon cœur qu'un jour elle arrivera à avoir un enfant comme elle le rêve depuis si longtemps. En attendant, conseille lui de ma part qu'elle se repose et qu'elle attende plusieurs mois encore avant de retenter. Car je sais qu'elle va réessayer, c'est une têtue, comme sa sœur, comme tous les Black d'ailleurs...
Toi aussi tu me manques terriblement. À Beauxbâtons, les choses sont également telles qu'elles ont toujours été. Les professeurs nous surchargent de devoirs, mais la danse me permet de relâcher un peu. À la fin de l'année nous donnerons un ballet, je veux que tu viennes ! De plus, je suis une danseuse des plus importantes dans la danse des fleurs de Tchaïkovski, j'ai hâte que tu me vois me dresser sur mes pointes pour que moi-même je t'observe de haut. Tu sais, on nous apprend que lors des pirouettes, il faut fixer un point fixe pour ne pas tomber. Tu seras mon point fixe, Régulus Black, ça oui.
Je suis au courant que tu es allé au Manoir des Malefoy, grâce à Gabrielle qui l'a appris de je ne sais où (ma sœur a un don pour toujours tout savoir même quand elle se trouve à des kilomètres de distance) mais je sais aussi que ce n'était pas uniquement pour voir ta cousine. On dit que Lucius Malefoy est au service de Tu-sais-qui, ce mage qui sème la terreur en Angleterre et répand son influence en France également. Je sais que tu es le dernier héritier Black et que tous veulent que tu fasses honneur à ta famille en le servant également, j'aurais fait de même à ta place, mais réfléchis bien Régulus. Ta vie est bien plus précieuse que tu ne le penses. Pas pour eux, mais pour moi. Je t'aime, et je ne me vois plus vivre sans toi. Mais je ne veux pas te faire douter. Quoique soit ta décision, je serai toujours à tes côtés. Je sais qui tu es, et je ne laisserai pas des événement changer mon opinion. Même si tu portes cette marque, je continuerai de t'aimer comme je le fais aujourd'hui. Rappelle toi de ça. Tu ne seras jamais seul. Plus jamais.
Tout mon amour pour toi,
V.D
7 février 1977,
Chère Victoria,
Je vois que je ne peux pas te cacher les choses bien longtemps. En même temps, c'est comme si un poids s'était enlevé de mes épaules. J'avais tellement peur que tu me rejettes pour ça, tellement. Je porte à présent la marque. Bellatrix était là, de même que Lucius. Ce-dernier m'a bien fait réfléchir, et j'ai finalement accepté pour plusieurs raisons que je t'expliquerai quand nous serons seul à seul. Nous devrions à présent protéger nos lettres, au risque que des aurors les ouvrent et aient des noms. Tu devras utiliser la formule de l'Aparecium pour ouvrir ma prochaine lettre. Pour le moment, ils ne semblent pas vérifier les contenus, mais ça ne saurait tarder.
J'ai reçu justement hier l'invitation pour le mariage de ta sœur. J'ai vraiment hâte d'y être, au ballet également. Tu seras magnifique, j'en suis certain. Je me positionnerai en première file juste pour t'admirer.
Je t'aime de tout mon cœur, tu me manques terriblement. Plus que deux moins à attendre pour te voir à Pâques. J'ai demandé à ma mère pour que tu viennes passer les vacances au Square Grimmaud, et étonnamment, elle a dit oui. Je crois qu'elle est contente que je sois tombé amoureux d'une Devigne, nous n'aurons ainsi aucun obstacle pour nous aimer.
Je t'aime,
RAB.
19 février 1977,
Cher Régulus
Ma lettre est à présent protégée. C'est bien ce que je pensais. Je te demanderais juste de ne pas t'inclure dans des missions trop dangereuses, s'il te plaît. Je ne pourrais plus respirer en te sachant constamment en danger. J'ai déjà envoyé une lettre à Narcissa pour qu'elle me tienne au courant des différentes missions qu'on te donne. Je crois qu'elle a été surprise que je le sache, mais elle a accepté avec plaisir. Elle m'a dit que Lucius lui partageait absolument tout, surtout lorsque cela concernait sa famille, aussi il n'est pas bien difficile pour elle de me rapporter ce que je cherche à savoir. Fais attention à ce que personne ne voit ta marque, cache la bien avec ta chemise, même quand il commencera à faire chaud. Et aussi... sauvegarde ton âme. Tant que tu le peux. Tu n'es pas Bellatrix, je ne pense pas que tuer te procure du plaisir. Ne deviens pas comme elle, je t'en supplie. Je connais Régulus Black, et je veux que tu restes ce Régulus Black, celui que tu es vraiment. Pas un Régulus Black transformé par un mage noir.
Ma mère m'a en effet commenté que je me rendrai en Angleterre pour les vacances, chez toi. Je crois qu'elle est la plus heureuse des mères elle aussi. Si nos familles s'entendent bien, alors je ne demanderai rien de plus pour me satisfaire.
Je t'aime aussi de tout mon cœur, tu me manques,
V.D
20 février 1977,
Régulus,
Je n'attends pas ta réponse car je viens juste de recevoir une lettre de Narcissa. Ne participe pas à cette mission je t'en supplie. Ce ne sont que des élèves, des enfants. Quelqu'un te verrait, tu imagines si ton frère t'aperçoit ? Non, c'est trop dangereux, et ta cousine partage mon ressenti. Le Pré-au-Lard est certes parfait pour semer la terreur dans l'école sans l'intervention de Dumbledore, mais il y a trop de risques. Rapporte-moi des nouvelles au plus vite, je m'inquiète.
Je t'aime et t'aimerai toujours à la folie,
V.D
-Oh, mais qui voit-on ici ? Ce lâche de Black ?
Régulus s'arrêta au milieu du couloirs et ferma les yeux quelques secondes, redoutant ce moment depuis quelques jours déjà. Il n'allait pas courir pour les fuir, car il s'était promis de les affronter avec courage, mais la tentation était tout de même forte. Il se retourna et fit face à Rosier, ce-dernier accompagné de Mulciber, Yaxley et Dolohov, un Serpentard de dernière année à la carrure solide. Un contre quatre. Quels courageux.
-J'avais mes raison de ne pas participer à cette attaque.
-Et quelles raisons, on peut savoir ?
Evan s'était avancé vers lui et le fixait avec ses yeux rieurs, la tête penchée sur le côté. Régulus risqua à coup d'oeil aux alentours. Personne dans le couloir. Personne ne viendrait non plus, puisque c'était le chemin pour se rendre en potion, et que Slughorn ne donnait pas cours jusqu'au lendemain matin. Il se rappela pourquoi il était venu ici. Ah oui, pour récupérer son livre qu'il avait oublié là-bas. Avec un peu de chance, quelqu'un d'autres l'aurait aussi oublié.
-Pas tes affaires.
-Oh, si, au contraire vois-tu. Bellatrix s'est défoulé sur moi juste parce que je n'ai pas été capable de te traîner jusque là-bas pour que tu sois avec nous. Où étais-tu, dis-moi ?
En réalité, il était resté dans son dortoir pour faire un devoirs de métamorphoses, enfin il avait essayé du moins. Il avait eu de la chance qu'il n'ait pas tenté de rentrer par effraction dans un autre dortoir que le sien, où il l'aurait réellement traîné jusque là-bas.
Voyant qu'il ne répondait pas, Evan continua :
-Peut-être en train de te cacher dans une salle de classe, à te répéter que tu es un lâche ? Parce que j'ai une grande nouvelle pour toi, Black. Tu l'es.
Il n'y avait plus aucune trace d'amusement dans sa voix. Il paraissait en colère. Très en colère.
-Alors je ne sais pas si c'est ta nouvelle copine française qui te retourne le cerveau, ou si c'est toi qui n'a rien dans le ventre, mais il va falloir que tu saches ce que ça implique de servir le Seigneur des Ténèbres.
Sans qu'il ne les ait vu venir, Mulciber et Dolohov lui empoignèrent chacun un bras et le tirèrent vers le mur le plus proche, contre sa volonté. Il eut beau se débattre, leur ordonner de le lâcher, ils avaient bien plus de force que lui et ils étaient fidèles à Rosier. Il pria pour que Avery se préoccupe de son absence et parte à sa recherche. Même si les chances pour qu'il s'aventure dans ce couloir étaient très mince. Pourquoi par Merlin ne lui avait-il pas dit où il allait ?
Il fut plaqué contre le mur de manière brusque.
-Vois-tu, j'hésite encore entre le Doloris et la manière plus... ancienne. Disons que le Doloris pourrait se voir si on contrôle ma baguette et je n'aimerais pas me faire prendre ou le Maître serait terriblement déçu.
Régulus déglutit difficilement. Il n'avait plus aucune chance de s'en sortir.
Rosier s'approcha de lui jusqu'à ce que leur visage ne soit qu'à quelques centimètres d'écart.
-Lâche comme tu es, tu ne mérites que ça. Que cela te serve de leçon, Black.
Puis il lui asséna un coup de genoux si fort dans les côtes que sa respiration se coupa. Il tenta de reprendre de l'air mais un deuxième coup fit apparaître des points noirs devant ses yeux. Bientôt, il sentit une douleur lui transpercer la tempe et du liquide chaud couler sur sa joue. L'emprise de Mulciber et Dolohov disparut et il s'écroula au sol, ce qui lui permit de reprendre son souffle, non sans grimacer affreusement.
Mais soudain, Rosier le frappa dans l'estomac, une fois, deux fois, trois fois. Puis au visage, tant de fois qu'il n'arriva plus à les compter. Sa bouche s'emplit de sang. Tout en se pliant de douleur, du sang remonta du fond de sa gorge et il en régurgita une grosse gorgée. Il avait l'impression qu'on lui arrachait les intestins, qu'on le brûlait vif à la poitrine. Il voyait noir, ne sentait plus rien excepté les coups qu'on lui portait, sans que cela ne finisse. Il se sentit tomber à la renverse mais se rappela qu'il était déjà au sol. D'une seconde à l'autre, il allait perdre connaissance.
Puis les coups cessèrent. Des voix résonnèrent loin, très loin. Régulus tenta d'ouvrir les yeux, mais ne réussit qu'à entrouvrir sa paupière gauche, car la droite était comme bloquée. Il essuya d'un geste fébrile le sang qui l'aveuglait et tenta de se relever, mais il ressentit comme une lame s'enfoncer dans son ventre.
-Rég ! Eh, Reg, tu m'entends ?
Il crut un instant que cette voix appartenait à Avery, mais la mémoire lui revint aussi vite que la surprise. Sirius.
-C'est... c'est bon... je... gère...
Un filet de sang tomba de son menton au moment où il se redressa. Le visage de son frère se fit plus net face à lui.
-On va à l'infirmerie. Appui-toi sur moi.
-Non... non, Sirius...
Mais il ne lui laissa pas le temps de protester qu'il lui prit le poignet et plaça son bras autour de ses épaules pour le soulever. Les jambes de Régulus le maintinrent debout par miracle. Il aurait voulu hurler de douleur mais il n'avait pas le souffle nécessaire pour le faire. Parler lui prenait déjà beaucoup d'énergie.
-Ce... ce n'est pas nécessaire...
-Si tu te verrais tu ne dirais pas ça. Merlin, heureusement que j'avais cette foutue chevalière ou ils t'auraient tué.
La chevalière. Elle avait dû briller. Il ne savait pas que Sirius la portait.
Il alla pour se laisser faire mais se rappela aussitôt sa marque. Pomfresh lui enlèverait sa chemise pour soigner son torse. Elle verrait son bras. Non. Non non non et non.
-Arrête... je veux pas...
Il tenta de se dégager mais bien sûr, Sirius ne le laissa pas faire. Il continuait de le traîner vers l'infirmerie malgré ses protestations. La panique commença à emplir son esprit. Il ne fallait pas que quelqu'un le découvre, jamais.
-Sirius... putain lâche-moi je te dis...
Il parvint à faire tourner son poignet et glisser son bras pour se retrouver libre. Mais ses jambes elles n'étaient pas prêtes. Il tituba dangereusement, prêt à s'écrouler de nouveau au sol mais le mur en pierre lui sauva la vie. Il se raccrocha à lui comme s'il était un rocher en pleine mer puis se retourna pour faire face à son frère. Sirius le regarda sans comprendre.
-S'il te plaît, parvint-il à articuler, laisse-moi.
-Tu crois vraiment que je vais te laisser dans cet état alors que ces idiots rodent encore tout près ?
-Ils ont dû retourner... à la salle commune. Sirius, pour une fois, écoute moi et... et pars.
Parler lui brûlait les poumons, chaque mot était un nouveau pas vers l'enfer, mais il fallait que son frère parte. Impérativement.
-Attends, pourquoi tu...
Puis soudain, son regard se fixa sur son avant bras et il comprit. N'importe qui aurait compris de toute manière. Ses yeux semblèrent se vider de toute joie, de vie. Il ne restait que l'effroi et la terreur implantés sur son visage. Il s'approcha de lui et lui releva la manche de sa chemise sans que Régulus n'ait pu le retenir, trop faible pour s'opposer.
-Non... non, pas ça par pitié...
Il porta ses main sur son crâne et recula comme s'il avait été percuté par quelque chose. De la douleur peut-être, autant physique que mentale, de la vue de Sirius, de tout son monde qui venait de s'écrouler juste parce qu'il savait que cette marque les séparerait à présent pour toujours, plusieurs larmes glissèrent sur ses joues et laissèrent des sillons blancs à travers le sang qui maculait sa peau.
-Pourquoi... non, pas ça... pourquoi tu as fais ça...
-Je t'en supplie Sirius, essaie de me comprendre, je n'avais pas le choix...
-Bien sûr que tu avais le choix ! se mit-il à hurler.
Ses iris grises étaient noires comme le tonnerre qui s'apprêtait à rugir. Des larmes sillonnaient également ses joues sans qu'il ne s'en aperçoive.
-Ah oui, vraiment ?
Régulus eut un petit rire nerveux qui lui donna l'impression d'avoir milles aiguilles plantées en lui.
-En claquant la porte de la maison, tu m'as tout rejeté à la face. L'héritage de notre famille, l'honneur à lui donner en servant le Seigneur des Ténèbres. J'ai essayé de rester en dehors de tout ça, j'ai essayé mais ça revenait toujours vers moi...
-Tu aurais du partir avec moi, tu...
-Pour aller où ? explosa-t-il. Dis-moi ! Toi tu avais Potter, tes amis qui avaient l'air de signifier plus que moi ! Moi je n'avais rien ! Tout ceux que j'aime sont des Serpentards, des sang-pur, parce que je suis un Serpentard et un sang pur ! Tu t'attendais à quoi, que j'abandonne ma vie entière pour te suivre, sachant que je n'avais aucun avenir de ce côté là !
-Ton avenir, c'était te battre contre Tu-sais-Qui !
-Me battre contre ceux que j'aimais !
Sirius recula encore de quelques pas, percuté par ses mots. Au fur et à mesure des secondes, il se rendait compte qu'il était en train de perdre son frère pour toujours, et tout s'écroulait, absolument tout. Toute sa vie il avait vécu avec Régulus dans ses pensées, avec l'espoir qu'un jour il reviendrait vers lui, qu'ils pourraient vivre comme deux frères que rien ne pourrait séparer. Mais cet espoir s'était évanoui dès l'instant où ses yeux s'étaient posé sur cette marque.
-Et qui aimes-tu, dis-moi ? rit-il jaune, tandis que d'autres larmes se rajoutaient au bord de ses yeux.
Le « à part moi » avait failli sortir de sa bouche.
-Narcissa. Bellatrix, même si parfois l'envie de la frapper et plus forte que tout. Père. Mère, malgré tous ses défauts. Ma tante, mon oncle. Avery. Victoria.
Son nom le fit sourire. C'était un sourire étrange, terriblement heureux dans toutes ces larmes qui coulaient et traçaient leur marque dans le sang séché.
-Elle n'abandonnerait pas sa famille pour rien au monde. Je n'abandonnerais pas la mienne non plus. La seule chose qui me retenait était toi.
-Mais apparemment ça ne t'as pas retenu bien longtemps.
-Tu sais quoi ? Je crois que tu ne m'as jamais compris. Tu as toujours agis comme le grand frère protecteur, me défendant toujours, tout le temps. Je te remercie, sincèrement. Ma vie n'aurait peut-être pas été la même sans toi. J'aurais certainement plus souffert. Mais j'en ai marre d'être le petit frère qui se laisse faire et voit les autres souffrir à sa place. J'en ai marre de n'être que « le frère de Sirius Black ». J'ai vécu dans ton ombre toute ma vie. Quand je suis arrivé à Poudlard, tu sais la première chose qu'on ma dit ? C'est une question. « Tu crois que tu être dans la même maison que ton frère » ? J'ai répondu que oui.
Un autre sourire étira ses lèvres. Cette fois-ci, c'était un sourire triste, désespéré.
-Et il y a quelques semaines, quelqu'un m'a proposé de sortir de cette ombre. Il m'a proposé de n'être non pas « le frère de Sirius Black », mais « Régulus Black ». Et si tu savais comme ça fait du bien. J'aimerais juste que tu te mettes à ma place, juste quelques secondes. Tu as toujours été l'exception, et moi la banalité. Tu as attiré les regards dès le début, moi jamais. À chaque fois qu'on me parlait, c'était à ton sujet. Je sais que ça paraît pathétique, mais grâce à cette marque, on me parle enfin de ce que je vaux. Et je me fiche bien d'entendre que je suis un lâche ou pas. On me parle de qui je suis, et ça me suffit.
Quelque chose se brisa entre les deux frères. L'amour, peut-être. Les souvenirs qu'ils avaient d'eux deux, jouant ensemble dehors, explorant les environs. Le mince fil qu'ils avaient maintenu malgré tout ce qui les différenciaient s'était brisé. Tout s'était brisé. Leur relation. Leur confiance. Eux-même.
-Je suis désolé, lâcha alors Sirius, son regard aussi vide qu'un abyme.
-Ne le sois pas. Ça devait arriver. Je ne suis pas toi, et tu n'es pas moi. Mais je t'aime quand même.
Ces derniers mots achevèrent Sirius. Il observa une dernière fois le visage meurtri de son petit frère, son regard brisé, emplis de douleur. Il eut mal pour lui.
-Je te souhaite d'être heureux, même si ça va être dur dans ces circonstances.
-Je te le souhaite aussi. Nos étoiles nous regardent.
Ce furent les derniers mots qu'ils s'adressèrent. Puis chacun délaissa l'autre. Lâche qu'ils étaient.
On pourrait alors se demander qui était « le lâche » et qui était « le brave ». La vérité était qu'il n'y avait ni lâche, ni brave. Il n'y en avait jamais eu. L'Histoire retiendrait peut-être que Sirius avait été le plus courageux des deux, pour s'être rebellé et dressé contre sa propre famille. Mais tous deux savait que ce n'était pas le cas. Tous deux avaient été lâches et braves à la fois. Lâches pour s'être abandonné, braves pour avoir enduré toutes ces épreuves chacun de leur côté.
Quelqu'un avait dit une fois à Régulus que l'important était ce que les gens que nous aimions retiendraient de nous. Mais c'était faux. C'était ce que chacun retenait de ses erreurs qui était important. Ce qui faisait de nous ce que nous étions.
Après tout, les étoiles ne s'occupent pas de savoir si celle d'à côté brille plus fort qu'elle. Elles brillent parce qu'elles en ont la capacité.
Hey boys girls,
J’ai fait un trailer pour Nos étoiles se sont éteintes, n’hésitez pas à aller le voir :) J’espère qu’il vous plaira ^^
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top