Chapitre 22

La bibliothèque de Caelfall n'avait rien à voir avec celle d'Eddilas, elle semblait plus ancienne et surtout bien plus grande. Cela allait nous prendre une éternité de retrouver le journal dans un tel endroit. Hélios avait demandé au chauffeur de nous attendre là, et que si quelqu'un l'appelait pour savoir où nous étions, de répondre qu'il n'en savait rien. En entrant dans la bibliothèque, la femme de l'entrée ne sembla pas faire attention à qui nous étions. Je chargeai Laurie de demander à la femme de nous indiquer si elle savait si la bibliothèque possédait un exemplaire des quatre royaumes. Je n'arrivais pas vraiment à donner d'âge à cette femme, ses quelques cheveux blancs et sa tenue la vieillissait, pourtant elle ne semblait pas si vielle que ça.

— Je n'en sais rien, vous devriez aller voir dans l'allée des livres historiques, répondit-elle froidement en gardant les yeux sur le livre qu'elle lisait.

Je me retenais de répliquer face au ton de la femme mais Hélios posa une main sur mon bras, m'indiquant que nous faire repérer était pas vraiment une bonne idée. Elle aurait quand même pu être aimable, cela ne m'étonnait pas que peu de gens semblaient venir ici, avec une hôtesse si peu agréable, je ne serais même pas venue. De plus, si elle avait su qui nous étions, elle ne se serait jamais permise de nous parler comme ça.

Je suivis la direction que la femme nous avait indiquée. L'allée historique était gigantesque, les livres s'étendaient sur des mètres et les étagères touchaient pratiquement le plafond. Finalement nos recherches à la bibliothèque du château n'étaient rien comparées à celles qui nous attendaient. Laurie utilisait la lampe torche de son téléphone pour distinguer les titres pendant que je me dirigeais vers le fond de l'allée. Heureusement, nous savions à quoi devait ressembler le journal, mais au milieu de tous ces livres, le trouver allait être une vraie galère.

— Cela va nous prendre toute la nuit..., chuchota Hélios assez fort pour qu'on l'entende.

— Il faut qu'on essaie d'être efficaces, on sait à quoi ressemblent les journaux et on connait le nom de son auteur. Il ne reste plus qu'à le trouver.

Mes doigts passaient sur les tranches des livres poussiéreux, murmurant les titres pour moi-même, je fus surprise du nombre d'ouvrage qui parlait de la guerre entre Eddilas et Caelfall. Cette guerre durait depuis beaucoup trop longtemps et mon frère était loin d'y mettre fin. Je me demandai comment Hélios allait gérer cela une fois roi. Il ne voulait pas plus de cette guerre que n'importe lequel d'entre nous. Mais j'avais peur que le comportement de mon frère le pousse à bout, le prince n'était pas du genre à se laisser faire.

Je dirigeai mon regard vers lui, il regardait les livres, concentré. Même si presque deux mètres nous séparaient, je ne pouvais m'empêcher de détailler ses gestes, il avait remonté les manches de sa chemise dévoilant l'avant de ses bras, je frissonnai au souvenir de ses mains posées sur ma taille lors des deux danses qu'on avait partagé. Ses lèvres près de mon oreille et ses murmures me rendaient folle, j'avais beau me persuader qu'il ne me faisait aucun effet, je ne pouvais que me rendre à l'évidence qu'il ne me laissait pas indifférente.

Si ses lèvres avaient pu toucher les mienne ne serait-ce qu'une seconde...

Mes joues virèrent au rouge en me rendant compte de mes pensées et en secouant la tête je me remis à la recherche du journal.

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Une bonne demi-heure passa et mon ventre gargouillait déjà ; la nuit devait déjà être tombée et nous n'avions encore rien trouver. Entendant mon ventre se manifester, Laurie sortit un sachet où il avait mis quelques gâteaux qu'il avait dû trouver dans les cuisines. Je refusai d'un geste.

— On devra dormir dans une auberge, j'en connais une pas très loin d'ici.

Je hochai la tête, je n'avais jamais été dans une auberge mais je faisais confiance à Hélios, et puis nous n'avions pas vraiment le choix : il nous fallait un endroit où dormir... mais je refusais d'y aller avant d'avoir trouver le journal.

— Imaginez que le livre ne soit même pas là ? émit Laurie en passant une main dans ses cheveux pour décaler les mèches blondes qui lui tombaient devant les yeux.

Je fis non de la tête, refusant de croire que nous cherchions depuis une demi-heure pour rien. Dans ma poche, je sentis mon téléphone vibrer et en le sortant, je vis plusieurs messages en attente de Thésée, apparemment il avait été mit au courant de l'incendie. Voyant l'inquiétude dans ses messages, je lui répondis que tout allait bien et que j'étais en sécurité. Après tout ce n'était pas un mensonge. Malgré le fait qu'il ait changé, il s'inquiétait toujours pour moi.

— Qui est-ce ? demanda Hélios en voyant mon téléphone.

— Mon frère, il s'inquiétait pour moi, apparemment l'incendie a déjà fait le tour des royaumes. Je lui ai dit que j'allais bien et qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Je ne savais pas qu'il s'inquiétait encore pour moi.

— JE L'AI ! s'exclama Laurie en brandissant le journal, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui de Caelfall.

Il l'ouvrit.

— Attention ! criai-je.

Mais il était déjà trop tard, un courant d'air balaya violemment l'allée, me plaquant contre l'étagère de livres. Le vent était si violent que les livres tombaient tous à la renverse dans les autres allées. Le cris de la femme à l'accueil me fit sursauter et je me relevai avec difficulté. A coté de moi, tous les livres étaient par terre, Laurie était toujours debout et il avait lâché le livre qui s'était retrouver sur la pile des autres ouvrages renversés par ce vent.

— Le pouvoir de Démos..., dit Hélios dans un souffle tout en se relevant.

Il avait dû tomber lui aussi à cause du vent.

Voilà le problème que nous avions. On avait beau savoir que chaque journal possédait un pouvoir, nous n'avions aucun moyen de savoir lequel. Même dans les histoires qu'on nous contaient étant enfants, jamais les pouvoirs de ces quatre hommes n'étaient décris précisément. Et Laurie venait d'hériter du pouvoir de Niall Démos, le vent

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