Chapitre 18

Suivant ses pas, les yeux plongés dans les siens, je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour face à sa remarque. Apparemment, le fait que j'ai de la pitié pour lui était un exploit. Ou peut-être voulait-il juste se persuader qu'il comptait pour moi.

—  Effectivement, je vous plains. Mais n'y voyez pas un seul signe d'affection ! répliquai-je en rigolant doucement. Je laisse ce loisir là à la comtesse.

—  La comtesse à l'air aussi sociable qu'une table basse. Sans vouloir être méchant.

Pouffant de nouveau, je me rappelai de la seule fois ou je lui avais parlé, elle avait l'air bien élevée mais il est vrai qu'elle paraissait timide.

—  C'est vrai ! Mon père nous a fait présenter avant le bal, et je peux vous dire qu'à part virer au rouge, elle n'a pas prononcé un seul mot. Aucun de nous deux n'a conscience de cette union.

—  Elle ne devrait pas être si horrible que cela.

Il haussa les épaules, comme chaque fois que les choses ne l'intéressaient pas ou très peu. Ne prononçant plus aucun mot, je posai mon front sur le haut de sont torse en fermant les yeux. Il sentait toujours aussi bon, même si je n'aurais su définir son odeur.

—  Pourquoi m'avez-vous proposer de danser ? demanda-t-il doucement, presque comme un murmure.

—  Vous avez vu ce que les médias disent déjà sur nous ?

—  Évidemment... à peine 5 minute après que vous soyez partie avec votre ami, les photos tournaient déjà, d'après mon père. C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi vous m'avez proposé cette danse.

Relevant la tête vers lui, je dis :

—  Il faut combattre le feu par le feu, si on leur donne ce qu'ils veulent voir ils arrêteront de s'intéresser à nous.

Il passa sa main sur ma joue pour placer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, comme lors de notre première rencontre, et approchant ses lèvres des miennes, il chuchota :

—  Alors donnons-leurs matière à nous oublier.

Je savais bien que cela était sûrement la pire idée que ce monde ait connu, mais dans l'idée je savais aussi que c'était la meilleure. Si on ne pouvais pas être ensemble, comme Caelfall et Eddilas ne pouvais pas être d'accord, autant leur prouver que tout était possible. Sauf qu'il était fiancé malgré lui. Je ne disais pas que j'aurais souhaité sentir ses lèvres contre les miennes, mais je ne disais pas non plus que je refuserai. Laurie avait peut-être eut raison, après tout. J'étais tombée amoureuse même si je refusais d'y croire.

                              ꧁꧂

Quatre jours était passés depuis ce banquet, j'avais été surprise de voir la comtesse de Porta emménager au palais, accompagnée de quelques domestiques. Quant à moi, je passais le plus clair de mon temps à la bibliothèque accompagnée de Laurie et Hélios quand il n'était pas pris par d'autres problèmes portant, comme il le disait, le nom de « Heaven ». Il abordait très peu le sujet de sa futur femme. De mon côté, je ne l'avais croisée que de rares fois lors des repas, mais jamais je ne lui avais adressé la parole. Il fallait dire que depuis le banquet et tout ce qui tournait sur le prince et moi, cela ne tournait pas en l'avantage d'une bonne relation entre elle et moi, même si j'aurais aimé en apprendre d'avantage sur elle.
A la fin du repas Hélios, Laurie et moi nous étions donné rendez-vous à la bibliothèque, qui était devenue bien plus vivante depuis que je l'avais sortie de son oubli, la poussière devenait presque supportable.

—  J'ai remarqué que la comtesse ne vous lâchait pas du regard pendant le repas, dis-je en m'asseyant à la table où nous avions pris l'habitude de nous assoir.

Hélios me regarda, légèrement surprit par ma déclaration.

—  J'ai dû supporté une matinée avec elle, je vois en supplie ne me parler plus d'elle, soupira-t-il avec un léger sourire en s'asseyant en face tout en commençant à feuilleter tous les livres que nous avions trouvé sur les quatre royaumes.

Après l'incident du banquet, j'avais pris l'initiative de trouver tous les livres qui parlaient ou faisaient référence aux quatre royaumes, mais la tâche s'était révélée bien plus compliquée que prévue. Il y avait des milliers de livres et rares étaient les fois où les quatre royaumes apparaissaient distinctement.
On espérait trouver dans l'un d'eux une quelconque information qui pourrait nous donner une idée d'où se trouvaient les autres livres.

—  Il faudrait aller chercher les autres livres dans chacun des royaumes, dis-je. 

—  Jamais le roi ne nous laissera sortir. Et puis où irions-nous ? On ne connait pas la localisation exacte des livres, répondit Hélios sans relever le regard de son livre. 

Il avait raison, de plus on n'avait aucune raison valable. On ne pouvait pas révéler le pouvoir de Hélios au grand jour. Depuis le banquet, les médias s'étaient amusés à raconter bon nombre de choses sur le prince et moi, mais au bout de quelques jours l'effervescence s'était calmée et seuls les plus fous continuaient à croire à une romance entre lui et moi.

—  Il faudrait sortir dans la nuit, je suis sûre que les gardes sont bien moins nombreux, proposa Laurie qui avait posé son téléphone. 

J'acquiesçai doucement, j'avais remarqué quand j'étais sortie à la bibliothèque dans la nuit que les gardes veillaient moins en pleine nuit. Mais on ne pouvait quand même pas sortir comme ça. 

—  Sauf que quand il remarquera notre absence, il ne tardera pas à envoyer des troupes à notre recherche. 

Je sentais dans sa voix que sa liberté lui manquait. Il avait envie de sortir sans être suivi par une dizaine de gardes. 

—  Il partirait à ta recherche, pas la nôtre... le roi se fiche bien de savoir où Laurie et moi nous trouvons. 

Hélios ne prit même pas la peine de répondre, il savait bien que j'avais raison. 

En attendant nous avancions pas, et à cause de son statut de prince Hélios était sous surveillance. Mais on ne pouvait pas se permettre de partir à la recherche des livres sans lui. 

On avait juste le livre, et Hélios. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top