La forêt est magnifique.

— C'est magnifique. On dirait la vue de la tour d'astronomie dans Harry Potter de J.K. Rowling.

Mon assimilation le fait rire. Je n'ai jamais vu quelqu'un avec les yeux bleus et les cheveux bruns. C'est assez atypique mais alors que c'est beau.

— Tu admires le paysage ?

Oups, je le regarde depuis un bon bout de temps. Je me confonds en excuses.

— C'est pas grave ! Je sais que je suis un canon. Et toi aussi d'ailleurs.

— Merci, souris-je.

Dans ma tête je me dit que c'est vrai avec mes cheveux blond vénitien, mes yeux vert orangé. J'ai les yeux de ma mère apparement. Je ne l'ai jamais vue ni en photo ni même en vrai.

Je me demande où elle peut être en ce moment.

— Maddie ? Tu m'écoutes ?

— Euh non désolée.

— C'est rien. J'ai dis que je te trouvais belle et je te demandais si tu voulais sortir avec moi.

Quoi ??

— Quoi ? Tu veux sortir avec moi ? Genre en couple ?

— Euh ... Ouais. Si tu veux bien sûr. On se connaît depuis longtemps maintenant et ...

— D'accord.

Je lui réponds par l'affirmative puisque c'est vrai, nous nous connaissons bien et je crois que nous pouvons essayer au moins.

Tout sourire, il s'approche de moi. Il est plus grand que moi. Ses lèvres se rapprochent des miennes.
Nos lèvres se superposent pour ne former qu'un. Sa langue vient chercher la mienne. C'est normal que je ne ressens rien ? Absolument rien ? Quand j'ai embrassé Valentin l'autre soir, j'avais comme des trucs dans le ventre mais là je ne ressens rien.
À bout de souffle, je m'écarte.

— C'était bizarre non ?

Je rigole.

— Tu l'as dit !

— Je peux recommencer ?

Je hoche la tête. Après de minutes d'embrassade, je le stoppe. Il y a trop de bisous. Nous redescendons main dans la main. Nous croisons Valentin qui me lance le regard le plus froid que l'univers ait connu. Cette fois je le regarde sans baisser les yeux. Noah me guide vers sa chambre.

Valentin

De par les mains liées, j'en déduis qu'il lui a enfin dit. Depuis la rentrée, mon frère me dit qu'il veut lui demander de sortir avec lui. Je dois dire qu'après le baiser que j'ai échangé avec Maddie lundi soir, je pensais que quelque chose avait changé mais je me suis trompé.
Lucie m'écrit. Je n'ai pas envie de répondre, cette fille n'a rien à voir avec Maddie. Quand je l'ai embrassée, j'en voulais toujours plus, je ne voulais pas me séparer d'elle. Avec Lucie, j'ai juste envie de gerber.
Je réponds.

De Lucie : Salut bébé ! Ça va ? Toujours ok pour se soir ?

De Valentin : Ouais.

Je m'habille en tenue de sport et je sors courir.

Maddie

Je pense que je vais m'inscrire dans une salle de sport mais je ne connais pas Portland alors je demande à mon petit ami :

— Dit, il y a une salle de sport, ici ?

— Ouais bien sûr, j'y suis inscrit. Tu veux y aller ?

— À vrai dire, ça fait un moment que j'y pense et je commence à me trouver grosse donc ...

— T'es pas grosse, affirme-t-il.

— Tu trouves ? Je commence à avoir du gras sur les fesses et sur les cuisses. Je veux y aller. Tu pourras m'y emmener, s'il te plaît ? lui demande-je.

Depuis que nous sommes installés ici en Oregon, je ne mange que des conneries. Je ne veux pas devenir obèse à vingt ans. Même si des personnes le portent bien, comme Shannon Purser. J'apprécie que les filles montrent leurs formes et qu'elles les assument.

Samedi matin, je me réveille de bonne humeur. Cookie dort près de moi. Pour ne pas laisser Cookie toute seule à la maison, je l'ai prise avec moi. De toute façon je n'arrive pas à dormir sans elle. Rose, la mère de Noah, l'a acceptée et s'en occupe bien. Je dois dire que Rose passe plus de temps avec Cookie qu'avec sa famille.
Aujourd'hui, Noah doit me montrer la salle de sport où je dois m'inscrire.
Noah toque à ma porte.

— Entre Noah.

— Eh ben, tu vas jamais m'appeler par mon vrai prénom ?

Je me retourne, surprise de voir Valentin. Il détourne les yeux, visiblement gêné. Et là, je remarque que je suis en sous-vêtements.

Eh merde, merde, merde, fais chier, pourquoi ça n'arrive qu'à moi ce genre de choses ?

Je prends la première chose que je trouve et l'enfile. Pas de chance, c'est un t-shirt court.

— Valentin ? Tu ... Tu peux te retourner s'il te plaît ? Merci

— Euh ouais bien sûr.

— Qu'est-ce que tu voulais ?

— Je suis venu te parler de Noah, et de votre " couple ".
Il dit ça d'un ton désinvolte.

— Ça te pose un problème ?

Pourquoi je m'énerve ?

— Ouais, il ferme la porte derrière lui.

Il s'énerve lui aussi.

— Pourquoi tu t'énerves ? dis-je doucement.

— Je m'énerve pas de bordel de merde !

— Clairement, si !!

— Arrête de faire comme si rien ne s'était passé putain !! crie-t-il.

— Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

— De lundi soir ! Quand on s'est embrassés.

— C'était une erreur Valentin. Tu n'aurais jamais dû m'embrasser.

- Tu regrettes, alors ?

Je prends plusieurs secondes avant de répondre. Est-ce que je regrette ? Non je crois pas. Mais jamais je ne pourrais lui dire. Mais est-ce que, lui, il regrette ? J'espère que oui, sinon ...