6🌔
[3 p.m. 19]" Tout le monde devrait avoir le courage de dire '' Ça suffit. Tu es nocif pour moi. Je m'en vais. '' Et puis partir sans se retourner. '' Anonyme
Gemma pose deux tasses de chocolat chaud sur la table du salon, devant le canapé.
-Tu ne veux toujours pas en parler?
Je prends la boisson brûlante dans mes mains et souffle dessus. Elle a fermé les rideaux, il fait sombre, la télé illumine la pièce. Elle a su calmer ma crise, comme toujours. Elle sait que si mon cœur bat trop vite, ce n'est pas pour rien, il y a un déclencheur. De plus, elle sait qu'il y avait quelqu'un à la maison. Louis a oublié sa veste et j'ai pas eu le temps de ranger les deux assiettes dans la salle à manger. Le livreur est passé. Je n'ai pas mangé, mais elle, elle a dégommé le plat. Elle me fixe, inquiète.
-Harry, j'ai besoins de savoir pourquoi tu étais dans cet état. La dernière fois, tu rentres le visage plein de bleus et maintenant, quelqu'un vient à la maison et je te retrouve en pleine crise... Elle soupire. Qui était-ce?
Je m'allonge dans le canapé et pose ma tête sur ses cuisses. Elle caresse mon épaule du bout des doigts.
-L-Louis... Murmurais-je.
Elle ne m'a pas entendu alors, je lève la tête vers elle.
-Gem', je... Je crois que je suis en train de tomber amoureux...
Elle recrache presque tout le liquide dans sa tasse. Elle ouvre grand les yeux, aucune personne ne m'a jamais vraiment plus, voilà pourquoi elle est si étonnée. Je ne suis jamais sorti avec une fille ou autre. On ne parle pas d'amour elle et moi, ou du moins, JE ne parle pas d'amour. Elle a l'habitude de me faire part de ses problèmes de cœur, mais l'on ne discute jamais des miens, ce qui est normal, étant donné que je ne pouvais pas établir de contact avec Tomlinson. Je ne sais pas comment elle va réagir, ça m'angoisse, mais j'ai besoin de conseils. Je ne sais plus si je veux abandonner, si je dois abandonner, si j'ai besoin de continuer, si j'ai besoin de tout stopper.
-Que... Quoi? Tu... Mais c'est génial, Harry! Dit-elle enthousiaste.
Ho, non. C'est loin d'être génial. Elle voit ma mine triste et je crois qu'elle comprend.
-Pas d'une bonne personne... Enfin, si, c'est une bonne personne. Mais une bonne personne brisée.
Les larmes me montent aux yeux, je ne veux pas qu'elle me voit pleurer à nouveau, alors je tourne la tête vers ses genoux.
-Est-ce que cette personne te rend heureux? Chuchote t-elle.
Je soupire. Quand je suis avec lui, que tout se passe bien, dans ma tête, c'est tellement plus calme. Je me sens apaisé, je ris et souris sincèrement, je me sens juste bien. Mais forcément, vient le moment où la magie disparaît. Et là, il est quelqu'un d'autre, plus rien est merveilleux, tout devient désastreux. Il y a toujours ce truc pour me rappeler que ce n'est qu'un pari. Qu'il joue. Ça me bousille plus que ça ne me relève.
-Je ne sais pas... Soufflais-je.
-Est-ce que cette personne brisée te blesse à son tour?
Oui. Oui, elle me fait mal. Elle me fait très mal. Mais je l'ai accepté, je ne peux plus reculer.
-Je... Peut-être bien...
-Alors, réfléchi. Pourquoi est-ce que tu es resté? Pourquoi est-ce que tu restes? Pourquoi est-ce que tu restera? Et pourquoi est-ce que tu l'aimes encore?
Je n'ai pas à réfléchir, je connais déjà la réponse. Parce que je le vois sombrer chaques jours, parce que je ne veux pas qu'il finisse comme moi, ce serait trop triste, trop dur. Parce qu'il est différent, parce qu'il est comme je l'étais avant que l'espace ne m'engloutisse. Parce qu'il doit garder des étoiles dans ses yeux couleur Galaxy.
-Parce que je veux le sauver.
Je la sens stopper ses caresses sur mon bras. Mince, j'ai dit ''le... ''
Je ne sais pas quoi faire, je ne bouge plus, je me crispe. J'espère qu'elle ne réagira pas mal... Puis elle recommence à me faire des papouilles et je me sens libéré d'un poid.
-Mais Harry, et si il n'était pas la princesse en détresse de l'histoire ? Et si il était le dragon?
Elle n'a pas relevé le fait que c'était un garçon, je suis soulagé de me rendre compte que cela lui importe peu. Elle veut mon bonheur, comment j'ai pu croire qu'elle réagirait mal. Et puis, elle a raison. Louis est un dragon, il me brûle comme une de ses cigarettes, sans scrupules, sans remords.
-Au final, c'est peut-être moi la princesse. J'attends d'être sauvé, mais rien ne vient.
-C'est vrai, les tutus roses te vont bien... Elle rit et je pouffe avec elle, puis, elle reprend un air sérieux. Mais, Harry, je veux savoir ce qu'il s'est passé avant que j'arrive. À quel point t'a t-il fait mal? Explique moi, tout. Elle appuie sur le ''tout''.
-Je... On a fait un pari. Commençais-je.
Je lui raconte ''tout'', sans lui dévoiler l'identité de ceux que j'ai cité. Jusqu'à ce matin, ma crise et son départ.
-puis... Tu... Tu es arrivée quelques minutes après qu'il soit parti.
Elle reste bouche-bée. Mon récit était un peu compliqué. J'espère qu'elle a compris, qu'elle ne sera pas énervée contre moi pour ce jeu stupide. Contre Louis, pour les coups et ma crise.
-Je... Woaw... Tu as fait le pari de découvrir le secret de quelqu'un, cette charmante personne a fait le pari de te faire l'amour et ce salaud était chez moi il y a quelques heures?!
Oula... ''Salaud'' est un surnom qui lui va à ravir mais je ne la laisserai pas dire ça de lui, d'autant plus que j'aimerai en faire son beau frère.
-Hé! Il peut être méchant mais ne dis pas ça! Ce n'est pas un ''salaud''!
Je me redresse pour m'asseoir sur le canapé. Elle me regarde et je lis dans ses yeux de l'incompréhension, elle ne sait pas pourquoi j'aime quelqu'un qui n'est pas capable de m'aimer en retour. Elle ne sait pas pourquoi je veux l'aider, pourquoi je veux le sauver quitte à en crever. Mais ce que je n'avourais jamais, c'est que si je m'accroche à lui c'est parce que nous sommes similaires. Les grands esprits se rencontrent, les cœurs brisés s'assemblent, les âmes vidés se cherchent, les corps sans vie se lâchent... C'est ça. Je suis en train de lâcher et lui, il s'accroche de toutes ses forces mais ses appuis ne sont que du vent. Inexistant. Imaginaire. C'est comme si l'autre côté lui faisait un grand sourire l'air de dire: Rejoins moi, on est bien mieux ici. Peut-être que c'est vrai, peut-être que c'est faux, simple futilités. Mais je refuse qu'il pense que la vie n'en vaut pas la peine. C'est bien trop vexant, ça te brise les os. Je refuse qu'il perde l'éclat dans ses yeux bleus. Je refuse qu'il devienne comme moi.
-Mais enfin, Harry! Réfléchis deux minutes! Ce n'est qu'un con! Il n'en a rien à foutre de toi! De tout les autres! Et probablement même de lui! Il n'est pas triste, c'est un connard! La colère n'excuse pas tout... Sa voix se fait plus basse, comme si elle regrettait ce sur quoi elle s'était lancée. Tu le sais mieux que personne... Papa te l'a prouvé. Laisse le tomber. Ne l'aide pas. Aide toi. Tu sais comment ça fini...
S'en est trop pour moi, je ferme les yeux, si fort, que des milliers de couleurs apparaissent. Les souvenirs me reviennent, les sensation. Que je haïs la mémoire traumatique. Je déteste parler de mon père, elle le sait, mais elle joue de mes émotions, elle me prend par les sentiments. Elle me connais par cœur et elle s'en serre pour me faire plier. Elle se serre de mes faiblesses. Elle me blesse pour mettre de son côté, je trouve ça horrible. Elle parle de Louis comme si elle le connaissait, mais elle a tout faux. Il n'est pas qu'un connard. Il est bien plus que ça, dans le bon et mauvais sens. De plus, elle le compare à un lâche. Il n'est pas lâche, il est vide. Ce putain de cosmos entre nos côtes nous dévore, englouti tout. C'est pour ça que ce ''con'' est différent, on est pareillement triste. Elle se trompe sur toute la ligne et son jugement me gonfle au plus haut.
-Louis n'est pas comme ça! Il n'est pas comme lui! Hurlais-je.
J'ai balancé son prénom. Je n'ai pas réfléchi. Mais peu importe. À vrai dire, plus rien n'a d'importance en ce moment, que ce soit ma vie ou le prénom de Louis. Je me contre fous de savoir qu'elle en sait trop. Elle en sait trop. Je ne comprends même pas pourquoi je le défends, bien sûr qu'il est comme lui. Bien sûr qu'ils se ressemblent. Bien sûr qu'il me blessera. Bien sûr qu'il me laissera. Bien sûr qu'il partira. Mais j'ai étonnamment foi en lui. Je veux qu'il se relève avant de me laisser. Il le mérite. Personne ne le sait, mais il le mérite. Et ma sœur semble l'ignorer. Elle change à nouveau de comportement, elles fronce les sourcils et demande:
-Louis? Louis Tomlinson...?
Elle le connaît ? Elle n'a pas l'air emballé, ce nom ne lui plaît pas, je le vois. Pourquoi tout le monde semble savoir quelque chose que j'ignore?
-Oui, Louis Tomlinson... Soufflais-je.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais au point où on en est... Son corps se raidit et son visage paraît triste. Que s'est-il passé ? Qu'a-t-il fait ? Qu'est-ce qu'on ne me dis pas ?
-Ne t'approches plus de lui. M'ordonne t-elle d'un ton sec.
Quoi?
-Hein? M-mais Gemma j-...
-Ne le regarde plus. Ne lui parle plus. Ignore le. Harry, tu ne peux plus rien pour lui. C'est trop tard, il ne reste que dalle à sauver, il s'est occupé de tout détruire lui-même.
Je ne comprends pas. Comment peut-elle me dire ça ? Elle ne le connais même pas. Quand il était à la maison la dernière fois et qu'elle l'a croisé, elle ne l'a pas reconnu. Alors pourquoi affirme-t-elle savoir que je ne peux rien faire. Tant qu'il ''existe'', tout est possible. Si elle dit que je ne suis pas en mesure de porter secours à Louis, alors elle me dit que personne ne peut me porter secours. Je ne sais plus quoi penser, plus quoi dire. Il y a un silence pesant, on se regarde dans le blanc des yeux. Je voulais des conseils, les voilà, mais ce ne sont pas ceux que j'espérais. Honnêtement, ça me met en colère. J'ai encore plus envie de me rapprocher de lui, juste pour prouver à Gemma qu'il n'est pas ce qu'elle prétend, qu'il n'est pas un cas désespéré. Je lui montrerai.
-Non. Je gagnerai mon pari. Dis-je calmement.
Elle me regarde étonnée, elle veut mon bien. Elle a peur. Si c'est trop douloureux, elle a peur que je lâche, que je la lâche, que je me lâche. Mais j'y arriverai et en plus de ça, je me promets d'apprendre à aimer le ciel, la nuit. Je me promets de ne plus tomber en même temps qu'elle. Je me promets de faire la paix avec moi-même, de me réconcilier avec le bonheur. Je lui laisse pas le temps de répondre, que je monte dans ma chambre et m'y enferme. Je mets mes écouteurs, ferme les volets, me couche sur mon lit et laisses défiler ma playlist. ''Broken'' de Isaac Danielson passe dans mes oreilles et je pense. Je pense à tous. À cette putain de sensation qui part pas. Au fait que je ne veux plus vivre. Je suis juste fatigué. Fatigué d'être triste. Fatigué d'être vide. Fatigué d'être en vie. Fatigué d'être fatigué. Je ne m'en sortirai jamais, mais ça va aller.
[12 a.m. 04] "À force de te rêver, j'ai fini par me perdre." Lucas Clavel
-Le dessert à l'air tellement bon. Murmurais-je.
-C'est sur qu'on a pas souvent des fondants au chocolat! Ris Niall.
Nous sommes lundi midi. Je n'ai pas encore vu Louis. Sincèrement, c'est peut-être mieux comme ça. J'ai besoin de réfléchir à comment savoir ce que je ne sais pas. Et puis, qu'est-ce que je cherche ? Il m'a envoyé des messages pour savoir si j'allais bien après que je lui ai dit de partir, je n'ai pas répondu. Je n'en voyais pas l'utilité, il n'en a rien à foutre. Mais ce matin, il m'a re-envoyé un SMS me disant: ''Je déteste quand tu m'ignores. Je me vengerai :) ''. J'avoue que le smiley ne me rassure pas. Mais bon, j'ai rarement peur, peu importe ce qu'il se passe.
Nous sommes au self, mon meilleur ami s'apprête à engloutir les pâtes à la sauce tomate sur son plateau, mais il lève un regard étrange vers moi.
-J'ai oublié de prendre des couverts...
Je souris, il est toujours distrait. Le connaissant, il va discuter avec tous les gens qu'il croisera sur son chemin. Il est tellement sociable, ça va prendre trois plombes. Il se lève et part, comme prédit, il parle avec des amis, il s'arrête, etc... J'ai une chance inouïe de l'avoir, il est toujours joyeux, il prend soin de moi, il rit de tout, il apporte un peu de bonheur dans ma vie. Il est génial et je ne le changerai pour rien au mo-...
-Tiens, tiens, mais qui voilà ? Toujours pas mort?
Quelqu'un s'assoit à la place de Niall.
-Louis...
Je souffle, il est encore là quand il ne faut pas. Je lui en veux pour la dernière fois, d'avoir décroché, d'avoir parlé à cette ''Briana'' puis d'être parti lorsque je lui ai demandé, alors qu'il aurait dû rester. Mais lorsque mes yeux entre en contact avec les siens, j'oublie tout. Plus rien n'existe, pas même l'espace. Je haïs ça. Tout lui pardonner pour ce joli bleu. Quand il voit que je le détail, il sourit, victorieux. Je baisse la tête vers mon plateau, les joues en feu, honteux. Je ne dois pas lui montrer que je ne lui en veux déjà plus.
-Qu'est-ce que tu veux? Demandais-je sèchement.
J'essaie de lui faire croire que je suis toujours énervé. Je le suis toujours. Un peu.
-Toi... Murmure t-il.
Puis son pied touche ma cheville, il la caresse. Je lève des yeux ronds vers lui, mon corps brûle, je dois être tout rouge. Mes organes se retournent, mon ventre est prit de vertige. Il est complètement fou pour faire ça devant tout le réfectoire. Comment peut-il me faire ressentir toutes ces choses si fortes. Il rit.
-Je plaisante, Harry, respires. Je n'avais même pas remarqué que mon souffle c'était coupé. Je venais simplement te prévenir. Il va se passer un truc. Je fronce les sourcils. Et crois moi, tu te mordra les doigts de m'avoir ignoré. Puis maintenant, je les hausse.
Mais est-il sérieux ? Il pense me faire peur ? Plus personne ne me fait peur, plus depuis mon père, à part moi-même en tout cas, je sais qu'il n'est pas horrible, il est humain, il ne me fera rien. J'ai pu voir qu'il était inquiet lors de ma crise. A moins qu'il soit très bon acteur.
-Tu espère quoi, au juste, Tomlinson ? Que je me mette à genoux? Que je te demande de me pardonner? Que je t'appelle Dieu? Que je te supplie peut-être ? Je parle vite, agacé par son comportement.
Je veux juste que cette discussion se termine, qu'on en parle plus tard, qu'il me laisse juste l'observer de loin pour aujourd'hui. Je veux faire une pause. Malheureusement, son sourire s'agrandit, il affiche un air aguicheur, se mordant la lèvre. Ouch... J'ai chaud d'un coup.
-Ho oui, supplie moi, Harold. Chuchote t-il d'une voix rauque. Ça m'excite.
Je lève les yeux au ciel pour cacher ma gêne et le fait que seulement ces quelques mots ont fait trembler mon bas-ventre. Quand il me parle de cette façon, mes barrières tombent. J'ai juste envie de lui sauter dessus, c'est insupportable. Il le fait exprès, je le sais. Je commence à le connaître, il voudrait bien que je lui saute dessus. Si il continue, ça risque d'arriver... Je vais le remballer, je ne peux pas craquer, je suis plus fort que ça! Prouve lui Haz'!
-Je peux faire encore bien mieux pour t'exciter, Louis.
Il arque un sourcil, intrigué par ce que je lui dis, amusé.
-Comme, Harry?
-Ma main dans ta gueule, là, maintenant, tout de suite. Il fait la moue, déçu et je souris. Ou bien, mon pied entre tes jambes. Tu penses que c'est excitant de se faire castrer?demandais-je joueur.
Il soupire, mais pas de déception. Plutôt comme s'il savait la suite des événements et que cela l'ennuyait profondément. Je le sens mal. J'ai un mauvais pressentiment. J'aurais mieux fait de fermer ma gueule, je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose est en train d'arriver. Il relève la tête vers moi, un rictus que je n'avais encore jamais vu collé au visage. C'est à glacer le sang. Là, je comprends que j'ai fait une connerie. Une grosse connerie et que je vais le regretter.
-Et bien, Harry, je ne sais pas. Il fait semblant de réfléchir. Tu pourras demander à Horan. Je pense qu'a ce sujet, il en sait plus que moi.
Je me crispe. Tout s'arrête, le temps, les sons, mon cœur. J'ai peur. J'ai vraiment très peur. Il n'a pas osé s'en prendre à lui ? Si... ? Pitié pas ça... Pas lui... Pas mon seul ami... Pas l'une de mes seules raisons de vivre. Il ne peut pas faire ça. Il n'a pas le droit de briser mes appuis pour son simple plaisir. Il n'a pas le droit de me faire si mal.
-N-Niall...? Demandai-je tremblant.
Je vois son amusement grandir sur son visage et ça m'horrifie. Ça me paralyse. Il est cruel. Il prend ma cuillère et commence à manger mon dessert.
-Oui. Je ne sais absolument pas pourquoi, mais il me semble avoir vu Ashton et Calum le traîner aux chiottes il y a quelques minutes. Dit-il calmement, l'air innocent, la bouche pleine.
Ashton et Calum sont ses petits chiens et d'ailleurs, ça m'arrive de me demander si Zayn et Liam ne le sont pas aussi. Dans tous les cas, si ils ont fait quelque chose, que ce soit à mon meilleur ami ou à n'importe qui d'autre, Louis leur a demandé. D'un coup, je me sens con. Con pour avoir pensé une seule seconde que Louis se souciait de moi, qu'il ne me ferait pas souffrir. J'avais oublié à quel point la douleur physique ne représente rien face à la douleur mentale. Mais là, ma poitrine me fait mal, très mal, trop mal. Comme si j'avais des milliards d'aiguille dans le cœur et qu'il implosait sous tant de piques. Louis vient de briser mon âme en petits morceaux sans aucun remords. Il sourit en mangeant mon gâteau. Je sens l'adrénaline monter en moi, j'ai mis bien deux minutes à réagir mais là, je comprends la gravité. Niall n'est toujours pas revenu. Je me lève et court le plus vite possible hors du réfectoire. Il l'a fait. Il s'en est pris à quelqu'un qui n'était pas concerné par cette histoire, dans le seul but de se venger de moi. Merde! Putain! Combien de fois ai-je dit de ne plus m'approcher de lui ?! Alors pourquoi diable je n'arrive pas à prendre mes distances ?! Pourquoi il s'éloigne et se rapproche ?! Pourquoi il me rend la tâche si difficile ?! Je pense que parfois, notre cœur a besoin de plus de temps pour accepter ce que l'esprit sait déjà. Mais bordel, ça me fait mal. Niall va me haïr...
[12 a.m. 45] '' -Ho, tu n'as pas de cœur. Tu es un homme sans âme.
-C'est toi qui m'as pris les deux, alors à qui la faute, Madame? " Lucas Clavel
-Si tu savais comme je m'en veux... Je suis tellement désolé. Murmurais-je au bord des larmes.
-Hey, Haz' ne t'en veux pas. C'était juste une petite bagarre. Rien de plus. Rigole t-il. De plus, c'est Ashton qui m'a frappé, pas toi. Tu n'y est pour rien.
Niall est allongé sur un lit à l'infirmerie, une poche de glace sur l'arcade. Moi, je suis sur une chaise à côté. Je me ronge les ongles, je ressasse. J'ai eu tellement peur. Quand je suis entré dans les toilettes, il était en train de se nettoyer le visage, il saignait du nez. Il essayait de me cacher ce que les chiens de Louis avaient fait. Je pense qu'il me faudra du temps, beaucoup de temps pour lui pardonner. Attention, pardonner ne veut pas dire oublier. Ah ça non! Je n'oublierai jamais ce dont il est capable pour me faire payer le fait que je ne lui obéit pas. Et maintenant, je suis effrayé à l'idée qu'il recommence. Oui, pour la première fois depuis mon père, j'ai peur. Peur de ce qu'il peut me faire. Peur de ce qu'il veut. Peur de ce qu'il demande. J'ai peur de Louis. Il est capable du pire, juste pour me prouver qu'il est le plus fort. Il est capable de me planter, de me déchirer, de me tuer par le biais de mes amis. Je trouve ça inhumain. Niall n'a rien à voir avec toutes ces conneries, avec notre pari et cette relation toxique. Relation ? Putain mais quelle relation? Qu'est-ce que je suis con. Rien, il n'y a rien entre lui et moi. Juste cette histoire de baise qui n'arrivera jamais. Ses bisous dans mon cou, son souffle sur mes lèvres, son corps contre le miens et... Et bordel, je me perds. Je m'en veux de penser que cela me manque. Je me haïs de me dire que ses yeux dans les miens me manquent. Puis mon téléphone vibre, me sortant de mes pensées.
Tomlinson :
Ton amoureux va bien? Il t'a dit pourquoi il avait été tabassé? :)
➡12 a.m. 48
Argh! Je le déteste! Je le déteste mais cela dit, il vient de me faire comprendre que le fait que je ne lui avais pas répondu n'était pas la seule raison.
-Heu... Dis moi, pourquoi ils s'en sont pris à toi? Dis je tout bas.
Il se fige et je comprends qu'il ne veux pas en parler. Tout est de ma faute, je le savais.
-R-rien. Juste pour s'éclater. T'inquiète, Harry.
Je souffle. Je sais qu'il ment, je sais que tout est de la faute de ce foutu Tomlinson. De plus, je sais qu'ils lui ont dit pourquoi ils avaient fait ça et ça a rapport avec moi. Ça m'énerve que Horan ne me dises pas ce que je dois comprendre, ce qui a rapport avec moi. Il sait que ça va me blesser, c'est pour ça qu'il ne s'aventure pas sur ce terrain-là, mais je veux savoir. Je dois savoir!
-Ne me mens pas, je t'en pris. Ne me mens pas, pas à moi.
Il soupire. Je le regarde intensément, je sais qu'il va céder, je le connais par cœur.
-Ne me regarde pas comme ça... Je... Je ne veux pas que tu t'éloigne de moi, à... À cause de ce qu'ils m'ont dit.
-Et qu'est-ce qu'ils t'ont dit?
-Harry...
-Qu'est-ce qu'ils t'ont dit?! M'emportais-je.
-Cris pas! Je veux juste te protéger! Abruti de Styles!
-C'est Louis, c'est ça?!
-Je ne te dirais rien.
-Très bien, je le lui demanderai. Il se fera un plaisir de m'expliquer !
Je me lève pour partir de la pièce, quand je sors, j'entends Niall me dire de ne pas m'en aller, qu'il fait ça pour moi, pour notre amitié. Et je ne l'écoute pas. Je haïs le fait qu'il me mente, qu'il ne me dise pas les choses. Peu importe la raison qui le pousse à la fermer, si ça me concerne, il doit m'en faire part. Dans tous les cas, Louis voulait me faire passer un message, je suppose que si Horan ne m'a rien dit, lui ne se gênera pas. Une fois hors de l'infirmerie, je décide de rentrer chez moi et de sécher les cours. Je n'ai pas la force. Dans les couloirs, je croise Hailee, elle me jette un regard noir. En voilà une qui en sait déjà plus que moi. Alors comme ça, il lui a dit et pas à moi, il lui a donc forcément parler de ma ''relation'' avec l'autre idiot aux yeux bleus. C'est pas vrai! Moi qui voulais garder ça secret... J'ai l'impression que tout le lycée sait qu'il veut me sauter. Bon, bien que je ne veuille vraiment plus lui parler, je vais lui poser la question. Je sors mon téléphone de ma poche, encore tremblant sous l'effet de la colère. Je ressens cette boule dans ma gorge, j'ai envie de tout envoyer se faire foutre de crier. J'ai l'impression d'avoir été trahi par tout le monde. Par tout ceux qui comptaient pour moi. En commençant par tout ce qu'on me cache. Je finirai par tout savoir.
Moi:
Louis, est-ce que tu as un rapport avec ce qui est arrivé à Niall?
➡1 p.m.02
Je connais déjà la réponse mais j'ai besoin d' en avoir le cœur net. J'ai besoin de savoir si c'était vraiment ce qu'il voulait. Bien sûr que c'est lui, mais pourquoi ? Pourquoi lui et pas MOI ? Merde! J'y comprends rien!
Tomlinson:
Moi? Je suis outré, Harry! Tu me prends pour qui?(∵)
➡1 p.m.04
Ho, il veut jouer? Et bien dommage, je n'ai pas la tête à ça. Je suis en colère. Bien plus que d'habitude. Je veux juste mes réponses puis faire une pause de tout ça. Une pause de Louis, une pause de pari. Je veux arrêter toute cette mascarade. Je ne veux plus rien. Juste m'enfermer dans ma chambre pendant des semaines et ne plus en sortir. Je suis fatigué de tout ça. Vraiment fatigué.
Moi:
Il n'a pas voulu me dire pourquoi tu avais envoyé tes chiens le tabasser. Une raison particulière ou par pur plaisir?
➡1 p.m. 06
Je suis froid, mais il le mérite tellement. Il mériterait même mon poing dans la gueule. Mais je vais rester courtois. Juste pour la forme. Je marche dans la rue, les yeux fixés à mon téléphone. Je manque de bousculer au moins dix personnes, mais à vrai dire, j'en ai royalement rien à foutre.
Tomlinson :
La raison? Tu es à moi.
➡1 p.m 07
Le temps s'arrête. Je trébuche sur moi-même, sous le choc, mes pieds s'emêlent et je tombe. Mon pantalon rap le sol niveau de mes genoux, il se déchire comme mon esprit. Je sens du sang couler, je ne sens pas la douleur. Mon cœur ne bat plus ou bat trop vite. Je ne sais pas. Je me relève en récupérant mon smartphone et fixe l'écran pour être sûr d'avoir bien lu. Chose sûr, il a marqué ça, choses moins sûr, voulait-il dire ça ? Mes mains deviennent moites, je tremble. Forcément, juste au moment où je décide de le sortir de ma vie pendant un petit moment, de faire un break. Il revient en force et brise chacune de mes convictions. Mes joues prennent feu, et ce malgré le froid d'octobre. J'hésite à lui répondre. Qu'est-ce que ça signifie ? Je ne comprends rien à Louis, vraiment.
Moi:
À toi? Je ne te suis plus, Louis.
➡1 p.m. 10
Je continue à avancer, mon cellulaire toujours en main. J'angoisse, à quoi joue-t-il ? Ce n'est pas suffisant pour lui, ce putain de défi ? En plus de ça, il voudrait m'en faire tomber amoureux ? Dans tous les cas, il est en bonne voie, même s'il m'empoisonne.
Tomlinson :
Tu n'as pas à me suivre, Harry. Je m'occuperai de tout ceux qui sont trop proche de toi, de la même façon dont je me suis occupé de ton ''ami'', filles y comprit. Et ça, jusqu'à ce que j'ai ce que je veux. :)
➡1 p.m. 11
Moi:
Ce que tu veux?
➡1 p.m. 12
Je ne sais plus quoi penser de tout ça. Qu'est-ce que veut Louis ? Pourquoi personne ne pourrais m'approcher ? Merde, j'en ai marre.
Tomlinson :
T'avoir dans mon lit, abruti. Tu sais, le pari.
➡1 p.m. 13
Tout s'arrête. Mon téléphone vibre à nouveau.
Tomlinson :
Tout les gens autour de toi représentent une menace, tu pourrais tomber amoureux. Ça compliquerait la tâche, chéri.
➡1 p.m.13
Et voilà. Il vient de tout déchirer en petit morceaux. J'abandonne. J'abandonne pour ce soir. Pour jamais. Je ne peux pas me permettre de sauver quelqu'un au prix de ma propre vie. Je ne peux pas lui tendre la main, si il n'a pour but que de m'entraîner avec lui. J'arrive devant chez moi, mes jambes tremblent. Personne n'est là, encore une fois, je suis seul, au moment où j'avais vraiment besoin de bras. Mais peu importe. Le plus dur, c'est quand celui qui vous a blessé et aussi l'unique à pouvoir vous consoler. Je rentre et une fois la porte fermée, je m'effondre seul. C'est trop tard, je pleure. Mes larmes coulent à flot, le long de mes joues, elles s'écroulent contre le parquet, seuls mes sanglots se font entendre dans cette pièce si vide, si froide. Peut-être que c'est ma tête qui est si vide, si froide. C'est ça. Je suis gelé, complètement glacé. Je pose ma main sur ma poitrine, mon cœur me fait mal, il n'est rien. Louis n'est rien. Ce n'est que de la fascination que j'éprouve, pas de l'amour, mais alors pourquoi c'est si douloureux ?! Pourquoi le fait qu'il n'en ai rien à foutre de moi me blesse, me donne envie de dormir et de ne plus me réveiller. Pourquoi mon âme se brise un petit bout alors que j'ai conscience depuis le début qu'il ne cherche qu'à me sauter? Que tout ça n'est qu'une vaste blague ? Mes sentiments ne sont qu'une vaste blague. Je n'y comprends plus rien. J'utilise le peu de force qu'il me reste pour lui envoyer mon au revoir. Je laisse tomber.
Moi:
Oublis. Oublis tout. Mon numéro, mon adresse, nos moments et ton putain de pari. Aujourd'hui, tu as fait mal à une de mes seules raisons de vivre. Tu m'as fait mal. Alors, nous y voilà, je lâche prise. Je lâche notre petit jeu. Je te lâche. Je ne m'aprocherai plus de Niall, je n'aprocherai plus personne. Tu as gagné Louis. Tu m'as perdu. Je te souhaite le meilleur. Bonne continuation.
➡1 p.m. 24
Et j'éteins mon téléphone. C'est fini. Tout est fini. J'ai mis un terme à tout ça. Je ne lui parlerai plus jamais... Je suis soulagé. Je devrais être soulagé, non ? Mais alors, pourquoi je ne ressens rien? Juste rien à part un grand espace entre mes côtes. Une boule dans ma poitrine, un nœud dans mon ventre, une barre dans ma gorge. Je me relève et j'envoie valser le buffet à l'entrée et tout ce qui se trouve dessus. Je jette les cadres au sol, des milliers de petites cassures de verre s'éparpillent dans le hall. Je frappe les murs, je hurle. Je hurle parce que je ne comprends rien à tout ça. Parce que je ne m'en sortirai jamais. Parce que je vais mourir. Puis, trop faible pour ce monde, je me laisse tomber. Les bouts de cadres se plante dans mes mains. Je saigne. Mais ça ne fait rien. Je n'ai pas mal. Je n'ai plus mal. Hein, Louis, je n'ai plus mal, n'est-ce pas?
Louis Tomlinson :
On en parle comme si c'était devenu une habitude. Un fait comme un autre. Une histoire à raconter. On repense aux souvenirs, aux images, c'est presque facile. Puis il y a des jours où ça fait mal. Plus mal que d'autre. En pensant à lui, je me dis: ''Qu'est-ce que tu ferais si tu n'avais pas peur?'' Mais j'ai peur. Alors, j'irais m'enivrer jusqu'à ce que la nuit devienne un autre jour, et je me répèterai: ''Encore un shot. L'enfer attendra demain. '' Tu sais, F, je crois qu'il me donne beaucoup l'envie d'aimer. Je pense que je finirais par en crever.
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